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[RP] La grange d'Aldoncine

Roxannemontfortlaval
Tant qu'à sortir enfin de ma demeure, je me dirigeais vers celle de mon amie Aldo. Je la savais partie en retraite, mais un petit coup d'oeil afin de surveiller si sa maison n'avait pas été la proie de quelques vils larrons s'imposait.
J'en profitais pour faire suivre mes restes de nourriture afin de les donner à son chaton.
Arrivée sur place après un petit tour d'inspection, je vis que tout était en ordre et je déposais non loin de la porte d'entrée l'assiette que j'avais emmenée avec moi. J'appellais ensuite.


Minou, minou !!!!!!

Le chaton ne tarda pas à arriver par petits bonds, jouant a tenter d'attrapper un papillon avec sa patte.
Je lui montrais l'assiette emplie de nourriture, et le voyant quémander une caresse en ronronnant, je lui en donnais une avant de repartir dans les rues d'Honfleur.
Aldoncine


Aldoncine retrouvait avec bonheur sa chère maison, son chat, la laine et la soie toutes douces dans son atelier, et son jardin. Son séjour au couvent ne lui avait pas vraiment pesé, pas autant qu'elle l'avait craint. Cette rupture dans le cours ordinaire de son existence lui avait fait prendre conscience que son mal-être n'était pas incurable, loin de là, et elle envisageait désormais l'avenir avec une sérénité qui la surprenait elle-même.
Elle avait retrouvé ses amis avec grand plaisir, car malgré les retraites fréquentes et prolongées qu'effectuaient les Honfleurais en ces mois chauds, elle n'avait aperçu personne de sa connaissance. Une seule fois, perchée avec un livre dans le plus haut pommier du jardin du couvent, elle avait cru apercevoir son collègue Sinbad dans le monastère voisin, poussant de drôles de cris et s'agitant face à un moine imperturbable. Mais lorsqu'elle avait voulu lui faire signe, la mère supérieure en personne lui avait ordonné, d'un ton sans réplique, de descendre immédiatement et de regagner sa cellule sans plus attendre. La jeune baptisée s'était exécutée sans discuter ; elle respectait beaucoup la mère abbesse, et n'aurait pas voulu la décevoir.
La vie au couvent, paisible et stricte, avait remis de l'ordre dans ses pensées, et plusieurs fois elle s'était demandé presque sérieusement si sa vocation n'était pas, finalement, de rentrer dans les ordres réguliers. Prière, lecture, travaux aux champs ou artisanat, elle se sentait capable d'apprécier cette existence tranquille, faite d'obéissance et d'introspection, au service de la communauté. Repensant à l'âme ravagée par le remords qui était la sienne en arrivant, elle s'étonnait d'être parvenue si vite à cette douce quiétude.

Aujourd'hui, assise sur un tabouret dans son atelier de tisserande, tandis que ses mains triaient machinalement la laine, elle tentait de s'imaginer ce que pourrait être cette vie, sans y parvenir vraiment. C'était une chose de faire deux semaines de retraite, une autre de renoncer au monde pour toujours. Haussant les épaules, elle lança à Bilboquet qui passait par là à la recherche de gratin de crabe :

Tu as encore faim, toi ? Vais t'envoyer chez soeur Cunégonde, toi, tu vas voir ! Tu béniras ta chère Aldo à ton retour, petit goinfre ! Je sais bien que son gratin est délicieux, la Roxanne, mais c'est pas tous les jours fête ! Tu en auras le jour de ma première messe, promis, mais pas avant.

Prononçant ces mots, la jeune femme eut un frisson. Elle avait suivi, durant son séjour au couvent, le séminaire théologique lescurien, afin d'être habilitée à officier. Mais l'idée d'être le centre de l'attention des fidèles la terrifiait un peu. Dieu merci, ce n'était pas encore pour tout de suite, elle aurait le temps de s'habituer à l'idée !

