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[RP-OLA] L'initiation...

Grandgousier


Le vieux cheval tousse, puis lentement s'ébroue. Les naseaux du bancal destrier crachent de blanches bouffées de liberté. L'antique et rebelle compagnon du chevalier vert renâcle et piaffe. Il se cambre sous les rênes, hennit d'impatience. Il ne demande qu'à s'élancer une fois de plus sur le long ruban boueux. Cette route mystérieuse qui serpente toujours plus loin à l' horizon. Par-delà monts et vallées de Savoie, là où l'herbe pousse plus vert.

Grandgousier goûte au bonheur simple du cavalier. Bien calé sur la selle doublée de son fidèle Lucien, il hume à pleins poumons les senteurs de mai. Là, sur ce bout de plaine de l'Albanais, quelque part entre Chambéry et Annecy, coincé entre les Bauges et les contreforts du Jura.



Le Chéran, rivière sauvage de Savoie, y murmure ses notes en glissant sur son lit de pierres, bien en dessous des murailles de Rumilly, commanderie de l'Ordre du lac d'Amour. Des paysannes pêchant à la nasse remontent le fil de l'onde. Elles agitent leurs grands paniers d'osier, espérant capturer de quoi améliorer l'ordinaire de leur nombreuse progéniture. C'est que la truite hante les lieux. Au loin, des épais bois du Semnoz, à flanc de montagne, accrochées à une oreille géante pendent des perles de neige. Les ultimes névés qui fondront dans la quinzaine et que, le pas mal assuré, des chamois passent encore.

Après ses ablutions matinales à la cascade, le chevalier Grandgousier, fils bâtard de Phaco de Chevelu et de la Jeanne, attend ses écuyers fraîchement nommés. Ce jour d'hui débute pour eux une longue et périlleuse initation qui leur permettra de savoir si la voie chevaleresque qu'ils ont choisi leur correspond bien... ou pas. Et il devra les guider. Prendre une telle responsabilité n'avait pas été chose aisée. Elaguer, couper, débarder, acheminer, débiter des écuyers bruts pour en faire des êtres humains libres de craintes et de fausses croyances, cela n'avait rien d'une sinécure.



Mais Grandgousier avait accepté, serment fut fait. Car le travail ne lui fait pas peur. Les mains calleuses qu'il cache sous ses gants de cuir, son torse musclé, son teint hâlé, qui, avec sa tignasse châtain et ses yeux gris lui donnent un air d'homme des bois, montrent assez que la vie l'a tanné. Spécimen du bel homme. Rude comme un celte. On ne l'appelle pas Grandgousier pour rien. C'est un pugnace. Mais cette écorce brute cache un coeur, et il n'est pas rare de le voir verser une larme à l'enterrement d'un chat. Ou de demander pardon au daim qu'il tire à la flèche.

C'est comme ça que sont les gens du pays. Et c'est à ce pays là qu'il entend bien livrer ses apprentis. Il aura beau leur montrer le chemin et leur conter histoires, à la fin c'est la Savoie qui les formera à son image, saupoudrant douceurs ou obstacles sur ce chemin initiatique. Elle sera seule juge de leur mérite à porter ou non le titre de chevalier savoyard du Lac d'Amour. Car il en a toujours été ainsi.
Masterbcc


La douce brise dansait dans la robe de l'équidé, chatouillant les mèches de sa crinière noire de jais, à l'image de son corps entier. Une puissance musculature, sans le défaut, exprimait toute la qualité physique du destrier qui se transmettait jusqu'aux sabots, piétinant impitoyablement les pousses herbeuses. Dans le calme régnant du noble animal, dans ses doux yeux d'une teinte chocolatée, se percevait un lointain dressage, exécuté de main de maître, qui accroissait qu'un peu plus sa valeur. Mais c'est dans le cœur de son maître que résidait la plus grande valeur, celle sentimentale pour celui qui, jeune étalon, l'avait suivi hors de ses contrées natales. Ce cheval, seul héritage d'un passé jadis noble, origines terrées sous les montagnes savoyardes.

