RPartage - (RP) Hostel Saint-Louis - Presbytère de Dijon

(RP) Hostel Saint-Louis - Presbytère de Dijon

Eldwin

L'hostel particulier, modeste mais bien situé et à seulement quelques pas de l'église paroissiale de Dijon était à l'abandon et en vente depuis beaucoup de temps. Les futurs responsabilités d'Eldwin avaient pousser le prêtre à acheter la demeure. La fortune familiale lui permettait de débourser plusieurs centaines d'écus pour cet hostel particulier de la capitale bourguignonne. Lorsque Pierre lui avait demandé ce qu'il allait faire de l'hostel Saint-Louis Eldwin n'avait tout d'abord rien répondu. Il est vrai qu'il possédait déjà ne maison à Dijon. Mais il ne vivait jamais, préférant Beaumont. Seulement sa future charge le feraient passer beaucoup plus de temps en la capitale bourguignonne, et le trajet en carrosse était trop long et incommodant pour le faire tous les jours. Il avait donc acheter cet hostel particulier pour allier l'utile à l'agréable. Utile car ce serait là le presbytère de la ville. Lieu où vivait le curé donc. Agréable car plutôt que ces petites bicoques bien souvent délabrées et vétustes qui étaient attenantes aux églises il dormirait dans une belle chambre, en adéquation avec son rang donc. Et puis il pourrait accueillir des nobles et de riches marchands ou notables de passage aussi. Et il pourrait organiser des réceptions avec la bonne société dijonnaise. Cette acquisition, malgré son prix, n'avait donc que de bons côtés.

En ce jour les derniers travaux de rénovations se terminaient. Inoccupé depuis des lustres l'hostel avait eu besoin d'être quelque peu remis à neuf et surtout remeublé. La bourse d'Eldwin en avait pâti mais c'était pour une bonne chose. Les jardins entourant le parc avaient été soignés. Lorsqu'il avait acheté la propriété ils ressemblaient plus à roncières qu'à d'élégants lieux où l'on pouvait flâner et profiter de la verdure. Le personnel avait pris possession des lieux, c'était à présent au maître des lieux d'en faire autant, mais Eldwin ne le ferait qu'une fois sa nomination effective et officielle.

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Sirantonio

Sirantonio qui comme à son habitude se baladait dans les rues de Dijon pour prendre l'air et observer les changements de Dijon.
En parlant de changement, Sirantonio en avait un devant ses yeux, le vieille hostel situé à côté de l'église avait été rénové et bien nettoyé par son nouveau propriétaire.
Il était devenu un charmant et très acceuillant hostel qui donnait à Sirantonio l'envie d'en savoir plus sur le nouveau propriétaire.
Il s'avança et pénétra discrètement dans la propriété et se présenta devant la grande porte.
Il toqua trois coups.

- Bonjour, il y a quelqu'un?

Puis il attendit une réponse.

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--Pierre.

Eldwin avait laissé son fidèle secrétaire particulier, Pierre, à l'hostel Saint-Louis. Le nouveau personnel n'étant pas très au fait des usages de la famille de Volvent et de son chef de famille il avait décidé de se séparer de son précieux serviteur et ami durant quelques jours pour qu'il apprenne aux serviteurs du presbytère de Dijon ce qu'il fallait faire, ou ne pas faire, avec et pour leur nouveau maître.

Il supervisait le nettoyage des chambres et leur préparation lorsqu'une servante vint le prévenir qu'on toquait aux portes de l'hostel particulier. Le visage dur de Pierre, comme celui d'Eldwin, se renfrogna quelque peu. Il espérait qu'un ou deux gardes épiscopaux seraient bientôt nommés pour protéger le futur curé de Dijon et ainsi garder le presbytère. Il n'aurait donc plus à accueillir tout le monde, les gardes épiscopaux se chargeant de faire une "sélection" aux grilles de la propriété.

Bon gré mal gré Pierre descendit au rez-de-chaussée et ouvrit la porte de la demeure, découvrant sur le perron un homme, plutôt jeune, qui lui était inconnu. Il le salua d'un signe de tête avant de lui parler d'un ton courtois.

Bonjour. Que puis-je pour vous ?

Sirantonio

Hrp supprimé et devenu obsolète. Bon jeu à tous. {M}

Sirantonio vit un jeune homme lui ouvrir la porte et suite à sa question lui répondit :

Bonjour monsieur, je me présente Sirantonio Licors, ancien Maire de Dijon et également ancien diacre de Dijon.

Il attendit quelques secondes la présentation du jeune homme, mais en voyant son regard compris qu'il attendait une réponse à sa question.
Il poursuivit donc :

En fait, je me demandais à quoi servirait l'hostel maintenant?

Désolé je ne pourrais poursuivre le RP Sirantonio part à Autun pour quelques jours. A bientôt !

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--Pierre.

Pierre, de ses yeux ridés par les années, observa l'inconnu le saluer et se présenter comme un ancien maire et diacre de la ville. Le vieux secrétaire particulier n'eut aucune réaction et attendit que l'homme annonce la raison de sa venue. Ce qu'il fit. Pierre fit une légère moue, trouvant le personnage bien curieux. Il lui répondit malgré tout, mais brièvement.

L'hostel Saint-Louis est la propriété du Père Eldwin de Volvent, futur nouveau curé de Dijon. Il sera utilisé comme presbytère. Autre chose ?

Sûrement à cause de la froideur de Pierre l'ancien clerc répondit à la négative et prit congé. Pierre le salua et retourna vaquer à ses occupations.

