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[RP ouvert] Le PiYre pour la fin... ou une fin pour le Pi

Ingeburge
Ingeburge toujours à l'écart, les yeux posés sur les petites pierres parsemant le chemin, attendait.
Elle fut tirée de sa morne contemplation par le seigneur de Sermages qui s'inclinait devant elle afin de lui baiser la main. Elle tendit machinalement son anneau et répondit, doucement :

— Je ne sais s'il aurait apprécié mais je n'aurais pu être ailleurs.

Lui succéda Breiz, flamboyante à son habitude mais la mine préoccupée, cette mine qu'elle prenait toujours quand elle évoquait la cave, résidence temporaire du Pi. Leurs mains s'étreignirent un instant et elles demeurèrent toutes deux silencieuses, elles n'avaient pas besoin de mots, rien du reste qui avait été déjà dit ne pourrait soulager la peine de Breiz. Leurs regards parlèrent, sincères et Ingeburge mit toute son amitié tant dans cette poignée que dans son regard habituellement dénué d'expression.

La Mâconnaise s'éloigna finalement, emboîtant le pas à Olivier1er et Ingeburge resta là, dehors, toujours entourée de ses hommes.

Finalement, le signal du départ fut donné et à la suite de la dépouille surveillée par la veuve Breiz et l'ami Mont', le cortège s'ébranla.
La duchesse suivit la troupe, un peu ailleurs.

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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
Zhaïa
Le cortège s'ébranlait, silencieux... C'était tellement étrange, ce silence pour accompagner Pignon. L'On aurait pu s'attendre à ce que les rusés fassent du bruit, ou chantent en coeur, ou je ne sais quoi... Mais ce silence... Sans doute n'était-ce pas encore le moment...
Sorane
A l'annonce des crieurs, Sorane s'était précipitée chez elle pour se faire un peu coquette... Elle n'imaginait pas une seconde aller rendre hommage à son voleur de baisers avec une jupe élimée, ayant ramassé toute la poussière des rues d'Autun !

Elle mit plus de temps que prévu, l'énervement et la peur d'être en retard la rendant maladroite et la retardant donc...
Elle chevaucha jusqu'à la taverne où elle avait été lui faire une dernière visite.

Elle arriva au moment où le cortège en partait. Elle descendit bien vite de sa monture. Au moment où Pi passsa devant elle, elle eut l'envie irrépressible de lever un doigt comme il avait l'habitude de le faire au propre comme au figuré à ceux dans la "dentelle" y compris au Roi, mais sa bonne éducation l'en dissuada.
Au lieu de cela, elle fit une révérence volontairement grotesque avec un grand sourire.
Elle avait fini par accepter son départ, ses larmes avaient laissé place aux souvenirs souriants.

Son grand père lui répétait souvent quand elle était môme :
"Ma chouquette, il ne faut pas prendre la vie au sérieux, de toute façon personne n'en sort vivant !"
Le Pi devait avoir retenu cette leçon.

Dame Breiz et son enfant suivaient la dépouille. A la vue de la veuve et de l'orphelin si jeune qu'il ne se souviendrait de son père que grâce aux récits qu'on lui ferait, son coeur se serra. Mais nul doute qu'il sera fier de son père.

Humblement, Sorane se joignit au cortège silencieux, rendant un dernier hommage au Pi en repensant à ses facéties ! Quand elle se souvint du decret que le Pi avait proposé concernant le rapt amoureux, elle eut du mal à contenir son fou rire...

