Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La Châtellenie de la Malemort

Shera


Le retour fut long et laborieux. Le Duel occupait toutes ses pensées, et les paroles cruelles qu'elle avait lancées à Lisyane l'emplissaient de regret et de mélancolie.

Pourtant, au petit matin, alors que la Nuit n'était pas encore tout à fait finie, elle reconnut à l'horizon l'ombre menaçante de l'humble forteresse. Son domaine s'étendait sur des dizaines et dizaines d'hectares. A l'opposé du Lac d'Annecy, sur une des petites routes en direction de Chambéry. La traverse, comme à flanc de côteau, dominant le vide, n'était pas des plus rassurantes. Mais c'était la seule pour arriver au Castel. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander, comment les Italiens avaient fait pour apporter le mobilier de choix offert par Eddo. L'ascension avait du être pénible et plus d'une fois, les charettes avaient du frôler la catastrophe.
Le vide, le trou béant à sa droite, ne cessait de lui rappeler la tombe qu'elle avait voulu profaner. Seule avec elle même, sa conscience prenait sa revanche.

Elle tenta de trouver refuge dans la contemplation du paysage. Cela faisait un semestre qu'elle avait été nommée Châtellaine. Et ce qu'elle voyait la ravissait. Son passé de bohémienne lui avait permis d'envisager la récolte de céréales différemment. Et la peur qu'elle inspirait avait permis qu'aucun paysan ne s'oppose aux changements imposés. Les parcelles de blé et de maïs, même dans le soleil levant, offrait un marbré d'or et de bronze à perte de vue.
Plus avant l'herbe verte faisait un lit d'herbe idéal aux bestiaux. Longeant les petits sentiers, elle s'approche d'un troupeau. Les côtes des vaches n'étaient plus visibles, et cela lui rendit le sourire. Si les bestes mangeaient à leur faim, elle n'avait aucun doute sur le confort des habitants de la Malemort.
Avec Diego, ils avaient bidouillé à la manière gitan, pour que l'irrigation soit dense. L'eau, ce n'est pas ce qu'il manquait en Savoie. Si Shera savait maîtriser l'eau, il en allait différemment du feu et de la sécheresse. Elle se retourna et observa derrière elle, d'autres terres en friches. L'eau n'était pas parvenue jusque là bas. Elle haussa les épaules. On en ferait quelque chose de cette jachère, un jour ...

Le Castel se rapprochait en même temps que sa fatigue. La terre, c'était là le meilleur des entrainements. Elle se jura qu'elle irait chaque jour travailler aux champs pour retrouver force, endurance et souplesse. Ce serait un bon commencement.

Enfin, elle atteignit le Châtelet d'Entrée. Elle vérifia que les hommes étaient en position sur les remparts de la forteresse, et surtout sur les chemins de ronde. Elle aperçut les échanges de la garde du côté de l'échauguette. Elle n'eût qu'à faire tomber sa capuche sur ses épaules, et ses boucles noires descendirent en cascade sur son armure. L'étendard se dressa haut dans les cieux grisonnant. Les Hommes s'agitèrent. Bien, ils commençaient à comprendre ce qu'elle attendait d'eux. Parfois, elle se surprenait à envier une attaque de la châtellenie, pour tester leur réactivité et leur capacité. Elle sortit de sa rêverie, et reconnut de loin Diego qui prenait les devants. Un jour, il serait un bon meneur d'hommes.
Dans l'instant qui suivit, le Pont Levis descendit et lui offrit enfin un passage.

Bon Retour en vos Terres, Châtellaine Shera.

Depuis l'incident, Diego veillait à rester à sa place. Et cela convenait parfaitement à Shera. Qu'il la tutoie, et qu'il l'appelle Dame, cela lui éviterait les errances passées.

- Le bon jour Diego. Heureuse d'y revenir aussi. Viens avec moi, j'ai tout un tas de missions pour toi. Je suis lasse, j'aimerai qu'on en termine vite. J'attends ton rapport sur ces trois jours passés ...