Eldwin

Comme prévu, au lendemain de sa nomination par Monseigneur Rodriguez, le carrosse aux armes de la famille de Volvent arriva à Dijon, gagna l'hostel Saint-Louis et s'arrêta devant le nouveau presbytère de la paroisse. Et c'est le nouveau curé de Dijon qui en descendit, seul, sa famille étant resté à Beaumont. Elégant et austère, comme à son habitude, dans ses habits de prêtre faits de soie italienne, il avança, bien droit, le menton haut, port de tête noble, jusqu'à la demeure où il fut accueilli par Pierre. Son secrétaire particulier lui fit visiter les lieux, à présent qu'ils avaient été réaménagés. Content du résultat Eldwin félicita Pierre et gagna son bureau, lieu où il passerait le plus clair de temps lorsqu'il serait à Dijon et en son hostel particulier. Il s'assit dans son fauteuil et dicta alors une lettre à son secrétaire particulier. Une fois terminée il la signa et y apposa son sceau.

Qu'elle soit rapidement portée à Dame Aelyce de Dénéré.

Pierre acquiesça et partit quérir un messager pour faire parvenir la lettre à la jeune dame. Revenant auprès de son maître il lui apprit la venue, en la capitale, d'un marchant bourbonnais amenant de son duché des tapisseries, réputées à travers tout le Royaume ! Il n'en fallut pas plus à Eldwin pour se décider. Il lui fallait rencontrer le marchant. Il quitta donc l'hostel Saint-Louis pour prendre la direction du marché.

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Lohan

Eldwin

Eldwin revenait tranquillement du marché avec Pierre, après effectué une excellente transaction et obtenu quatre tapisseries venant des meilleurs ateliers de tisserands du Bourbonnais-Auvergne. La marchandise ne le suivait pas. Il l'avait fait partir, en chariot, directement à Beaumont où sa soeur se chargerait de réceptionner les magnifiques ouvrages bourbonnais. Alors qu'ils approchaient de l'hostel Saint-Louis une voix, criant, se fit entendre. Etonné Eldwin hâta le pas et arriva finalement devant le presbytère de Dijon. Il passa les grilles et gagna le devant de la demeure où se trouvait un homme avec une femme ligotée qu'il maintenait fermement pour l'empêcher de bouger. Abasourdi par la scène Eldwin fronça les sourcils, ajoutant plus de dureté encore à son regard et son visage et de son habituelle voix froide s'adressa à lui.

Mais que faites vous donc avec cette femme ? Qu'à t-elle fait pour que vous l'entraviez ainsi ?!

La femme lui était totalement inconnu, il se rappelait en revanche avoir déjà aperçu l'homme ici-même, à Dijon, certainement un paroissien de la capitale. Mais pour l'heure peu lui importait leurs identités, il voulait surtout mettre les choses au clair.

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Lohan

Eldwin

Eldwin écouta l'homme et ses fabulations. Et alors que l'homme s'enfuyait littéralement, laissant la jeune femmme ligotée Eldwin secoua la tête devant une telle attitude.

Quel pleutre ! Pierre libère cette femme.

Alors que son secrétaire particulier s'exécutait Eldwin chercha dans sa bourse, assez vide à présent qu'il avait acheté les tapisseries bourbonnaises et en ressortit quelques dizaines d'écus. Lorsque la jeune femme fut libre de ses moyens il lui donna l'argent.

Voici pour vous, pour vous dédommager ce qu'il vous a fait. Je ne sais si tout ce qu'il a dit est vrai mais quoi qu'il en je ne peux rien pour vous, seul un exorciste peut faire quelque chose. Pierre va vous raccompagner.

Il fit un signe à Pierre qui prit Krista par le bras et l'emmena en dehors de la propriété alors qu'Eldwin pénétrait en sa demeure. Il lui fallait encore installer ses affaires et surtout prendre les dispositions nécessaires pour que l'église soit rapidement finie d'être reconstruite. Car en l'état actuel des choses il ne pouvait officier la messe.

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Croxanvic

Croxanvic avait entendu dire qu'un nouveau curé était arrivé en ville. D'accord, il était du genre à jouer les hérétiques...mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Il revenait de deux mois au monastère....Il avait eu tout le temps d'y réfléchir.

Il croisa Lohan sur le chemin, livide. Cro fut surpris qu'il ne prenne même pas le temps de le saluer, mais il ne s'en formalisa pas et continua son chemin.

Arrivant sur la propriété, il rencontra un homme... A sa tenue, Cro déduisit qu'il avait affaire à un homme de la maison.

Bonjour...Excusez moi de vous déranger, fit-il en se découvrant, mais je crois avoir compris que notre nouveau curé est ici. J'aimerais savoir si je peux le voir?

--Pierre.

Ce fut Pierre, revenu d'avoir ramené la jeune femme chez elle, qui accueilli un visiteur devant l'hostel Saint-Louis. Décidément depuis l'installation d'Eldwin il ne cessait de venir des personnes pour diverses choses. Au moins la vie à Dijon était mouvementé, cela changeait de Lyon où tout et tous était comme endormi.

Bonjour, oui en effet, le Père Eldwin de Volvent réside ici. Puis-je savoir qui souhaite le voir, et pourquoi, avant d'aller le prévenir ?

Croxanvic

Oh, je ne passe que pour saluer notre curé, lui souhaiter la bienvenue, tout ça... Et puis voir s'il est disposé à me baptiser. Voyez-vous, il y a tellement d'eau qui a coulé sous les ponts depuis ma pastorale que là-haut, Il doit commencer à s'impatienter.

Se souvenant de la question de l'homme, il se reprit.

Ah oui, au fait... Je manques à tous mes devoirs! Je me nomme Croxanvic. Mais je ne suis plus personne dans la ville, je vis le plus simplement du monde.

--Pierre.

Pierre écouta les mots de l'homme et sa présentation. Il se contenta de hocher la tête et de faire un signe à Croxanvic pour lui signifier de rester là en attendant. Pierre gagna la demeure et pénétra dedans. Rejoignant Eldwin dans son bureau il lui fit part de l'identité du visiteur et de sa demande. Eldwin indiqua à Pierre de le mener à lui et Pierre s'exécuta, retournant devant le presbytère où l'attendait toujours le visiteur.

