Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] L’âme de Châteauroux ou la visite surprise.

Zoyah
La silhouette du couple se profilait à l’entrée de la rue de la fronde. Deux jeunes gens simplement heureux d’être ensemble marchaient avec insouciance. Saluant ici, souriant là. Ils n’étaient plus inconnus, la mairesse et le bel étranger. Un amour passionnel les avait foudroyés, les surprenant même par sa vivacité mais serait-il endurant, résistera-t-il aux épreuves qu’impose souvent le destin. C’était un amour encore naissant, qui avait besoin d’être nourrit par les démonstrations d’affections et myriades de petites attentions.

Zoyah avançait d’un pas joyeux, un sourire satisfait gravé sur son visage lunaire.
Sa longue chevelure de jais était soigneusement nattée et nouée de manière à former un chignon bas. Sa vêture était simple. Une robe de coton blanc recouverte d’une cotte bleu et cintré par une chaine en argent aux motifs floraux. De petites chausses légères du même bleu que la cotte, aux pieds Ces derniers étant protégés de l’agression du cuir par des bas blancs très fins. Aucun bijou ou autres colifichets ornaient son cou, ses poignets ou les lobes de ses oreilles. A sa taille, pendait une besace brune gonflée d’un mystérieux contenu.


A côté d’elle, Ashlaan, les mains derrières le dos, les yeux grands ouverts, la suivait avec curiosité. Mais où allait-elle le mener. Elle lui avait à peine évoqué l’édifice en question. La jeune femme était muette comme une tombe, le seul indice qu’elle lui avait concédé était que le bâtiment en question, était l’âme de Châteauroux. Cette visite était auréolée de mystère ce qui intriguait le beau brun au plus haut point.

A chaque fois qu’il la questionnait, elle se contentait de lui sourire avec malice et ne dévoilait rien du secret. Même quand il l’avait interrogé sur sa besace, Zoyah avait simplement haussé les épaules et murmuré « Vous verrez bien » en lui donnant un baiser au passage afin d’apaiser sa curiosité.

Après quelques pas, la mairesse s’arrêta devant un vieux bâtiment un peu vétuste…voilà...c’est là ...dit-elle avec une certaine fierté savourant l’expression de surprise qui se lisait sur le visage de son beau brun.
pnj
De la pratique de l’hygiène au Moyen-âge

Contrairement aux idées préconçues qui germeront au 20ème siècle, l’hygiène faisait partie des mœurs de l’époque. Loin d’être l’exclusivité des temps modernes, c’est un art que le Moyen-âge, malgré sa mauvaise réputation, cultivait avec amour et vivacité. A l’opposé de la vision qu’on peut en avoir, l'eau n’était pas perçue comme source de maladies mais au contraire était alors un élément sacré, un remède purificateur et bienfaisant, et surtout, source de plaisir.

On se lavait pratiquement tous les jours. Les enfançons étaient même baignés plusieurs fois dans la journée. De plus, ils existaient bien des produits de beauté à l’époque, savons, jus de différentes plantes telles que la saponaire ou la bette aux vertus antipelliculaires.

On attribuait alors au bain des vertus curatives et purificatrices. A l'origine d'ordre essentiellement hygiénique, il semble qu'au fil des ans cette pratique ait pris un caractère plaisant prétexte à toutes sortes d'agréments galants. Il est bien évident qu'au début les gens y allaient pour se laver et se relaxer. "On n'ignorait pas le côté prophylactique des bains ; tous les médecins répétaient que cette pratique aidait à se conserver en bonne santé, et cela dès le 11e siècle : Aldébrandin de Sienne, dans son traité de médecine, écrit : "Li baigners en eau douce fait en étuve et en cuve, et en eau froide, fait la santé garder."*

On s’y retrouvait pour se plonger dans l’eau chaude, s’y retrouver et discuter ensemble. La nudité alors n’avait pas la même connotation que quelques siècles plus tard. On portait sur le corps nu un regard dénué de malice et de convoitise. Femmes et hommes devisaient ensemble calmement.



Un vieux monument



Il était plus facile, pour la plupart des gens, d'aller aux étuves que de se préparer un bain chaud chez soi. C’est donc ainsi que bien des bourgades et des grandes villes virent fleurir dans leur antre des établissements de bains publics.

C’était le cas de ceux de Châteauroux qui avaient été érigés par Sieur Froissart, à côté de la Porte de Bourges. Bâtis à la fois sur le modèle des thermes romains et à la fois sur ceux de son époque, ils mélangeaient allégrement les deux traditions. Une grande salle voutée dont la peinture était écaillée couvrait une énorme piscine commune où reposait une eau tiède et fumante. Dans une autre salle plus grande encore, de grandes étuves en bois étaient disposées afin que les clients puissent se laver.

De chaque côté de cette salle, deux petites pièces destinées au déshabillage. D’un côté les hommes et de l’autre les femmes. Puis, entre les deux, le hall d’entrée où siégeait Adémard le maistre étuvier, qui s’ouvrait sur la rue de la Fronde.

L’ancien édifice Castelroussin ne payait pas de mine depuis la dernière guerre. Les blessures infligées étaient guéries mais il en conservait des cicatrices presque outrancières: murs fissurés, crépis défraichis, colonnes renversées, dallage éclaté et bien d’autres traces, vestiges des rudes combats qui s’y étaient déroulés.

Néanmoins, les Castelroussins semblaient ne pouvoir se passer de leur moment de détente aux Thermes. Ils avaient été nettoyés, rénovés en partie afin de permettre l’usage qu’était le leur, soit favoriser l’hygiène corporelle tout en devenant un moment de relaxation.
Et comme pour témoigner du courage des valeureux Castelroussins, il résonnait encore et toujours des clapotis de l’eau, des rires des baigneurs, de leurs murmures et de la voix des étuviers.



* Nicole Corsson
pnj


Adémard était maistre étuvier depuis déjà deux ans. Il avait sous sa coupe une petite dizaine d’hommes chargés de nettoyer et d’entretenir les cuves, renouveler l’eau de la piscine et vérifier que les canalisations soient saines. Il commandait également à quelques crieurs dont la principale tâche était, au point du jour, d’avertir la population que les bains étaient prêts :

" Seigneurs, venez vous baigner et étuver sans plus attendre... Les bains sont chauds, c'est sans mentir "

La complainte résonnait dans toutes les rues du village.

