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(RP) Hostel Saint-Louis - Presbytère de Dijon

Beatritz
La collégiale de Chablis. C'était là où ses parents s'étaient mariés. Pouvait-elle espérer plus bel endroit ? Elle se redressa un peu sur son siège, car il lui semblait qu'elle commençait de s'affaisser, et posa ses mains sur ses cuisses, moins nerveuse.

Elle déglutit, se laissa un peu de temps pour réfléchir.


-« Nous avons des connaissances, mais ne savons guère que ce que nous en voyons, et, hélas, nous savons que les apparences sont trompeuses, tout comme Aristote nous l'enseigne dans son débat avec Cratyle sur l'étant en tant qu'étant... A l'instar de l'homme que l'on croit quadrupède tant il est tout le long du jour ivre mort à quatre pattes sur le plancher, mais qui en vérité ne l'est pas, certains nobles sans doute nous sont plaisants qui en vérité ne le sont pas, ou semblent vertueux mais sont en vérité emplis de vices. Et d'autres, que nous ne côtoyons pas, dont la compagnie ne nous attire pas, seraient les meilleurs parrain ou marraine du monde... Ne croyez-vous pas ?
Nous côtoyons au collège de la noblesse ceux des nobles bourguignons qui sont peu ou prou actifs, les Vicomtes de Ligny-le-Châtel, de Mellecey, de Sombernon, ou le Duc de Saint-Fargeau... »

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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


Eldwin restait amusé par Béatrice. Presque à chaque fois qu'elle s'adressait à lui elle faisait référence à un passage du Livre des Vertus. Pourquoi donc cette jeune femme tenait tant à se refaire baptiser alors qu'il n'y avait aucun doute qu'elle l'eut été en sa jeunesse ?! Enfin, ce n'était pas à lui de décider. Il hocha la tête à ses paroles et réfléchit un instant. Son suzerain ferait un parfait parrain, mais il n'était pas certain qu'il accepte. Peut-être Vaxilart, alors. Pour la marraine elle ne lui citait que Saxaltesse. Un choix acceptable.

Tous les noms que vous me citez me paraissent tout à fait convenable. Et en y réfléchissant il y a peu ou pas de noble bourguignon qui ne serait pas recommandable pour être votre parrain ou marraine. Ma foi, le choix vous appartient. Le mieux serait de leur demander directement leur avis. De mon côté je vais vous chercher un prélat pour officier ce baptême.

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Beatritz
La jeune Castelmaure avait secrètement espéré que dans les noms qu'elle énonçait, il en écarterait par souci de vertu, pour ainsi l'aider dans son choix. Une question de plus s'imposait à elle : comment choisir un noble bourguignon ? Il était de plus en plus évident que choisir un noble de rang moindre, pour ensuite se soumettre à son autorité morale, dans la direction à donner à sa vie publique, son mariage, la gestion de ses terres, serait inopportun.
De marraine de son rang, à laquelle elle acceptât de se soumettre... En vérité, elle n'en voyait point.


-« Père Eldwin de Volvent... Nous demanderons au Duc de Saint-Fargeau, et s'il ne l'accepte, au Duc de Luynes. Pour la marraine, en y réfléchissant, il nous semble plus indiqué d'impliquer notre grand-mère dans ce grand événement pour nous, et quoiqu'il est probable que nous lui survivions, son autorité familiale sera la plus saine que nous puissions souhaiter, n'est-ce pas ? »

Elle lui sourit ingénument, et conclut :

-« C'est en tout cas très aimable de votre part, Père Eldwin de Volvent, de prendre en charge l'organisation de ce grand événement pour nous. »
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


Vaxilart ou son suzerain. Elle choisissait bien. Eldwin espérait que l'un des deux accepterait, au besoin il tenterait d'en forcer un, délicatement. Quant à la marraine elle choisissait finalement sa grand-mère. C'était une bonne chose, certainement une noble et vieille dame pieuse comme il s'en trouvait un peu partout dans le Royaumes et les familles nobles. En réponse à sa question Eldwin hocha la tête et lui répondit.

