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[RP] Eglise Sainte-Galadrielle

Eldwin
Il était à Rome pour quelques jours, juste le temps de régler une affaire et il repartirait pour sa Bourgogne. Cependant il avait tenu à venir prier en l'église où son bonheur passé s'était concrétisé. Car c'était en cette église qu'il avait épousé Catherine, il y avait déjà bien longtemps ... Pénétrant dans le lieux emprunt de solennité et surtout de silence il échappa la porte qui se referma quelque peu violemment. Alors qu'il remontait la nef pour gagner le choeur il aperçu une silhouette, croyant que c'était le prêtre en charge de l'église il s'approcha de lui, peu amène, comme à son habitude, dans ses habits de prêtre violets sombres.

Bonjour mon frère. Puis-je vous entretenir je vous prie ?

Il arriva presque à hauteur de l'homme et vit alors qu'il était encapuchonné, comme s'il fuyait la lumière, ou se cachait. Se demandant s'il ne s'était pas mépris sur l'identité de l'homme il s'arrêta, et attendit une réaction de l'inconnu.
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thomahug1
C'est un peu hébété que Thomas se retrouva face à cet homme. Il y avait vaguement entre eux, une ressemblance. Non pas parce qu'ils étaient tout les deux prêtres non. Des traîts qui se rejoignaient, des yeux de la même couleur, mais aussi cette stature, plus prononcée chez le plus vieux. Jamais le Vicaire d'Alençon n'avait pensé le revoir un jour... Surtout pas ici.

Rome est définitivement le Centre du Monde, mon frère. Ici s'arrêtent et débutent toutes les routes, se rencontrent de gens de tout horizons, se scelle le sort de royaumes entiers... Et c'est ici, ici même, que je vous retrouve.

Il enleva sa capuche, et toisa d'un regard quelque peu apeuré l'ombre en face de lui. Oh, il lui inspirait toujours cette crainte respectueuse, comme celle des années auparavant, quand lui, le Père Thomahug, n'était qu'un vaurien promis à un avenir douteux. Thomas sourit et tourna le regard vers la statue de Sainte Galadrielle.

Je pense que ma venue ici prends tout son sens. Que l'Archange de la Conservation à guidé mes pas. Comme pour me rappeler que certains liens sont immuables. C'est bien œuvre Divine que cela...

Il réajusta sa cape et s'installa sur un banc, faisant signe à l'homme de venir près de lui.

Je dois avouer que vous revoir me fait plaisir, Eldwin.
Eldwin
L'homme n'avait presque pas bougé. Il s'était seulement tourné vers lui. Malgré les cierges, la lumière était trop faible pour qu'il puisse distinguer le visage encapuchonné. Il resta donc là, quelque peu méfiant, attendant quelque chose. C'est alors que l'homme se mit à parler. Dès les premiers mots l'étonnement gagna Eldwin. Cette voix ... Elle ne lui était pas inconnu. Intrigué il s'avança encore d'un pas. Les paroles de l'homme, plutôt jeune d'ailleurs par rapport à lui, visiblement, ajoutant à son trouble. C'est alors que l'inconnu enleva sa capuche. Et ce ne fut alors plus du tout un inconnu ! Eldwin se recula d'un pas. Lui qui d'ordinaire était mettre de lui-même ne put cacher sa surprise cette fois ci. Mais très rapidement il reprit contenance, offrant à son vis-à-vis le même regard dur et froid qu'il connaissait, et un visage aussi avenant que celui d'un bourreau. Bien que sa surprise soit grande, il gardait tout cela en lui, où les questions se bousculaient. Il se contenta pourtant de quelques mots, de sa voix tranchante.

Toi ... ici ...

Thomas. Cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait vu, bien qu'il eut échangé quelques lettres tout au long de ces années pour savoir ce qu'il faisait. Le pauvre n'avait jamais été dans les bonnes grâces de leur père. Les honneurs et les faveurs revenaient à Eldwin, l'aîné, l'héritier, le préféré. Quelque peu délaissé, recevant malgré tout l'éducation seyant à tout enfant noble, il avait fini par partir, pour trouver sa voie et se forger un avenir, son père ne lui offrant aucun, alors que pour Eldwin il en avait tant ... Encore aujourd'hui, et bien qu'il ne soit pas responsable de cela, il s'en voulait. Car il avait toujours aimé ce petit frère avec qui il passait de bon moments, enfants, avant que leur avenir les mènent sur des chemins différents. Faisant de même que Thomas il s'assit, à ses côtés. Et l'observa un instant. Il avait bien grandi c'était certain, mais il reconnaîtrait son visage entre milles. Et la parenté des deux frères, lorsqu'ils étaient ainsi côtes à côtés, était facilement reconnaissable.

