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Chapelle St Ethic... tic ..tiques...

Stefanovkalachnikov


Il était fatigué…Oui, fatigué, c’était le mot…Les réactions des autres habitants par rapport à ses propos trop virulents l’avaient rassuré, mais épuisé également…Il savait pourtant qu’il s’exposait à tous les coups en faisant une « sortie » telle que la sienne, mais il le fallait…Il n’en tirait absolument rien, même pas de vengeance personnelle comme d’aucuns le prétendaient, si ce n’était de la fatigue, de la lassitude, et du dégoût pour la ville et ses habitants…

Avec Kerd, ils avaient décidé de se rendre à l’église, afin de se recueillir un peu en ces temps troublés…Elle était partie devant, lui finissant d’écrire ses notes…Il la rejoignit finalement, près d’une heure plus tard…L’église lui apparu au sortir d’une rue, et il resta quelques instants à la contempler, luisante sous la lune…Il ferma les yeux un court instant, et se remit en marche vers le lieu de culte…

Dès l’entrée, des souvenirs rejaillirent en lui…Souvenirs de leur baptême, souvenirs heureux…Un sourire douloureux apparu sur ses lèvres, et il se glissa le long des rangées de banc…Kerd était là, agenouillée et visiblement en train de se recueillir…Il s’agenouilla donc à son coté, et lui prit la main avec douceur…Ils restèrent de longues heures sans bouger, priant le Très haut…

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Kerdwin


Elle ne lui avait rien dit… juste serré la main comme le jour de leur baptême, pression même plus forte qu’en ce jour heureux qui les avait fait rejoindre la grande famille aristotélicienne…

Main dans la main ils étaient restés là sans voir le temps passer… chacun dans leur prière…
Puis elle s’était tournée vers lui… son regard balayant le visage de l’homme qu’elle chérissait... d’une voix douce et basse elle l’avait essayé de le rassurer…


Je vous aime Messire et rien ne pourra jamais nous séparer, n’allons nous pas nous marier pour le meilleur et pour le pire… Aristote nous aidera à supporter les épreuves douloureuses… celle-ci et bien d’autres et je suis sûre qu’il nous donnera de grandes joies aussi… il nous guidera sur le meilleur chemin…

Rentrons maintenant, notre fille nous attend et nous devons libérer la nourrice… Il se fait tard…

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Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Kerdwin


[Le lendemain soir]

Kachalot… ses propos de la halle n’allaient sûrement pas calmer les esprits…

Quand il se trouva face à Stefanov en taverne, il ne put s’empêcher de lui faire des remarques… remarques blessantes, erronées…
Tant et si bien que les deux hommes finirent par se défier en duel…


Un défit en lice… à l’épée… ils se battraient le lendemain matin, à 10 heures…
Kerd était bouleversée, blême, les larmes aux yeux, elle quitta précipitamment le Repère du Fauve où Jamie et Stef s’expliquaient tranquillement … les autres ayant tous déserté l’endroit vu l’ambiance régnante…

En courant elle se précipita vers la chapelle… Elle pénétra dans la petite église et s’agenouilla au premier banc…
Laissant couler les larmes qu’elle retenait, elle joignit les mains…

Prier… pour qu’Aristote dans sa grande mansuétude protège l’homme qu’elle aimait tant… cet homme droit et franc, le verbe haut, certes, il le regrettait lui-même, cette fois encore… elle aussi était un peu comme ça… Elle ne mâchait pas ses mots avant de les dire… Ils avaient sûrement tort d’agir ainsi mais leur tempérament impétueux était connu…

Prier pour que rien n’arrive à son Messire … mais aussi pour Kachalot, futur père de famille…


Oh Aristote , je t’en supplie protège sa vie, fais en sorte que rien de terrible ne lui arrive… personne n’a le droit de me l’arracher… je n’y survivrais pas… Ne le rappelle pas à toi… Je t’en supplie !
Et qu’il en soit de même pour Kachalot, ce futur père de famille…
Pauvre Wedy… elle n’a pas besoin de ça dans son état, mais les hommes sont des guerriers avant tout, ils en oublient même leur famille… pour l’honneur...


A genoux, elle continua à se recueillir en silence… le sang semblait se figer dans ses veines… la tête lui tournait… elle ne se sentait vraiment pas bien et fut obligée de s’asseoir…

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Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Kachalot


Kachalot entra dans la chapelle au retour de taverne, excédé, fatigué, las de toutes ces querelles stériles, et des provocateurs qui les lançaient.

