Maxime_
Ah tu vois comme les temps changent, comme la vie prend forme. Grandir, voilà le mot que tant redoutent et que d'autres attendent comme si leur vie en dépendait. Grandir, c'est le souhait de certains et la hantise d'autres. Parfois, on entend des gens dire qu'il leur tarde d'être vieux, et parfois, on entend des vieux dire qu'ils aimeraient être jeune une autre fois. L'enfance est le meilleur moment d'une vie, et il ne faut surtout pas y passer à côté. Si l'on vous dit que quelqu'un a eu une enfance ruinée par n'importe quoi, il faut le plaindre, car ce ne sera surement pas un adulte épanoui. Les enfants sont la continuité de ce que l'on a commencé, ils prendront un jour le relai, pour que perdure notre travail, pour que jamais plus l'on oublie les sacrifices qu'il a fallu faire pour arriver là où on en est. Un enfant, c'est précieux. Jamais quelqu'un ne devrait lever la main sur son enfant, jamais quelqu'un ne devrait ignorer un gamin qui a besoin d'aide. Pourtant, il y a bien des personnes qui l'ont fait, avant, et qui le feront, après.
Maxime était l'un de ces enfants. Il n'avait jamais manqué de rien, a part peut être d'amour. Je ne parle pas d'amour en général, car ce n'est pas de ça qu'il manque, mais d'amour parental. Dès qu'il fut petit, il s'était passé dans sa vie des choses, plus ou moins graves, qui l'ont mené où il en est maintenant. Il avait habité trop de châteaux, bougé trop de fois, pour un enfant. Il n'avait cependant jamais connu une vrai stabilité. Mais c'est peut être parce qu'il le voulait? Oui, peut être. Seulement, ça, surement personne ne le saura. Il faudrait que quelqu'un de confiance le fasse parler, ce qui n'est pas très compliqué, ses proches en conviendront.
Aujourd'hui, après avoir fait la Gascogne, l'Anjou, Toulouse, l'Armagnac et Comminge, il avait fini en Béarn. Aujourd'hui, cependant, il n'était pas comme les autres jours. Il s'était levé avant que le soleil ne se lève. Il n'avait pas mit une tenue normale non plus, il s'était habillé en habits serrés. Il n'avait pas mangé de la même sorte qu'il ne l'avait fait hier. Mais pourquoi donc, allez vous me dire ? Pour une raison simple: il allait encore migrer. Alors, au lieu de ses bons laits de vache, avec lequel il accompagnait des crêpes, il avait prit quelque chose de plus consistant, car il faut dire que son estomac était assez fragile, et il supportait assez mal les voyages en carriole.
Une fois le petit déjeuné prit, il remonta dans ses appartements. Il n'était pas chez lui mais chez sa fausse tante, qu'il appelait « tata Vanille ». Il sortit de grandes malles dans lequel il mit toutes ses affaires. Il s'était enfermé pour ne pas être dérangé par ses valets. Il voulait être seul... Seul pour lire quelques mots, en souvenir de moments passés. Seul pour regarder des objets, les ranger, puis regarder ensuite une dernière fois par la fenêtre ce parc qu'il aimait tant. Un jour, il reviendrait ici, il en était sur. Mais quand ? Il ne le savait pas.
Puis il tomba sur une plume jaune. Il se mit à sourire, repensant à ce qu'elle signifiait. Il se souvenait du mariage de sa tante, avec son oncle, qui avait eu lieu non loin d'ici, à Mauléon. Comme d'habitude, il était arrivé pas comme les autres, pour se faire voir, se faire remarquer. D'ailleurs, cela avait marché puisque même le curé avait été choquée. Il se baissa pour ramasser la plume, puis il en trouva une autre. Il en mit une dans sa malle, puis il garda l'autre dans sa poche.
