Althiof
[hrp : ceci est un rp où espérons s'en regrouperont beaucoup d'autres et où la philosophie qui rêgne à l'heure où nous commençons est qu'il faut savoir parfois penser à soi, savoir s'amuser et faire ce dont on a envie et non ce qu'on doit. On verra bien où il nous mène. Laissons place à l'imprévu même si quelques pistes existent deja alors si ça vous dis la porte est ouverte. Le titre même est amené à changer si on propose mieux ^^]
Montbrison, seul au bord du lac mais ça ne saurait durer.
Que s'était-il passé depuis son retour en Auvergne ? Combien de temps s'était-il passé d'ailleurs. Pfff quinze jours... quinze jours seulement et qui avait parus à Althiof une eternité. Quinze jours au cours desquels tout le bénéfice des deux derniers mois semblait s'être envolé. Il avait été un temps heureux de revenir en Auvergne, heureux d'avoir fait ce si beau voyage là bas sur les bords de l'océan avec son épouse, même si les trajets avaient été pénibles en comparaison du mois à La Rochelle. Même s'il avait eu la peur de sa vie, il ne voyait plus aujourd'hui que les bons moments. Heureux de retrouver les bords du lac de Montbrison et ses enfants à Cournon. Mais où était passé ce bonheur ? Il avait disparu en une fraction de seconde, tantôt si palpable et immuable pour disparaitre tel le silence par un murmure, pour n'être plus qu'un rêve qu'on n'oserait évoquer de peur de le voir s'envoler au vent.
Il avait vécu deux semaines éprouvantes et il s'en rendiat compte après un court séjour chez les moines, deux semaines pénibles même et il ne voulait plus revivre ça. Kory avait sans doute vu juste en évoquant ne pas vouloir rentrer... Durant leur voyage il avait réussi à se détacher il est vrai légèrement, sans doute trop pour que cela ne soit noté, mais cela lui avait fait du bien et il avait toujours aidé quand cela lui faisait plaisir. Le plaisir... même dans le travail c'était primordial. Ses seules expériences de prévôt se suffisaient à elle même pour exprimer cette idée. De la bonne humeur, sans prise de tête, mais de la rigueur pour que perdure le plaisir d'oeuvrer pour le duché. Mais depuis son retour ce sentiment l'avait peu à peu quitté...
Il avait aidé son parti de toujours pour des élections bien mal embarquées, pour faire profiter de son expérience bien qu'il ne soit pas sur la liste, pour montrer qu'ils étaient unis et pas seulement douze, puis une victoire logique mais une grave erreur de leur part et voilà que le duché s'enflammait. Un coup supplémentaire au moral face à cet abondance de pouvoir qu'il ne comprenait pas, qu'il n'avait jamais compris. Certes il était désormais Grand Prévôt mais il oeuvrait depuis si longtemps dans cette voie de l'ombre qu'est la maréchaussée. S'il avait voulu titres et pouvoirs, depuis longtemps il auait mené une liste mais cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Sa mère lui avait enseigné qu'une vie simple est toute aussi remplie de bonheur. Il était cependant on ne peut plus fier que l'on ait pensé qu'il était digne de sa nouvelle fonction. On lui avait souvent dit que c'était largement mérité mais il peinait toujours à le croire. Qu'aurait-il pu sans ses collègues de toujours et surtout sans Beths. Si différents et si complémentaires. Quels mots avaient employés Bettym déjà ? Ils les avaient trouvés magnifiques. Il faudrait... non il fallait qu'il lui redemande dès qu'il la verrait. L'heure n'était plus au conditionnel. Et dès lors une décision de prendre du recul qui avait semblé alors si évidente, si salutaire et qui pourtant aurait du l'être beaucoup plus tôt. Car depuis quelques temps à la prévôté et en dehors pour défendre cette institution qui avait fait de lui ce qu'il était, Althiof était sorti de ses habituels dossiers et avait elevé la voix. Certains diraient à juste titre qu'il n'y avait pas de quoi briser les vitres mais pour lui cela représentait déjà quelque chose et si cela en avait surpris cela ne devait pas être si banal.