Les choses avainent si mal tourné qu'elles avaient fini en duel!!

C'est vrai qu'il nétait pas homme à mâcher ses mots et certaines attaques entendues, ainsi que certains comportement de dédain, l'avaient vraiment mis hors de lui!! Mais, Macadiou, de là à aller jusqu'à le défier en duel, il n'était pas homme à ne pas relever le gant, dût il y laisser sa vie. Mais, par le diable! Son opposant, Stefanovkalachnikov, devait être un sacré combattant, même si lui est un excellent tireur d'escrime!

C'est ainsi, perdu dans ses pensées, qu'il se tourna vers l'autel et commença à prier, agenouillé à même la pierre :


Seigneur, Maitre de toutes les choses et les êtres, Aristote et Christos nos prophètes, Saint Ethic, Saint Patron de cette ville que j'aime tant, priez pour moi, humble pécheur, dans les difficiles heures à venir et soutenez mon bras pendant le duel. Protégez la femme que j'aime et l'enfant q'elle porte. Protégez également mon opposant et sa famille. Faites que mon bras ne faillisse et que duel stupide ne finisse pas en un drame, car je ne veux aucunement le tuer. Soutenez aussi son bras, et que s'il me touche ce ne soit que parceque je le mériterai, et j'accepterai ce châtiment, sans pour autant m'occire. Priez aussi pour cette belle cité et pour que ces querelles cessent et revienne la paix à tous ses habitants.

Il se mit ensuite à réciter le crédo, symbole de sa foi:

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

Je crois en ton action et en ta force ;
Je te demande pardon pour avoir pécher ;
Je te demande de nous montrer se que l’on ne peut voir ;
Donne nous la force de combattre l’invisible ;


Finalement il se releva, se signa et sortit de la chapelle.


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Aldoncine


Aldoncine, rentrant chez elle, avait aperçu une silhouette se dirigeant à grands pas vers la chapelle, celle de sa chère maîtresse qui semblait en proie à une grande agitation. Fronçant les sourcils, la jeune femme la suivit. Lorsqu'elle parvint à la porte de la chapelle, quelqu'un en sortait : Kachalot. Il ne la vit même pas, plongé qu'il était dans des pensées visiblement peu joyeuses. Elle comprit alors le sens des conversations qu'elle avait entendues dans les rues : c'étaient Stefanov et Kachalot qui allaient se battre le lendemain, en duel, à l'épée.
Elle se glissa dans le saint édifice plongé dans l'obscurité, s'approcha en silence de la forme assise sur un banc et s'assit à ses côtés. Elle ne prononça pas un mot, mais ses prières ferventes devaient résonner bien fort aux oreilles d'Aristote, si celui-ci n'était pas encore couché...

Très cher Aristote, très cher Tout-Puissant,
Vous savez combien les hommes sont faibles et imparfaits, c'est votre œuvre, vous la connaissez. Vous savez aussi à quel point ils peuvent être inconséquents, ne pas mesurer leurs paroles et leurs actes... Pardonnez-leur leurs erreurs, et épargnez leurs vies.

Elle hésita un instant, puis ajouta dans sa tête, en se demandant si c'était très aristotélicien :

Et si c'est possible, accordez la victoire à Stef...

Sa prière terminée, elle se leva, effleura l'épaule de Kerd pour lui témoigner sa compassion, et sortit de la chapelle en méditant sur la folie des hommes.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Kachalot


Le départ était imminent, et il ne savait que trop où ce départ le conduisait, vers une nouvelle guerre, de nouveaux combats, des morts s'entassant sur d'autres morts déja vieux, du sang sur un autre sang, séché par le temps, cendre et poussière retournant à son état...

Il ne voulait pas partir sans s'être recueilli quelques minutes dans la petite chapelle qu'il affectionait.

Une fois tout fin prêt, il mit pied à terre devant la porte et entra dans la chapelle sombre et fraîche dans la moiteur tiède de l'été.

Il s'agenouilla difficilement sur la pierre nue et se mit à prier, les yeux rivés sur l'autel:


Seigneur, mon Dieu, bénissez ce village, mon village, et tous ses habitants, bénisséz aussi le peuple de cette belle Normandie, mon pays, aux heures graves où son futur se joue sur l'échiquier des nations. Bénisséz aussi ma famille et protégez la de votre bras aimant. Bénissez enfin ce soldat, qui laisse les liens en arriere pour s'en aller faire son devoir.