Le gaillard qui montait l'équidé tapotait de sa grande patte le pommeau d'une grande épée à une main et demi, dont le fourreau pendouillait au rythme du trot équestre, ceint au ceinturon qui entourait la taille de l'homme. L'individu en question, impressionnait par une carrure démesurée, où siégeait de puissants muscles rompus au labeur, aux activités physiques et au combat. On le surnommait le Géant de Belley, par sa taille colossale, qui complétait sa large carcasse.

Il était vêtu d'une chemise d'un blanc presque immaculé pour l'occasion. Les braies qui complétaient le tout, enfilées de vitesse, contaient une autre histoire que le reste de la mise du bonhomme. Le visage de l'homme se détaillait en une barbe taillée avec finesse, quoiqu'un brin moins qu'à l'habitude, et par un crâne duveté de châtain clair, châtain presque brun en hiver. Des yeux pers, cette journée du bleu de l'océan, parfois du vert des forêts savoyardes, complétaient le tableau. Ce forgeron de profession mâchait pensivement quelques feuilles de menthe, l'esprit encore en bonne compagnie, à l'auberge où il avait séjourné la nuit passée et, de peu pour toute la matinée.

C'est avec un sourire mâchouillant et jovial que le premier écuyer fit piler en douceur sa monture à côté de celle du maître chevalier, tirant à la limite de la perception sur les rênes de sa monture. Heureux de ne pas être tardif au rendez-vous, il eut un hochement tout simple de la tête en guise de salut, conservant le demi-silence de la plaine où tenait maintenant deux cavaliers.

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Lisyane


Le silence sur les rives du Chéran est peuplé de bruissements, de craquements de branches, du frémissement fuyants des petites bêtes qui rampent..
Ce silence parfoy l'effraie , cette solitude si complète et si nue au milieu de le nuit.
Alors que la lune jette un halo livide sur les choses et les esprits qui dansent comme des ombres avec une joie barbare, tout est silencieux et elle n'entend plus que son cœur.
Dans quelques heures, elle retrouvera les autres escuyers et leur Maistre, pour une initiation, qui n'aurait rien d'un jeu.
Elle est arrivée sur les rives du Chéran, lorsque la lune s'est levée, ronde et presque pleine, si froide sur la chaleur du feu qui crépite a ses pieds.
Lumière glacée, étrange amie qui seule partagera cette nuit de réflexion avant demain et l'initiation.
Longtemps jusqu'au lever du soleil, elle reste assise prêt du feu, contemplation nécessaire, d'une histoire qui commence, d'une page qui se tourne.
Elle la paysanne qui voulait rentrer en chevalerie depuis son enfance, et qui bien souvent s'est heurtée aux désillusions des réflexions masculines, qui par protection ou suffisance lui ont entaillé l'espoir qu'une femme ne devait pas se retrouver sur un champ de bataille, ni mesme manier l'épée!

Il est temps.

Elle rentre dans la rivière, alors que le soleil levant brasille sur la surface de l'eau et jette des étincelles d'or dans les éclaboussures.
Elle barbote dans le torrent et laisse dans l'eau la poussière et ses réflexions, nocturnes.
Son corps jeune et sain est intact, et ne porte pas encore les stigmates de l'entrainement ou des guerres tant redoutées.
Comment supporter, pour une femme que ce corps se couvre de bleu et de cicatrices?
Que les boursouflures, de la vie chaotique de la chevalerie, arrachent un pincements aux hommes sous leurs caresses, sans qu'elle ne puisse rien y faire?
Au sortir de l'eau elle grimpe sur le talus et s'assoie sur l'herbe tendre du printemps, les rives s'étendent sous ses yeux, immobiles et sereines, le Chéran, doré et verdoyant, couronné d'un ruban de couleur violette que le début du jour peint sur l'horizon.
Elle arrache une poignée d'herbe, le suc parfumé lui colle aux doigts et elle sourit.
Elle s'allonge et laisse la brise sécher son corps glacé d'avoir trempé dans une eau trop froide, elle frisonne, et elle adore ça.
Elle n'est jamais aussi bien que maintenant, offerte a la Savoy sa mère, communion du corps débarrassé des futilités vestimentaires, entre nuit et jour, lune et soleil, feu et glace, terre et ciel.
Il est la le vrai bonheur.

