Nessty
[Face à la réalité, un jour en Touraine, sommeillait une Vilaine.]*
*Ré-édition
Une joue posée sur un oreiller à coté d'une main, des paupières closes sur des rêves d'ailleurs, d'autrefois et d'avenir, un léger pli à la commissure des lèvres qui laisse présager un sourire de bien être. Nessty se repose sur une paillasse fraiche et coquette, non dans un bouge ou un creux au pied d'un arbre comme elle en a tant l'habitude, mais dans l'un de ces couvents impersonnels perdus en rase campagne qu'elle avait l'habitude de choisir au dernier moment quand le temps lui devenait pesant. La cellule est austère mais propre, toujours plus avenante qu'une cellule de geôle. Le silence règne en ce lieu de réclusion. Aucun entrechoquement de gamelles, aucun râle de terreur ou de désolation, aucun couinement de rat affamé à l'affut d'une pitance régurgité, aucun bruit mode clés tambourinant les pans d'un maton ivre. Le silence le plus total invitant au repos de l'âme et du corps, incitant à l'abandon également par delà les horizons.
La belle cherchait refuge dans l'oubli que pouvait lui proférer le silence ambiant car elle ne savait plus comment vivre et encore moins pour qui, face à sa propre réalité. A trop se battre pour des opprimés qui n'en demandaient pas tant, à trop se sacrifier devant les désirs de ses proches pour se réfugier dans une fierté mensongère, à trop vouloir arrêter le temps qui lui filait entre les doigts, elle avait fuit pour éviter de se cramponner à des sentiments hors du temps. Elle serrait sur son coeur des souvenirs de combats, de taquines, de séductions, d'amitié, de... Tant de volutes entrelacées dans son esprit, qu'elle avait du mal à s'en défaire. La vie continuait inlassablement hors des murs de ce couvent comme en attestaient ces pigeons qui venaient sur poser sur le rebord de la fenêtre entrouverte. Elle les ignorait tout simplement, faisant sourde oreille à tout murmure de la nature même celui sous forme d'un doux roucoulement. Le silence, voici ce dont elle avait besoin comme cantique afin d'éviter de s'éparpiller dans un recommencement incessant de dévotions, d'intrigues ou de distractions fielleuses.
Sur son front se pose une main aussi légère qu'un souffle printanier furetant dans la pièce grâce à la fenêtre entrouverte. Ces doigts aussi doux que le duvet d'un oisillon écartent une mèche de cheveux qui s'est égarée sur le visage de cette gueuse assoupie. Une délicieuse odeur de liqueur sucrée s'immisce par des narines en éveil vers une bouche qui s'entrouvre inconsciemment pour en recueillir le nectar d'un rêve lointain. Un courant d'air d'illusions vient de caresser cette jeune femme dans son sommeil au point de l'avoir fait frémir avant de la ramener à sa triste réalité.
Combat de l'esprit ou orgie de pensées, les nébuleuses d'une gueuse impétueuse au repos se faisaient de plus en plus tortueuses. Ptite tourmente passagère dans la tempête... Besoin de repos qu'elle avait décrété sous son chignon avant que le brouillard ne l'étreigne totalement, regrettant de ne point être l'un de ces esprits simples vagabondant de fleurette comme toute bonne boulette qui se respecte. Une vilaine en souffrance car en totale déviance par rapport à la route normalisée, un peu happée par les chemins tout de même mais surtout frappée du carafon à force d'assauts douteux ou d'affronts politico-fienteux. Elle même ne cherchait plus à comprendre pourquoi elle était dans l'incapacité de retomber dans une sagesse banalisée. Surement un peu trop terne à son goût de quitter cette vie de semelle fourmillante, surement un peu trop morose pour elle de tempérer son intransigeance envers la kékil-dysenterie, surement un peu trop envie de continuer à botter les fions de prétendus dieux de la Rapinerie Paradisiaque ou de la Radinerie Prosaïque, surement plus qu'affectée dans son entendement par la disparition de ses propres divinités.
Celle qui chaque matin au réveil se mordait pourtant la langue pour s'obliger au silence réfléchi face à des vérités flétries, sans y parvenir concrètement en raison de son impétuosité, convolait en ce moment même avec l'absence de tourmente verbeuse. Battre le silence ou se faire battre par lui pour tenter de retrouver le désir d'une paix intérieure, drôle d'idée mais à exploiter ne fut ce qu'un temps. Voilà le dessein actuel de la donzelle avant que ne décalque sur elle les regrets d'une existence dictée et étriquée, avant surtout qu'elle ne rebondisse sur les prémices d'une nouvelle révolte. Son courage avait vu le jour dans l'ennui, son arrogance l'avait poussée jusqu'à l'insolence, sa vie n'avait été que mouvements et assouvissements d'utopie. S'arrêter ainsi, cloîtrée et condamnée à l'inertie, aurait pu être sa mort tant chaque jour risquait de ressembler au précédent et de déteindre sur le suivant. Mais c'était sans compter sur la flamme persistante dans cette caboche qui, même fêlée, s'emplissait de pensées pour ne pas ressembler à une outre vide de tout sens.
Cette main posée délicatement sur l'oreiller se referme sur le tissus pour l'emprisonner pendant que le visage de l'esseulée s'enfouit dans le moelleux de son reposoir pour y perdre les larmes d'une autre déception amère, celle de l'impuissance. Son charmant n'est point le prince des lieux, son bercement n'est guère plus qu'un souvenir s'estompant malgré elle, son enchantement décline avec la lueur d'un jour supplémentaire sans nouvelles de lui.
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"Gueuse in life" pour des raisons non ludiques...
