Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP] Le marché de Nancy

--L_oiseleur


[Le 25 d'octobre de l'an de grâce 1457]

L’oiseleur avait daigné descendre en ville, ce dimanche. Plus qu’à contrecoeur, il fallait le reconnaître… Mais l’hiver approchait, et il lui fallait acheter certaines denrées. Du sel car il n’en avait presque plus, des lainages, quelques mètres de ficelle pour les filets, un couteau de chasse, des rations de nourriture séchée en cas de disette… Toutes ces petites choses qui amélioraient la vie durant la période difficile. En hiver, il fallait se serrer la ceinture. Les oiseaux y étaient plus que rares.

Mais avant tout, il lui fallait des sous. Sans quoi on lui refuserait tout et on le laisserait mourir de faim sans vergogne cet hiver. Les hommes, et à plus forte raison les citadins, avaient l’esprit étriqué, tout entier tourné vers ces petits disques de métal jaunâtre. L’homme ne valait rien. L’oiseleur avait bien plus d’estime pour les oiseaux, pourtant écervelés, que pour ses semblables.

Des oiseaux, pour l’heure, il en avait. Tête en bas pour les plus gros, pattes suspendues à sa ceinture, dans les mains pour les plus petits, lovés dans de petites cages d’osier.


Achetez, achetez mes oiseaux ! Lançait l’oiseleur à la cantonade, arpentant les allées puantes et grouillantes du marché. Bientôt l’hiver et leurs chants vous manqueront ! Achetez ! Grive, alouette, bouvreuil, loriot, roitelet, rossignol… ! Apportez vie à la maisonnée ! Colvert, bécasse, caille, faisan… ! De la volaille à la tablée ! Achetez mes oiseaux… !

Brader ses trésors à cette stupide populace ne lui seyait guère, mais l’homme aux oiseaux n’avait guère le choix. Soupirant, essayant de ne pas se faire bousculer par la masse crasseuse du petit peuple, il continua sa ronde.

Achetez, achetez…

Il jurait mentalement et souhaitait tout le malheur du monde à ses clients.
Coloquinte
Coloquinte était là de son attente, personne pour acheter ses pelotes de laine des Vosges!!!
Pourtant du pur mouton ardennais roux ou voskop...Elle était assise, là, les jambes croisées, le menton dans une main ...quand elle sentit un petit chatouilllis sur son épaule...
oh!!!!Un p'tit oiseau!!!
un p'tit oiseau s'était posé sur son épaule !
Ouaaaaaaah, qu'il est mignon!!! Ne serait-ce point un Rousserolle effarvatte, que j'en donnerai ma laine à filer !!!!


Coloquinte louchait sur l'oiseau qui ne daignait pas déguerpir, s'agrippant à sa houppelande...Me prend-il pour son perchoir ? Il fit là, ce que tout oiseau fait lorsqu'il se sent bien, un jet blanc de fiente liquide...

Coloquinte sursauta, éructa dans des dialectes inconnus, prit une pelote, et frotta son habit, tant qu'il en était encore temps...

La Rousserolle, elle, changea simplement d'épaule...
Bulle
[Entre les étals du marché]

La charité… ! La charité pour les pauvres… !

Trottinant dans les allées bondées.
Une main crasseuse tendue, un Corniaud putride dans les talons.
Le regard implorant, à peine visible à travers un rideau de cheveux sales.
La Bulle mendiait.

Elle n’en avait pas vraiment besoin.
Elle avait généralement autant de nourriture qu’elle le désirait, ou du moins dont elle avait besoin.
On lui en donnait en taverne, et elle s’arrangeait toujours pour en avoir un petit extra dans l’auge aux cochons ou « derrière l’église ».
La petite gueuse ne mendiait pour ainsi dire que par gourmandise.


La charité… ! De grâce ! Sinon que chuis obligée d’bouffer la carpette, là, à côté d’moi…

M’ssire, une tite pièce… ? (court de droite à gauche, de passant en passant, insistante) M’dame ? Un quignon d’pain… ?

