Ah?
Le gamin reprit instantanément quelques couleurs ce qui eut, au moins, l'effet de rendre désormais, tout amalgame avec des endives incongru.
Certains points de l'action qu'j'aurais à mener? Ben j'connais les points habituels pour un curé quoua... Les célèbrements, les offices, toussa... Maintenant si y a des particularités spécifiques à s'diocèse ou autre y m'en a pas parlé... Aheum... et j'ai 'ffectivement eu une brève instruction religieuse.
Brève était le mot clef. A vrai dire, il avait bien eu un semblant de pastorale hein? Pour le reste, l'évêque semblait un brin irrité par sa défaire en lice ce jour là et dans sa colère, il avait très certainement omis d'en parler...
Aurélien sourit.
Dans l'action spécifique que tu aurras à mener dans ta paroisse, il y a l'instruction des fidèles, et le commentaire des écrits. par exemple, pourrais tu me commenter brièvement ce texte ?
Citation:Dieu tourna ensuite Sa voix en direction dOane et lui dit: Jai fait de ton espèce Mes enfants. Je fais maintenant de vos esprits des âmes. Elles se différencient des esprits des autres espèces en ce quelles resteront dorénavant les seules à être de nature supérieure, à tendre vers Ma divine perfection. Ainsi, je divise le temps en sept parties, appelées jours, afin quà chaque septième jour, toi et les tiens vous vous réunissiez pour honorer votre père: Moi.
Mais il faudra encore que, chaque jour, toi et les tiens fassiez perdurer votre espèce. A lexception de celle que Je nai pas nommée, Jai fais de toutes les créatures vos soumises. Ainsi, vous vous en nourrirez, sans quelles ne se nourrissent de vous. Ce pouvoir dont vous disposez de vous nourrir des autres espèces, Je le nomme travail. Mais le travail sera laborieux, difficile, usant et fatigant, afin que vous noubliiez jamais que ce pouvoir est un don de Moi, vous récompensant ainsi de ta bonne réponse, Oane. Mais ne te plaints pas de la souffrance que cela te cause, car, en vérité, cest un bien beau cadeau que Je te fais.
Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine, je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que Jattend de vous, Je vous permet aussi de léprouver également envers vous, en couple. La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but. Mais seul lamour que Jaurai béni pourra permettre lacte de chair, afin que votre espèce perdure dans Mon amour.
Alors, Dieu créa deux astres au-dessus du monde. Lun, rayonnant de lumière, fut appelé soleil. Lautre, luisant froidement, fut nommé lune. Dieu expliqua à Oane: Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serais aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie quil a mené. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve damour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que jy enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés ny connaitront plus que la tourmente.
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Ah commenter des textes... habituellement c'était pas les fidèles qui devaient le faire aux curés pour que les curés décident si oui ou non le fidèle avait réussi sa pastorale?
En tout cas le gamin n'avait pas, mais alors pas du tout, l'intention d'en refaire une. Et, comme il n'avait aucune idée de comment résumer le texte, il fit au plus simple.
Il tâcha tout d'abord de faire son plus beau sourire à l'archevêque, puis inclina très légèrement la tête sur la gauche.
Bien sûr monseigneur que j'saurais l'faire, vous inquiétez pas pour ça!
Il fit alors, à nouveau, un grand sourire, engageant son interlocuteur à poursuivre l'entretien... avec une autre question si possible...
Ah ouais, il était quand même têtu dans son genre l'archevêque... mais ce n'était pas ce qui brimait le plus le garçon.
Non, ce qui l'attristait vraiment c'était le peu de confiance qu'il lui accordait... vraiment... insister comme ça... comme si le gamin était incapable de faire le moindre commentaire de ce texte... Bon d'accord en l'occurrence c'était le cas m'enfin quand même!
De lourdes gouttelettes de sueur perlaient sur le front du garçon.
Le... Maaaaaais... bien sûûûûûûûûûûr! Seulement voyez, c'est une étude qui risque de prendre un moment et... euh... j'sais que z'avez beaucoup d'travail et c'est déjà bien gentil m'accorder autant d'temps... aheum... j'voudrais pas vous retarder vous comprendez? En plus j'entends du bruit dehors.
Une voix féminine venait, effectivement, d'hurler quelque chose.
Ce... Ça risquerait de faire attendre votre rendez-vous suivant...
Le gamin grommela un peu pour le plaisir mais il s'était attendu à cette éventualité.
Bon dans s'cas... J'imagine que j'ai pas l'choix hein?
Prenant le texte, il attaqua la lecture une seconde fois et prit une grande inspiration.
Alors, vous m'avez demandé de commenter brièvement ce texte hein? J'vais l'faire...
Donceuh... L'Très Haut fait cadeau aux hommes de l'âme, du travail, de l'amour, du soleil et d'la lune.
Il reposa ensuite le texte face à lui avec un grand sourire.
Vala! Z'aviez dit brièvement hein?