Suivez-moi, le Père Eldwin de Volvent va vous recevoir.

Il invita l'homme à s'approcher et entrer puis le mena jusqu'au bureau de son maître où il invita l'homme à entrer avant de retirer, les laissant seuls pour s'entretenir.

Eldwin

Eldwin était assis à son fauteuil, étudiant un parchemin, lorsque Pierre vint l'avertir qu'un visiteur, un croyant nommé Croxanvic, souhaitait s'entretenir avec lui pour lui souhaiter la bienvenue et lui parler de son baptême. Eldwin dit à son secrétaire particulier de le faire venir jusqu'ici et patienta. Lorsque Pierre introduisit l'homme dans son bureau il le salua d'un signe de tête et lui indiqua avec sa main un siège en face de lui où s'asseoir.

Bonjour. Vous avez désirez m'entretenir de votre baptême. Je vous écoute donc, mon fils.

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(RP) Hostel Saint-Louis - Presbytère de Dijon

Eldwin

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Sirantonio

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--Pierre.

Sirantonio

Hrp supprimé et devenu obsolète. Bon jeu à tous. {M}

Désolé je ne pourrais poursuivre le RP Sirantonio part à Autun pour quelques jours. A bientôt !

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--Pierre.

Eldwin

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Lohan

Eldwin

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Lohan

Eldwin

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Croxanvic

--Pierre.

Croxanvic

--Pierre.

Eldwin

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Croxanvic

Oh non mon Père, je ne viens pas là pour mon baptême...Enfin si, mais j'en profite juste pour faire d'une pierre deux coups. Je viens surtout vous souhaiter la bienvenue à Dijon, et vous proposer mon aide...en cas de besoin.

Croxanvic, d'habituded si sûr de lui, était quelque peu intimidépar ce prêtre...Il en était d'ailleurs le premier surpris.

Hum...Pour le baptême...En fait, j'ai fait ma pastorale à Bazas, en Guyenne....Il y a plus d'un an. En je me disais qu'il était peut-être temps de me faire baptiser. Je dois vous avouer que je ne susi pas le plus pratiquant de la paroisse...Mais ça n'empêche pas de croire...N'est-ce pas?

Eldwin

Il venait pour son baptême ou pas ? Visiblement l'homme ne savait plus trop pourquoi il venait. Le remerciant pour sa bienvenue Eldwin inclina légèrement la tête, toujours silencieux et écouta la suite. Un an ?! Et bien, en voilà un qui n'était pas dérangé par l'attente.

Non, ça ne vous empêche pas de croire, néanmoins cela vous empêche bien d'autres choses. Je suis disposé à vous baptiser, cependant il me faudrait le nom du prêtre qui vous a fait passer votre pastorale, que je vérifie. Nous verrons ensuite pour l'organisation du baptême.

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Croxanvic

Mon Père, c'est Jujux84 qui me la fit passer. Mais je ne voudrais pas vous ennuyer avec ça... Enfin, je veux dire... Evidemment, je veux être baptiser, mais je ne susi plus à une semaine près, prenez le temps de vous installer.

Eldwin

Oh vous savez je suis à Bourgogne et à Dijon depuis de nombreuses semaines, et j'ai vécu en ces terres toute mon enfance donc en ce qui concerne mon installation tout va très bien. Je vais donc me renseigner auprès de lui, il me semble qu'il est évêque ou archevêque. Je vous contacterais une fois que je serais prêt. Autre chose ?

Comme il le faisait souvent par cette simple question ou une autre du même genre il demandait si l'entretien pouvait se terminer ou si un autre sujet devait être abordé, c'était une manière assez pratique pour signifier à son visiteur qu'on l'invitait à partir s'il n'avait rien à ajouter.

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Croxanvic

Croxanvic allait s'en allait. Il sourit donc au prêtre.

Non, non, je ne vous dérangerais pas plus longtemps. J'espère pouvoir vous offrir un verre, ou une tisane, un soir.

Il s'en alla, mais avant de quitter la salle, se retourna :

Au fait mon Père, si on ne se souviens plus de ma pastorale en Guyenne, j'en repasserai volontiers une. Bonne journée!

Et ne voulant gêner Père Eldwin, il s'en alla vivement, chantonnant le long du chemin et soulevant son chapeau en passant devant Pierre.

Eldwin

Eldwin hocha la tête en réponse aux paroles de Croxanvic et le salua avant qu'il ne quitte son bureau. Pierre pénétra dans la pièce quelques secondes après et prit son écritoire, attendant que son maître lui dicte plusieurs lettres qu'il devait envoyer à différentes personnes. Puis quand ce fut terminé Pierre sortit pour confier les lettres à plusieurs messagers. Eldwin, seul, en son bureau, étudiait un texte ancien, en grec. Cela faisait à présent plusieurs heures qu'il lisait et traduisait le texte relatant la vie d'un saint ancien quand Pierre revint dans son bureau et lui annonça la venue du maître-artisan dirigeant les ouvriers qu'il avait personnellement engagé, avec son argent, pour la reconstruction de l'église paroissiale de la ville. Il le reçut et écouta le rapport de l'homme.

