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Récits de voyage

Mysouris
J'ai dormi toute la journée ou presque. Ce qui est écrit là est comme hier réecrit par un médecin qui s'occupe de moi.

J'avais mal partout en me réveillant ce matin, alors j'ai préféré sombrer dans les pommes pour ne pas voir, ne pas sentir, ne pas entendre. Et puis, mes rêves étranges m'ont réveillé. Bruits de lames, cris d'hommes et de femmes. Reveil en sueur, et en douleur.

Mon regard reste comateux, le médecin se veut rassurant. Il m'a expliqué, que j'ai pris un coup de plat d'épée dans la figure, au niveau des yeux. Ils m'a fait comprendre qu'il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre. Il ne sait pas si je reverrais un jour correctement ou non. Pour l'instant ce me semble ni mieux ni pire qu'hier. Il m'a dit de ne pas m'inquieter surtout, que si je m'inquiétais cela mettrais plus de temps à guérir. Puis, comme j'avais des grimaces de douleur, il m'a fait boire une mixture au gout de plantes (Houblons, Eucalyptus, Thym et menthe, sauge, note du médecin)
Ils ont profité alors de mon demi sommeil pour refaire mes pansements. Cela sent bon (Aloe vera, et Consoude, note du médecin)

Ce soir, j'ai des vertiges, mais il parait que c'est du à la déshydratation. Je dors, il fait chaud, mais comme je dors je ne bois pas. Ils m'ont fait absorbet un clairet de légumes pour me nourir et me faire boire.
Mysouris
Citation:
Ma Dame, me pardonerrez vous d'avoir écrit dans votre journal à votre place sans que vous n'eussiez dit mot ? Toutefois, ayant eu l'opportunité de lire ce journal si bien entretenu, je n'ai pu m'empêcher de penser que cela vous ferrez plaisir. Un jour je l'espère vous pourrez le lire, ou du moins l'entendre. Car, voir, je ne sais si vous pourrez à nouveau un jour.

Vous avez perdu beaucoup de sang, hier, avant hier, avant que l'on vous trouve, et encore aujourd'hui. Tout cela vous a épuisé, et malgré nos soins attentifs, nous ne savons pas comment vous vous en sortirez. Une chance, malgré la chaleur, la gangrène ne s'est pas installée et pour le moment, il n'est pas question de vous emputez. Vous avez reçu nombreux coups. Chacun eut pu vous tuez, et pourtant vous vivez. Bras, jambes, torse, et même visage, rien n'a échappé aux coups de lame.

Ce soir, nous ne vous avons pas vu ouvrir l'oeil, et bien que nous ne soyons pas trop inquiet, nous le sommes tout de même. Durant les 7 permiers jours, nous ne sommes pas maître de votre destin. Une journée à dormir, c'est répérateur, ou bien c'est mauvais signe. Nous saurons demain, si vous vous réveiller ou non.

Vos pansements sont propres, et je veille. Vous vous agitez dans votre sommeil, appellez par bribe. Tritium, Juju, Esca, Chloé, George, et d'autres reviennent souvent sur vos lèvres. Vos amis surement. De ce que j'ai lu, j'ai cru les reconnaitre. Me pardonnerez vous jamais cette lecture d'ailleurs.

Lorsque vous vous réveillerez, ne vous inquietez pas, je serai là. Mais si vous ne voyez rien, ce sera normal. Nous avons mis sur vos yeux, un bandeau pour les protéger de la lumière qui pourrait empirer la situation. La marque s'estompera surement, mais les yeux sont fragiles, reverront ils un jour ? Nous l'ignorons.

Je viens de vous lire ce que j'ai écrit. Je n'ai plus qu'une seule chose à vous dire, Ma Dame. Courage, tenez bon !

Doc'ile médecin
Mysouris
Citation:
Aujourd'hui, Ma Dame, vous avez semblé moins agitée. Cela n'est pas forcément du à un début de rétablissement, nous le savons, mais nous espérons que c'est le cas pourtant.

Comme vous n'êtes pas réveillée, ou pas assez pour savoir comment se déroule vos journées, je vais vous l'écrire. Ainsi à votre retour parmi les valides, vous saurez.

