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[RP]Bordeaux, Quartier de la Bourse

Aenor
Aenor avait passé la journée sur les remparts , après 5 jours de garde sans repos elle était épuisé et n'attendait qu'une chose ! Pouvoir rentrer chez elle , retrouver Aldebarand et se reposer de ces folles journées qu'elle passait depuis quelques jours ...
Après un petit passage en taverne accompagné de son cher et tendre , ils arrivèrent devant chez eux ( un peu ivre c'est vrai ) , la jeune femme ouvrit la porte et se dirigea vers la cuisine afin de préparer 2 tisanes ... elle sortit un petit sachet , cadeau d'une amie qui fut de passage il y a quelques temps et prepara les boissons avec cela , un remède très efficace pour éviter les migraines le lendemain .


Mon amour ? tiens je t'ai preparé une tisane , cela évitera que nous ayons une mauvaise tete demain

Aenor rit et bu sa tisane assise dans le salon a côté de son fiançé . Une fois terminé elle repartit a la cuisine afin de nettoyer et ranger le peu de vaisselle qui trainait encore .
Epuisée elle fit sa toilette et s'empressa de rejoindre Aldebarand dans la chambre . Elle s'installa confortablement et se blottit contre lui .

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D'âge en âge on ne fait que changer de folie !
Aldebarand
Après avoir forgé ses couteaux, Aldébarand se débarbouilla et embrassa sa douce qui s'affairait dans la maison.... Puis il se mit à écrire au sire Martirisky, afin de lui signifier qu'il ne pouvait satisfaire sa commande, forgeron qu'il était, alors que le Sire necessitait un Tisserand !
Il s'en fut ensuite par les rues vers la mairie de Bordeaux pour se présenter et voir comment il pouvait se rendre plus utile...


Suite http://mairie-bordeaux.forumactif.net/index.htm
Louise_joualvert


II _ Demeure joualvertienne.



Rayons du soleil couchant dardés sur la capitale de la plus belle province du monde; clarté mi-miel, mi-ambrée, qui peint les murs, et ceux de la demeure de Louise.
La bourse se remplit, des meubles s'adjoignent en un agencement sobre mais efficace, et peut-être même un dada finira au rez-de-chaussée dès que le mois d'octobre fera irruption en l'année, avec son lot de devoir, de départ et de solitude.
Mais nous n'y sommes pas encore.
Et Louise n'entend pas prêter une seule seconde d'attention à ces futures dépenses, d'écus, de joie, de vigueur.
Jouir de ce qui est, et non pas ce qui était ou de ce qui sera: voilà la véritable félicité.

Assise en face de sa table au bois sombre et austère, tout autour relativement dépouillé, aux couleurs agrestes, la jeune blondeur s'incline mollement au-dessus du plan de travail qui est à présent sien. Une planche de bois, aux sillons et aux scissures grossiers, mais en leur grossiereté, harmonieux, et dessus s'y dépose trois oignons. Fraîchement acquéris en milieu d'après-midi, pour le souper de la maison. Souper unique. Soit.

La gazille bordelaise décortique le premier oignon, l'entrain de mise: concentration donc froncement des blonds sourcils, dont les yeux, rivés sur ces bulbes, n'offrent que le paysage d'une détermination forcément gastronomique. Parfois, il y a de petits à-coups. L'oignon veut résister à son lugubre sort. Peu s'en faut: Louise écarte d'un revers de main, potelée, les épluchures indésirables, vers la droite, puis prend le couteau. Bourreau de l'oignon. Qu'on lui tranche... La tige! Le bruit sec de la décapitation d'oignon tranche à son tour la quiétude silencieuse de la pièce. A part Louise, il n'y a personne. Le vide, et le silence quasi monacale d'une demeure qui ne souffre pas de l'absence d'exubérance ou d'agitation en son sein. La jeune fille ne parle pas encore au plafond.

Entreposé plus avant, trônant comme un joyau parmi les détritus de peaux d'oignons et de tige sectionnée, le premier oignon laisse place au second.
Le troisième ne connaîtra pas le même sort: c'est que la blondeur n'a pas grand'faim ce soir.
Coupée, comme la tige, comme qui dirait.
La faim, fluctuante, n'est pas du goût de Louise en ce moment.
Une vague mélancolie la submerge, souvent la noie, épisodiquement. Chagrin mal vécu de fiançailles rompues prématurément. De ce fiancé, anciennement fiancé, disparu par la présence, par les mots, pas les égards et la prévenance.
Chagrin davantage insupportable car provoqué: encore que... Peut-être n'a-t-il pas reçu la lettre solennelle?
Questionnement... Toujours impregnant Louise d'une lancinante douleur, l'accablant par moment, ou bien lui donnant une amertume précoce.

