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[RP] Assises Extraordinaires du Diocèse de Périgueux

Constantcorteis
Enfin, la cérémonie était terminée. Et comble du bonheur, Trivia avait réussi à se comporter de manière convenable. Il ne restait donc plus qu'à intercepter le vieux grec pour régler enfin cette affaire qui trainait en longueur.
Voyant le barbu se diriger vers la sortie, Constant agrippa doucement la main de sa voisine, et lui glissa rapidement quelques mots à l'oreille avant de se lever.


Allez zou, c'est fini, on peut y aller. Suis moi, il faut que je parle au barbu.

Après avoir légèrement tiré le bras de la jeune fille, il se mit en marche, et parcourut l'allée pour se placer au centre. Considérant qu'il était installé au fond de la salle, il avait pu se placer entre l'évêque et la sortie, de telle sorte que le grec se trouverait nécessairement sur son chemin. Constant n'avait pas spécialement envie que le vieux se défile, à vrai dire. L'hypothèse n'était pas probable, car, à tout prendre, c'était bien le prélat qui avait sollicité cette entrevue, mais le vieil homme était parfois imprévisible, et il valait mieux s'attendre à tout. Quoiqu'il en soit, si Odoacre voulait lui parler, il allait devoir le faire dès maintenant.

Toujours accroché au bras de sa jeune compagne, Constant se planta en plein milieu, et regarda l'évêque qui s'approchait de lui en arborant un petit sourire narquois. Allez savoir pourquoi,d'ailleurs... La situation n'avait pas de quoi pousser à la narquoiserie, au fond, mais c'était là le mode d'être que lui inspirait le plus directement la personne qu'il avait en face de lui.
Trivia
Bon, bientôt fini il a dit.
Elle a essayé d'être sage, donc.
Et elle a eu raison, à peine a-t-elle eu le temps de perdre le fil de la conversation que c'était déjà fini. Ce coup-ci Constant va rien pouvoir lui reprocher!

Mais pas trop le temps de réagir : en effet, une main s'abat sur son merveilleux portrait de l'ontologue (heureusement pour la personne qu'elle a pas chopé la main qui tenait celle du lépreux, hein), froissant son avis de recherche, et, la prenant par la main, voilà le jeune homme qui l'embarque au milieu de la cathédrale.

La jeune fille va pour protester, lorsqu'elle remarque le sourire de son compagnon. Ah, ben apparemment il a l'air occupé par quelque chose d'amusant. Même si elle voit pas trop en quoi parler au barbu c'est amusant. Peut-être pour qu'il fasse encore des grimaces rigolotes, allez savoir.
Quant à elle, elle n'en mène pas large en identifiant de manière plus précise l'évêque.
Hum... ça va faire plaisir à Constant, ça, semblerait qu'elle doive éviter de trop parler, ce coup-ci, ce serait pas discret. Mais faut quand même dire bonjour au bonhomme, et tout.

Gentiment, et silencieusement -bien obligée-, la jouvencelle se contente de faire coucou de sa main -presque- libre à l'homme d'Église.
Odoacre
Constant Corteis, ce chien galeux, lui faisait signe... à la bonne heure !

Construisant un sourire de circonstance à peine surjoué, le vieux Grec s'exclama



Bienvenu mon très cher fils en Dieu, j'espère que tu as goûté cette petite farce que je t'ai si fraternellement infligée !
_________________
Evêque de Périgueux
Constantcorteis
Le tutoiement... En voilà une nouvelle...

Pourtant, Constant n'avait pas rêvé, le vieux grec l'avait bien tutoyé.
Bah, après tout, depuis le temps que Constant attendait que le vieil homme devienne complètement gâteux et se mette à faire sous lui à la moindre émotion, il pouvait toujours tâcher d'interpréter ce revirement comme un symptôme agréablement annonciateur. Peut-être l'évêque ne se souvenait-il plus de lui ?
Quoiqu'il en fut, Constant s'en tint, pour sa réponse, à quelque chose de plus traditionnel.


