Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[Rp] Adieu veaux, vaches, cochons...*

Johanara
La rousse Baronne, éveillée à l’anjorner, contemplait l’œil tendre et rêveur son jeune époux encore prisonnier des bras de Morphée .

Sa main liliale où brillaient de concert l’or et le diamant courait délicatement sur le minois ciselé avec finesse et dont les paupières closes voilaient les plus beaux des joyaux avant de se perdre dans la masse aérienne et soyeuse de la chevelure cuivrée éparse sur l’oreiller.

Sanguienne comme elle l’aimait ! Et bien qu’un doux sourire vint éclairer son visage de madone, son cœur se serra et le vert de ses grands yeux s’assombrit soudain d’une profonde mélancolie.

Son mari, pourtant le plus affectueux et le plus prévenant des êtres, recouvrait sa froideur d’antan, se faisant de plus en plus distant et la confiance incommensurable qui les liait semblait s’être ébranlée…

Pour la première fois depuis ce jour béni où Valezy l’avait rejoint à Eauze, ils avaient été séparés…
Quelque fâcheux chamaillis qui avait poussé le fier Baron de Lignières à faire route seul laissant sa compagne désemparée au bord du chemin.

Pressant son corps aux courbes voluptueuses contre le dos musculeux de son époux, la jeune femme poussa un profond soupir, implorant les cieux pour qu’onques il ne s’éloigna d’elle…

Alors qu’elle l’étreignait avec ferveur comme par crainte qu’il ne s’évapore avec les dernières sombreurs d’une nuit fuyante, ses prunelles azuréennes se levèrent sur le regard empli d’adoration de Johanara qui lui adressa un large sourire :


Bonjour amour… C’est le grand jour…Nos malles doivent déjà être bouclées…

Sa main chercha la sienne avant de la serrer avec douceur. Et tandis que les deux amants prolongeaient la nuitée, ils étaient bien loin de se douter du sort que subissaient leurs effets aux prises avec une valetaille toujours aussi empotée et insolente.

En effet… Dans la cour, de la dentelle de la Baronne humée sans vergonde par le pourceau d’épicure qui leur tenait lieu de cocher aux valises renversées à même le pavé par des valets bien trop occupés à courir la chambrière, le départ tant attendu semblait devoir attendre encore.


Pour l’heure, Johanara, bien loin de se préoccuper de ses gens, couvait du regard le grand rouquin qui s’étirait avec langueur. Ses mirettes brillantes caressèrent un instant son corps d’ivoire avant de s’abaisser sur son ventre dénudé.

Léger soupir alors qu’elle y portait sa main avec douceur. Comment ce désir d’enfanter était né, elle n’en savait fichtre rien. Johanara avait toujours eu une sainte horreur de la marmaille et la vue d’un braillard le museau plein de morve et les menottes noircies par la crasse accrochées à ses longues toilettes de soie suffisaient souvent à lui faire tourner de l’œil.

Mais un enfant de cet homme si merveilleux qu’elle chérissait plus que sa vie…
La quitterait il s’il advenait qu’Aristote exauce ses prières et la fasse mère ?

Perdue dans ses pensées , c’est nonchalamment qu’elle laissa sa camériste procéder avec soin à sa toilette.

Sa robe de taffetas marine virevoltait au gré de la bise dévoilant ses chevilles graciles et ses bas de dentelles immaculées alors qu’elle descendait le grand escalier de marbre.

Se tournant vers son époux , ses longues anglaises flamboyantes dansant librement dans son dos, elle l’interrogea du regard avant de se risquer à briser le silence :


Tout va bien mon ange ? Heureux de quitter ce comté où tout périt ? Tu sais , je me sens un brin nostalgique… Cette terre a bercé nos amours… Antras et Saint lys vont terriblement me manquer , j’y ai vécu de merveilleux moment en ta compagnie…

D’un geste de la main , elle désigna la vaste pièce aux lourdes tentures.

Ces murs ont vu naître mon adoration pour toi… Adoration qui n’a eu de cesse de grandir et aujourd’hui encore je t’aime avec la même fureur et le même dévouement. C’est une demeure pleine de souvenirs et de tendresse que nous quittons…

Les larges prunelles émeraude s’ancrèrent au safre de ses yeux en quête de quelques douceurs pour apaiser ce mal être qui ne semblait plus vouloir quitter la dame aux lys.