Ses doigts s'enfoncent dans les épaisseurs enveloppées l'une sur l'autre du légume. L'oignon lui fait l'effet d'un nuage de picotement aux yeux. S'embrumant dans un endolorissement mordant, ils ne voient qu'une situation nébuleuse et imprécise. Des craquèlements accompagnent la noyade des mirettes de Louise dans cette marée irréprimable. Alors, elle marque la pause. L'oignon reposé sur la rondelle de bois à cet effet, elle cesse l'effeuillage. Pour, d'un geste mal aisé, tenter d'essuyer de son avant-bras si pâle, les coins repliés de ses yeux larmoyants. Quelques petites saccades, timidement ébaucher, et enfin elle y voit... A peine plus clair. Tant pis. La blondeur renifle diverses fois, plissant ses billes rougies péniblement. Mais la besogne reprend. Du moins elle doit reprendre aussitôt. Sinon, ça n'est plus à l'heure espagnole qu'elle souperait... Ca serait à... Une heure trop indécente.

Louise termine l'effeuillage, non sans peine. Chaudes larmes qu'on ne souhaite guère! Voilà ce qui peine. Et puis les mains impraticables... Il n'y a plus qu'à se dire:" Je n'ai plus que mes yeux pour pleurer. Et parfois mon nez pour renifler, mais ça, c'est selon chacun. " Bientôt, l'amas d'épaisseurs non gratae s'accroît. L'oignon second est bon. Plus qu'à châtrer. Et pour châtrer... La blondeur châtre! Couteau ramassé avec un soulagement bienheureux, elle soulève la lame au-dessus de ce brin, à forte portée symbolique aussitôt qu'elle repense à ce vert Reani, puis l'abat sur la tige. Enfonçant nettement ladite lame jusqu'au bois anfractueux. Même sonorité que la fois précédente. Mais avec cela une pointe de vivacité qu'une fin âprement souhaitée laisser deviner...


L'affaire est dans le sac. Ou plutôt dans la marmite. Après coup.


On entend gémir le parquet au frottement de la chaise repoussée par Louise. Debout, elle va amorcer la partie la plus exigeante de sa cuisine. Mais sans larme, cette fois-ci. Et sans heurt.

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Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
Aenor


n°3 : Chez Aldebarand et Aenor


Journée plutôt tranquille par rapport a celles auquelles Aenor s'était habitué ces derniers temps . Mais malgrès cela , la fatigue se faisait tout de même sentir ... Les journées commençaient a devenir de plus en plus courtes , l'automne est de retour ! Cette saison aux couleurs chaleureuses mais pourtant signe de l'approche de l'hiver tant détesté ( bah oui il fait froid l'hiver brrr ) .
La jeune femme arrivait devant chez elle , elle tourna la clef dans la serrure et entra en refermant doucement la porte derrière elle .


Mon Amour ? Tu es là ? Je suis rentré ! cria t elle

Pas de réponse , Aldebarand devait surement être a la forge . Déçu de ne pas pouvoir se réfugier dans les bras de son fiançé mais tout de même contente d'avoir terminé sa journée , elle prit son élan et se jeta dans le fauteuil du salon ( un enfant de 5 ans n'aurait pas mieux fait ^^ ) s'installant confortablement , elle ferma les yeux quelques minutes . Aenor se rappela soudain qu'elle avait oublié de nourrir les cochons aujourd'hui ce qui la tira brusquement de sa somnolence , elle se leva comme une fléche , se dirigeant vers la petite cabane abritant le maïs , elle prit un sac et le traina jusqu'a la mangeoir des cochons . Les bestioles étaient déjà agglutiné derrière elle , la bousculant pour pouvoir manger !

Rhaa mais vous allez vous calmer oui ? Il y en aura pour tout le monde alors cessez donc ce tintamarre nom d'un chien !

Décidemment j'aime vraiment pas les cochons ... murmura t elle dans ses dents avant de repartir vers sa demeure .