Tout commence par le matin, changement des pansements après nettoyage des plaies. Nous sommes consciencieux, ne vous inquietez pas. Vos blessures ne semble plus saigner autant. Nous avons souturé la plupart d'entre elle pour aider la cicatrisation. Je pense que c'est pour cela que cela ne saigne plus. Parmi mes collègues d'aucun voudrait mettre des sangsues pour améliorer la cicatrisation. Mais nous n'en avons pas assez pour tous les blessés, alors... Une fois vos pansements refait de propre, nous vous faisons manger un peu de clairet de légumes. Bon d'accord on vous en mets plein partout et vous n'en absorbez surement pas assez. Mais au moins vous avez quelque chose. De la même manière nous vous donnons de la tisane apaisante. C'est elle qui vous fait dormir depuis 2 jours complets. C'est aussi bon que mauvais. Le sommeil peut aller vers... ou bien vers la guérison.

Ensuite, durant une bonne partie de la journée, nous ne faisons rien d'autre que de vous raffraichir le visage, à l'exception des yeux, toujours soigneusement couverts d'un bandeau pansement. Ceci afin de faire tomber une éventuelle fièvre, mais aussi de ne pas vous faire souffrir de la chaleur environnante. La fièvre serait signe d'infection, mais pour l'instant vous semblez toujours avoir de la chance de ce coté là. Vos plaies ne noircissent pas, et la chair est ferme.

Le soir, c'est pareil que le matin, pansements, clairet, et ensuite, nous médecins prenons un peu de repos, si nous le pouvons. Mais le nombre de blessés nous empêche bien souvent de dormir une nuit complète. Il en est toujours un qui se plaind au courant de la nuit. Pour cela au moins vous nous aidez. Pas un gémissement, pas un sanglot. Parfois cela me fait peur, je me demande si vous vivez encore. Mais si vous semblez respirer avec lenteur et péniblement à cause des coups à la poitrine, vous respirez pourtant.

J'espère que demain vous irez mieux. De tout coeur.

Doc'ile médecin
Mysouris
Citation:
Paleur et fièvre sont les mots qui résument le mieux ce début de journée. Une poussée de fièvre nous inquiète. Une plaie suppure, nous l'avons nettoyée abondamment. Début d'infection ? J'espère que non. Votre visage est pâle ce qui n'est pas du meilleur augure. Mais avec le sang que vous avez perdu, c'est une réaction normale.

J'ai trouvé que vous respiriez mieux, mais est ce moi qui m'habitue à votre rythme un peu saccadé, ou bien est ce vraiment que vous guerissez un peu ? Je ne sais pas, mais je garde confiance. Vous me semblez forte et d'une volontée à tout épreuve. Si vous voulez vivre, vous vivrez.

Par contre cet après midi, vous nous avez réservé une petite surprise. Mains fébriles essayant d'arracher le bandeau des yeux. Votre réveil ne dura pas longtemps, mais le fait même que vous vous soyez réveillé est un miracle en soit. Hier encore, j'ignorai si c'était un sommeil d'ange ou un sommeil de vie que vous nous faisiez. Aujourd'hui je ne sais toujours pas, mais Aristote ne vous a pas encore rappellé devant Dieu. Nous vous avons expliqué pour le bandeau. Pas sur que vous ayez compris, mais au moins vous avez cessez de vouloir le retirer. J'ignore comment vous voyez, et pour le moment, il vaut mieux ne pas s'en soucier. La vue est importante, mais la vie l'est plus encore. Du moins à mon sens.

Courage, réveillez vous encore, demain et les autres jours. Guérissez Ma Dame.

Doc'ile Médecin
Mysouris
Citation:
Je m'excuse auprès de vous, ni aujourd'hui, ni demain je ne serai là pour vous. Ce sont mes jours de repos. et avec tout ce que nous devons faire en ce moment, nous en avons bien besoin de jours de repos. Le vendredi et le samedi sont immuables pour moi.

Je vous retrouverai en bonne forme le jour du Seigneur, n'est ce pas ? Cela fera alors 7 jours, nous saurons si vous êtes condamnée ou s'il vous reste une chance.

Tenez bon.

Doc'ile médecin
Mysouris
Voila 7 jours que je suis ici. Aujourd'hui je vais mieux parait il. Comment peuvent ils dire cela alors que je ne vois rien ? Ils m'ont expliqué que le bandeau était temporaire, que je finirait par revoir. Un surement ajouter à la fin de cette dernière phrase m'a fait frissonner. Comment voyager, comment écrire, comment travailler si je ne vois rien ?