Un hennissement, il est temps.

Elle se lève et se rhabille sans hâte, sous l'œil du Frison, qui l'accompagne.
Seul véritable luxe qu'elle s'est permis dans cette vie qui la ballotte dans un monde ou elle ne trouve pas sa place... Entre la terre des champs et le Ban ou la noblesse est décadente.
Magnifique cheval noir au port de tête hors du commun.
Sa longue crinière légèrement ondulée qui suit l'encolure incurvée, lui donne une allure de Reyne.
Des paturons bien fournis et une queue longue et épaisse, font du cheval un tableau que l'on aimerait contempler a volonté.

Seront ils deja la?

Sereinement, elle descend jusqu'au point de rendez vous, entre presles, aulnes et vernes, les chandelles rocheuses des Tours Saint-Jacques l'accompagnent, et semblent lui dire combien elle peut être fière d'elle.
Après ça, elle ne sera peut être pas Chevalier, mais elle aura touché du bout des doigts, l'excellence et l'humilité.

Déjà les silhouettes des des hommes les plus grands qu'elle connaisse se découpent au loin.
Elle s'approche...Silence religieux, qui se voudrait pesant, mais qui se veut respectable.

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La baronnie de Courmayeur
Grandgousier


Le soleil est au zénith.

La matinée a semblé interminable aux cavaliers comme aux bêtes, qui sont toujours là même où l'aube les avait trouvés. Le vieux Lucien a brouté son carré d'herbes sauvages jusqu'à la racine, et commence à montrer des signes de fatigue alors qu'il n'a pas même fait un pas. C'est que chez un vieux cheval, la digestion, ça fatigue...

- Bougremissel, il ne viendra pas.

Ce sont les premiers mots de Grandgousier depuis l'arrivée de ses écuyers. De toute la matinée, il n'a pas desserré les mâchoires, sauf pour prendre une golée de sa flasque à gnôle, de temps en temps. Il n'est pas descendu de son destrier, non plus, y restant juché comme une statue équestre, bougeant de temps à autre la tête pour suivre le vol d'un faucon, ou de quelques pigeons voyageurs, peu nombreux dans les cieux savoyards hors des périodes électorales.

N'avait-il rien à dire ? Voulait-il déjà tester la patience de ses écuyers ?

- Bill a sans doute choisi un autre chemin. Ne l'attendons pas pour prendre le nostre, car il est long et semé de nombreuses étapes. Préparation, Mort, Regressus ad uterum, Descente aux enfers, Montée au ciel, et finalement Renaissance, tels sont les joyeux noms des phases de la vostre initiation, mes escuyers. Alors allons d'un pas alerte vers la première de ces épreuves, qui vous préparera à affronter les suivantes dans un état d'esprit adéquat. Et pour ce faire, nous nous rendons dans le lieu le plus sacré du duché de Savoie; le connaissez-vous ?
Lisyane


Attente.

Une matinée complète, le silence, encore et toujours, brisé par le vol des oiseaux, le hennissement d'un cheval.
Pas un regard échangé entre eux trois, pas une parole.
Elle est restée en arrière froide et imperturbable.
Ses émotions en jachères, son corps raide et indolore parce qu'elle n'y pense pas, elle ne pense a rien, elle attend.
Elle découvre cet état, qu'a cet instant, elle veut plus contemplatif que passif.
L'attente est importante, on laisse filer le temps sans le remplir d'actions, est ce pour autant du temps de perdu?
Le propre de l’attente est d’être uniquement attentif à ce qu’on cherche et jamais à ce qu’on trouve, parce que le présent est par définition vide de ce qu’on attend, l’attente le considère généralement comme aussi peu que rien.
Ce temps d'attente vide et plein, vide par lui même, mais comblé par l'extérieur d'une motivation sans réelles limites.
De l'attente nait le manque, du manque le désir, est ce le chemin que leur Maitre voudrait les voir emprunter, ou les met il déjà a l'épreuve de la patience?