(*)
-M'enfin? C'est naze comme titre!
-Mais si les veaux ce sont les armagnacais, les vaches les armagnacaises, et les cochons les ex de Jo
-Ahhhhh

_________________
Valezy
Les premiers rayons de l’astre diurne baignaient de leurs lueurs diaphanes la chambrée des barons de Lignières, faisant aussi bien reculer les ténèbres nocturnes que les dernières brumes de son sommeil agité.

Valezy se laissa alors aller à un doux soupir tout en sentant la main de son épouse parcourir avec délicatesse les traits ciselés de son visage. Quel était donc cet étrange rêve ? Ou plutôt cet effroyable cauchemar.

Imaginez plutôt par vous-même une salle obscure et bondée de jeunes freluquets braillant à tue tête quelques chansons insipides tout en se trémoussant avec frénésie… Puisse les saints le préserver de ces infâmes histrions.

Ce fut du moins la pensée qui traversa son esprit, tandis que Valezy baillait à s’en décrocher la mâchoire.

C’est alors que le timbre cristallin de la voix de Johanara se fit entendre.


Bonjour, mon cœur…
Quant à nos malles, nous ne pouvons juste qu’espérer que la pléthore de feignants qui composent notre maison se soit enfin mise au travail.


Se disant, son regard céruléen se posa sur la gracile silhouette de son interlocutrice, détaillant cette dernière avec affection et intérêt tandis que sa main se liait tendrement à la sienne. Diantre, ce qu’il l’aimait… Dans un sens, comme au premier jour et plus encore.

Et pourtant, insidieusement et inéluctablement, le poison de la défiance et de la suspicion s’était peu à peu insinué en son cœur et en son âme. La morsure avait été tant et si bien efficace que le jeune noble était alors redevenu ce qu’il avait si longtemps été… Une créature aussi froide que le plus rude des hivers.

A cette précédente affaire, c’était ajouté le vœu, si insistant qu’on aurait pu le croire obsession, de son épouse à vouloir enfançon. Et si nombre d’homme aurait pu trouver là motif de satisfaction et de contentement, cela n’était point son cas.

De prime abord car il ne se voyait en rien les qualités d’un bon père.
En outre, cette simple perspective avait réveillé en lui des craintes qu’il avait, jusque là, espéré enfouit au plus profond de son esprit.

Mais, déjà, les minutes s’égrainaient pour mieux se transformer en heure. Et c’est ainsi que le vestibule du castel d’Antras eut l’insigne honneur d’accueillir ses deux maîtres, consciencieusement toilettés et affrétés avec goût et luxuriance… Car qu’est ce que vous croyez ? C’est cela la noblesse ! Autant laisser les hardes et le crottin à la roture qui aime à s’y complaire.

Enfin bon, bref… Nous disions donc…

C’est ainsi que nos deux gravures de mode descendirent d’un pas lent les grands escaliers de la demeure avant de se tourner l’un vers l’autre pour pavoiser.

Oh si, ces terres vont me manquer… J’y conserve bon nombre de souvenirs, tous plus heureux les uns que les autres.

Et dans le safre du regard de Valezy l’ont pu lire de la nostalgie tandis que sa dextre s’élevait pour effleurer avec délicatesse la joue de sa vis-à-vis.

Souvenirs que tu habites par ailleurs…

Un sourire ponctua alors ses dires avant qu’il ne reprenne.

Mais nous devons nous résoudre à l’évidence. L’Armagnac est devenu le haut lieu de la bêtise humaine… Cela m’a fait rire fut un temps. Mais même les meilleures blagues ont une fin. Ces landes sont condamnées à demeurer entre les mains des politiciens les plus inaptes du Royaume car tous, quelque soit leur liste ou leur obédience, partagent, comme commune passion, l’incompétence.

Autant garder de ce Comté une belle image et s’en retirer avant de sombrer avec lui.


Sur cette dernière phrase, un soupir s’échappa alors de la frontière de ses lèvres.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)