Des maréchaux qui prenaient des libertés avec leur serment, qui se permettaient des remarques, partaient quand bon leur semblait. Un manque de rigueur dans l'organisation plus que le travail qui avait contribué à dégrader son moral mais celui de nombre d'entre eux et en particulier sa si chère amie Beths. Et puis un dossier là haut en d'autres lieux qui lui avait demandé temps et doigté alors que dans le même temps il avait l'impression qu'on attendait de lui qu'il fasse les choses. Mais bon sang qu'était-il désormais ? Simple maréchal dont on écoutait certes les dires au regard de son expérience mais en ce moment cela lui pesait. On lui avait fait remarqué qu'il ne savait pas dire non et cela avait fini par l'user. Combien de fois avait-il donné un coup de main, aidé pour des payes, des dossiers, les relations avce la procure, mis à jour les listes et bien d'autres choses encore ? Il avait toujours donné de son temps pour aider... quand cela lui faisait envie et plaisir... mais dernièrement l'envie s'était transformée en contrainte. L'impression sans doute fausse mais qu'il ressentait que s'il ne faisait pas personne ne ferait. Il avait déjà dit par le passé : "aider ne signifie pas faire à la palce de" et ces mots ne lui étaient plus apparus aussi clairement depuis ce moment.
Et puis la réouverture de l'ecole où l'on n'avait pas proposé ni lui mais surtout à Beths qui avait tout mais absolument tout fait pour ce projet, la relançant en tellement d'occasions. Après tout on n'avait peut etre plus besoin de leur service alors à quoi bon continuer ? Il y avait tellement d'autres choses à faire, de projets qu'il avait laissé en suspens et qui lui revenaient en mémoire. Prendre soin de sa si belle Kory. Elle n'avait pas été très présente mais il n'avait pas été mieux sinon pire. Profiter de ses enfants, des vendages à Mirefleurs, de sa petite-cousine Albine que sa mère leur avait confié à Aurillac pour quelques temps, des joutes aussi bientôt, une histoire de buse qui vus les protagonistes promettait de pas être triste, l'équipe de soule aussi, des entraînements qu'il attendait avec impatience mais des co-équipiers qu'il n'avait pas encore rejoint. Et pourquoi ? Plus de regrets désormais, plus d'amusement et de bêtise poru retrouver la joie de vivre.
Et puis aussi accompagner Bettym qui déménageait en Lyonnais, quelques jours à plusieurs hors du duché, et qui enchenteraient surement sa moitié, participer à ce nouveau projet d'ordre si tentant pendant si longtemps et qui était maintenant bien réel, prendre des nouvelles de sa soeur, parler avec ses amis et rattraper tout ce temps perdu. Il fouilla alors dans sa poche pour ressortir une missive qu'il relut avec attention.
Montbrison, seul au bord du lac mais ça ne saurait durer.
Que s'était-il passé depuis son retour en Auvergne ? Combien de temps s'était-il passé d'ailleurs. Pfff quinze jours... quinze jours seulement et qui avait parus à Althiof une eternité. Quinze jours au cours desquels tout le bénéfice des deux derniers mois semblait s'être envolé. Il avait été un temps heureux de revenir en Auvergne, heureux d'avoir fait ce si beau voyage là bas sur les bords de l'océan avec son épouse, même si les trajets avaient été pénibles en comparaison du mois à La Rochelle. Même s'il avait eu la peur de sa vie, il ne voyait plus aujourd'hui que les bons moments. Heureux de retrouver les bords du lac de Montbrison et ses enfants à Cournon. Mais où était passé ce bonheur ? Il avait disparu en une fraction de seconde, tantôt si palpable et immuable pour disparaitre tel le silence par un murmure, pour n'être plus qu'un rêve qu'on n'oserait évoquer de peur de le voir s'envoler au vent.
Il avait vécu deux semaines éprouvantes et il s'en rendiat compte après un court séjour chez les moines, deux semaines pénibles même et il ne voulait plus revivre ça. Kory avait sans doute vu juste en évoquant ne pas vouloir rentrer... Durant leur voyage il avait réussi à se détacher il est vrai légèrement, sans doute trop pour que cela ne soit noté, mais cela lui avait fait du bien et il avait toujours aidé quand cela lui faisait plaisir. Le plaisir... même dans le travail c'était primordial. Ses seules expériences de prévôt se suffisaient à elle même pour exprimer cette idée. De la bonne humeur, sans prise de tête, mais de la rigueur pour que perdure le plaisir d'oeuvrer pour le duché. Mais depuis son retour ce sentiment l'avait peu à peu quitté...