Elle ferme les yeux, sert davantage les cuisses sur les flancs du frison, qui s'impatiente.



Et pour ce faire, nous nous rendons dans le lieu le plus sacré du duché de Savoie; le connaissez-vous ?

Elle tire un peut sur les rennes et s'avance, tapote sur l'encolure de sa monture.

Comment doit elle le nommer en cet instant, Maistre? Chevalier?
Elle ne sait pas et cela l'ennuie, elle soupire.


Maistre Chevalier, si nous parlons d'un sanctuaire cela pourrait estre la Benite Fontaine a la Roche-sur-Foron?

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La baronnie de Courmayeur
Grandgousier


Elle soupire, il sourit.

- Il n'y a pas de maistre chevalier, Lisyane, mais seulement des chevaliers, tous frères et égaux. La chevalerie, avant et au-delà de toute institution ou Ordre, est un état d’esprit. On devient chevalier par nature, par vocation ou par nécessité et non par la naissance ou l’héritage. Devient chevalier celui qui a la volonté d’incarner un rôle : être un lien, une source d’équilibre entre les hommes, entre le pouvoir spirituel et le pouvoir laïque, l’atemporel et le temporel. Notre code se veut éthique et non moral, c’est-à-dire qu’il tend à refléter les lois naturelles universelles, et non soumises aux changements et aux humeurs de l’histoire ou de ceux qui la font. Bien que semblables aux militaires par l’aspect, nous en différons par le but : notre vocation combattante n'est pas au service d’une autorité matérielle et temporelle, elle n'est que le moyen d’assumer notre fonction. Pas de grade donc, et pas de maistre. Seulement des fonctions différentes.

Il fait pivoter son cheval et l'engage d'un pas lourd et serein sur la route du Sud.

- Ce n'est pas à La Roche que nous allons, mais vers le Sud, en Savoie ducale. D'autres idées ? Qu'y a-t'il de plus sacré pour toi, écuyère ?
Thenestohs
Voilà une fameuse question lâcha un homme encapuchonné qui tenait par la bride sa monture se désaltérant. Sous cette mante d’un noir terne voyageait l’Aostois. Il se rendait à la commanderie de l’Ordre, afin d’y rencontrer le grand maître après de longues semaines d’absence, quand en contrebat du sentier il avait aperçu le petit attroupement. Il était certain sans pour autant avoir pu surprendre son regard que le Chevalier Vert, à l’œil exercé, n’avait pas manqué un pas de sa furtive approche. L’élévation de sa voie semblait en revanche avoir confondu les écuyers concentrés à leur exercice.

Dont la réponse m’intéresse avait-il poursuivit en tournant la tête en direction de ses interlocuteurs.
Lisyane


Doute

L'étincelle d'un sourire éclair son visage, il est charmant, elle lui sourit elle aussi.
Puis elle se souvient qu'elle n'est pas la pour çà, elle corrige son attitude et reprend un visage froid et inexpressif, elle l'écoute et se noie dans ses paroles justes et douces.

Ils n'iront pas a la Benite Fontaine.

Et puis une lueur qui lui fait peur lorsqu'il parle de lieu sacré.
Elle n'y avait pas pensé avant, tellement elle veut oublier.
Refus inconscient de ce qui l'a dérange.
Durant toutes ces dernières années elle a vécut avec lenteur, angoisse mais finalement presque avec bonheur le refus de ce qu'elle croit.
Elle se met a douter sur l'origine, et la nécessite du lieu sacré , bien qu'en soit elle se dit que ça ne peut être que la.
Elle blêmie et doute d'elle, de ses forces a accomplir ce qui lui fait défaut depuis des années malgré sa foy.
Depuis bien longtemps maintenant elle a renoncée a chercher la vérité, elle a refuser de la voir.
Elle doute et prend cela comme une faiblesse, une défaite de sa pensée.
Peut être a t-elle peur de reconnaître qu'elle s'est trompée?
Le doute qui l'envahis doit-il donc apparaître comme un renoncement, ou au contraire comme la condition de toute connaissance?
A t-elle renoncé a la vérité finalement ou a t-elle durant toutes ces années affirmé cette vérité et le doute qui l'étreignait qui l'oppressait et qui lui faisait si mal qu'elle a renoncée a ce qui était une évidence?
Dans son âme dans son corps, dans son cœur, elle est et sera a jamais, Aristotélicienne, mais se refuse a honorer sa maison.
Ses mains se crispent sur les rennes du frison, ses phalanges blanchissent, elle n'est pas très bien, et reprend place sur sa selle, essayant de ne pas jeter au visage du Chevalier les doutes qui l'envahissent, la peur de l'échec des le début de l'initiation, le trouble qui lui tord le gaster.
Elle reprend le souffle qui lui manque et tente un sourire qui n'a rien de sincère .

