Thl9395
[Dans une taverne de Limoges, le 7 septembre 1457 ....]
Plongé dans ses pensées, il n'avait pas vu la dame arriver .... Elle s'apprêtait d'ailleurs à repartir quand il prit conscience de sa présence. Après les excuses nécessaires, la conversation continua ... à bâtons rompus ...
Certains propos de la dame, son attitude et sa compassion éveillèrent l'intérêt de Théo. Serait-il possible que cette dame ....
Petit à petit, l'idée se précisait, les choses s'éclairaient, l'évidence était là, devant ses yeux .... Un sourire éclaira son visage. Peu enclin à se laisser berner, il devait admettre qu'autant de hasards ne pouvaient être fortuits ....
Prenant congé quelques moments plus tard, il promit de la recontacter incessamment.
[Remparts de Limoges ; nuit du 8 au 9 septembre 1457]
La journée avait une fois encore apporté son lot d'émotions ... trop vives pour la gamine qui ne savait plus comment faire pour bien faire. Les propos, échangés à son sujet et en sa présence par des personnes bien moins attentives au bien de l'enfant que ce qu'elles tentaient de faire croire, avaient achevé la gamine et c'est au plus mal qu'elle quitta toutes ces marâtres, la main dans celle de Théo.
Elle avait besoin de calme et la solution apportée par Dame Sindanarie semblait la meilleure. En finir avec toutes ces méchancetés, ces batailles et ces égo surdimensionnés qui rodaient autour de la petite, tels des vautours affamés attendant l'heure fatidique ... Partir ! Loin et changer de mains, plusieurs fois ...
Théo avait pris la puce dans ses bras, dès la sortie de la taverne. Elle se blottit sans un mot ...tourmentée sans doute par les échos de ces conversations malsaines.
Plus tard, alors qu'elle semblait s'apaiser enfin, il avait expliqué à Eloa le voyage qui l'attendait. Il se voulait rassurant et sûr de lui... Elle avait déjà tellement vécu ...
Kahhlan semblait si désemparée à l'idée de laisser une fois de plus la petite aux mains d'une étrangère. L'enfant semblait se détendre peu à peu ... enfin !
Déjà, l'heure de la rencontre arrivait. Sinda, perchée sur sa monture les attendait. Adieux rapides, inutile d'ajouter encore des émotions. Juste un mot glissé à son oreille
la puce ... sois sage et suis bien la dame. Et je serai toujours là, même loin, la poule zéante veille...
Rapide baiser sur sa petite joue puis il la hissa sur la monture de Sinda.
Soyez prudente, et contactez moi dès demain .... Qu'Aristote veille sur vous deux . Bonne route !
Il les regarda s'éloigner, longtemps , jusqu'à ce que leur silhouette se confonde avec la noirceur de la nuit . Il était temps à présent de prendre la route eux aussi. Se tournant vers Kah, il la serra contre lui un long moment, lui laissant le temps de déverser le trop plein d'émotions des derniers jours ... Lentement le calme revint et ils se mirent en route eux aussi.
Milo
[Où comment rencontrer ce qu'on fuit par dessus tout]
Bâillement à s'en décrocher la mâchoire, Azurs encore embrumées d'un sommeil sans rêves ni cauchemars, le géant blond sort peu à peu de l'antre de Morphée. Un sourire béat sur les lèvres alors que les éclats se posent sur la forme endormie à ses côtés. D'instinct, il remonte la couverture, recouvrant un corps à demi frissonnant, et dépose un baiser sur le front de l'endormie. Avant de jeter un oeil plus avant au reste de la troupe.
Une mouche qui a eu la malchance de tomber dans une embuscade tendue pour apprendre à l'ex-soldat les choses de la vie. Le dit soldat étendu à côté de son maître du moment, une plante verte aussi maladroite que lui. Sourire amusé qui se dessine sur ses lèvres alors qu'il se lève et s'étire aussi haut qu'il peut, mains jointes vers le ciel. Jambes secouées, dextre qui passe devant ses yeux pour décoller les dernières traces d'un sommeil qui ne viendra plus, avant de venir alimenter une fois de plus ce feu trop gourmand.