Le médecin qui est le plus souvent à mes cotés est rentré ce soir. Il m'a expliqué qu'il avait écrit dans mon carnet, qu'il l'avait tenu à ma place. Je lui en veux sans lui en vouloir. Et il le sait, puisque c'est lui qui encore aujourd'hui écrit ce que je lui dicte. Je lui en veux parce qu'il n'avait pas mon autorisation pour faire cela. Par ailleurs, je ne peux lui en vouloir, il n'a fait que poursuivre une route que ma plume avait commencé. Il a voulu me lire ses écrits, je lui ai dit non. Je préfererai ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ses 4 jours de sommeil quasiment inninterrompu. Il n'a pas insisté. J'apprécie.

J'ai moins mal, mais est ce du à une cicatrisation des blessures, ce qui me semble tôt, ou aux infusions qui me sont administrés si souvent dans la journée ? Peut être un savant mélange des deux. Le hochement du médecin lorsque je lui dicte cela me confirme mon opinion.

Ainsi, je guérirai, et je promet que dès que possible, d'ici un mois m'ont dit les soignants, je reprendrai la route. Qu'elle me soit visible ou non ![/quote]
Mysouris
J'ai voulu me lever hier. Mes mes jambes ne me tiennent pas encore. Les médecins m'ont permis de m'asseoir toutefois, et c'est déjà un progrès.

J'ai longuement discuté avec le médecin. Il pense que je pourrai me lever d'ici une dizaine de jours. En attendant il me faut attendre ; alors j'apprends à entendre. Les pas des médecins, tous différents, je ne sais pas les reconnaître, mais je connais celui du médecin qui écrit pour moi ces derniers jours. J'entends des pas inconnus aussi, visiteurs ou autres malades. Impossible de distinguer un malade eclopé ou un visiteur ancien malade eclopé...

Moi, par contre, pas de visiteurs. A croire que personne ici ne s'intéresse à moi. Que sont devenus mes soeurs ? Sont elles en vie ? Sont elles ici ? Sont elles à Orléans ? Je l'ignore, je n'ai aucune nouvelle.

Une idée me turlupine, je pourrai surement écrire dans mon carnet, si je sais où écrire. Ce ne sera surement pas aussi lisible qu'avant, mais les gestes je les connais, et avec le pouce, il est facile de faire des interlignes pour ne pas écrire une ligne sur l'autre. Mais comment savoir quelle page j'ai écrite en dernier ? Il faut que je réflechisse à ce problème, du moins si je continue à ne pas voir plus que de la brume.
Mysouris
Finalement nous avons trouvé avec le médecin qui reste à mon chevet. Pour mon carnet, je veux dire. Un ruban de soie attaché sur le haut de la couverture et qui marquera la page dernièrement ouverte. il suffit alors de commencer chaque jour sur une page de gauche, et de penser à tourner la page le soir si la page de droite ne suffit pas. Il y aura des pages libres, mais peu importe, l'important c'est de pouvoir écrire mon récit lorsque je suis sur les routes.

L'air est étouffant dans l'hospice : chaleur du lieux confiné, malsainité des malades, humidité locale. Il ne pleut pas en Bretagne, mais l'air est constamment chargé d'une humidité venue de la mer. J'ai envie d'un orage qui purifie l'air. J'ai surtout envie de me lever et d'aller dehors, il parait qu'il fait bon dehors. Les médecins m'interdisent de tenter une nouvelle fois de me lever. Ils me demandent d'attendre. Comprennent ils que je n'ai jamais eu besoin d'attendre pour prendre la route ? Comprennent ils que je m'ennuie dans mon lit de malade ? Comprennent ils que je préfère être dehors qu'enfermé ? Comprennent ils que ma vie est faite de voyages et non de sédentarisation ?

Toutefois aujourd'hui ils m'ont promis que demain je pourrai profiter de l'extérieur. Ils vont me transporter sur une chaise dehors, comme on fait pour les tuberculeux. Un bain de soleil pour la bonne humeur. En attendant, le médecin m'a offert du parchemin de mauvaise qualité, une plume et de l'encre pour que je m'entraine un peu à écrire. Mon bras est raide par la blessure qu'il a reçut. Le médecin dit qu'il faut du temps pour le rendre comme avant, ne pas le brusquer, mais lui faire faire des gestes quotidiens quotidiennement. Alors j'écris. Et quand je m'ennuie et que j'écris ça donne ceci :

Que faire dans un lit ?
Lorsqu'on s'ennuie ?
Rien d'autre que l'envie
D'aller dans une autre vie

Rêve serein, dehors inateignables
Médecin courtois et affables
Qui d'une voix suave
T'en dissuades

