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[RP] La grange d'Aldoncine

Aldoncine


[Trois jours plus tard...]

En fin de semaine... Mais fin de quelle semaine ? Le soleil, traversant de ses derniers rayons les pommiers du jardin, semblait lui chuchoter que le retour de l'être aimé n'était pas encore pour aujourd'hui. Elle l'avait tant espéré... Elle espérait encore... Les battements de son cœur s'accélérèrent encore une fois, lorsque le son de sabots se fit entendre sur la route empierrée. La plupart des chevaux étaient pourtant partis pour Lisieux avec leurs cavaliers, et sa déception ne fut que plus grande lorsqu'elle découvrit que ce bruit si prometteur n'était que le pas pesant d'une mule qui rentrait des champs. Fallait-il qu'elle soit aveuglée par son désir, pour confondre un destrier avec un âne !

Ta Do ! Ta Do !

Elle se retourna vers sa petite invitée en soupirant. Il ne reviendrait pas ce soir, autant s'en convaincre. Autant ne plus rien espérer, le risque d'être déçue serait moindre, assurément.

J'arrive, ma jolie... Qu'est-ce qu'il y a ?

L'enfant, riant aux éclats, lui montra du doigt un spectacle sans aucun doute digne de cette hilarité : elle avait habillé Bilboquet, qui semblait s'en accommoder, de tous les chiffons et chutes de tissu que la tisserande lui avait donnés pour s'amuser. Un foulard bleu vif sur la tête, un col jaune autour du cou et une large cape rouge flottant derrière lui, le chat se pavanait comme un duc en ronronnant de fierté. La jeune femme ne put s'empêcher de rire, elle aussi, aux éclats.

Ça lui va à ravir ! Un vrai duc de Normandie !

Elle imagina soudain le Tancarville dans cette tenue, le fier et ombrageux duc de Tancarville qui défendait actuellement l'honneur du Duché, entraînant moult Fécampois, Honfleurais et Normands de toutes origines à sa suite... La jeune tisserande avait été à la fois soulagée, pour ses amis, d'apprendre que la duchesse désapprouvait un conflit armé, et indignée de cette réaction qui, pour le coup, réduisait à néant le prestige normand. Grommelant entre ses dents contre cette noblesse qui gérait parfois de manière étrange les affaires du duché, elle ramassa les morceaux de tissus qui traînaient encore à terre, et prit la main de Maureen pour l'aider à rentrer dans la maison.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Hugo.


Hugo arrivea, il vit une personne qui tennait à lui offrir quelque chose, il dit:

'Retez vos Sucreries!

Il dit en tout en regardant la personne

'Pourriez me dire ou est dame Aldocine?
Aldoncine


Cette soirée s'annonçait sans aucune surprise, mais au moment de refermer la porte, Aldoncine entendit une voix forte résonner dans la rue silencieuse, s'adressant à un personnage qu'elle ne voyait pas :

'Pourriez me dire où est dame Aldocine?

Aldocine... Encore un étranger ou un nouveau venu incapable de dire son nom sans l'écorcher... Ce n'était pas parce que ses amis la surnommaient Aldo qu'il fallait déformer tout le reste ! Elle hésita un instant à ressortir, la main sur la poignée, puis, en soupirant, confia Maureen à la garde vigilante de son petit ami Bilbo, et s'avança dans le jardin. Parvenue au portail de bois qui fermait sa propriété, elle reconnut le visiteur. Le Breton de Quintin. Disparu quelques jours, et pourtant visiblement bien vivant. Que lui voulait-il donc ? Bien décidée à passer une soirée tranquille avec sa petite nièce et son chat, elle s'accouda au portail sans faire mine de l'ouvrir, et s'adressa à l'homme avec une amabilité sans excès.

Bonsoir messire. Je vous félicite d'avoir trouvé ma demeure, qui est pourtant retirée. En quoi puis-je vous être utile ?

Le soleil avait à présent tout à fait disparu dans la mer, et le ciel se colorait de jolies teintes roses et orange, tandis que les oiseaux s'en donnaient à cœur joie dans les branches des pommiers. Une jolie soirée, ma foi, qu'il aurait été si doux de passer avec l'homme qu'elle aimait... Son cœur se serra à cette idée.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
Le petit marchait depuis déjà dix bonnes minutes, et ne savait pas trop où il était. Il était tard et il ne croisait plus grand monde sur les chemins. Il vit soudain un vieux paysan qui s'épuisait à essayer de faire rentrer sa vache dans un enclos. Il courut vers lui, voyant là un espoir pour trouver sa route.

Bonjour ! Vous voulez que je vous aide à rentrer la vache dedans ?

