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[RP] Cortège royal, l'étape poitevine - L'attaque du Roy

Snell
[Niort - 5 décembre]

Arrivé à Niort, le Borgne s'arrêta dans une taverne pour prendre des nouvelles. Les rumeurs qu'il avait entendu à Poitiers furent rapidement confirmées. Le Roy était bel et bien en convalescence au Donjon et la Princesse était à ses côtés. Cette dernière allait d'ailleurs adresser un discours à la population bientôt.

Snell se rendit alors au Donjon, devant le balcon d'où allait être prononcé l'allocution. Quelques badauds s'étaient déjà rassemblés, échangeant des ragots et les dernière nouvelles en attendant le Grand Maitre de France.

Le Borgne mena son cheval sur le côté et attendit patiemment l'apparition de la blondinette.

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Armoria
Niort, le 4 décembre

Il avait fallu une nuit de chasse et une journée de veille pour rendre à son esprit le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions. Cent fois, elle avait commencé à rédiger une annonce officielle, cent fois elle y avait renoncé, tant sa plume semblait faire couler plus d'acide que d'encre. Il avait fallu le temps de voir son Roy, le temps d'un bain, le temps de savoir que son fils allait bien... Puis le temps de recevoir le sceau que Marie Alice lui avait renvoyé. L'enfiler sur son annulaire droit l'avait en quelque sorte remise face à son devoir. Son devoir, auquel elle sacrifiait tout de sa vie. Son Roy, pour qui elle donnerait jusqu'à son dernier souffle.

Forrest, en le lui remettant, lui fit savoir ce que disait la rumeur.


La rumeur... Les rumeurs. Démon aux cent bouches... Forrest, va-t-en prévenir la bourgmestre que je m'apprête à parler en public, et en passant, fais préparer mon cheval.

Il la regarda, étonné.

Vous partez, Votre Altesse ?

Non point, Forrest, je ne vais nulle part tant que mon Roy est bloqué ici... Mais je suis petite et dois me faire voir et entendre, or, j'ignore s'il y a en cette ville une estrade ou son équivalent, aussi vais-je devoir improviser... Allez, laisse-moi et va faire ce que te dis, prestement !

Elle se pencha sur le parchemin, bougie dorée non loin, prête à sceller ce qu'elle s'apprêtait à écrire.

§§§§§§

Peu après, elle se montra au grand jour, et monta sur son cheval - la pauvre bête s'était reposée. Les badauds étaient nombreux dans les parages, venus se renseigner sur le sort du Roy.

Niortaises, Niortais, le bonjour à vous !

Je me nomme Armoria de Mortain, je suis le Grand Maître de France, et bru de Sa Majesté notre bon Roy Lévan.

Tout d'abord, sachez que les jours de notre souverain ne sont point en danger, loué soit le Très-Haut !

Je m'en vais vous faire lecture de l'annonce que je m'apprête à faire parvenir en la ville de Poitiers.


Elle déplia le parchemin fraîchement rédigé, et en le lut à voix haute.

Citation:
Niort, le 4 de Décembre 1456,

A tous ceux qui le présent écrit liront ou se feront lire, salut ;

Que soient connues ce jour les choses suivantes :

Hier, entre Niort et Poitiers, le Roy a été attaqué ; l'agresseur a été par nous identifié sous les traits de la Comtesse Icie ;

Demande est partie, de ma main, afin que la Comtesse soit livrée à la justice de la Couronne, et que le Comte Faooeit soit gardé à vue. Nous ne saurions imaginer qu'il s'agisse là d'un acte soutenu par le peuple poitevin, qui n'a à craindre des membres du cortège nul retour de bâton.

Nous savons quelles rumeurs courent, quant à notre volonté de nous emparer de votre château, ou de l'une de vos bonnes villes : il n'en est rien. Intentionnelles ou non, ces rumeurs sont infondées, et de la Couronne, source de droit, ne saurait issoir décision inique.

Au Comte Faooeit, qui depuis toujours dit assumer les actes de ses vassaux, nous demandons de se présenter devant la justice royale. Il sera entendu dans le respect de la Loy.

A la Comtesse Icie, nous demandons de se rendre, faute de quoi son refus serait considéré comme un aveu de culpabilité.

Aux membres des Ordres Royaux et de la garde royale, nous demandons de veiller à ce que règne le calme en les terres poitevines, et à ce que le feu de prairie des rumeurs s'éteignent sous le poids d'un discours raisonné.

Nous ne doutons point que l'honneur commandera au Comte Faooeit de répondre favorablement à la demande qui lui est faite via la présente. De toutes parts, nous parviennent des missives, qui inquiètes, qui vindicatives, et à leurs auteurs, nous souhaitons pouvoir répondre au plus vite "laissons d'abord parler la justice".

Dans l'une de ces missives, l'on m'a suppliée de ne point répandre le sang innocent. A quoi j'ai répondu que le sang innocent avait d'ores et déjà coulé, et que ce sang était celui de notre souverain. En posant des actes sensés, le Conseil du Poitou ainsi que la Couronne parviendront à n'en point faire couler davantage.

Que tous lisent en cette déclaration un appel au calme, et à se défier des bruits que l'on fait courir, que ce soit par oisiveté, pour se dédouaner, ou encore pour tenter d'envenimer une situation qui a déjà frappé tout le monde par sa gravité.