Amen!


Finalenment, une fois encore, une fois de plus, le crédo lui semblait la meilleure prière pour réconforter son âme en ses moments de doute, et confirmer sa foi:

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

Je crois en ton action et en ta force ;
Je te demande pardon pour avoir pécher ;
Je te demande de nous montrer se que l’on ne peut voir ;
Donne nous la force de combattre l’invisible.

Amen!


Il se remit alors debout et sortit de l'enceinte sacrée...

Combien de temps tarderait il à revoir ce clocher, ce village? Nul ne le savait, et lui moins que personne...

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Anseis
[Visite Matinale]

La porte grinça, stoppant Anseis dans son geste. En silence, il observa l'intérieur de la chapelle par l'entrebâillement, avant de constater avec soulagement qu'il était seul et n'avait apparemment dérangé personne. Une grimace se forma sur son visage lorsqu'il se rendit compte de la naïveté de sa crainte. Le grincement suffisait à confirmer que la chapelle n'avait eu de visiteurs depuis bien des jours, voir des semaines.

Il finit donc d'ouvrir la porte pour pouvoir pénétrer dans les lieux saints. Le claquement sec que fit cette dernière lorsqu'elle se ferma derrière lui, ainsi que l'écho qui en résulta le firent d'abord sursauter puis rester immobile, tête baissée de honte de troubler ainsi ce sanctuaire silencieux.

Une minute, puis une autre passèrent avant qu'il ne se décidât à s'avancer vers le bénitier pour laisser ses doigts effleurer l'eau sainte et se signer. D'un pas plus sûr il se dirigea vers les statues. Ce qui l'avait amené à rejoindre les lieux au petit matin n'était rhétorique aussi se contenta-t-il d'une génuflexion suivie d'un signe de croix devant la statue d'Aristote. Quelques pas suffirent à le rapprocher du Christos de bois qui penchait sa tête vers lui, du haut de sa croix. Anseis s'agenouilla, baissant de nouveau la tête, puis joignit les mains.

Plusieurs mois de mutisme l'avaient habitué à prier sans parler ni même murmurer et le lieutenant laissa donc le silence de nouveau prendre possession des lieux saints. Gardant la tête baissée, récitant son credo, il tenta vainement de trouver réponse à des questions qu'il n'arrivait vraiment à formuler.


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...
Aldoncine


Incapable de retrouver le sommeil après un rêve étrange, peuplé de créatures lunaires et d'hommes à tête de poisson, la jeune femme s'était levée de bon matin et, sortie de chez elle, avait erré un long moment dans les rues désertes du village. Ce n'est qu'en levant les yeux vers le ciel qui s'éclaircissait doucement que son regard se posa sur la chapelle Saint-Ethic. Se demandant comment elle avait pu délaisser si longtemps ce lieu qui d'ordinaire apaisait ses inquiétudes, elle se hâta de grimper la falaise jusqu'à l'édifice. Même Sinbad, qui occupait depuis plusieurs mois la sacristie, ne semblait plus y mettre les pieds.

Ne songeant pas qu'aucun Honfleurais pût s'être levé si tôt pour aller prier, elle poussa sans précaution la lourde porte de bois et pénétra dans l'atmosphère calme et fraîche à laquelle elle s'attendait. Mais ce à quoi elle ne s'attendait pas du tout, c'était une silhouette, au premier rang des bancs de bois, penchée dans une attitude de prière. Stupéfaite, elle tenta de retenir la porte avant que celle-ci ne retombe, mais peine perdue, un grand vacarme fit résonner la grande voûte. La silhouette voûtée se redressa brusquement et se retourna. Elle fut à la fois soulagée et anxieuse de reconnaître le lieutenant Anseis. N'osant plus bouger, elle tenta de disparaître, puis voyant l'inanité de ses efforts, dit d'une petite voix :

Pardonnez-moi encore une fois de troubler votre solitude. Je crains d'en faire une habitude, bien involontaire pourtant...

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Anseis

Anseis laissa la goutte de sueur qui s'était formée au niveau de sa tempe couler le long de son visage sans l'essuyer.

L'instinct l'avait emporté sur la raison du fait de la surprise et, bien qu'il eût maintenant reconnu la voix d'Aldoncine, il dut se forcer à respirer lentement pour abandonner sa position défensive en se redressant puis laisser sa main quitter la garde de son arme.