Voilà cette fois elle était certaine de n'avoir plus rien a faire quoiqu'elle vérifia encore une fois en énumérant chacune de ses taches quotidienne.
Non , elle en était sûr , sa journée était réellement terminé ! Elle se prépara une tisane qu'elle but tranquillement en relisant les réponses des courriers envoyés dans la journée .


La jeune femme se mit ensuite en route pour la taverne esperant y trouver son fiançé un peu plus tard dans la soirée .

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D'âge en âge on ne fait que changer de folie !
Eloin


N°1, Demeure d'Eloin


Dépitée...

Dépitée et migraineuse, les yeux plissés regardant le sol plutost que la rue pour éviter de croiser un rayon de soleil assassin, le voile blanc couvrant sa chevelure ramené sur son front pour faire un pare-soleil, la jeune femme poussa la porte de sa demeure en retenant un soupir déçu.

Ainsi était-ce cela la politique guyennoise ? Des personnes hargneuses et des décrets ajoutés à la va-vite à quatre jours de l'élection d'un nouveau conseil ? Un duc dédaigneux et hautain dans ses paroles, pressé de se faire couronner et de recevoir l'allégeance des nobles, pour ensuite s'en aller se vautrer dans son fief de retraite ?

Eloin soupira en se laissant choir sur la chaire à bascule près de la cheminée. Jamais elle n'aurait pensé qu'Alexandre*, l'actuel regnant de Guiena, pouvoit cacher une telle personnalité. Et en plus, il se permettoit de fricotter avec la promise de Constantin ! Mariage voulu par la ducale volonté d'une défunte qui devoit jà se retourner dans sa tombe, elle qui avoit tant resvé pour l'avenir de ses enfants. Se pouvoit-il qu'elle se soit fourvoyée en livrant son cadet à une telle peste ? Une damoiselle qui se faisoit passer pour prude alors que, chaque soir, elle s'en alloit se coller au corps du seigneur du Breuil de Lesparre ? Alors que le mariage d'iceluy estoit à peine annulé ! La belle affaire, la belle rumeur, idéale pour alimenter un moulin à ragots qui ne s'éteindrait jamais en Guyenne, pas plus qu'ailleurs en ce bas monde...
Et c'est justement ce qui estoit en train de se produire en place bordelaise, juste aux pieds de l'Ombrière. Les petits problèmes privés des testes de liste venant surpasser les questions des programmes de ces élections ducales. Et elle, au milieu de tout cela, interdite de voir comment la situation évoluoit, se trouvoit bien dépourvue en tenant de comprendre tous les tenants et aboutissants de l'affaire.

Elle avoit faict monter l'estrade de sa liste, n'estant pourtant que numéro quatre. Mais, craignant que le parti Horizons ne vole la vedette et ne prenne trop de voix à défaut de voir les aultres listes s'installer sur la grand place de Bordeaux, Eloin avoict pris sur elle d'aller afficher le programme de PPG. Mal luy en prit, puisque Sancte et compagnie s'estoient précipités sur cette première liste rivale pour attaquer tous les points d'un programme rédigé avec soin et des idées que, pour sa part, elle ne trouvoit point tant idiotes...

Dépitée, donc, et soudain découragée de voir tout ces remous autour des élections, Eloin se demandoit si elle n'avoict point commis une énorme bestise en acceptant la proposition de la vicomtesse Ombres. Et de se mettre à souhaiter, bien égoïstement, que son parti ne remporte que peu de voix, de manière à ce qu'elle ne puysse point entrer en salle du conseil. Certes, si elle obtenoit un siège, elle irait assumer son devoir, mais rien de plus. Une fois encore, elle se rendoit compte que la politique estoit bien décevante, en cela le Maine et la Guyenne se ressembloient grandement !

...

Un long moment plus tard, après s'estre endormie, bercée par le chant des oiseaux, la jeune femme se dit qu'il luy fallaict prendre des nouvelles du cadet De Vergy. A quelques semaines de sa majorité, iceluy n'avoit toujours point réapparu en les domaines familiaux, et nul ne savoit ou il pouvoit bien estre.
Se relevant, Eloin alla prendre son nécessaire d'écriture et s'installa à la grande table de la salle. La plume noircit bien vite le papier...


Citation:
Bordeaux,
Le 27 septembre 1457.