C'est que les nuits commencent à se faire fraîches, et il ne veut pas de malades avant d'arriver à bon port. Soupir alors qu'il se dirige vers le gant posé à terre, cachant un coffret en bois de simple facture. Couvercle qui s'ouvre sous les doigts engourdis par le froid, dévoilant aux yeux du monde une pâte brunâtre. Texture déformée par deux doigts joints, puis appliquée au centre de sa senestre, massée tant de fois qu'il ne se rend même plus compte de ce geste mécanique. Enfin, le surplus est abandonné dans l'herbe, le couvercle refermé alors que le gant reprend sa place de gardien sûr et inébranlable. Cadeau d'une Rose pour soulager une main plus que meurtrie, autant par les aléas de la vie que par ceux du temps.
Puis, le rituel fini, il se dirige un peu plus loin du campement improvisé, afin, somme toute, de se soulager. Profitant par la même occasion pour se laisser charmer par les odeurs et les bruits de la forêt qu'il aime tant. Les pleurs d'une nuit solitaire, attendant impatiemment l'aube pour pouvoir approcher son amant le jour. Les bruissement des feuilles secouées par une douce brise, entraînant parfois des odeurs incongrues. Odeurs dont font partie celles familières, de l'herbe écrasée sous ses pas, des baies écrasées, mélangées à l'odeur moins âcre de la sueur.
Et un bruit d'ébrouement qui résonne sèchement dans l'air ambiant, inhabituel et plutôt incongru dans ce genre d'endroit. Le vilain petit canard dans la mare aux cygnes. Sourire amusé qui se dessine sur les lèvres du géant, qui revient rapidement et silencieusement près du campement, louvoyant entre les arbres de cette démarche assurée et féline qui était sienne depuis nombre d'années.
Epaules tapotées, murmures graves et bas pour indiquer la visite impromptue dont ils font faire l'objet. Epées ou dagues qui coulissent dans les fourreaux, alliées sûres et infaillibles pour peu qu'elles fassent l'objet d'un entretient minutieux. Le géant s'avance à la rencontre du cavalier. Sourire ironique, Azurs goguenarde, senestre gantée qui vient effleurer la barbe de trois jours, il se dresse au milieu de la route, observant l'homme au ventre plus rond que celle qui tenait sa vie entre ses doigts. La taille est trop fine pour appartenir à un quelconque ivrogne porté sur la bière, malgré la vision brouillée par quelques mèches dorées et rebelles qui lui cachent un instant la face du monde. Voix profonde de basse qui se fait entendre, se mêlant au souffle du vent.
- Hé bien Dame, ce n'est vraiment pas la bonne heure pour se promener toute seule dans ces contrées. Senestre massée par une dextre encore rose foncée par endroit, il penche la tête sur le côté, Azurs railleuses vrillées dans les yeux de la jeune femme. Vous seriez vous perdue ? Chose que je veux bien croire, vu l'endroit.
Teintes plus moqueuses alors qu'il détaille l'accoutrement de la jeune femme, attendant.
[HRP] J'me permets de m'inviter, puisqu'aucune indication ne va dans le sens contraire... [/HRP]
Milo
[Quelque part entre Tulle et Limoges... A tailler une bavette innocente]
Flegmatique, il se laisse observer. Dextre effectuant toujours le cercle apaisant sur sa paume. Observant à son tour. Fière. Et d'étirer ses lèvres en un fin sourire moqueur alors qu'elle lui retourne la question. Que dire. La vérité ? Mentir ? Mentir par omission ? Tant de choix. Et pourtant une seule réponse possible. Pour ne pas se trahir, pour ne pas trahir ses amis. Et surtout, pour les garder en vie, elle et l'enfant.