Réalisant au même moment le sacrilège qu'il avait commis en pénétrant ainsi armé dans la chapelle, il se dirigea d'un pas lent vers la jeune femme qui était restée immobile près de la grande porte. Les paroles d'Aldoncine avaient été si doucement prononcées qu'il les avait à peine entendu. Mais il semblait que la jeune femme s'excusait de le déranger une nouvelle fois … une nouvelle fois ?

Le regard de la jeune femme était sans doute dirigé vers lui. La honte le retenait de le vérifier ni même de s'adresser à elle. Il nota cependant du coin de l'œil son sursaut de surprise lorsqu'il passa près d'elle sans mot dire, puis décrocha la ceinture qui soutenait gaine et épée pour déposer le tout à même le sol.

Se retournant enfin vers la jeune femme, il la fixa quelques secondes du regard, avant de la saluer en penchant tête et buste.


Mes excuses... je ne voulais ni vous surprendre, ni surtout entrer ainsi armé dans … le lieutenant leva les mains pour englober les lieux saints et terminer ainsi sa phrase. J'ai bien peur par ailleurs d'avoir été le premier à vous importuner sur les remparts.

Avant qu'elle n'eût le temps de répondre, Anseis laissa échapper un murmure à peine audible.

...pour vous demander aide
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...
Aldoncine


Elle aurait dû ressortir aussitôt après être entrée. Maintenant qu'elle était face à lui, elle était terrifiée, tétanisée. Cet homme semblait si imprévisible... Sa politesse exquise ne dissimulait pas toujours parfaitement le côté sauvage et brutal. Un frisson de terreur l'avait parcourue lorsqu'il avait saisi son arme en s'approchant d'elle, avant qu'elle ne constate qu'il voulait simplement s'en défaire, par respect pour le lieu sacré. Néanmoins, dans la pénombre qui régnait dans l'église en cette heure matinale, il était passablement effrayant, même sans armes, et le coeur de la tisserande cognait violemment dans sa poitrine.
Mais une fois de plus, les mots du lieutenant la surprirent au point de lui faire oublier sa peur. La surprise dut se lire sur son visage, car les traits d'Anseis se détendirent légèrement lorsqu'il releva les yeux vers elle. D'une voix un peu moins tremblante, elle demanda :

Me demander aide, messire ?

En quoi cet homme qui lui semblait tout-puissant, ou presque, pouvait-il avoir besoin de son aide ? Une modeste tisserande, pas même capable de se battre pour défendre sa ville ? Avait-il besoin d'une nouvelle paire de chausses ? D'une licence de pêche, peut-être ? Elle ne voyait vraiment pas, parmi les quelques connaissances qu'elle pouvait avoir, lesquelles auraient pu être utiles au lieutenant.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Anseis
[Le temps des questions]

Me demander aide, messire ?

Continuant de fixer la jeune femme, Anseis laissa sa main glisser le long de sa besace pour l’ouvrir. Elle n’eut besoin de l’aide de son regard pour trouver le tas de parchemins reliés par une fine corde, que le lieutenant avait placé en soirée. D’un geste posé et méthodique, il s’en empara et les tendit à la jeune femme qui tentait vainement de cacher sa surprise.

Pour vous…les cours de Dardi

Un étrange sentiment l’envahit alors qu’Aldoncine s’emparait des parchemins, continuant de l’observer sans mot dire. Dans son esprit, la honte de se dévoiler - bien malgré lui - y côtoyait le soulagement d’avoir fait, même dans un murmure, le premier pas vers le repentir.

Il s’approcha d’un des bancs de la chapelle et en chassa la poussière invitant par ce geste rapide la tisserande à s’y asseoir. Il ne prit la peine de le faire pour le banc suivant et, après avoir attendu qu’elle prenne place, fit de même sans plus de cérémonie. Lui offrant son profil comme vision, Anseis libéra les questions qui avaient occupées son âme lors de ces derniers jours … et nuits.



Comment la lune, si douce et si pure peut-elle abriter les enfers ?

Pourquoi attache-t-on tant d’importance à l’honneur, au point de se battre ou de s’imposer des codes et responsabilités, quand le cœur nous crie d’agir différemment ?

Ne suis-je donc qu’une simple machine ? Père, n’apprendrais-je jamais ?


