Constant corteis
Constant attendit que tout le monde ait fini de hurler puis, profita d'un petit moment de calme, probablement de courte durée, pour répondre à l'archevêque, sur un ton beaucoup plus calme cette fois.
Nul besoin d'en venir à supputer au hasard. Et je sais très bien ce que mon acte a de choquant, j'en suis le premier désolé, et j'ai été le premier à le dire. Donc, croyez-moi, si je me le suis autorisé, c'est car j'ai cru de bonne foi qu'il en allait de mon intégrité physique. La vertu de conservation, vous devez connaître.
Bref, vos suppositions sont infondées.
Cette personne est peut-être concierge, elle n'en est pas moins sous l'emprise néfaste de l'alcool. On peut le sentir d'ici! Il a d'ailleurs une bouteille sur lui.
Et je n'ai aucunement enfreint la moindre consigne. J'ai cherché à ce que l'on me guide à l'intérieur de ce bâtiment, mais n'ai trouvé personne. Je suis finalement parvenu jusque là, et votre "concierge" est arrivé. Il nous a menacé, cette jeune fille et moi, et se permet à présent de me taxer d'hérésie. Je ne pense pas être celui à qui il faut poser des questions.
En revanche, pourriez-vous calmer votre cerbère, j'avoue que son ébriété m'effraie pour la santé de la demoiselle, à laquelle il a tenté de s'en prendre à l'instant même.
Guilhelm
Guilhelm entendit crier une voix qu'il aurrait reconnu entre mille. Le Sergent Garcia. Il était plus prompt à appeler pour aller en taverne qu'autre chose. Il devait surement se passer quelque chose. Guilhelm se précipita dans le bureau de l'archevêque
un probleme monseigneur ?
Trivia
Et là, elle fait un grand sourire à Constant. Non parce que bon, qu'on vienne leur demander d'aller au bureau d'accueil de la cathédrale alors qu'ils sont au palais épiscopal, donc même pas le même bâtiment, juste pour la petite crise d'autorité d'un gars en robe, c'est quand même fort.
J'avais raison, tu vois, fallait pas venir ici, et ce sont pas des gens biens. T'apprendras qu'un homme d'Église, ben ça fait toujours, toujours, le contraire de ce qu'il prêche. Tu vois, là il veut juste montrer qu'il est le maître et le plus fort, comme le sans-nom.
Et en plus on s'acharne à les traiter d'hérétiques. C'est vrai, quoi, tous les videurs dans les bals populaires le diront, celui qui s'incruste, l'est bon à brûler -n'empêche qu'en temps de guerre, ça peut se défendre, comme point de vue..-
Là elle est à deux doigts de réclamer des preuves de ce que le grassouillet avance. Qu'ils trouveront pas, bien entendu. Faudrait qu'ils soient hérétiques, pour ça.
Non, elle va se contenter de sourire, amusée par la bêtise procédurière qui est étalée. D'ailleurs elle souffle à Constant, du genre de murmures que lui seul peut entendre, "tu vois, moi je dis que c'est du Belial et tout. Faudrait que tu te prosternes, hein, si tu veux ton rendez-vous. Sinon on le laisse tout seul et on repart, hein.De toute façon, il veut te voir tout seul, apparemment... tu te laisses pas empapaouter, par contre, quand même".
Bah ouais, autant les trucs suants qu'on essaie de lui rentrer dans le crâne ça veut pas, autant les trucs marrants à retenir, elle connaît bien, oui.
Surtout que ça risque d'agacer Constant. Et ça c'est rigolo.
Constant corteis
Pour ainsi dire, Constant n'avait rien écouté de ce que Trivia disait. Et, pour une fois, ce n'était pas (uniquement) de la mauvaise volonté. Juste qu'il était concentré sur autre chose.
Il était toujours hors de question qu'il descende à l'accueil, par principe, et les propos de l'archevêque n'étaient pas de nature à calmer ses nerfs.