Bah... Mon p'tit, tu sais, la Noiraude, je la connais hein ! C'est pas un p'tit gars comme toi qui la fera rentrer là d'dans, ça non ! J'vais t'dire, ça fait bien 10 ans que je m'occupe d'elle, hé ben tous les soirs, mon p'tit, c'est le même tintouin pour la faire rentrer. M'enfin bon, si tu veux te fatiguer, moi j'te laisse faire !

Oh, ben je vais essayer quand même et puis on verra.


Il passa par dessus la barrière, et prit la corde qui était autour du cou de la bête. Il tira doucement et essaya de la rassurer. Tout en s'affairant, il demanda son chemin au vieux monsieur.

Dites, vous savez pas où est la grange d'Aldoncine ?

Aah, si bien sûr ! Mais dis voir, t'es pas rendu mon gars ! Si tu m'fais rentrer la Noiraude, je t'y emmène.


Les forces du petit se décuplèrent à ces mots, et il tira de toutes ses forces. Le vieux la poussait et lui tirait. La mise en commun de leurs forces permit enfin à la vache de rentrer dans l'enclos. Ils s'empressèrent de refermer la barrière, et se regardèrent avec un sourire de satisfaction. Ils marchèrent jusqu'à la grange d'Aldoncine, et le petit ne cessa de parler, de raconter toutes sortes d'histoires, et de venter les mérites de Roxanne et d'Aldoncine. Arrivés devant la porte, le petit remercia le vieux monsieur et lui promit de passer le voir très souvent et de lui présenter tous ses amis. Il lui fit un signe de la main et toqua à la porte d'Aldoncine. Elle ouvrit et il s'expliqua :

Bonsoir ! 'scusez moi que je viens tard comme ça, mais je suis tout seul.
Aldoncine


A peine avait-elle adressé la parole à celui qui se faisait appeler l'Amiral, qu'une seconde silhouette fit son apparition sur le chemin de la Poésie, pourtant d'ordinaire tranquille et désert, et s'arrêta devant son portail, heurtant timidement le bois du bout des doigts. Le nouvel arrivant n'avait certes pas grand-chose en commun avec le hardi et fier Breton aux riches habits noirs. C'était un petit garçon brun, les cheveux emmêlés, vêtu de haillons, de grands yeux tristes, le visage couvert de poussière où l'on distinguait les traces sinueuses de larmes encore récentes. Prise de pitié, la tisserande se désintéressa sans grand regret de son précédent interlocuteur, qui ne semblait pas réagir à son accueil certes mitigé, et ouvrit sans tarder sa porte au garçonnet. Son visage lui disait quelque chose, mais impossible de mettre un nom dessus, ou même de se souvenir où elle avait pu l'avoir croisé. D'une petite voix, il lui dit :

Bonsoir ! 'scusez moi que je viens tard comme ça, mais je suis tout seul.

Bonsoir, mon petit, sois le bienvenu ici. En quoi puis-je t'être utile ? Tu me sembles affamé.

Elle lui avait posé la même question qu'au Breton, car c'était ce qu'exigeaient la politesse et l'hospitalité les plus élémentaires, mais tout était ici différent, dans le ton comme dans l'intention. L'enfant réveillait en elle une compassion qu'elle n'avait guère ressentie ces derniers temps.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
Je m'appelle Netaniel. C'est moi qui habite chez Roxanne. Elle m'a parlé de vous très beaucoup. Mais je vous connais pas alors je sais pas où vous habitez alors je demande à un vieux monsieur qui m'emmène chez vous. Roxanne, elle est pas chez elle. Je sais pas où elle est. Un jour elle m'a dit que si je suis tout seul, je viens chez vous et elle m'a montré vot' maison. Mais j'ai oublié où c'est alors heureusement que le monsieur il était là. Vous savez où qu'c'est qu'elle est Roxanne ?

Le petit avait un débit de paroles affolant, il ne s'arrêtait jamais. Il fit heureusement une pause, attendant une réponse d'Aldoncine avec anxiété.
Aldoncine


En entendant le nom de l'enfant, cela lui revint : Netaniel, l'enfant que la belle Bretonne avait recueilli sur la plage de Honfleur un soir d'été et qu'elle avait ramené chez elle. Cet orphelin qu'une tante peu compréhensive était venue réclamer tardivement, l'emportant Dieu sait où et laissant Roxanne profondément abattue, au point qu'elle s'était engagée dans l'armée pour retrouver un but dans son existence. Par Aristote, qu'elle allait être heureuse d'apprendre son retour !
Elle s'empressa de le faire entrer dans la maison, ne prêtant plus attention au Sieur Hugo qui d'ailleurs était reparti - peut-être avait-il compris qu'il n'était pas le bienvenu, pas ce soir en tout cas - et referma la porte derrière eux.