Installé sagement derrière son comptoir, il pliait soigneusement des draps de lin destinés aux clients.
Un homme à l’aspect propret s’approche, ôte son chapeau et le salut.


Bonjorn messier,
Jé souis un voyageur et souhaite faire quelques ablutions avant dé réprendre la route.


Le jeune maistre étuvier relève la tête et détail l’étranger.

Messire bonjour, vous n’êtes point un habitué, bien évidemment…Adémard continua à l’inspecter des pieds à la tête.

Les bains étaient interdit aux gens malades ainsi qu’aux prostituées…avisant l’œil pétillant et le teint frais du client, il sourit…alors, le bain d’eau tiède est à quatre deniers, celui de vapeur à deux deniers, mais si vous souhaitez vous estuvez et vous baigner cela coûte huit deniers...sur un ton affable.

Ah ! levant l’indexet si vous n’avez pas de drap de lin afin de vous essuyer nous vous en prêtons un pour un denier…nous vendons également des savons à la rose, au miel et à la lavande pour vingt deniers…indiquant de la main une étagère garnie de produits destinés aux soins corporels.

L’homme à l’accent occitan opina du chef et déposa trois piécettes dans la coupole posée sur le comptoir. Adémard l’invita alors à passer dans la pièce située à sa droite afin de se déshabiller.

Il s’empressa de récupérer les deniers abandonnés afin de les ranger dans une petite sacoche.
Le jeune homme en refermait le rabat lorsqu’un couple pénétra dans le vieil hall d’entrée usé et décrépis.
Ashlaan
voilà...c’est là ...

Un regard sur la façade plutôt délabrée, l'inscription thermes de Châteauroux, comment aurait-il pu imaginer que cette ville possédait des thermes... En effet elle pourrait se targuer de l'avoir surpris mais ça il ne le lui dirait pas, du moins pas tout de suite. Se rappelant les souvenir des thermes de la capitale, il se remémora quelques aventures en galante compagnie...

Ses yeux pers se posent alors sur la brune, ravie de percevoir en lui la surprise qu'elle lui avait promis, un sourire qui en dit long fleurit sur son visage.

Des thermes? Voilà qui est fort intéressant, je n'en avais encore jamais entendu parler. Ce lieu doit être bien gardé pour qu'on n'ose point y envoyer les voyageurs dès leur arrivée... Passant sa main sur le mur lézardé... On dirait que cet édifice à beaucoup souffert, comme tant d'autre dans cette ville, je suppose que vous avez prévu de me conter son histoire. Zoyah acquiesce et se rembruni, visiblement ces thermes étaient tout autant un lieu des souvenirs sombres de la ville qu'un lieu de détente... Pour briser le silence qui venait de s'installer il prit le bras de sa compagne et ouvrit la lourde porte.

A peine le pas de la porte franchi une délicate odeur chatouille les narines du voyageur, les senteurs de lavande, et de fleur d'oranger, des produits importés probablement, se mêlaient, captant le doux son des clapotis de l'eau il se sentait déjà détendu... Petit coup d'œil circulaire, l'intérieur était dans le même état que l'extérieur, décrépis, mais il s'en dégageait pourtant une atmosphère loin d'être repoussante.

Derrière son comptoir, le gérant des thermes les regardait, attendant probablement qu'ils se décident à venir converser, Ashlaan prit le temps de murmurer à sa douce qu'il était ravi de partager un moment de détente avec elle, ajoutant sur un ton rieur que son dernier bain remontait à une éternité. La belle le gratifia d'un de ses doux baisers dont elle avait le secret lorsqu'un bruit étrange se fit entendre.

Raclement de gorge D'Adémard qui n'aimait pas qu'on s'attarde trop à l'entrée, les deux tourtereaux comprenant le message s'avancent enfin tout sourire, comme deux enfants qu'on prend la main dans le bocal à gâteaux. Avec son aisance naturelle Zoyah salue le maistre étuvier, se chargeant des présentations,pendant qu'Adémard se félicite d'accueillir la mairesse dans "son établissement" même si à proprement parlé il était un employé de la municipalité.

Il lâcha sa litanie à propos des prix et des services proposés, l'espiègle Zoyah connaissant l'étuvier savait comment le contrarier, ainsi sans le laisser finir elle déposa la somme sur le comptoir. Ashlaan qui n'avait pas tout suivi ne chercha pas a comprendre à quoi correspondait la somme ni même à payer à sa place, seul la perspective d'un bain en la charmante compagnie de sa brune occupait ses pensées... Lorsque Adémard lui indiqua le vestiaire réservé à la gente masculine il déposa un baiser sur la joue de Zoyah, chipa une serviette, heureux comme un gosse et lui murmura avant de filer... On se retrouve de l'autre coté!

Les vestiaires étaient propres, en meilleur état que l'entrée du bâtiment. Il déposa ses affaires dans une case prévue à cet effet, enroula la serviette autour de sa taille et pris le temps de réfléchir pour trouver quoi raconter à sa compagne lorsqu'elle verrait les cicatrices dans son dos... Vestiges d'une séance de fouet infligée par son frère... En personne... Tandis qu'il repensait à ce moment, inconsciemment il se passa la main dans le dos, laissant ses doigts arpenter les sillons creusés dans sa peau, il sentait encore des picotements, un problème dans sa tête lui avait dit un vieux médecin...
_________________
Zoyah
Le chignon relevé à l’arrière du crâne, un drap de lin noué au dessus du buste et un petit baquet de bois contenant savons, éponges et jus de saponaire, glissé sous le bras. C’est ainsi que la jeune femme pénétra dans la salle des étuves. Un couple se délassait dans un énorme bac à sa droite. Un peu plus loin une mère frottait avec une éponge son bambin qui protestait vigoureusement. A sa gauche quatre petits vieux jouaient aux cartes sur une grande planche de bois mis en travers de l’étuve. A côté, deux jeunes filles lavaient consciencieusement leur chevelure dorée. Des sœurs très certainement.

