--.pauline.
Elle était toujours plaquée contre le mur. Elle restait là à réfléchir, à la regarder dans les yeux pour savoir si elle mentait, mais elle ne mentait pas. Le peu qu'elle avait entendu dans le couloir du château ne lui permettait pas de comprendre la réaction de cette femme. Elle ne connaissait pas le fond de l'histoire et ne savait pas pourquoi Geran grandissait loin de sa mère et pour le moment ce n'était pas une question qu'elle se posait.
Tout ce qu'elle voulait pour l'instant c'était qu'elle la lâche pour pouvoir aller chercher l'enfant. Elle se décida enfin, à éloigner la dague de sa gorge. La croyait-elle ? Elle devait quand même garder ses distances. Cette femme lui faisait peur et n'était vraiment pas rassuré. Si elle savait des choses sur Dame Kalian, où si cette femme était Dame Kalian, elle le saurait, mais quand elle aurait retrouvé Geran.
Elle poussa un soupir de soulagement un peu bruyant et se décala un peu pour se dégager de son emprise. Elle avait les jambes qui flageolaient et le coeur battait dans ses tempes et dans sa poitrine à vive allure. Elle n'avait jamais eu peur comme cela et de cette aventure elle s'en souviendrait. Après quelques instants qui lui parurent une éternité, elle ouvrit la bouche pour parler ...
Si j'apprends que vous m'avez menti, je vous promets que vous regretterez que je ne vous aie pas déjà tuez. Votre supplice sera tel que vous m'implorerez de vous donner la mort.
Depuis combien de temps êtes-vous partis ? Avez-vous remarqué quelqu'un qui vous suivait ? Pourquoi Ge... Pourquoi l'avez-vous laissé seul ?
Nous allons descendre. Et vous allez vous tenir calme. Ça n'est pas en hurlant partout son nom que vous le sauverez. Nous allons le chercher et tâcher de rester discrète. Savez-vous s'il y avait quelque chose qu'il voulait voir ? Qui avait attiré son attention ? Rappelez vous, c'est important. Mais je ne veux pas d'hystérique qui hurle partout. Sinon je vous ferais avaler votre langue. Suis-je claire ?
Le ton de sa voix était toujours sans réplique. Pour être comme cela, cette femme avait du souffrir. Du moins elle le pensait, car au vu de sa réaction elle ne faisait confiance a personne. De plus elle n'avait pas répondu à sa question et imposait les siennes qui étaient menaçante. Pour qui la prenait-elle ? Si elle avait crié, c'était simplement pour que Geran l'entende. Elle avait assez de sang froid pour le chercher calmement. Un endroit où il aurait aimé aller ? Il aimait le tire à l'arc et la pêche. Il passait du temps avec les soldats. Peut-être était-il aller les voir ?
Se ressaisissant un peu, elle arriva à articuler quelques mots.
Je ne mens pas, vous pouvez me croire ... Il faut me croire ... Et vous n'avez pas à me menacer !! ... Nous sommes partis de la Bourgogne il y a environ une vingtaine de jours. Nous avons surtout marché la nuit et au petit matin, nous allions dormir dans une auberge et j'ai fait très attention ... Je n'ai vu personne qui nous suivait. J'ai emmené Geran sans prévenir personne, car personne n'a vu que j'avais entendu ce qui s'était dit ... Je n'ai pas réfléchi et je l'ai emmené ... C'est tout ... Et maintenant je veux le retrouver ...
Après une courte pause elle continua.
Je ne l'ai pas laissé seul, il dormait quand je suis descendu. Je voulais juste savoir si quelqu'un connaissait la jeune femme que je cherche. Je lui avais pourtant bien dit de ne pas s'éloigner de moi. Comme nous allons rester ici, peut-être a-t-il pensée que tout risque était parti ... Je ne sais pas ...
Fronçant les sourcils quand elle lui dit de ne pas être hystérique, elle la regarda en relevant le menton.
Pour qui me prenez vous ? C'est très clair et je sais être discrète quand il le faut ... Je ne suis pas une de ces poules qui hurlent a tout va ... Un endroit qu'il aurait aimé voir ? Je sais qu'au château, il aimait passer du temps avec le maître d'arme. Il aimait aller pêcher au bord de la rivière. On peut déjà commencer par là ?! ...
Un peu rassuré, elle se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit aussi calmement que possible. Elle descendit les marches, jeta un coup d'oeil au taulier et sortit de l'auberge. Elle sentait la présence de la femme qui ne lui avait toujours pas dit son nom, même si elle s'en doutait ...