Bonjour, monseigneur.
Une farce, dites vous ? Je suis affreusement confus, mais il semblerait que je ne me souvienne plus vraiment, à moins que vous ne parliez de vos petites excentricités dramatiques à base de poussins et de guimbarde, auquel cas, je dois bien vous avouer que j'ai, même avec le recul, encore un certain mal à en percevoir dûment l'intérêt intellectuel. Mais finalement, au fond, on ne sait jamais, et je n'exclue pas l'hypothèse selon laquelle ces petites expériences récréatives aient pu être la matière encore en friche d'un formidable enseignement en puissance.


Ayant tenu son sourire jusqu'à présent, Constant s'avisa de le perdre sans transition, arborant désormais son air le plus sérieux. Celui qui cherche à être bien compris d'un vieillard doit savoir se mettre au chevet de son attention défaillante, et, pour cela, il était toujours très bon de maintenir la concentration de l'interlocuteur en éveil en imprimant à notre élocution, de manière à la fois fréquente et imprévisible, un changement de ton, de dynamisme, de timbre. Et la cassure se devait d'être la plus soudaine possible.
D'autant plus que ça évite généralement de s'embarrasser d'une réponse à traiter.


Bref, bref, bref.
Voyez vous, étant titulaire d'un esprit un tant soit peu rationnel, j'ai cru possible de prendre la liberté de penser que vous ne m'aviez pas écrit par pure fantaisie, ou par simple envie de gâcher du papier. Je prends donc pour postulat, en référence à la missive que vous m'avez faite parvenir, que vous souhaitez bel et bien, et ce de manière effective, si j'ose dire, vous entretenir avec moi au sujet d'un hypothétique document, issu de votre plume, lequel, je dois vous le confesser, ne m'évoque absolument rien de précis à l'heure actuelle.
J'ai du vous promettre, dans ma grande hâte à vous satisfaire, matinée d'un optimisme juvénile dont vous ne devez plus avoir que des débris de souvenirs à votre âge vénérable, et lequel n'est d'ailleurs pas souvent de bon conseil, de venir vous rendre visite à Rome, comme vous le demandiez. Hélas, il se trouve que j'ai été salement malade, ces derniers temps, ce qui m'a tenu éloigné de mes engagements. Eh oui, vous rendez-vous compte que vous frôlâtes le camouflet, en étant à deux doigts de voir triompher un vulgaire petit rhume à peine aggravé là même où vous êtes resté à une blonde près de réussir votre coup.

Suffit. Vous avez de la chance, ma route passait par chez vous. Je suis là à présent, comme vous pouvez le voir, et je vous écoute.
Odoacre
Quel ennui ! Ce garçon allait être sa botte secrète à Rome !

Avec une grossièreté assumée, il s'était détourné du jeune(?) homme pour regarder sa compagne, l'auscultant visuellement sous toutes les coutures... qui était-elle pour Constant ?

Ils s'étaient tenus la main... fiancés ? Amis ? Puis il avisa l'arme... la main de lépreux... se remémora son entrée fracassante.... avec un petit hochement de tête


Enchanté de faire connaissance, Mademoiselle ... ?

Puis à Constant

Vous avez dit à une blonde près ?

Sourire étrange... puis il sortit un vélin de sa robe... son fameux troisième traité

Vous allez lire ceci très cher ami... le Saint Office conduit par cardinâne Diftain l'a mis à l'Index... et j'ai bon espoir qu'une disputatio s'organise... et je compte réduire ces chiens à Néant. Et je sais que vous ne pourrez refuser de prendre part à la curée...

Avec un petit haussement d'épaules

Sans oublier que vous n'avez pas le choix.
_________________
Evêque de Périgueux
Trivia
Méthode personnelle pour traduire du Constant Corteis : parce que oui, la jeune fille ayant du mal à comprendre sans déformer une conversation normale, vous vous doutez bien qu'avec Constant, c'est pire.
Mais elle a THE méthode infaillible, qui a déjà fait ses preuves : choper des mots au hasard et les bidouiller de manière à les caser dans un ordre compréhensible (pour elle, s'entend)..