Il rangea enfin ses dernières affaires, pour laisser la chambre comme il l'avait trouvé. Les rideaux étaient ouverts et l'on pouvait voir le soleil se refléter sur la montagne. Il ne put s'empêcher d'aller voir une dernière fois, par la fenêtre, le parc blanchit par la rosée qui commençait à devenir froide, par ce début de septembre. Il caressa d'un geste machinal mais néanmoins doux sa chienne Kakine puis commença a descendre les malles. Dans le château, il n'y avait que quelques valets de levés, et Maxime essaya de faire doucement pour ne pas attirer l'attention.
Une, deux, puis trois. Il descendait les malles en silence, comme un voleur. Il n'était pas vraiment chez lui, enfin... Presque. Il restait deux malles à descendre, mais il était déjà en sueur. Ce n'était pas la chaleur qui le faisait transpirer, mais plutôt les malles lourdes qu'il fallait descendre en silence. Il y avait tout mit, dans ces malles, toute sa vie. Quatre... Cinq, enfin.
Il avait descendu les cinq malles qu'il avait mit dans une calèche. Puis, avant de partir, sentant le poids de la peine monter en lui, gagnant doucement ses entrailles, il rentra, prit un parchemin, puis commença a écrire. Il avait hérité de l'écriture de sa mère, fine et légère, et comme pour l'imiter, il prit de l'encre bleu, car il savait très bien que c'était avec cet encre qu'elle écrivait.
Maxime était l'un de ces enfants. Il n'avait jamais manqué de rien, a part peut être d'amour. Je ne parle pas d'amour en général, car ce n'est pas de ça qu'il manque, mais d'amour parental. Dès qu'il fut petit, il s'était passé dans sa vie des choses, plus ou moins graves, qui l'ont mené où il en est maintenant. Il avait habité trop de châteaux, bougé trop de fois, pour un enfant. Il n'avait cependant jamais connu une vrai stabilité. Mais c'est peut être parce qu'il le voulait? Oui, peut être. Seulement, ça, surement personne ne le saura. Il faudrait que quelqu'un de confiance le fasse parler, ce qui n'est pas très compliqué, ses proches en conviendront.
Aujourd'hui, après avoir fait la Gascogne, l'Anjou, Toulouse, l'Armagnac et Comminge, il avait fini en Béarn. Aujourd'hui, cependant, il n'était pas comme les autres jours. Il s'était levé avant que le soleil ne se lève. Il n'avait pas mit une tenue normale non plus, il s'était habillé en habits serrés. Il n'avait pas mangé de la même sorte qu'il ne l'avait fait hier. Mais pourquoi donc, allez vous me dire ? Pour une raison simple: il allait encore migrer. Alors, au lieu de ses bons laits de vache, avec lequel il accompagnait des crêpes, il avait prit quelque chose de plus consistant, car il faut dire que son estomac était assez fragile, et il supportait assez mal les voyages en carriole.
Une fois le petit déjeuné prit, il remonta dans ses appartements. Il n'était pas chez lui mais chez sa fausse tante, qu'il appelait « tata Vanille ». Il sortit de grandes malles dans lequel il mit toutes ses affaires. Il s'était enfermé pour ne pas être dérangé par ses valets. Il voulait être seul... Seul pour lire quelques mots, en souvenir de moments passés. Seul pour regarder des objets, les ranger, puis regarder ensuite une dernière fois par la fenêtre ce parc qu'il aimait tant. Un jour, il reviendrait ici, il en était sur. Mais quand ? Il ne le savait pas.
Puis il tomba sur une plume jaune. Il se mit à sourire, repensant à ce qu'elle signifiait. Il se souvenait du mariage de sa tante, avec son oncle, qui avait eu lieu non loin d'ici, à Mauléon. Comme d'habitude, il était arrivé pas comme les autres, pour se faire voir, se faire remarquer. D'ailleurs, cela avait marché puisque même le curé avait été choquée. Il se baissa pour ramasser la plume, puis il en trouva une autre. Il en mit une dans sa malle, puis il garda l'autre dans sa poche.