Les murs de l'église avaient été lavés de la noirceur que l'incendie avait provoqué. Ils avait été consolidés là où le feu les avaient fragilisés et reconstruis là où les flammes avaient eu raison de la pierre. La charpente et le toit de l'église avaient nécessités plus de temps, le bois ayant totalement été consumé par l'incendie, mais bien que de longue haleine le dur labeur était à présent terminé. L'église était propre, les nouveaux vitraux installés. Ceux ci relataient la vie du saint à laquelle l'église serait dédiée, une fois consacrée par Eldwin. Le mobilier de bois avait été remplacé entièrement. Les stocks de la sacristie et tout ce qui était nécessaire à un prêtre et ses assistants pour les cérémonies religieuses avait été également été préparé. Plusieurs statues de saints avaient été taillées, ainsi que des bas-reliefs, et étaient déjà installées dans les chapelles latérales et alcôves de l'église. Quelques peintures avait été également réalisées et ornaient d'ors et déjà les murs de l'église. Tout était donc fin prêt pour que l'église accueille à nouveau les fidèles aristotéliciens de Dijon.

Eldwin était heureux, il pourrait ainsi informer dès demain les habitants de la capitale du Grand duché d'Occident que l'église serait consacrée et que dès dimanche elle pourrait accueillir la messe dominicale. Elwin remercia le contre-maître et dès son départ commença à organiser et réfléchir à la cérémonie de consécration de l'église.

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--Gwendoll

Leapuce

lea arrivée de bon matin se dirigeât vers le presbytère
frappa et entra dans le hall

père Edwin !!!vous êtes là?

n'ayant aucune réponse lea décida de laisser un mot

Mon Père,

Messire Lohan ma informé par pigeons que la restauration de l'église
était enfin fini.
Je passerais en journée m'y recueillir et ainsi voir les travaux qu'il a effectuer gracieusement.
La messe pourra donc être dites a l'église dimanche.
bonne journée mon Père

Que le Très Haut vous garde

lea

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Eldwin

Comme on entre pas dans une maison gardée comme dans un poulailler, Leapuce n'entra pas dans l'hostel Saint-Louis. Elle fut accueillie par un serviteur qui prit son message. Lorsque le curé de la ville fut levé, lavé et habillé on lui porta le message dans son bureau où il travaillait déjà, prenant une petite collation. Il décida d'y répondre rapidement, n'étant même pas sûr de qui était cette "Lea". Puis il comprit que c'était sa consoeur boumiste, également diaconesse d'une paroisse bourguignonne.

Ma fille,

Sachez que l'église de Dijon est en effet dès à présent reconstruite entièrement. Néanmoins tant qu'elle ne sera pas consacrée elle ne pourra accueillir les prières des fidèles aristotéliciens. Ce le sera possible dès demain, une fois que la consécration sera terminée.

Je ne sais qui est Lohan, mais sachez que les ouvriers que j'ai engagé ont fait du très bon travail, vous aurez la chance de l'admirer lorsque vous viendrez à l'église de Dijon.

Que le Très-Haut vous garde,
Cordialement,

Père Eldwin de Volvent

Un messager parti pour transmettre la missive à la jeune femme et Eldwin reprit sa plume pour rédiger cette fois ci l'annonce de la consécration de l'église, qu'un messager se chargea ensuite d'aller afficher devant l'église et un peu partout dans Dijon, alors qu'un crieur publique faisait également annonce de la chose, la majorité des habitants ne sachant pas lire et écrire.

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Beatritz

[Vendredi, à la suite de la consécration de l'église Saint-Miguaël]

La ville était agitée. Une agitation très différente du saint bourdonnement ouvrier d'une abbaye, à cuisiner, broder, cueillir des simples, les reconnaître, apprendre leurs vertus, surveiller la gestion du domaine abbatial.
Le lecteur sait peut-être déjà que les embrassades simples sont presque inconnues de Béatrice. Que le contact physique avec les autres s'était résumé, toute sa vie, à des mains serrées pieusement et des baisers de paix pour la nuit. Cette ville en émoi, à laquelle elle commençait juste de s'habituer, c'était un peu pareil, c'était un plaisir coupable, car toujours lui avait-il été refusé.

Tantôt elle baissait les yeux, tantôt elle se pinçait les lèvres, tantôt, elle osait attarder son regard sur une seule personne, un seul homme, une seule femme, et chercher en lui ou elle l'humanité brute, les marques de la vie, les rondeurs du passé. Il y avait tant de monde, tant de vies cahotant côte à côte ! C'était beau, fascinant, effrayant.

Tenant le haut du pavé, elle suivit Eldwin de Volvent vers son Hostel Saint-Louis, elle-même précédant une effacée suivante qu'elle congédia pour se trouver tout à fait seule avec le prêtre.

-« Et bien... Père Eldwin, nous disions... Nous voudrions apporter au monde la preuve de notre baptême passé, et ce au plus vite. Par un nouveau baptême, nous nous attacherions la bienveillante protection morale de quelque parrain de confiance, sagesse et moralité. Mais... »

La jeune femme serrait de sa main droite quelques doigts de sa main gauche, qui se débattaient dans ce piège, s'évadaient, se faisaient rattraper, et serrer toujours plus fort. Béatrice de Castelmaure était une angoissée, dans le contact humain.

-« Mais ce projet se heurte à notre absence de monde... Le Très Haut nous a voulue seule, peut-être, et nous l'acceptons bien, mais... Nous ne connaissons personne qui pourrait remplir ce rôle, nous n'avons pas d'ami véritable, comme Aristote les décrit au jeune fils de Polyphilos. Et même, pour ce rôle de parrain ou marraine, c'est différent d'un ami, c'est plus, c'est-ce pas ? C'est davantage, c'est accepter cette autorité morale, n'est-ce pas ?
Alors... Je ne vois personne pour être mon parrain ou ma marraine, alors... Dites-moi ce que je dois faire, mon père... »
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt ! ♫

Eldwin

Le prêtre et la jeune duchesse avaient quitté l'église et gagnaient à présent l'hostel Saint-Louis, qui jouxtait quasiment l'église. En quelques minutes ils arrivèrent devant les grilles du presbytère qui furent ouvertes par les gardes épiscopaux en faction devant. Tout en écoutant les paroles de Beatritz Eldwin la conduisit jusqu'à la demeure, et au salon où il l'invita à prendre place dans un fauteuil alors que lui-même prenait place dans le sien et qu'une servante apportait deux verres avec du vin, de l'eau et quelques friandises. Pendant tout ce temps Eldwin n'avait cessé d'écouter la jeune femme. Lorsqu'elle eut terminé, révélant sa personnalité et aussi son histoire, montrant que celle ci était difficile et que Beatritz était quelque peu ... tourmentée, Eldwin hocha la tête et resta silencieux un instant, réfléchissant.

