Vienne et ses environs et sans doute une auberge plus tard.
Bien entendu, elle avait encore évité la catastrophe, elle ne s'arrêtait jamais, on lui avait dit de profiter et bien elle profiterait en faisant beaucoup de choses, et puis le cheval n'était pas si méchant que ça malgré qu'il soit très lourd et euh volumineux. Korydwen regarda son époux et récupéra la bourse.
- Elle te plaît alors ? Si c'est celui là que tu veux mon ange alors tant mieux. Pour une fois t'auras choisi vite. J'avais bien ciblé.
- Mais euh ! Oui elle me plaît ! Et d'un tirage de langue dans les règles.
Elle s'approcha de l'éleveur et en entendant le prix, elle manqua de tomber à la renverse, il fallait également une selle, des brides enfin tout le bazar quoi, elle avait bien celle d'Utopic mais bon, elles étaient à Mirefleurs les affaires. Elle lui tendit la bourse de son époux qui devait se sentir bien léger pour le coup. La journée avait bien avancé et son époux devait aller voir son témoin. Korydwen attrapa la selle et les brides pour récupérer son cheval, ce qui serait sans doute une affaire pleine de rebondissements et de chutes, mais cela, il ne fallait pas le dire à son époux. Il ne fallait pas lui faire peur pour rien, surtout avec sa belle chute aux joutes l'autre année. Elle le laissa partir, il semblait assez presser d'en finir avec cette histoire. Enfin, elle alla quand même lui donner plusieurs tendre baiser, l'enlacer fortement et lui murmurer plein de mots d'amour. Elle le regarda s'éloigner et s'approcha de sa jument.
La main devant toujours à plat, mais cette fois, elle ne prit pas peur et s'avança doucement vers elle, Korydwen attrapa la bride et la lui passa, elle se laissa faire sans problème.
C'est bien ma belle ! Je vais t'appeler Théssalie ! Ca te plaît ?
Pour toute réponse, elle n'eut qu'un coup de naseau sur la main.
Bon bein ça à l'air de t'aller ! Tu seras en adéquation avec Pégase comme ça !
Korydwen l'attacha à la barrière sait on jamais et hissa sa selle sur son dos et l'attacha, sauf que la jument était joueuse et gonfla son ventre pendant qu'elle serra la selle et bien entendu le dégonfla par la suite, la selle n'était pas vraiment bien attachée, tourna et se retrouva sur son ventre.
Ah mais non ! Ca va pas vraiment fonctionner si tu fais comme ça !
Korydwen fit tourner la selle et après plusieurs reprises, elle réussit à l'attacher convenablement, dénouant et prenant la bride dans ses mains, elle s'approcha de l'entrée de l'enclos et en sortit avec sa monture, remerciant l'éleveur une fois de plus. Elle monta sur le dos de Théssalie, bon et bien advienne que pourra !
La jument s'élança, Korydwen ne connaissait pas trop le coin, même si elle y était née. La jument virait tantôt à droite, tantôt à gauche. Korydwen n'était pas très rassurée mais tentait de lutter contre les envies de l'animal. Il faudrait sans doute descendre dans les rues de la ville. Ils y arrivèrent d'ailleurs, Korydwen se laissa glisser sur le côté et attrapa la longe et commença à avancer dans les rues. Il fallait trouver la vieille auberge "Les trois Chaudrons" mais là encore, plus de vingt ans après, peut-être qu'elle n'existait tout simplement plus. Elle prit un chemin au hasard, elle eut quelques ennuis avec une villageoise comme sa jument mangea les carottes qu'elle avait sur le rebord de la fenêtre. Korydwen fonça donc au marché en acheter d'autres pour la villageoise qui semblait ravie de revoir ses carottes. Korydwen avança et trouva plein de taverne, mais elle n'en trouva aucune portant le nom "Les trois Chaudrons". Mais elle persévera et finit par la trouver. Il n'y avait pas grand monde et visiblement, elle était tenue par une dame, une vieille dame, il y avait bien quelques personnes dans l'auberge. Korydwen attacha sa jument près de l'abreuvoir qui donnait sur une fenêtre près de laquelle se trouvait une table. Korydwen pourrait veiller sur sa jument de cette façon.
Elle entra dans l'auberge et alla s'installer à la table qu'elle avait vu. Elle voyait bien que la dame la regardait avec insistance, sauf qu'elle ne comprenait pas réellement pourquoi on la dévisageait ainsi. Elle sortit une plume, plusieurs parchemins et un encrier. Elle n'avait pas eu le temps de préparer un petit mot pour Beths, elle irait lui dire de vive voix, c'était sans doute mieux. Elle commença à faire glisser sa plume sur le parchemin pour son époux. Il fallait lui dire où elle se trouvait, sauf qu'elle ne savait pas où lui se trouvait. Au moment, où elle tourna la tête pour regarder vers la fenêtre pour voir si son hibou était là, la vieille dame s'approcha de la table et s'y installa. Korydwen se tourna à nouveau vers son parchemin déjà bien avancé et de surprise renversa l'encrier sur la table. Elle attrapa des bouts de tissus pour essuyer l'encre et remit l'encrier droit sur la table. Elle en avait plein les mains de l'encre. La dame brisa le silence.