Surprise, étonnement et joie.

Une voie rauque et puissante, reconnaissable entre toute.
Elle ne voit que lui, sans le voir, elle le devine sous sa cape, le sourire devient sincère.
La décence et le respect l'empêche de mettre pied a terre pour lui sauté dans les bras.
Elle se contentera d'un sourire et d'un signe de teste.

Elle se retourne vers le Chevalier vert.


Si vous me demandez ce que pour moy il y a de plus sacré, alors je répondrais certainement l'honneur, bien que cette réponse ne me satisfasse pas vraiment.
Le champ de blé est sacré pour le paysans qui l'a labouré et semé, car c'est de cet amour de travail dont dépend sa pitance de chaque soir.
La terre que nous foulons est sacrée, car elle donne la vie aux arbres qui eux mesme abritent les oiseaux et cela créer une chaine, dont chaque maillons permettent la vie de tout estre vivants, et si cela est possible c'est grâce au Très Haut!

Est ce que ce voyage commence par une chapelle, une église, une abbaye ou divines cathédrales?

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La baronnie de Courmayeur
Grandgousier


Le chevalier vert salua par deux fois l'Aostois, une inclinaison bien visible du buste pour le duc, et un discret signe de reconnaissance de la main pour le frère en chevalerie. Il lui exprima sobrement son soulagement à le voir de retour, et lui confirma que le Grand Maître était bien présent. D'ailleurs sans doute sortirait-il sous peu de la forteresse pour souhaiter la bonne chance aux deux écuyers que l'on allait initier.

Puis il revint à son labeur, et particulièrement à Lisyane dont il avait bien senti la raideur à l'évocation du sacré.

- Ecuyers... Lisyane m'offre là l'occasion de vous livrer un premier secret à méditer, même s'il est un peu tôt. La volonté de l'Ordre du Lac d'Amour d’unir les savoyards entre eux, et les hommes en général, dépasse largement les limites de la foi aristotélicienne. Ce qui compte avant tout, c’est le rattachement à une démarche spirituelle, et peu importe la manière, c’est-à-dire la religion, à travers laquelle cette démarche s’exprimera. Toutes les religions temporelles, ou religions révélées, sont issues d’un principe unique qui peut s'appeler «religion naturelle». Puisque toutes les formes, comme toutes les religions, se valent, et que l’homme doit bien en choisir une pour mener sa quête spirituelle, nous avons fait le choix en Savoie de vivre dans la religion d'Aristote. En ce siècle d’intolérance, cela ne peut que nous faciliter la tâche. Et vous comprendrez aisément pourquoi il s'agit là d'un secret. La connaissance de cette "religion naturelle" n'est réservée qu'aux initiés, car le commun n'est pas prêt, et sa révélation créerait par trop le chaos dans notre ordre social, ce qui serait contraire à nostre but de chevaliers.

Il leur laissa un temps de réflexion, puis déclara:

- Quand à nostre destination, ces quelques vers devraient vous mettre sur la voie:

Connais-tu la chapelle où la foi de nos pères
A sculpté dans le marbre un peuple de héros;
Où les ducs humblement à genoux sur les pierres,
Interrogent la mort aux murmures des flots ?
Lisyane


Raison


Chevalier, il me semble comprendre ce premier secret, mais...