Le gamin se renfrogna, mi boudeur, mi en colère. Après tout, il n'avait fait que ce que l'archevêque avait demandé... enfin à peu près...
Mais monseigneur...
Grimaçant.
J'viens d'Castillon moua à la base alors des hérétiques j'en ai vu hein...
Soupir.
Pensez que j'pourrais pas défendre le... la foi? Vous l'pensez vraiment?
Il grogna et attrapa le texte.
Alors voyons... on viendrait m'vouar dans l'église Sainte Boulasse... un soldat... qui partirait en guerre -mettons en croisade- le lendemain. Y m'dit ça un samedi soir. Pensez que j'saurais pas lui espliquer à partir de s'texte l'pourquoua d'la trève doménicale?
Et un couple hein? Un jeune couple? En train de s'faire baptiser... Bons Aristotéliciens mais dans l'genre impatients! Voyez? Pensez qu'avec ce texte j'pourrais pas leur dire en quoua une union physique prématurée offenserait l'Très Haut?
Le gamin croisa les bras. Non mais c'est vrai ça, il n'était pas forcément très intelligent ni très connaisseur mais quand même, les notions de base il les savait... enfin en général...
Aurélien sourit.
En effet, mon fils, celà n'a rien à voir avec les exemples que vous me citiez. Mais ce texte n'était qu'un exemple pour exercice.
Bon, montrez moi ce que vous êtes capable de faire en face d'un texte.
Se penche et attrappe un texte dans la bibliothèque derrière lui.
Celui là, par exemple. Je ne vous en donne qu'une partie, pour que celà soit moins difficile et moins long pour vous. Un paroissien vous ammène ce texte et vous demande de le lui expliquer. Qu'en diriez vous ?
Citation:Très explicitement, Aristote révèle que lorsqu'un être humain meurt, son âme humaine quitte son corps, et ce corps est alors d'une nature identique à celle d'un corps animal.
En outre, il est également admis comme une vérité intangible que le phénomène résurrectionnel peut procurer un corps apparaissant comme nouveau, puisque bien des soldats ayant péri de manière horrible lors de bataille ressuscitent peu après et possèdent alors tous leurs membres.
Ainsi, la disparition de tout ou partie d'un cadavre humain, non seulement n'handicape en rien le phénomène résurrectionnel, mais encore est tout à fait identiquement par nature à de la chair animale.
Il est par conséquent tout à fait permis de consommer la chair humaine.
Cela est même vivement conseillé dans la mesure où la chair humaine est l'aliment le plus noble de la Création, et permet aux sacrifices de générer des bénéfices non seulement spirituels mais également matériels : c'est un acte d'une grande charité que d'accepter d'être sacrifier pour rencontrer Dieu tout en nourrissant les plus pauvres dont les revenus ne leur permettent pas d'acheter de la viande, qui est une denrée toujours beaucoup plus chère que le pain.
Ainsi, sacrifices humains et consommation de chair humaine se marient admirablement au Livre des Vertus, procurent des améliorations spirituelles majeures, mais aussi économiques et sociales.
Leur mise en uvre est toujours plus riche d'enseignement si elle est ritualisée, et il est possible d'organiser - en sus des banquets solennels et des sacrifices rituels - des Chasses Sacrées de non baptisés pour permettre à ces derniers de rencontrer Dieu et pour nourrir spirituellement et matériellement la communauté des plus pauvres, et même toute la communauté lorsque les quantités le permettent. Dans le cas de telles chasses, même si cela ne doit pas être érigé en règle, nous préconisons la capture des femmes et des hommes à aider, afin de leur faire rencontrer Dieu à l'issue de belles cérémonies sacrificielles débouchant sur des banquets solennels de leurs chairs.
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Mouhahahahahahaha!
Bon certes... Ce n'était sans doute pas très convenant dans le bureau d'un archevêque mais c'était parti tout seul, à la lecture du texte. C'était tellement prévisible.
C'est qu'il y a une chose qu'il fallait savoir sur Lotx. Il ressemblait à une andouille, il avait un comportement d'andouille, il passait pour une andouille et, si Odoacre s'était donné la peine de vérifier par un quelconque rituel, chacun aurait pu constater qu'il avait le goût de l'andouille. Mais Lotx... était effectivement une andouille, oui, bon... Mais une andouille farcie! Farcie de phrases toutes faites à réciter devant l'archevêque, farcie de stratagèmes pour contourner -de manière plus ou moins habile, certes- les questions gênantes. Bref, farcie de tout ce qui, pour son évêque, pouvait faire un bon curé et de tout ce qui, pour son seigneur, pouvait faire un bon homme politique.
Donnant ainsi une résultante de mauvais curé-politique mais une résultante quand même...
Et c'est ainsi que la gamin, après avoir manqué de s'étrangler de rire, fixa son archevêque.