Messer Constantin,

J'en viens à vous écrire ce jourd'huy car nul, en la mesnie De Vergy, n'a de vos nouvelles depuys une fort longue période. Et, voyant la majorité de damoiselle Elianor approcher à grands pas, il me plairaist fort de savoir ce que vous devenez, vous qui devez estre maintenant un fort beau jeune homme.

Je ne suys point mandatée par vostre tutrice et soeur aisnée, n'ayez crainte, et je ne dirais rien de vostre réponse si vous me le demandez, cette missive n'a pour unique but que de prendre de vos nouvelles, moy qui vous ai vu en vostre berceau, alors que vous n'aviez que quelques heures de vie, ayant pris mon service auprès de vostre mère le jour mesme de vostre venue au monde.
Croyez bien que vostre devenir m'est donc cher, autant que celuy de vostre jumelle dont je suys la marraine. Icelle épousera bientost son promis, je m'atèle à la réalisation de son trousseau, et je me doutes que la date des espousailles doit approcher pour vous également.

Mais il me faut vous avertir d'une information de la plus haulte importance, et je me maudis jà d'estre porteuse d'une fort mauvaise nouvelle. J'ai appris, par le truchement des ragots de Guyenne, et j'ai pu vérifier la dicte rumeur par moy-mesme en me rendant en grand place de Bordeaux, que vostre fiancée vous est infidèle alors mesme que vos espousailles ne sont point encore célébrées.
Damoiselle Von Strass est la catin -pardonnez-moy le terme violent, mais il illustre tout le courroux qui me parcourt en évoquant cette fille de petite vertu- de l'actuel duc de Guiena, sieur Alexandre*, vassal de feu vostre mère... Je ne sais si vous vous doutiez d'un tel faict, mais la nouvelle vient d'éclater en place publique alors que nous sommes en pleine période électorale, et elle m'a surprise autant que révoltée.

Je sais que vous n'estes nullement obligé de me répondre, Constantin, mais j'aimerais grandement savoir si vous vous portez bien, de là ou vous estes, et si vous réussissez à faire un deuil qui, pour ma part, assombri encore nombre de mes jours.

Permettez donc que je vous embrasse, jeune homme. Dieu vous garde...

Eloin.


Et elle appela sa fidèle hirondelle, luy attachant la missive pliée en quatre à la patte, et la laissant s'envoler vers le Limousin, dernière villégiature connue du jeune homme...
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Louise_joualvert
La jeune fille avait fini son repas, fort viandé.
Chez elle, le calme et la solitude avait laissé place à un enthousiasme presque palpable.
Le déroulement de cette campagne et l'approche des résultats du vote y jouaient pour beaucoup, mais il y avait aussi la promesse de devenir enfin artisan à la fin du mois d'octobre, et ça... C'était assez pour provoquer une effervescence sans précédent dans la vie et la maisonnée de la Joualvert.
Aussi, elle s'affaira, dans nombre de sens, à mener à la fois campagne et déménagement en sa demeure. Il fallait plus d'espace, il devait y avoir plus de lumière: c'est pourquoi elle avait décidé de quitter les lieux, n°2 du quartier de la Bourse, pour s'en aller trouver une maisonnée plus loin. Et les meubles, qui de jour en jour, se multipliaient gaiement dans les différentes pièces de la demeure, se virent attroupés en plusieurs coins de celle-ci, en vue de cet éventuel déménagement.
La blondeur préparait, tel la venue d'un enfant au monde, l'évènement de son passage chez le conseiller ducal. Elle avait devant elle trois semaines avant de pouvoir entrer dans le métier de la charpente, et ça n'était pas de trop en ce qui concernait les changements que cela impliquait!

Elle appréciait grandement ses voisins: d'un côté dauna Eloin et son fils, de l'autre le jeune couple que formaient Aenor et Aldebarand.
Mais pour son futur atelier, il lui fallait une seconde bâtisse: et son souhait le plus cher était d'avoir une unité d'habitation, qui comprenne à la fois sa demeure et son atelier en cette même unité.

Ainsi, Louise s'en retourna vers Eloin, pour lui en faire part.
Devant sa porte, elle prit le heurtoir aux décorations si raffinées, et frappa trois coups pour la prévenir de sa venue.
La mine radieuse.

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Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
Eloin


N°1, Demeure d'Eloin


Revenue en sa demeure après avoir attribué au sieur Hannibal sa nouvelle demeure en le quartier de la cathédrale, Eloin s'estoit attelée à un nettoyage en profondeur de la grande cheminée de la salle, se disant qu'il luy faudrait faire venir un ramoneur d'ici à la fin de l'hiver pour éviter les ennuis d'un conduit encrassé...