Prenant son verre d'eau il se désaltéra, il buvait rarement d'alcool et lorsque c'était le cas c'était seulement du vin, de Beaumont, sa terre, ou alors de Bourgogne ou de Touraine. Il pouvait et voulait aider la jeune noble qui paraissait bien seule malgré tous ses titres. Comme bien souvent une belle façade cachait un triste coeur, une âme seule et désappointée. Bien que souhaitait l'aider Eldwin n'en oublia pas pour autant ses intérêts, et ceux de sa famille donc. Sachant ce qu'il allait dire, proposer et demander à Beatritz il se lança, il amènerait les choses progressivement.

Votre Grâce je comprends votre trouble. Et vous pouvez être assurée de mon amitié, mon aide et mon dévouement. Je ferais tout mon possible pour vous aider. Avant tout je pense qu'il vous faudrait un officiant d'un autre rang. Vous êtes membre de la haute noblesse de notre Royaume, il serait mieux vu et surtout plus approprié que votre baptême soit célébré par un prélat de notre Eglise, ainsi donc un évêque, un archevêque et même si possible un cardinal serait préférable. Je peux me charger malgré tout de préparer votre baptême même si je n'en suis pas l'officiant. Qu'en pensez-vous ?

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Beatritz

Du bout des lèvres, la jeune Béatrice de Castelmaure avala le vin coupé qu'on lui proposait. Il parlait, c'était une voix rassurante, une voix qu'elle aimait. Cela devait être beau, de l'entendre dire un sermon !
Elle hochait lentement et non sans élégance sa tête altière aux propos du curé, dont elle approuvait la façon de parler et le respect qu'il plaçait dans ses tournures. Elle n'avait du monde que ces repères, les convenances ! Nul ne s'étonnera dès lors d'y porter une attention exagérée, qui la fait souvent paraître imbue ou méprisante.

Elle qui s'était sentie perdue et démunie, jusqu'à laisser transparaître son dénuement dans un « je » qu'elle s'était interdit - car il laissait derrière elle son héritage, seul lien avec ses défunts parents que jamais elle ne rencontra - , petit à petit reprit contenance et confiance.

-« Père Eldwin, voilà qui est très urbain de votre part... Nous ne pouvons que souscrire à cette proposition si généreuse. Quant aux parrain et marraine, n'est-ce pas une chose dont nous devons nous préoccuper avant tout ? Comment organiser une cérémonie qui ne pourra se tenir faute de parrain et marraine ? »
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Eldwin

Eldwin sourit devant l'impatience, et aussi une certaine inquiétude de la jeune femme. En tout cas elle semblait adhérer à ses paroles et surtout l'apprécier, comme lui aussi l'appréciait. Cette jeune femme, dont il aurait pu être le père, le touchait et il souhaitait vraiment l'aider et la soutenir. Il lui répondit donc, légèrement amusé mais toujours sérieux et d'un ton calme et assuré.

Rassurez-vous, j'allais y venir ensuite Votre Grâce. Il est bien évident que les parrain et marraine sont aussi importants que l'officiant. Je vais donc me charger de voir si Monseigneur Rodriguez, l'évêque d'Autun, serait prêt à vous baptiser, mais il est peu présent ces derniers temps. Ou bien peut-être Son Eminence Ingeburge von Alhefeldt-Oldenbourg, notre Duchesse régnante. Mais je doute que ses nombreuses responsabilités lui laisse le temps de s'occuper de cela. Il faudra alors trouver quelqu'un d'autre, mais je me chargerais de trouver un prélat, soyez-en certaine.

Il se tut un instant, buvant quelques gorgées d'eau. Il était quasiment sûr que la cardinal aurait décliné, faute de temps, quant au Gross Hospittler teutonique il était lui aussi peu disponible, apparemment fort malade. Cela restreignait fortement le choix. C'est alors qu'une question germa dans la tête d'Eldwin qui ne perdit pas de temps pour la poser.

Mais dites-moi. Vous souhaitez être baptisée à Dijon ou bien dans une église ou une chapelle privée de l'une de vos terres bourguignonnes ?

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Beatritz

La petite n'était pas sotte et comprenait bien ce qu'on lui demandait. Elle pinça les lèvres, dans une mine pensive, puis répondit :

-« Nous sommes venue à Dijon pour nous protéger des assauts d'un homme impérial qui souhaite, de gré ou de force, nous voir son épouse. Il avait mis le siège devant Chablis... Mais il n'y est plus désormais, alors peut-être pourrait-on faire ce baptême dans la collégiale Saint-Martin de Chablis.
Il nous semble que notre grand-mère avait veillé à sa consécration par Monseigneur Gédéon, au moment des funérailles de Maialenn de Mazerolles, la dernière épouse de Sa feue Seigneurie notre père, Charles de Castelmaure. Mais si Dijon vous arrange, cela importe peu, en vérité, tant que nous pouvons montrer au monde notre appartenance à la famille d'Aristote. »

Elle ne savait pas bien comment placer ses jambes. Elle devait d'après les convenance les garder droites, mais ses nerfs lui donnaient des fourmis tout partout, de sorte qu'il lui démangeait de les croiser, de glisser ses pieds sous la chaise pour croiser ses chevilles, ou autres agitations de la sorte. Elle se retenait toutefois du mieux qu'elle pouvait.
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Eldwin

Eldwin écouta, encore une fois, la jeune femme qui s'épanchait en explications diverses, racontant toujours un peu plus son histoire, celle de sa famille et de ses terres. Le Renart, bien que gardant contenance, ne pouvait s'empêcher d'être intérieurement amusé par la facilité avec laquelle Béatrice parlait d'elle, de sa vie.