L'homme n'avait pas fait de commentaires sur la pâleur de la bohémienne, ni sur la présence d'une pelle et différents autres outils dépassant de la besace attachée à la selle.
Obéissant, il commença à raconter les événements des derniers jours. Les quartiers agraires défilaient sous leurs yeux, pendant que les gueux s'éveillaient et se préparaient à travailler. Sur leur passage, les têtes et les corps s'inclinaient. Evitant la place du marché, ils remontèrent sur les quartiers des artisans et des négociants. Shera s'arrêta pour en saluer certains, particulièrement le forgeron.

Bon jour Coup'Sec. Comment va la famille ? ...
Bien ! Fait le plein de minerai et de bois, je viendrai travailler dès demain. J'ai une commande "spéciale".


L'échange ne dura pas plus de cinq minutes. Ils reprirent leur route et atteignirent finalement la Haute Cour. Elle laissa là sa monture fatiguée, et continua sa route sans mots dire à travers les jardins. Diego parlait du cheptel de cochons qu'elle avait fait venir du Bourg Saint Maurice. Les bestes étaient là depuis un peu plus d'une semaine et se portait à merveille. Les éleveurs disaient qu'ils grossissaient à vue d'oeil et se délectaient du maïs. Ils étaient dodus et il avait prévenu les bouchers d'un surcroît d'activité. Shera voyait là l'opportunité de gagner des écus et un jour prochain d'acheter un cheval. Le sien était vieux et fatigué. Il méritait un repos avant l'Eternel.
Comme à son habitude, elle ignora la Chapelle et se rendit directement au Donjon. Elle salua le petit personnel, et offrit un sourire à Florentain. Elle ne put que remarquer l'oeil jaloux de Diego, mais passa son chemin. Elle monta les marches quatre à quatre, et lui fit signe de se taire devant la chambre de bébé. Elle entra silencieusement, sourit une seconde fois en voyant Angel dormir comme un bien heureux, déposa un baiser sur son front et ressortit.

Mon seul Amour, ponctua t-elle sans un regard pour Diego, qui la talonnait de près.

Ils traversèrent le couloir, et pénétrèrent dans le cabinet du fond. Merlin les avait précédé et fait servir deux verres de Macvin. Il savait toujours ce dont elle avait besoin à ses retours. Chacun avait pu percevoir son état de nervosité.

Merci Merlin. Faites moi apporter le courrier par Florentain d'ici dix minutes, et dites à Constance de me préparer un bain. Enfin vous ferez appelez Geoffroy, après le déjeuner. Qu'il ramène les livres de comptes et de matières brutes. Et pour ce soir, faites inviter Maria à dîner.

Elle attendit qu'il sorte, puis sous le regard inquiet de Diego, rajouta innocemment :

Je vais livrer Duel ...
En bonne et due forme, pour la première fois de ma vie, ce coup ci ...
--Diego


Inébranlable, indéchiffrable, impénétrable, implacable ...
Elle est de retour.
Elle est partie en jupons, elle nous revient en armure. Quelle imprudence a t-elle encore commise ?

Je la regarde traverser le Pont Levis. Elle se tient raide, en selle. Son regard sombre ne me trompe pas. L'orage gronde quelque part en elle. Dans son monde intérieur. Là où elle refuse que quiconque entre. Elle est belle dans son armure étincelante. Les gars se tiennent droit. Elle en impose. Un charisme et un charme inégalables. Un contraste, un paradoxe à elle seule, comme si tout en elle s'entrechoquait. Et pourtant, cette apparence si calme, si sûr d'elle.