Armoria de Mortain,
Grand Maître de France



Elle replia le parchemin, le confia à Forrest afin qu'il fût porté en tous lieux. Ensuite, son regard parcourut la foule. Les prochaines secondes seraient déterminantes, et elle entendait bien garder la tête haute, quoi qu'il advînt.

Edit pour faute de frappe sur la date de balise. Pardonpardonpardon.
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[Je vous ai envoyé une lettre RP ? Vous pouvez l'utiliser. Membre du fan-club "boisé forever"]
Snell
[Niort - 5 décembre]

La princesse ne vint pas au balcon, mais sortit au milieu de tous sur son cheval. Le Borgne sourit malgré lui. Pourquoi était-il encore surpris lorsqu'elle ne prenait aucunes mesures pour sa sécurité?

Il s'approcha derrière elle, ne souhaitant pas l'interrompt lors de son annonce. Il l'observa pendant qu'elle parlait. Droite, digne et fière, sa beauté ne s'en trouvait pas diminuée.

Lorsqu'elle eu terminé, elle confia le parchemin à Forrest et attendit les réactions. Plusieurs auraient pu s'attendre à ce qu'elle les évite en rentrant dans le Donjon, mais c'était mal la connaître.

Snell s'avança et s'éclaircit la gorge, la fixant d'un son unique oeil azur.


Votre altesse. Y a-t-il des tâches que pourrait remplir de simples citoyens ou un vieux guerrier pour aider la situation?
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Armoria
Niort, le 4 décembre, devant le donjon

Elle sourit au borgne.

Ah, son Snell, toujours aussi efficace : droit au but. Depuis qu'elle le connaissait, il avait toujours été ainsi. D'ailleurs, elle se souvenait de cette fois, au Conseil de Bourgogne, où il avait...


Snell ? Snell !

Yeux écarquillés, une esquisse de geste pour sauter de cheval et courir vers lui. Juste une ébauche : en une fraction de seconde, elle venait tout à la fois de réaliser qu'il était là, vraiment là, et qu'en public, les questions et retrouvailles allaient devoir attendre.

Je suis fort aise de vous revoir en bonne santé, mon vieil ami.

Elle avait retrouvé le ton neutre de qui revoit une vieille connaissance. Certes, les yeux brillaient, et les lèvres tremblaient sous la poussée d'un sourire qui ne demandait qu'à fleurir et qu'elle devait garder pour elle à tout prix.

Aucune importance : ses yeux, il y savait lire, et depuis bien plus longtemps qu'elle ne l'aurait imaginé quelques mois auparavant.

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[Je vous ai envoyé une lettre RP ? Vous pouvez l'utiliser. Membre du fan-club "boisé forever"]
E_newton
[Poitiers : second jour]

La fatigue commençait à se faire sentir, sournoise et insidieuse … tel un halo brumeux, elle envahissait lentement l’esprit et la vision d’Ethan.
Trop de nuits déjà qu’il n’avait pas pris suffisamment de repos. Depuis les événements Périgourdins tout s’enchaînait de mal en pis …
Ils avaient défendu Bergerac deux nuits durant, dans le froid, attendant patiemment d’éventuels agresseurs qui ne vinrent jamais …
Puis ils étaient partis en éclaireurs, fouillant chaque bosquet, chaque buisson, en quête d’un éventuel piège, de brigands mal intentionnés …

Il s’était assis sur le sol, en tailleur, auprès de ses sœurs et frères d’armes. Le silence se faisait pesant … les rares passants les dévisageaient, méfiants, murmurant on ne savait quoi à leur sujet … les maudissant certainement de les voir ainsi regroupés …
Il leur fallait être calmes et bienveillants, ne laisser aucune animosité transparaître, veiller à ne pas déclencher l’irrémédiable.
La nuit l’avait emprisonnée dans son carcan de froidure, s’insinuant irrémédiablement à travers tous les pores de sa peau … engourdissant ses muscles … son âme …
Il sombrait de temps à autre dans une sorte de torpeur envahissante, que seules des pressions erratiques de sa main sur la garde de son épée posée à ses côtés pouvaient laisser entrapercevoir.

Puis l’aube pointa son nez, coïncidant avec l’arrivée de Marie qui leur fit immédiatement lecture des ordres.
Ceux-ci finirent de le réveiller définitivement … deux gardes à vue … et pas des moindres … ça n’allait pas arranger l’état des relations entre le Poitou et le reste du Royaume ça …
Déjà Engue l’interrogeait sur l’état de leurs forces en présence … Ayant d’ores et déjà, comme à l’accoutumée, recensé les effectifs des trois lances des Ordres Royaux Ethan n’eut aucun mal à lui répondre :

Tout le monde répond à l’appel Engue, aucun manquement.

Il émettait des doutes sur la position qu’ils occupaient … il est vrai que d’un point de vue stratégique, ils avaient déjà connu bien mieux.
Ils étaient là en territoire hostile, regroupés en plein milieu d’une forteresse dont chaque rue, chaque recoin était source d’une possible attaque.
Ça n’allait pas être une partie de plaisir. Il y avait fort à parier que la mise en garde à vue des deux protagonistes allait créer plus que de l’émoi …

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Datan
Dès que le le Grand Maître de France s'était présentée aux portes du donjon, Datan avait fait mander le maire Sancie. Lorsque son discours fut terminer, Datan osa s'approcher.