La brunette ne les regarda pas franchement mais nota subrepticement leur présence. Eux-mêmes lui adressèrent qu’un regard furtif, voir fuyant. Ils n’étaient pas là pour reluquer les autres, ce qui leur aurait valu un renvoi immédiat des Thermes, mais pour se laver ou se détendre. Elle déambule jusqu’à une étuve un peu isolée où Ashlaan l’attend. Un sourire…il a bien choisit l’étuve le coquin…un œil qui se fait inquisiteur guettant le moindre sentiment de gêne…elle n’en trouve aucune trace…la satisfaction se lit sur le visage de la jeune tisserande.

Au lieu de ça, il la fixe droit dans les yeux, maîtrisant certainement son envie de les faire descendre plus bas. Il est face à elle de manière à ce qu’elle ne remarque pas les cicatrices…du moins pas tout de suite, le temps pour lui d’élaborer une parade…d’inventer un nouveau mensonge.
Zoyah venait plusieurs fois par semaine aux étuves. Certains jours, elle se contentait d’une toilette rapide. D’autres, elle prenait le temps d’aller se prélasser dans la piscine. Cela évitait à sa vieille domestique de préparer un bain qui aurait à coup sur meurtri ses vieilles articulations.


Elle s’approcha d’Ashlaan, sourire aux lèvres, ses perles azurines rivées sur son regard émeraude.

Je vois que vous avez réussit à trouver l’entrée de la salle aux étuves, plaisante-elle votre déplorable sens de l’orientation ne vous a pas fait défaut reprit-elle sur un ton ironique en repensant à l’auberge…paroles anodines afin de briser le silence et de donner le ton. Elle était là avant tout pour se relaxer et s’amuser.

Moi d’abord ?...avisant la main que lui tend son compagnon après lui avoir assuré qu’il avait effectivement su trouver son chemin mais qu’il avait dû se faire aider par une jolie baigneuse. La boutade est appuyée d’un clin d’œil afin de ne pas froisser la jeune mairesse.

Elle dépose sur un socle en pierre, son baquet de bois et un deuxième drap en lin. je vous ai pris un savon au lait ...cela vous convient ?

Un soupire de contentement s’échappe de sa personne lorsqu’il lui répond à l’affirmative. Une main glissée dans la sienne, le drap relevé jusqu’à mi-cuisse, elle pénètre doucement dans l’étuve. Une fois son équilibre assuré, elle lâche à regret la main d’Ashlaan.

Tandis qu’il y pose également un pied, elle en profite pour dénouer le pan de toile blanche et la jette négligemment à côté du baquet. Les deux jeunes gens ne s’observent pas tandis qu’ils s’installent confortablement dans l’eau tiède. Un instant de silence, où seul le haut des épaules et la tête émerge du liquide fumant. Les joues rougies par la chaleur de la pièce, la demoiselle fait quelques mouvements des bras afin d’apprécier l’effet de l’eau sur son corps. Le beau brun se détend, un bras posé sur le bord de l’étuve, la tête reposant en arrière et les paupières closes. A quoi songe-t-il ? se demande la tisserande qui ne parvient à défaire ses yeux de lui. Une lueur de malice illumine alors son regard bleuté. Elle se saisit silencieusement de l’éponge dans le baquet et du savon au lait. Zoyah immerge totalement l’éponge afin qu’elle s’imbibe d’eau. Puis, se mordant la lèvre afin de ne pas rire, elle jette le savon juste devant Ashlaan.


Plouf !!

Un beau brun éclaboussé qui ouvre les yeux de surprise et n’a pas le temps de passer sa main sur son visage que….

Paf !

… une éponge mouillée qui lui atterrit en pleine face alors que résonne le rire cristallin de Zoyah.
Ashlaan
La vilaine... Murmure-t-il en essuyant l'eau de ses yeux le sourire aux lèvres... Il plonge sa main dans l'eau à la recherche du savon, une fois celui ci saisi il le lui tend pour qu'elle le remette à sa place et tandis que Zoyah avance sa main il s'en saisi délicatement, et tire la jeune femme vers lui laissant choir de nouveau le savon. Le regard troublé et les joues rouges Zoyah vient se coller contre lui. La douce étreinte de leurs corps nus se ponctue par un baiser langoureux, leurs langues dansent longuement ensemble avant de se quitter à regret. Chacun ouvre les yeux pour découvrir l'autre ivre d'un désir qui restera inassouvi en ces lieux mais qu'importe, le moment est agréable. Une main habile de la brune explore son anatomie tandis que l'autre lui caresse la nuque, ses mains à lui viennent souligner les courbes de sa silhouette, s'attardant à ses hanches puis remontent caressant au passage sa généreuse poitrine. Les souffles se font court tandis que certains regards convergent vers les deux tourtereaux.

Nouvelle étreinte et nouveaux baisers, la main de Zoyah descend peu à peu le long du dos large et musclé d'Ashlaan, ce faisant elle lui murmure avec son air mutin qu'elle à désormais très envie de visiter sa chambre d'auberge, la main se rapproche dangereusement des cicatrices, le contact inévitable risquerait de rompre la magie du moment, Ashlaan saisi le poignet de la douce mairesse et lui murmure de se tourner.

Aimeriez vous un petit massage ma tendre amie?

La jeune femme glousse, ravie de cette proposition puis pivote pour offrir son dos, Ashlaan accompagne ce mouvement en tenant toujours le poignet si fin de la castelroussine.

Posant ses mains sur les épaules de la jeune femme, il commence alors à la masser délicatement, d'abord les épaules, puis la nuque, descendant le long de la colonne vertébrale, laissant courir ses mains dans son dos de façon à la détendre. Ce faisant il lui demande quelle était l'autre raison pour laquelle elle l'avait amené en ce lieu...

_________________
Zoyah
Les mains d’Ashlaan offrent au dos de Zoyah un moment de félicité pendant lequel le contact physique doux et sensuel invite son esprit à s’évader vers un monde immatériel. Songeuse, s’abandonnant à quelques rêveries fantasmatiques qui lui laissent entrevoir le bonheur de s’offrir à cet homme, elle s’appuie simplement contre lui tout en se saisissant mollement des ses mains viriles qu’elle place sur son ventre.