Elle m'entraîne dans un dédale de ruelles, de passages et de couloirs. Je récite,comme un fier soldat, le rapport de la Châtellenie. Je me demande comment fait la femme pour vivre dans ses obligations d'homme. Sous son apparence détachée, je sais qu'elle fait attention à tout ce qui l'entoure.
Elle surveille les gens qui nous tournent autour, vérifie que chacun soit à son poste de travail et enregistre les données comptables dont je lui fais part. J'expose quelques soucis et requestes des habitants, elle élabore déjà certainement des solutions.
J'aimerai qu'elle me parle, qu'elle me considère, qu'elle me regarde juste. Mais à chaque retour, c'est pareil. "Ses" gens, "ses" terres sont prioritaires sur Elle. Et moi, est ce que je ne fais pas un peu partie de ses Gens ?
Depuis l'incident, elle se comporte avec moi comme un militaire. En bon soldat, je fais mon rapport et je dispose.

Aujourd'hui, cela prend une autre tournure. J'entre dans le bureau, elle me fait asseoir, et m'offre même à boire. Je m'inquiète. Et puis, l'explication tombe tel un boulet de canon.

Citation:
Je vais livrer Duel ...
En bonne et due forme, pour la première fois de ma vie, ce coup ci ...


La coupe s'arrête sur le bord de mes lèvres. Un Duel ... Elle ? J'enserre l'accoudoir pour éviter de bondir comme un mauvais génie de sa lampe.

Un Duel, répétai-je. M'enfin Shera, vous ne pouvez pas ... Vous n'estes pas en mesure de ...
- De quoi ? de me battre ? Je suis châtellaine. Ce duel répondra à l'étiquette. Il en va de l'Honneur. Celui des De Chevelu, celui d'Angel et donc incontournablement du mien !
- Je combattrai pour toi ... pardon pour vous.
- Je ne te le demande pas. Je suis une guerrière oui ou non ? Et puis un peu d'exercices me fera le plus grand bien.
- Et s'il venait à arriver quoique ce soit ?
- Je prendrai les dispositions nécessaires. Voilà pourquoi je t'ai fait appeler. Ce Duel sera fait dans les règles de l'Art. Tu seras mon témoin. Tu porteras mes armes, mon testament et s'il le faut, mon corps en terre. Je compte sur toi pour respecter les traditions. Tu sauras comment procéder.


Elle compte sur moi pour l'enterrer. Je serre les dents. Si elle mourrait, la Châtellenie reviendrait de droit à la Savoie. Angel serait définitivement orphelin. Et moi je serai un homme inconsolable ...

Je veux tout savoir. Je la questionne, sans cesse. Elle répond tranquillement installée dans son fauteuil, ses grands yeux noirs plantés dans les miens. Ses bras fins reposent de part et d'autre sur les accoudoirs ; ses jambes sveltes sont croisées et immobiles. Sa voix est déterminée et claire. L'Andalouse me glace et me brise. Comme toujours, elle me confie ses choix au moment où elle les a fait. Je ne peux plus rien empêcher, ni changer. Pourquoi fait-elle ça pour un mort ? ou pour un bébé ? ... oui voilà ce qui peut encore la faire changer ...

- Et que ressent-on à l'idée de faire de son fils un orphelin, Madame la Châtellaine ?















Shera


Il est des jours et des situations où l'instinct, en force revient. Il vous possède, vous domine, et tel un torrent vous submerge, vous emporte ...

Un regard, un saut, la bohémienne d'un geste furtif a bondi, dague en avant, sur la gorge de son fidèle. Une goutte de sang perle et l'aveugle. Le voyage, la profanation, le duel avec la Baronne, la recherche de Maria pour l'envoyer espionner du côté de la Bâtie, la gestion et le souci de toute cette affaire ont largement entamé sa patience. Il est allé trop loin.

L'homme se retrouve projeté contre le dossier de son fauteuil, évitant de déglutir pour ne pas que la lame entaille plus avant sa chair. Il n'ose pas plus parler, peut être de peur qu'elle lui arrache la langue. Shera lit dans son regard la surprise, mais le contentement aussi. Il aime à la pousser dans ses derniers retranchements. Un jour, sans qu'il en soit vraiment conscient, il mourra de ses mains !

