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[RP] Quand la vie tente d'emplir encore des veines lasses

Thorvald_
Ce sourire, l'avait-il rêvé ...

La fenêtre s'était trop tôt refermé, puis Yunette avait capté à nouveau toute son attention, le détournant de l'insondable regard d'Eavan. Elle allait partir, déjà. Ils s'étaient si peu parlé, et tant dit à la fois. Il se pencha, pour récolter la chaste bise qu'elle lui offrait. Ses yeux se fermèrent brièvement, sous la douceur. A cet instant, il s'imagina la serrer dans ses bras, chasser cette pudeur qui la maintenait loin de lui, rompre la fragile et harmonieuse amitié qui s'installait, pour la renverser à même le parquet, soudainement.

D'une voix étrangement enrouée, il répondit simplement :


Oui je t'écrirai. Bien sûr.

Bientôt, ils quitteraient le Dauphiné, elle vers le sud, lui par le nord. Thorvald n'était pas homme à planifier le futur. Il savait simplement que leurs lettres se croiseraient encore, à défaut de leurs chemins. Il lui rendit un affectueux sourire, tandis qu'elle se retournait pour lui accorder un dernier regard, sur le pas de la porte.


Mes amitiés à Eavan, je ...

Attends, attends moi.


Il fouilla partout pour retrouver sa chemise. Se résolut à en prendre une propre dans une malle, qu'il enfila prestement*.

Je viens la saluer.

Puis, ayant noté qu'elle boitait, il proposa son bras à Yunette pour l'aider à descendre les escaliers étroits de l'auberge. En bas, il lui ouvrit grand la porte :


Après vous, gente demoiselle.


*la chemise, pas la malle
Yunette
Si le temps passé en sa compagnie touchait à sa fin, cela ne l'empêchait pas de durer encore un peu. Elle n'était pas grande appréciatrice des au revoir et autres adieux, mais il fallait bien qu'elle l'avoue, plus celui là durait, plus long temps elle passait en compagnie de son ami, et ça lui plaisait.

Elle l'attendait, bien entendu, l'observant tandis qu'il fouillait à la recherche d'un vêtement à passer. Sa main ne cessait de se porter à son oreille, encore étonnée de ce présent. Touchée également. Et, qui sait, le bijou lui porterait peut être vraiment chance.

Son léger handicap, souvenir de Langres ne la gênait pas pour marcher, sa démarche était bancale mais assurée. Pourtant lorsqu'il lui proposa son bras, elle ne se fit pas prier et l'accepta, comme lorsqu'après un mauvais coup de bâton, il l'avait accompagnée. Quoiqu'aujourd'hui, elle s'appuyait sans doute un peu plus que nécessaire contre le géant.

Comme lors de son entrée, elle n'eut nul regard pour les hypothétiques occupants de la pièce principale de l'auberge et, lorsqu'il lui ouvrit la porte, elle sortit sur la place, le regard cherchant près de la fontaine, la silhouette de sa marraine. En vain. Accrochant de nouveau le bras du géant, elle leva les yeux vers lui.

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Eavan
C'est avec un sourire non dénué d'un amusement certain et non feint que l'épuisée Baronne à la noblesse ici non reconnue, accueillit la belle et non moins touchante sortie de la singulière paire contrastée d'âmes semblables. La boiteuse et le géant eut pu être un titre de récit féerique ou plus encore un merveilleux conte pour enfants.
Mais ici de merveilleux ou de féerique il n'y avait pas trace, pas autrement que dans le regard de ces deux là à ne pas s'y tromper et quand bien même la jeune femme fut persuadée qu'ils ne furent pas encore allés plus loin que ces yeux amants.

Captant le regard de la rebelle filleule en direction de la fontaine quelques instants plus tot désertée, le sourire gagna en amusement. De même que ce regard, le mouvement d'attache au bras gigantesque n'échappa pas aux billes attentives de la droite, à ce qu'on dit, Eavan.
Sa voix, sans murmurer ni crier, restant dans un juste milieu, teintée de l'accent provençal, n'allons pas jusqu'à dire mélodieuse, se fit enfin entendre, révélant sa discrète présence aux deux amis.


Je suis toujours là.

Amusé était le ton.
Amusé était le sourire.
Pétillant était le regard. Comme celui de l'enfant qui a bien réussit son tour.

Reprenant un peu de sérieux. Une image de Baronne impitoyable, droite, digne, honorable et j'en passe, ... cela nécessitait un entretien constant. Enfin personne ici n'était dupe quant à son humanité et la dose d'approximation comportementale, j'entend par là d'approximation dans la tempérance des humeurs, que cela sous tendait. L'homme l'avait déjà vu inquiète, douce, attentive. La jeune femme l'avait déjà vu dans les meilleurs comme dans les pires moments, dans la colère, dans la tristesse comme dans ses moments d'éclats. Bref, rien à prouver avec eux. Mais un peu d'emphase et de jeux de savoir vivre ne faisaient pas de mal non plus.


