Jrag
[Dans une taverne miteuse, devant un verre à moitié vide]
L'après midi, du moins, ce qu'il en restait depuis l'envoi de sa missive, s'était déroulé de manière indescriptible, le temps semblait s'être arrêté, et c'est après ce qui lui semblait être une éternité que Jrag redescendit dans la taverne - taverne dont il ignorait toujours le nom. C'était décidé, il passerait à Bourmont dans la matinée, le lendemain, une fois les esprits calmés. Elle n'avait plus de raison de lui écrire, son message avait dû parvenir à la demeure depuis un moment, et il avait probablement été jeté dans l'âtre d'un geste vigoureux et décidé, peut-être même avant d'avoir été ouvert.
Ceci expliqua son étonnement, lorsque l'aubergiste lui remit un plis, alors qu'il était assis à sa table devant un verre a moitié plein. Imaginant un courrier de rappel d'un des duchés dont il avait la charge, il jeta un coup d'oeil rapide et reconnu immédiatement le seau de la Vicomtesse, suivit presque immédiatement d'une accelération de ses batements de coeur. Il décachetta l'enveloppe, tout en se disant qu'à ce petit jeu, c'est son coeur lacherait bien avant ses nerfs, et lu d'une traite la missive de sa correspondante.
Elle lui proposait de venir dîner.
Certes, ils avaient déjà eu l'occasion de manger ensemble - bien que jamais dans le petit salon - mais cette fois ci, cette proposition sonnait toute autre à oreilles. Elle avait donc lu sa lettre. Elle avait même réfléchit à ce qui y était écrit, visiblement. Etait-ce cette chance qu'il avait demandé ? Etait-ce par pur pitié de ne pas le faire dormir dans une taverne miteuse - bien qu'accueillante dans les situations désespérées ? Etait-ce ... Non, il fallait arrêter de se poser des questions, ça ne le menait à rien.
Et le doute apparu, aussi soudainement que la joie été arrivée. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? Qu'allait-il bien pouvoir dire ? Tous ses amis, son frère, Gypsie, tous ces gens à qui il aurait tant souhaité demander des conseils, avoir un point de vue externe sur cette situation qu'il considérait comme "étrangement engagée" ; tous ces gens étaient en Bourbonnais-Auvergne, loin. S'il y avait pensé plutôt, il aurait aussi pu contacter Ysa, elle l'aurait compris, et surement conseillé. Mais il était bien trop tard à présent. Il devait se débrouiller seul, il n'avait pas le choix, l'heure avançait, indéniablement.
Il vida son verre d'un trait, déposa deux écus sur le comptoir, verifia dans une glace que tout était à peu près satisfaisant, et d'un pas décidé se dirigea vers Bourmont. Le chemin qu'il connaissait à présent par coeur, lui sembla court, trop court, aussi court que son après-midi avait été longue, dans l'attente inconsciente d'une réponse de la Dame. Son esprit était assailli de toutes sortes de questions. Il en aurait certainement des réponses sous peu.
19h00 à l'horloge de l'Eglise, visible au loin, il était arrivé devant la résidence de la Vicomtesse.
Il respira un grand coup, passa les grilles et se fit annoncer auprès des gardes.
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Intendant Royal aux Finances
L'après midi, du moins, ce qu'il en restait depuis l'envoi de sa missive, s'était déroulé de manière indescriptible, le temps semblait s'être arrêté, et c'est après ce qui lui semblait être une éternité que Jrag redescendit dans la taverne - taverne dont il ignorait toujours le nom. C'était décidé, il passerait à Bourmont dans la matinée, le lendemain, une fois les esprits calmés. Elle n'avait plus de raison de lui écrire, son message avait dû parvenir à la demeure depuis un moment, et il avait probablement été jeté dans l'âtre d'un geste vigoureux et décidé, peut-être même avant d'avoir été ouvert.
Ceci expliqua son étonnement, lorsque l'aubergiste lui remit un plis, alors qu'il était assis à sa table devant un verre a moitié plein. Imaginant un courrier de rappel d'un des duchés dont il avait la charge, il jeta un coup d'oeil rapide et reconnu immédiatement le seau de la Vicomtesse, suivit presque immédiatement d'une accelération de ses batements de coeur. Il décachetta l'enveloppe, tout en se disant qu'à ce petit jeu, c'est son coeur lacherait bien avant ses nerfs, et lu d'une traite la missive de sa correspondante.
Elle lui proposait de venir dîner.
Certes, ils avaient déjà eu l'occasion de manger ensemble - bien que jamais dans le petit salon - mais cette fois ci, cette proposition sonnait toute autre à oreilles. Elle avait donc lu sa lettre. Elle avait même réfléchit à ce qui y était écrit, visiblement. Etait-ce cette chance qu'il avait demandé ? Etait-ce par pur pitié de ne pas le faire dormir dans une taverne miteuse - bien qu'accueillante dans les situations désespérées ? Etait-ce ... Non, il fallait arrêter de se poser des questions, ça ne le menait à rien.
Et le doute apparu, aussi soudainement que la joie été arrivée. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? Qu'allait-il bien pouvoir dire ? Tous ses amis, son frère, Gypsie, tous ces gens à qui il aurait tant souhaité demander des conseils, avoir un point de vue externe sur cette situation qu'il considérait comme "étrangement engagée" ; tous ces gens étaient en Bourbonnais-Auvergne, loin. S'il y avait pensé plutôt, il aurait aussi pu contacter Ysa, elle l'aurait compris, et surement conseillé. Mais il était bien trop tard à présent. Il devait se débrouiller seul, il n'avait pas le choix, l'heure avançait, indéniablement.
Il vida son verre d'un trait, déposa deux écus sur le comptoir, verifia dans une glace que tout était à peu près satisfaisant, et d'un pas décidé se dirigea vers Bourmont. Le chemin qu'il connaissait à présent par coeur, lui sembla court, trop court, aussi court que son après-midi avait été longue, dans l'attente inconsciente d'une réponse de la Dame. Son esprit était assailli de toutes sortes de questions. Il en aurait certainement des réponses sous peu.
19h00 à l'horloge de l'Eglise, visible au loin, il était arrivé devant la résidence de la Vicomtesse.
Il respira un grand coup, passa les grilles et se fit annoncer auprès des gardes.
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Intendant Royal aux Finances