Et puis, son sang recommence à couler dans ses veines. Sa respiration haletante revient à la normale. Son geste si sûr commence un peu à trembler. Le voile se lève et elle recouvre la vue, lentement. Mais sûrement. Ses jambes glissent le long de celles de l'homme, et elle repousse le dossir de sa main libre. Un instant plus tard, elle est debout, devant lui. Son bras se tend en direction de la porte. La fine lame laisse échapper la goutte de sang qui s'écrase au sol dans un bruit sourd. Son regard reste impassible. Sa voix rauque transcrit parfaitement son état :

- SORS! Je n'ai rien à faire D'UN PERDANT! Tu me crois déjà MORTE, tu ne crois pas en mon ARTdu combat ; tu ne crois pas plus en mes talents de FORGERON. Oui, mieux vaut que tu sortes avec ton humeur de perdant. Ne revient pas me parler avant d'avoir touver la FOY...

Diego ne dit rien, mais il n'en pense pas moins. Ses poings serrés témoignent de sa rage contenue. Elle le fixe durement, prête à faire usage de sa dague au moindre faux pas. Elle le regarde sortir, en repensant à son passé dans les ordres de chevalerie. Sans l'OSG, sans l'ODL, sans Black, Bralic, Alpi, LordDMS et Shantti, et même Rethun et Ysaline,sans l'influence de tous ces chevaliers, il serait mort. Mort pour une toute petite phrase, mort même pour un seul mot "ORPHELIN".

Elle arpente le bureau, laissant ses bottes résonner sur le sol boisé, serrant les dents et les poings, contenant sa colère, son amertume, sa tristesse, sa douleur ! Soudain, elle prend conscience de sa folie. Elle s'est engagée dans un combat, à la vie à la mort.La Mort ... c'est Elle le véritable enjeu du duel ; non pas l'honneur. Elle s'arrête soudain, trouvant appui sur le guéridon. Le flacon d'alcool arrive à point nommé. Elle le porte à ses lèvres et s'offre une généreuse rasade, avant de l'envoyer rageusement contre la porte. Tête sur le côté, elle est absorbée par l'explosion du verre et les mille particules qui se répandent dans les airs et à terre. Chaque éclat qui tombe la ramène un peu plus à la conscience. Mais qu'a t-elle encore fait !

Une perche tendue à la Grande Faucheuse ...

Je ne mourrai pas ... Quelque soit le moyen utilisé ou les subterfuges, je jure en ce solennel jour, que je ne mourrai pas de ce duel ni de ses suites ... Non, je ne mourrai pas ...

--Florentain


- T'as entendu ?! V'là 'ti pas qu'elle nous fait encore des siennes la Noiraude ... Va tout casser ici, 'finira comme le précédent châtellain ! E 'd'viendra toute folle et 's'tuera dans la chapelle !, gueule ma mère.
- Dis donc pas d'bêtise aussi gross' que toi, commente mon père. Tu d'vrais y aller voir Flo. T'sais bien qu'y a qu't'oi qui l'approche dans ses moments là ...
- Bah voyons, qu'elle rajoute la Colombe.

C'est terrible, mais ce moment, il me paraît l'avoir vécu mille fois. Mes parents se disputent au sujet de la Châtellaine. Ma mère ne la supporte pas, elle et "ses grands airs" comme elle dit. Et puis, elle dit qu'une étrangère ça peut venir que des Enfers. Qu'elle a la peau aussi sombre que ses pensées et la noirceur de son âme. Qu'une femme sans mari ça devrait pas avoir le droit de vie. Qu'une femme soldat c'est bon que pour les Comtois et les Rats. Que de toute façon, c'est ni une femme, ni un homme, et que c'est donc une beste du Sans Nom ... sinon pourquoi qu'elle aurait pris la Malemort !
Mon père, lui, il aime pas les injustices. Il dit qu'elle se débrouille bien et que c'est grâce à elle qu'on mange à notre faim. Il dit que si c'est une ratte, comme l'insinue ma mère, alors elle la cuisinière, c'est une ingrate. Que la châtellaine, elle les a bien aidé pour la dot de ma soeur. Et que ma mère elle a pas craché dans l'beurre.
Ceci étant dit ma mère dit que de toute façon mon père est aveuglée par ses décolletés et la danse de ses hanches envoûtantes. Mon père rétorque qu'elle a tort. Ceux à quoi elle répond que quand elle monte les escaliers, ou qu'elle se baisse pour porter le petit Angel, il a pas ses yeux dans la besace ...
Je lui viens en aide. Et là, c'est Colombe, ma prétendante, qui en rajoute. Que je suis son préféré, qu'un jour elle me demandera plus que de faire son lit ou ses écuries ... Et ça part en scène de jalousie ...