Mourrir ou vivre, il faut choisir
Mais lorsqu'on en soupir
On aimerait mourir
Si c'est pour ne plus languir

Ou bien prendre le choix de la vie
Si on en ressort enfin guérit
Et qu'alors sans plus ennuie
On peut encore aller sous la pluie

Mort ou vie, vie ou mort
Tout cela n'est qu'accord
Entre ici et l'au dehors
Mais je ne suis pas encore mort

Je m'ennuie
Sur ce lit
Alors pour rester en vie
J'écris de la poésie
Mysouris
J'ai été terrassée par la chaleur pendant 2 jours. Chaleur, maladies et autres gangrènes qui sont familières dans ces lieux d'hospice. Résultat fort simple, mais inquiétant, je n'ai pas pu m'alimenter pendant une journée complète, me laissant en état de faiblesse extrème le lendemain.

Aujourd'hui je vais à nouveau mieux, mais je crois que je vais mettre du temps, vraiment beaucoup de temps à guérir pleinement. Et en disant cela, je ne parle même pas de ma vue. Les médecins se montrent distant à ce sujet, et ne veulent pas me parler de mes yeux. Cela m'inquiète bien sur, et si c'est une manière de ne pas m'angoisser et bien c'est raté.

J'ai envie de sortir de ce lit. Mes plaies commencent à cicatriser correctement, et encore une semaine et je pourrai refaire mes premiers pas. Avec des béquilles certainement dans un premier temps. Puis avec un bâton pour me guider, tant que je n'y verrai rien. Tout à l'heure, j'ai retiré mon bandeau. Les médecins m'ont obligé à le remettre. Je ne veux pas qu'on me voit ainsi. Que je ne vois pas, soit, mais que les autres le voient ! Norf de norf. Que vais je devenir sous le regard de pitié de ces gens qui me croiseront ?
Mysouris
Dormi toute la journée d'hier. Pas grand chose à dire. Marre d'être au lit.

Toutefois si je ne vois aucune amélioration à ma vue, je commence à percevoir des sons différents suivant les pas. Je reconnais celui du médecin et d'autres. Un oiseau qui chante, et c'est ma journée qui s'illumine. Chaque son, chaque râle me parvient en plus aigue, plus distinct qu'auparavant. J'ai passé une bonne partie de l'après midi assise dans mon lit, la tête penchée à écouter autour de moi.

Collection d'images remplacée par une collection de sons. Mon humeur est un peu meilleur du coup, et je me dis que peut être je pourrai vivre, même ainsi. Je ne pourrai surement plus tout faire comme avant, mais je pourrai tout de même survivre. Il y a quelques jours, je me demandais à quoi bon guérir si je ne revois jamais le ciel. Aujourd'hui j'entend le ciel, et je l'imagine. L'eau du crachin, le bruit des enfants qui jouent dans les jardins de l'hospice, le son claudiquant de l'infirme avec sa béquille, le cri d'une chouette en pleine nuit, l'aboiement d'un chien au loin dans un champ de moutons dont me parviennent les clarines.
Images de rêves sans rien voir. Images de rêves sans bouger. Sons mouvants, sons uniformes, sons de vie, sons de peurs et de douleurs. J'apprend à les décoder un à un.

Lettre envoyée aux Dames Blanches il y a 2 jours. Elles doivent savoir maintenant. Peut être viendront elles me chercher quand je serai rétabli. Je ne leur ai pas écrit grand chose, juste ces quelques mots :

Citation:
Mes soeurs,Vous reverrais je un jour ?

Loin là bas en Bretagne, je suis allée me battre.
Loin là bas en Bretagne, j'ai failli partir rejoindre Aristote et mes ancètres.
Loin là bas en Bretagne, j'ai perdu plus que la vie.
Loin là bas en Bretagne, se sont posés mes derniers regards.
Loin là bas en Bretagne, les médecins m'ont dit que peut être, sûrement même, je ne verrai jamais plus la lumière du soleil et le scintillement des étoiles.
Loin là bas en Bretagne, mes yeux ont cessé de voir, suite aux blessures infligées par l'ennemi.
Loin là bas en bretagne, ma vie est devenue noire, opaque, sans couleur.

Mes soeurs, vous reverrais je un jour ?

Mysouris, par la plume d'un médecin
Mysouris
J'ai eu le droit de sortir ce soir. Pas longtemps, et pas loin. La taverne la plus proche m'a donc accuilli. Armoria était là, et d'autres aussi que je ne connaissais pas ou peut être que si. Des Tarbais.

