Saens
Sur la route de Narbonne, une carcasse de salaud secouée de sanglots. C'était moche. C'était recroquevillé contre un tronc, la gueule ouverte qui criait des sons morts. Les joues pleines de flotte. Un grelot barbu.
Grave douleur d'août, posée sur la route.
Un tronc d'yeuse, qui portait noble. L'écorce douce, obscure, comme du brou de noix - c'est joli, brou de noix. Là-haut dans les branchages, des bulles vertes poussaient lentement, glands en devenir, elles. Glandues bulles, rondes. Qui flottaient amères dans le vers solitaire.
Les feuilles dentées épousaient le vent,
augustes noces poussées par rien, un échange improuvable d'alliances en ruines. Les feuilles mordues avaient perdu la leur dans la bouche d'un muet assis, qui goûtait la pluie. Des phrases, dans la tête d'un brun, ou qui glissaient sur les lignes du paysages. ça se confondait.
Guère plus à en dire. Un oisillon duveteux chût devant le salaud qui pleurait, tombé de sa pipe. Lui parla en ces mots,
"Alors, tu chiales mon salaud ?
Sur ton sort, ou le sien ?
Le sien tu dis ?
Tu aurais dû y penser plus tôt.
Les brunes dans les dunes, n'aiment pas qu'on les prennent pour des prunes, ta pleurnichaille... n'y changera rien."
Il pleura des coquelicots morts pendant quelques temps encor. Sur le chemin des paysans, qui guettaient les farces du soleil en son labyrinthe, leurs mains en porte-front. L'un d'eux avait pissé hier sur ce tronc.
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Grave douleur d'août, posée sur la route.
Un tronc d'yeuse, qui portait noble. L'écorce douce, obscure, comme du brou de noix - c'est joli, brou de noix. Là-haut dans les branchages, des bulles vertes poussaient lentement, glands en devenir, elles. Glandues bulles, rondes. Qui flottaient amères dans le vers solitaire.
Les feuilles dentées épousaient le vent,
augustes noces poussées par rien, un échange improuvable d'alliances en ruines. Les feuilles mordues avaient perdu la leur dans la bouche d'un muet assis, qui goûtait la pluie. Des phrases, dans la tête d'un brun, ou qui glissaient sur les lignes du paysages. ça se confondait.
Guère plus à en dire. Un oisillon duveteux chût devant le salaud qui pleurait, tombé de sa pipe. Lui parla en ces mots,
"Alors, tu chiales mon salaud ?
Sur ton sort, ou le sien ?
Le sien tu dis ?
Tu aurais dû y penser plus tôt.
Les brunes dans les dunes, n'aiment pas qu'on les prennent pour des prunes, ta pleurnichaille... n'y changera rien."
Il pleura des coquelicots morts pendant quelques temps encor. Sur le chemin des paysans, qui guettaient les farces du soleil en son labyrinthe, leurs mains en porte-front. L'un d'eux avait pissé hier sur ce tronc.
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