*Ré-édition
Une joue posée sur un oreiller à coté d'une main, des paupières closes sur des rêves d'ailleurs, d'autrefois et d'avenir, un léger pli à la commissure des lèvres qui laisse présager un sourire de bien être. Nessty se repose sur une paillasse fraiche et coquette, non dans un bouge ou un creux au pied d'un arbre comme elle en a tant l'habitude, mais dans l'un de ces couvents impersonnels perdus en rase campagne qu'elle avait l'habitude de choisir au dernier moment quand le temps lui devenait pesant. La cellule est austère mais propre, toujours plus avenante qu'une cellule de geôle. Le silence règne en ce lieu de réclusion. Aucun entrechoquement de gamelles, aucun râle de terreur ou de désolation, aucun couinement de rat affamé à l'affut d'une pitance régurgité, aucun bruit mode clés tambourinant les pans d'un maton ivre. Le silence le plus total invitant au repos de l'âme et du corps, incitant à l'abandon également par delà les horizons.
La belle cherchait refuge dans l'oubli que pouvait lui proférer le silence ambiant car elle ne savait plus comment vivre et encore moins pour qui, face à sa propre réalité. A trop se battre pour des opprimés qui n'en demandaient pas tant, à trop se sacrifier devant les désirs de ses proches pour se réfugier dans une fierté mensongère, à trop vouloir arrêter le temps qui lui filait entre les doigts, elle avait fuit pour éviter de se cramponner à des sentiments hors du temps. Elle serrait sur son coeur des souvenirs de combats, de taquines, de séductions, d'amitié, de... Tant de volutes entrelacées dans son esprit, qu'elle avait du mal à s'en défaire. La vie continuait inlassablement hors des murs de ce couvent comme en attestaient ces pigeons qui venaient sur poser sur le rebord de la fenêtre entrouverte. Elle les ignorait tout simplement, faisant sourde oreille à tout murmure de la nature même celui sous forme d'un doux roucoulement. Le silence, voici ce dont elle avait besoin comme cantique afin d'éviter de s'éparpiller dans un recommencement incessant de dévotions, d'intrigues ou de distractions fielleuses.
Sur son front se pose une main aussi légère qu'un souffle printanier furetant dans la pièce grâce à la fenêtre entrouverte. Ces doigts aussi doux que le duvet d'un oisillon écartent une mèche de cheveux qui s'est égarée sur le visage de cette gueuse assoupie. Une délicieuse odeur de liqueur sucrée s'immisce par des narines en éveil vers une bouche qui s'entrouvre inconsciemment pour en recueillir le nectar d'un rêve lointain. Un courant d'air d'illusions vient de caresser cette jeune femme dans son sommeil au point de l'avoir fait frémir avant de la ramener à sa triste réalité.
Combat de l'esprit ou orgie de pensées, les nébuleuses d'une gueuse impétueuse au repos se faisaient de plus en plus tortueuses. Ptite tourmente passagère dans la tempête... Besoin de repos qu'elle avait décrété sous son chignon avant que le brouillard ne l'étreigne totalement, regrettant de ne point être l'un de ces esprits simples vagabondant de fleurette comme toute bonne boulette qui se respecte. Une vilaine en souffrance car en totale déviance par rapport à la route normalisée, un peu happée par les chemins tout de même mais surtout frappée du carafon à force d'assauts douteux ou d'affronts politico-fienteux. Elle même ne cherchait plus à comprendre pourquoi elle était dans l'incapacité de retomber dans une sagesse banalisée. Surement un peu trop terne à son goût de quitter cette vie de semelle fourmillante, surement un peu trop morose pour elle de tempérer son intransigeance envers la kékil-dysenterie, surement un peu trop envie de continuer à botter les fions de prétendus dieux de la Rapinerie Paradisiaque ou de la Radinerie Prosaïque, surement plus qu'affectée dans son entendement par la disparition de ses propres divinités.
Celle qui chaque matin au réveil se mordait pourtant la langue pour s'obliger au silence réfléchi face à des vérités flétries, sans y parvenir concrètement en raison de son impétuosité, convolait en ce moment même avec l'absence de tourmente verbeuse. Battre le silence ou se faire battre par lui pour tenter de retrouver le désir d'une paix intérieure, drôle d'idée mais à exploiter ne fut ce qu'un temps. Voilà le dessein actuel de la donzelle avant que ne décalque sur elle les regrets d'une existence dictée et étriquée, avant surtout qu'elle ne rebondisse sur les prémices d'une nouvelle révolte. Son courage avait vu le jour dans l'ennui, son arrogance l'avait poussée jusqu'à l'insolence, sa vie n'avait été que mouvements et assouvissements d'utopie. S'arrêter ainsi, cloîtrée et condamnée à l'inertie, aurait pu être sa mort tant chaque jour risquait de ressembler au précédent et de déteindre sur le suivant. Mais c'était sans compter sur la flamme persistante dans cette caboche qui, même fêlée, s'emplissait de pensées pour ne pas ressembler à une outre vide de tout sens.
Cette main posée délicatement sur l'oreiller se referme sur le tissus pour l'emprisonner pendant que le visage de l'esseulée s'enfouit dans le moelleux de son reposoir pour y perdre les larmes d'une autre déception amère, celle de l'impuissance. Son charmant n'est point le prince des lieux, son bercement n'est guère plus qu'un souvenir s'estompant malgré elle, son enchantement décline avec la lueur d'un jour supplémentaire sans nouvelles de lui.
RP semi-privé, coordonné par LdJ Nessty. Vous êtes toute fois les bienvenus après avoir sollicité un accord par MP. Merci de respecter cela et c'est valable pour tous !
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"Gueuse in life" pour des raisons non ludiques...