Gadzelle
Du noir.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Des ténèbres, noires, profondes, étouffantes, envahissantes.
Au début, juste à la limite de sa vision, elle voyait flou.
Peu à peu, tout a sombré.
Rage. Colère. Déni. Fureur.
Hébétée, la jeune femme avait erré toute la journée, délaissant ses différentes charges, ne trouvant aucun réconfort à s'abrutir dans le travail, la boisson, l'activité. Machinalement, ses pas l'avaient conduit sur le chemin de ronde, et elle avait passé des heures, assise sur la pierre froide des remparts, les yeux dans le lointain, les jambes dans le vide, la joue sur les créneaux.
Du bleu.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Le bleu du ciel, devant elle, si pur, si léger, si innocent.
Par tache, puis par lambeaux, le ciel remplaçait les ténèbres, elle reprenait ses esprits.
Conscience. Réalité. Douleur. Questions.
Elle ne pouvait plus rester là, il lui fallait réagir. S'activer, s'occuper d'elle. D'elles... Elle sentit venir une autre crise d'oubli et de désespoir, elle s'accrocha à ce qu'elle voyait pour ne pas retomber dans tout cette noirceur. Devant elle, en bas des murailles, l'arbre au pendu. Elle décida de s'y rendre, bloquant son esprit à ces souvenirs qui affluaient.
Du brun.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Le tronc de l'arbre, si seul et puissant à la fois, source de vie, cur lent battant, nourrissant, abritant.
Elle s'approche de lui, le touchant de sa paume, contact rugueux avec la réalité.
Souvenirs. Vie. Rires. Amitié.
N'osant lever la tête, elle prit la parole d'une voix voilée.
Engal, je sais que tu es là, tu es toujours là quand ça va mal. S'il te plaît descend. S'il te plaît, viens avec moi, ne me laisse pas. Il reste tant de choses à faire pour elles...
Elle le chercha des yeux et trouva son regard, y plongeant le sien appelant à l'aide. Il descendit, elle se dépêcha de lui expliquer ce qu'elle attendait de lui, avant que des sanglots ne la privent de sa voix.
Il faudrait... Il faut rassembler tout le monde. Sur la place de la Claustre. Tu peux m'aider?
Du rose.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Tous ces gens, tous ces visages de la même couleur. Couleur chair. Parfois rouges, parfois blancs, mais toujours la même expression.
Elle leur amenait de bien tristes nouvelles, elle détestait le faire, mais elle le devait.
Chagrin. Incompréhension. Peine. Douleur.
Encor et encor, elle tapait aux portes, annonçait la nouvelle et se rendait vers la place de la Claustre. Petit à petit, la nouvelle se répandait, et c'est un petit rassemblement qu'elle trouva sur la place. Chacun se regardant, sans comprendre, sans savoir quoi faire.
Elle se plaça devant eux tous, cherchant quoi leur dire, cherchant des visages connus pour y puiser de l'énergie.
_________________
Douanière de Périgueux,
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Des ténèbres, noires, profondes, étouffantes, envahissantes.
Au début, juste à la limite de sa vision, elle voyait flou.
Peu à peu, tout a sombré.
Rage. Colère. Déni. Fureur.
Hébétée, la jeune femme avait erré toute la journée, délaissant ses différentes charges, ne trouvant aucun réconfort à s'abrutir dans le travail, la boisson, l'activité. Machinalement, ses pas l'avaient conduit sur le chemin de ronde, et elle avait passé des heures, assise sur la pierre froide des remparts, les yeux dans le lointain, les jambes dans le vide, la joue sur les créneaux.
Du bleu.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Le bleu du ciel, devant elle, si pur, si léger, si innocent.
Par tache, puis par lambeaux, le ciel remplaçait les ténèbres, elle reprenait ses esprits.
Conscience. Réalité. Douleur. Questions.
Elle ne pouvait plus rester là, il lui fallait réagir. S'activer, s'occuper d'elle. D'elles... Elle sentit venir une autre crise d'oubli et de désespoir, elle s'accrocha à ce qu'elle voyait pour ne pas retomber dans tout cette noirceur. Devant elle, en bas des murailles, l'arbre au pendu. Elle décida de s'y rendre, bloquant son esprit à ces souvenirs qui affluaient.
Du brun.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Le tronc de l'arbre, si seul et puissant à la fois, source de vie, cur lent battant, nourrissant, abritant.
Elle s'approche de lui, le touchant de sa paume, contact rugueux avec la réalité.
Souvenirs. Vie. Rires. Amitié.
N'osant lever la tête, elle prit la parole d'une voix voilée.
Engal, je sais que tu es là, tu es toujours là quand ça va mal. S'il te plaît descend. S'il te plaît, viens avec moi, ne me laisse pas. Il reste tant de choses à faire pour elles...
Elle le chercha des yeux et trouva son regard, y plongeant le sien appelant à l'aide. Il descendit, elle se dépêcha de lui expliquer ce qu'elle attendait de lui, avant que des sanglots ne la privent de sa voix.
Il faudrait... Il faut rassembler tout le monde. Sur la place de la Claustre. Tu peux m'aider?
Du rose.
Voilà tout ce qu'elle voyait.
Tous ces gens, tous ces visages de la même couleur. Couleur chair. Parfois rouges, parfois blancs, mais toujours la même expression.
Elle leur amenait de bien tristes nouvelles, elle détestait le faire, mais elle le devait.
Chagrin. Incompréhension. Peine. Douleur.
Encor et encor, elle tapait aux portes, annonçait la nouvelle et se rendait vers la place de la Claustre. Petit à petit, la nouvelle se répandait, et c'est un petit rassemblement qu'elle trouva sur la place. Chacun se regardant, sans comprendre, sans savoir quoi faire.
Elle se plaça devant eux tous, cherchant quoi leur dire, cherchant des visages connus pour y puiser de l'énergie.
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Douanière de Périgueux,