Bonjorn Messer Thorvald. Je suis bien aise de vous revoir. Comment vous portez vous ?

Ton poli, sourire de circonstances mais l'amusement persistait dans le regard de la militaire. Voilà donc une fraiche rencontre qui la mettait de bonne humeur.
Elle les surveillerait quand même un peu.
Que voulez vous, elle était comme ça la Gaelig.

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Thorvald_
Leurs regards se croisèrent, emplis de surprise.
La Baronne avait disparu !

Était-elle montée pendant qu'il cherchait sa chemise ? Mais ils l'auraient croisée. Était-elle allée chercher les hommes du guet, pour sauver la belle enfant des pattes de la bête ? Mais ici, elle ne commandait nulle armée.
Ils avancèrent d'un pas. Un instant, Thorvald s'attendit à la retrouver les quatre fers en l'air, le fondement dans l'eau de la fontaine, quand une voix ferme et claire résonna dans leur dos.

Je suis toujours là.


Son sourire répondit à celui d'Eavan, et il quitta un instant la tiédeur du bras de Yunette, pour saluer comme il se devait l'éminente provençale. Le colosse se pencha et ses lèvres ne firent que frôler la noble main prise avec élégance.


Ma Dame, c'est un plaisir de vous retrouver en ces contrées étrangères.

J'irais mieux si je ne devais délaisser mon amie, votre douce filleule. Qu'elle soit sous votre protection est mon unique consolation.


Il recula d'un pas et posa une discrète main sur la taille de Yunette, commencement de muets adieux. Que leur réserverait le destin ? Se reverraient-ils un jour ? Lui rendrait-elle visite au bordel de la Cour ? Il lui sourit affectueusement, admira un instant l'éclat de la boucle, et reprit :

Et vous chère Eavan, comment vous portez-vous ?
Yunette
Un sursaut. Léger. La voix de sa marraine, juste à côté, un poil derrière eux. Elle se tourna, d'un rien, répondant au sourire de son amie. La chaleur de Thorvald la quitta le temps d'un salut tout en convenances. Ses billes sombres allaient d'une silhouette à l'autre, observant tantôt le géant tantôt sa chaperonne. Deux êtres qui savaient lui réchauffer l'âme, chacun à sa façon.

Le gardien revint se placer à son côté, un très léger tressaillement la prit lorsque la grande main vint se poser sur sa taille. Simplement, elle s'alla appuyer contre l'homme, un doux contact en guise d'au revoir. Certes en lisant ses courriers elle avait imaginé, mais bien loin dans un coin de sa tête, sans vraiment s'oser l'avouer, une toute autre sorte de rencontre.

Elle avait rêvé de tendres baisers aussi, d'ailleurs étaient ce vraiment un rêve ? Comme une impression d'avoir passé plus que quelques petites heures avec lui. De bras l'enserrant, la cajolant, l'enlaçant contre un torse de géant. Un rêve, sans doute, la prude et prudente demoiselle n'aurait laissé faire ça. Quoique, qui sait, s'ils avaient eu plus de temps ?

Elle s'appuya donc contre lui, pas qu'elle ait froid vraiment, mais un peu glacée par l'idée de le quitter si vite. Ses lettres la réchaufferaient comme elles l'avaient déjà fait. Ses mots l'apaiseraient sans doute encore comme il savait si bien les apprivoiser pour ce faire.

Il lui manquera.

Un ami, un confident à qui elle n'avait pas fait de mal. A qui, à mot cachés, à mots voilés n'osant se montrer à nu (les mots), elle se livrait. Vidant son sac de maux. Elle lui sourit également, reposa ses yeux sur son amie, celle avec qui elle allait tenter de se reconstruire maintenant que la vie coulait à nouveau, goutte à goutte, dans ses veines.

Bientôt, elle devrait se défaire de la chaleur du corps de l'homme pour rejoindre celle du sourire de sa marraine. Et, ce soir, la grotte. Encore. Là bas, cet homme qui avait juré la mort de Galuche savait fort bien recevoir les coups, et les lui rendait. Et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, la frêle Yunette appréciait cela. Ses amis ne savaient, n'osaient lui rendre. Elle s'était trouvé un ennemi pour ce faire. Ennemi... amant... ami ? ça... la petite fille comme il appréciera de l'appeler se trouvera femme entre ses bras. Mais elle n'en savait rien encore, et, si on le lui avait dit, elle n'aurait pu qu'éclater de rire tant l'idée lui aurait paru incongrue.

Pour l'heure, nulle n'était question d'Ira. Les adieux emplissaient toute ses pensées. Un jour, elle monterait à Paris, osant s'aventurer dans les ruelles sombres de la cour des miracles. Ou pas. Ou pas seule ? Avec le sourire ou cherchant encore réconfort auprès de son géant ami. Elle n'en savait rien. Elle n'avait nulle idée de ce que l'à venir lui réservait. Elle verrait bien.