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Breiz24
Au bord du Lac



Ils étaient enfin arrivés. Lentement, péniblement, les rusés n'ayant chanté que pour eux même, tout à leurs pensées.
Elle, elle ne pouvait pas. Chanter. Pas encore.
Elle regarda autour d'elle.
Ils avaient longé le lac un bon moment, foulant aux pieds l'herbe menue*, chacun, tantôt souriant des souvenirs du Pi, tantôt visage fermé, quand brusquement on se rappelait pourquoi on était là.
Et puis ils étaient arrivés à la clairière que la jeune femme avait choisi. Elle aimait l'eau au moins autant que son mari l'avait haïe, c'est pourquoi le lac n'avait aucun secret pour elle. La clairière, elle la connaissait bien.
Elle scruta soigneusement les lieux. Le bucher était à quelques mètres de la berge, et de grandes tablées avaient été installées partout ailleurs. Les tables, recouvertes de nappes blanches en signe de deuil, étaient ornées de bouquets de lavande, fleur particulièrement appréciée par le tacot. Les tranchoirs étaient déjà disposés, ainsi que des cornes, et, au bout de chaque rangée, quelques tonneaux côtes de Beaune.
Elle se tourna de nouveau vers le bucher, savant enchevêtrement de branchages, luisant d'huile, où les porteurs étaient en train d'installer le Pi.
Là encore, elle avait laissé à Montmayeur le soin de houspiller les hommes, et se tenait légèrement à l'écart.
Gauvain, sur son bras, s'éveillait lentement, et le nourrisson s'agitait. Du regard, elle chercha Esta. La jeune femme, d'humeur plutôt joyeuse ce jour là, avait chantonné tout le trajet, et la mélodie avait apaisé la jeune veuve. Trouvant enfin son amie, elle lui fit signe de la rejoindre, et lui fourra sans préavis le bébé entre les bras. Elle ne confiait son fils qu'à de rares personnes, toutes présentes ce jour là, mais Mont était occupé avec les porteurs, et Ingeburge avait d'autres chats à fouetter. Il y a un temps pour tout. Celui d'enterrer le Pi, et celui de laisser le mouflet de l'enterré manger un col en soie.
Les mains enfin libres, elle saisit un flambeau et s'approcha du bucher.
Il n'était pas encore temps. Mais elle tenait à bouter elle même le feu.
Elle leva les yeux vers Ingeburge. Silencieuse.


*Rimbaud, Sensation
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Estainoise
Esta en souriant doucement à Breiz pris Gauvain dans ses bras. Elle aimait maintenant sentir sa chaleur contre elle, cela lui procurait des sensations qu'elle n'avait pu connaitre avec sa petite Espoir, mort née en Languedoc.
Il lui en avait fallu du temps avant de pouvoir le bercer.... Mais maintenant, elle était heureuse d'être là pour lui, elle était heureuse de tenir dans ses bras l'enfant de son amie breiz et du Pi....

Viens, mon tout beau....
On va regarder ce magnifique feu.....


Esta fredonne à nouveau cette chanson qui ne la quitte pas depuis un moment....l'enfant de la Bourgogne....
Montmayeur
Le vieux Renard ouspillait ses hommes comme le dirait Breiz et c'était bien normal, il fallait que le travail soit très bien fait et il faut avouer que c'était une première de faire une cérémonie pour un Mort chez les Rusés. Mais là, le défunt était des plus important, aussi bien pour l'Organisation que pour le Duché ou iraient voler ses cendres, c'était le Pi; 3,14; Pignon qui allait justement prendre place dans le Pantéon Rusé sous le Nom du "Pi'Yre", remplaçant les Meyres Fondatrice à grand coups de pompes dans le cul. Voilà, on y était...

Mont avait donc géré la main d'oeuvre nécessaire, après que le cercueil fut convenablement déposé sur le monticule de bois, il paya les porteurs de la pièce promis et les libéra, n'oubliant pas tout de même de les remercier pour la tache effectuée. Il se tourna donc vers Breiz qui prit torche en main et attendit serainement à coté de sa belle qu'il prit dans son bras, les protégeant ainsi elle et le nourrisson.
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Ingeburge
Tous étaient parvenus au bord du lac : Pi et ses porteurs, Breiz, ses amis et les Bourguignons qui avaient tenu à faire le déplacement en ce jour si particulier.

Ingeburge était là aussi, avec ses hommes. Elle ne savait à vrai dire comment la cérémonie d'hommage se déroulerait, elle avait simplement entendu parler d'un bûcher. Quant à ce qu'elle dirait et quand elle le dirait...

L'appel que lui lança Breiz, par un simple regard, la fit réagir. La veuve se tenait déjà près de la construction en bois où avait été déposée la dépouille du Rusé, prête à l'enflammer.

Ingeburge se dirigea vers la Mâconnaise, ses hommes lui emboîtant le pas. Les Lombards disposèrent quelques cierges qu'ils allumèrent et la duchesse, reprenant pour un temps son rôle de clerc, déclara :

— Nous sommes aujourd'hui réunis afin de rendre hommage à Pignon tombé au combat en Languedoc.
Dans le Livre des Vertus, il est dit :

    Dieu expliqua à Oane: "Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serai aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaitront plus que la tourmente."
    > Livre des Vertus, Tome 1 : Le Mythe Aristotélicien, La Création, Chapitre VIII - La décision, Verset 7

Ainsi, en fonction de la vie que chacun a mené, l'éternité est différente et i revient au Très-Haut seul d'examiner les actes des personnes se présentant à lui.