Mais bien sûr, Roxanne m'a parlé de toi, elle était très inquiète de penser que tu puisses revenir pendant qu'elle était à Dieppe, et ne pas la retrouver. Tu as bien fait de venir me voir ! Est-ce que tu as faim ?

A ce moment, elle fut interrompue par une explosion de pleurs enfantins provenant de la cuisine. Son sang ne fit qu'un tour, et elle se précipita dans la pièce voisine, s'attendant à voir Maureen le crâne ouvert ou un couteau entre les doigts. Qu'il était difficile de veiller sur un petit enfant, aucune minute d'inattention n'était donc possible ! Heureusement, elle avait juste reçu un coup de patte de Bilboquet, sans doute lassé de se faire tripatouiller par les doigts malhabiles de la petite fille. La tisserande, soulagée, saisit les deux loustics par la peau du cou et les rapporta dans la salle, où elle les présenta à son dernier invité :

Netaniel, je te présente Maureen et Bilboquet, qui se sont donné le mot pour me faire tourner en bourrique. Sois le bienvenu parmi nous !


Maureen avait déjà cessé ses pleurs et observait avec grande attention le nouveau venu, les yeux écarquillés.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
Oh, ben oui j'ai bien un peu faim. Alors elle est pas partie pour toujours, Roxanne ?

Des pleurs l'interrompirent, mais il s'avéra que ce n'était rien de grave.

Oh ! Ils s'entendent pas qu'on dirait ! C'est votre fille ? Elle est mignonne comme tout.

Il s'avança vers elle, tout souriant, et joua avec sa petite mimine.

Ma tante, elle a un bébé. Mais j'ai pas le droit de le voir. En fait, ma tante, elle voulait pas d'un enfant comme moi, elle voulait juste que je travaille. C'est pour ça qu'elle est venue me prendre ! Mais dites, moi j'voulais pas travailler. Pis quoi encore ? Je suis pas un chien, hein ? Alors j'ai fait semblant que je sais pas travailler, et j'ai fait tout plein de bêtises. Elle en a eu marre et elle m'a dit que je rentre dans la maison de Roxanne. Oh, j'suis rudement content, ça oui !
Aldoncine


Oh, Roxanne va revenir, je crois même qu'elle rentre à Honfleur demain ! Elle s'était engagée dans l'armée, mais avec son caractère de mule irlandaise, ça n'a pas tenu longtemps...

Maureen semblait aux anges d'avoir trouvé un nouveau jouet, après la honteuse défection de Bilbo comme camarade de bêtises. Elle secouait la main du garçon en riant aux éclats, se trémoussant pour échapper aux bras de la garde-pêche. Celle-ci finit par la déposer en soupirant. Voilà qu'elle se retrouvait avec deux enfants à charge !

Maureen n'est pas à moi, c'est la fille de Kerdwin, que tu connais peut-être ? Je la garde, le temps que sa mère aille défendre la Normandie, aux côtés du Duc de Tancarville.

Un nuage assombrit le regard de la jeune femme. Aucun combat ne s'était encore déroulé pour le moment, mais la situation était critique, et un jour viendrait où tout cela éclaterait, à n'en point douter. Mais cela n'importait guère au jeune garçon, dont les joues creuses indiquaient qu'il n'avait pas mangé à sa faim ces derniers jours. Elle se dirigea vers son garde-manger et en sortit de quoi faire un bon dîner.

Oh, mais je parle, et toi tu meurs de faim... D'ailleurs je n'ai pas soupé non plus. Du pain... Du beurre... Du fromage... Et une bonne soupe de légumes.

Déposant le tout sur la table, elle mit la soupe à réchauffer sur le feu et fit signe à Netaniel de s'asseoir. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait eu autant de monde chez elle ! Depuis son emménagement, en fait.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
Je connais pas Kerdwin, non. Mais j'ai déjà entendu parlé d'elle. Moi j'irai pas me battre. C'est nul ! C'est à cause des méchants.

Netaniel s'assit à la table et regarda avec envie toute la nourriture qui se présentait à lui.

Je peux remercier Aristote ?

Il ferma ses yeux et baissa la tête.

Merci Aristote pour la nourriture sur la table, et parce que les gens s'occupent de moi ici, et que c'est des gentils.

Il releva la tête et sourit, puis prit une tranche de pain qu'il enfila dans sa bouche.

Ah, che chuis préché d'être demain, que Roxchane revienne !
Aldoncine


Je peux remercier Aristote ?

La tisserande, agréablement surprise de voir que le jeune garçon avait été éduqué dans les principes de la religion aristotélicienne, hocha la tête en signe d'approbation. Décidément, les orphelins errants pouvaient être pleins de surprises !

