[ Le tribunal procés d'Aimelin - avant que le procés ne débute]
Et bien voilà il y était. Vêtu simplement, de braies grises et chemise blanche, sa petite décoration de bras en écharpe ajoutant une touche de bleu sur le côté gauche, Aimelin était assis sur le banc des accusés aux côtés de ses compagnons d'aventures, et il repensait à ce courrier reçu il y a peu dont une phrase l'avait marqué "ça suffit il faut que ça change". Ha ben ça il était entièrement d'accord. Il fallait que ça change ! d'ailleurs il l'avait lui même mis ce "bau" conseil en pratique quelques temps avant, et voilà où ça l'avait mené. Apparemment, sa méthode n'avait pas dû être la bonne, car il finissait assis sur un banc, et ça n'était pas le banc devant chez Dotch, mais celui où il attendait le coup de marteau du Proc avant le coup de marteau du Juge
manquerait plus que le coup de marteau du forgeron et il aurait la tierce gagnante.
Qui ne le connaissait pas devait penser qu'il se fichait un peu de l'endroit où il était, mais n'allez surtout pas croire cela, car son moi intérieur était en ébullition et une marmite de soupe bien pleine chauffant bien trop longtemps au coin de la cheminée ne serait pas plus dangereuse si le couvercle sautait.
Il allait aussi devoir arrêter de regarder trop les badauds sinon il n'allait pas arriver à garder son sérieux en voyant certaines personnes venues jute pour le spectacle, sachant ce qu'elles pensaient de lui où du moins le devinant à l' air supérieur et idiotement souriant qu'elles affichaient. Il réprima un fou rire qui menaçait, signe chez lui d'une grande nervosité mais aussi d'une grande colère qu'il devait maitriser à tout prix.
- respire Aime, respire et concentre toi sur les faits, défends toi, exprimes ces idées que tu as si souvent défendues et justifiées durant ces jours passés
- lâches toi mon vieux, dis leur ce que tu penses, envoies leur dans la face leurs vérités, celles pas bonnes à entendre, celles que tous ils se lancent la bouche fermée de peur que l'autre l'entende. Montres leur toi que tu as le courage de leur tenir tête à cette bande de pleutres !
- ca suffit Démon !! ne l'écoutes pas Aime je t'en conjure ne fais pas cela. Tu as un cur d'or, tu es quelqu'un de bien, tu es un homme de valeur et d'honneur, ne t'abaisses pas à faire ce qu'ils attendent de toi.
- mais arrêtes cotonnette ! et laisses le exprimer sa colère ! regarde ses yeux et tu y liras tant de choses qu'il a envie de hurler
- Aime ne fais pas ça écoutes moi... tu sais que je suis là pour te guider sur la voix du bien... je t'en supplie écoutes moi et ne laisse pas parler cette colère et cette haine qui sommeillent en toi. Reprends toi, montre leur qui tu es, fais que tes amis venus nombreux te soutenir soient fiers de toi et non que tes détracteurs jouissent de ce plaisir que tu leur feras en ne gardant pas maitrise de toi.
Mes amis... son regard les chercha. Etait elle venue ? Des yeux verts, ce regard qu'il connaissait si bien et qu'il aimait. Même de loin il lisait ses mots : Aime, ne fais pas de bêtises, tu m'as promis. Ses yeux gris qui s'arrêtèrent sur ceux à coté. Regard qu'il connaissait depuis peu, jeune femme belle et de grande valeur. Mais toutes les femmes l'entourant étaient ainsi. Qui sera-t- elle pour lui au fil des semaines. Quelqu'un de vrai et quelqu'un sur qui compter, de ça il en était déjà sûr. Leurs ballades béarnaises n'étaient que discussions et fous rires. Mais même regard où il lisait l'inquiétude et la curiosité de ses mots à venir. Un autre regard à côté. Elle. Un sourire et un rêve. Quelque chose d'indéfinissable entre eux, une amitié, une tendresse sans faille, peut être plus mais retenue de part leurs souffrances respectives, et il n'en était que plus fier d'être son ami. Comme une envie d'être dans ses bras et ne plus penser à rien d'autre qu'à ce moment là. Il farfouilla dans sa poche en jetant un regard et un sourire à son Avocate assise à ses côtés et en sortit l'anneau, son anneau, qu'il garda serré dans sa main droite. Regard qu'il laissa repartir sur une autre jeune femme, son amie et tavernière. Un sourire et un clin d'il pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Un regard vers Ptit assise comme lui sur le banc des accusés, des pensées de leurs moments, un sourire.
Un dernier regard qui parcourut la foule, avant de revenir vers le bureau du Juge quand celle ci fit son entrée dans la salle... triste réalité il avait presque oublié où il était. Non que la Juge n'était pas charmante, mais elle était juge et il ne voyait que ça. Pensées qui partirent vers la missive qu'elle lui avait faite, en réponse à la sienne quand il lui avait parlé de son engagement dans Vae.
Quant au Procureur, s'il avait su qu'un jour ce même homme le mettrait en accusation. Soupir en regardant le décors au dessus du Juge. Tiens j'avais jamais vu ce truc. Il pencha un peu la tête sur le côté et haussa doucement les sourcils.
Que c'est long par Aristote mais que c'est long. Pourquoi ne lui disait on pas de suite sa peine puisqu'elle était déjà sans doute prévue. Cela lui éviterait bien de la salive et des mots inutiles. Sans lacher l'alliance, il passa sa main sur sa joue et se rendit compte que sa barbe avait pris un jour de plus. Ah ben il manquait que cela, j'ai complètement oublié ce matin. Un nouveau petit haussement de sourcils et une grimace envers la Juge comme pour s'excuser de son côté piquant. Petit toussotement en pensant à des choses, choses qui venaient toujours à l'esprit quand il ne fallait pas.
- Aim Aim, Aim ! ne ris pas, retiens toi penses à quelque chose de triste
- rhooo laisses le éclater de rire qu'il me fasse rire à moi ! j'adore son rire
quelque chose de triste oui.. ça ... fou rire qui va sortir ... non pas ça ... pas assez triste ... il se pince les lèvres ... pense à ça ...
- voila Aime c'est bien...concentres toi la dessus
- et pourquoi pas une larmiche aussi pendant que tu y es cotonnette.. vas y Melin, joues leur la scène du douze avec musique et tout le tralala.
Non mais vous allez arrêtez de me romper la tête vous deux ! pensée qui fusaient et regard gris qui virait à l'orage. Pourquoi n'avait t il pas une testa vida sans pensées.
La voix douce et fluette de la Juge le ramena vite sur terre.