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Farandole
La soirée en taverne avait été des plus animées ce soir, mais dans le bon sens du terme. Fafa avait retrouvé sa copine Aldo à la fée qui trinque avec Jaro et ils s'étaient pris une cuite monumentale... Histoire de retrouver un peu l'ambiance festive de cette ville qu'elle aimait tant. Les deux filles étaient sorties en direction de l'hôtel..
Les deux copines, rondes comme des queues de pelle avaient du mal à avancer droit... En fait, elles n'y arrivaient même pas du tout, malgré leurs efforts. toutes les deux, bras dessus bras dessous se maintenaient l'une l'autre, et marchaient dans la nuit. Fafa avait du mal à y voir clair, surtout qu'il faisait nuit, les paysages qu'elle voyait étaient flous, elle avait l'esprit embrouillé, mais était en pleine forme et l'alcool aidant, elle se mit à chanter à tue tête dans les rues d'Honfleur.


C'est à boire c'est à boireuuuuuh *hips*
C'est à boire *hips* qu'il nous faut *hips* !


Fafa essayait d'entraîner sa copine sainte dans son délire, qu'elles chantent à deux... qu'elles essaient de réveiller Honfleur qui semble préférer s'embourber dans des histoires plutôt que de chercher à y retrouver la douceur de vivre d'antan.

Elle reprit de plus belle


C'est à boire c'est à boireuuuuuh *hips*
C'est à boire *hips* qu'il nous faut *hips* !

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Aldoncine


Sur le chemin de la Croisée (des chemins, donc), les deux folles étaient passées devant l'Antre du Pirate, une taverne qu'elles appréciaient particulièrement, et ayant vu de la lumière, s'étaient dit qu'un verre de plus ou de moins ne changerait pas grand chose à leur état. Passablement éméchées et hoquetant à qui mieux mieux, elles avaient eu le plaisir d'y rencontrer le lieutenant Anseis et la jolie Shawenn, avec qui elles avaient discuté, et encore bu un peu - enfin, surtout les deux copines...

Hélas, c'était sans doute le verre de trop, car elles furent incapables de retrouver l'hôtel. Il semblait véritablement s'être volatilisé, avec son jardin et toute la rue. Par bonheur, coup de pouce d'Aristote sans doute, qu'il en soit vivement remercié, elles se retrouvèrent tout à coup devant la grange d'Aldo, qui se dressait toute noire dans la nuit. Sans attendre qu'elle disparaisse à son tour, les copines se faufilèrent à l'intérieur en rigolant bêtement, après qu'Aldo eut laissé tomber ses clés trois fois au lieu de les mettre dans la serrure. Bilbo, offusqué par ce vacarme hors de propos, miaula avec véhémence, mais rien à faire, le fou rire alcoolisé qui tenait les deux jeunes femmes les rendait sourdes et aveugles à tout le reste.

Tu veux boire quelque chose, Fafada ? Moi je peux plus, là, le pivert se réjouit d'avance et je veux pas lui faire ce plaisir.

Grimaçant et se tenant la tête, elle se laissa tomber sur un tabouret et ferma les yeux un instant.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Farandole
Les deux filles n'avaient pas réussi à trouver le bon chemin. Elle n'étaient pas du tout arrivées à bon port.
Fafa se grattait la tête devant la grange de sa copine..


grmblgblm... j'y comprends plus rien moi ^^

Le temps de réflexion trop long, elle fut surprise d'avoir été entraînée par Aldo pour entrer chez elle. D'ailleurs, ce ne fut pas du tout une mince affaire. Aldo, toute aussi cuite que sa copine, n'arrivait pas à ouvrir la porte. Elle s'évertuait à faire tomber ses clés tandis que Bilbo miaulait à tue tête, les oreilles en arrière et les yeux exorbités.
Elle réussit tant bien que mal à ouvrir la porte et les deux greluches entrèrent, soulagées d'être enfin arrivées. Aldo s'écroula sur son tabouret.

Tu veux boire quelque chose, Fafada ? Moi je peux plus, là, le pivert se réjouit d'avance et je veux pas lui faire ce plaisir.

Fafa sourit en voyant Aldo s'endormir de suite sur son tabouret alors que Fafa n'avait pas encore répondu.

Hum... oui Aldo, je me prendrai bien une dernière lichée avant de dormir...