Il avait aidé son parti de toujours pour des élections bien mal embarquées, pour faire profiter de son expérience bien qu'il ne soit pas sur la liste, pour montrer qu'ils étaient unis et pas seulement douze, puis une victoire logique mais une grave erreur de leur part et voilà que le duché s'enflammait. Un coup supplémentaire au moral face à cet abondance de pouvoir qu'il ne comprenait pas, qu'il n'avait jamais compris. Certes il était désormais Grand Prévôt mais il oeuvrait depuis si longtemps dans cette voie de l'ombre qu'est la maréchaussée. S'il avait voulu titres et pouvoirs, depuis longtemps il auait mené une liste mais cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Sa mère lui avait enseigné qu'une vie simple est toute aussi remplie de bonheur. Il était cependant on ne peut plus fier que l'on ait pensé qu'il était digne de sa nouvelle fonction. On lui avait souvent dit que c'était largement mérité mais il peinait toujours à le croire. Qu'aurait-il pu sans ses collègues de toujours et surtout sans Beths. Si différents et si complémentaires. Quels mots avaient employés Bettym déjà ? Ils les avaient trouvés magnifiques. Il faudrait... non il fallait qu'il lui redemande dès qu'il la verrait. L'heure n'était plus au conditionnel. Et dès lors une décision de prendre du recul qui avait semblé alors si évidente, si salutaire et qui pourtant aurait du l'être beaucoup plus tôt. Car depuis quelques temps à la prévôté et en dehors pour défendre cette institution qui avait fait de lui ce qu'il était, Althiof était sorti de ses habituels dossiers et avait elevé la voix. Certains diraient à juste titre qu'il n'y avait pas de quoi briser les vitres mais pour lui cela représentait déjà quelque chose et si cela en avait surpris cela ne devait pas être si banal.
Des maréchaux qui prenaient des libertés avec leur serment, qui se permettaient des remarques, partaient quand bon leur semblait. Un manque de rigueur dans l'organisation plus que le travail qui avait contribué à dégrader son moral mais celui de nombre d'entre eux et en particulier sa si chère amie Beths. Et puis un dossier là haut en d'autres lieux qui lui avait demandé temps et doigté alors que dans le même temps il avait l'impression qu'on attendait de lui qu'il fasse les choses. Mais bon sang qu'était-il désormais ? Simple maréchal dont on écoutait certes les dires au regard de son expérience mais en ce moment cela lui pesait. On lui avait fait remarqué qu'il ne savait pas dire non et cela avait fini par l'user. Combien de fois avait-il donné un coup de main, aidé pour des payes, des dossiers, les relations avce la procure, mis à jour les listes et bien d'autres choses encore ? Il avait toujours donné de son temps pour aider... quand cela lui faisait envie et plaisir... mais dernièrement l'envie s'était transformée en contrainte. L'impression sans doute fausse mais qu'il ressentait que s'il ne faisait pas personne ne ferait. Il avait déjà dit par le passé : "aider ne signifie pas faire à la palce de" et ces mots ne lui étaient plus apparus aussi clairement depuis ce moment.
Et puis la réouverture de l'ecole où l'on n'avait pas proposé ni lui mais surtout à Beths qui avait tout mais absolument tout fait pour ce projet, la relançant en tellement d'occasions. Après tout on n'avait peut etre plus besoin de leur service alors à quoi bon continuer ? Il y avait tellement d'autres choses à faire, de projets qu'il avait laissé en suspens et qui lui revenaient en mémoire. Prendre soin de sa si belle Kory. Elle n'avait pas été très présente mais il n'avait pas été mieux sinon pire. Profiter de ses enfants, des vendages à Mirefleurs, de sa petite-cousine Albine que sa mère leur avait confié à Aurillac pour quelques temps, des joutes aussi bientôt, une histoire de buse qui vus les protagonistes promettait de pas être triste, l'équipe de soule aussi, des entraînements qu'il attendait avec impatience mais des co-équipiers qu'il n'avait pas encore rejoint. Et pourquoi ? Plus de regrets désormais, plus d'amusement et de bêtise poru retrouver la joie de vivre.