Lisyane réfléchit un instant puis;

Est ce que vous entendez par religion naturelle que c'est l'ensemble des religions instituées?
Que la raison admet son impuissance face au pouvoir Divin quel qu'il soit?
Et qu'on arrive à la connaissance de Dieu par la raison. Ainsi, la source de toute connaissance n’est plus inconnue mais connue, la raison.

Dans ce cas nous devrons chercher à savoir si cela signifie aussi que les hommes ne peuvent être considérés comme étant raisonnables que s’ils optent pour cette religion que vous nommez naturelle.
En effet, toute conservation de l'Aristotelisisme comme religion unique semble alors être une abdication de la raison, et donc, en quelques sortes, une volonté de ne pas chercher à tout connaitre ou comprendre.

N'est ce pas hérétique de penser cela Chevalier?


Peut être qu'elle ne devait pas trop insister a comprendre tel secret, mais justement c'est qu'elle n'aimait pas, était ne pas comprendre justement.
Cette initiation, elle l'a voulait complète soit, et pour ça elle se devait par respect pour ses croyances comme par respect pour l'enseignement donné aller au fond de chaque idées.
Était ce insister de trop que de démêler une idée, un secret, pour l'appréhender, la comprendre, et pouvoir en tout lieu la défendre ou la contredire?


Peut être allons nous a L'abbaye d'Hautecombe , je sais qu'elle est la nécropole des comtes de Savoy?

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La baronnie de Courmayeur
Grandgousier


Sourire. Elle est curieuse, sans doute déjà Eveillée. Elle pose de bonnes questions, des questions auxquelles il cherche toujours les réponses. Comment s'en sortir... pirouette ?

- Oui, nous allons à Hautecombe, à la rencontre de ceux qui firent la Savoie. Quand à tes autres questionnements, écuyère sagace, je n'ai point de réponse toute faite. J'ai peut-être quelques lieues d'avance sur toi sur la voie de la chevalerie, mais je suis loin d'en voir le bout, et encore tant de choses à apprendre...

Mais pour en revenir à la religion naturelle, elle n'est autre que la volonté de faire partager, à travers différents modes d’expression possibles, une même vision spirituelle du monde. Il s’agit de bâtir un «empire spirituel», synonyme de totalité et non de totalitarisme, et qui s’attache à respecter les modes culturels propres à chaque individu, à chaque peuple : car au-delà des différences formelles, les hommes se rejoignent dans l’unité du Sacré, dans un esprit de fraternité et d’acceptation de l’autre sans préjugé ni haine.


Coup d'œil vers Masterbcc, qui semble perdu dans d'intenses réflexions.

- Mais c'est à vous, initiés, de trouver en vous les réponses à vos questions. Je ne suis que votre guide, pas votre professeur. Par vostre initiation, il vous faut entendre le processus par lequel, placés dans une attitude d’éveil, vous vous poserez la question des dimensions spirituelles convenant à vostre nature d’âme, à vos certitudes profondes, à la façon dont vous vous situez vous-même, volontairement, dans la société savoyarde et dans l’Histoire. Vous prendrez ainsi conscience de vostre vocation. Ou pas.

Au cours de vostre apprentissage, vous allez éprouver vos forces et mesurer l’envergure possible de vostre action. Ainsi, vous choisirez volontairement le rôle que vous jouerez effectivement au sein de l'Ordre. À la notion de vocation succèdera alors celle de mission. Une fois éveillés vous chercherez naturellement l’environnement dans lequel vous devrez vous former, acquérir une spiritualité et un comportement vous permettant une collaboration féconde avec d’autres, vos frères et sœurs chevaliers, pourvus d’une destinée analogue à la vostre. Vous choisirez la chevalerie si vous vous conditionnez pour un militantisme de garde du sacré et de défense des principes.
Lisyane


Réfléchir a la notion que tout être est respectable dans ses croyances et sa religion?
D'une religion différente, nous avons tous le même but, les même croyances.
L'écorce qui l'enveloppe est différente, mais le but ultime est le même.