Pour toute réponse, elle n'eut qu'un ronflement sourd et sonore qui sortit de la bouche de sa copine. Mais connaissant la maison, elle se servit un bon verre avant d'aller s'avachir sur le canapé en se disant que les saints d'aujourd'hui ne tenaient plus l'alcool... Quelle honte !
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Aldoncine


[Le lendemain matin]

Un léger ronflement, proche et régulier. Le bruit, inhabituel, sortit Aldo de son profond sommeil, sans parvenir néanmoins à la remonter jusqu'à une conscience totale. Un brouillard gris, épais, profond, tout autour d'elle, se glissant jusque dans sa tête, l'entourait partout. Son corps éprouvait des sensations, sans qu'elle puisse dire si celles-ci étaient réelles ou rêvées ; elle faisait des mouvements, mais ces derniers, en revanche, étaient assurément irréels, puisque, le brouillard se dissipant, elle constata qu'elle volait à quelques mètres au-dessus du sol. Sol qui, d'ailleurs, était en fait une rivière, une rivière de chocolat liquide, dont les cascades émettaient ce bruit qu'elle avait pris pour un ronflement. Aristote se tenait à son bord, vêtu de sa toge immaculée, souriant. Elle voleta jusqu'à lui, heureuse de le revoir, et certaine désormais qu'elle était dans un rêve. D'un air grave, il lui tendit une écuelle, remplie à ras bord du délicieux breuvage, en prononçant ces sages paroles :
Qui boira de mon chocolat sera béni par le Très-Haut.
Ravie de faire d'une pierre deux coups - succulente boisson et paradis tout ensemble - la jeune femme saisit le récipient et le porta à ses lèvres. Mais Aristote ajouta, d'un ton menaçant :
Mais qui le boira avec une âme impure sera sévèrement puni.
Tout son enthousiasme retomba d'un coup. Le chocolat lui faisait terriblement envie, ses entrailles se tordirent de désir lorsqu'elle huma le parfum chaud et sucré ; mais elle n'avait aucune envie d'être sévèrement punie. Comment savoir si son âme était pure ? Elle pesta intérieurement contre ce village où il n'y avait pas moyen de se confesser proprement et de soulager sa conscience à bon prix. Est-ce qu'elle avait beaucoup péché depuis son baptême ? La veille, elle avait beaucoup bu, certes, peut-être même trop. Mais c'était très exceptionnel... Et elle avait passé deux semaines au couvent, à prier et à méditer, ça compensait sans doute. Sans doute, il était préférable de demander directement à Aristote si elle avait le droit de boire ce chocolat. Après s'être éclairci la gorge, elle se lança :
Grand prophète, mon âme est-elle assez pure pour boire ce chocolat ?
Aristote la fixa un long moment, puis dit :
Si tu te repens sincèrement de tes péchés, tu peux boire. Sinon garde-t'en bien, ma fille.
Nouveau dilemme. Est-ce qu'elle se repentait sincèrement d'avoir bu à la taverne ? Pas vraiment. Mais elle avait répandu la parole de Dieu, dans cette taverne, et pour cela elle avait dû boire avec les brebis égarées qui l'écoutaient, afin de gagner leur confiance. Ne résistant plus à l'appel du chocolat, elle porta l'écuelle à ses lèvres et la vida à longues gorgées. Mais aussitôt qu'elle eut fini, la rivière se mit à gronder plus fort, Aristote disparut, et le brouillard se répandit de nouveau partout.

Gnééé... Bleuuuuuuarp...

La jeune femme ouvrit péniblement les yeux, très désorientée. Où était-elle donc ? Pas dans sa chambre, c'est sûr. Ce plafond lui rappelait quelque chose... Ah, mais oui bien sûr, celui de sa grande salle. Elle essaya de bouger la tête, et poussa un gémissement : le pic-vert, doublé d'un vilain torticolis... Elle avait dormi à même le sol, ayant vite glissé de son tabouret. Fafa, elle, était affalée sur un long banc couvert de coussins moelleux, et ronflait comme une bienheureuse.
Aldo se leva tant bien que mal en grimaçant. Tout son corps n'était qu'une immense courbature endolorie, et sa tête semblait vouloir exploser à tout moment. Elle se dirigea vers la cuisine et se servit un grand verre de lait. Le soleil qui inondait la pièce était déjà haut dans le ciel, il devait être plus de midi. Elle s'assit sur une chaise, le regard vide, et laissa ses pensées vagabonder.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Farandole
Gnééé... Bleuuuuuuarp...