Et puis aussi accompagner Bettym qui déménageait en Lyonnais, quelques jours à plusieurs hors du duché, et qui enchenteraient surement sa moitié, participer à ce nouveau projet d'ordre si tentant pendant si longtemps et qui était maintenant bien réel, prendre des nouvelles de sa soeur, parler avec ses amis et rattraper tout ce temps perdu. Il fouilla alors dans sa poche pour ressortir une missive qu'il relut avec attention.
Citation:
Sur les chemins de Bretagne en direction du BA,
Le douzième jour du mois daout 1457, par la grâce dAristote
A mon cher, très cher, suzerain,
Enfin, je prends ma plume pour técrire quelques mots. Le temps a filé, défilé, galopé terriblement depuis nos dernières rencontres datant déjà du mois de juin dernier. Bien évidemment la prévôté, ou plutôt devrais-je dire les prévôtés, nous ont permis de rester a minima en contact, mais les dossiers et les questions de sécurité primant sur tout le reste.
Al, mon cher Al, par où commencer ?
Je voudrais te parler de tant de choses que je ne sais que dire pour débuter.
Jécris présentement ma missive depuis le coche de mon tendre Marty avec lequel nous partageons le plaisir dun voyage dagrément débuté après que tu sois parti du BA pour profiter de ton propre voyage de noces avec Kory. Al, je te prie de mexcuser de ne pas tavoir prévenu plus tôt que sur mon chemin du retour. Je souhaite que vous ne soyez pas déjà rentrés dans nos terres aimées, afin que vous nayez pas eu à vous inquiétez de mon absence.
Peu de temps après votre départ, différents événements nous ont décidés à prendre route à notre tour. Des faits heureux et dautres emplis de tristesse.
Mon cher suzerain, laisse moi te narrer une histoire, celle dune lettre, dun enfant et dun frère.
Au début du mandat de sa Grâce Tixlu, et je suppose que tu le sais du fait de mon comportement frileux et tendu à la prévôté du BA, la nomination de Favdb en tant que prévôt ma laissé désemparée. Il fut celui qui avait imposé une loi martiale idiote, il fut celui qui avait plusieurs fois critiqué notre instance, il fut celui qui avait réussi à me décider à me mettre réserviste de notre unité du fait de ces propos inacceptables et le voir brusquement à la tête de notre prévôté, prévôté quil ne sait pas apprécier à sa valeur mavait décidé à démissionner. Non ne râle pas, je parle au passé, poursuis cette lettre je vais mexpliquer.
Jétais fermement décidée à démissionner, mais seul notre Duc régnant recevrait cette démission car il était hors de question que je fasse le plaisir à cet homme, qui pourtant à des qualités certaines, mais qui ne respecte pas nos effectifs, notre travail. De fait, jai écrit à sa Grâce Tixlu, une fois, deux fois, ce dernier prenant le temps de me répondre et déchanger.
Al, tu me connais suffisamment désormais pour évaluer mon caractère vivace certes, mais aussi ma loyauté et mon dévouement pour mon Duché. Sache quun seul Duc régnant avait réussi à me faire changer didée. Et ce Duc, ce grand Duc, était Sallaberry. A la fin de mon mandat de prévôt jétais déconcertée et très mal en point, chahutée en tout sens par certains ex conseillers se croyant plus forts que les lois et souhaitant ma perte. Sauf que je ne voyais plus où était la Justice, personne, hormis Bettym, nosant montrer les viles manuvres politiques de certains. Et puis Sallaberry réussit limprobable, et si je suis encore en vie présentement, cest bien grâce à lui.
Et aujourdhui, un second Duc régnant a réussi lexploit, une nouvelle fois, de me faire changer didée. Il sagit de Tixlu. Par ses propos, cet homme dhonneur ma fait renoncer à ma démission, et aujourdhui je peux affirmer que Tixlu est un grand Duc tout comme létait Sallaberry. Je naurais pas la prétention de préciser cela uniquement car les deux mont détournés de mes desseins originaux, non, mais uniquement car leur humanité, leur prestance, et leur force tranquille font et ont faits quils ont su comprendre la valeur de tous ces hommes et ces femmes qui, ensembles, ont fait et qui continueront à faire la grandeur du BA.
Je continuerai donc à servir dans ce corps qui a été et qui restera ma vie.