Démonstration : poussins, guimbardes (oui, ces mots-là, venant de Constant, ça accroche l'oreille), recul, enseignement en puissance (ah, comme le cours de musique de guerre ?), papier, plume (logique, avec des poussins, forcément y a des plumes dans le coin), matinée, débris, âge vénérable, Rome, malade, blonde.
On mélange, et...tadam!

Un beau matin, ils ont fait de la musicomachie avec des poussins et de la guimbarde tout en l'écrivant sur le papier et en buvant une bière à reculons (ça elle a pas pigé pourquoi, par contre). Forcément, comme c'est de la musique de guerre, ça a tout cassé et y a eu des débris partout, à Rome, puisque c'est là où ils étaient, et même que Constant est devenu malade.
Ah mais ça elle sait pourquoi, faut qu'elle lui dise.


En même temps, c'est normal que tu sois malade si tu bois trop de bière alors que t'as pas l'habitude, hein.

Et ben oui, n'importe qui sait ça, tout de même! Heureusement que la pucelle est là pour lui faire rentrer un peu de bon sens dans le crâne. C'est à se demander ce qu'il ferait sans elle.

Elle tressaille un peu en voyant le barbu la regarder, essayant d'avoir l'air nonchalant et détaché (ce qui passe très bien, sous son voile, vous me direz).

Enchantée, moi c'est Trivia, c'est joli hein ? Je l'ai trouvé écrit sous une statue, donc je l'ai gardé.

Et le revoilà qui reparle de blonde.


Non mais vous savez, un homme d'Église qui propose un coup à boire, c'est pas très très bien quand même. Et Constant c'est pas un curé, même s'il râle comme un curé. Donc faut pas lui parler de curé, quand même.


On avait dit quoi ? Silencieuse ? Hein ? Mais nooon, z'avez rêvé.
Mahaut_bozier
[Une cruche c'est décoratif mais faudrait pas faire tapisserie non plus]


Mouais... Elle avait fini le popeu corneuh, s'était étalée sur les chaises, avait farfouillé bruyamment dans son sac, commenté à son voisin l'architecture générale "là, c'est un machin qui tient le toit. Et là c'est une marche, c'est pour monter. C'est bien pensé parce que si c'était dans l'autre sens, on descendrait", bref, elle n'avait fait aucun scandale. D'ailleurs, le messire assis à côté d'Odoacre et que tout le monde regardait avec déférence n'avait rien dit. D'ailleurs, il était même parti.

Même Odoacre s'était levé et discutait avec l'ami retrouvé de Trivia. Bon ben... la fête était finie, il était temps de rentrer. Elle se leva et s'épousseta pour ôter de sa chemise les miettes de popeu corneuh.


Monseigneur ? Hé monseigneur !

Il ne l'entendait pas, tout à sa discussion avec l'ami de Trivia. Bon, manifestement c'était compliqué, il y avait des mots de plus de 3 syllabes. Elle tapota alors légèrement l'épaule de l'évêque. Dangereux, ça. Elle recula instinctivement d'un pas.

Euh... Bonjour ! Ça va ? Beau temps hein ? Joli travail euh... Tout ça, là... montrant d'un geste les assises et les participants qui s'éparpillaient, Dites, merci pour la publicité ! Viendez tous à la Sainte Honorée ! Maman me laisse cuisiner des fois, puis elle a recruté des serveuses et tout ! Pis bientôt y'aura une animation ! Elle a dit qu'elle vendrait une truffe ! Ça va être bien, hein ? Bref, merci, pis on espère vous voir prochainement.

Bon, la publicité, c'était fait, le coupage-de-pleine-discussion aussi. Il était temps de sortir. Souriant et hochant la tête pour saluer, elle se dirigea vers la sortie.
Constantcorteis
"Il râle comme un curé"

Constant ne rêvait pas, elle avait bien dit ça. Il tâcha de garder sa contenance en plongeant son regard dans le papier que lui avait tendu le vieux grec. A vrai dire, il craignait que son regard ne soit du genre à trahir un certain agacement, ce qui ne l'aurait pas gêné en temps normal, mais il ne tenait pas le moins du monde à afficher une scène de ménage, si ridicule soit elle, devant Odoacre, lequel en aurait probablement tiré une satisfaction morbide.

