Ysandre
Mon épingle à écaille, Bertille, je préfère..
Bien que ronchonnant de manière inaudible comme à laccoutumée, la servante sexécuta et planta dans le haut chignon, la fameuse épingle qui avait toujours la préférence de la duchesse.
Après un dernier regard dans le psyché, Ysandre lui lança les ordres du jour et, alors quelle posa la main sur la poignée de la porte se retourna et lui précisa :
Reste à Chantôme aujourdhui.
Je ne pars quune heure ou deux et jaurais besoin de ton aide dès mon retour, ma fille.
Où partez-vous, ma Dame ?
Ah ! Cesse donc de me questionner de la sorte et vaque à tes occupations !
Répondit-elle, sourcilleuse et agacée.
Oui, mais, Dame.. Cest quon aime guère vous voir vous éclipser chaque jour comme vous le faites depuis votre retour de Noirlac, je préfèrerais vous savoir sous escorte !
Exaspérée, la duchesse ne prit pas même la peine de répondre et sengouffra dans le couloir.
Dun pas rapide et décidé, elle se dirigea vers les écuries où Ventraucou sellait déjà son alezan.
La jument battait du sabot, les naseaux frémissants, impatiente dêtre montée et de chevaucher encore par monts et par pechs puisque sa cavalière semblait reprendre goût à leurs escapades à toutes deux.
Laissez moi vous accompagner cette fois .. Proposa le donné.
Ils sétaient donné le mot ? Allait-elle donc devoir se justifier auprès de toute sa valetaille pour bénéficier de quelques heures de solitude ?
Bertille mandait après toi, me semble-til. Cours donc !
Pourquoi avait il fallu quelle lui mente ?
Balayant dun imperceptible geste cette pensée, elle lança sa jument qui répondit instantanément à sa demande et franchit enfin les grilles du château sous le regard inquiet dun Ventraucou, aussi dubitatif et ronchonnant que la Bertille.
Elle redécouvrait presque sa campagne berrichonne, réalisant alors combien elle regrettait de navoir point su se préserver plus de temps les années passées. Mais fi, point de regret.
Faisant corps avec sa haquenée, elles filèrent ventre à terre vers de lEst, en direction de la forêt qui sépare Chantôme dAigurande, heureuses lune et lautre de sentir la brise les frapper de plein fouet et de cueillir le vent.
Ysandre aperçu bientôt lorée du bois et se redressa un instant, cherchant le petit sentier qui les accueillerait bientôt et sitôt repéré, elle cravacha une fois encore le bel alezan qui répondit à son ordre incontinent.
Doucement, doucement Intima-telle..
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Bien que ronchonnant de manière inaudible comme à laccoutumée, la servante sexécuta et planta dans le haut chignon, la fameuse épingle qui avait toujours la préférence de la duchesse.
Après un dernier regard dans le psyché, Ysandre lui lança les ordres du jour et, alors quelle posa la main sur la poignée de la porte se retourna et lui précisa :
Reste à Chantôme aujourdhui.
Je ne pars quune heure ou deux et jaurais besoin de ton aide dès mon retour, ma fille.
Où partez-vous, ma Dame ?
Ah ! Cesse donc de me questionner de la sorte et vaque à tes occupations !
Répondit-elle, sourcilleuse et agacée.
Oui, mais, Dame.. Cest quon aime guère vous voir vous éclipser chaque jour comme vous le faites depuis votre retour de Noirlac, je préfèrerais vous savoir sous escorte !
Exaspérée, la duchesse ne prit pas même la peine de répondre et sengouffra dans le couloir.
Dun pas rapide et décidé, elle se dirigea vers les écuries où Ventraucou sellait déjà son alezan.
La jument battait du sabot, les naseaux frémissants, impatiente dêtre montée et de chevaucher encore par monts et par pechs puisque sa cavalière semblait reprendre goût à leurs escapades à toutes deux.
Laissez moi vous accompagner cette fois .. Proposa le donné.
Ils sétaient donné le mot ? Allait-elle donc devoir se justifier auprès de toute sa valetaille pour bénéficier de quelques heures de solitude ?
Bertille mandait après toi, me semble-til. Cours donc !
Pourquoi avait il fallu quelle lui mente ?
Balayant dun imperceptible geste cette pensée, elle lança sa jument qui répondit instantanément à sa demande et franchit enfin les grilles du château sous le regard inquiet dun Ventraucou, aussi dubitatif et ronchonnant que la Bertille.
Elle redécouvrait presque sa campagne berrichonne, réalisant alors combien elle regrettait de navoir point su se préserver plus de temps les années passées. Mais fi, point de regret.
Faisant corps avec sa haquenée, elles filèrent ventre à terre vers de lEst, en direction de la forêt qui sépare Chantôme dAigurande, heureuses lune et lautre de sentir la brise les frapper de plein fouet et de cueillir le vent.
Ysandre aperçu bientôt lorée du bois et se redressa un instant, cherchant le petit sentier qui les accueillerait bientôt et sitôt repéré, elle cravacha une fois encore le bel alezan qui répondit à son ordre incontinent.
Doucement, doucement Intima-telle..
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