Polya
[Quelque part , dans un temple, près de Huamantla]
Je men revenais de prêter serment dallégeance en tant que calpullec de Huamantla et je nétais vraiment pas dans de bonnes dispositions. Avoir revu la grande prêtresse Kalamite aujourdhui me rappelait douloureusement le manque que je promenais avec moi depuis deux longs mois. Aussi impassible l'une que l'autre, elle cloitrée dans sa fierté de tatlaoni et moi dans celle dont mes ancêtres m'avaient bénie...
Mon guerrier aux yeux azurés, mon mâle dominant comme je me plaisais à le nommer, se trouvait loin de moi et bien quil ne moubliait pas tout comme je lavais ancré en moi, cest une autre qui bénéficiait de ses faveurs et attentions.
Je savais quil nétait pas perdu, quà un moment ou un autre il me reviendrait mais pour linstant nous avions chacun dautres préoccupations. Identiques, mais qui nous séparaient.
Javançais dun pas tranquille, parce que je nétais pas pressée de rentrer au clan. Chaque soir, une fois mes longues heures de travail fournies, je me sentais déprimée à la perspective dune nouvelle soirée passée loin de lui et mon sommeil devenait de plus en plus difficile à maudire une solitude qui se faisait de plus en plus persistante.
Une solitude que javais choisie certes depuis deux mois.
Ma mère, grande prêtresse amazone, mavait appris quon ne livre pas ses sentiments, quil faut donner au monde limage de la plus parfaite sérénité,en toute circonstance, même et surtout dans les plus difficiles.
Comme ce jour où je venais de déclamer mon serment dallégeance, ce jour où deux de mes proches guerriers avaient été rappelés par les Dieux, ce jour où sa présence me manquait terriblement le sachant de plus sur Zoquiapan sans quil ne vienne me voir, il repartait sur Olintla faire son devoir. Ce jour ou ma filleule Chalchihuitl et ma sur June se trouvaient toutes les deux au temple. Ce jour ou la solitude se faisait encore plus pesante .
La lune parut, les insectes crissaient inlassablement. Je rejoignais ma colline sacrée et pénétrais dans le temple.J'avais pensé un instant rejoindre la clairière aux jaguars mais Etoillys dans sa grande sagesse avait réussi à m'en dissuader. Je ne trouverais pas le sommeil inutile dinsister. Cest donc sur le sol que je m'assis et bientôt une mélopée chantée par une voix douce et langoureuse séleva dans les airs.
Lapprentie prêtresse quelle était rendait ainsi hommage à ses deux guerriers disparus et à celui, cher à son cur, qui était resté en Aztéquie.
Agenouillée au milieu du temple, la jeune apprentie prêtresse chantait et ses mains sélevaient gracieusement en coupole au-dessus de sa tête, dans un ballet rythmé et cadencé, invoquant ses Dieux et déesses.
Huehuecoyotl, Huehueteotl et Chalchiuhtlicue , ses trois dieux vénérés afin quils accueillent auprès deux ses deux guerriers dont les âmes sétaient envolées et quils apportent soutien et protection à Raffaelh dans la mission qui était la sienne.
Les guerriers quant à eux venaient de décéder et ne devaient pas encore recevoir d'offrande car ils n'ont pas eu le temps de demander la permission de retourner sur Terre.. Seuls deux bols de pulque et du tabac que je déposais auprès des Dieux.
Je dessinais une offrande au sol avec des grains de maïs de différentes couleurs : le glyphe. Je saluais les six directions de la terre : tlahuizkampa (lorient), zihuatlampa(le couchant), miktlampa(le nord), huitzlampa(le sud),omeyokan ilhuikakalli(le haut) tonantzin tlalli anahuak(le bas). À travers le brasier doù monte la fumée du copal, avec le tambour de la huehuetl,terre-mère, atekokolli,la conque marine et latlkomitl, le miroir deau, j invoquais ensuite les quatre éléments, générateurs de la vie.
Ma hanche droite ces derniers jours nétait plus que plaie sanguinolente à force de maintes glissades et chutes que je faisais régulièrement , la plus spectaculaire étant celle qui me fut donnée de faire dans le verger néanmoins.
Je pris donc le couteau qui ne me quittait jamais et neut aucun mal à lenfoncer dans ma plaie afin den écouler quelques gouttes de sang que je laissais couler dans une coupelle.
Je me levais et y déposais les zempaxuchitl,(fleurs orange) que j étais allée cueillir plus tôt.
« Voila pour toi oh ma déesse vénérée, prends soin de Raffaelh et apporte au clan quil va devoir protéger tous tes bienfaits. Fais en de même avec les membres de mon clan »
Je restais prostrée, longuement perdue dans mes pensées. Le visage soucieux, triste en pensant à mes deux amis guerriers disparus et à labsence qui se faisait si cruelle ce soir là. Mon chant sétait tu et seuls les souvenirs envahissaient ma conscience.
Il faisait nuit noire lorsque je sortais du temple. Javisais une endroit retiré près de la rivière et je massis là, me laissant aller à mes sombres pensées. Ma hanche me faisait souffrir mais peu importe..
Je savais que si June avait été auprès de moi elle maurait secouée mais elle était au temple.
Je sentis mes yeux dangereusement me picoter et je me mordais férocement les lèvres. Les yeux perdus dans le vague, vers linfinité dun ciel constellé détoiles, je savais que mon clan mattendait mais ce soir, cest avec Lui que javais rendez-vous, même si jétais loin, même si nous étions séparés, tout mon être ne vibrait que pour lui et mon esprit voguait vers Raff Que naurais-je donc pas donné pour passer un moment avec lui Je tentais de me relever, mais ma hanche marracha une plainte et je restais immobile, incapable de me remettre debout dans limmédiat, serrant les dents
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