Agenouillée, une brosse à la main, elle trempoit régulièrement l'ustensile dans un sceau d'eau chaude pour frotter les briques du fond de la cheminée. L'eau devenoit petit à petit noirastre et la poussière ainsi remuée et meslée à la suie froide formoit une nuée sombre autour d'elle, retombant sur sa vesture marron et son tablier blanc d'origine.

Toute investie dans sa tasche, la jeune femme sursauta en oyant tambouriner à sa porte, elle qui n'attendoit personne. Elle soupira en se relevant, d'ores et jà embarassée de se devoir présenter à un visiteur l'allure aussi sale, la face noircie par la poussière et les yeux rougis par les larmes versées quelques heures auparavant.
S'époussetant du mieux qu'elle pouvoit, Eloin traversa la pièce et ouvrit la porte, pour tomber nez à nez avec sa voisine. Elle adressa un pauvre sourire à Louise avant que de s'effacer pour la laisser entrer en sa demeure.


Adiou, Louise. Pardonnez-moy d'estre aussi peu présentable, j'estois en plein nettoyage de la cheminée...

Le seau et la brosse abandonnés dans le foyer, ainsi qu'une pelle emplie de suie pouvoient attester de ses dires, et elle tira une chaise, faisant signe à la blondinette de s'asseoir.

S'excusant un instant, elle s'éclipsa en cuisine et se lava prestement le visage et les mains à l'eau fraische, et revint dans la salle en portant un plateau contenant deux cruches et deux gobelets.


Voici du jus de pomme, ou du calva, que préférez-vous ?
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Louise_joualvert


N°1, Demeure d'Eloin


Surgit alors une Eloin aux traits tirés, qu'un malheur aurait provoqué, forçant la joie aux lèvres là où on devinait le sillon d'anciennes larmes sur les joues de la gracieuse dame. Et dans sa figure ovale et diaphane luisaient deux quinquets rougis. Louise inspira imperceptiblement, taisant sa stupéfaction de la voir dans cet état si inhabituel. Fronçant légèrement des sourcils, seule chose trahissant la jeune fille de son effarement, elle baissa du chef devant Eloin qui, aussitôt, s'était retirée de l'entrée pour la laisser passer.

Adiou, Eloin. Je... Heum... Je vous suis reconnaissante, merci de m'ouvrir. Quant à votre atour, ne vous tracassez donc point: je ne puis que trop comprendre les vicissitudes d'une cheminée quelque peu... "Enrouée".

La blondeur lui adressa un sourire franc et amical, souhaitant tout simplement lui être agréable en ce moment où elle percevait bien qu'elle l'importunait dans sa tache. Et à l'invitation d'Eloin à s'asseoir, Louise s'exécuta en silence, les yeux filant à droite et à gauche pour observer et contempler le bon goût qui siégeait en ces murs.

Sagement, elle attendit Eloin. Jusqu'à ce que le minois attendu apparaisse. Chargée d'un plateau. Regardant les cruches, qu'elles n'étaient pas d'ailleurs (hum), Louise releva lentement la tête vers Eloin et sur un ton joyeux, lui répondit.

Du jus de pomme, ça serait mon régal d'aujourd'hui!

D'ailleurs, aujourd'hui... Hum... Je vais vous annoncer une grande nouvelle, Eloin: à la fin de ce mois-ci, je risque très fortement de devenir artisan! N'est-ce pas une nouvelle merveilleuse? J'en suis si impatiente! C'est l'effervescence chez moi! J'ai déjà commencé à paqueter, ranger, déplacer, trier... Parce que...


Tandis qu'Eloin servait Louise, et que cette dernière décida de goûter le jus de pomme à ce moment précis, la jeune fille se rappela que dans son excitation juvénile, elle allait un peu trop vite. Redressement. Calme. Et sa soif s'apaisa en suite d'une gorgée de jus. Elle expira doucement, et les yeux pétillant, continua son explication.

Parce qu'en réalité, je souhaiterais ardemment déménager dans un lieu plus spacieux que ma demeure actuelle, afin d'y accueillir mon futur atelier de charpentière. Pensez-vous que cela soit possible? Votre jus de pomme est délicieux.