Fafa ouvrit un oeil, difficilement, se demandant où elle était. Un peu inquiète, mais pas trop, elle ne se souvenait plus de la fin de la soirée... Arff, si ça lui revenait..... S'étirant nonchalamment sur ce qui lui servait de paillasse, elle poussa un bâillement aussi bon que libérateur. Se reposant, elle ouvrit le deuxième oeil, tout aussi difficilement que le premier... Sa tête lui faisait un mal de chien et les cheveux en bataille, les yeux bouffis, elle leva le haut de son corps et scruta la pièce.
Aldo était assise, dans ses pensées en train de boire un verre de lait.


Mmmmmh, bonjour Aldo... bien dormi ? Dis, il me fait bien envie ton verre de lait.. je peux aller m'en chercher un ?

Elle se leva, n'attendit pas que sa copine réagisse et partit dans la cuisine, dénicher ce merveilleux breuvage qu'est le lait... surtout les lendemain difficiles.

Elle revint dans la salle et s'installa en face de sa copine.

Dis, on ne devait pas aller à l'hôtel, au fait ? pourquoi sommes nous là ?
En tout cas, j'ai très très bien dormi ! C'est confortable !
Et toi, t'as dormi où ? t'es restée sur ton tabouret ? Rhooooo !

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Aldoncine


La langue pâteuse et molle, Aldo dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de tenter de répondre à l'avalanche de questions de la Fafa - qui semblait avoir passé une bien meilleure nuit qu'elle-même, l'habitude certainement !

Mrghhh... Burp... Hem... Bien dormi, je ne saurais te dire... Profondément, c'est sûr. Mais j'ai mal partout, c'est affreux. Aïeuh !

Elle ne put retenir un cri lorsqu'un éclair de douleur traversa son corps : elle avait tourné la tête un peu trop vite et le torticolis s'était rappelé à son bon souvenir avec acuité.

Euh... L'hôtel. Quel hôtel ? Ah oui, ben on l'a pas trouvé, je crois bien. Il a dû avoir peur de nous et se réfugier un peu plus loin. Je le comprends...

Elle grimaça. La journée s'annonçait difficile. Elle ne se sentait même pas capable de faire à manger, plutôt mourir de faim. Quant à travailler, l'idée seule lui donnait des nausées. Elle se demanda avec appréhension si elle serait capable d'aller à l'université le soir même.

Haaaan il faut absolument que j'aie dessoûlé avant ce soir, j'ai cours de logique avec l'archevêque ! Tisane intensive, vite !

En titubant dangereusement, elle se dirigea à nouveau vers la cuisine, s'évertua à ranimer le feu et mit une bouilloire plein d'eau à chauffer. Impossible d'aller demander le remède miracle de Yelina, puisque celle-ci avait disparu depuis maintenant presque deux mois... Elle fouilla dans ses placards et retrouva des herbes séchées que lui avait données sa soeur, avant son départ. Elle ne se rappelait plus exactement pour quoi c'était, mais ça ne pouvait pas faire de mal. Les herbes se retrouvèrent dans l'eau frémissante.

Un bol de tisane, copine ?

Pas de réponse. Certes, sa voix n'était pas très assurée, mais tout de même... Jetant un coup d'oeil dans la salle, elle eut un sourire amusé : Fafa s'était rendormie à côté de son verre de lait à moitié vide, et Bilbo, grimpé sur la table, s'efforçait de laper ce qui restait en ronronnant de contentement.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Aldoncine


[Trois jours plus tard...]

Depuis la veille au soir, une foule de sentiments violents et contradictoires se bousculaient dans son esprit. Elle aurait aimé pouvoir parler avec sa chère confidente et amie Farandole, las ! celle-ci était partie à son tour au couvent. Cette manie des retraites estivales étonnait toujours la jeune aristotélicienne : à quelles fins tous ces gens - d'ordinaire peu soucieux de l'état de leur âme - choisissaient-ils de s'exiler, plusieurs semaines durant, dans des lieux voués à la louange du Très-Haut, qu'ils offensaient tous les jours par leur vie impie ? Espéraient-ils soulager ainsi leur conscience ? Ou vivre aux crochets de la Très Sainte Eglise, afin d'épargner leurs précieux écus ? Il faudrait qu'elle interroge Fafa à ce sujet ; elle qui avait un si mauvais souvenir des Dévouées ne pouvait pas faire une chose pareille de gaieté de cœur !