Votre altesse, Niort vous est ouverte pour peut qu'elle puisse vous aider. Chaque villageois ici entend ses mots avec curiosité et apaisement. Votre engagement à ne pas verser davanatge de sang nous rassure. Il ne saurait être question de faire payer à la population Poitevine quelconque faute que d'autres ont pu faire.

Puis, se rapprochant d'Armoria, d'une voix plus basse sans qu'elle soit cachée :
Si d'aventure nous pouvons faire quoique ce soit, nous le ferons.
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Heureux père de Dune - Champion du Poitou - Conseiller municipal à Niort - Etudiant à Poitiers
Snell
[Niort - Devant le Donjon]

Armoria lui parla avec son regard brillant et Snell n'eut aucun problème à la comprendre. La 'conversation' dura un long moment, yeux verts plongés dans oeil bleu, jusqu'à ce qu'homme prenne la parole.

Snell n'écouta pas vraiment ce qu'il dit, mais détourna le regard avec un sourire pour la laisser retourner à son devoir. Le bref échange visuel devait suffire pour l'instant, ils le savait tous deux.

Sans mot dire, le Borgne prit sa place au côté de la Grand Maistre de France, la paume de sa main reposant sur la garde de son épée et l'oeil scrutant la foule.

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Malvina.
Malvina et son oncle avaient comme projet de se rendre à Aurillac. Ils y étaient attendus, invités à un mariage. Ils avaient rejoint l'escorte royale, celle-ci leur offrant protection et agréable compagnie. Malvina ne se mêlait guère à toutes ces bonnes gens, elle ne se sentait pas de ce monde. Son oncle, lui, était bien plus à son aise. L'homme admirable, adorable qu'il était, toujours prêt à rendre service, répétait inlassablement les politesses poitevines à chaque galante rencontrée qui le désirait. Malvina, en toute pudeur, en pareilles circonstances, tâchait de ne point le déranger.

Malvina passait le plus clair de son temps à courir, courir derrière la carriole ou bien courir derrière son oncle. Pourquoi donc ne s'intéressait-elle que peu aux autres ? Pourquoi à chaque galant qui l'approchait, elle lui renvoyait en retour son âge et surtout n'oubliait pas de préciser qu'elle voyageait avec son oncle ? Celui qui voudra la conquérir devra être tenace et faire tomber ces barrières artificielles et bien fragiles qu'elle avait érigées pour se protéger de quelques mauvaises aventures. Son oncle était tout pour elle, sa seule famille, sa seule attache, celle qui lui évitait de perdre pied.

Cette relation était devenue presque trop fusionnelle en empêchant tout autre. Malvina le savait, ce n'était pas en restant sur les talons de son oncle qu'elle apprendrait à devenir une femme.

Alors lorsque la terrible nouvelle tomba Le Roy a été attaqué et blessé par le comte du Poitou Son oncle n'eut qu'une envie : défendre le Roy et s'ériger contre son suzerain. Il annonça à Malvina ses intentions, lui proposa de l'emmener avec elle. Malvina dépassée par tous ces événements, ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre que tout cela la concernait. La guerre menaçait, il fallait choisir son camp ... Mais non, Malvina fuyait la réalité, elle voulait vivre ses rêves. Elle ne voulait pas choisir, elle ne voulait pas se battre, elle était en quête de liberté.

Son oncle refusait de la voir partir seule et elle se refusait de rester un jour de plus dans la capitale poitevine. Les derniers instants furent douloureux, ils ne savaient quand ils se reverraient. Elle prit la route, espérant que son oncle la suivrait, mais ne voulait rien lui imposer. Sa compagnie allait lui manquer mais sans doute ainsi Malvina s'ouvrirait aux autres. Elle partit donc seule, marcha sans se retourner, elle allait à la dérive sans vraiment sans douter ...
Benjamin06
[Poitiers, deuxième jour si j'ai bien suivi.]

Depuis son intégration dans le cortège, l'on ne pouvait pas dire que Benjamin aait connu un moment de calme. D'abord, en Périgord, l'escorte avait participé à la défense de la cité de Bergerac, laquelle se voyait agitée par quelques brigands ; puis, sur les chemins, ils n'avaient croisé qu'autres malfrats, désireux de mettre à mal l'autorité comtale. Depuis leur arrivée en Poitou, l'ambiance était légèrement tendue ; cela avait commencé par un contentieux entre loyalistes et poitevins sur l'entrée en territoire de trois personnes qui, à ce qui se disait, n'en avaient pas reçu l'autorisation. Le voyage des ordres royaux n'en avait toutefois pas été altéré ; il s'était poursuivi, jusqu'à une halte à Poitiers. Ethan y avait installé l'étendard de la Licorne, sans que Benjamin se doutât une seule seconde que, plusieurs heures plus tard, ils y seraient tous rassemblés, dans l'attente et l'incertitude...

Le Crussol était d'un naturel patient. Mais il est de ces situations où le naturel se voit chamboulé par les événements... Ce fut le cas lorsque les rumeurs envahirent la ville. On disait que le Roy était tantôt mort, tantôt blessé, que les Poitevins mettraient l'un des leurs à la tête du Royaume très bientôt, ou encore que les autorités royales allaient profiter de l'événement pour faire rentrer le Poitou dans le domaine royal en se révoltant contre le château. On disait même, aussi, que le Roy avait été tué par une simple paysanne, ce qui contredisait une autre information selon laquelle le coup porté l'aurait été par une noble poitevine. Evidemment, impossible de discerner l'information de la désinformation. D'où l'attente de l'écuyer licorneux. Ne pas savoir - ou savoir que tout ce qu'il entendait était parfois vrai, parfois faux, mais surtout exagéré - le rendait tendu.