Les yeux mi-clos, la tête reposant lourdement sur le torse puissant de son aimé, elle aperçoit la silhouette trop bien reconnaissable d’Adémar coiffé de sa toque rouge. Certainement que la démonstration d’affection, un brin trop fiévreuse, avait alerté le jeune homme désireux de conserver la bonne réputation de l’établissement. Un sourire se fige sur le visage de Zoyah lorsqu’il fait mine de ramasser quelques draps de lin, négligemment jeté au sol par des baigneurs trop pressés, tout en les guettant du coin de l’œil. Tout en le toisant de son regard semi éteint, légèrement voilé par le désir ardent qui sommeillait au cœur de ses entrailles, elle allongea son bras en arrière afin de caresser la joue de son compagnon. Caresse délicate contrastant avec la vision presque agressive d’un mamelon rosée dévoilé par le mouvement du bras de Zoyah et qui s’érigeait avec insolence.

Inévitablement, l’aréole involontairement provocatrice et recouverte par la main d’Ashlaan qui lui offre ainsi un écrin de chaleur. Le contact la ramène alors à la réalité, celle d’un éclat de rire de la tisserande qui s’enfonce alors un peu dans l’eau afin de dissimuler son buste, celle d’une question posée par Ash et restée sans réponse.


Pourquoi cet endroit ? Reprend-t-elle en un murmure. L’espace pourtant grand et ouvert incitait au silence et au chuchotement afin de ne pas troubler la quiétude des baigneurs.

Parce que c’est celui que je préfère et que c’était l’occasion de voir nu...lui dit-elle avec maliceun peu comme les amuses-bouches avant le festin...enchérit la jeune femme avec une espièglerie très prononcée avant de fondre en éclat de rire. La main sur sa bouche afin d’étouffer la crise, le regard rieur, elle faisait dorénavant face à joli minois.

Je plaisante...se hâta-t-elle de rajouter...mais c’est bien un des endroits que je préfère. Cela dit, c’est surtout un lieu chargé d’histoire….la jeune femme semble se rembrunirtoutes ces cicatricesle visage grimace. A ces paroles, Ashlaan tressaute …"cicatrices ?" répète-il avec une voix chargée d’inquiétude. Le jeune homme se tasse contre la cuve.

Oui…voyez toutes ces fissures, ces murs lézardés…ils n’ont pas toujours été ainsielle le regarde avec perplexité se demandant ce qui avait provoqué pareille réaction chez lui….le voyant alors soupirer de soulagement, elle s’interroge de plus belle mais reprend son court récit…pendant la guerre contre la Touraine, bon nombre de Castelroussins s’étaient réfugiés en ces lieux, il est un peu le symbole de la résistance des Castelroussinssoupire…m’enfin, je n’ai pas connu la guerre…je l’ai vécu de très loin….d’autres vous narreraient certainement bien des anecdotes au sujet des termessourire.

Elle lui conta alors quelques histoires un peu fantasques qu’elle avait glanées ici et là. Des récits à la fois tristes et incertains mais toujours bourrés d’humour afin de le faire sourire…elle ne s’en lassait pas de cet éclatant sourire qui la touchait au cœur à chaque fois que ses perles azurines tombaient sur son visage.

Mais dites-moi….vous venez d’un pays de l’est…il me semble que les Bains Publics font partis des traditions là-bas, non ? ...se rapprochant de nouveau de lui….parlez-moi de votre pays ?....un sourire qui quémande….s’il-vous-plaîtune voix qui se veut enjôleuseracontez-moi…Bude ??...une prononciation hésitante et des mains qui se font caressantes. Une invitation au voyage qu'elle espère irrésistible.

_________________
Ashlaan
Ses grandes mains puissantes parcouraient le corps de la divine brune désormais collée contre lui, s'attardant sur le globe de chair satiné tenu un peu plus tôt pour une tentative vaine de cacher la nudité de la jeune femme. Repensant aux yeux rond du maistre étuvier Ashlaan dévoila son plus beau sourire. Tandis qu'elle lui contait des histoires sur la guerre qui avait ébranlé le village de Châteauroux il se délectait de ce contact charnel mais n'en négligeait pas moins ses récits en les écoutant attentivement. Souvent les notes graves des histoires, enjolivées par le temps et le nombre de conteurs qui les avaient transmises étaient plus ou moins bien noyée sur un fond d'humour, bien qu'au delà de la fable la vision de la réalité de la situation se révélait amère.

Mais dites-moi….vous venez d’un pays de l’est…il me semble que les Bains Publics font partis des traditions là-bas, non ? Parlez-moi de votre pays ? racontez-moi…Bude ??

Les mains de Zoyah allaient et venaient le long de son torse, effleurant parfois la matérialisation de son désir grandissant, lui arrachant immanquablement un profond soupire. Après quelques secondes de réflexions il commença son récit, travestissant la réalité par le mensonge qui lui permettait de cacher la véritable nature de son père, comte d'une province Hongroise et lui, fils d'une noble lignée élevé a Györ dans la plus pure tradition des familles seigneuriales Hongroises.

Et bien... Que dire... Bude est une ville magnifique, un véritable joyau qui rassemble toute la culture Hongroise. Plongeant son regard dans celui de Zoyah... Du temps où j'y vivais la vie y était paisible malgré les incessantes batailles face aux turcs pour reprendre les provinces occupées... La guerre était l'apanage des seigneurs, la petite noblesse elle, celle que l'on peut nommer l'aristocratie profitait des joies de la vie... soupire et regard voilé par une colère froide à l'encontre de ceux qui osaient se croire au dessus du peuple sans pour autant se distinguer par leurs actes... Enfin... le travail ne manquait pas pour mes parents tandis que j'ai profité des charmes de cette civilisation. Tandis qu'il repensait au nombre incalculable de fois où il avait voulu partir aux cotés de son père défendre les frontières, reprendre des territoires conquis alors que son frère se complaisait à fréquenter de simples profiteurs, se constituant une cour d'imbéciles vénales,son sang bouillait.

Marquant une pause devant la mine réjouie de sa partenaire et ne résistant pas a l'envie de goûter à la douceur de ses lèvres afin de calmer sa fureur qui aurait paru bien incompréhensible pour elle qui ne connaissait pas son secret, il l'embrasse, lui remet une mèche de cheveux en place avant de continuer à lui conter les moeurs Hongroises, leur gout particulier pour les bains publics, pour la bonne chair et tant d'autre réjouissances...