Et bien ma foi, Thomas, moi aussi. Je pense en effet qu'aujourd'hui, le Ciel nous a mené l'un à l'autre. Et je remercie Sainte Galadrielle d'avoir permis cela.

Il fit une pause, observant son frère. Della, si elle avait été là, aurait certainement trouvé à se moquer de lui. Lui si dur, si froid habituellement, ne pouvait cacher le bonheur de retrouver son petit frère, pour qui il avait toujours eu beaucoup d'affections, malgré les différents, comme avec Della. Et ces silences témoignaient de la joie d'Eldwin. Etrange façon d'exprimer sa joie, c'était certain, mais c'était là les manières du Renart. Sur un ton beaucoup doux il poursuivi.

Comment vas-tu ? Et surtout que deviens-tu ? Ta dernière lettre remonte à bien longtemps ...

Ce n'était pas un reproche dans la bouche d'Eldwin, un regret plutôt. Car il aurait du tenter de renouer avec son frère il y avait bien longtemps. Fort heureusement pour lui, le Très-Haut lui permettait aujourd'hui de rectifier la chose, et il comptait bien profiter de l'occasion.
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thomahug1
Le Père Thomas ressentit une certaine gêne. N'était ce pas à côté de lui le rival de tant d'années ? Le préféré, l'Adoré même, Eldwin de Volvent... Il se souvint alors de ses lectures et du pardon, que l'on doit toujours offrir. De l'Amour que l'on doit toujours porter à son prochain, et de l'obligation de se sentir tous frères. Qu'avait il fait Eldwin, pour mériter cette rancœur ? Tout était de la faute de leur père. N'était ce pas lui, peut être dans un désir de les voir se renforcer et grandir, qui les avait mis en concurence. Eldwin était plus intelligent, plus prestigieux, plus charismatique, et plus calme que Thomas. Et surtout il était l'aîné.

Douloureuse place que celle du second.


Ce que je deviens, Eldwin ? Hé bien je viens récemment d'être nommé Nonce Apostolique pour Alençon, d'où ma présence ici, à Rome. Du reste, nos lettres, bien que brêves, ne m'ont guère enchanté, vois tu. Je n'aime pas écrire. Je préfère de loin un échange face à face. On peut ainsi voir sur les traits de son interlocuteur s'il dit vrai ou non. Et... Je suis d'avis de croire que tu t'es réellement intéressé à mon cas. Je t'en remercie.


Mais, ne voulant pas que la conversation devienne mièvre - ha sale chose - il enchaîna sur un autre sujet.

Et que deviens Della ? Est elle en bonne santé ?
Eldwin
Comme beaucoup de puînés et de cadets de familles nobles Thomas s'était tourné vers la carrière religieuse. Et cela lui réussissait plutôt bien. Preuve en était que son frère était devenu une "Excellence". Il méritait cette réussite, c'était indéniable. Et puis cela amusait Eldwin. Lui qui avait finalement embrassé la même vocation, servir le Très-Haut, que son frère allait, en quelque sorte, lui faire encore concurrence, bien que cette fois ci ce soit plus amical, plus fraternel. Mais déjà, le Renart, songeait que plutôt que de la concurrence c'était de l'entraide qu'ils en retireraient. Ils avaient encore du chemin, mais ensemble, et si son frère le voulait bien, ils pourraient gravir les sommets ...

Revenant à des choses plus terres à terres et aux paroles de son frère il songea en effet que leurs échanges épistolaires avaient été succincts, parfois faux, du moins pour sa part, et surtout bourrés de banalités inutiles. Il avait raison, les face à face étaient plus enrichissants et beaucoup plus vrais. Les dernières paroles de Thomas touchèrent Eldwin, bien que fidèle à lui-même, il n'en montra rien. L'un comme l'autre faisait des efforts, peut-être pourraient-ils ainsi retrouver leur complicité d'antan, ou du moins renouer des liens fraternels depuis trop longtemps ignorés.