Néanmoins, linquiétude, les tensions, le désespoir, le désarroi des derniers jours, le manque de sommeil, nont pas été sans effet visible sur ma santé : vertiges, douleurs et malaises devenaient fréquents, et je les avais mis sur le compte de la prévôté et de mon état desprit. Las, il fallait tout simplement en imputer les aléas de lexistence, et cest alors que la vie que je portais à mon insu regagnait les anges dAristote, que je compris que jétais enceinte. La tristesse fut profonde et pourtant fugace : javais ainsi là la preuve de ma fécondité, et désormais je ne doute pas un jour, Aristote y veillera jen suis sure, pouvoir combler Marty dun nouvel enfant.
La tristesse fut éphémère car au même moment Aristote me comblait de joie en me faisant miraculeusement retrouver un frère que je pensais à jamais perdu. Un jeune frère de dix années mon cadet, dont je me rappelle avec ravissement ses premières années métant occupée de lui avec fierté telle une jeune mère.
Al, je nai jamais du ten parler car il métait impossible dexprimer quoi que cela soit à lépoque : un voile dinconnu résidait dans ma mémoire, un trou béant et noir, une amnésie partielle me permettant sans aucun doute de survivre et lutter, mais encrant profondément en moi ce désir de Justice, doù mon implication pour la, les, prévôtés.
Et ce nest quil y a des mois de cela, lors dun affrontement avec celui qui fut le maître duvre du massacre de ma famille, que jai pu tisser, retisser la toile de mon passé, de comprendre bon nombre de mes peurs et réticences, de gagner une belle cicatrice à lépaule, rappelle-toi mon bandage, de voir Marty risquer sa vie et gagner un boitillement qui ne le quittera jamais, mais aussi accepter enfin un mariage ducal . Néanmoins je croyais lintégralité de ma famille à jamais disparue, et le Très Haut, béni soit-il, ma apporté la preuve du contraire. Al, jai un frère vivant ! Tu te rends compte ?! Je suis tellement heureuse de cette bonne fortune, un frère un frère !
Cest donc suite à cette succession de révélations que Marty a proposé un voyage, du repos afin de laisser nos soucis derrière nous, un déplacement en Bretagne à la recherche de la famille de Marty, à la découverte de cette région, profiter ensemble de la mer. Et à la fois mon nouveau secrétaire et le Duc de Billy, ont superbement uvré pour que tout le trajet se passe sans encombre avec toutes les autorisations voulues. Mais il était hors de question que je quitte ce frère que je venais tout juste de retrouver, si bien quil fut décidé dun voyage à trois puis à quatre, ma marraine se joignant à nous également, libérée de ses obligations ducales.
Et notre petite troupe partie à la découverte de la Bretagne. Les journées furent longues et bien remplies, les chevaux harassés, le temps étrange et venté, la mer si belle et pourtant si différente de celle que javais découvert pour la première fois avec Legowen justement dans le Sud du Royaume de France, les plaisirs de bouches insolites et délicieux, les rires fréquents Et puis Leg a dut repartir pour regagner le BA, et nous avions décidé, les trois restant, de regagner plus doucement notre Duché.
Mais les hasards des routes ont fait que Marty et mon frère ont eu à subir un vil brigandage alors quils partaient devant, devant de mon côté me remettre dun léger désagrément de courte durée, sans doute une gourmandise que je naurais du manger, et donc, nous ont fait prendre quelque peu de retard sur notre trajet de retour. Mais nous rentrons bien.
Mon cher suzerain, voila longuement conter mon histoire. Jaurais tellement voulu ten parler directement, mais à lidée que tu puisses rentrer avant moi de ton voyage de noces et ne point me trouver en BA, à lidée que tu puisses in fine tinquiéter, il me fallait técrire.
Jespère mon cher ami que de ton côté Aristote veille sur toi et les tiens, que votre voyage se déroule merveilleusement bien et que doux événements ont rythmés vos journées.
Crécerelle portera mon message, je sais quil saura te trouver. Il est bien évidemment à ta disposition si tu souhaites à ton tour me donner des nouvelles, sinon relâche-le, il reviendra vers moi.
Transmets à Kory toute mon amitié et de chaleureuses embrassades.
Bien à toi,
Beths.