Ils ont mis du temps à comprendre que je ne voyais pas ce qui se passait. Ils dansaient, j'ai profité de la musique et des bruits, de la joie qui se dégageaient de leurs pas. Armoria va mieux, elle a une jambe cassée, mais ce n'est pas grand chose après tout.

Je me sens presque coupable, en comprenant ce qui m'arrivait elle a été bouleversée. Elle n'y ait pour rien pourtant si je me suis engagé dans la seule armée qui dormait dehors quand tout le monde dormait dedans. J'ignorais cela, les ordres avaient été donné de transporter le camp à l'intérieur, et Armoria était persuadé que cela avait été fait. Peu importe après tout, pour ce que ça change maintenant.

J'ai trouvé Messire Paillard et Messire Sebo et sa Dame qui se proposent pour me raccompagner ou me trouver une escorte pour rejoindre le Béarn. De là je vendrai mes biens, et je partirai surement pour le Berry. Je connais si bien le Berry que je ne peux pas m'y perdre, je pourrai parcourir forêts et champs sans heurter un rocher. Le Berry je le connais par coeur.

J'ai envoyé un pigeon à Juju, pour lui faire part de ma mésaventure et des ses séquelles. J'ignore comment il prendra la chose de si loin. Cela me fait bizarre de penser que je ne reverrai plus sa barbe blanche. Mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'Océan de ce que j'ai perdu par ses 2 choses que sont les yeux.

En taverne ils m'ont dit de garder confiance et espoir, mais je n'y arrive pas pour le moment. Encore 28 jours à me morfondre dans cet hospice, mais au moins je peux en sortir à présent.

Demain j'essaierai d'écrire seule ce que je veux dire dans mon carnet. Advienne que pourra. Il faut bien tester un jour, et je n'en verrai pas le résultat après tout.
Mysouris
Inutilité de ma vie. Je ne vois plus. Je me morphond seule dans le noir. La taverne m'apporte un peu de chaleur et de réconfort, mais si peu par rapport à tout ce noir autour de moi. Revverais je un jour le ciel et le soleil ?

Les médecins voudraient que je me repose encore et encore. Ils n'arrivent pourtant plus à me garder au lit. Mes autres blessures sont presque toutes finies de cicatrisé, en tout cas elles ne risquent plus de se rouvrir si je fais un peu attention.

Le médecin qui s'occupe toujours de moi m'a dit qu'il allait me trouver une canne, et qu'il m'enseignerait la manière de l'utiliser pour me déplacer avec moins de risque. Il m'a conseillé aussi de me trouver un chien pour me guider et me prévenir des dangers que je ne peux voir. Je repense à mon vieux Tarok, lui aurait su me protéger. Mais il n'est plus là depuis longtemps, perdu un jour, et trop vieux à présent pour être encore en vie.

Ce soir je suis interdit de sortie. Mes deux derniers tour à la taverne ayant été bien arrosé. Il parrait que ce n'est pas bon de boire lorsqu'on est en mauvais état de santé. Les médecins comprennent t'ils le bien être que cela apporte pourtant ? L'oubli durant une soirée de tous les malheurs. Sauf un. Celui ci, je ne peux pas l'oublier.

Seuls mes rêves m'apportent vision, c'est bien peu. C'est tout ce qui me reste aujourd'hui.
Mysouris
Je suis restée une bonne partie de la journée à la fenêtre. Les autres malades se demandaient ce que je faisais là. Nombre d'entre eux m'ont fixé longuement. Je le sais. Sensation de picotement dans la nuque lorsqu'on me fixe. Puis je suis sortie, allant de taverne en taverne jusqu'à entendre une voix connue.

J'ai rencontré Valric ainsi, en taverne. Il n'a pas vu tout de suite, n'a pas compris, comme tant de personne. J'ignore à quoi je peux ressembler actuellement, le corps couvert de cicatrices, le visage encore rougi de ce coup qui m'a oté la vue. Surement qu'on ne remarque pas immédiatement que je ne puis voir. C'est si naturel la vue. Cela manque tant à ma vie. Pourtant il faut que je persévère et m'habitue. Valric m'a dit, j'espère de tout coeur qui était sincère, que je pourrai peut être jouter à nouveau si je prend conscience des dangers et que je sais utiliser mes autres sensations.