Ce n'est pas vraiment mon pays, d'ailleurs après ce qui est arrivé à mes parents je me suis juré de ne jamais y retourner. Et d'après ce que je sais, cette ville n'est plus la même depuis qu'elle a été prise par les turcs... Un silence s'installe, devinant à la lueur de tristesse envahissant les émeraudes du voyageur qu'il venait de livrer une part de la pénombre qui l'habitait, la mairesse se presse contre lui dans une étreinte amoureuse, tout en plantant son regard dans le sien...
_________________
Zoyah
Ashlaan venait se de livrer une partie de son histoire personnelle, plongeant inévitablement dans l’évocation de quelques douloureux souvenirs. Son ombre sembla alors évincer la lumière étincelante de son regard. Le corps nu de la jeune femme était pressé contre le sien, l’étreignant fortement comme pour se faire pardonner de l’avoir mis une nouvelle fois fasse à un passé qu’il avait peine à évoquer. Lors de ce contact quasi intime de deux corps qui manifestent le désir de ne faire plus qu’un, la jeune tisserande réalisa que malgré les lourds secrets qui entourait le jeune homme, en dépit des choses qu’il semblait fuir ou celle qu’il avait pu faire, elle l’aimait déjà de tout son corps, de tout son cœur et de tout son être. D’un amour si fort qu’il semblait faire passer les premiers pour de simples béguins vite oubliés.

Zoyah cherchait une manière plus ou moins cocasse de détourner la conversation. Quelques caresses lui furent offertes afin de lui rendre le sourire. Et tandis que ses mains glissaient le long de ses flancs, le regard de la tisserande tomba sur le petit baquet de bois et sur le savon qui avait été déposé à ses côtés. Elle se décolla de son compagnon et flotta jusqu’à eux avant de s’en emparer avec énergie. Elle brandissait l’éponge et le savon dans une main, le baquet dans l’autre.

Approchez-vous ...lui ordonna-t-elle sur un ton faussement autoritaire.

Le trouvant bien trop hésitant à son goût, elle manifesta quelques signes d’impatience et rajoutaAllez-donc ! Venez, nous sommes dans des bains pour nous détendre, soit, mais également pour nous laver et pas pour nous épancher murmura-t-elle tout en ponctuant sa phrase d’un clin d’œil complice.

Adémard nous surveille…je ne voudrais pas avoir un blâme pour comportement obscène dans un lieu que j’affectionne tantsourire qui se veut convainquant.

Ashlaan dont le corps entier semblait s’être raidis à l’idée qu’elle aperçoive les cicatrices s’approcha d’elle et lui murmura à l’oreille qu’il ne voyait pas de quel comportement obscène elle parlait tout en plongeant son visage au creux du cou gracile de la mairesse. Voyant que sa tentative de diversion était vouée à l’échec, il attrapa alors l’éponge et gratifia Zoyah d’un « honneur aux dames ».

Non pas…renchérit la tisserande dont le comportement un tantinet suspect de son cher et tendre avait piqué la curiosité. Elle lui déroba rapidement l’éponge et l’immergea dans l’eau afin qu’elle s’imbibe.
Pas de fausses politesses entre-nous, je vous en prie…d’une voix presque suppliante tout en frottant l’éponge contre le savon afin de lui montrer qu’elle était bien décidée.

Ashlaan protesta gentiment, prétextant qu’il n’était plus un enfant, qu’il pouvait très bien se savonner tout seul et que si elle s’attelait à cette tâche, elle faudrait qu’elle le fasse de la tête au pied. Il ponctua sa phrase d’un sourire narquois, s’imaginant surement que cela suffirait à décourager la demoiselle. Que cela provoquerait chez elle une gêne suffisamment importante pour qu’elle renonce.

La tisserande se contenta d’hausser les épaules et lui répliqua d’une voix neutreJ’ai bien remarqué que vous n’étiez plus un enfant…regard appuyémais ce que j’entends, ça m’a tout l’air d’être un caprice d’enfant. Allez, cessez donc ces manières…

L’objet devenu mousseux, elle se hâta de l’appliquer sur le buste d’Ash en mouvements circulaires. Elle lui demanda de se redresser de manière à ce qu’il soit dissimulé dans l’eau jusqu’à la taille. Zoyah happa quelques regards étranges braqués sur Ashlaan et plus précisément sur son dos. M’enfin…qu’est-ce qu’ils ont à nous regarder ceux-làs’étonna-t-elle à voix haute. Le jeune « magyar » tourne la tête et leur jette un regard lourd de signification, un de ceux qui disent « Regarde ailleurs ou je te fais la tête au carré ».

On dirait qu’il regarde votre dosZoyah se pencha sur le côté afin de mieux voir ce qui attirait les regards d’autruivous avez une sorte de tatouage dans le dos ? l’interrogea-t-elle en tentant d’apercevoir ce qu’elle n’imaginait même pas.

_________________
Flashback, incarné par Ashlaan
[8 ans plus tot...Flashback...]

Nooooooon maître... Pas çaaaaaaa!

Une gifle claque et la joue de la jeune soubrette rougit immédiatement.

Ferme là ou je te coupe la langue et jte la fait avaler!

L'homme prend une cordelette encore enroulée, une lueur de sadisme dans le regard puis la passe contre le corps nue de la jeune femme qui tremble de peur. Il prend un malin plaisir à effleurer la peau douce de la superbe jeune femme aux formes généreuses avec l'objet qui servira à lui lier les mains, le contact du lin tressé rêche révulse la pauvre soubrette qui n'ose désormais plus esquisser un geste ni crier de peur.

Tu vois que tu peux être une bonne servante... Ce n'était pas compliqué... L'homme attache le poignet droit de la jeune femme puis balance la cordelette par dessus une poutre. Il l'enroule plusieurs fois autour de la poutre tandis que des larmes coulent sur le visage de la soubrette. Enfin, toujours silencieux il tend la cordelette et attache le second poignet de la jeune femme qui se retrouve les bras tendus, sur la pointe des pieds, offerte à son bourreau...