Le douzième jour du mois daout 1457, par la grâce dAristote
A mon cher, très cher, suzerain,
Enfin, je prends ma plume pour técrire quelques mots. Le temps a filé, défilé, galopé terriblement depuis nos dernières rencontres datant déjà du mois de juin dernier. Bien évidemment la prévôté, ou plutôt devrais-je dire les prévôtés, nous ont permis de rester a minima en contact, mais les dossiers et les questions de sécurité primant sur tout le reste.
Al, mon cher Al, par où commencer ?
Je voudrais te parler de tant de choses que je ne sais que dire pour débuter.
Jécris présentement ma missive depuis le coche de mon tendre Marty avec lequel nous partageons le plaisir dun voyage dagrément débuté après que tu sois parti du BA pour profiter de ton propre voyage de noces avec Kory. Al, je te prie de mexcuser de ne pas tavoir prévenu plus tôt que sur mon chemin du retour. Je souhaite que vous ne soyez pas déjà rentrés dans nos terres aimées, afin que vous nayez pas eu à vous inquiétez de mon absence.
Peu de temps après votre départ, différents événements nous ont décidés à prendre route à notre tour. Des faits heureux et dautres emplis de tristesse.
Mon cher suzerain, laisse moi te narrer une histoire, celle dune lettre, dun enfant et dun frère.
Au début du mandat de sa Grâce Tixlu, et je suppose que tu le sais du fait de mon comportement frileux et tendu à la prévôté du BA, la nomination de Favdb en tant que prévôt ma laissé désemparée. Il fut celui qui avait imposé une loi martiale idiote, il fut celui qui avait plusieurs fois critiqué notre instance, il fut celui qui avait réussi à me décider à me mettre réserviste de notre unité du fait de ces propos inacceptables et le voir brusquement à la tête de notre prévôté, prévôté quil ne sait pas apprécier à sa valeur mavait décidé à démissionner. Non ne râle pas, je parle au passé, poursuis cette lettre je vais mexpliquer.
Jétais fermement décidée à démissionner, mais seul notre Duc régnant recevrait cette démission car il était hors de question que je fasse le plaisir à cet homme, qui pourtant à des qualités certaines, mais qui ne respecte pas nos effectifs, notre travail. De fait, jai écrit à sa Grâce Tixlu, une fois, deux fois, ce dernier prenant le temps de me répondre et déchanger.
Al, tu me connais suffisamment désormais pour évaluer mon caractère vivace certes, mais aussi ma loyauté et mon dévouement pour mon Duché. Sache quun seul Duc régnant avait réussi à me faire changer didée. Et ce Duc, ce grand Duc, était Sallaberry. A la fin de mon mandat de prévôt jétais déconcertée et très mal en point, chahutée en tout sens par certains ex conseillers se croyant plus forts que les lois et souhaitant ma perte. Sauf que je ne voyais plus où était la Justice, personne, hormis Bettym, nosant montrer les viles manuvres politiques de certains. Et puis Sallaberry réussit limprobable, et si je suis encore en vie présentement, cest bien grâce à lui.
Et aujourdhui, un second Duc régnant a réussi lexploit, une nouvelle fois, de me faire changer didée. Il sagit de Tixlu. Par ses propos, cet homme dhonneur ma fait renoncer à ma démission, et aujourdhui je peux affirmer que Tixlu est un grand Duc tout comme létait Sallaberry. Je naurais pas la prétention de préciser cela uniquement car les deux mont détournés de mes desseins originaux, non, mais uniquement car leur humanité, leur prestance, et leur force tranquille font et ont faits quils ont su comprendre la valeur de tous ces hommes et ces femmes qui, ensembles, ont fait et qui continueront à faire la grandeur du BA.
Je continuerai donc à servir dans ce corps qui a été et qui restera ma vie.
Néanmoins, linquiétude, les tensions, le désespoir, le désarroi des derniers jours, le manque de sommeil, nont pas été sans effet visible sur ma santé : vertiges, douleurs et malaises devenaient fréquents, et je les avais mis sur le compte de la prévôté et de mon état desprit. Las, il fallait tout simplement en imputer les aléas de lexistence, et cest alors que la vie que je portais à mon insu regagnait les anges dAristote, que je compris que jétais enceinte. La tristesse fut profonde et pourtant fugace : javais ainsi là la preuve de ma fécondité, et désormais je ne doute pas un jour, Aristote y veillera jen suis sure, pouvoir combler Marty dun nouvel enfant.