Ma foi, selon moi vous faites là un excellent choix. J'espère que l'un des deux ducs acceptera votre demande. Quant à votre grand-mère je ne doute pas qu'elle sera parfaite pour tenir ce rôle. A moi à présent de vous trouver le meilleur officiant possible.

Les mots qu'elle ajouta après sonnèrent alors comme le départ de la chasse pour Eldwin. Il lui fallait se lancer. Chercher à obtenir quelques bons avancements pour sa famille. Néanmoins, au delà de l'intérêt qu'il portait à tout cela pour le bien de sa famille il appréciait réellement Béatrice. Il voulait la protéger, la guider, elle était à la fois assez grande pour décider seule et en même temps trop jeune pour évaluer toute l'ampleur de ses décisions, de ses choix.

Votre Grâce, c'est un réel plaisir pour moi de vous aider. Vous m'êtes tout à fait agréable et pouvoir vous conseiller et vous soutenir pour vous intégrer parfaitement à notre société me ravi. Comme je vous l'ai dit je vous suis dévoué et vous avez mon amitié.

Il se tut un instant, et se lança alors.

Vous me voyez d'ailleurs fort peiné de vous savoir si seule, sans amis, presque sans famille. Il n'est pas bon, surtout pour une jeune dame de votre âge, de ne pas voir du monde. J'ai, au sein de ma famille, plusieurs femmes, de votre âge, ou un peu plus âgées ou plus jeunes que vous qui pourraient, si vous le voulez, vous tenir compagnie.

Voilà, les dés étaient lancés, restaient à Béatrice le soin de déterminer quel résultat ils offriraient. Avoir sa fille, sa soeur, ou encore sa cousine ou sa nièce auprès d'une dame avec un rang aussi élevée ne pourrait qu'être bénéfique à la famille du Renart. Et puis cela pourrait déboucher sur une réelle amitié, ce qui serait formidable. Eldwin, divaguant quelque peu, regretta même que Cynil ne fut pas plus grand et eut un ou plusieurs titres. Si tel était le cas il aurait assurément tout fait pour lui faire épouser la jeune Castelmaure, une telle alliance aurait été un bien considérable pour leur famille.

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Beatritz
Lorsque de deux personnes fières et raisonnables les intérêts convergent, nul n'est besoin d'obséquiosité - ou si peu - pour se mettre tout à fait d'accord. Il manquait à Béatrice de la compagnie, c'était certain. Elle avait songé à se doter de dames de parages à la conversation recevable, aux manières bien apprises et d'affable apparence, mais ce projet n'avait pas encore abouti, faute de savoir par quel bout le mener.

Sans trop montré son enthousiasme - bien réel pourtant - elle répondit au Seigneur, puisque ce n' était plus vraiment au prêtre qu'elle parlait :


-« A vous entendre, Père Volvent, il y a de votre sang tout un régiment de jeunes filles prêtes à remplir l'office de dame de compagnie ! Nous ne saurions douter de leur éducation, attendu le parent si vertueux que nous leur connaissons... »

Inclinaison de la tête aimable en direction d'Eldwin. C'était l'heure de tourner les mots dans le bon sens, chacun ayant de quoi prendre de l'avance sur l'autre.

-« La compagnie de l'une d'entre elles nous serait agréable, cela va sans dire, tant en notre Hostel qu'en nos domaines, pour la conversation et les promenades, mais aussi lorsque nous sortirons dans le monde, car il est de bon ton de ne point sortir seule dans le monde. Cela est même bien plus nécessaire que la compagnie au domaine, car la solitude a du bon, lorsqu'elle conduit à la méditation et la prière du Très Haut. Mais de solitude... Point trop n'en faut, n'est-ce pas ? Avouons volontiers qu'elle nous est pesante.