Il n'est pas aisé d'atteindre une telle confiance en soi-même, car cela implique de faire face à ses peurs les plus profondes Chevalier.


Elle réfléchit encore et toujours...

Mais sans le dépassement de ces peurs la libération et la connaissance ne peut aboutir.
Sans ce chemin, cette quête, rien ne peut fleurir dans le cœur, même ce que les gens pieux croient connaître de la religion n'est qu'une projection de leurs propres limitations.

Je préfère croire a la présence du Très Haut dans des lois de la nature, plus que dans les textes du livre des vertus et situer la piété non dans l'observance rituelle, mais dans le contenu moral des prescriptions religieuses.


Elle sourit...

La route sera t-elle longue jusqu'à Hautecombe?

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La baronnie de Courmayeur
Masterbcc


L'attente, le temps qui passe, doucement. Un état en suspens, propice à la réflexion, au repos de l'âme et l'esprit. Le grand belleysan garda longtemps les yeux dans le vague, ne fixant plus le paysage réel, mais d'intemporels décors, des souvenirs passés, des rêves futurs, des pensées présentes. Le silence sain régnant, libérateur, persistait. Comme une éternité paisible, un moment utopique dont les hommes cherchaient si souvent le secret. Alors que dans la simplicité de l'attente, cette paix si facilement accessible. La complexité que l'humanité pouvait s'imposer elle-même lui ordonnait des limites inconscientes. Voilà pourquoi l'enfance était souvent vue par ceux qu'ils l'avaient quitté comme un paradis inaccessible, un domaine d'innocence et de bonheur simple dont ils ne retrouvaient plus le chemin...

Le silence fut soudain rompu. Point de manière brusque mais par une nécessité naturellement compréhensible. Le Chevalier Vert fit allusion au troisième et dernier écuyer, qui semblait avoir bifurqué dans ses décisions et donc, ne se montrerait pas. Puis, un énigmatique aperçu de leur périple, et une question, qui pour le grand forgeron de métier, resta trop incomplète pour suggérer réponse.

Il resta muet.

Lisyane eut une tentative, qui ne fut pas juste mais bien essayée. Et entre les deux autres compagnons s'engagea une conversation philosophique et constructive, qui laissa Master pensif.

Le rôle de chevalier, par nature, par vocation. Le gaillard avait toujours senti un lien d'appartenance avec la chevalerie et les valeurs qu'elle prônait. Sa nature semblait toute proche de celle d'un chevalier, mais était-ce sa nature profonde? Non, pas tout à fait, plutôt celle dictée par sa vie vécue, modelée par les évènements, les gens, mais aussi en partie dirigée par cette nature première, ce guide enfoui. Et lui venait ce désir d'en faire une vocation, de mettre à profit ce lien envers les couleurs chevaleresques.

Les mots continuent de s'enfiler au fil de la conversation. Et un individu de se présenter.

La religion naturelle, ce dit secret. Une révélation? Un fait sur lequel réfléchir? Plutôt. Les hommes ont toujours eu en eux le besoin de croire, ce sentiment bénéfique, manifesté de si diverses manières. Notamment la religion. Mais chez les Aristotéliciens, la foy n'était-elle pas loin d'être unique? La foy en la vie, en l'amour, en le labeur que le paysan insuffle à son champ pour l'avenir. Cette foy aux multiples facettes, partout présente, si naturelle que parfois indétectable.

Une charade.

Dans la tête du belleysan, un mot se présenta. Hautecombe. Pourtant, muet, il resta. De penser encore il avait besoin. Cette nécropole des nobles, où la mort côtoyait la vie par l'intermédiaire de l'état sacré de l'endroit. Là, gisait enterré les racines et certaines branches de nobles familles. Les fondateurs et leurs successeurs. Le Géant de Belley, se souvint d'un passé égaré...

La jeune écuyère prononça la bonne réponse alors que la discussion continuait, silhouette des propres pensées de Master avant de s'orienter par le Chevalier sur un retour du rôle de chevalier et du chemin qu'ils auraient à emprunter. Et encore la conversation qui poursuit sa route et finalement une question.