Il rangea enfin ses dernières affaires, pour laisser la chambre comme il l'avait trouvé. Les rideaux étaient ouverts et l'on pouvait voir le soleil se refléter sur la montagne. Il ne put s'empêcher d'aller voir une dernière fois, par la fenêtre, le parc blanchit par la rosée qui commençait à devenir froide, par ce début de septembre. Il caressa d'un geste machinal mais néanmoins doux sa chienne Kakine puis commença a descendre les malles. Dans le château, il n'y avait que quelques valets de levés, et Maxime essaya de faire doucement pour ne pas attirer l'attention.
Une, deux, puis trois. Il descendait les malles en silence, comme un voleur. Il n'était pas vraiment chez lui, enfin... Presque. Il restait deux malles à descendre, mais il était déjà en sueur. Ce n'était pas la chaleur qui le faisait transpirer, mais plutôt les malles lourdes qu'il fallait descendre en silence. Il y avait tout mit, dans ces malles, toute sa vie. Quatre... Cinq, enfin.
Il avait descendu les cinq malles qu'il avait mit dans une calèche. Puis, avant de partir, sentant le poids de la peine monter en lui, gagnant doucement ses entrailles, il rentra, prit un parchemin, puis commença a écrire. Il avait hérité de l'écriture de sa mère, fine et légère, et comme pour l'imiter, il prit de l'encre bleu, car il savait très bien que c'était avec cet encre qu'elle écrivait.
Citation:
Ma chère tata,
Ma presque mère,
Je t'écris sur ce vulgaire parchemin mon départ. Je n'ai pas eu le courage de te le dire en face, car je savais que je ne pourrai pas partir. Je t'aime, et tu le sais. Jamais je ne voudrai te perdre, alors s'il te plait, prend soin de toi. J'ai assez perdu de personnes proches dans ma vie, je ne veux pas te perdre toi.
Quand tu liras ça, tu verras, je serai enfin heureux. Ne t'inquiète pas pour moi, ne t'inquiète pas... Je te promet de ne pas faire trop de bêtises, d'accord ?
Surtout ne change pas, un jour, je te promet de revenir, et ce jour là, tu me présenteras tes enfants, qui seront aussi beaux que toi et ton Jules, d'accord ? Tu veux bien me faire le plaisir d'en faire plein, que je puisse leur enseigner toutes les bêtises qu'il est important d'apprendre?
Je n'attend pas de réponses, je sais très bien que comme toujours, tu feras les bons choix.
Je t'aime et t'embrasse,
Embrasse aussi Varden, et remercie le.
Je t'aime...
Ton Petit Monstre.
Ma presque mère,
Je t'écris sur ce vulgaire parchemin mon départ. Je n'ai pas eu le courage de te le dire en face, car je savais que je ne pourrai pas partir. Je t'aime, et tu le sais. Jamais je ne voudrai te perdre, alors s'il te plait, prend soin de toi. J'ai assez perdu de personnes proches dans ma vie, je ne veux pas te perdre toi.
Quand tu liras ça, tu verras, je serai enfin heureux. Ne t'inquiète pas pour moi, ne t'inquiète pas... Je te promet de ne pas faire trop de bêtises, d'accord ?
Surtout ne change pas, un jour, je te promet de revenir, et ce jour là, tu me présenteras tes enfants, qui seront aussi beaux que toi et ton Jules, d'accord ? Tu veux bien me faire le plaisir d'en faire plein, que je puisse leur enseigner toutes les bêtises qu'il est important d'apprendre?
Je n'attend pas de réponses, je sais très bien que comme toujours, tu feras les bons choix.
Je t'aime et t'embrasse,
Embrasse aussi Varden, et remercie le.
Je t'aime...
Ton Petit Monstre.
Il n'avait pas pu les retenir. Deux larmes étaient tomber, souillant le partie basse, à droite du parchemin. Mais il ne fallait pas trainer, il sortit la plume jaune de sa poche et la déposa sur la lettre, puis il courra vers la calèche. Il mit Kakine dedans, attela le cheval et démarra... Tout ce qui laissait derrière lui, c'était son message, une plume, et une épaisse couche de poussière que soulevait la calèche.
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