Monseigneur, avant d'vous donner une réponse qui dans un cas me ferait perdre votre agrément et dans un autre çui d'mon évêque -aussi vous comprendez que j'sois pas préssé d'la faire hein?- j'aimerais qu'vous m'en donniez une vous si s'possible.
Pourquoua ce texte? Pourquoua sur tous les traités de théologie qu'existent -et y en a un pacquet!- vous choisissez précisément çui qui -si j'me trompe pas- a pas été accepté par l'Église? Çui qui, figurant pas dans l'droit canon, a peu d'chances de viendre jusqu'à moua par un d'mes paroissiens en dépit du fait qu'il ait été fait par mon évêque puisque mon évêque doit justement pas l'utiliser vu qu'il a été rejeté...
Constant corteis
Constant resta un petit moment interdit, tâchant de ne pas laisser percevoir l'immense bouillonnement interne qui était le sien. Il balaya d'un bref regard le paysage. Il y avait lui, Trivia, un gros, et une porte, dont il était peu probable qu'elle fut fermée, sachant que, en tendant l'oreille, une discussion pouvait être entendue à l'intérieur.
Concrètement, il était hors de question que Constant obtempère aux directives farfelues d'un imbécile. C'était un genre de principe. Le fait est, également, qu'il aurait été incongru de lui taper dessus, d'autant que la bestiole en question était de taille respectable et que ni lui ni Trivia n'était armés. Il ne restait donc plus qu'une solution.
Hop.
Il replongea son regard dans celui du concierge, tout en agrippant sa jeune compagne par le bras.
Soit.
Sur ce, Constant se dirigea tout droit vers la porte du bureau, entraînant fermement la jeune femme avec lui, et l'ouvrit sans aucun ménagement. Puis, s'étant glissé jusqu'au fond du bureau, le plus loin possible de l'entrée, il regarda un peu autour de lui. Il vit, comme prévu, un jeune homme en costume d'archevêque, mais également un jeune garçon dont l'allure ne l'intéressa pas pour le moment.
A présent, le tout était de meubler l'immense vide acoustique qu'avait entraîné ce débarquement improvisé.
Constant soigna donc son air le plus indigné possible, et déblatéra sur un ton précipité, en veillant toutefois à rester clair :
Ah, Monseigneur, je vous trouve enfin.
Je ne saurais suffisamment me répandre en excuses sur ce que peut avoir d'impoli mon irruption inopinée, mais il en allait de mon intégrité physique, ainsi que de celle de la demoiselle!
Je me présente, Constant Corteis, nous avons été en contact épistolaire. J'ai trouvé le moyen de venir vous rendre la visite que vous me demandiez, mais je suis depuis quelques minutes aux prises avec un malveillant personnage, aviné de surcroit, qui vient de proférer des menaces à mon encontre. Je ne doute pas que vous apprendrez à connaître quelle amitié je voue à mon prochain, mais je refuse d'être menacé de la sorte!
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HRP : Ceci fait bien évidemment suite à un autre topic, Lotx ayant sous entendu que les deux topics étaient simultanés, je me permets de télescoper un peu. Pardon pour le dérangement^^
Trivia
Y a des jours, comme ça... on oublie son épée et on nous prend pour une vulgaire fille de ferme, sans remarquer que le corps est pas forcément plein de rondeurs, au contraire. Ça doit être le genre de gars qui donne du "dame" en taverne sans remarquer son âge, ses armes ou ses marques au visage...
Ptêtre que si finalement elle sortait son briquet... c'est vrai quoi, le gars sûr de lui il a de l'alcool à portée de main...
Ou alors flanquer un gros coup de pied pour faire remonter les bijoux de famille jusqu'aux cordes vocales... qu'on lui fasse pas croire qu'un ventripotent sûr de son fait s'attende à recevoir un coup d'une fille que les gens ont l'habitude de sous-estimer, hein..
D'ailleurs, c'est habituel, on rigole de manière débonnaire, on se moque d'elle, puis on hurle au monstre sanguinaire... A croire que la demi-mesure les gens, ben ils connaissent pas.
La jeune fille commence à prendre son élan pour aller faire comme au bon vieux temps dans les bagarres de taverne -oui, elle a momentanément oublié sa phobie des trucs avec des robes.. faut dire qu'un ivrogne bedonnant, ça a le don de casser un peu l'image classieuse de la chose- , lorsque son compagnon la prend par le bras et s'engouffre dans le bureau avec elle, s'adressant au bonhomme dedans.
Humpf... tant pis pour la baston et le feu de joie, hein... heureusement, même s'il y a pas d'alcool, y a comme qui dirait des écrits sur le bureau, le genre de trucs qui crament facilement.
Tenant fermement son briquet dans la main disponible, la jeune fille se contente de fixer tour à tour les occupants de la pièce..
Non, elle va pas parler, parce que Constant il est de sale humeur. Et quand il est de sale humeur, il est capable de faire des sermons trèèèès très longs, et ça, ça l'ennuie.
Décidément, sale journée. Vivement qu'elle rentre.