La tristesse fut éphémère car au même moment Aristote me comblait de joie en me faisant miraculeusement retrouver un frère que je pensais à jamais perdu. Un jeune frère de dix années mon cadet, dont je me rappelle avec ravissement ses premières années métant occupée de lui avec fierté telle une jeune mère.
Al, je nai jamais du ten parler car il métait impossible dexprimer quoi que cela soit à lépoque : un voile dinconnu résidait dans ma mémoire, un trou béant et noir, une amnésie partielle me permettant sans aucun doute de survivre et lutter, mais encrant profondément en moi ce désir de Justice, doù mon implication pour la, les, prévôtés.
Et ce nest quil y a des mois de cela, lors dun affrontement avec celui qui fut le maître duvre du massacre de ma famille, que jai pu tisser, retisser la toile de mon passé, de comprendre bon nombre de mes peurs et réticences, de gagner une belle cicatrice à lépaule, rappelle-toi mon bandage, de voir Marty risquer sa vie et gagner un boitillement qui ne le quittera jamais, mais aussi accepter enfin un mariage ducal . Néanmoins je croyais lintégralité de ma famille à jamais disparue, et le Très Haut, béni soit-il, ma apporté la preuve du contraire. Al, jai un frère vivant ! Tu te rends compte ?! Je suis tellement heureuse de cette bonne fortune, un frère un frère !
Cest donc suite à cette succession de révélations que Marty a proposé un voyage, du repos afin de laisser nos soucis derrière nous, un déplacement en Bretagne à la recherche de la famille de Marty, à la découverte de cette région, profiter ensemble de la mer. Et à la fois mon nouveau secrétaire et le Duc de Billy, ont superbement uvré pour que tout le trajet se passe sans encombre avec toutes les autorisations voulues. Mais il était hors de question que je quitte ce frère que je venais tout juste de retrouver, si bien quil fut décidé dun voyage à trois puis à quatre, ma marraine se joignant à nous également, libérée de ses obligations ducales.
Et notre petite troupe partie à la découverte de la Bretagne. Les journées furent longues et bien remplies, les chevaux harassés, le temps étrange et venté, la mer si belle et pourtant si différente de celle que javais découvert pour la première fois avec Legowen justement dans le Sud du Royaume de France, les plaisirs de bouches insolites et délicieux, les rires fréquents Et puis Leg a dut repartir pour regagner le BA, et nous avions décidé, les trois restant, de regagner plus doucement notre Duché.
Mais les hasards des routes ont fait que Marty et mon frère ont eu à subir un vil brigandage alors quils partaient devant, devant de mon côté me remettre dun léger désagrément de courte durée, sans doute une gourmandise que je naurais du manger, et donc, nous ont fait prendre quelque peu de retard sur notre trajet de retour. Mais nous rentrons bien.
Mon cher suzerain, voila longuement conter mon histoire. Jaurais tellement voulu ten parler directement, mais à lidée que tu puisses rentrer avant moi de ton voyage de noces et ne point me trouver en BA, à lidée que tu puisses in fine tinquiéter, il me fallait técrire.
Jespère mon cher ami que de ton côté Aristote veille sur toi et les tiens, que votre voyage se déroule merveilleusement bien et que doux événements ont rythmés vos journées.
Crécerelle portera mon message, je sais quil saura te trouver. Il est bien évidemment à ta disposition si tu souhaites à ton tour me donner des nouvelles, sinon relâche-le, il reviendra vers moi.
Transmets à Kory toute mon amitié et de chaleureuses embrassades.
Bien à toi,
Beths.
Il sourit alors en repensant au Lyonnais. Un vrai sourire simple mais tellement bon, un de ceux qu'on n'avait vu sur son visage depuis si longtemps. Il repensait à sa réponse. Il avait eu bien du mal à répondre, avait pesté devant la missive à rallonge de son amie et s'était souvenue que sa réponse était au final au moins aussi longue mais tellement pleine de vérités et de sentiments. Mais il avait oublié l'enquête. Comment avait-il pu oubier ? Il rit. Ils pourraient faire d'une pierre deux coups et même plus de coups encore.
Car c'était décidé, il fisait suffisament ce qu'il devait pour mériter de faire ce qu'il voulait...
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Adieu Alice