Johanara
La rousse Baronne, éveillée à lanjorner, contemplait lil tendre et rêveur son jeune époux encore prisonnier des bras de Morphée .
Sa main liliale où brillaient de concert lor et le diamant courait délicatement sur le minois ciselé avec finesse et dont les paupières closes voilaient les plus beaux des joyaux avant de se perdre dans la masse aérienne et soyeuse de la chevelure cuivrée éparse sur loreiller.
Sanguienne comme elle laimait ! Et bien quun doux sourire vint éclairer son visage de madone, son cur se serra et le vert de ses grands yeux sassombrit soudain dune profonde mélancolie.
Son mari, pourtant le plus affectueux et le plus prévenant des êtres, recouvrait sa froideur dantan, se faisant de plus en plus distant et la confiance incommensurable qui les liait semblait sêtre ébranlée
Pour la première fois depuis ce jour béni où Valezy lavait rejoint à Eauze, ils avaient été séparés
Quelque fâcheux chamaillis qui avait poussé le fier Baron de Lignières à faire route seul laissant sa compagne désemparée au bord du chemin.
Pressant son corps aux courbes voluptueuses contre le dos musculeux de son époux, la jeune femme poussa un profond soupir, implorant les cieux pour quonques il ne séloigna delle
Alors quelle létreignait avec ferveur comme par crainte quil ne sévapore avec les dernières sombreurs dune nuit fuyante, ses prunelles azuréennes se levèrent sur le regard empli dadoration de Johanara qui lui adressa un large sourire :
Bonjour amour Cest le grand jour Nos malles doivent déjà être bouclées
Sa main chercha la sienne avant de la serrer avec douceur. Et tandis que les deux amants prolongeaient la nuitée, ils étaient bien loin de se douter du sort que subissaient leurs effets aux prises avec une valetaille toujours aussi empotée et insolente.
En effet Dans la cour, de la dentelle de la Baronne humée sans vergonde par le pourceau dépicure qui leur tenait lieu de cocher aux valises renversées à même le pavé par des valets bien trop occupés à courir la chambrière, le départ tant attendu semblait devoir attendre encore.
Pour lheure, Johanara, bien loin de se préoccuper de ses gens, couvait du regard le grand rouquin qui sétirait avec langueur. Ses mirettes brillantes caressèrent un instant son corps divoire avant de sabaisser sur son ventre dénudé.
Léger soupir alors quelle y portait sa main avec douceur. Comment ce désir denfanter était né, elle nen savait fichtre rien. Johanara avait toujours eu une sainte horreur de la marmaille et la vue dun braillard le museau plein de morve et les menottes noircies par la crasse accrochées à ses longues toilettes de soie suffisaient souvent à lui faire tourner de lil.
Mais un enfant de cet homme si merveilleux quelle chérissait plus que sa vie
La quitterait il sil advenait quAristote exauce ses prières et la fasse mère ?
Perdue dans ses pensées , cest nonchalamment quelle laissa sa camériste procéder avec soin à sa toilette.
Sa robe de taffetas marine virevoltait au gré de la bise dévoilant ses chevilles graciles et ses bas de dentelles immaculées alors quelle descendait le grand escalier de marbre.
Se tournant vers son époux , ses longues anglaises flamboyantes dansant librement dans son dos, elle linterrogea du regard avant de se risquer à briser le silence :
Tout va bien mon ange ? Heureux de quitter ce comté où tout périt ? Tu sais , je me sens un brin nostalgique Cette terre a bercé nos amours Antras et Saint lys vont terriblement me manquer , jy ai vécu de merveilleux moment en ta compagnie
Dun geste de la main , elle désigna la vaste pièce aux lourdes tentures.
Ces murs ont vu naître mon adoration pour toi Adoration qui na eu de cesse de grandir et aujourdhui encore je taime avec la même fureur et le même dévouement. Cest une demeure pleine de souvenirs et de tendresse que nous quittons
Les larges prunelles émeraude sancrèrent au safre de ses yeux en quête de quelques douceurs pour apaiser ce mal être qui ne semblait plus vouloir quitter la dame aux lys.
(*)
-M'enfin? C'est naze comme titre!