Gaieté de coeur... Elle se rappela brusquement pourquoi son coeur à elle était oppressé depuis quelques heures. D'abord, il y avait cette histoire de duel entre Kachalot et Stef. La dispute s'était envenimée, ils avaient décidé de se battre, et malgré les nombreuses prières adressées à Aristote et la vigilance du lieutenant Anseis, les deux hommes avaient été blessés, et Stef était à présent entre la vie et la mort. La pauvre Kerd était dans tous ses états... Quelle folie est celle des hommes, lorsqu'ils se mettent en tête de défendre leur honneur !

Les hommes... Tous pareils... Un sanglot s'étouffa dans sa gorge. Il lui manquait tellement, son homme à elle. A peine rentré du monastère - lui aussi, même pas baptisé, qu'avait-il besoin d'aller là-bas ?! - il avait fallu qu'il reparte dès la tombée de la nuit en direction de Rouen. Bien qu'il lui ait de nouveau juré son amour avec les mots les plus tendres, il n'avait pu lui dire quand il regagnerait Honfleur. Cette incertitude la rendait malade. Elle s'efforçait de penser à autre chose, et elle avait de quoi faire, entre ses cours et son séminaire, sans parler de sa chère maîtresse qui était anéantie par ce nouveau coup porté à son bonheur...
Mais lorsque vint l'heure de dormir, son anxiété reprit le dessus. Elle était incapable de trouver le sommeil, se retournait sans cesse sur sa couche, et ses pensées, livrées à elles-mêmes, se mirent à dériver vers toutes sortes d'idées affreuses. Si Stefanov succombait à ses blessures ? Si Menelas se faisait attaquer sur la route de Rouen ? S'il ne revenait jamais ? Si Yelina était morte au couvent sans que personne n'en sache rien ? Et si au contraire elle était bien vivante, et surgissait un jour à Honfleur sans crier gare ? Elle se mordit la lèvre pour ne pas éclater en sanglots. Pourquoi était-il si difficile de vivre en paix ? Les dents serrées, elle s'agenouilla au pied de son lit et joignit les mains :

Mon Dieu, ai-je donc commis une faute envers vous pour être mise ainsi à l'épreuve ? Si telle est votre volonté, je me soumettrai à cette épreuve. Ayez pitié de moi !
Raphaëlle, donnez-moi la force de résister à la tentation de la chair, mais ramenez-le moi en vie !
Miguaël, donnez-moi l'envie d'aider mon prochain qui est dans le besoin, et épargnez-moi ces pensées égoïstes qui me font plus de mal que de bien !
Michel, faites que Stefanov vive, et que Kerdwin ne pleure plus... Ces êtres pieux et généreux ne méritent pas les épreuves qu'ils traversent.
Galadrielle, je promets de ne plus m'enivrer en taverne, protégez Menelas et j'arrête le calva...
Georges, faites que les Honfleurais se détachent de leurs chers écus, afin que la paix revienne au village.
Sylphaël, aidez-moi à persévérer dans l'étude, qui parfois me paraît bien aride...
Et Gabriel, j'implore très humblement votre aide. Donnez à mon cœur la quiétude et la tempérance dont vous êtes l'incarnation, car j'aspire plus que tout à la paix !


Ayant répété plusieurs fois son imploration aux archanges, elle sentit ses yeux se fermer et son âme retrouver la sérénité. Remerciant le Très-Haut, elle se glissa dans son lit et s'endormit aussitôt.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Stefrob


Stef, qui n'était encore que nouvellement arrivé à Honfleur, profitait d'un peu de temps qu'il avait après sa récolte de blé en se promenant de ci de là, à regarder un paysage qu'il appréciais de plus en plus.

Il errait donc, ramassant quelques fleures de temps à autre, espérant en trouver qu'il ne connaissa pas. Il humait l'air marin avec un sentiment profond de tristesse. Sa Fafa lui manquait horriblement. Dieu que les journées étaient longues sans elle! Il y pensait en permanence, à son tendre amour.