La mort, aussi cruelle qu'elle puisse paraître, fait partie du cycle de la vie. Cruelle car elle équivaut à la perte d'une personne faite de chair et de sang, qui a accompli durant son existence plusieurs choses, une personne qui avait une famille et des amis.
Mais, le Très-Haut, dans Son infinie mansuétude, accorde le droit à ceux qui arrivent devant lui de choisir une dernière fois leur destinée : quitter définitivement le monde des vivants afin d'accéder à la vie éternelle ou revenir parmi eux afin de corriger les actes négatifs qui auraient pu être commis et donc de ressusciter.
Pi a donc fait le choix de ne pas revenir et ce choix nous devons le respecter. Nous le devons car c'est sa volonté et nous le devons car il l'a fait en connaissance de cause, il a estimé que son temps avait été fait.

Alors, puisque la mort fait partie de la vie, célébrons-là, souvenons-nous de Pi vivant, honorons sa mémoire non pas en pleurant sa disparition mais en faisant vivre ce qu'il était pour chacun d'entre nous.
Et, afin de célébrer cette existence, j'invite toutes les personnes qui l'ont connu à nous parler de lui.


Ingeburge se tut et se retira quelques pas en arrière afin de laisser la parole à ceux qui voudraient intervenir.
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Theognis
Alors, le Baron fit un pas en avant et Théo prit la parole.

Il est difficile aujourd'hui de voir ce guerrier noble et courageux, cet admirateur de la dive bouteille, ce pourfendeur d'armures et de jupons, il est difficile de le voir allongé sur son lit de bois, les yeux clos et le teint froid.
Nous avions chacun, en Bourgogne, une raison de l'aimer ou de le haïr. Son caractère génial et emporté ne laissait personne indifférent. Mais nous étions, amis comme ennemis, toujours dépassés par son agitation tourbillonnante, par la verve de ses mots où se dissimulait nombre d'allusions délicieusement choquantes. Être insulté par le Pi, c'était la promesse d'une floraison quotidienne de termes aussi barbares que nouveaux.
Parfois, valait-il mieux être insulté. Être l'ami du commandant comportait son lot d'épreuves, la descente en chute libre d'une rivière de picrate, le partage des idées les plus folles et les plus aventureuses, la proximité d'un homme plus brûlant que le soleil.
Oui, Pignon était un homme épuisant. Il nous fatiguait tous, par ses débauches, ses crises de rires ou ses coups de tonnerre.
Mais il était le sang, la terre et l'âme de la Bourgogne. Pourtant, je lui reprochais au départ d'être davantage français que bourguignon. Mais son corps épousa les courbes des vallons, la cime des chênaies, la silhouette des fleuves, jusqu'à mordre les murs de nos villes pour sonner les cloches à tous les bourguignons. Il fut le plus bourg'mignon de tous les bourguignons!
Hélas, nous ne savions pas, au départ du pèlerinage d'Urgell, que les pas du commandant en terre bourguignonne seraient les derniers. Nous pensions, naïvement, que ses intentions pacifiques seraient respectées, partout où il irait.
Hélas, la lâcheté des Languedociens leur fit commettre le plus ignominieux des crimes. Devant la paresse du Conseil Ducal bourguignon à défendre les pèlerins, ils n'hésitèrent pas à commettre ce massacre. Jour funeste pour la Bourgogne. Son enfant le plus turbulent et le plus doué venait de tomber sous les lames sombres.
Aujourd'hui, cette cérémonie vient couronner en nos cœurs ce serment: que le Languedoc soit englouti sous les flots de la Méditerranée, en châtiment de ce crime. Les flammes du bûcher brûleront ce corps, mais jamais le souvenir joyeux et aimé du commandant de la RUSE, pourfendeur des foies jaunes et des traîtres à l'honneur.


Saluant Breiz d'un signe de la tête, il regagna sa place, croisant les mains sur le devant.
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Montmayeur
Le vieux renard avait suivit de sa fine oreille, oui celle qui entendait encore, le discours de Théognis, le bougre n'était pas loin de la vérité, il n'avait pas envie de le contredire et donc il rajouta, en souriant à l'assemblée.

