Roxxon
[A l'aube de retrouvailles enthousiasmés]
Il gèle, la neige n'va plus tarder.
Cela f'sait des heures et des heures, une nuit entière passée à chercher, ouvrant l'oeil, toisant d'infîmes indices, toujours plus discrète. Rel'vant la moindre parole pour avancer, concernant la plupart du temps d'étonnantes et de rares impressions des passants puisque le vigoureux mécanisme semblait partie pour fonctionner durablement tant les rouages compliqués avaient été briqués savament. En tout cas, la dicte Môme voulait-y croire fermement et parfois, il était des jours comme ça où les contours de l'horizon s'distinguaient clairement, dans un relief puissant, sur l'fond d'une mélopée envoûtante aux douces tonalitées gorgées de sens et d'liberté.
Pour ainsi dire, l'début d'une belle journée et l'sifflement d'une ribanbelle de piaf sur la branche d'un crépuscule lourd en promesse...
Lèvre inférieure pendante, bouche ouverte dans une sorte d'béatitude partielle, paupières chargées d'un sommeil non avenue, dans un état dépourvu d'équilibre mais fleurant bon la volonté. Not' joyeuse Vilaine avançait, toujours portée par ses songes d'unité. L'esprit r'gorgeant d'la passion et d'l'entousiasthme non ternie des premiers jours f'sant parfaitement opposition à tout ses cerveaux rongés d'flammes et d'gloires mêlés d'ivrogneries dépravées. Ceux-ci s'raient damnés, ils s'y étaient imprudemment voués. Mais, dans leur malheur, ils pourraient peut-être évoluer, et qui sait, tout aussi bien se rach'ter. Changer leurs moeurs individualistes en commençant par prêter l'oreille à un peuple indigné et soulevé. Les cadavres jonchants les chemins ne r'viendraient pas à la vie puisque les erreurs commises n'pouvaient être réparées mais, qu'en était-il des erreurs à venir? De ce même schéma incessement reproduit? Et bien il pouvait être enrayé voir totalement stoppé. Une pensée idyllique certe mais une pensée rejointe par nombre d'âmes courroucées.
Chemin f'sant, la Môme fleurtait avec ses idées, s'imaginant bientôt manier l'verbe sur un enchainement rhapsodique enjoué.
"Malheur à ceux par qui l'scandale est arrivé
Nous voulons vivre sans b'soin d'se cacher
Par égard pour nous autres pauv' roturiers
Il faudra nous laisser l'droit d'vadrouiller
Y'a une racine qu'nous gêne pour passer
On sort les haches pour s'en d'barrasser
Une rebellion m'née avec grande dignitée
Parce qu'fallait qu'ça passe en echauffauré
Quand l'peuple cause il vous faudrait l'écouter!"
Elle vit alors un camp'ment d'fortune installé, un bivouac s'élevant, là, fantomatique, dans la brume matinale. Il y régnait un calme incroyable et Roxxon y pénétra lentement, cherchant l'ombre d'une silhouette familière, p't-être un vilain d'jà réveillé car il n'était plus d'doute permis. L'hydre symbolique trônant comme le mal qu'on n'parvenait pas à éradiquer.
Et puis, une brise naissante soufflant d'abord doucement un incrédule Roxxon? l'immobilise instantannément. Faisant place à un autre plus affirmé et à un nouveau se transformant en appel rettentissant. Ce dernier faisant aussitôt pivoter la tête de l'intéressée, découvrant son bras droit, la plus grande chieuse des Vilains Révoltés. L'premier moment d'stupeur passé, l'sourire s'pointe, les yeux s'mettent à briller et ça pousse un cri d'joie exalté.
Neeeeeess!!!
L'baluchon s'fracasse à terre dans la foulée et v'là une Roxxon qui court à perdre haleine jusqu'à la Vilaine r'trouvée, lui laissant à peine l'temps d'se rel'ver pour l'enserrer d'ses deux bras et déposer un baiser sur le front ayant eu tant à gérer. Pis ça s'recule d'un pas histoire d'mater les dégâts et ça balance en riant un p'tain y t'ont pas loupé! Heureuse qu'elle soit encore en vie malgré qu'éprouvée et qu'la grande frayeur d'plus la r'trouvée soit passée.
L'moment est privilégié, la Môme s'marre à s'en t'nir les côtes, expiant toute sa nervositée, sa fatigue ses heures de marche dans un village en ruine pour la r'trouver elle et tous les Vilains.
