Bloody.guy
Titre traduit en français : "Je ne peux vivre sans toi ma chérie". A écouter pendant la lecture : http://www.youtube.com/watch?v=5qnA4bEmVPE
Tout allait bien pourtant, entre eux deux c'était l'amour fou, une passion sans commune mesure, il savait tellement l'enlacer et le lui susurrer son serment passionné, il savait tant se délecter du miel de ses baisers, tant gouter la chaleur de sa peau et sentir son corps s'embraser quand elle prenait ce regard de braise, tout avait été écrit pour que jamais une seule fois une dispute n'éclate entre eux, il savait depuis le début les choses à ne pas lui dire, ne pas lui raconter son passé plus longuement qu'il avait eu déjà l'occasion de le faire, il savait tout cela mais un jour...
Récent ce jour là était, en taverne il devait la rejoindre, passer une soirée agréable, passer la veillée à l'embrasser et lui redire par toutes ces belles paroles, les mots de son cur ce qu'il en est amoureux. Heureusement qu'ils s'étaient revus, ça faisait un certain temps qu'il était trop absent, ou qu'elle n'était là dans les mêmes eaux que lui. Heureusement qu'ils s'étaient revus mais ce qui eu du être un rêve vira trop vite et avec tant de facilité au cauchemard.
Ainsi était - il entré, elle lisait un livre de cuisine, lui que le soleil avait du frapper sur la tête riait, narguait du regard et commit le premier outrage de ne pas l'embrasser. Un simple "Noz vat deoc'h" était sorti d'une bouche qu'il eut mieux fait de clore après !
L'homme se tint alors devant son aimée, lui arrachant un premier regard noir à lui expliquer ce qu'il avait habitude par le passé d'écrire, des livres et articles pervers où se faisait l'apologie de l'amour charnel et bestial, ou l'érotisme et le libertinage avaient force de loi et ce malgré les us et coutumes l'interdisant.
Mais cela ne semblait pas suffisant, à peine la douce avait détourné le regard qu'il la provoqua d'avantage, lui expliquant que nombreuses furent les femmes qui se touchaient à le lire avant de lui avouer l'infâme habitude qu'il avait de tenir des salons d'érudition sexuelle au cours desquels étaient initiés de jeunes pucelles à l'art de donner son corps. Les mots qu'il avait eu n'étaient rien de plus qu'un venin se rependant lentement dans la tête d'une jeune femme amoureuse et déjà dégoûtée de l'entendre ainsi lui parler. Comme si cela ne suffisait pas il expliqua avoir arraché une érection à un prêtre auquel il avait eu l'audace de se confesser. C'était plié.
Au lieu de la combler comme chaque fois, il venait de la mettre en pièce, l'anéantir gratuitement et sans remords aucun. Pourquoi ? Parce qu'il n'était plus lui même depuis l'arrivée à Aix, parce que souffrant d'un trouble dont on ne peut rien croire. Au lieu de l'aimer et caresser son cur de ses plus belles proses c'était un tout autre discours, celui qu'on ne voudrait avoir dans sa bouche qu'il lui tint, la belle ne l'avait pas reconnu, elle l'avait enjoint de cesser mais il n'avait voulu rien entendre. Les mots, les larmes ensuite, un regard de dépit, dégoutée elle prit sa cape et la posa sur ses épaules avant de fuir, aller loin de lui, le plus loin possible en courant jusque le ruisseau derrière le pont duquel elle avait décidé de se laisser choir afin d'y pleurer toutes les larmes de son corps.
Vil et pervers il l'avait suivie, avait lui aussi couru afin de la rattraper, ce qui se fit. Non pas pour la prendre dans ses bras comme un homme raisonnable eut fait mais plutôt pour rire et en remettre une couche. Imbécile qu'il s'était montré, la regarder pleurer et ne pas cesser, mais pourquoi ? Parce qu'il n'était plus lui même. Mais cela ne se justifie pas, en rien on ne doit agir de la sorte, surtout pas quand on a juré devant son père qu'on ne saurait souffrir de lui causer des larmes de peine, surtout quand on à changé sa vie du tout au tout dans le but de la partager avec elle, que l'on a mis un terme à ses affaires libertines pour redevenir pur et digne d'une femme aussi parfaite que Délicia de Domyos. Sa choutig, sa muse !
Elle l'avait dévisagé, lui avait lancé son plus noir regard dont les yeux étaient inondés de larmes, puis lui avait dit son dégoût, avant de s'en aller vers sa chambre dans laquelle toute la nuit elle devait pleurer et lui en vouloir, si fort qu'elle pourrait le quitter et lui rendre la monnaie de sa pièce.
Lui n'avait pourtant rien fait pour la rattraper, pas un mot, pas un geste et s'en était allé passer la nuit à l'auberge tel un vagabond, un homme différent et combien devenu bête ! Crapule, ordure et j'en passe les mots qu'il aurait mérité, la pauvre fille n'avait pourtant rien demandé, elle s'était contentée de croire dans un baiser d'amour et n'avait récolté qu'une chose imméritée, qu'un discours dont maintenant, le beau blond est peu fier et mesure la catastrophique ampleur. Pour sur, il était à deux doigts de la perdre...
Sa nuit avait été sobre de tout sommeil pourtant, comme un retour au clair, à la raison et la journée du lendemain devait s'achever par une entrevue avec elle, une excuse et un baiser passionné quand elle lui demanderait de ne plus recommencer, promesse qu'il lui ferait voyant que tout reprenait une tournure normale. Hélas non ! Ce ne fut pas le cas...
Quel outrage avait - il encore osé de ne pas s'éveiller dans son sommeil avant de trébucher pour aller la narguer dans la cuisine, la voir cuisiner quelques crêpes et laisser tomber la pâte au sol, puis en rire pour finalement ne rien dire, ne rien faire et retourner s'asseoir. Elle le rejoignit après vingt minutes, quand son panier était prêt, elle lui parla, lui conta quelle était sa peine, lui déclama sa colère alors qu'il se décida à s'excuser, une fois avant de la blesser en redisant sur un ton arrogant et lassé que "je suis désolé, je n'en suis pas responsable". Cela n'avait donc pas semblé sincère mais quand il exprima son désir de partir, chose qu'elle ne comprenait pas parlant de son père ici, il avait eu enfin ce retour de lucidité et parlé avec son cur, lui promettant de rester pour elle et ce en vertu de leur amour. La belle était revenue dans ses bras, l'avait embrassé dans le cou et à coup de chaudes larmes demandé de ne plus recommencer, ne plus lui faire revivre cela.
Et encore une fois, une fois de trop il s'était énervé, lassé de l'entendre remettre ça sur la table il avait préféré s'offusquer, ce qui provoqua chez elle une autre colère, sans nom cette fois puisqu'elle devait causer son départ, la douce prit son panier et s'en alla rejoindre sa tante, le laissant seul là dans la pénombre d'une bougie, dans la nuit presque totale avant qu'il ne retourne dormir à l'auberge.
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Confondus entre rêve et actif, ce que l'on crée se laisse envahir de cette substance qu'on lui donne, la synchronie s'opère et l'on ne sait plus vivre en dehors. Ce "nous" qui unit, un rêve, un songe, une vie bientôt...