Il errait donc, lorsqu'il vit une belle et grande maison, tellement belle qu'il s'attarda un peu à la contempler lorsqu'il vit une personne qui lui était familliaire.

Mais .......c'est Aldo!!!
Aldoooooooooooooo !!!!!!!!!!!!


Il s'approche d Aldo, lui fait une grosse bise, puis, lui tend le bouquet qu'il avait dans la main.

Tient Aldo, un p'tit bouquet, je suis surpris mais ravi de te voir, c'est ta maison ça? Si j'avais su, je serais venu avec une bonne bouteille!
Aldoncine


La tisserande avait passé la matinée à faire toutes sortes de choses fort utiles mais loin d'être urgentes, pour repousser le plus longtemps possible le moment de se mettre à étudier le dernier chapitre de la morale aristotélicienne. Pourtant, une ou deux heures dessus et ce serait terminé ; mais cela lui semblait absolument insurmontable et parfaitement rebutant.
Or donc, la maison reluisait comme un écu neuf, le jardin était débarrassé de toute trace de mauvaise herbe, les pelotes de laine et le cuir soigneusement rangés par taille et par couleur dans son atelier, et Bilbo - à son grand mécontentement - avait eu droit à un bain, pauvre victime de cette étrange frénésie.
Elle venait de terminer sa lessive et d'étendre son linge sur une longue corde tendue entre deux arbres, et observait d'un air songeur son grand potager en monologuant dans sa tête.

Jamais je n'arriverai à vendre tous ces légumes sur le marché ! Comme dirait la mère Feignard, c'est la crise, ma bonne dame. Quelle pitié, de si beaux choux... Ma foi, je ferais mieux de ralentir sérieusement ma production avant de me retrouver avec trente sacs de carottes sur les bras... J'aurais bien assez de ce petit carré pour faire pousser trois salades et deux radis qui accompagneront viande ou poisson.
Et si j'achetais des moutons ? Il y a surabondance de tout, sur ce marché, sauf de laine... Cinq misérables pelotes à un prix exorbitant, c'est à vous dégoûter du métier ! Je laisserais cet immense potager en jachère... Puis ça ferait de la compagnie à Bilbo... C'est gentil, un mouton... On dit bien doux comme un mouton... Ou serait-ce comme un agneau ?


Elle s'était arrêtée, pensive, devant l'enclos imaginaire des futurs bestiaux. Soudain, elle entendit un grand cri venant de la rue qui la fit sursauter :

Aldoooooooooooooo !!!!!!!!!!!!

Se retournant vers la voix, elle eut la surprise d'apercevoir Stefrob, le compagnon de Farandole, qui agitait la main dans sa direction. Encore sous le choc de la surprise, elle vint à sa rencontre avec un grand sourire, qui s'élargit encore lorsqu'il lui tendit un joli bouquet :

Tient Aldo, un p'tit bouquet, je suis surpris mais ravi de te voir, c'est ta maison ça? Si j'avais su, je serais venu avec une bonne bouteille!

Comme tu es gentil, merci ! C'est mieux qu'une bouteille, parce que les bouteilles, crois-moi, j'ai ! C'est vrai que tu n'es jamais venu... Fafa ne t'a donc pas fait visiter tous les recoins de Honfleur ? Pourtant, Aristote sait qu'elle adore ma cave ! Viens, entre, allons boire quelque chose !

Elle le précéda dans la maison, et, tout en mettant les fleurs dans un vase, se dit que tout ce ménage repousse-morale n'avait pas été vain, tout bien réfléchi.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Stefrob


Stefrob, un large sourir aux lèvres, content de voir Aldo dans ces circonstances, entra avec elle dans sa maison. Il pensa aussitôt:
c'est bien la maison d'une femme pour être aussi rutillante! Il faudrait qu'elle fasse un saut chez moi! Il y en a grand besoin!

La maison était d'une aussi rare beauté que propreté, le terrain aussi, bref, un véritable conte de Fée.

Dis donc ma belle!! c'est un chateau ta maison! Et tu as des employés de maison qui te font tout ça? C'est nickel!

Elle lui sourit en lui faisant visiter sa demeure. Puis arriavnt à la cave, Stef s'arrèta net!

ouhahouuuu!!! ça c'est une cave! Tu m'étonne que Fafa aime venir ici!!