Bref ! Parchemin, donc. Bien évidemment, il faisait semblant de lire, occupé qu'il était à suivre la prise de parole de celle qu'il tenait toujours par une main, l'autre étant dévolue au parchemin.

Bon, un blanc, il allait pouvoir y aller, et se plonger enfin sérieusement dans la lecture.

...

Raté. Manque de bol, il semblerait que quelqu'un avait un peu trop arrosé l'arbre à greluche, quelques années auparavant, et la récolte était visiblement abondante dans la région. En effet, Mahaut venait de prendre la parole, et distrayait une fois de plus l'attention, un brin versatile, certes, de Constant. Cette fois s'en était trop, et il fallait prendre des mesures drastiques. C'est vrai quoi, le texte du vieux grec l'intéressait, mine de rien.
Saisi d'un courage démentiel, Constant fit donc un pas de recul, puis un autre, même, et comme ça jusqu'à parvenir à portée de fesse d'un siège quelconque, sur lequel il alla même jusqu'à s'asseoir impétueusement, et sans demander l'avis de personne. Carrément.
Le problème, c'est que, ce faisant, il avait entraîné sa compagne dans la procession. Allait elle avoir les nerfs assez solides ?
Quoiqu'il en soit, elle était à présent debout devant lui, ce qui, en plus d'être assez inesthétique, comme configuration, avait tendance à le faire passer, au choix, pour un goujat qui prend la place assise, ou à un vioque à qui on tend la main pour l'aider à se lever. Tout ceci n'allait pas du tout.
Et c'est donc là que, sans même penser à se prévenir lui même, par pur réflexe, donc, Constant innova, ce qui prit la forme concrète d'un léger fléchissement du bras dont dépendait la main reliée à Trivia, ce qui eut pour l'effet d'opérer un rapprochement balistique indéniable.
Venait à présent l'étape cruciale, qui fit, l'espace d'un instant infime, penser à Constant qu'il avait été redoutablement hardi de s'engager dans une chorégraphie si hasardeuse. De manière assez évidente, dans le contexte affectif et social qui était quasiment le leur, et au vu de la dynamique des forces, cela ressemblait de manière presque indubitable à une invitation à ce qu'elle prenne place sur ses genoux. N'importe quelle femme aurait compris...
Précisément... A l'évidence, sa partenaire de gigotement n'était pas n'importe quelle femme. Là dessus, Constant était lucide, et d'ailleurs, c'était probablement une qualité requise pour survivre en s'étant affublé d'un tel engin pour investir le domaine des processions amoureuses.
La réaction ne se fit pas attendre et, pour bien en percevoir toute la complexité cinétique, nous la découperons en trois phases.


Citation:
1) La phase d'amorce.

La phase dite "d'amorce" se caractérise par le fléchissement du bras porteur, en l'occurrence le bras droit. C'est de là que tout part, au fond, car c'est alors que s'imprime l'impulsion. Dès lors, le corps référant du bras porteur est doté d'une certaine énergie. Il se meut, donc, et la nécessité de réfléchir au conditions de la canalisation de cette énergie (dirigée vers soi de par l'orientation du mouvement du bras porteur) s'impose avec la plus grande évidence.
Jusque là, tout le monde est censé y arriver.

2) Le switch droite-gauche.

