et ce fut la nuit froide et définitive..

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Et ce fut la nuit… froide et définitive

Champs de bataille

Le mot fait écho !
Surmontant les peurs ;
Des femmes, des hommes
Se sont levés
Ivraie, des sillons bien rangés !
Héritiers de la plèbe,
La terre est à vous !
Qui de votre cri l’ensemencez !
LIBERTAD !

Le cor retentit encore une fois,,, se dépêcher aller aux nouvelles , voir ce qui de passe, les ragots et les cancans fusent de toutes parts !

De tous les côtés, les hommes jaillissent des tentes ou des charrettes… se précipitent vers leur monture….en courant elle rejoint Braque, l’enfourche, se rend au rassemblement….

Leriot , le fidèle ami comme d’habitude à ses côtés, ils attendent de voir paraître les Seigneurs de guerre :

Ceux–ci paraissent enfin… à la position des épaules, on peut deviner que les nouvelles ne sont pas bonnes !

Les ordres claquent… « Les troupes se replient »   Dans la clarté de ce début de soirée, c’est la pire des nouvelles qu’ils pouvaient, qu’ils avaient envie d’entendre. Ils ont tant donné, ils ont tant marché, ils y ont tant cru !

Elle pense aux premiers blessés, à la petite Guernica. Estrella ,* que la Mère la protège*  tandis que les paroles de Fablitos raisonnent en elle : * On forme les lances et on rentre !*   

Ne pas croire à pareil départ…l’air est toujours aussi doux, les hirondelles volent toujours, haut dans le ciel, se chamaillant quelques moucherons pour nourrir leurs petits. Les oiseaux doivent aussi se battre pour la nourriture, c’est la loi du monde, la loi des hommes et l’on voudrait qu’elle croie à cette loi là… Non, non et non, les enfants ne sont point des bêtes, ils ont le droit de manger, de vivre… elle voudrait hurler à l’injustice, traiter ses camarades, ses chefs de lâches… mais la main de Leriot sur son bras, son regard impérieux et son geste la priant d’écouter ce qui est dit, la fait ravaler ses protestations…Les Seigneurs de guerre expliquent, sans détour ce qui c’est passé…les trahisons, les coups de par en dessous, les promesses non tenues, les retards des renforts…ils disent que c’est pour épargner des vies qu’ils ont décidé de rentrer….*Tu sais , murmure Leriot, cette guerre ne les a  pas enrichi, vraiment pas, tout comme nous du reste. Mais nous avons au moins eu à manger !

Les ordres continuent de retentir dans cette tiède nuit d’été : * Leriot, Debrinska en lance derrière Fablitos… mouvement des chevaux pour se placer...puis suivent une litanie d’autre noms… certains connus d’autres pas et les lances se mettent en mouvement, après une dernière précision : Nous voyageons en lance afin d’éviter les attaques l’OST…cela fait partie des négociations !

La troupe s’ébranle… les couleurs claquent dans le vent fripon de ce soir de juillet… les hommes qui s’éloignent de Joinville forment différents rubans qui serpentent à travers la campagne, posant sur celle-ci de touches argentées, ruisselets de printemps, ruisselets de vie, ruisselets d’eau vive !

Après quelques lieux, un tiercelet tournant dans le velouté des nuages, vient se poser sur le poing de Leriot…attachée à la patte de l’oiseau, missive lui enjoignant de se rendre en  tel endroit…avant de partir, regard interrogatif…*tu veux me suivre, semble dire ses yeux, personne ne t’en voudra, si tu quittes la lance maintenant*

Deb secoue la tête en signe de dénégation : « va, ami, nous nous reverrons sous peu ! On a besoin de moi ici… » Dernier regard vers l’ami qui s’éloigne, geste d’au revoir de la main !