Mes chers amis, vous voyageurs, marchands ou bien vagabonds, nous sommes içi réuni pour honnorer un homme qui fut l'âme même de la Bourgogne, Messire Pignon, le Pi, pour ceux qui le connaissaient bien. Il fut mon ami, je dirait même " l'ami, le frère" et je ne désire point vous parler de sa mort en Languedoc mais de son vivant.

Il fut le Guide des Rusés du Berry, le Guide des Rusés de Bourgogne, il tenait tout le monde par les couilles et personne ne lui dictait sa conduite, ses mots. Il avait un coeur plus gros que la plupart des hommes, les gens comme vous pouvaient l'aimer ou le craindre, au choix, mais il était toujours là, prêt à discuter même avec ses pire énemis, il faisait preuve d'ouverture de de bien plus de tolérence que vous ne pouvez l'imaginer. Certain en garderont une image peu reluisante d'ivrogne au language chatié, d'un homme vulgaire, certainement sorti des Culs de Bassefosse. Mais peu importe tout ceci, pour nous, ses frères et soeurs, il restera l'homme couillu, le frère prêt à mourir pour bannir l'injustice. Il fut combattant de la Liberté, des droits du petit peuple. Il fut le Chef de Paix des Rusés, le Tacot, le révolutionnaire Renard, briseur de cailloux et chasseur de Bourdons, le Kamikazé Pierre qui roule ( Rock N' Roll ). Aujourd'hui, il entre dans l'éternité et ce n'est point Aristote ou ses camarades qui lui donneront ce pouvoir, mais la mémoire que nous aurons de lui...Souvenons nous que c'est lui qui a commancé le combat contre la Tyranie, ce combat que nous devons continuer à nôtre tour. Il nous a ouvert les portes, enseigné les Ruses à utiliser en tout moment que ce soit, plus jamais on ne vous prendra pour des moutons. Aujourd'hui vous avez ouvert les yeux grace à lui.

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Estainoise
Esta tenait toujours Gauvain dans ses bras. Il était d’ailleurs plutôt calme, le petit Gauvain, à regarder tous ces gens qui faisaient cercle autour du bûcher. A la suite de Montmayeur, Esta fit un pas en avant afin de prendre la parole.

Hum.... Je m’appelle Esta et peu me connaisse. Je suis chroniqueuse au « petit Cosnois » quand me vient l’envie d’écrire.

J’ai rencontré le Pi vers la fin du mois de mars. J’avais envie à cette époque d’en savoir un peu plus sur la RUSE, alors je m’étais rendue à Mâcon. Je n’en menais pas large à cette époque. Je savais que je courais le risque de me faire poutrer par les rusés du fait que je fréquentais Niflheim dit le Nem, partisan actif du groupe renaissance.

C’est en taverne à Macon que je croisais pour la première fois le Pi. Autant dire que je me faisais toute petite tant il aimait intimider son monde...... et avec succès il faut le dire ! Il se baladait alors avec quelques scalpes qu’il faisait tournoyer à qui voulait les voire. C’était les scalpes de Brillantin et de dame Frim.
Je ne me souviens plus trop comment nous avons réussi à ce moment à nous entendre pour un rendez vous afin de réaliser un entretien au sujet de la Ruse. Le fait est qu’il me donna rendez vous dans la tante des chefs de paix de la 13ème d’Urgel. Nous avions alors eu une longue discussion et il a répondu avec beaucoup de sérieux et concentration à mes questions d’alors. Je comprenais peu à peu ce qu’était la Ruse mais aussi il me parla du pèlerinage.
Nous nous étions quitté avec respect mutuel je crois dès cet instant et peu de temps après, sur le chemin qui me ramenait chez moi à Cosne, il me prit l’envie, pour des raisons toutes personnelles, de les accompagner. J’envoyais alors ma demande à Pignon et il accepta aussitôt. Je serais alors une sorte de témoin neutre, puisque je n’ai rien à voir avec la Ruse !


Esta reprend un peu son souffle et regarde l’assistance.....puis elle reprend doucement.

Le Pi était un personnage haut en couleur. Il aimait provoquer, piquer pour faire réagir et voire ainsi ce qu’avait dans le ventre les personnes qu’il rencontrait. Il aimait la vie, il aimait les personnes vivantes et fières et je pense qu’il aimait ceux qui lui faisaient face, qui se rebellaient, qui se révoltaient.....