La question sur Della gêna un peu Eldwin, le temps qu'il mit à répondre en était la preuve. Il n'avait jamais parlé d'elle dans ses lettres. Thomas devait donc penser qu'elle était toujours au couvent, comme au moment de son départ. Eldwin répondit finalement, décidant de révéler la vérité à son frère.


Et bien ma foi Della va on ne peut mieux ... Elle est revenue à Beaumont ... Pour tout te dire, lorsque j'ai pris la tête de notre famille je me suis d'abord appliqué à respecter les dernières volontés de père, avant de repartir en voyage pour mes études. Et l'une de ces volontés était le mariage de Della avec un homme qu'elle ne connaissait pas, de noble naissance. Ayant eu vent de ce projet elle s'est enfuie du couvent et n'a plus donné signe de vie. Quant aux recherches que j'ai lancé pour la retrouver elles n'ont rien données.

Il avait à présent fait le plus dur, la suite de son récit étant la partie la plus joyeuse. Il reprit donc après un instant de silence.

Fort heureusement elle est récemment revenue à Beaumont, alors que j'étais à Lyon. Nous avons renoué contacts et je lui ai donné la direction du domaine. Elle se charge donc de redonner ses lettres d'ors au vin de Beaumont. Nous vivons à présent tous à Beaumont, et tout va pour le mieux. Elle s'entend particulièrement bien avec Cynil d'ailleurs ...

En disant ces derniers mots Eldwin sourit légèrement. Il était heureux des liens se nouant entre ses enfants et leur tante. Elle leur procurait beaucoup de joie et d'amour, ce qu'Eldwin n'arrivait pas à leur donner suffisamment et ce que leur mère ne pouvait plus leur offrir. Alors, qu'en racontant tout cela, son regard s'était perdu dans le vague, il le reporta soudainement sur son frère. Et il prit soudain conscience de tout ce qu'il ne savait pas et de tout ce qu'ils n'avaient pu partager. Catherine, leur mariage, la naissance de Cynil et Elinor et la mort de leur mère, la tristesse d'Eldwin, son illumination, son ordination. Ils avaient tant perdus, ainsi séparés ... Mais il n'était pas trop tard pour rattraper le temps perdu.
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thomahug1
Thomahug était intrigué par le silence de son frère. Puis, quand celui çi lui expliqua tout ce qu'il avait raté, il soupira. N'avait il pas manqué à son devoir, lui aussi ? Après tout il était aussi le frère de Della, plus vieux qu'elle. Toutefois cette histoire ne le surprit pas, bien qu'elle le déçoive. Une jeune femme de la noblesse ne pouvait pas ne pas se marier. Comme elle ne pouvait décemment travailler comme les vilains... Mais ça, il ne le dit pas à Eldwin. L'aîné était bien assez intelligent pour comprendre la situation mieux que lui...

Hé bien ma foi, je suis passablement étonné d'entendre cette histoire, Eldwin. Et assez navré... j'imaginais Della bien installée avec un homme de la noblesse, qui peut être, aurait pu appuyer notre avancement... Enfin, je suppose que vous avez bien fait.


Cela lui manquait. Oh, ils lui avaient manqués. Mais comment l'avouer sans passer pour un faible. Comment avouer qu'au fond de lui cette famille était la seule chose qu'il possédait de stable. Avec un peu de dégoût, comme à chaque fois qu'il demandait quelque chose à quelqu'un, il dit à Eldwin :


Beaumont semble avoir changé. Y ais je encore ma place ?
Eldwin
La réaction de Thomas étonna son frère. Il aurait cru que le jeune homme se serait insurger contre un tel comportement vis à vis de Della mais au contraire, il parut tout d'abord quelque peu déçu, puis vraiment dérangé par ce qu'était advenue leur soeur. Le fait de dire qu'ils avaient sûrement fait le bon choix était une manière de ne point épiloguer sans pour autant être d'accord. Un sourire naquit alors légèrement sur les lèvres du Renart. Il commençait à se demander si au fond, lui et Thomas n'étaient pas quelque peu les mêmes. Son jeune frère avait changé, et ce nouveau Thomas promettait de plaire grandement à son aîné. C'est donc avec une grande franchise qu'il répondit à la question de son frère.