Ma devise était "Attendre et Voir" qu'en dire maintenant que je ne vois plus ? J'ignore si elle signifie encore quelque chose pour moi, mais je n'ai pas l'intention d'en changer, ne serait ce que par souvenir de mon ancienne vie.
Mysouris
Dure journée que celle ci. Les médecins ont jugé qu'il était temps de retirer les fils qui avaient servi à maintenir les plaies fermées. Ils ont donc procédé cicatrice après cicatrice retirant doucement les fils. Douleur aigue, que n'aurais je pas donné pour m'évanouir et les laisser me maltraiter sans que je ne sente rien. Toutefois je ne peux pas me plaindre, au moins je ne voyais pas ce qu'ils faisaient.

Une chance aussi, le coup qui m'a voilé les yeux n'a pas eu besoin de se faire recoudre. Coup de bâton au lieu de coup d'épée, moins grave, enfin si on veux. Mais je n'aurai pas supporter je crois une telle douleur au visage, sans parler de la cicatrice que cela m'aurait laissé.

Rassurée, là au moins je ne vois pas, mais je ne suis pas défigurée. Triste consolation en vérité.

Et je n'ai même pas pu aller en taverne. Les médecins m'ont obligé à rester couché pour le restant de la journée. Pas le droit de tester si leur petites soudures au fil de tendon tiennent vraiment... Mais demain j'aurai le droit de sortir si tout va bien. Et dans quelques jours je pourrai même aller cueillir des fruits, si tant est que j'y arrive.
Mysouris
Longue journée passée pour la plupart du temps en taverne. Finalement je n'ai pas été faire la cueillete, pas le coeur à ça, peut êre demain. Il va falloir de toute façon. J'ai été consulter mes réserves, et elles sont bien basses, à peine de maïs pour 6 jours. Heureusement il me reste quelques réserves d'argent pour survivre dans une ville ou trouver du pain tiens du miracle.

En taverne ils ont fait un streap teese. Triste joie que de les entendre s'amuser sans pouvoir voir l'éclat de la Demoiselle qui se déshabillait ainsi. Triste joie chaque jour de devoir vivre ainsi, malgré tout cela. Pourquoi par Aristote pourquoi ? Qu'ai je fais pour mériter cela ?

Je n'ai pas de réponses à mes lettres. Pas de nouvelles de Juju, pas de nouvelles de mes soeurs Dames Blanches. Tout le monde se désintéresse t'il de moi ? Je me sens seule, éperdue, et j'ignore combien de temps je vais tenir ainsi. Les difficultés augmentent, trouver de quoi se nourir, trouver du travail malgré tout. Vivre chaque jour une peine de ne pouvoir voir ce qui se passe autour de moi. Vivre chaque jour la pitié que j'inspire lorsque les gens, qui sont longs à s'en apercevoir d'ailleurs, comprennent enfin que je ne peux les voir. Vivre chaque jour tout ceci. Je n'en puis plus. J'ai envie d'être à mille lieus d'ici. J'ai envie d'être dans une contrée familière. J'ai envie de rentrer au Berry. Mais... les médecins m'ont demandé de patienter encore au moins 21 jours avant d'entreprendre un voyage.

21 jours, pour eux le temps dont ont besoin mes blessures pour finir de guérir. 21 jours, pour eux le temps d'être sur que je ne verrai plus, à moins d'un miracle. Je prie chaque soir, sans espoir pourtant. 21 jours, pour moi le temps de la souffrance loin de chez moi. 21 jours, pour moi le temps de la solitude comme je ne l'ai encore jamais connu. 21 jours, pour moi le temps de me faire à ma nouvelle vie si dure soit elle dans le noir absolue.

Hier j'ai révé que je voyais. C'est un rêve que je fais souvent depuis ce jour fatidique. Mais je me suis réveillée d'un bond, sure de voir, sure d'en avoir fini avec ce cauchemard. Il faisait nuit. Il faisait aussi noir dans ma vision que dans l'hospice. Mais j'ai attendu longtemps, jusqu'à être sure que le jour ne se soit levé pour comprendre que mon rêve n'était bel et bien qu'un rêve. Tristesse de début de journée.

Les médecins voudraient que je mette un bandeau. Je vais finir par y penser. Ainsi tout le monde verra de suite que je ne vois plus. Mais je n'ai pas envie de la pitié des gens dans la rue. Pas encore, le plus tard possible. Pour voyager, je le mettrai. Chez moi, peut être aussi. Mais pas encore, pas ici, pas maintenant. Je veux garder le peux d'espoir qu'il me reste en laissant volontairement ce bandeau de côté. Me laisser croire que je suis comme les autres, du moins de l'extérieur.
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