Aussitôt, elle replongea sa bouche ronde dans le jus, le buvant, et regardant la réaction d'Eloin. Inquiète, toujours, de ce qui lui arrivait. Mais laissant Pudeur envelopper leur relation tout juste naissante.
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Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
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Eloin
Hochant la teste, l'oblate cistercienne servit donc du jus de pomme dans les deux récipients, prenant soin de reboucher la bouteille après l'avoir reposée sur la table en chesne. D'ordinaire elle laissoit la bouteille débouchée, au cas où son visiteur souhaiterait un second verre, mais là elle ne pouvoit laisser sans protection le mince orifice qui se trouverait envahi par la suie flottant près des poutres sombres du plafond.

Ayant gardé le silence jusque là, Eloin s'installa face à sa voisine et prit une gorgée du breuvage sucré.


Oui, d'autant plus que ma demeure, d'après certaines archives que j'ai retrouvées en remettant de l'ordre dans le grenier, fut longtemps laissée inhabitée.

Un vieillard m'a mesme dict, quelques jours après que j'ai emménagé, que l'ancien propriétaire avoit assassiné toute sa famille dans un accès de folie, en se donnant la mort après.

Il paraistrait mesme que la maison soit hantée par leurs ames...


Elle secoua la teste avec un petit rire, signifiant là qu'elle n'accordoit nul crédit à de telles histoires de vieilles femmes, et que le récit du vieux bonhomme l'avoit bien faict rire.

Un franc sourire vint éclairer ses lèvres lorsqu'elle oya la jeune blonde luy conter son devenir prochain.


Oh ! Vous m'en voyez ravie d'avance pour vous, Louise !

Elle se souvenoit de la joie qui s'estoit emparée d'elle le jour ou elle reçu du conseiller comtal l'assurance d'estre désormais artisane, autorisée à ouvrir une échoppe et à vendre le fruit de son labeur.

Elle avoit ouvert une boucherie, qu'elle ferma plusieurs mois après, ayant trouvé l'amour sur son chemin et portant la vie, toucher une arme ou un coutelas luy estoit devenu tout bonnement impossible.

Et depuys elle se contentoit de son champ de légumes, mesme si elle se disoit que peut estre, dans quelques temps, elle pourrait fort bien reprendre une échoppe, d'autant plus qu'en sa demeure elle avoit la place nécessaire pour installer un atelier ou une boutique.

Eloin accueillit donc la demande de la donaisela en hochant la teste, repassant en sa mémoire toutes les demeures vides du quartier de la Bourse. Il en restoit assez pour accueillir une bonne dizaine de foyers, pour sur, mais tous ne conviendraient point à l'establissement d'un atelier de charpentier...


Humm... Je vois... Il vous faudra donc une demeure munie d'une façade ouverte sur la rue pour pouvoir installer vostre atelier, et peut estre mesme un petit apentis ou une cour pour entreposer le bois et le gros matériel ?
En ce qui concerne la partie habitable, souhaitez-vous quelque chose de plus grand que celle que vous possédez meshui, ou bien vostre superficie actuelle vous suffit ?


Elle avala une deuxième gorgée, jetant un regard discret à la jeune fille, se disant qu'il serait fort dommage qu'une aussi ravissante personne ne trouve point chaussure à son pied...
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Louise_joualvert
A l'histoire d'Eloin, Louise manqua de peu de boire son zus de traviole.
Les yeux écarquillés par la stupeur, elle était de ceux qu'on peut aisément effrayer avec des histoires de fantômes, maison hantée, ogres ou malin génie inclus. Et puis le rire d'Eloin suffit à faire sourire timidement la jeune fille: comme quoi, les choses simples seules ont le secret de rassurer.

S'ensuivirent des questions fort bien ciblées, qui n'étonnaient guère Louise de la capacité de sa voisine à cerner les problèmes efficacement. Elle hocha de la tête.

Effectivement! Néanmoins, concernant la partie façade, je préfère de loin la discrétion des vieilles demeures. Voyez, j'imaginais... Un petit cloître. Par cela, je pourrais avoir accès à la fois à mes appartements, à mon futur atelier, et aussi... A un humble jardin en son centre. Avec à la porte de l'entrée une grille me permettant de voir les gens toquant à ma porte. Me semble qu'en un temps lointain, la Rome Eternelle avait connu ce genre d'habitation! Pensez-vous que cela se trouve aussi ici?

Elle se gratta le haut du crâne, puis reprit sur un ton incertain.