C'est le moment que je choisis pour partir. Advienne ce que pourra de cette famille insupportable. Qu'ils disent ce qu'ils veulent d'elle. Moi je sais ce qu'elle fait. Le soir, en cachette, elle m'apprend à lire et à tenir les registres des comptes. Un jour, elle me nommera à la place de Geoffroy l'intendant. Elle m'apprend à me tenir en selle, et pour la première fois de ma vie, on m'autorise à monter un cheval. Elle m'apprend aussi quelques techniques, et m'autorise à aller dans l'armurerie quand je le souhaite. J'ai toujours sur moi, un double des clés de l'armurerie et de la bibliothèque. Elle dit que si je veux je peux. Comme elle. Qu'on ne prive pas les gens de leur destinée.

Je monte les escaliers quatre à quatre, j'y rencontre Diego qui descend. Il me pousse brutalement, je baisse la tête, j'ai l'habitude. Je m'efface, et le laisse passer. Il descend en renversant les fleurs fraîchement cueillies. Colombe aura tout à refaire. Moi, c'est lui qui m'exaspère avec ses grands airs. Je traverse le couloir, et pousse doucement la porte. Le verre brisé s'étale à perte de vue. Et puis je la vois. Effondrée, là. Enfermée dans un royaume qui n'existe pas ou plus. Je m'avance, mais elle ne m'a pas vu. Ni entendu. Parfois je me l'imagine comme une enfant, perdue dans un monde de conte, de fantôme, et de personnages tout aussi imaginaires.
Je m'accroupis et j'articule faiblement :

- Ma Dame, vous ne devriez pas rester là ... Allez vous reposer, je vais passer le balai ...
Je voudrai la consoler, mais elle reste intouchable. Sauvage. C'est ce côté indomptable qui me donne tous les courages. Je vois la lame au sol, et sa fine trace de sang. Je comprends l'énervement de l'autre. Je repousse la lame et tend lentement ma main vers Elle. La saisira t-elle ?

Constance vous attend dans la salle d'eau. Elle me fait dire que votre bain est prêt ...
Elle ne me répond toujours pas, mais elle me voit. C'est comme si, par moment, elle n'avait plus de force pour se lever, pour lutter, pour décider. J'ose un bras sous le sien,puis un autre qui l'entoure. Je la relève, je frotte ses genoux, elle se laisse faire. Je me baisse, remet sa dague à sa ceinture, et la regarde l'air penaud. Mes épaules se soulèvent gaillardement :

Tout va bien ...
Je sais que c'est nul. Mais bon, c'est vrai en fait. Un castel avec un beau rendement, des gens qui mangent à leur faim, et une châtellaine qui lutte pour se faire respecter. N'est ce pas dans l'ordre des choses ?