Une série de questions, sans logique apparente avait surgi. Il n’était pas sur qu’Aldoncine répondrait, ni même ne comprendrait. Il n’aurait pu dire si les questions s’adressaient à elle ou à lui-même. Pourtant, la jeune femme restait la personne la plus proche d’un confesseur que l’on pouvait trouver dans la ville et, l’intuition d’Anseis le poussait à lui faire confiance. Une intuition qu’il avait préféré ignorer pendant un long mois. Cette décision qu’il avait cru sage sur le moment se révélait maintenant avoir été folie.
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Aldoncine


Ne cherchant plus à comprendre l'attitude d'Anseis, elle prit les parchemins roulés qu'il lui tendait, inclinant la tête en signe de remerciement. Elle aurait le loisir de les étudier plus tard. Sur un geste du jeune homme, elle s'assit au bord d'un banc, toujours mal à l'aise dans cette atmosphère un peu irréelle de la chapelle à l'aube. Elle s'attendait à toutes sortes de questions ou demandes, mais fut néamoins prise au dépourvu par les mots qui s'échappèrent des lèvres d'Anseis. Celui-ci semblait ne parler que pour lui-même, ou pour le maître de cette église, et la jeune femme se demanda un instant s'il n'avait pas simplement oublié sa présence. Elle toussota légèrement, le temps de songer aux réponses qu'elle pourrait apporter à ces interrogations qui paraissaient douloureuses.

Je ne sais quels furent les intentions du Très-Haut lorsqu'il créa la Lune, Anseis.

Elle se surprit elle-même à appeler le lieutenant directement par son nom et en rougit légèrement. Peut-être était-elle finalement prête, malgré ses propres doutes, à se comporter comme un guide spirituel pour ceux qui cherchaient des réponses. Elle se sentait pourtant tellement petite et insignifiante... Fronçant les sourcils, elle revint à sa réponse.

Il est vrai que l'éclat de cet astre peut nous faire croire à sa pureté. Mais n'avez-vous pas remarqué les taches qui parsèment sa surface ? Peut-être sont-elles justement là pour nous mettre en garde contre une blancheur trompeuse. Ce sont parfois les êtres les plus beaux et les plus angéliques en apparence qui renferment les pires monstruosités...

Elle marqua une pause. Si l'expérience lui avait appris une chose, c'était qu'on ne pouvait se fier aux premières impressions. Les sens humains était faibles, et l'esprit aisément trompé. Les âmes corrompues connaissaient l'art de la dissimulation.

Quant à la question de l'honneur... Cela dépend de ce que vous appelez honneur. S'il s'agit de ce qui pousse les hommes à s'entretuer dans des duels ou des guerres stériles, vous feriez mieux d'aller demander à un chevalier, car pour ma part je ne connais guère cet honneur-là. Il fait plus de mal que de bien, à mon sens.

En revanche, j'ai une grande estime pour le respect d'autrui et de soi-même, qui n'est que le respect de la présence de Dieu en chaque être humain. Cet honneur-là nous permet de marcher la tête haute et la conscience en paix. Cet honneur-là ne réclame jamais de tuer son prochain. Cet honneur-là ne devrait jamais aller contre les commandements du coeur, si celui-ci est pur et honnête.


Elle songea avec amertume qu'elle-même avait combattu son propre coeur durant des semaines, des mois même, sans trouver grand réconfort dans les prescriptions aristotéliciennes. N'osant pas relever les yeux vers le jeune homme silencieux à ses côtés, elle se demanda si ses réponses improvisées avaient un tant soit peu apaisé ses inquiétudes. Elle en doutait : le peu qu'elle connaissait de sa vie et de sa droiture morale suffisaient à lui faire penser qu'il avait déjà songé à tout cela. En vain sans doute.

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Abbesse de Honfleur - Carte de pêche
Anseis
[Qu’importent les conséquences]

Anseis avait tourné son visage et son regard vers la jeune femme au moment où elle le nomma par son prénom. Submergé un instant par le souvenir d’un père dont l’absence continuait de peser, il ne prit attention aux paroles qui suivirent. Mais la conclusion d’Aldoncine le ramena douloureusement à la réalité.

Ce sont parfois les êtres les plus beaux et les plus angéliques qui renferment les pires monstruosités

Seigneur, savait-elle ? dame Kerdwin aurait-elle parlé ? Ou – pire – sœur Magdalène aurait-elle laissé la confession qu’il avait rédigé pour son baptême dans cette chapelle, où la jeune femme l’avait trouvé ? Il continua de l’observer, incrédule.