Ma foi, tout dépendra de l'officiant mais la collégiale de Chablis me semble plus appropriée pour votre baptême. Concernant vos parrain et marraine donc. Là encore vous ne vous vous permettre de choisir n'importe qui. Ce doivent être des personnes pieuses, baptisées, bien entendu, et qui devront elles aussi être de noble naissance, comme vous. Avez-vous quelques connaissances parmi la noblesse bourguignonne ? Il me semble que vous êtes un membre actif du Collège de la Noblesse. Même s'il ne s'agit pas d'amis de longue date des personnes en qui vous avez confiance et que vous appréciez conviendront parfaitement. Connaissant au moins la réputation d'un certain nombre des membres de la noblesse de notre Duché donnez-moi des noms, je vous dirais ce que j'en pense, en toute objectivité.

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Beatritz

La collégiale de Chablis. C'était là où ses parents s'étaient mariés. Pouvait-elle espérer plus bel endroit ? Elle se redressa un peu sur son siège, car il lui semblait qu'elle commençait de s'affaisser, et posa ses mains sur ses cuisses, moins nerveuse.

Elle déglutit, se laissa un peu de temps pour réfléchir.

-« Nous avons des connaissances, mais ne savons guère que ce que nous en voyons, et, hélas, nous savons que les apparences sont trompeuses, tout comme Aristote nous l'enseigne dans son débat avec Cratyle sur l'étant en tant qu'étant... A l'instar de l'homme que l'on croit quadrupède tant il est tout le long du jour ivre mort à quatre pattes sur le plancher, mais qui en vérité ne l'est pas, certains nobles sans doute nous sont plaisants qui en vérité ne le sont pas, ou semblent vertueux mais sont en vérité emplis de vices. Et d'autres, que nous ne côtoyons pas, dont la compagnie ne nous attire pas, seraient les meilleurs parrain ou marraine du monde... Ne croyez-vous pas ?
Nous côtoyons au collège de la noblesse ceux des nobles bourguignons qui sont peu ou prou actifs, les Vicomtes de Ligny-le-Châtel, de Mellecey, de Sombernon, ou le Duc de Saint-Fargeau... »
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Eldwin

Eldwin restait amusé par Béatrice. Presque à chaque fois qu'elle s'adressait à lui elle faisait référence à un passage du Livre des Vertus. Pourquoi donc cette jeune femme tenait tant à se refaire baptiser alors qu'il n'y avait aucun doute qu'elle l'eut été en sa jeunesse ?! Enfin, ce n'était pas à lui de décider. Il hocha la tête à ses paroles et réfléchit un instant. Son suzerain ferait un parfait parrain, mais il n'était pas certain qu'il accepte. Peut-être Vaxilart, alors. Pour la marraine elle ne lui citait que Saxaltesse. Un choix acceptable.

Tous les noms que vous me citez me paraissent tout à fait convenable. Et en y réfléchissant il y a peu ou pas de noble bourguignon qui ne serait pas recommandable pour être votre parrain ou marraine. Ma foi, le choix vous appartient. Le mieux serait de leur demander directement leur avis. De mon côté je vais vous chercher un prélat pour officier ce baptême.

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Beatritz

La jeune Castelmaure avait secrètement espéré que dans les noms qu'elle énonçait, il en écarterait par souci de vertu, pour ainsi l'aider dans son choix. Une question de plus s'imposait à elle : comment choisir un noble bourguignon ? Il était de plus en plus évident que choisir un noble de rang moindre, pour ensuite se soumettre à son autorité morale, dans la direction à donner à sa vie publique, son mariage, la gestion de ses terres, serait inopportun.
De marraine de son rang, à laquelle elle acceptât de se soumettre... En vérité, elle n'en voyait point.

-« Père Eldwin de Volvent... Nous demanderons au Duc de Saint-Fargeau, et s'il ne l'accepte, au Duc de Luynes. Pour la marraine, en y réfléchissant, il nous semble plus indiqué d'impliquer notre grand-mère dans ce grand événement pour nous, et quoiqu'il est probable que nous lui survivions, son autorité familiale sera la plus saine que nous puissions souhaiter, n'est-ce pas ? »

Elle lui sourit ingénument, et conclut :

-« C'est en tout cas très aimable de votre part, Père Eldwin de Volvent, de prendre en charge l'organisation de ce grand événement pour nous. »
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt ! ♫

Eldwin

Vaxilart ou son suzerain. Elle choisissait bien. Eldwin espérait que l'un des deux accepterait, au besoin il tenterait d'en forcer un, délicatement. Quant à la marraine elle choisissait finalement sa grand-mère. C'était une bonne chose, certainement une noble et vieille dame pieuse comme il s'en trouvait un peu partout dans le Royaumes et les familles nobles. En réponse à sa question Eldwin hocha la tête et lui répondit.

Ma foi, selon moi vous faites là un excellent choix. J'espère que l'un des deux ducs acceptera votre demande. Quant à votre grand-mère je ne doute pas qu'elle sera parfaite pour tenir ce rôle. A moi à présent de vous trouver le meilleur officiant possible.

Les mots qu'elle ajouta après sonnèrent alors comme le départ de la chasse pour Eldwin. Il lui fallait se lancer. Chercher à obtenir quelques bons avancements pour sa famille. Néanmoins, au delà de l'intérêt qu'il portait à tout cela pour le bien de sa famille il appréciait réellement Béatrice. Il voulait la protéger, la guider, elle était à la fois assez grande pour décider seule et en même temps trop jeune pour évaluer toute l'ampleur de ses décisions, de ses choix.