Assurément l'étape la plus complexe, d'un point de vue purement cognitif.
Le switch droite-gauche (SDG) débute avec la prise de conscience que, par la faute d'un mouvement inconsidéré du bras porteur, l'on se retrouve en face d'une masse considérable de protoplasme (ben oui, au fond, c'est bien de cela qu'il s'agit) lancée à plein régime pour s'écraser sur notre tronche. L'enjeu de cette phase sera donc de se poser en réceptacle ergonomique pour une réception en douceur, et si possible pas trop ridicule d'un point de vue socio-esthétique. Dans un premier temps, il s'agit de bien orienter, sur le tard, le mouvement de fléchissement du bras porteur vers le bras opposé. Considérant la souplesse de l'édifice "bras", l'opération ne compromet pas la trajectoire de l'ensemble du système, et n'offre qu'un risque faible de perte de contrôle total de la trajectoire*.
Vient ensuite la phase technique. C'est généralement là que se jouent les échecs. Il s'agit de récupérer avec le bras gauche la main de la partenaire, jusque là tenue par le bras droit, de manière à prolonger le mouvement (ce qui, symétrie oblige, se fera nécessairement, cette fois, par le biais d'une extension). Arrivé à ce stade, le danger est encore entier, mais tout l'intérêt du SDG est que l'on peut disposer à présent de l'entière fonctionnalité du bras droit pour gérer la menace.
Il est relativement déconseillé de tenter le SDG lorsque l'on tient un papier dans la main gauche, le document en question n'en sortant que très rarement vierge de plis en tous genres.

3) La réception.

C'est la phase psychologique. En effet, comme nous l'avons dit, l'entière nécessité de la procédure décrite ci-dessus repose sur l'absence de solidarité de la partenaire. En présence d'une femme un tant soit peu dégourdie, tout ceci ne sert à rien, et la donzelle se dépose délicatement (et même avec grâce pour les modèles haut de gamme) sur vos genoux sans que vous ayez à frétiller des synapses. L'enjeu final de la procédure est donc de contraindre, par l'agencement des membres et des points de pression, la partenaire à adopter un réflexe adapté. C'est presque de la suggestion.
Ainsi donc, nous avons notre bras droit libre de se poser en instance de suggestion. Dans un premier temps, il faut envisager en urgence un déplacement de vecteur gauche droite du bras droit. L'essentiel étant que, au terme de l'opération, le membre en question se retrouve à droite de l'édifice, de manière à pouvoir réguler la trajectoire en se plaçant à l'opposé. Par la suite, il convient d'accompagner la chute par une pression rassurante, laquelle s'exercera donc sur la face cachée du corps de la partenaire, et en votre direction (nota bene : ne pas appuyer comme un bourrin). Les bénéfices sont multiples car, en plus de préserver l'orientation de l'ensemble, l'accompagnement permet à la partenaire de se sentir encadrée (n'hésitez pas, pour les cas les plus farouches, à agripper toute la taille), minimisant ainsi les effets de paniques dûs à la chute. Là encore, la célérité est de mise, car il s'agit de faire le tour du corps chutant le plus tôt possible, pour une canalisation efficace.

Copyright by Constant Corteis, tous droits réservés, 1457.



Ayant appliqué à la lettre les commandements de la génuflexion affective à deux étages, Constant réussit à obtenir un atterrissage en douceur, tant et si bien qu'un observateur extérieur aurait juré qu'ils avaient fait ça toute leur vie ! Encore une victoire de la conceptualisation sur l'expérience.
Il allait à présent enfin pouvoir lire ce maudit papelard...


______

* L'une des limites majeures de ce raisonnement étant bien sûr l'application de ce principe à des personnes souffrant d'arthrose, ou de toute autre forme de pathologie articulaire se manifestant par un raidissement, mais, considérant l'hypothèse selon laquelle de tels symptômes n'apparaissent généralement qu'à un âge avancé, nous considérons comme négligeable le risque de voir la situation concrète se présenter.
Trivia
Gros blanc.

Elle parlait y a même pas une minute, et puis voilà qu'elle se retrouve sur les genoux du.. de... lui, là.*
Elle n'a même plus de mots pour le qualifier, là de suite.