Azurs narquoises qui se fichent dans les Emeraudes n'ayant rien à leur envier, tout en penchant la tête sur le côté. Omettant la question. Et qui se rapprochent de la cavalière, dextre caressant négligemment le chanfrein de l'animal, senestre posée sur le flan, murmurant quelques mots d'apaisement en Suédois. Prenant note sur l'accoutrement de la cavalière. Ainsi, le renflement aperçu sous les reflets des étoiles et de l'aube naissante ne sont pas dûes à un embonpoint, ou à un ventre abritant la vie. Uniquement le fait d'un enfant blotti sous la protection illusoire de la cape.
- Perdu ? Nous l'sommes probablement. J'ai toujours eu un sens de l'orientation... Assez étrange je dois dire. Et comme mes compagnons sont aussi tête en l'air que moi... Voyez la fine équipe.
Attention reportée sur la cavalière, avec un sourire franc et amusé. Non sans avoir noté toutefois la main crispée sur la garde de sa lame. Pommeau dont la facture ne lui est pas inconnue. Une licorneuse. Comme le monde est petit. Mais cette attitude ne lui plaît pas du tout. D'une part parce qu'elle peut l'embrocher d'un rien. D'autre part parce qu'il n'a de cesse de penser à la sécurité de la brune, derrière lui. Il ne supporterait pas qu'il lui arrive quelque chose.
Mais il pense avoir un avantage, cependant, et pas des moindres. La forme endormie blotti dans l'ombre de la cavalière. Soit elle met la vie du môme en danger à cause du cheval qui risque de se cabrer, soit il entrave ses mouvements. Dans le premier cas, le géant blond n'est pas à l'abri d'un accident. Car il a beau être imposant, il n'est rien face à cet animal. Dans le second, il a une chance de profiter du désavantage de la cavalière pour la neutraliser. Dans tous les cas, il espère au plus profond de lui qu'elle ne tirera pas sa lame.
Coup de menton donné vers l'arme, voix sarcastique et Azurs légèrement menaçantes :
- Vous d'vriez évitez de jouer avec votre cure-dent, z'allez blesser quelqu'un. Il se penche vers elle, adoptant un ton de confidence. Je sais bien que les routes ne sont pas sûres, mais vous n'allez tout de même pas frapper un homme handicapé et qui ne porte nulle arme sur lui, non ? Tête penchée sur le côté, il plisse légèrement les yeux. Me semblait que les licorneux avaient un sens de l'honneur, je me trompe ?
Et, tandis qu'il vrille de nouveau ses yeux dans ceux de la femme, sa main droite serre doucement mais fermement la bride du cheval, la gauche jouant sur le chanfrein. Ton badin s'il en est, mais quoi de mieux pour faire connaissance ?
- Belle bête que vous avez là... Comment s'appelle-t-elle ?
*amalinea*
Dodo, l'enfant do...
Néa dormait confortablement lové dans la chaleur des bras d'un soldat défroqué. La vie des chemins les menaient au hasards des détours vers un cap que seul le géant blond semblait s'entêter à garder. En rêve ou éveillée, Néa pensait de plus en plus souvent à sa carmine. Un sentiment d'urgence lui hurlait qu'il était plus que temps qu'elle aille retrouver la gamine avant que celle ci ne s'invente de nouvelles bêtises et y laisse une fois encore un bout de sa carcasse. L'onirisme lui sussure milles et uns tourments qui froncent les sourcils de La souris et rendent sa moue boudeuse.
Mais la main et les chuchotements de Milo la ramène au monde réel.
Paupieers qui papillonnent un instant, le temps d'acclimater la vue et l'ouïe aux modes nocturnes. Braies et chemise enfilées et à la hâte, épée en main, elle laisse le blond en tête d'affiche mener la danse d'une valse dont elle commence à maitriser les pas à la perfection.
C'est que l'expérience commence à souder le groupe, que les mots n'ont plus besoin d'être prononcés. Chacun connait son rôle, les pas et cette nuit Milo mène la danse.