Votre Grâce, c'est un réel plaisir pour moi de vous aider. Vous m'êtes tout à fait agréable et pouvoir vous conseiller et vous soutenir pour vous intégrer parfaitement à notre société me ravi. Comme je vous l'ai dit je vous suis dévoué et vous avez mon amitié.

Il se tut un instant, et se lança alors.

Vous me voyez d'ailleurs fort peiné de vous savoir si seule, sans amis, presque sans famille. Il n'est pas bon, surtout pour une jeune dame de votre âge, de ne pas voir du monde. J'ai, au sein de ma famille, plusieurs femmes, de votre âge, ou un peu plus âgées ou plus jeunes que vous qui pourraient, si vous le voulez, vous tenir compagnie.

Voilà, les dés étaient lancés, restaient à Béatrice le soin de déterminer quel résultat ils offriraient. Avoir sa fille, sa soeur, ou encore sa cousine ou sa nièce auprès d'une dame avec un rang aussi élevée ne pourrait qu'être bénéfique à la famille du Renart. Et puis cela pourrait déboucher sur une réelle amitié, ce qui serait formidable. Eldwin, divaguant quelque peu, regretta même que Cynil ne fut pas plus grand et eut un ou plusieurs titres. Si tel était le cas il aurait assurément tout fait pour lui faire épouser la jeune Castelmaure, une telle alliance aurait été un bien considérable pour leur famille.

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Beatritz

Lorsque de deux personnes fières et raisonnables les intérêts convergent, nul n'est besoin d'obséquiosité - ou si peu - pour se mettre tout à fait d'accord. Il manquait à Béatrice de la compagnie, c'était certain. Elle avait songé à se doter de dames de parages à la conversation recevable, aux manières bien apprises et d'affable apparence, mais ce projet n'avait pas encore abouti, faute de savoir par quel bout le mener.

Sans trop montré son enthousiasme - bien réel pourtant - elle répondit au Seigneur, puisque ce n' était plus vraiment au prêtre qu'elle parlait :

-« A vous entendre, Père Volvent, il y a de votre sang tout un régiment de jeunes filles prêtes à remplir l'office de dame de compagnie ! Nous ne saurions douter de leur éducation, attendu le parent si vertueux que nous leur connaissons... »

Inclinaison de la tête aimable en direction d'Eldwin. C'était l'heure de tourner les mots dans le bon sens, chacun ayant de quoi prendre de l'avance sur l'autre.

-« La compagnie de l'une d'entre elles nous serait agréable, cela va sans dire, tant en notre Hostel qu'en nos domaines, pour la conversation et les promenades, mais aussi lorsque nous sortirons dans le monde, car il est de bon ton de ne point sortir seule dans le monde. Cela est même bien plus nécessaire que la compagnie au domaine, car la solitude a du bon, lorsqu'elle conduit à la méditation et la prière du Très Haut. Mais de solitude... Point trop n'en faut, n'est-ce pas ? Avouons volontiers qu'elle nous est pesante.

Bien sûr, avant d'approuver votre proposition tout à fait, il nous plairait de rencontrer celle de vos parentes qui acceptera cette charge dans notre mesnie. Mais s'il s'en trouve plusieurs qui acceptent de nous tenir compagnie conjointement, ou qui voudraient se relayer pour que chacune puisse, à son tour, vaquer à d'autres occupations dans le monde, de sorte que son service auprès de nous ne l'éloigne que dans une moindre mesure de ses autres aspirations - pour peu qu'elles ne soient pas incompatibles - , et bien... Cela varierait la conversation et donnerait à chacune de quoi vivre aussi pour elle, et non uniquement pour nous. »

C'était un jeu donnant-donnant. Il l'aidait à recevoir le baptême dans les meilleures conditions, lui offrant d'organiser la cérémonie et de la doter d'officiants dignes d'elle. Elle prenait sous son aile un peu de sa famille, pour quels projets d'avenir ? Verra qui vivra.
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Eldwin

Eldwin sourit à la réponse de Béatrice et son compliment flatteur. Il inclina lui aussi légèrement la tête, pour la remercier. Elle était jeune mais avait de l'esprit, un bel esprit même. Il l'écouta alors, approuvant ses paroles de petits hochements de tête. Eldwin réfléchit. Elinor serait trop jeune pour lui tenir compagnie, par contre elle pourrait apprendre à être une grande dame si elle faisait partie de son entourage. Mais cela il verrait plus tard, quand Elinor serait un peu plus grande, ce n'était qu'une enfant que seul le jeu intéressant pour le moment. Il y avait Oderay, mais elle avait retrouvé sa famille depuis peu, par un heureux concours de circonstances. Elle était loin d'être idéale pour le poste, d'ailleurs il ne savait rien de sa vie, seule Della était vraiment en relations avec elle. Della serait parfaite, oui. Elle pourrait ainsi, comme le désirait Eldwin, obtenir quelque titre et après un beau et bon parti. Petrasis, bien élevée et discrète serait également tout à fait convenable pour tenir compagnie à la jeune duchesse.

Vous me voyez ravi de vous entendre dire tout cela. Je ne peux m'avancer, devant en parler tout d'abord à mes parentes mais je suis certain qu'une ou plusieurs conviendront parfaitement. Il serait peut-être judicieux de les rencontrer. Voudriez-vous venir à Beaumont pour faire leur connaissance ?

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Beatritz

Redondant, le papy. C'est ce que pensa Béatrice de Castelmaure lorsqu'il avança prudemment qu'il serait judicieux qu'elle rencontrât ses parentes. Ne venait-elle pas de le dire elle-même, et avec davantage de conviction encore ?
Elle sourit. Elle aimait bien sourire, c'était la plus belle des façades, lorsque l'offense n'était que maladresse et involontaire.