Tâche achevée, une autre à débuter.
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Il gèle, la neige n'va plus tarder.
Cela f'sait des heures et des heures, une nuit entière passée à chercher, ouvrant l'oeil, toisant d'infîmes indices, toujours plus discrète. Rel'vant la moindre parole pour avancer, concernant la plupart du temps d'étonnantes et de rares impressions des passants puisque le vigoureux mécanisme semblait partie pour fonctionner durablement tant les rouages compliqués avaient été briqués savament. En tout cas, la dicte Môme voulait-y croire fermement et parfois, il était des jours comme ça où les contours de l'horizon s'distinguaient clairement, dans un relief puissant, sur l'fond d'une mélopée envoûtante aux douces tonalitées gorgées de sens et d'liberté.
Pour ainsi dire, l'début d'une belle journée et l'sifflement d'une ribanbelle de piaf sur la branche d'un crépuscule lourd en promesse...
Lèvre inférieure pendante, bouche ouverte dans une sorte d'béatitude partielle, paupières chargées d'un sommeil non avenue, dans un état dépourvu d'équilibre mais fleurant bon la volonté. Not' joyeuse Vilaine avançait, toujours portée par ses songes d'unité. L'esprit r'gorgeant d'la passion et d'l'entousiasthme non ternie des premiers jours f'sant parfaitement opposition à tout ses cerveaux rongés d'flammes et d'gloires mêlés d'ivrogneries dépravées. Ceux-ci s'raient damnés, ils s'y étaient imprudemment voués. Mais, dans leur malheur, ils pourraient peut-être évoluer, et qui sait, tout aussi bien se rach'ter. Changer leurs moeurs individualistes en commençant par prêter l'oreille à un peuple indigné et soulevé. Les cadavres jonchants les chemins ne r'viendraient pas à la vie puisque les erreurs commises n'pouvaient être réparées mais, qu'en était-il des erreurs à venir? De ce même schéma incessement reproduit? Et bien il pouvait être enrayé voir totalement stoppé. Une pensée idyllique certe mais une pensée rejointe par nombre d'âmes courroucées.
Chemin f'sant, la Môme fleurtait avec ses idées, s'imaginant bientôt manier l'verbe sur un enchainement rhapsodique enjoué.
"Malheur à ceux par qui l'scandale est arrivé
Nous voulons vivre sans b'soin d'se cacher
Par égard pour nous autres pauv' roturiers
Il faudra nous laisser l'droit d'vadrouiller
Y'a une racine qu'nous gêne pour passer
On sort les haches pour s'en d'barrasser
Une rebellion m'née avec grande dignitée
Parce qu'fallait qu'ça passe en echauffauré
Quand l'peuple cause il vous faudrait l'écouter!"
Elle vit alors un camp'ment d'fortune installé, un bivouac s'élevant, là, fantomatique, dans la brume matinale. Il y régnait un calme incroyable et Roxxon y pénétra lentement, cherchant l'ombre d'une silhouette familière, p't-être un vilain d'jà réveillé car il n'était plus d'doute permis. L'hydre symbolique trônant comme le mal qu'on n'parvenait pas à éradiquer.
Et puis, une brise naissante soufflant d'abord doucement un incrédule Roxxon? l'immobilise instantannément. Faisant place à un autre plus affirmé et à un nouveau se transformant en appel rettentissant. Ce dernier faisant aussitôt pivoter la tête de l'intéressée, découvrant son bras droit, la plus grande chieuse des Vilains Révoltés. L'premier moment d'stupeur passé, l'sourire s'pointe, les yeux s'mettent à briller et ça pousse un cri d'joie exalté.
Neeeeeess!!!
L'baluchon s'fracasse à terre dans la foulée et v'là une Roxxon qui court à perdre haleine jusqu'à la Vilaine r'trouvée, lui laissant à peine l'temps d'se rel'ver pour l'enserrer d'ses deux bras et déposer un baiser sur le front ayant eu tant à gérer. Pis ça s'recule d'un pas histoire d'mater les dégâts et ça balance en riant un p'tain y t'ont pas loupé! Heureuse qu'elle soit encore en vie malgré qu'éprouvée et qu'la grande frayeur d'plus la r'trouvée soit passée.
L'moment est privilégié, la Môme s'marre à s'en t'nir les côtes, expiant toute sa nervositée, sa fatigue ses heures de marche dans un village en ruine pour la r'trouver elle et tous les Vilains.
Tâche achevée, une autre à débuter.
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