Alors j'ai la joie de la voir se mordre les lèvres et puis esquisser un pâle sourire. Elle m'attrape par la nuque, me donner un léger coup de tête, et son front contre le mien, les yeux fermés déclame :

Oui, tout ira bien !
--La_fille_de_l_antre


Rose l’avait choisi pour sa ressemblance avec la Châtelaine.
La patronne était soucieuse depuis quelques jours, et restait dans le bureau de « l’Antre », elle ne recevait plus en privé, mesme sont meilleurs client un Ecclésiaste jovial et replet que la jambe de bois émoustillait.
Mais hier quand elle était rentré fin tard a la « maison », elle avait un air qu’elle ne lui connaissait pas, elle toujours froide et imperturbable, juste avec les filles, mais sévère sans en avoir l’air.
C’est qu’un bordel ca ne se tient pas comme ca, faut être gentille mais avoir une poigne de fer sans en avoir l’air.
Elle n’avait reçu que peut de recommandations, juste donner l’objet l’air de rien.
Elle devait le donner a un homme, descriptions faites, la fille de « l’Antre » se disait que peut être, de quelques œillades complices, elle pourrait en tirer un bon moment bien payé, mais si la patronne apprenait ca, elle passerait un sale moment.
Elle portait une longue jupe de volant et un corsage qui laissait entrevoir sa poitrine opulente, ses longs cheveux noirs de jais, tombaient en cascade dans le dos, une herbe entre les dents, complétait un tableau que Rose trouvait parfait.
Appuyé contre le mur d’enceinte cela faisait maintenant un bon moment qu’elle attendait, s’il faut, elle était bien gentille la patronne, mais l’homme ne sortirait jamais.
En mesme temps les hommes de mains avaient déjà surement repéré les aller et venue du castel se disait elle, la Rose ne faisant jamais rien sans rien.
Enfin les herses s’ouvraient, elle se colla au mur de toute sa finesse et regarda l’homme en sortir.
Beau comme un dieu, grand, des cheveux de jais.
Il avançait sans en avoir l’air mais la teste baissée et les épaules plus basses que sa carrure permettait.
Il avait des soucis a elle de jouer.

Elle s’ avança sautillant sur se petits pieds, le sourire qui illuminait son visage jeune et bien fait, un foulard rouge a la main qui n’était plus de première jeunesse.
L’herbe coincée entre les dents et la poitrine dansante, elle se retrouva en moins de deux dans les bras du jeune homme.
Elle tourna autour de lui en riant, montrant ses charmes, jouant du regard et des hanches, caressant le visage d’un Diego médusé.
Elle ne le laissait pas parler, pas bouger malgré la surprise et l’ émois incontrôlable d’un homme.
Elle savait ce qu’elle faisait la fille de « l’Antre », jouer de son corps et de son charme, de ses yeux, et de ses hanches, un metier, surtout quand on est faite pour ca et que la copine mauresque a pris en main, en enseignant l’art des danses d’orient.
Elle tourne et vire papillonne sort quelque mots a l’accent lointain, en riant, innocente, juvénile, belle a se damner dans la simplicité de ses gestes et ce corps qui s’agite, frémis, oscille.
Elle le prend par la main et fait balancer ses cheveux, creuse sa chute de rein, pour que sa tignasse épouse son dos.
Et puis enveloppe Diego du foulard le fait passé sur son cou et ses épaules le rattrape plus en bas, se colle a lui se baisse,remonte passe ses mains sur son visage, tient une cicatrice, petite mais fraiche a la base de sa gorge!

Et puis doucement, innocemment elle s’éloigne laissant le foulard sur l’épaule de l’homme, elle tourne sur elle mesme et accélère un pas chaloupée, de petits saut de biches diraient certain, elle s’ éloigne encore, et encore, pour ne plus être a porter et sauté sur un cheval qui attendait bien patiemment au loin, il n’est pas sellé, elle s’accroche a la crinière et dévoile des jambes interminable lorsque sa jupe se monte.
Le cheval se cabre, et elle cris a Diego de loin dans sa langue cette foi.


Bel homme un foulard pour la bohémienne qui vit icy, un foulard tombé bien bas dans les braies d’un Capitaine, attention bel homme les apparences sont trompeuses, mais elle se souviendra du capitaine tout feu tout flamme.


La fille de « l’Antre » talonne son cheval et s’en va au galop .
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)