L'homme congédie les deux gardes postés à la porte, sa protection personnelle, l'élite des soldats Moraves , deux montagnes de muscles asservis depuis leur plus jeune age pour une fidélité à toute épreuve envers leur maitre. Les gardes partis, l'homme se sert un verre, observant sa future proie, ravi de constater qu'elle était morte de peur.

Veux-tu boire quelque chose avant que je m'occupe de toi? La jeune femme le regard vide ne prête même pas attention à ses mots, maintenue en léthargie par la peur de l'inévitable. Et bien soit! Tant pis pour toi!

L'homme se dirige vers l'âtre où une flambée réchauffait toute la pièce lugubre, la salle de torture du château réservée en théorie à l'interrogation des prisonniers de guerre. Il se saisit d'un tison dont l'extrémité forme un symbole à la façon de ceux utilisés pour le bétail. Voyant la teinte orangée de l'ustensile la soubrette sort de sa léthargie, tente de se débattre et se met à hurler. L'homme rit en ajoutant...

Cri autant que tu veux, personne ne viendra plus nous déranger maintenant.

Il approche son visage de celui de la jeune femme qui sanglote, dépose un baiser sur ses lèvres puis recule tandis qu'il lui enfonce le tison contre sa chair au niveau de l'aine. Durant ces quelques secondes qui parurent interminables à la pauvre soubrette l'homme souriait, se délectant du spectacle de la jeune femme qui hurlait et secouait la tête en tous sens. A contre cœur il met fin au supplice et jette le tison. La jeune femme gémit, quasi inconsciente les jambes fléchies, ne tenant debout que par l'action de la cordelette. L'homme passe alors un linge humide sur la brulure, mélange de chair et de sang noirci pour admirer son œuvre, un A parfait dans un cercle, son symbole, lui le futur héritier du trône de la Moravie, Aleksander.

Il profite de l'évanouissement de la jeune femme pour noter scrupuleusement dans son carnet toute les informations quant à sa nouvelle victime, comment il l'a fait embaucher au château a son service personnel, comment il l'a séduite puis comment il l'a amené ici et marqué au fer rouge. Méthodique, cela faisait partie de sa folie, la traque était tout aussi importante que la mise à mort, simplement de par son statut cela n'était pas aussi difficile qu'il l'aimerait. Aucune femme censé ne lui résistait, il songeait déjà à se tourner vers des nobliotes plutôt que des soubrettes ou des pauvres mais les disparitions de gens de bonnes familles éveilleraient les soupçons et ça il ne pouvait pas encore se le permettre... Bientôt il prendrait la place de son père, alors commencera son règne dans tous les sens du terme.

Passant des sels sous le nez de la jeune femme il la laissa s'éveiller, gémissante elle souffrait atrocement, il se déshabilla alors et commença à la violer. La pauvre n'avait même plus la force de crier, elle était comme un corps sans âme, un mannequin de cire, une poupée de chiffon. Tandis qu'il la labourait, derrière lui, la poignée de la porte bougea imperceptiblement, la porte s'entrebâilla et, alors qu'il arrivait au bout de son plaisir une main vint se poser sur son épaule droite. Surpris il tourne la tête tandis qu'un bras surgit à gauche et que la dague s'abat sur sa poitrine, là où se situe son cœur. le râle devient cri de douleur, les yeux toujours plantés dans le regard de son assassin Aleksander ne peut que murmurer Ashlaan! avant de s'effondrer. Repoussant le corps de son frère d'un coup de botte Ashlaan se précipite pour libérer la pauvre femme, il détache ses poignet et la retiens dans sa chute. La soubrettte est épuisée, il la couvre de son mantel et l'allonge devant l'âtre en lui caressant les cheveux et lui murmurant des mots de réconfort. Tandis qu'il tente de la rassurer il repense à toute ces femmes qui avaient du subir le même sort pendant que lui refusait de croire à la triste réalité, son frère était malade, un fou avec le pouvoir d'un prince...Tout ça était fini, il avait ouvert les yeux, espionné les faits et geste de son frère pendant plusieurs mois avant de conclure qu'il ne pouvait plus le laisser en vie, que la seule solution serait de le tuer. Aujourd'hui c'était chose faite et il n'en éprouvait pas de tristesse, simplement le remord de ne pas avoir agi plus tôt.

Un bruit se fait entendre derrière lui, les deux gardes débarquent en trombe, le premier assène un coup de pied à Ashlaan encore accroupi au chevet de la jeune femme le projetant contre la pierre froide et humide des murs de la salle de torture. Le second quant à lui se saisi du carnet d'Aleksander et le fourre sous sa chemise. Ashlaan tente de se relever mais un poing vient le frapper durement, il s'effondre et tombe inconscient...
Ashlaan
On dirait qu’il regarde votre dos…Vous avez une sorte de tatouage dans le dos ?

Ashlaan soupire... Ce n'est pas exactement un tatouage... Juste le souvenir d'une mésaventure. Il caresse la joue de la vilaine curieuse avant de se tourner pour la laisser voir ce qu'il aurait bien voulu effacer à jamais.

Il devine au gémissement de surprise de la jeune femme qu'elle pèse le poids de telles cicatrices et compatis. Son dos en est couvert, vestiges d'une séance de fouet qui aurait pu lui être fatale, la punition infligée pour avoir attenté à la vie de son frère. Le silence s'installe tandis que la main hésitante de la jeune femme se pose sur le dos musclé strié de marques, elle l'effleure d'abord, pensant sans doute à tort que c'est encore douloureux puis pose ses paumes à plat le massant doucement en lui murmurant à l'oreille je suis désolée...

Ashlaan se rassoit, immergeant à nouveau les tristes souvenirs de son passé puis refait face à Zoyah, des larmes dans les yeux. Il vient écraser du pouce une larme qui courre sur le visage de la jolie brune, elle lui murmure à nouveau qu'elle est désolée tandis qu'il pose son index sur sa bouche.

Ne le soyez pas, c'est une partie de ma vie et ça fait bien longtemps que je l'ai accepté. Je... Je ne voulais pas vous imposer cela...


Leurs lèvres se joignent dans un long baiser, les mots paraissant bien futiles dans cette situation. Un long silence ponctue leur étreinte, leur désir douché par l'émotion, la jeune femme s'installe de nouveau contre lui. Après de longues minutes elle ose enfin à demie mot lui demander d'où viennent ces cicatrices, il lui raconte alors qu'au cours de son voyage, en traversant la Pologne il avait été arrêté, accusé à tort d'avoir volé le destrier d'un noble local et qu'il avait subit une séance de torture avant que le vrai voleur soit appréhendé...