Bien sûr, avant d'approuver votre proposition tout à fait, il nous plairait de rencontrer celle de vos parentes qui acceptera cette charge dans notre mesnie. Mais s'il s'en trouve plusieurs qui acceptent de nous tenir compagnie conjointement, ou qui voudraient se relayer pour que chacune puisse, à son tour, vaquer à d'autres occupations dans le monde, de sorte que son service auprès de nous ne l'éloigne que dans une moindre mesure de ses autres aspirations - pour peu qu'elles ne soient pas incompatibles - , et bien... Cela varierait la conversation et donnerait à chacune de quoi vivre aussi pour elle, et non uniquement pour nous. »


C'était un jeu donnant-donnant. Il l'aidait à recevoir le baptême dans les meilleures conditions, lui offrant d'organiser la cérémonie et de la doter d'officiants dignes d'elle. Elle prenait sous son aile un peu de sa famille, pour quels projets d'avenir ? Verra qui vivra.
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Eldwin


Eldwin sourit à la réponse de Béatrice et son compliment flatteur. Il inclina lui aussi légèrement la tête, pour la remercier. Elle était jeune mais avait de l'esprit, un bel esprit même. Il l'écouta alors, approuvant ses paroles de petits hochements de tête. Eldwin réfléchit. Elinor serait trop jeune pour lui tenir compagnie, par contre elle pourrait apprendre à être une grande dame si elle faisait partie de son entourage. Mais cela il verrait plus tard, quand Elinor serait un peu plus grande, ce n'était qu'une enfant que seul le jeu intéressant pour le moment. Il y avait Oderay, mais elle avait retrouvé sa famille depuis peu, par un heureux concours de circonstances. Elle était loin d'être idéale pour le poste, d'ailleurs il ne savait rien de sa vie, seule Della était vraiment en relations avec elle. Della serait parfaite, oui. Elle pourrait ainsi, comme le désirait Eldwin, obtenir quelque titre et après un beau et bon parti. Petrasis, bien élevée et discrète serait également tout à fait convenable pour tenir compagnie à la jeune duchesse.

Vous me voyez ravi de vous entendre dire tout cela. Je ne peux m'avancer, devant en parler tout d'abord à mes parentes mais je suis certain qu'une ou plusieurs conviendront parfaitement. Il serait peut-être judicieux de les rencontrer. Voudriez-vous venir à Beaumont pour faire leur connaissance ?

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Beatritz
Redondant, le papy. C'est ce que pensa Béatrice de Castelmaure lorsqu'il avança prudemment qu'il serait judicieux qu'elle rencontrât ses parentes. Ne venait-elle pas de le dire elle-même, et avec davantage de conviction encore ?
Elle sourit. Elle aimait bien sourire, c'était la plus belle des façades, lorsque l'offense n'était que maladresse et involontaire.


-« Cette rencontre doit se faire, en effet. Toutefois, il nous semble plus indiqué que les filles de votre parenté prête à prendre service auprès de nous se rendent à notre château de Chablis, plutôt que nous nous déplacions jusque chez vous ; c'est davantage dans l'ordre des choses, et cela vous permettra de voir la collégiale de Chablis où doit se faire notre baptême. Vous pourrez aussi par vous-même constater le confort des lieux et nous indiquer quelle chambre réserver au prélat qui nous baptisera, car nous n'avons pas d'idée précise des habitudes des plus hauts serviteurs de l'Église. »
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Eldwin


Eldwin fronça les sourcils aux premiers mots de Béatrice. Il se rendit compte alors qu'il avait tout simplement répété les paroles de la jeune duchesse. L'âge, ou alors la fatigue ou encore l'inattention. L'une de ces choses devaient expliquer sa répétition. La première n'était pas pour le rassurer. Il fut reconnaissant à la jeune femme de lui répondre aimablement, alors qu'elle relevait une deuxième erreur de sa part. Elle avait de nombreux titres et était duchesse. Et lui proposait que ce soit elle qui se déplace. Il hocha la tête à ses paroles et répondit, légèrement confus.

Oui, bien sûr, vous avez parfaitement raison Votre Grâce. Je viendrais donc à Chablis en compagnie des femmes de ma famille pour que vous puissiez les rencontrer et choisir parmi à celles qui vous conviendront le mieux. Je pense d'ors et déjà que Della, ma jeune soeur, vous plaira. Vous partagez beaucoup de choses.