Le repas et la soirée se poursuivirent dans une douce sérénité, et Netaniel fit preuve à la fois d'un appétit réjouissant et d'une bonne humeur à toute épreuve. Aldoncine, caressant son chat paresseusement lové sur ses genoux et surveillant du coin de l'œil la petite Maureen, écouta longtemps le garçon raconter des histoires, dans lesquelles revenait sans cesse Roxanne, celle qui l'avait recueilli et aimé. Et se demandait si ce n'était pas là le vrai bonheur.

C'est seulement lorsqu'il fit nuit noire dans le jardin qu'elle se leva à regret, pour coucher sa petite nièce et préparer un lit à Netaniel. Celui-ci, sans doute épuisé par le chagrin et par son voyage de retour vers Honfleur, s'endormit presque aussitôt. Souriant dans le noir, Aldoncine alla se coucher, elle aussi, en songeant que sa vie n'était pas si inutile, finalement...

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
Netaniel s'endormit aussitôt et passa une nuit agréablement reposante. Il se leva de bon matin, surexcité par le retour de Roxanne. Il courut dans la salle à manger et sauta sur Aldoncine, qui semblait moins réveillée que lui.

Aldoncine, Aldoncine ! C'est aujourd'hui qu'elle revient, Roxanne ! Elle arrive dans longtemps ? Je peux aller la chercher en ville ? Vous allez venir, n'est ce pas ?
Aldoncine


Aldoncine s'était levée fort tôt, avant même que Maureen ne soit réveillée. Mais si son corps était à peu près opérationnel, sa tête, elle, était encore plongée dans un soyeux brouillard qui n'obscurcissait pas trop sa vision, mais grandement sa réflexion. Elle était descendue de sa chambre en traînant les pieds et, comme tous les matins, s'était servi un grand verre de jus de pommes dans lequel elle versait quelques gouttes de son meilleur calva. Rien de tel pour remettre les idées en place.
Néanmoins, n'ayant pas encore absorbé la totalité dudit breuvage, ses souvenirs n'était pas tout à fait synchronisés avec la temporalité actuelle, et elle n'avait pas vraiment présent à l'esprit le fait que le petit Netaniel se trouvait actuellement sous son toit. Aussi, lorsqu'elle l'entendit dévaler les escaliers et se jeter sur elle en s'exclamant d'une voix forte que Roxanne revenait, elle eut un sursaut de frayeur et manqua de renverser son verre sur ses poulaines toutes propres.

Par Aristote, petit, tu veux ma mort ?!

Le coeur battant encore la chamade, reprenant son souffle, elle ajouta :

Et, euh, je ne sais pas quand elle arrive, ta Roxanne... Elle m'a dit qu'elle voyagerait de nuit, donc, comme il fait jour, on peut en conclure qu'en effet elle est arrivée...

Prévoyant une nouvelle explosion d'allégresse, elle s'empressa de préciser :

Je veux bien t'accompagner, mais avant, on s'habille, on se lave et on mange quelque chose ! Tu ne voudrais pas que Roxanne te voie dans cet état, tout de même. Allez zou, va te passer la figure sous l'eau !

Encore toute secouée par ces émotions matinales, secouant la tête, elle termina tranquillement sa boisson.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Netaniel
D'accord, d'accord, je vais me préparer !!

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il se prépara en quatrième vitesse, se débarbouilla, enfila ses vêtements, certes un peu troués, mais qui étaient les seuls en sa possession, puis fila vers Aldoncine.

Ayééé !
Aldoncine


Elle avait à peine eu le temps de savourer la fin de son breuvage, que le gamin était de retour, tout habillé, les joues encore humides de sa toilette express. Les yeux écarquillés, elle le fixa un instant, avant de retrouver l'usage de la parole :

Tu es terrible, toi, hein ! J'imagine que si je t'oblige à manger quelque chose tu vas t'étouffer avec pour aller plus vite ?

Levant les yeux au ciel, elle se leva de sa chaise et prit une demi-miche de pain dans son garde-manger, avant de revêtir sa cape par-dessus sa houppelande.

Allez, on est partis... Tu mangeras ça en route. Je te préviens, si Roxanne n'est pas encore rentrée, je te laisse tout seul devant sa maison ! Manquerait plus que Maureen se réveille et s'affole d'être toute seule ici.

Elle ouvrit la porte, laissa passer le garçon qui fila vers la route et referma soigneusement sa maison. Fallait-il qu'il ait hâte de la revoir, sa Roxanne... Lequel des deux serait le plus ravi, ça, elle n'en savait rien...

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
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