C’était aussi un conteur inspiré. Il aimait l’histoire. Il pensait qu’il fallait la transmettre coute que coute et il regrettait que les anciens ne partagent pas ce qu’ils avaient vécu. Il regrettait que toutes ces pages de vie disparaissent en même temps qu’eux.


Esta sourit en se remémorant encore quelques phrases....puis reprend....

Il se moquait des nouvelles générations qui n’avaient aucune conscience du passé et qui passaient leur temps à compter, et encore compter...leurs écus et ceux du duché. D’après lui, la valeur d’un duché ne doit pas s’évaluer qu’à sa balance commerciale ni au poids de son or dans ses coffres mais par la conscience de son histoire et la fierté d’appartenir à un bel ensemble.

Esta continue encore sur sa lancée....

C’était aussi un poète qui s’ignore...ou pas d’ailleurs. Il aimait associer les couleurs aux différentes régions. Je me souviens d’un soir en taverne à Mende où nous cherchions la couleur du Languedoc. Une languedocienne dont je tairais le nom parce que je ne veux pas lui faire honneur, pensait que la couleur de sa contrée était le jaune comme le paradis solaire ! Le Pi et moi-même, nous pensions plutôt que ce pays n’avait pas de couleur. Tout semblait se diluer dans l’espace.....et la clarté excessive semblait nous rendre aveugle, on n’y voyait alors que des points noirs ! Le Languedoc est une région qui ne permet pas de rêver. Le Languedoc est mené par une poignée d’individus extrémistes et sectaires, une poignée de bons hommes et surtout de bonnes femmes qui parviennent à utiliser et modeler à souhait les règles en fonction de leur propre besoin. A ce sujet, je regrette qu’un pair, ou peut on dire une Pair ?....domicilié en Bourgogne soutienne ces personnes qui se raccrochent au pouvoir par tous les moyens en désavouant Amor, seul personne en Languedoc qui a le courage de s’opposer à eux !

Le Pi était aussi quelqu’un au grand cœur. Bien entendu, je suis une des dernières à l’avoir connu et pas au meilleur de sa forme ! Quand j’étais si lasse au Languedoc, il me retrouvait en taverne et alors qu’il était à l’article de la mort, il trouvait les mots pour me soutenir, pour me remonter le moral. Oui, nous avions de longues discussions alors....


Esta s’évade encore un peu dans ses souvenirs et reprend un rien enflammé.

Le Languedoc a eu raison du Pi et cela grâce à l’absence totale du soutien de la Bourgogne.... Merci au chambellan de Bourgogne, merci à l’ex ambassadeur de Bourgogne en Languedoc, messire Rampa et un grand merci à Verbam, duc du moment ! Vous avez réussi à vous débarrasser du Pi ! héhé !

Esta prend alors Gauvain à bout de bras et le montre à l’assistance, puis elle reprend encore. Mais le Pi n’est pas tout à fait mort !
Breiz24
Breiz patientait, son flambeau à la main. Elle écoutait distraitement les allocutions des gens. Et toujours, comme un credo, le Languedoc revenait dans leurs discours, dans leurs pensées, dans leurs vies.
Ils avaient raison, bien sur. Il ne fallait pas oublier. Il ne fallait pas pardonner. Mais il fallait surtout garder l'esprit clair.
C'était Esta, finalement, celle qui souffrait encore le plus de la débacle diplomatique du Languedoc, qui en parlait le mieux. Les languedociens dans leur ensemble n'y étaient pour rien. Même elle, la veuve, n'arrivait pas à en vouloir à l'ost qui avait tué le Pi et massacré le bras de Mont. Un soldat, ça obéit.
Une comtesse, ça donne des ordres.
Elle savait très bien où allait sa rancoeur. Tout comme Esta, elle en voulait à certains dirigeants. Tout comme elle, elle...
M'enfin? Qu'est-ce qui lui prenait subitement, de présenter Gauvain,
, à bout de bras, à tout le monde?

Elle jeta un regard légèrement inquiet à Montmayeur, puis scruta de nouveau le moindre geste d'Esta. L'enfançon n'avait pas l'air de se plaindre d'être ainsi brusquement exposé.
Mais Esta avait raison. Le Pi n'était pas mort, parce qu'il vivait en chacun d'eux. Parce que son fils incarnait la non-fin de la Ruse. Parce que la vie, malgré tout, continuait. Gauvain en était la preuve vivante.