Advienne que pourra.

A son oreille, scintillait une boucle d'or, les rayons du soleil réchauffant sa carcasse amochée. Bien que, là, de chauffage, elle n'avait nul besoin.

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Eavan
Ah qu'il était plaisant de rencontrer un homme sachant faire un baise main dans les règles de l'art. Depuis quand n'avait elle eu le droit à cet égard envers les dames ? On la saluait de façon militaire, souvent. On l'ignorait, parfois. On se courbait, rarement. Mais les baises mains, pour ainsi dire jamais. Et cette rareté en faisait un bien précieux, un témoignage apprécié. Ces gens là la voyait comme ce qu'elle était : une femme. Une dame. Avec toute la fragilité et la dignité que cela comportait.
Bien beau d'être considérée comme une militaire. Mais on le lui avait rapellé récemment : un militaire ne ressent pas, un militaire ne pense pas, un militaire ne s'émeut pas. Un militaire c'est un peu comme ces rochers subissant les assauts de la marée, qu'elle escaladait étant enfant ... C'est dur et aigu au début, puis cela se poli avec le temps, sans pourtant autant perdre en dureté. Mais plus cela laisse passer le courant, plus cela perd en substance, en âme, en conscience et pour finir ce n'est qu'un grain de sable baladé au grée des courants qui décideront pour lui de son devenir.

Eavan sourit.
L'homme, en plus d'être galant, était certes sincère lorsqu'il parlait de Yunette. Avait il réussir une épreuve sans pour autant le savoir ? Eavan n'aurait su le dire elle même.



Je vais ma foi fort bien, ma santé en tout cas ... Mon coeur lui, pour tout vous dire, s'assèche un peu plus à chaque jour passé hors de cette Provence si familière.
Et pour être dans une totale vérité que je vous sais capable de garder discrète, l'éloignement du pays n'est pas le seul à me torturer, vous devinerez aisément qu'il y a un homme là dessous.



Se décidant à se taire. Il fallait tout de même cesser un peu ce flot de confessions. Thorvald n'était pas loin d'un inconnu, au mieux quelqu'un de passage. Mais Eavan comprenait pourquoi sa filleule trouvait réconfort auprès de lui.
Sourire songeur.
Le regard se porta au centre de toutes les attentions de l'instant. La tristesse émanait de Yunette, la séparation serait pénible à vivre. La marraine adressa un sourire bien chaleureux.



Tu me vois bien désolée de t'imposer de si brèves retrouvailles.


Un blanc puis Eavan poursuivit.


Les séparations ne sont que prétextes pour se retrouver mon amie. Et je n'ai nulle inquiétude à ce sujet. Toi et ta tête de mule saurez bien trouver un chemin.


Façon de dire son accord ? Peut être. Vaguement, sans doute. Chassez le naturel ... Alors à quoi bon le chasser. Autant faire avec.
Il leur faudrait partir, avant que l'après midi ne soit trop avancée.
Les chevaux étaient prêts, les sacs également, maigres bagages d'une militaire sachant voyager léger et d'une gamine en perdition croyant tout perdu.
Il y avait beaucoup de travail.
Dans quelques jours, la Baronnie et son cadre familier.
Bientot, une volonté de redonner gout à la vie à sa filleule, un travail prenant et de chaque instant.
Bientot aussi, les fuites nocturnes, sans doute avec un espoir que la Baronne n'en saurait rien. Une énième dispute. Peut être la bonne, qui sait.

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Thorvald_
Alors je ne voudrais pas vous retenir loin de cet homme chanceux plus longtemps. Le temps est venu de se dire bonne route. Prenez soin de vous, mes deux perles provençales.

Thorvald adressa un doux sourire à Yunette, affermissant la pression de sa main sur ce corps qui s'était collé à lui. La séparation s'avérait plus douloureuse qu'il ne l'aurait pensé, et le temps pressait désormais. Il l'attira tout délicatement contre son large torse et inspira doucement le parfum de ses cheveux avant de baisser son visage vers elle.


Écris-moi souvent. Raconte-moi toi, vous et elle. Conte-moi tout.


Que serait-il advenu si elle était restée plus longtemps ? L'aurait-il entraîné dans ses malles direction Paris, la Cour, les Miracles. L'aurait-il brisée comme il avait si peur de le faire à chaque frôlement des corps, à chaque souffle partagé. L'aurait-il offerte, comme toutes celles qui étaient tombées en pâture aux pieds de sa somptueuse Reine.

Au prix de leur amitié naissante ?

Il devait l'éloigner. D'Elle. De lui surtout, car combien de temps tiendrait-il avant de lui demander l'impossible.

La regarder partir, savourer la correspondance partagée, goûter le secret espoir de se revoir ...
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