Ne parvenant plus à retrouver sa bonne humeur, harcelé par les souvenirs il ferma les yeux, ses bras enserrant la taille de Zoyah qui reposait contre lui.

_________________
Zoyah
Misère…qu’avait-elle encore fait. C’eut été normal de chercher à connaître celui qu’on aime passionnément. Et vu qu’il ne se livrait pas de sa propre initiative, il fallait bien qu’elle le questionne. Mais force est d’avouer qu’à chaque fois, il lui dévoilait des faits tragiques de sa vie allant de la mort présumée de ses parents à cette séance de torture, et ainsi, s’assombrissait un peu plus.

Soigneusement calée contre lui, le regard dans le vague, elle songeait à toutes les épreuves qu’il avait dû endurer et …combien les petits tracas qu’elle avait pu rencontrer lui semblaient bien dérisoires. Zoyah était venu là afin qu’ils se relaxent et s’amusent ensemble et au lieu de ça…une légère grimace déforme son minois.


Elle dépose un baiser sur le torse presqu’imberbe du jeune homme, puis se redresse sur ses genoux. La brunette entreprend alors de faire mousser l’éponge naturelle afin de procéder à ses ablutionson ne va pas y passer la journéesur un ton qui se veut faussement joyeux…la joie n’est qu’apparente, elle se morfond intérieurement de l’avoir harcelé de questions et de l’avoir forcé à lui révéler les pans les plus sombres de sa vie. Il lui sourit mais elle lit dans son regard toute la tristesse qui l’a envahie.

Vite, vite…une idée distrayante afin qu’il oublie ses meurtrissures ; Rhaaaaa et toujours ses regards braqués sur lui. Zoyah rage intérieurement. Elle leur jette alors un regard sans équivoque. Un claquement de doigtAdémard !

Ashlaan sursaute et fronce les sourcils. Il s’approche doucement d’elle…
que se passe-t-il ? ...les regards, il en a cure et n’y prête même plus attention.

Adémard s’approche et s’enquière de la jeune femme
besoin de draps secs, de savons ? sur un ton obséquieux.

Non pas ! Mais allez donc sermonner ces importuns !les indiquant d’un geste du menton.

Le maistre étuvier se retourne et aperçoit quelques baigneurs les observant presque effrontément. Il s’incline et se dirige vers le petit groupe de curieux afin de leur donner un avertissement.

Sourire en coin du beau magyar qui lui murmure avec humour
Vilaine rapporteuse….

Profitant qu’Ashlaan soit enfin sortis de sa pénombre, elle lui tend l’éponge et tout en le narguant du regardsi vous ne souhaitez pas être lavé …moi, je n’ai rien contrerougissement des joues et petit sourire fébrile. Qu’elle fabuleuse idée que de lui proposer de jouer à la poupée avec sa propre personne… ben voyons
_________________
Adémard, incarné par Zoyah


Pffiouuu…que les femmes étaient exigeantes et capricieuses songea Adémard lorsque la mairesse, d’un claquement de doigts, lui manda expressément de venir.

Fichu bourgeoise maugréa-t-il tout en prenant avec lui quelques draps et un savonça n’a pas une goutte de sang bleu dans les veines et ça se comporte comme une grande dame.

Adémar n’aimait point les femmes…il les trouvait toutes vénales, insignifiantes et bonnes qu’à enfanter. Heureusement, celle-là avait une carte maitresse pour amadouer le maitre étuvier…un compagnon beau comme un adonis des Carpates.

Dès qu’il l’avait vu, Adémard avait déployé tout son savoir faire en matière d’hospitalité. Sourire immaculé, regard étincelant et démarche dansante. Et ce n’est pas la paire de mamelles de la mairesse, que lui jugeait disgracieuse comme tout attribut féminin d’ailleurs, qui l’avait obnubilée mais plutôt le bellâtre brun profitant allégrement des appâts de cette fichue bonne femme. Grrrrr…son sang n’avait fait qu’un tour. Il avait, dès lors, continué de les observer du coin de l’œil. Au moindre comportement obscène, elle se prendrait un avertissement la mairesse.

Alors qu’elle l’appelait, il se précipita avec son air coincé de presque tous les jours, légèrement piqué de voir qu’il ne parvenait pas à capter l’intention du bel étranger. Car il n’état pas Berrichon…il était bien trop distingué pour ça. Et puis cette fichue bougresse avait le don d’attirer l’attention de nobles, parfois hautement titré. Le dernier en date n’était-il pas duc…ou quelque chose comme ça ? Un prince étranger des pays de l’Est a n’en pas douter. Il suffisait de voir ses vêtures si caractéristiques de ces pays là. Oh...ce n’était que de légers détails que peu de personne remarquaient. Mais lui, avait l’œil, surtout quand il s’agissait d’un si beau jeune homme. Il avait aussi remarqué une très légère pointe d’accent...presque imperceptible.

Il se pencha alors sur Zoyah, détournant son regard vers lui.

Besoin de draps secs, de savons ?

Tandis qu’elle lui faisait part de son mécontentement, il gardait ses yeux verts gris braqués sur lui.
Aux dires de la mairesse, il se retourne et constate avec agacement qu’un groupe de personne observe les deux jeunes gens. Il lui aurait bien dit... « Mââââdââââmmmee…cachez donc vos pis de vache laitière et ils ne vous regarderont plus »…mais il s’aperçut que c’était le bel étranger qui subissait les agressions visuelles. Groumph…voilà une occasion rêvée de lui plaire…il s’incline avec révérence, le fixant toujours du regard et s’empresse d’aller sermonner le groupe. Ce faisant, il se retourne et constate avec horreur, les affreuses mutilations qui strient le dos musclé d’Ashlaan.
Ashlaan
si vous ne souhaitez pas être lavé …moi, je n’ai rien contre…

Chassant les mauvaises pensées qui l'avaient envahi quelques minutes auparavant il prit l'éponge tendue, lui ordonna de se retourner sur un ton faussement autoritaire et commença à la savonner. Il eût alors tout le loisir de découvrir le magnifique corps de la divine brune, encore une fois il sentait le désir le submerger.