Un sale, enfin, fort caractère et une enfance passée au couvent, entres autres choses. Eldwin ne voyant rien à ajouter, et se sentant un peu las, s'arrangea pour mettre aimablement fin à l'entrevue. Après tout, il n'avait beau pas être duc il restait noble et surtout prêtre, et il avait toujours été persuadé de la supériorité des prêtres sur les nobles, qu'ils soient barons, comtes ou même princes.

Ma foi, si vous ne voyez rien à ajouter, j'aimerais me retirer pour prier notre Seigneur. Nous nous reverrons donc prochainement à Chablis pour discuter du baptême et pour que vous rencontriez vos éventuelles et futures dames de compagnie.

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Beatritz
Éventuelles et futures, presque une antinomie. La Duchesse de Nevers sourit, hocha la tête et se leva, bien droite.

-« Père Eldwin de Volvent, nous avons eu plaisir à vous rencontrer. Nous fondons bien des espoirs en vous et les vôtres. Votre courtoisie est appréciable... et appréciée. »

Elle inclina aimablement la tête, puis prit tout à fait congé en ces termes :

-« Nous allons prendre la route de Chablis pour y donner les ordres propres à conformer le château à l'événement qui s'y tiendra bientôt. Nous écrirons au Duc de Saint-Fargeau pour solliciter son parrainage.

Qu'Aristote veille sur vous, Père Eldwin de Volvent. »


Et elle quitta l'hôtel Saint-Louis, en ce samedi de septembre. Les rues de Dijon avaient une molle activité, et le ciel était à peine voilé, signe de la très belle journée qui s'annonçait pour le lendemain.
En rentrant à l'Hostel Chambellan, Béatrice de Castelmaure avait en elle une chaleur diffuse et plaisante, signe manifeste que la journée avait été bien remplie et profitable. L'avenir lui ouvrait les bras...

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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


Suivant le mouvement de la jeune duchesse Eldwin se leva à son tour. Il hocha la tête, en signe de remerciement, à ses paroles Puis le salua. Avant qu'elle ne quitte la pièce il lui dit ces quelques mots:

Votre Grâce. Sachez que vous m'êtes tout à fait agréable et comme je vous l'ai dit vous pouvez compter sur mon soutien et mon amitié. Que le Très-Haut vous garde, à bientôt.

On raccompagna Béatrice et Eldwin gagna son bureau pour préparer ses affaires. Il devait retourner à Beaumont avertir sa famille de ce qu'il allait advenir. Pas de temps à perdre.

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Eldwin


Le temps était venu. Il était à présent évêque. Toul et la Lorraine l'attendaient. Il avait vécut assez longtemps à Tours, avait été plus brièvement curé de la paroisse, et à présent son destin l'appelait ailleurs. Il avait décidé de tout laisser en l'état. Les biens qu'il avait apporté à l'hôtel Saint-Louis il les donnait à la paroisse et serviraient donc au futur curé de la ville, son successeur.

Il partait sans regrets, mais avec un petit pincement au coeur. Même si son avenir lui souriait il n'oubliait pas le passé ensoleillé qu'il laissait derrière lui. Il avait été en l'église Saint-Miguaël prier une dernière fois et était resté longtemps à se recueillir au sein du lieu saint qu'il avait fait rebâtir et avait consacré.

L'Hôtel particulier et presbytère de la paroisse ne serait pas abandonnés. Les clercs et les serviteurs qui y vivaient restaient pour prendre soin du lieu en attendant le futur nouveau curé de Dijon. Eldwin quitta la demeure, accompagnée de Pierre, son fidèle secrétaire particulier, il rejoignit son carrosse, arborant à présent en plus de ses armes familiales dont il était le chef de famille celles de Toul, dont il était évêque, et celle de Lorraine, dont il était le primat. De la fenêtre il regarda un derrière fois l'hôtel Saint-Louis, et l'église Saint-Miguaël devant laquelle ils passèrent. Puis le carrosse s'élança sur la route nord quittant Dijon, direction Beaumont, puis un peu après la Lorraine, sa nouvelle vie.

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