Breiz24
Le rp se déroule le lundi 25 août, et tous sont invités à participer, perso amis comme ennemis du Pi, ^^
[Dans la cave du Temple de la Bougresse d'Aristote, Mâcon]
Cette fois ci, ça y était. La fin du Pi. Il allait quitter sa cave dès le début de l'après midi. Pour toujours, cette fois ci. Le bucher funéraire qui s'élevait sur la berge du Lac allait s'en assurer.
Elle avait passé la nuit près de lui, encore. Pour le regarder, une dernière fois. Pour avoir une image à décrire à son fils, quand l'enfant aurait l'âge de demander à quoi ressemblait son père. Pour se souvenir de lui, tout simplement.
Elle savait qu'elle ne contemplait qu'un cadavre. Que le Pi, lui, il n'était plus là depuis bien longtemps. Surement occupé avec le sexe des anges. Mais son image était toujours là. Alors elle voulait se la cheviller à l'âme, pour ne pas l'oublier.
L'oublier, c'était sa plus grande peur.
Alors chaque nuit, elle descendait près de lui, et le regardait. Elle effleurait son visage du bout des doigts. Sa main tremblante connaissait chaque trait de la trogne burinée, si bien qu'elle aurait pu elle même modeler les moules pour les bustes de bronze du mausolée.
Mais cette fois ci, ça y était. Sa dernière nuit contemplative venait de s'achever.
Tout doucement, elle réajusta les vêtements immaculés du mort. Blanc, tel qu'il aimait se vêtir, des bottes à la cape. Puis elle glissa, à tâtons, une main sous le gilet de laine soyeuse. Chercha à peine un instant, et retira de la doublure de l'habit la misère en argent. La première arme qu'elle avait vu dans les mains du Pi, sortie habilement du gilet sous ses yeux ébaubis, alors qu'elle n'était encore, au yeux du guerrier, qu'une gamine effrayée, effrontée, aussi.
Montmayeur lui avait offer l'épée, réparée, du Pi, avec sa jumelle. La misère du seigneur Rusé irait à son fils.
Lentement, elle se redressa, rangea la lame luisante au fond du couffin de Gauvain, qui s'était réveillé lui aussi. Elle prit l'enfant dans ses bras, saisit le couffin vite, et se dirigea vers sa chambre, afin de nourrir l'enfant et de le vêtir de sa tenue de deuil, aussi blanche que celle de son père.
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