-Mais si les veaux ce sont les armagnacais, les vaches les armagnacaises, et les cochons les ex de Jo
-Ahhhhh
_________________
Sa main liliale où brillaient de concert lor et le diamant courait délicatement sur le minois ciselé avec finesse et dont les paupières closes voilaient les plus beaux des joyaux avant de se perdre dans la masse aérienne et soyeuse de la chevelure cuivrée éparse sur loreiller.
Sanguienne comme elle laimait ! Et bien quun doux sourire vint éclairer son visage de madone, son cur se serra et le vert de ses grands yeux sassombrit soudain dune profonde mélancolie.
Son mari, pourtant le plus affectueux et le plus prévenant des êtres, recouvrait sa froideur dantan, se faisant de plus en plus distant et la confiance incommensurable qui les liait semblait sêtre ébranlée
Pour la première fois depuis ce jour béni où Valezy lavait rejoint à Eauze, ils avaient été séparés
Quelque fâcheux chamaillis qui avait poussé le fier Baron de Lignières à faire route seul laissant sa compagne désemparée au bord du chemin.
Pressant son corps aux courbes voluptueuses contre le dos musculeux de son époux, la jeune femme poussa un profond soupir, implorant les cieux pour quonques il ne séloigna delle
Alors quelle létreignait avec ferveur comme par crainte quil ne sévapore avec les dernières sombreurs dune nuit fuyante, ses prunelles azuréennes se levèrent sur le regard empli dadoration de Johanara qui lui adressa un large sourire :
Bonjour amour Cest le grand jour Nos malles doivent déjà être bouclées
Sa main chercha la sienne avant de la serrer avec douceur. Et tandis que les deux amants prolongeaient la nuitée, ils étaient bien loin de se douter du sort que subissaient leurs effets aux prises avec une valetaille toujours aussi empotée et insolente.
En effet Dans la cour, de la dentelle de la Baronne humée sans vergonde par le pourceau dépicure qui leur tenait lieu de cocher aux valises renversées à même le pavé par des valets bien trop occupés à courir la chambrière, le départ tant attendu semblait devoir attendre encore.
Pour lheure, Johanara, bien loin de se préoccuper de ses gens, couvait du regard le grand rouquin qui sétirait avec langueur. Ses mirettes brillantes caressèrent un instant son corps divoire avant de sabaisser sur son ventre dénudé.
Léger soupir alors quelle y portait sa main avec douceur. Comment ce désir denfanter était né, elle nen savait fichtre rien. Johanara avait toujours eu une sainte horreur de la marmaille et la vue dun braillard le museau plein de morve et les menottes noircies par la crasse accrochées à ses longues toilettes de soie suffisaient souvent à lui faire tourner de lil.
Mais un enfant de cet homme si merveilleux quelle chérissait plus que sa vie
La quitterait il sil advenait quAristote exauce ses prières et la fasse mère ?
Perdue dans ses pensées , cest nonchalamment quelle laissa sa camériste procéder avec soin à sa toilette.
Sa robe de taffetas marine virevoltait au gré de la bise dévoilant ses chevilles graciles et ses bas de dentelles immaculées alors quelle descendait le grand escalier de marbre.
Se tournant vers son époux , ses longues anglaises flamboyantes dansant librement dans son dos, elle linterrogea du regard avant de se risquer à briser le silence :
Tout va bien mon ange ? Heureux de quitter ce comté où tout périt ? Tu sais , je me sens un brin nostalgique Cette terre a bercé nos amours Antras et Saint lys vont terriblement me manquer , jy ai vécu de merveilleux moment en ta compagnie
Dun geste de la main , elle désigna la vaste pièce aux lourdes tentures.
Ces murs ont vu naître mon adoration pour toi Adoration qui na eu de cesse de grandir et aujourdhui encore je taime avec la même fureur et le même dévouement. Cest une demeure pleine de souvenirs et de tendresse que nous quittons
Les larges prunelles émeraude sancrèrent au safre de ses yeux en quête de quelques douceurs pour apaiser ce mal être qui ne semblait plus vouloir quitter la dame aux lys.
(*)
-M'enfin? C'est naze comme titre!
-Mais si les veaux ce sont les armagnacais, les vaches les armagnacaises, et les cochons les ex de Jo
-Ahhhhh
_________________