- Vous !
- Moi ? Lui répondit Korydwen très intriguée.
- Oui vous ! Je vous ai reconnu !
- Me reconnaître ? Mais... Korydwen commençait à être bien perdu !
- Aliénor !
- Alié... nor ?! Et là ses yeux sortirent presque de leurs orbites, cette femme l'avait appelé Aliénor, mais elle ne s'appelait pas Aliénor.
- Ne vous cachez pas, je vous ai reconnu ! Cette couleur de cheveux, ce sourire, ce regard, ces yeux ! Vous ne pouvez qu'être Aliénor !
La vieille dame semblait heureuse et enlaça la pauvre Korydwen qui tentait de garder les pieds sur terre, bien gênée par cet élan d'amour que semblait avoir la vieille dame. Prise au dépourvu, elle ne put que tapoter l'épaule de la dame.
- Par contre vous n'avez pas vieilli ! Quel est donc votre secret dame Aliénor ?
Korydwen regarda la dame.
- C'est parce que je n'ai pas vieilli... Et je n'ai pas de secret... Je ne suis simplement pas Aliénor...
Korydwen posa la plume sur la table, les quelques personnes présentes dans la taverne semblaient les fixer, ils devaient croire à une animation comme cela se faisait dans certains endroits. Elle plongea la main dans sa besace et en sortit la vieille missive de sa mère.
- Mais si vous parlez d'Aliénor, la femme ayant fuit son époux et confié son enfant à un couple qui vivait ici dans cet auberge le temps de finir de commercer... Et bien alors je suis cette enfant.
La dame en avait presque la mâchoire décrochée. Korydwen sourit et posa sa main sur celle de la dame.
- Vous êtes donc cette enfant qui courrait après mes poules et les torturait à coup de cailloux ?
Korydwen rougit quelque peu, c'est vrai qu'elle n'avait pas été très sage enfant et qu'elle avait fait plusieurs mauvais coups.
- Oui c'est bien moi.
-Mais que faites-vous ici ? Pourquoi êtes-vous revenue ?
- Bein euh... C'est à dire que je ne sais pas réellement pourquoi... Enfin si mais c'est compliqué.
Korydwen ne savait pas par où commencer. C'était bien compliqué toute cette histoire.
- J'ai retrouvé une lettre de ma mère et j'ai retrouvé mon frère aîné, Rick, elle avait du vous parler de lui.
-Oh oui qu'elle m'en parlait, nous étions assez proche, je lui offrai ma protection et surtout le confort et la nourriture et en échange, elle racontait des histoires aux clients de l'auberge chaque soir. Elle restait les trois derniers mois de sa grossesse, nous l'avons fait passer plus d'une fois pour ma fille alors que de nombreux gardes passaient dans les environs. Nous avions suite à son départ beaucoup correspondu, mais une dizaine d'année après je n'ai plus eu de nouvelles.
- C'est parce qu'elle est décédée, une dizaine d'année après ma naissance. Elle s'est à nouveau "mariée" et à recommencé une vie, elle a eu des jumeaux, deux enfants. Mais je ne sais pas de quoi elle est morte. Pour ma part, je ne pensais pas marcher dans les traces de mon passé. Je suis en voyage avec mon époux.
La vieille femme ne la laissa pas terminée et lui posa une nouvelle question.
- C'est vous les voyageurs du Bourbonnais-Auvergne, c'est vous qui voyagez avec le Grand Prévôt de France ?
- Oui c'est moi et mes amis. Le Grand Prévôt de France comme vous dites, c'est mon époux, il devrait me rejoindre rapidement, il avait une chose à faire. Mais s'il vous plaît, ne l'appeler pas Grand Prévôt et ne lui parlez pas de cela, il est en voyage pour lui, pour nous, pas pour sa fonction.
- Entendu je ne dirai rien.
- Merci beaucoup. Je dois dire que c'est vraiment le hasard qui m'a mené jusqu'à Vienne... Comme quoi il fait bien les choses. Dites vous vous appelez comment ?
- Je m'appelle Béatrix et vous je ne m'en souviens plus ?
- Moi c'est Korydwen.
Korydwen regardait la dame et écrivit son nom au coin d'un parchemin, elle écrirait à son frère.