Il posa, sans regarder, un doigt sur la bouche de Trivia une fois qu'elle eut fini de parler (marge de précision d'un mouvement à l'aveugle : 2 à 3 centimètres), et s'adressa à l'homme d'Eglise d'une voix froide et posée.
Vous divaguez, monseigneur. Les vapeurs qu'exhale l'haleine de votre concierge vous montent à la tête. Je ne vous permets pas d'insinuer quoique ce soit sur moi, car vous ne me connaissez pas, et il n'y a aucune espèce de moyen pour que vous puissiez parler en connaissance de cause. Je sais où s'arrêtent les droits que vous confèrent votre robe, et soyez bien sûr que je ne vous laisserai pas avoir l'orgueil de les outrepasser.
Pour le reste, je n'ai pas besoin que l'on m'accompagne, laissez donc votre garde s'occuper de la seule personne ici qui s'est permise de menacer la vie des autres. Qu'il disparaisse, d'abord, et nous partirons ensuite. Je prends note de votre volonté de laisser votre palais se changer en bordel, mais comprenez que dès lors, je n'ai plus aucune autorisation à attendre de vous. Un acte de démission n'a pas à être rendu officiel pour prendre sa valeur. Mais, avec l'aide du Très-Haut, je trouverai bien un autre moyen.
Toujours est-il que je vous ferai l'amitié de ne pas gratter inutilement votre papier, c'est une chose ben précieuse, et j'ai coutume de penser qu'il est préférable d'y noter des choses intéressantes. Après, c'est peut-être une question d'aptitude.
Constant corteis
Je n'ai jamais été aux "assises", comme vous dites.
Et si vous souhaitez disputer de vos droits, je serai ravi de vous donner la réplique en des circonstances plus favorables.
Par pitié, ne compliquez plus la situation, et faites sortir votre concierge, nous perdons notre temps, et cela m'est aussi désagréable qu'à vous, à la différence que je n'ai pas pouvoir pour le faire cesser en d'acceptables conditions.
Vous avez deux mots à dire, l'avarice de salive est un péché.
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HRP : Je ne vois pas en quoi je devrais répondre hrp, désolé^^
Lorsque l'atmosphère de la pièce sembla s'être calmée et que les bruits du dehors se firent moindre, le garçon pensa qu'il était peut-être le temps de sortir du dessous de la table où il s'était courageusement caché.
Un magnifique "glang" accueillit sa remontée, correspondant au cri de joie d'un bureau en bois massif qui accueillait un crâne. Retenant de justesse un juron à propos de filles de petite vertu et d'Aristote qui n'aurait, sans doute, pas plu à l'archevêque, il laissa tout de même échapper un "aïeuh", pour la forme.
Et c'est un gamin grimaçant et se maintenant un front d'où bourgeonnait déjà une bosse qui répondit.
Ouais, j'suis un peu au courant pour Castillon.
Enfin... "Un peu" était un doux euphémisme... Il était maire de Castillon à l'époque... et il en avait vu défiler dans son bureau des mécontents!
Ben tfaçon j'vouas vraiment pas s'qui, en tant qu'simple curé, m'permettrait d'valider un texte quel qu'il soit hein... M'enfin cela dit j'pense que vous vous trompez sur monseigneur Odoacre... Justement, y m'demanderai jamais d'valider SON texte. Y préfèrerait s'occuper d'la validation tout seul, comme y préfèrerait soumettre et expliquer s'texte aux fidèles lui-même, voyez... une sorte de fierté personnelle...
Le gamin haussa les épaules.
Nan, y m'a rien demandé à ce sujet.
Ce qui était vrai. D'ailleurs il se demanda un instant pourquoi. Peut-être ne l'aimait-il pas en fait... il le rejetait, ne l'appréciait pas! Sans doute était-ce cette histoire de lice qui l'avait vexé...
En tout cas le garçon était très attristé de ce manque de considération... pas que ce texte l'intéresse fondamentalement mais quand même! Il noterait de bouder la prochaine fois qu'il verrait Odoacre...