Faut expliquer un peu : une jeune fille à qui les gens mettent des baffes quand ils s'inquiètent de la voir prendre la route seule et sont soulagés de la savoir en vie, à qui on adresse à peine deux mots (mais vraiment) de compliments quand elle fait des exploits, et qui accueille les gars trop collants à coup d'épée et de divers objets qui ont tous la qualité d'assommer plus ou moins bien quand on tape avec, vous croyez qu'elle est censée réagir quand une personne qu'elle apprécie est très très près physiquement (genre juste entre le banc et elle) ?

Ah ben oui mais non.
Elle le frappera pas. Non mais oh, on frappe pas un ...euh... lui, là. La tâche.**

Et puis surtout... C'EST QUOI CETTE ARNAQUE ???
Non parce que bon, quand même, il a dit "avant de partir, je voudrais parler à l'empapaouteur".
Donc, ça veut bien dire ce que ça veut dire : on lui cause, au barbu, puis on part.
Alors pourquoi ils sont de nouveau assis ??

C'est pas que la patience de la jeune fille a tendance à s'évanouir comme de l'alcool en présence d'un trucmachinchosiste, mais presque, hein.
Et là elle sent qu'il y a anguille sous roche. Sont pas partis...
Puis elle a rien à faire, pendant que l'autre, là*** est en train de lire.

Mais c'est une fille bien. Elle va attendre sagement, même si elle a une furieuse envie de discuter avec Mahaut, par exemple. Faudrait juste qu'elle se rende compte qu'elle commence à balancer ses pieds en l'air de manière assez impatiente et emportée, et qui taperaient contre le truc qui sert de coussin****, de temps en temps, c'est tout.
Mais elle reste sage, en tout cas, ça on peut pas lui enlever.


*, **, puis ***, et puis encore **** : ayant remarqué le point d'interrogation suite au mot "jeune" désignant Constant, et la narratrice ayant toujours cru, suite à une conversation, qu'il avait une dizaine d'années environ de plus que Trivia, elle a donc décidé d'utiliser des mots plutôt neutres pour le désigner, tels "truc", "chose", "lui le gars au fond du couloir", en attendant que le mystère soit résolu.
Et puis, avouez que ça passe drôlement bien.
Odoacre
Après les interventions de Trivia et Mahaut, le vieux Grec eut soudainement l'envie lui aussi de s'assoir...

Trivia. Wiatt amnésique en chaise roulante l'inquiétait moins... il tacha néanmoins de rester ancré dans la rationnalité, et lui répondit


Certes, votre bon ami n'est pas Curé, mais il est tout de même Vicaire général ou Archidiacre, quelque chose dans ce ton là...

Petit sourire... avec un peu de chance, elle ne le savait pas, et l'évêque avait hâte d'assister à la discussion (dispute ?) de couple qui ne manquerait pas de s'ensuivre !

A Mahaut, il aquiesça vaguement de la tête...


Ah très bien très bien... dites vous n'oublierez pas de me prévenir pour le banquet d'inauguration !

A côté d'eux, Constant lisait devant lui (le Grec ne pensait pas qu'il l'aurait fait là, tout de suite), Trivia sur ses genoux.... pinçant les lèvres, le vieil évêque attendit... son traité n'était pourtant pas si long !
_________________
Evêque de Périgueux
Constantcorteis
Constant lisait, donc. Et même que globalement, on pouvait dire que, à deux ou trois coups de pieds près, il lisait de manière résolument efficace.
A tel point qu'il n'entendit pas la réponse que fit Odoacre à Trivia, laquelle n'aurait pas manqué de le faire réagir, le cas échéant.
Il faut dire que ce qu'il avait sous les yeux avait de quoi laisser perplexe, particulièrement lorsque l'on est désigné pour démontrer qu'il y a plus là dedans qu'un ramassis grotesque d'idées plus débiles les unes que les autres...

Voilà, il était arrivé à la fin. Il releva la tête, donc (logique). Il s'adressa en premier lieu à la personne qui se tenait perchée sur ses genoux, et dont il n'avait pas manqué de subodorer un certain mal-être relativement à cet état de fait, matérialisé par un mouvement de balanciers imprimé aux membres inférieurs, dans le genre de ceux qui trahissent une certaine hostilité inconsciente.
Dans le tibia, ça fait mal.