- Qu'est-ce qu'on peut manger ici ? Mon tendre époux ne devrait pas tarder, normalement... Enfin je ne lui ai pas encore dit où j'étais...
- Vous pouvez manger, une bonne salade avec des noix et diverses morceaux de charcuterie, un bon morceau de cochon grillé avec diverses légumes et puis ensuite du fromage de notre région.
- Vais prendre ça alors, mais préparez en deux quand même...
- D'accord, vous savez que vous ressemblez beaucoup à votre mère, vous semblez aussi calme qu'elle.
Korydwen toussota légèrement, un peu embarrassée.
- Merci à vous pour tous ces compliments.
Elle laissa la vieille dame repartir dans sa cuisine, elle avait des choses à raconter. Elle ne savait pas par quoi commencer, enfin si elle savait. Elle rougit quelque peu. Calme, elle ? Non non elle n'était pas calme, mais cela voulait dire que si sa mère était calme, c'est que c'était son père, l'espagnol qui lui avait donné ce morceau de caractère des plus déplaisant. Korydwen soupira et se tapota le front avec ses doigts. Réfléchissant, son passé venait de ressurgir et cela faisait bizarre, elle avait certes vécue, jusqu'à ses trois ans dans cette auberge, mais elle ne se souvenait de pas grand chose. Bon sauf des poules. Elle termina la missive pour son époux.
Citation:Mon cher, mon tendre, ma moitié, mon Althiof,
après une longue marche avec Thessalie, j'ai trouvé l'auberge "Les trois Chaudrons" que je cherchais. Elle est un peu plus loin dans la rue des tavernes, même beaucoup plus loin. Je t'y attends, tu trouveras Thessalie attachée près de l'abreuvoir. J'ai tellement de choses à te raconter.
Je t'aime très fort et t'y attends.
Ta tendre épouse,
Kory.
Elle roula le parchemin et se leva pour rejoindre son hibou qui siégeait sur la croupe de Thessalie, elle lui accrocha la missive.
Bon tu trouves Althiof ! Je ne sais pas vraiment où il est ! Et je sais pas comment s'appelle la personne qu'il doit voir ! Mais dépêche toi de le trouver ! Et mange pas de souris en route !
Elle regarda Hibouscule s'envoler, pourvu qu'il ne s'assomme pas contre un panneau. Il était vieux lui aussi, mais elle l'aimait son hibou tout déplumé. Elle retourna s'asseoir à la table, il fallait écrire à Aigue et Nic.
Citation:A nos chers Vassaux, Aigue et Nic,
Voilà terrible nouvelle que vous nous porter ce jour. Nous pensons également comme vous quelle doit se rendre à Mirefleurs, Kory a surpris plusieurs fois Matthis en train de dire tout bas quAthalia allait bientôt venir, à savoir si ils ont magouillé cela tous les deux ou si il sagit dune simple coïncidence.
Nous allons donc en informer notre personnel et ce pour toutes les terres que nous avons à savoir Cournon dAuvergne, Neschers et Mirefleurs, enfin Neschers est assez éloigné mais bon, autant prendre les devant.
Nous ne sommes pas non plus présents aux vendanges, enfin Kory y était au début, mais nous avons du partir en Lyonnais-Dauphiné, enfin devoir, pas réellement,Kory avait le choix mais avec ses futurs disparitions chez les surs, elle tâche de profiter dAlthiof le plus possible. Nous passons d'agréable moment à deux ou sur les routes en compagnie de nos amis. Nous sommes ce jour à Vienne.
Vous pouvez compter sur notre soutien cela va de soi. Même de loin nous allons essayer de vous être le plus utile possible. Avez-vous fait parvenir des affiches avec le portrait dAthalia ? Et les nobles sont-ils au courant ? La plupart son à Mirefleurs, mais si vous voulez aller les questionner
Althiof a parlé avec Matthis, il devrait être sage, surtout qu'il en va de son intrêt, au moindre faux pas, il risque de partir à l'armée bien loin d'Athalia. Si Athalia le rejoint, il en va de son intérêt, d'être sage de l'annoncer aux serviteurs. Nous allons prévenir l'intendant pour qu'il fasse surveiller Matthis.
Nous vous embrassons et vous envoyons tout notre soutien.
Kory & Al.
Elle roula le parchemin et l'attacha à la patte d'un pigeon voyageur. Elle retourna ensuite s'asseoir, il fallait écrire à son frère, mais pour le moment, elle avait un peu mal au poignet, elle avait envie d'attendre son époux pour lui raconter. Elle rangea parchemins, encrier et plume, elle avait juste la missive de sa mère sous les yeux, elle était pensive, très pensive... Pourquoi sa mère avait-elle fuit ? Pourquoi n'était-elle pas rester à l'auberge ? Tant de questions qui seraient sans doute sans réponse..._________________
Institut de Médecine du BA