Dit il avec un sifflement d'admiration.
Aldo prit une bouteille (visiblement sélectionné) et ils remontèrent vers une pièce entre l'interieur et l'extérieur, s'assire sur une chaise et elle lui servi un verre.

A ta santé Aldo!

Il trinqua avec elle avec toujours son large sourir.

Je suis bien content de te voir! Alors comment vas tu?
Aldoncine


Son invité avait l'air impressionné par la propreté resplendissante et l'ordre irréprochable qui régnait partout. Elle pensa avec amusement qu'il aurait une tout autre opinion s'il avait vu l'endroit au lendemain de sa dernière - et spectaculaire - cuite avec Farandole. Après lui avoir montré la cuisine, la grande salle et l'atelier de tissage, elle mena son invité vers la pièce la plus importante de la maison pour un Normand : la cave, évidemment.

ouhahouuuu!!! ça c'est une cave! Tu m'étonnes que Fafa aime venir ici!!

Elle ne put s'empêcher d'esquisser sourire de fierté. Assurément, malgré les invasions conjuguées et dévastatrices de la petite reine des fleurs et du marin zinzin, sa cave avait encore honnête allure. Saisissant une bouteille de cidre doux dont elle ne se rappelait plus la provenance mais qui lui semblait fort engageante, elle remonta avec Stef vers la salle, sortit deux verres et une miche de pain blanc, et servit le breuvage doré et pétillant, avant de trinquer avec l'invité.

Je suis bien content de te voir! Alors comment vas-tu?

Ma foi, cela pourrait aller plus mal ! L'air est doux, la mer riante, et je m'apprête à boire et à manger, que demander de plus ?

Malgré ces paroles joyeuses, elle ne pouvait s'empêcher de penser que ça aurait aussi pu aller mieux : elle n'avait reçu aucune nouvelle de Menelas, depuis son départ pour Rouen quatre jours plus tôt ; il avait pourtant promis qu'il lui écrirait...

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Stefrob


Tu m'as quand même l'air un peu soucieuse, un problème? Je peux t'aider à quoi que se soit?

Stef goutat au cidre et là, il se dit qu'effectivement il s'agissait bien d'une bouteille sélectionnée, un vrai délice de douceur et de pétillance.

Hummm, ça c'est du bon cidre Aldo, tu m'honnores!

tiens ça me fait penser que je dois maintenant avoir asser d'argent pour m'hbiller correctement, tu me ferais mes vêtements?

stef espérait bien qu'elle accepterait, cela lui ferait une occupation et une rentrée d'argent, ce qui, par les temps actuels pouvait s'avéré utile!

Mais Aldo avait tout de même cet petit air absent qui ennuyait Stefrob, il ne voyait pas de quoi il pouvait retourner.
Aldoncine


Malgré les efforts qu'elle faisait pour dissimuler son inquiétude, Stef avait dû deviner ses préoccupations ; avec son affabilité coutumière, il remarqua :

Tu m'as quand même l'air un peu soucieuse, un problème? Je peux t'aider à quoi que ce soit?

Tu es gentil. Mais je crains qu'il n'y ait rien que tu puisses faire ici, même avec toute la bonne volonté du monde. Je te remercie, néanmoins, il est toujours doux de savoir qu'on peut compter sur quelqu'un...


Songeant à tous les amis qu'elle avait à Honfleur, la jeune femme se rasséréna un peu. Elle était loin d'être à plaindre, assurément, même si elle aurait aimé avoir celui qu'elle aimait auprès d'elle... Par Saint Georges, était-ce donc trop demander ?
Après un silence, son hôte s'exclama avec un enthousiasme qui la fit sourire :

Hummm, ça c'est du bon cidre Aldo, tu m'honores!
tiens ça me fait penser que je dois maintenant avoir assez d'argent pour m'habiller correctement, tu me ferais mes vêtements?


Ses yeux s'illuminèrent. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas tissé, c'était exactement ce qu'il lui fallait pour faire passer les longues heures de la journée, avant d'aller suivre ses cours à l'université dans la soirée.

Oh, volontiers ! Dis-moi tout. Tu as choisi tes couleurs, finalement ? Pas de noir, j'ai retenu, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
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