-« Cette rencontre doit se faire, en effet. Toutefois, il nous semble plus indiqué que les filles de votre parenté prête à prendre service auprès de nous se rendent à notre château de Chablis, plutôt que nous nous déplacions jusque chez vous ; c'est davantage dans l'ordre des choses, et cela vous permettra de voir la collégiale de Chablis où doit se faire notre baptême. Vous pourrez aussi par vous-même constater le confort des lieux et nous indiquer quelle chambre réserver au prélat qui nous baptisera, car nous n'avons pas d'idée précise des habitudes des plus hauts serviteurs de l'Église. »
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Eldwin

Eldwin fronça les sourcils aux premiers mots de Béatrice. Il se rendit compte alors qu'il avait tout simplement répété les paroles de la jeune duchesse. L'âge, ou alors la fatigue ou encore l'inattention. L'une de ces choses devaient expliquer sa répétition. La première n'était pas pour le rassurer. Il fut reconnaissant à la jeune femme de lui répondre aimablement, alors qu'elle relevait une deuxième erreur de sa part. Elle avait de nombreux titres et était duchesse. Et lui proposait que ce soit elle qui se déplace. Il hocha la tête à ses paroles et répondit, légèrement confus.

Oui, bien sûr, vous avez parfaitement raison Votre Grâce. Je viendrais donc à Chablis en compagnie des femmes de ma famille pour que vous puissiez les rencontrer et choisir parmi à celles qui vous conviendront le mieux. Je pense d'ors et déjà que Della, ma jeune soeur, vous plaira. Vous partagez beaucoup de choses.

Un sale, enfin, fort caractère et une enfance passée au couvent, entres autres choses. Eldwin ne voyant rien à ajouter, et se sentant un peu las, s'arrangea pour mettre aimablement fin à l'entrevue. Après tout, il n'avait beau pas être duc il restait noble et surtout prêtre, et il avait toujours été persuadé de la supériorité des prêtres sur les nobles, qu'ils soient barons, comtes ou même princes.

Ma foi, si vous ne voyez rien à ajouter, j'aimerais me retirer pour prier notre Seigneur. Nous nous reverrons donc prochainement à Chablis pour discuter du baptême et pour que vous rencontriez vos éventuelles et futures dames de compagnie.

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Beatritz

Éventuelles et futures, presque une antinomie. La Duchesse de Nevers sourit, hocha la tête et se leva, bien droite.

-« Père Eldwin de Volvent, nous avons eu plaisir à vous rencontrer. Nous fondons bien des espoirs en vous et les vôtres. Votre courtoisie est appréciable... et appréciée. »

Elle inclina aimablement la tête, puis prit tout à fait congé en ces termes :

-« Nous allons prendre la route de Chablis pour y donner les ordres propres à conformer le château à l'événement qui s'y tiendra bientôt. Nous écrirons au Duc de Saint-Fargeau pour solliciter son parrainage.

Qu'Aristote veille sur vous, Père Eldwin de Volvent. »

Et elle quitta l'hôtel Saint-Louis, en ce samedi de septembre. Les rues de Dijon avaient une molle activité, et le ciel était à peine voilé, signe de la très belle journée qui s'annonçait pour le lendemain.
En rentrant à l'Hostel Chambellan, Béatrice de Castelmaure avait en elle une chaleur diffuse et plaisante, signe manifeste que la journée avait été bien remplie et profitable. L'avenir lui ouvrait les bras...
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Eldwin

Suivant le mouvement de la jeune duchesse Eldwin se leva à son tour. Il hocha la tête, en signe de remerciement, à ses paroles Puis le salua. Avant qu'elle ne quitte la pièce il lui dit ces quelques mots:

Votre Grâce. Sachez que vous m'êtes tout à fait agréable et comme je vous l'ai dit vous pouvez compter sur mon soutien et mon amitié. Que le Très-Haut vous garde, à bientôt.

On raccompagna Béatrice et Eldwin gagna son bureau pour préparer ses affaires. Il devait retourner à Beaumont avertir sa famille de ce qu'il allait advenir. Pas de temps à perdre.

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Eldwin

Le temps était venu. Il était à présent évêque. Toul et la Lorraine l'attendaient. Il avait vécut assez longtemps à Tours, avait été plus brièvement curé de la paroisse, et à présent son destin l'appelait ailleurs. Il avait décidé de tout laisser en l'état. Les biens qu'il avait apporté à l'hôtel Saint-Louis il les donnait à la paroisse et serviraient donc au futur curé de la ville, son successeur.

Il partait sans regrets, mais avec un petit pincement au coeur. Même si son avenir lui souriait il n'oubliait pas le passé ensoleillé qu'il laissait derrière lui. Il avait été en l'église Saint-Miguaël prier une dernière fois et était resté longtemps à se recueillir au sein du lieu saint qu'il avait fait rebâtir et avait consacré.

L'Hôtel particulier et presbytère de la paroisse ne serait pas abandonnés. Les clercs et les serviteurs qui y vivaient restaient pour prendre soin du lieu en attendant le futur nouveau curé de Dijon. Eldwin quitta la demeure, accompagnée de Pierre, son fidèle secrétaire particulier, il rejoignit son carrosse, arborant à présent en plus de ses armes familiales dont il était le chef de famille celles de Toul, dont il était évêque, et celle de Lorraine, dont il était le primat. De la fenêtre il regarda un derrière fois l'hôtel Saint-Louis, et l'église Saint-Miguaël devant laquelle ils passèrent. Puis le carrosse s'élança sur la route nord quittant Dijon, direction Beaumont, puis un peu après la Lorraine, sa nouvelle vie.

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(RP) Hostel Saint-Louis - Presbytère de Dijon