Elle ne savait pas bien si quelqu'un d'autre voulait parler.
Mais il serait toujours tant de le faire durant le banquet. Elle, elle ne supportait plus. Les visages graves, les paroles tristes, ce n'était pas le Pi. Ce n'était pas comme ça qu'il envisageait ses obsèques.
Alors, elle s'avança, lentement, vers le bucher, tournant le dos à la foule. Et bouta, tout aussi lentement, le feu aux branchages huilés. Le bois craqua un peu, crachota, puis, lentement, les premières flammes vinrent lécher les buches les plus près du sol, avant de s'élever lentement.

Breiz, tournant toujours le dos aux personnes présentes, entonna lentement, la gorge nouée, les yeux rivées sur les flammes :


Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
Les gens de la Noblesse vous prédiront le "bide"
C'est un sujet tabou... Pour Rusé maudit
La Mort!
La Mort!
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la soeur de l'amour
La Mort qui nous attend, l'amour que l'on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort
La Mort...


Les flammes montaient lentement, le long de la tour de branchages, et le Pi, immobile, tout de blanc vêtu dans sa boite, les attendaient patiemment.
La voix de la jeune veuve s'affermit, et elle poursuivit, les yeux toujours rivés sur le sommet du bucher.


La mienne n'aura pas, comme dans la cambrousse
Un squelette, un linceul, dans la main une faux
Mais, fille de vingt ans à chevelure rousse
En voile de mariée, elle aura ce qu'il faut
La Mort
La Mort...
De grands yeux d'océan, une voix d'ingénue
Un sourire d'enfant sur des lèvres carmin
Douce, elle apaisera sur sa poitrine nue
Mes paupières brûlées, ma gueule en parchemin
La Mort
La Mort...


Les flammes léchaient enfin le bois du cercueil, mais semblaient, encore, hésiter à le dévorer.
Comme pour les encourager, Breiz chanta plus fort.


"Requiem" de Mozartet non "Danse Macabre"
(Pauvre valse musette au musée de Saint-Saëns!)
La Mort c'est la beauté, c'est l'éclair vif du sabre
C'est le doux penthotal de l'esprit et des sens
La Mort
La Mort...
Et n'allez pas confondre et l'effet et la cause
La Mort est délivrance, elle sait que le Temps
Quotidiennement nous vole quelque chose
La poignée de cheveux et l'ivoire des dents
La Mort
La Mort...


Le feu, enfin, dévorait le Rusé. Son époux. Dans quelques heures, il n'en resterait plus qu'un tas de cendres, comme ce dernier l'avait voulu.
Furieusement, Breiz conclut sa chanson.


Elle est Euthanasie, la suprême infirmière
Elle survient, à temps, pour arrêter ce jeu
Près du soldat blessé dans la boue des rizières
Chez le vieillard glacé dans la chambre sans feu
La Mort
La Mort...
Le Temps, c'est le tic-tac monstrueux de la montre
La Mort, c'est l'infini dans son éternité
Mais qu'advient-il de ceux qui vont à sa rencontre?
Comme on gagne sa vie, nous faut-il mériter
La Mort
La Mort...

La Mort?...


Elle tournait toujours le dos à la foule. Parce son visage était baigné de larmes qu'elle aurait pourtant voulu retenir. Elle n'avait que trop pleuré, déjà, sur le rien qu'elle était depuis la mort du Rusé.
Pleuré, enragé, crié, secoué le corps inerte, dormi contre lui, et fini par se résoudre à ne plus vivre qu'avec son âme amputée.
Pourquoi pleurer encore, alors qu'elle crachait le dernier couplet de la chanson comme un défi au Pi?
Elle n'en savait rien. Laissant l'air de la chanson retomber, elle murmura, les yeux rivés sur les flammes gourmandes :


Je t'avais interdit... Je t'avais interdit...



Ne Chantez pas la Mort, Léo Ferré.

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Montmayeur
Les tables du banquet avaient été dressée, il ne manquait à ce tableau que le fameux Maitre Queux Rusé, nôtre ami Celeste, mais ses devoirs le tenaient loin en Languedoc où nous avions posé quelques bases, mais bon il n’était pas là, alors pour ce festin, on avait rempli les broches de gibiers en tout genre. Le rôtisseur était en sueur, il cuisait les poulardes et en même temps arrosait un cerf d’une préparation vinassée. Se mêlaient l’odeur des viandes d’un coté avec celles du bucher à quelques pas, quelle était cette douce odeur de porcelet rôti ?