Discrètement, Néa se faufile derrière la proie du jour, ombre parmi les ombres, prend place en milieu de route coupant ainsi toute possibilité de retraite. Négligemment, la pointe de l'épée prend place entre ses deux pieds nus bien campés dans la poussière du chemin. Position anodine, presque nonchalante, épaules détendues, mains souple sur la garde sans ornement, sourire leger aux levres. silencieuse, Néa ne dira pas un mots mais jouera sa partition selon le rythme imposé par le Géant blond.
{hrp : Petit passage éclair en remerciement à nos "victimes" de jouer cet épisode. Je ne pourrai plus poster à partir de demain, et laisse donc LJD Milo faire agir Néa à sa guise. Bon jeux à vous)
Milo
Perdu, il l'est. Trois jours à tourner en rond dans cet enchevêtrement de ronces, de racines, de troncs abattus, de souches pourries. A soupirer en entendant les grognements des uns, les râleries des autres, la lassitude se posant au fil des jours sur les visages. Lui-même en est atteint. Impatient qu'il est d'honorer enfin sa promesse, de revoir cette Emeraude blonde qui lui manque cruellement. Ses récits, son penchant pour l'alcool et ses réparties qui écorchent plus sûrement que la meilleure des lames.
Une noble sans en être. Une femme qui pourra peut-être l'éclairer sur les récents événements, les changements survenus. Sa lassitude, son ennui, son détachement. L'impression qu'il pourrait crever sans que cela l'inquiète. Il comptait énormément sur cette blonde. Sinon pour l'aider, au moins l'apaiser.
Un léger mouvement du cheval le tire de ses pensées et le fait reporter son attention sur la cavalière. Mouvement qui voit sa dextre raffermir sa prise sur la bride. Et éclat de rire qui sort du torse puissant, alors qu'elle souhaite partir. Ho bien sûr, elle partira. Mais pas comme ça. Azurs amusées qui prennent note du déplacement de la plante verte, calée derrière la licorneuse, coupant ainsi tout moyen de retraite. C'est que la route est peu large, et que forcer le passage ne se fera pas sans dégâts, d'un côté comme de l'autre.
- Malheureusement, Dame, cela ne va pas être possible. Coup d'oeil jeté en arrière. Voyez, c'est que j'ai une amie qui a eu la malchance de rencontrer des brigands sur cette route... Et elle réclame le nom que porte si fièrement votre jument.
Haussement d'épaules du géant, il continue de parler sur le ton de la conversation, ayant noté la voix ferme et résolue de la jeune femme. Ho, bien sûr, elle pourrait le tuer. Mais elle risquerait sa vie, et plus encore, celle de l'enfant. Et le fait qu'il n'ai pas encore trépassé prouve que la cavalière tiens à éviter le combat. Du moins pour le moment.
- Comprenez aussi ma position fort délicate, tout comme la vôtre. Elle réclame un tribut, vous avez sûrement de quoi la satisfaire... Nourriture, argent, tissus... Sourire moqueur, il tapote la garde de la lame. Et j'ai l'affront de croire que le roi ne laisse point ses soldats dans le besoin...
Rapide coup d'oeil jeté à la plante verte, s'amusant intérieurement de la voir si bien ancrée dans le sol. Visiblement, les racines ont fait leur office et les feuilles n'attendent qu'un signe de sa part pour se dresser fièrement.
- Et comme je suis sûr que vous voulez autant que moi éviter les effusions de sang, tout cela se fera dans le calme et la courtoisie, n'est ce pas ? Azurs ancrées dans les Emeraudes, il fait mine une fois de plus de prendre un ton confident. Ce serait dommage qu'il arrive quelque chose à cet enfant innocent, ne croyez vous pas ?
Fixant toujours la cavalière, il attend simplement que la jeune femme fasse ce qu'il attend d'elle. Espérant qu'elle lui obéisse sans faire d'esclandre. Car malgré les apparences, plusieurs vies sont en jeu. Dont deux importantes. Celle de l'enfant caché sous les replis de la cape, et celle de celui à l'abri au coeur des Onyx dont il ne pouvait se passer. Malgré ce que la femme pouvait penser.