Son esprit, ne sachant qui croire, en était venu à ne croire personne ; cela changea lorsque Marie Alice donna lecture de la missive du Grand Maître de France. Garder à vue le Comte du Poitou... Et Icie... Laquelle avait été reconnue en train de porter l'épée sur le Roy. Des frissons parcoururent l"échine de Benjamin, qui s'enveloppa mieux qu'il ne l'était dans sa cape. Cela était bien beau, et ils étaient enfin sûrs de deux choses : l'on avait bien touché au monarque, et ils avaient maintenant des choses à faire, autre chose que d'attendre en tout cas. Mais il manquait une information... Essentielle... Qu'en était-il du Roy ? Il restait donc une autre attente, l'espoir quant à l'état de santé de celui-ci... Mais il n'eut pas le temps de s'nterroger plus avant : la Première Secrétaire d'Etat reprenait la parole.


"Bien, il faut maintenant s'organiser pour cela, savoir où sont les membres du cortège qui ne sont pas présents ici. Et rapidement. Personne ne fonce au château seul et sans mon ordre. Je ne veux pas déclencher de guerre civile. Suis-je assez claire?" avait-elle dit.

Claire, celle qui venait de rejoindre les rangs de la Licorne l'était, assurément. Le ton de ses paroles, du point de vue de Benjamin, ne laissait transparaître aucune exagération lorsqu'elle avait évoqué la guerre civile, donc le conflit armé, et par voie de conséquence logique, le sang - que Benjamin commençait à bien connaître... De mauvais souvenirs revenaient à sa mémoire. Souvenir d'une bataille... qui semblait envahir les pensées d'autres personnes autour de lui. Enfin, il ne fallait de toute façon pas s'arrêter à cela. Le passé était le passé, et, s'ils ne voulaient pas renouveler une situation passée, il faudrait mettre au point de manière précise et sûre l'organisation quant aux deux gardes à vue dont les ordres royaux, ainsi que la garde royale, devraient s'occuper. Enguerrand prenait les devants en vérifiant les effectifs. Pour sa part, le Crussol n'avait remarqué personne d'absent. Ethan, qui mettait depuis un bon moment de l'énergie et du temps dans l'organisation des trajets de l'escorte - et connaissait donc ainsi chacune des personnes qui en faisaient partie -, répondit le premier qu'il ne manquait personne ; ce point était réglé. Restait maintenant à savoir ce qu'ils allaient faire, concrètement. Et pour cela, l'avis et l'engagement de chacun était nécessaire.

Quelqu'un a-t-il une carte de la ville? Il faudrait voir, de manière exhaustive de préférence, l'ensemble des accès possibles au château. Cela me semble être un bon point de départ, suggéra l'écuyer.
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Cristof
[A Poitiers, dans le château comtal]

Le Vicomte d'Aulnay ne s'était pas encore exprimé, tant la nouvelle lui avait frappé l'esprit. Assis en retrait, dans un coin sombre de la pièce comme à son habitude, il avait écouter sans toutefois arriver à avoir les idées suffisamment claires pour conseiller son Suzerain dans les premiers instants.

Se pinçant les lèvres, il masquait mal l'émotion qui l'avait envahi. Seule la pénombre avait peut-être pu cacher son angoisse sur les conséquences que cette sombre histoire allait avoir sur le Poitou.

Il se redressa et se dirigea lentement vers son Comte, il attendit un moment de silence et se lança dans son analyse.


Votre Grandeur, le mandat d'arrêt à l'encontre de votre vassal me paraît bien insuffisant comme mesure vu l'ampleur de cette affaire.
Je vous conseille mon Comte dans l'intérêt du Poitou de présenter à sa Majesté le Roy de France par l'intermédiaire de son Altesse Armoria de Mortain votre démission. Et de lui laisser, jusqu'à ce que le peuple ce soit exprimé et qu'un nouveau régnant soit reconnu, le choix de nommer un régent.

Mon Comte, vous avez fait énormément pour le Poitou, mais vous devez encore faire quelque chose pour lui.
Je sais que c'est un énième sacrifice, mais le Poitou n’est-il pas plus important que n’importe lequel d’entre nous ?
Bien sur, il faut présenter votre démission et non la donner, libre au Roy de l’accepter ou pas, mais je crois qu’il faut faire preuve pour une fois d’humilité.

Maintenant, il est selon moi certain aussi que les protecteurs du Roy ont aussi une part de responsabilité à assumer dans cet incident. Ils avaient pour mission de protéger la personne la plus imminente du Royaume et ils ont failli à leur tâche. Je trouve incroyable qu’une seule personne ait réussi à blessé le Roy aussi facilement.