Le bonhomme de grande carrure conserva son mutisme, ne trouvant rien d'utile à dire, préférant le doré silence à l'argentée parole et titillant sa monture de la bride, lui tout aussi prêt que son destrier à débuter le voyage.

_________________
Bourbier
Un cavalier approcha au loin sur le chemin, volontairement bien en vu. Hormis quelques discrets éléments, muets pour les profanes, rien ne distinguait franchement le chancelier de tout autre chevalier de l'Ordre.

Aujourd'hui chaque membre de l'Annonciade ne serait à la fin qu'un élément comme les autres au sein de l'Ordre.

Il fit avançait lentement son destrier, attendant plutot que la petite troupe arrive à sa hauteur.


Il inclina la tête en direction de l'Aostois, encore un peu à l'écart puis s'adressa au Grand Vert, lui serrant chaleuresement le gant en même temps :

Heureux de te voir mon frère et de partager si belle journée à tes cotés, ainsi qu'auprès de ces deux braves. J'ai oui dire que le troisième ne viendrait pas.

Alors nous mettons nous en route ?
Lisyane



[Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. Tu vois, tout est bien]


Je suis la, on est la on attend et Bourbier Grand Chevalier nous rejoint.
Mais moi je sais que cette journée n'aura jamais de fin.
Je suis déjà ailleurs, loin depuis quelques minutes maintenant, je souffre et ne dis rien, mes yeux sont étrangement secs.

Le Grand Chevalier Vert est venu me susurrer des mots a l'oreille après nos débats sur la religion, nos réflexions prennent tout leur sens.

Encore une fois Aristote tu te joues de moi, je te hais a cet instant comme jamais auparavant, la colère de tout ceux que tu m'a pris a laisser place a la haine qui s'engouffre en moi doucement, inexorablement, lui tu n'avais pas le droit.


J'ai quelque chose a te dire...

Je ne sais pas pourquoi a cet instant sa tranquillité m'a inquiétée, et j'ai compris.


Je vais partir Zerminette.


Qu'est ce que tu veux dire je ne comprends pas?


C'est facile et tu le sais, c'est juste un sommeil profond, si profond qu'il ressemble a la mort.
Mais en réalité ma Zerminette, ce qui reste de nous ici n'est qu'un mirage, une simple représentation de nous même, une coquille vide ou encore moins que ca, un simple reflet de ce que l'on est.
Car nostre esprit et nostre être véritable traversent l'éther jusqu'à cet autre monde latent et magique ou la vie est juste belle.
Tout fini par revenir Lisy, tu es née paysanne et tu le sais, quand la terre durcie et brulée par le froid se fend a nouveau a chaque printemps sous la poussée des jeunes herbes.
Je fuis cette ère hivernale qui approche, les nuits venteuse et les esprits sans lumière.
Je suis trop fatigué, le courage qu'il faut pour continuer a se battre me fait défaut.



Ne t'en va pas... s'il te plais


Je ne pars pas loin, le monde ou la vie est belle est la tout proche de nous, mesme a l'intérieur de nous.

Ne sens tu pas parfois un frisson lors d'un après midi torride, comme si quelqu'un soufflait sur ton cou humide de sueur?
C'est l'haleine des autres ma Lisy ceux de l'autre monde.



J'ai juste caressée sa main gantelée...



Je le regarde parler a Bourbier sourire et se jouer des événements comme s'ils n'étaient rien, il a choisis, curieusement, je ne lui en veux pas.

Les choix quand ils sont pris avec sérénité sont respectables, et lui je l'aime autant que je le respecte et ne peux que lui faire comprendre d'un regard d'un sourire, mesme forcé, que je suis la, serait la et que je l'accompagnerai malgré la souffrance qui me soulève le cœur vers le chemin ultime choisis.

Peut être que ma vrai initiation aux valeurs chevaleresque se trouve la, a accepter que l'autre partie de soi s'en aille paisiblement sans rancoeur ni tristesse.
L'accepter et l'accompagner d'un sourire et d'un au revoir.


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La baronnie de Courmayeur
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