De l'ancien cadastre, j'avais souvenir d'un quartier de Bacalan, où encore personne n'y était installé. Est-ce toujours le cas?
Non pas que de quitter votre aimable voisinage ne m'attriste point, mais je souhaiterais tenter de donner plus de vie à ce quartier quelque peu délaissé.

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Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
Eloin
A la mine déconfite qu'arbora celle qui ne serait bientost plus sa voisine, Eloin ne put s'empescher de répondre par un sourire amusé.

Le vieillard sembloit estre certain de ses affirmations, mais, pour ma part, je n'ai encore jamais esté éveillée par des bruits estranges, ni remarqué la disparition ou le mouvement incongru d'objets dans ma demeure.

Les anciens aiment à conter de telles histoires, afin que d'effrayer les enfants trop turbulents...


Du moins c'est ce que luy avoit toujours dict et répété soeur Madeleine, du fin fond de leur couvent isolé dans la campagne mainoise !

Elle fronça légèrement les sourcils en réfléchissant à la demande de la candidate aux élections municipales. Pour sur, Louise avoit une idée bien arrestée du genre d'habitation qu'elle souhaitoit posséder pour cette nouvelle étape de son existence !


Et bien... Je crois me souvenir de l'existence d'une vieille batisse existant en ce quartier, mais je n'en suys point certaine, n'ayant point eu le temps pour le moment d'aller visiter ce coin de Bordeaux.

Il me souvient avoir posé quelques questions au dict vieillard, lorsque j'eus l'occasion de le revoir. Il m'a entretenue un long moment, me contant l'histoire de nostre ville, et au passage le récit de la vie mouvementée de la duquessa Aliénor... Je crois bien qu'il m'avoit affirmé qu'un ancien couvent, de taille fort modeste au demeurant pour une congrégation religieuse, existast depuys des temps reculés dans le quartier de Bacalan...

Peut-estre pourriez-vous allez voir par vous-mesme, et vous viendrez me trouver lorsque vous aurez trouvé la demeure qui vous convient ?


Elle prit une nouvelle gorgée de jus en attendant la réponse de la jeune fille.
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Elianor_de_vergy
Dans les rues puis au n°1, demeure d'Eloin

J'avais finalement décidé d'aller moi-même chercher ma chère marraine. Je trouvais grossier de lui apprendre mon retour par un garçon de cuisine, et je voulais d'ailleurs lui parler des projets dont je débordais. Et puis, cela me permettrait de découvrir un peu la ville. J'avais donc confié la ptichounette trouvée dans mes écuries aux bons soins de la dévouée Maïtena, qui avait nourri et soigné toute ma fratrie, moi compris et se trouvait désormais tristement désoeuvrée, faute d'enfantelets en bas âge à s'occuper. Et c'était suivie, comme à l'habitude, de Pascual que j'avais quitté l'ostal. car depuis nos mésaventures de Périgueux, je n'osais plus sortir seule et préférais sentir derrière moi la rassurante mais discrète présence du soldat.

Voyons voir... Le quartier de la Bourse... Je me mis gaiement en chemin, observant avec curiosité les gens et les bâtisses qui m'entouraient. La cathédrale bien sûr, qui dressait sa masse imposante tout près de notre demeure. La maison de ville également, ou une nouvelle consol màger avait été élue. Et puis des boutiques et des échoppes, encore que peu nombreuses. Une bâtisse dont s'échappait quelques bruits de ferrailles: forgeron? Non, manquaient l'odeur caractéristique du fer chauffé et les bruits de marteau. Salle d'entraînement de l'ost alors peut-être?

Sans m'attarder, je poursuivis mon chemin et atteignis finalement la demeure que ma marraine avait mentionné dans sa dernière lettre, la première du quartier.

Emportée par l'impatience, j'en oubliais de frapper à l'huis et pénétrai tout de go dans la maison en lançant un joyeux salut.


Lo bonjorn ma marraine!

Et de m'arrêter net sur le seuil de la pièce et de rougir jusqu'aux oreilles en m'apercevant que ladite marraine avait de la visite.

Oh! Je suis confuse! Je te pensais seule!
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Eloin
Sa voisine sembloit perdue dans ses pensées, au vu du long silence qui suivit ses paroles, luy permettant à elle aussi de laisser vagabonder son esprit en sirotant son jus de pomme.
Directement venues de sa seigneurie mainoise, les bouteilles s'entassoient dans la petite cave située sous la demeure, luy assurant une réserve de boisson saine jusqu'au prochain printemps.