Donc et avant de présenter votre démission, je ferais une annonce officielle sur le fait que vous condamner ce geste, mais j’en profiterais quand même pour lancer une dernière banderille.
Il est certain que si nous avions du protéger nous même le Roy, cet incident ne serait jamais arrivé.
Tout ces Officiers Royaux et autres membres d’ordres, ont encore montré toute l’incompétence dont ils peuvent faire preuve.
Après avoir été défait en Bretagne et avoir du céder devant les exigences bretonnes, voilà qu’ils n’arrivent pas à assurer la sécurité de leur Souverain sur un territoire qu’ils mésestiment depuis si longtemps.

Il est maintenant à espérer que la Baronne Magoo soit notre prochaine Comtesse…
Si Gaélik venait à être reconnu prochain Comte du Poitou, ce serait la fin !

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Sonate
[Castel de Poitiers, salle du trône ]

La voix feutré du vicomte Cristof se fit entendre. Sonate sursauta. Elle n’avait pas remarqué que le juge du Poitou était présent dans la salle du Trône, sûrement s’était-il tapis dans l’ombre. Il commença une explication, son avis de la suite de évènements et Sonate fronça les sourcils. Elle n’était aucunement d’accord.

- Doux vicomte, ce mandat d’arrêt contre la comtesse Icie n’est que le début d’une longue pénitence et d’un supplice qui lui sera infliger. C’est triste et tragique de dire cela, mais comme vous dites, le Poitou vaut bien plus que nous puisque lui est eternel.

Elle s’humidifia les lèvres d’un geste de langue et reprit.

-Or, comme c’est pour lui que nous devons œuvrer, je pense qu’il faut que son principal représentant garde la dignité qui a toujours été la sienne. En s’agenouillant et en présentant sa démission, mon comte...

Elle regarda plus précisément Faooeit.

- …mon comte vous avouer ou porter le discrédit de votre non implication dans cette affaire. L’agression de sa majesté Lévan doit paraître aux yeux de Paris l’œuvre d’un groupe d’influence qui exerce un certains pouvoir en Poitou, et non l’œuvre du comte lui-même. Il faut centrer le problème sur la comtesse Icie, faire d’elle le bouc émissaire. Quitte à la faire fuir et contrefaire sa mort.

Peut être même sauveront nous le Poitou d’un certaines décadence et de l’avènement d’un comte qui ne laissera pas sa femme passer outre sur le gibet.

Le Poitou est sans conteste le plus grand comté aristotélicien d’Occident. Son souverain est l’image même d’icelui. S’il se condamne pour l’erreur d’un de ses vassale, c’est le Poitou entier qu’il donne comme responsable. Voila, pour Paris, un beau prétexte afin de nous honnir et pis, de faire de nous ce qu’est devenu la Champagne, une contrée dénuée d’audace, d’ambition et de grandeur.
Legueux
Poitiers, là où les OR brillent

Le Roy d'Armes avait eu peine à croire à la nouvelle. Le sang Royal répandu. Par ceux qui étaient censés sécuriser le passage de l'escorte. S'il fallait se méfier de ceux qui vous protègent et accueillent maintenant. Décidément, les pays de Langue d'Oil étaient bien barbares.
Il avait d'abord cru à une galéjade de mauvais gout, mais non, visiblement, c'était sérieux. Il s'en vint rejoindre les Gardes et les Ordres Royaux. Attendre le regroupement.

Les hommes et femmes présentes, sur leur gardes, nerveux pour certains. Visiblement l'attente et l'expectative pesait sur certains. Il allait falloir les faire bouger un peu.

Il s'approcha de Marie Alice et lui suggéra :


Donà, il ne faudrait trop laisser l'attente s'éterniser, ce n'est bon pour personne.
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Le grand père était un aigle, le fils un faucon, le petit fils, un vrai.
Tithieu
[L'Attaque...]

Voyage de nuit pour cortège Royal. La lune haulte pour unique flambeau, le ciel étoilé pour unique égide. Maigre bouclier pour le Souverain de France, à l'heure de toutes les tensions, en lieu et place de tous les dangers. Il y a toutefoys espoir, espoir que la voûte céleste et la grâce Divine suffiront à garder de l'adversité le Roy des Francs.
Sublîmes édifices du monde, façonnés par Dieu et par le temps, auxquels viennent s'adjoindre quelques lames, celles des plus fidèles d'entre les fidèles, de ceux pour qui leur vie n'a de valeur qu'à travers la loyauté et l'honneur. Des Royalistes d'horizons et de pays différents, tous liés par allégeance à la Couronne de France, tous ralliés par choix et par amour à la bannière Royale, à la cause Lévanesque. Antique héritage des Roys d'antan, tradition perpétuée de Souverain en Souverain.
La Royauté estait pour certains la seule certitude inébranlable, la seule représentation du droit et de la volonté Divine sur terre. Le Roy estait un graal, un graal qu'il convenait de préserver, de propager, de protéger.

Parmi les fidèles qui marchaient aux côtés du Roy, figurait le Penthièvre. Mécontent d'avoir à participer à l'avant-garde, le Balafré avait déposé en requeste et en faveur auprès du Grand-Maistre de France de pouvoir protéger l'intégrité physique de son Roy au plus proche de celuy-ci.
Requeste acceptée. Il chevauchait donc, depuis le Périgord et ses troubles civils, à quelques pas du carosse Royal. Véhicule de toutes les convoitises, de toutes les rancoeurs. Position de tous les dangers... Un choix qu'il avait faict sciemment, en connaissance de cause. Entrer en Poitou à la garde du Roy estait pour luy une source de fierté, plus encore que d'arrogance. Celuy qu'on disait infâme en ce pays démontrait à tous sa valeur et sa loyauté à la Couronne, et aux valeurs qui estaient siennes. Qu'on vienne encore le calomnier, après telle démonstration. Il estait prest à payer de sa vie l'acquisition de son honneur, il n'hésiterait pas à en financer la préservation de la vie d'un aultre.