Dis moi... Je voudrais savoir... Si, dans un futur pas trop lointain, on avait l'occasion de faire un petit détour par Rome, tu sais, genre à cheval, ça va vite, et en plus, tu verras, c'est joli, tu serais intéressée par l'idée ?

Règle de base : faire prendre les décisions aux autres est le meilleur moyen de ne pas s'embarrasser d'une quelconque responsabilité.
Trivia
Ah, on vient lui parler pendant que la tache est en train de continuer à lire. Tant mieux, comme ça elle s'ennuie pas.

Oui, je sais, mais il l'est plus trop je crois. Enfin c'est une amie qui m'a dit qu'il était archidiacre. Même qu'une fois à force de parler avec lui j'ai du aller lire le Livre des Vertus pour le contredire (et d'ailleurs, elle a pas eu le courage de tout tout lire, et donc toujours pas trouvé le passage dont il parlait, mais ça elle va pas le dire, il risquerait de croire qu'il avait raison). Et puis je connais un peu ses histoires avec l'Église, hein.
Mais s'il l'était vraiment, curé, il ferait la messe et il dirait des prières et tout.
Et ça il fait jamais.
En tout cas, pas quand je suis à côté.


En gros : elle sait quand même si c'est un curé ou pas, non mais.
Puis vient la question, la laissant perplexe un petit instant. Parce que si vous vous souvenez bien, dans son raisonnement ayant suivi la traduction constant-trivia, elle en était restée au fait qu'Odoacre et Constant avaient détruit Rome en faisant de la musique...

.. Mais, pourquoi tu veux qu'on aille visiter des ruines ?
Pas que la perspective du voyage soit pour lui déplaire. Il parle même de grimper à cheval, vous vous rendez compte ? Bref.
Faut voir. Si on y va la journée faudra penser à prendre des provisions, pour manger. Et puis prendre de quoi s'occuper, aussi, parce que des ruines, on regarde une fois, mais on s'ennuie vite quand même.
Et puis faudra penser à t'armer, on sait pas ce qu'on pourrait y trouver comme bestioles dans ce genre d'endroits abandonnés, hein.


Oui, niveau logistique, elle a appris à être efficace, un peu, mine de rien.
Odoacre
Songeur, Odoacre écouta la petite... Constant n'était déjà plus archidiacre... ?

Puis le lecteur termina.... et parla d'aller à Rome.... une lueur de triomphe dansa une fraction de seconde dans l'oeil du vieux Grec.

_________________
Evêque de Périgueux
Jandebohem
Brusquement, elle se retrouvait sur le parvis, entourée de lépreux manchots sans vraiment savoir comment ils avaient pris la place des prélats raffinés dans son champ visuel.
C’est alors qu’elle compris qu’un assoupissement désastreux avait ruiné définitivement ses chances de se faire bien voir de l’archevêché.


Voilà, c’est toujours comme ça : quand ton avenir se joue sur un évènement particulier il faut que tu te sabordes


Et comme elle n’avait pas oublié le délicat langage qu’on employait naguère dans la pêche, sa carrière première, elle s’écria

« tempête pour sortir et t’en chie pour rentrer car la mer c’est ton métier, hisse et haut fini les bordées»

Il faut dire à sa décharge que des circonstances convenues plongent certains parfois dans un sommeil brutal : c'est la catalepsie des faits prévisibles aussi connue des médicastres que l'amnésie antérograde qui ravage le Royaume dans ses grandes largeurs car il faut souvent vingt ans avant que le gueux ne retrouve la mémoire de sa prestigieuse ascendance.