Et elle fait la manche, la petite estropiée, et elle fait la manche…
Et la tire-bourse à l’occasion…

_________________
A perdu le pouce gauche en offrant un cadeau. Moralité : soyez égoïstes !
Coloquinte
Hé!!! Salut Bulle, alors, au boulot???????
T'as de la chance qu'il ne fasse pas trop froid...Et alors, quand est-ce que tu viens au Graouilly??????

Elle se penche un peu vers Bulle, sans toutefois la frôler...
Dis-moi, je ne sais pas quoi faire avec cette rousserole sur l'épaule...Le marchand ne dit rien!!! Il m'impressionne, que je sois là ou pas c'est kifkif...Par contre, si la Rousserole m'adopte, pas sûr qu'il la laisse partir...
Tu ferais quoi, toi? (à part vouloir la bouffer?)

_________________
Vestale libre, j'accueille l'aube en crachant le feu !
--L_oiseleur


L’homme aux oiseaux n’a toujours pas vendu le moindre oiseau, et en exulte. Ses oiseaux étaient trop bien pour ces marauds, il le savait. Il se demandait s’il allait continuer à leur faire l’honneur de tenter de leur vendre ces petits bijoux ailés. Hélas ! Mille fois hélas ! Les besoins matériels n’ont que faire de la dignité, et exigeaient qu’il en vende au moins un – à prix d’or, se promit l’oiseleur.

Il baissa machinalement le regard pour vérifier que l’odeur humaine n’incommodait pas ses protégés, quand il fut saisi d’horreur. Une des petites cages d’osier s’était abîmée, ses liens desserrés et… Elle était vide ! Qu’y avait-il dans celle-ci… ? La rousserolle ! Pauvre, pauvre petite âme perdue dans ce chaos humain !
L’homme aux oiseaux sentit la panique lui nouer la gorge.

Puis… la voilà ! Prise en otage, retenue sur l’épaule d’une grossière rousse, sans doute une de ces mégères à la gouaille aussi vaste que leur poitrine ! Pff ! Pauvre rousserolle !


Hé toi ! L’interpella l’oiseleur, à grand renfort de gestes furieux. Tu crois pouvoir partir sans payer, peut-être ?!
Coloquinte
Ah!! C'est la meilleure!!! Payer pour un oiseau qui me fait dessus!?
Votre rousserole effarvatte me prend pour son perchoir, et elle a même décidé de l'urinoir!!! C'est mon épaule droite!!!
Tenez, attrapez-la, si elle le veut bien! J'ai déjà sali une pelote de laine...
Je vous laisse faire, j'essaie de ne pas bouger! attrapez-la!

Coloquinte attend , le dos tendu, ne bougeant plus ...louchant sur l'oiseau qui s'est mis en boule sur son épaule.

_________________
Vestale libre, j'accueille l'aube en crachant le feu !
Forcejaune
FJ passait ar le marché. En passant à travers les etals, fj sentait l'envie e ressortir au grand jour.
Sotir son etal, et propoer a la vente ce qu'ila avait ramener de l'orient...
--L_oiseleur


La rousserolle vous a pris pour ses latrines ? Fit l’oiseleur, haussant un sourcil narquois. Grand bien vous en fasse… Cela me semble un honneur pour votre épaule.

Il s’approcha de la femme comme s’il s’agissait d’un animal mou et répugnant, avant d’attraper le petit oiseau d’une main experte. Le volatile réintégra sa cage. L’homme aux oiseaux soupira. Il n’avait rien réussi à vendre, ce jour-ci, mais il avait réussi à épargner un sort atroce à l’un de ses protégés… Tant pis pour les petits réconforts de l’hiver.
L’oiseleur partit, jetant au passage un coup d’œil à l’étal d’un vieux barbon. Rien de ce qu’il proposait ne lui était utile, aussi passa-t-il son chemin.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)