Un sourire satisfait fendit son faciès creusé de balafres, alors que les feux de garde de la Capitale Poitevine se profilaient à l'horizon. Tout cela n'estait que justice. On l'avait trop souvent dénigré sans mesme savoir, sans mesme demander. L'amalgame est vite faict, en ces pays d'ignorance. L'étiquette adhère vite à pareil front suant. Mais les médisances appartenaient au passé, l'Angevin s'engageait dans une voie nouvelle. L'honneur et la gloire estaient au bout du périple.


"Halte au cortège !"

L'ordre formel émane du carosse Royal, du moins de celuy qui en porte les armoiries. La voix de la Bourguignone s'élève, relayée jusqu'en teste de cortège par les chefs de groupe. Discipline auquel le Penthièvre est rompu, rituel bien rôdé. C'est la seconde fois que le cortège s'immobilise en pleine brousse depuis le départ de Niort. Précaution qui n'est pas un luxe, pour protéger la vie de ce Roy envers lequel certains entretiennent rancoeur et hostilité, après l'avoir servi avec une déférence obséquieuse, à la limite du vulgaire. La roue tourne...
De sa main droite, le Vicomte tire doucement sur les rênes. Ce-faisant, il se poste en marge des trois carosses, et observe le sempiternel manège d'un oeil fatigué. La route fut longue, le confort du Castel Comtal, tout Poitevin fut-il, serait apprécié.

Drappé dans une longue cape d'argent, portant en écusson sur l'épaule et sur le coeur la croix de malte de sable de son Ordre, le Hérault réprime un baillement. Son armure et sa cotte de maille ont beau estre un équipement relativement léger, cavale oblige, l'inconfort s'en faict ressentir après quelques heures d'un voyage nocturne. Dans ces conditions, il leur estait à tous difficile de rester attentifs, quand bien mesme la sûreté du Souverain estait en jeu. Aux premières lueurs de l'Aube, les yeux se ferment et les muscles s'endorment...


"Protégez le Roy !"

Le Roy ?
A peine le Penthièvre avait-il fermé l'oeil une seconde, et par la mesme détourné son attention de son Royal Suzerain pour s'égarer vers quelques songes mélancoliques, que la clameur d'une escarmouche retentissait, tout autour de luy. La voix de la Princesse s'élevait, dans la nuit, déchirant la sérénité et la torpeur du lieu, comme un éclair déchirerait le ciel.
Le réveil fut rapide, et non moins douloureux. L'Escuyer Hospitalier avait progressé un peu plus en avant, mirant les alentours. L'action estait tout derrière luy, là où la Princesse et les membres de l'escorte Royale estaient aux prises avec une troupe que Tithieu supposa estre Libertadienne, ou aultre fantaisie. Il fallait agir.

Plus de temps pour la réflexion. Il tira son épée, tirant du mesme sur les rênes, par la droite. Penneg obéit et s'en retourna, fûmant et écumant à la froideur nocturne. Le destrier à la robe de sable allait pouvoir se dépenser, et montrer à son cavalier combien sa valeur estait intacte.


Haroooo ! Montjoye Sainct-Jehan, sus aux faquins !

Sa voix rauque retentit, étouffée par la mélodie des épées qui se percutent et s'embrasent, des fers qui se rencontrent, des sabots qui crépitent au sol avant de s'en libérer et de filer vers la désolation. Epée tirée, bouclier fermement empoigné, le Penthièvre se rua vers la mêlée, alors que déjà le Roy estait affalé contre sa voiture, et que les assaillants rebroussaient chemin.
Un coup aveugle porté au premier vilain venu. La rage battait dans ses tempes, le vent s'engoufrait dans sa cape. Il n'avait eu guère le temps de défendre le Roy, tout s'estait passé si vite... Mais l'Hospitalier ne comptait pas en rester là. Déjà, quelques cavaliers de la Garde se lançaient à la poursuite des survivants de la troupe assaillante.
Vision chaotique, sinon d'apocalypse. Peu de sang avait coulé, mais l'inattendu de l'attaque et l'amour que tous portaient à l'unique victime avaient, en quelques minutes, plongé l'arrière-garde du cortège dans une rage blanche, mêlé pour certains -dont le Vicomte- à une insatiable soif de vengeance.


"Penthièvre, envoyez votre page ramener Sa Majesté à Niort, pour qu'on l'y soigne."

Il...

Regard successif vers le Roy blessé, puis vers la blonde d'Estampes. Sa machoire s'actionne une fois, puis deux. Les mots ne luy viennent pas, la question reste pendue à ses lèvres, en suspend, bloquée. Comment envisager l'impensable ? Comment envisager le tragique ? Comment envisager ce qui précipiterait le Royaume de France dans une crise sans précédent, privé de Roy et d'héritier du trosne... Le Roy n'est pas mort, vive le Roy !

Jehan, à cheval ! Réponds de sa vie, ta survie dépend de la sienne.