Quand vinrent les doléances des trois autres bleds elle se félicita de n’avoir rien tiré des habitants de Périgueux qui étaient, somme toute d’assez bons paroissiens juste avant de plaindre sincèrement le jeune Franck et de se décrocher la mâchoire dans un infini et sidéral bâillement


Ensuite ? ensuite il y eût ce drôle de rêve
Constantcorteis
De quoi manger, d'accord. De quoi s'occuper, d'accord. De quoi se défendre, d'accord.
Voilà, a priori, Trivia semblait d'accord. Certes, à l'évidence, Constant n'avait rien compris du tout de ce qu'elle racontait, ce qui n'avait d'ailleurs pas manqué de provoquer un court instant de discrète hébétude. Pourtant, prenant en compte, tout d'abord, qu'il était généralement illusoire d'espérer en savoir plus en demandant des explications, ensuite, qu'il était hors de question qu'il s'affiche comme ne comprenant pas sa propre compagne devant Odoacre, il décida qu'il était nettement plus judicieux de faire semblant.


J'aimerais bien visiter ces ruines, parce qu'elles sont jolies. C'est tout simple, non ? Et puis on y rencontre plein de gens amusants, parfois, si on y va au bon moment. Un peu comme monseigneur Odoacre, là, mais en moins grecs, et en moins barbus, souvent.
Et tu as raison, il faudra bien préparer le voyage.


Du reste, Constant n'avait porté que peu d'attention à la discussion sur sa personne, que tinrent les deux autres protagonistes. C'est que le texte du vieux grec méritait réflexion...
Dès après qu'il eut répondu à Trivia, il se tourna vers l'évêque :


Notez ce qu'a de pertinent l'assimilation de la cité papale à une ruine, je trouve, pour ma part, que, sur le plan chronobiologique tout du moins, l'on trouve d'excellents exemples pour appuyer cette corrélation.
Bref. J'ai lu votre texte.

Il est mauvais, vous écrivez n'importe quoi.


Ayant quand même une once d'instinct théâtral, Constant ménagea un tout petit instant de blanc, pour laisser résonner l'impact de son affirmation, mais suffisamment court toutefois pour que l'interlocuteur ne puisse pas répondre.


Mais c'est défendable. D'un point de vue théologique, du moins.
Pour le reste, je vous avoue que la situation administrative de votre texte me semble couper court à toute possibilité de succès de votre entreprise. J'ai appris à mes dépends que l'Église avait toujours raison, vous vous souvenez ? Lorgol, le Languedoc, des Cathares. Pour une fois, j'avais raison sur toute la ligne, et sans finesses excessives.
Votre disputatio est vouée à l'échec, ce me semble. Toutefois, et dans l'hypothèse où je me tromperais sur l'ouverture d'esprit de vos collègues, je consens à vous aider. Je ne manquerais pas l'occasion de faire de vous mon obligé, surtout s'il ne m'en coûte que quelques rodomontades pseudo théologiques.
En revanche, n'étant pas philanthrope par nature, je dois vous confesser qu'il sera naturellement bienséant de votre part que vous vous acquittiez d'un petit service en retour, dont j'ignore actuellement la teneur.
Rassurez vous, cela ne sera rien de bien difficile pour un homme aussi puissant que vous.

D'un point de vue théorique, voilà ce que m'inspire l'affaire.
Votre texte est faux, je n'ai pas envie d'en débattre, mais je ne m'en servirais personnellement qu'à chiffonner les tables. Mais il n'est pas contradictoire au dogme. Je tâcherai de m'enfermer quelque jours quelque part pour revérifier ce que j'avance, mais il me semble qu'il est impossible de condamner sans entrer dans les affres d'une exégèse pointue, discipline en laquelle aucun de vos collègues ne saura se montrer plus à l'aise que moi. L'essentiel, une fois cette précaution prise, sera de s'assurer de monter une réponse massive et radicale à l'argument téléologique, qui, à première vue, me semble être la seule faille éventuelle de vos idées. La situation est donc avantageuse, car nous avons la possibilité de donner à l'adversaire la tentation de dévier l'intégralité de son argumentation sur ce terrain, ce qui nous offrira tout le loisir de le saboter à loisir, en grande pompe et en intégralité.

Je vous confesse une toute petite dose d'enthousiasme, d'ailleurs. Personne n'est parfait.
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