Pourtant la jeune femme continuait de fixer un point imaginaire, les yeux baissés. Du même ton, elle reprit :


En revanche, j'ai une grande estime pour le respect d'autrui et de soi-même, qui n'est que le respect de la présence de Dieu en chaque être humain. Cet honneur-là nous permet de marcher la tête haute et la conscience en paix. Cet honneur-là ne réclame jamais de tuer son prochain. Cet honneur-là ne devrait jamais aller contre les commandements du cœur, si celui-ci est pur et honnête.

Un léger frémissement, un regard un peu plus perdu semblèrent, juste un instant, trahir une émotion différant des paroles. Aldoncine doutait-elle de ce qu’elle venait de prononcer ? Dans tel cas, qui lui avait dicté ses réponses sinon sa foi, sinon …Le Seigneur?

Le lieutenant détacha son regard de la tisserande pour le diriger vers ses mains. Elles ne tremblaient pas… elles ne le faisaient plus depuis qu’il avait enfin accepté la bête et ne la combattait sans relâche. De longs doigts fins et nerveux qui pouvaient, comme elle l’avait dit, créer d’angéliques sons en glissant sur le bois taillé d’une flute ou encore l’ivoire d’un clavier. Ramenant un à un les doigts au niveau de sa paume pour serrer les poings, il observa les veines enfler sous la pression. Oui, elles aussi renfermaient un noir secret.

« Marcher la tête haute, et la conscience en paix ». Mais que choisir lorsqu’une voie vous laisse la conscience torturée tandis que l’autre vous force à baisser la tête ? Lorsque l’on sait qu’un choix doit être fait ? Devait-il donc embrasser cet honneur et vivre dans le mensonge ? Ou encore accepter la honte qu’il méritait et enfin admettre ce que son cœur criait ?

Un sourire naquit sur les lèvres du vagabond. Il fallait prendre décision et, il l’avait souvent appris à ses dépends, l’hésitation restait le pire des choix. Gardant le sourire, l’homme se redressa et dans une audace peu commune posa sa main sur l’épaule d’Aldoncine qui, de surprise, sursauta.


Merci. J’irai donc voir la lune de plus près. Et si j’en ai l’occasion, je vous raconterai …

Rejoignant l’entrée d’un pas silencieux, il n’osa se retourner vers Aldoncine et encore moins vers les statues des prophètes. Se baissant pour ramasser sa ceinture et l’attacher autour de sa taille, il ouvrit ensuite la porte . Avant de franchir le seuil des lieux saints lança un Merci encore et bonne journée puis se mit à fredonner doucement une chanson, coupée par le claquement de la porte lorsqu’elle se ferma, laissant la jeune femme retrouver le silence qui l’avait accueillie.
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...
Nuage


Nuage arriva dans l’église et rentra doucement …
Elle était venue se recueillir ici au calme …
Besoin de calme avec toutes ces mauvaises langues bien penduespensa Nuage
Elle prit place au fond de l’église pour prier...
Restant un moment tranquille au fond
....

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Jenjitai
Jen à Honfleur, ville ma fois bien jolie, mais comme toujours et jamais sans faillir une prière à l'église s'imposait
Elle entra et vit Nuage, s'avançà discrètement , s'agenouilla juste derrière elle sans un bruit afin de ne point la déranger et pria


Grâce à la pensée et la création du Très-Haut,
Nous pouvons vivre sur ce monde.
Grâce à l'éducation du prophète Aristote,
Nous avons retrouvé la voie Divine.
Grâce à Christos montré en exemple.,
Nous savons de qui nous insprirer.

Tout les jours nous en sommes reconnaissant,
De vivre et prospérer pour Sa gloire.
Tout les jours nous en sommes reconnaissant,
de vivre dans la Foi et Sa lumière.

La Créature sans Nom,
Essaie de nous détourner.
La Créature sans Nom,
Veut qu'on s'égare de la voie divine.
La Créature sans Nom,
Nous trompe avec ses paroles.

Mais grâce à la raisoni,
Qui nous donne le pouvoir de résister.
Mais grâce à la Foi,
Qui nous aide à passer les tromperies.
Mais grâce à l'amour,
Que Dieu Créateur et Père nous inspire.

Nous savons nous défendre de la tentation et des péchés.

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