Non, il ne poserait pas la question. Quand bien mesme la Princesse aurait eu une réponse, il ne voulait pas l'entendre. Pas maintenant. Si deuil il doit y avoir, il viendrait en son heure. L'instant estait à la traque, l'instant estait à la vengeance.
Jehan, qui voyageait perché sur le carosse de queue, répondit à l'injonction du maistre d'un hochement de teste. Un bruit sourd, il saute dans la boue. Il grimpe à cheval, tout est prest. Bientost, le Roy sera en sécurité. Plus question de s'en préoccuper, il s'agit de passer à d'aultres priorités, plus triviales, plus instinctives.
Les muscles se tendent, guerriers, en adéquation avec la monture. La nuit sera meurtrière...



"Montjoye Sainct-Bynarr, qui m'aime me suive !"

Sa Victoire brandie vers le ciel, le Penthièvre répondit à l'appel de la Bourguignonne. Ses éperons frappèrent les flancs de son compagnon de galère, qui s'élança en direction des fuyards, une petite poignée, filant vers Niort. Ceux qui avaient réussi à se défaire de l'emprise des gardes royaux les plus teigneux, et tentaient de rallier les aultres avec une bonne lieue de retard. Il n'en serait pas question, le régicide ne resterait pas impuni. C'est à un symbole sacré, à une Divinité Royale qu'on avait porté atteinte...

Les quelques cavaliers qui donnaient la traque aux assaillants du Roy s'engoufrèrent dans l'obscurité, avalés par la nuit ténébreuse et par la faim de bestialité et de fin absolue qui les animait. Au nom de Dieu, les assassins du Roy ne verraient pas l'Aube. Que vive le Roy...



[Traque dans le blizzard...]

Muss es sein ? Es muss sein ! Cela doit-il estre ? Cela est !
La mort devait-elle estre ? La mort serait ! La vengeance devait-elle advenir ? La mort adviendrait ! La rage avait posé sa main glaciale sur l'épaule de Tithieu, comme sur celle de bon nombre de ses compagnons de traque. Une mélodie tragique portait dans son esprit un chant de guerre et de gravité. Le prochain soleil devrait estre rouge, rouge du sang de leurs ennemis. Il n'y aurait ni quartier ni justice pour ceux que le Penthièvre rencontrerait sur sa route. Comme si, dans son utopie infantile, dans ses illusions tourmentées, il se figurait que prendre la vie de ses meurtriers pourrait leur rendre celle du Roy. Car il en estait désormais convaincu, le Roy ne pouvait estre que mort, ils ne pouvaient qu'avoir failli. Sa traque serait son baroud d'honneur.
Un vent de mort découvrit son visage de son capuchon, dévoilant à la Lune et aux étoiles les traits de son faciès, façonnés par la souffrance et déformés par le désespoir d'avoir perdu un Guide.

Cela doit-il estre ? Cela est ! Et il ne l'avait pas voulu. Il estait comme tous, comme le défunt Souverain luy-mesme, la victime de la fatalité. Fatalité provoquée par ces assaillants, ces âmes damnées qui avaient osés s'en prendre au plus hault dignitaire de France, à l'héritier de Clovis, à celuy qu'à Reims on avait oint de la Saincte huile, et ainsi sacré Roy de France. Qui sème le vent récolte la tempeste, et ceste nuit là, la récolte serait hâtive...


Tu cours au néant, canaille ! Inutile de fuir, je te traquerais jusque dans la gueule de cerbères. A mooort !

Son cry résonne dans la nuit, qui se teinte doulcement d'une rougeur sanglante. L'Astre se réveille luy aussi, certainement dérangé par les échos de la bataille. Le Vicomte ferait honneur à ceste lueur assassine, à l'humeur vengeresse du Soleil. Il avait perdu son plus beau satellite...

Il avait esté séparé du reste des poursuivants, au fil de la cavalcade. Celuy qu'il a pris en chasse s'estait détaché des aultres, et cavalait à travers bois, à travers un sentier tracé par les aléas nonchalants des gibiers locaux. A de nombreuses de reprises, la visage du Balafré avait esté fouetté par une branche de pin, de sapin. Il luy fallait déployer des trésors de volonté pour tenir le rythme de celuy qu'il poursuivait. C'est à un cavalier aguerri qu'il avait à faire.

Splaffff


Bats toi en homme, bastard ! Affronte la mort qui est venue te cueillir, voyons si tu es aussi bon épéiste que caval...

Splaaafffff.
La crasse, la boue Poictevine. Nauséabonde, lourde... Surprenante ?
Le gibier avait attiré son chasseur dans un traquenard, une échappatoire naturelle pour qui aurait à se dédire des conséquences de ses actes. La boue marécageuse avait surpris l'Angevin, qui n'avait pas presté plus attention au bruit précurseur du destrier de sa victime qui bondissait avec prudence dans l'eau poisseuse. Luy n'estait pas prévenu, luy avait plongé teste la première, magnifiquement éjecté par dessus l'encolure de son canasson affolé.

Un chapelet de jurons en direction du fuyard, qui semble dans la nuit noire se réjouir de la déconfiture de son poursuivant. Ses poings rageurs frappèrent l'eau frénétiquement, comme un enfant déçu manifestant son mécontentement. Normal ordre des choses, le Vicomte estait perdant jusq'au bout. Son cheval avait pris la tangeante, complètement désorienté par ceste plongée subit. Son épée avait dû voler à quelques mètres, et s'enfoncer dans la vase. Il estait trempé jusqu'aux cheveux, et perdu en pleine campagne. Et en sus, il estait bredouille...