Mais voyons, Thomas, bien sûr ! Beaumont est ta demeure tout autant que la notre. Tu y as encore ta place, bien sûr, et si tu le veux une place de choix même ...

Délibérément il laissa sa phrase en suspend. Il était certain de pouvoir accomplir de grandes choses si l'ambition de son frère rejoignait la sienne. Que ce soit pour eux deux, ou pour leur famille, unis, ils pourraient certainement faire de grandes choses.

D'ailleurs, j'ai fait construire ici à Rome une villa. Je la considère, tout comme Beaumont, propriété de la famille. Tu y es bien entendu le bienvenue et tu pourras y venir comme en ta propre demeure mon frère.
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thomahug1
Citation:
Mais voyons, Thomas, bien sûr ! Beaumont est ta demeure tout autant que la notre. Tu y as encore ta place, bien sûr, et si tu le veux une place de choix même ...


Thomas sourit à son frère. Oui, Beaumont l'attirait, comme les racines d'un arbre qu'on veux absolument arracher, mais qui ne cèdent pas, jamais. Une sorte de fascination pour ce domaine qu'il n'avait pas revu depuis des années était montée en lui. Sourde fascination, il tentait, chaque jours, de l'oublier. Enfin, il allait pouvoir les revoir, tous. Et juger de la situation. Il savait qu'Eldwin n'avait pas fait d'erreur, ce n'était pas dans son habitude, et pour ça, Thomas le respectait... et le craignait. Néanmoins, revoir Della, et essayer de mieux comprendre pourquoi elle avait fait passer cette opportunité à la famille de gagner plus de prestige, cela serait son premier objectif. Folles sont les femmes.


Très bien, Eldwin. Je ne vais pas tarder à quitter Rome, je passerais par Beaumont, après être passé à Alençon, où je dois prendre quelqu'un au passage. J'y resterais quelques temps. Quand à ta villa romaine, je suis impatient de revenir ici !

Il avait bien réussi, tout de même, pensa Thomas. Une villa à Rome... A croire que l'ambition d'Eldwin n'avait pas diminuée. Thomas se dit qu'il s'agissait d'une opportunité à saisir. Seul il n'était pas grand chose, à deux dans les arcanes romaines, ils seraient bien plus influents.

Merci encore Eldwin. J'espère te voir à Beaumont, quand j'y passerais.

Voilà. L'entretien était clos. Tout en sobriété, tout en retenue. Il ne s'était pas attendu à plus d'effusions, plus de débordement. Un vrai de Volvent sait rester calme en toute circonstance, et garder l'esprit clair, pour mieux mordre en retour...

Le Père Thomas se leva. Posa une main sur l'épaule de son frère, et sortit de l'église, non sans s'être incliné de nouveau, et avoir jeté un regard imperceptible à la statue de Sainte Galadrielle. Il trembla de plaisir en se disant que son retour à Beaumont lui offrait un nouveau champs d'action... Et de nouveaux revenus financiers...
Eldwin
En voyant Thomas sourire Eldwin sut qu'il avait retrouvé son frère. Ils avaient renoués, et ce pour la plus grande gloire de leur famille. Car leur ambition personnelle ne valait rien si elle ne devait participer de l'ambition d'accroître l'influence des Renarts. Cette leçon était la première que son père lui avait donné, et la plus importante. Jamais il ne l'oublierait. Eldwin hocha la tête en réponse à son frère et se contenta de quelques mots.

Je serais là, sois en certain, et c'est à bras ouverts que je t'accueillerai.

Thomas se leva alors, leurs retrouvailles étaient terminées. Et elles étaient typiques de leur famille, sans grandes effusions de sentiments. Le geste de son frère avant qu'il ne quitte l'église toucha Eldwin malgré tout. Au delà de leurs intérêts communs c'était un réel amour fraternel qui les unirait dans leurs entreprises prochaines, il en était certain. Se trompait-il ? Et il suivit son frère peu de temps après, sur le chemin de la sortie, regagnant ensuite la Villa Volpi où son esprit ne cessait d'échafauder d'ors et déjà milles projets.
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