La porte de sa demeure s'ouvrant en grand la fict sursauter, puys frissonner du faict du grand froid qui régnoit sur la cité bordelaise depuys l'aube. Les dernières brumes ne s'estoient point encore dissipées malgré l'avancement de la matinée, cela estant du à la proximité du fleuve et du port donnant sur cette immense étendue d'eau salée qu'estoit l'océan.

Se levant, Eloin adressa un grand sourire à sa filleule, agréablement surprise de recevoir sa visite.


Adiou, donaisela, et bienvenue en mon humble demeure...

Elle sourit de plus belle en l'oyant s'excuser, la tristesse ressentie à son réveil estoit définitivement oubliée.

Il n'y a point de mal, et j'en profites pour vous présenter ma voisine et amye, donaisela Louise_Joualvert. Elle est depuys peu nostre nouvelle bourgmestre, d'ailleurs.

Puys, se tournant vers la dicte blonde, elle procéda à la suite des présentations.

Louise, j'ai le plaisir de vous présenter Sa Grasce Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc, Hérault de Guyenne, ma filleule.

La fierté qui illuminoit le visage de la jeune mère en cet instant se déceloit des lieues à la ronde, sans que la principale intéressée n'en ait conscience. S'en allant dans la cuisine, elle amena un troisième gobelet et servit du jus de pomme à Boucles d'Or, et tira une chaise qu'elle amena en bout de table, la duqueseta se retrouvant placée entre les deux bordelaises.

Que me vaut l'honneur de ceste agréable visite, mon enfant ?

Entre elles, point de dame ni de duchesse, juste un respectueux vouvoiement de la part de la maistresse de maison.
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Louise_joualvert
La blondeur, en pleine réflexion et dégustation de jus de pomme chez Eloin, sortit de sa torpeur lorsqu'une personne familière à son hôte intervint à ce moment précis.

Elle se leva de son siège, affichant un sourire poli à la nouvelle venue, puis à Eloin lorsque cette dernière eut fait les présentations.
Louise inclina du chef en la présence de la damoiselle de Vergy.

Adiou, damisèla, ravie de faire votre rencontre.

La jeune fille avala d'un coup, d'un seul, son fond de verre, puis reposa délicatement ledit verre, et se redressa de toute sa petitesse.

Je vous remercie, dauna Eloin, de cette agréable accueil. Je m'en vais chercher la perle rare, et je vous préviendrais lorsque j'y parviendrais. A présent, veuillez m'excuser, il me faut rejoindre mon labeur quotidien!

S'écartant pour laisser place à la filleule d'Eloin, Louise prit le chemin de l'entrée, puis avant de franchir la porte menant à la rue de leur quartier, se retourna et leur lança un "Adishatz!" avant de disparaître de leur champ de vision. Et de prendre congé pour rejoindre ses bureaux.
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Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
Elianor_de_vergy
Ouf, ma marraine ne semblait pas m'en vouloir de mon impolitesse, pas plus que son invitée. Me rappelant _enfin! _ les bonnes manières, j'inclinais à mon tour ma tête et mes boucles devant la bourgmestre.

Enchantée de même donaisella consa.

La jeune femme ne s'attarda point cependant, invoquant l'urgence de ses tâches communales qui, certes, devaient être lourdes et prenantes. J'avançai donc dans la pièce, libérant ainsi le passage vers la sortie avant de répondre au salut final de la damoiselle.

A vous revoir donaisella!

Je pris ensuite place à la table de ma marraine et attrapai le gobelet en souriant. Quelques jours auparavant, j'avais échangé quelques mots plutôt vifs avec l'amiral Sancte, qui voulait à toute force me faire ingurgiter du jus de pomme lui aussi, quand je ne voulais entendre parler que de vin. Mais évidemment, je n'aurais jamais contrarié ma marraine de la même façon, et j'avalai avec plaisir une gorgée du breuvage servi avant de répondre aux diverses questions de ma chère Eloin.

En fait, je suis venue de parler de plein de choses marraine! Mais avant tout, aurais-tu le temps de passer l'hostel? J'ai recueilli une pauvrette au fond de mes écuries, et je crains qu'elle ne soit blessée: elle porte de vilaines marques sur le corps et les jambes...
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