*J'aurais au moins faict une belle chute...*

Pensée qui luy preste à sourire. Il n'a mesme plus la force de pleurer son chagrin et sa frustration, trop épuisé qu'il est pour estre lucide. Le jour se lève enfin, un jour que Lévan de Normandie, IIIème du nom, ne verra pas...
Plus tard il luy faudra rejoindre Poitiers, et réclamer vengeance.


[Edit : mise en forme et correction]
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Faooeit
[Dans le château comtal, toujours à Poitiers]

Le comte Faooeit écoutait attentivement ses conseillers. Il faisait la moue aux propos de Cristof et quand Sonate parlait il devenait plus rassuré:
Hum... Oui. Elle doit être jugée et punie sévèrement: elle est ma vassale, pas celle du Roy. Si une vassale commet une faute contre mon suzerain, je ne puis être puni que si je laisse ma vassale libre sans lui infliger aucun châtiment. Quant à me rendre... Je ne puis, il est vrai... Sinon ce sera le Poitou qui sera perdu, et nous deviendrions alors comme les Limousins: des fidèles serviteurs de tous les désirs de la Curia.
Un homme venait alors apporter une lettre, de la Princesse Armoria lui dit-il, diffusée un peu partout. Il faisait une grimace qui s'agravait en lisant la lettre... Et dit dans un moment de colère:
Bon sang je le savais... Elle veut notre peau! Il ne faut absolument pas qu'ils entrent, ET TROUVEZ-MOI ICIE!! Il faut absolument qu'elle soit dans ce château avant que ces chiens de la Princesse ne prennent d'assaut le palais, et avant qu'ils ne la capturent!
Puis il disait à sa femme, toujours en colère:
Comtesse, vous traînez trop. Hâtez-vous avant qu'ils ne manipulent le peuple contre nous! Quant à moi, il me faut aussi faire un courrier... Espérons les retarder.
Il se mettait ainsi à la tâche après avoir laché la lettre, en essayant d'écrire bien que nerveux, la main tremblante de colère...
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Enguerrand_de_lazare
[Poitiers. Deuxième Jour. Rassemblement de l'escorte royale]

Réponse rapide et assurée d'Ethan. Aucun ne manquait visiblement à l'appel. Voilà déjà point réglé et des plus rassurant. Il n'aurait toléré voir quelconque frère ou sœur isolé en auberge ou hôtel particulier ce jour ci. Solidaires ils devaient l'être en toute occasion, et celui qui protégeait le flanc de l'autre protégeait aussi sa vie.
Un signe de tête du cavalier à l'attention du jeune frère qui avait tant donné pour l'escorte royale depuis le départ de cette aventure.


Merci à toi Ethan. Je connais ton sens de l'organisation pour y avoir eu plusieurs fois recours en Bretagne, et je le remercie une fois de plus en ce triste jour.

Benjamin, à son tour pris la parole, soulevant point qui l'inquiétait lui même depuis la journée de la veille. Il ne connaissait point cette cité. Les quelques heures passées à déambuler en ses rues ne l'avaient pas suffisamment familiarisé avec ses dédales et méandres. Tout au plus parvenait il à se situer grossièrement, se repérant à telle tour de garde, telle flèche de clocher.
Une conclusion s'imposa à son esprit. Ils ne pourraient mener quelque action armée que ce soit, au risque de se faire tailler en pièce par d'éventuels opposants qui eux connaissaient les secrets de la capitale comme eux ne le sauraient jamais.
Plusieurs fois déjà il avait eu à mener guerre citadine, et cela avait toujours été effusion inutile de sang, assaillants comme défenseurs se retranchant en chaque maison, chaque ruelle. Le moindre recoin pouvant soudainement devenir piège mortel, embuscade dévastatrice. Chaque fenêtre, chaque toit pouvait voir pleuvoir sur les combattants pluies de mortels jets de pierre ou traits perforants.
Il le savait. La seule façon pour venir à bout d'une ville unie dans sa défense était de la faire bruler dans son entièreté. Et jamais il ne pourrait cautionner cela ici. Le peuple poitevin n'était en rien responsable de ce qu'il venait de se produire.

Léger hochement de tête du cavalier, puis, s'adressant à Marie, rejointe par Legueux.


Il ne faut certes pas tarder. Mais il ne faut pas nous précipiter également. Je rejette pour ma part toute idée de tentative de passage en force, qui ne se solderait que sur nouvelles souffrances. Je propose que nous avancions rapidement, par petits groupes, afin de rester le plus discret possibles et nous réunir devant le château comtal. De là, nous nous rassemblerons, et enverrons délégation rencontrer le Comte Faooeit afin de lui faire connaitre les ordres du Grand Maitre de France.

Un signe de la main vers le groupe rassemblé.

Nous ne pouvons nous frayer chemin au bout de nos épées dans les rues de la ville, mais nous pourrons, si besoin est, dans l'éventualité où le Comte n'obtempère pas, forcer passage une fois devant les portes du Castel.

Silence désormais. Le cavalier ayant fini de parler, il attendait la réponse de sa sœur, pendant que dans son esprit calculs, hypothèses et plans s'élaboraient aussi vite que possible.
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