A nouveau les regards convergeaient dans leur direction tandis que Zoyah laissait échapper un soupire de satisfaction, Adémard veillait au grain et n'avait pas particulièrement l'air d'apprécier la jeune femme, Ashlaan se pressa donc à contrecœur et quand il eût terminé il proposa à la jeune femme d'aller profiter de la piscine. La jeune femme acquiesça et demanda au passage ses impressions sur cet endroit. Ashlaan répondit qu'il aurait préféré être seul avec elle, dans un bon bain mais qu'il attendrait de profiter de la piscine avant de se prononcer.

- C'est vrai que moyennant quelques deniers nous pouvons profiter d'un bon bain, seuls à mon auberge, il faudra y penser dans un avenir proche.

Sourire carnassier et franc éclat de rire des deux amoureux, Ashlaan se redresse et attrape une serviette qu'il noue autour de sa taille sous le regard très indiscret d'Adémard qui décidément semble bien original. Il prend ensuite la seconde serviette et la déplie pour cacher la nudité de sa compagne qui se lève à son tour et s'emmitoufle. Ils quittent à regret l'étuve, désormais propres pour arpenter les couloirs des thermes castleroussins et se rapprocher des clapotis de la grande piscine. Encore ces lézardes sur les murs, tout le bâtiment semblait prêt de s'écrouler et pourtant il tenait bon, une grande leçon sur les apparences et l'importance que l'on y accorde, à tort ou à raison...

Enfin sa brune pénètre dans la grande salle, une vingtaine de personnes barbotent déjà dans une eau claire et légèrement fumante. Pas le temps de dire ouf que la jeune femme jette sa serviette et plonge... il attends là quelques secondes, enfin une tête brune sort de l'eau, ses mains sur le front elle plaque son épaisse chevelure en arrière, reprend sa respiration et sourit. Le cœur d'Ashlaan fait des bonds, elle est si belle à cet instant qu'il croirait observer une sirène, avant même qu'elle ne le nargue ou se moque de lui resté stoïque au bord de l'eau il laisse tomber la serviette à son tour, se délectant au passage du regard gourmand de la divine brune et plonge après quelques secondes. Quelques brasses dans cette eau tiède lui firent le plus grand bien, arrivé à hauteur de Zoyah il fait surface et enroule ses bras autour de la taille de la jeune femme.

- Et bien... L'eau est parfaite, la compagnie aussi, cet endroit à quelque chose de divin. Tandis que des paires d'yeux se braquent sur eux et que les petites vieilles y vont de leur commérages dans un coin du bassin Ashlaan dépose un baiser sur les lèvres de Zoyah et ajoute. Merci de m'avoir amené ici, c'était une très bonne idée.
_________________
Adémard, incarné par Zoyah



Adémard les observa s’éloigner avec dépit. S’il les avait suivit jusque dans la salle des « Grandes Eaux », il aurait paru suspect. Déjà que l’Adonis des Carpates le regardait avec méfiance. Il continua alors de vaquer à ses tâches habituelles. A savoir, accueillir la clientèle, les servir et sermonner ceux qui ne se tenaient pas « bien ». Il avait dû blâmer plus d’une fois des couples s’adonnant à des activités lubriques, en dépits des règles de bienséance qui régnaient ici. Il se doutait bien que certains, sous prétexte de se savonner, se tripotaient honteusement sous l’eau. Suffisait de voir leurs pupilles dilatées et le sourire épanoui, voir complètement niais qu’ils affichaient alors. Enfin, il fallait savoir fermer l’œil parfois, sinon, adieu pourboire. Et puis, s’il voulait continuer ses petites magouilles discrètement, il fallait mieux ne pas trop faire parler de lui. Des exclusions à répétitions auraient, à coup sûr, attiré l’attention de la Prévôté.

Adémard était le propriétaire d’un club pour messires, surnommé « La Cave ». En fait, il avait acquis une ancienne taverne dont la cave faisait anciennement office de maison de passe. Il vivait à l’endroit même de la taverne qui ressemblait alors à n’importe quelle maison de la ruelle. Pour accéder à la soi-disant cave, il fallait montrer patte blanche à une porte dérobée dans l’arrière-cour. Ainsi, à moins d’avoir été invité par Adémard, personne ne rentrait. Il recrutait serveurs musclés et musiciens au visage poupon dans les bains. Ils étaient nus et Adémard avait tout le loisir de les observer comme un maquignon détaillerait un canasson. Ses proies étaient les pauvres à qui il offrait une entrée gratuite dans les Bains afin de mieux les reluquer.

Ainsi, en apercevant Ashlaan, il n’avait pas eut idée d’en faire un des serviteurs de sa cave dont le seul but était de divertir la clientèle mais justement de devenir un client. Et il s’en serait occupé personnellement.

Sur un mur de « La Cave », derrière la piste de danse, trônait fièrement – comment pourrait-il en être autrement- le portrait d’Horvy. Et oui, Adémard était fou des petits gros. Il ferait n’importe quoi pour mettre le prévôt dans son lit mais c’eût été bien trop dangereux. De plus, il le savait marier et récemment père de jumeaux…humpf…comment cela pouvait-il être possible. Son idole à lui serait alors semblable au communs des mortels…pffff.

Pourtant, afficher autant d’amour pour la saucisse, le saucisson et tout autre objet contendant devait forcément cacher quelque chose. Même qu’une fois, suite à une enquête que le Prévôt menait sur la disparition de charcuterie au palais ducal, il avait surpris une conversation entre messire Vischius, Ysaoth…il ne savait plus, ils étaient aussi grossier l’un que l’autre de toute manière… et une bande de harpies. Apparemment, ils faisaient des commentaires désobligeant sur ce cher Horvy. Il avait de suite tendu l’oreille et ce qu’il avait entendu, ne lui avait pas déplu du tout : « Tout’ façon ! Horvy ! Ses saucissons y doit s’les enfiler dans l’c** ! ». Il nourrissait depuis une affection particulière pour l’ancien diacre de SA.


Des bruits de pas l’enjoignirent à retourner au hall d’accueil…des nouveaux clients certainement.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)