Mont prit place sur son Dagobert, attrapa la boutanche et s’en rempli le godet avec délectation, ainsi il allait convier tout le monde à venir se poser et se remplir la panse. N’était ce pas mieux de donner l’exemple que de brailler « A table » ?
La chaleur du feu de bois donnait une de ces soifs !!!

Qui m’a foutu ce verre si petit ? Il fait à peine une gorgée.

Le pichet devant lui avait tout à fait un gueule de grand verre, n’ayant pas de bec verseur, il ferait la chopine idéal et au moins tiendrait trois gorgées, il s’en saisit et poussa le godet plus loin. Devant lui, était posé un tranchoir, grande tranche de pain qui servait d’assiette pour les viandes et les venaisons, à la fin du repas, la tranche était des plus succulente, ayant eu le jus de tout ce qu’elle aura contenue.
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Ingeburge
Ingeburge, en retrait, avait assisté aux interventions. Elle regarda donc avec un peu de surprise Theognis s'avancer mais ne se préoccupa point de son verbiage. Elle était trop inquiète pour Breiz qui n'avait pas lâché son flambeau.
Montmayeur puis Estainoise intervinrent à leur tour, dressant un portrait haut en couleurs de Pi. Ceux qui n'avaient pu le connaître réellement pouvaient se faire une idée du personnage qu'il était.

Vint le tour de Breiz et son regard resta accroché à la silhouette de la jeune femme, craignant ne serait-ce qu'un léger malaise.
Le bûcher fut enflammé et le chant de la Mâconnaise s'éleva, simplement accompagné par le crépitement des flammes et le bruis du bois qui se consumait.

Ingeburge rpit le flambeau et le confia à l'un de ses hommes. Puis, elle s'approcha doucement de Breiz qui regardait fixement le bûcher. Elle la prit doucement par le bras et murmura :

— Viens, tu devrais venir manger quelque chose...
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
Breiz24
— Viens, tu devrais venir manger quelque chose...

Gné? Ah... Oui...

La jeune veuve suivit son amie, car ce n'était ni la duchesse, ni la cardinale qui venait de lui parler, assez docilement. Baissa les yeux sur la blanche main légèrement posée sur son bras. Sur son bras vide. Brusquement, elle relava la tête, cherchant Estainoise du regard. Oui... La jeune femme s'occupait toujours du bébé. Elle s'écarta un instant d'Ingeburge et reprit son fils contre elle. Le contact physique de l'enfant, toujours, rendait à ses yeux l'éclat qui les faisaient vivre.
Le bébé débordait de joie, s'émerveillait de tout, et, surtout, remuait tellement qu'il ne laissait pas à sa mère le temps de s'apitoyer sur elle même.
Breiz reprit d'elle même le bras d'Ingeburge, un léger sourire flottant sur son visage encadré de mèches folles.


Manger, tu disais? Oui, mais boire, surtout!

Elle servit à la Duduche un verre de côte de Beaune si cher au Pi. Il s'agissait de célébrer!

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Montmayeur
Mont tendait son verre que son amie Breiz , qu'elle lui remplisse à lui aussi de ce bon "Côte", il sourit en regardant l'enfançon , puis son regard alla sur Esta.. à ce moment là, il se leva, monta d'un pas sure sur le fauteuil et annonça:

En ce jour, je ne bois pas aux larmes et à la tristesse. Mais je bois à l'avenir, la joie et la liberté, à nos femmes, nos familles, nos amis... présents et disparus. Je voudrais que nous levions tous nos verres à l'Amour car j'ai une annonce à faire.

Mont prit son pichet/godet qui était bien rempli de côte de Beaune, le leva bien haut....


Pour l'Amour je disais.... car aujourd'hui, devant vous tous, j'annonce officiellement que j'épouserais en Terre de Bourgogne, la douce Estainoise. Le mariage sera célébré à Mâcon. Tous y êtes invités, riches et pauvres, Rusés ou idiots, vous serez tous les bienvenus.



Le Dimanche 27 Septembre

Montmayeur épousera Estainoise

Témoins de la mariée: Gab

Témoins du marié: Breiz

Paroisse de Mâcon: Curé Maximus et Compagnie
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