Maxime_
- Montagnes Pyrénées, vous êtes mes amours.
Il avait quitté les belles montagnes insoumises des Pyrénées, pour gagner la campagne docile, valloneuse. Puis, après quelques semaines de marche, il était arrivé à la pleine du centre du royaume. Cette grande étendue, faite de champs pour la plupart labourés, avait plu a Maxime. Cependant, il n'eut pas le temps de s'y attarder. Les heures qui défilaient étaient comptés, et rien, ni personne, ne devait la retarder. Il ne s'était arrêté aucune fois, depuis qu'il était partit du Béarn, aucune. Il avait marché, puis il avait trouvé une charrette et un cheval qu'il avait acheté avec de l'argent qu'il avait trouvé sur la route, surement perdu quand un brigand avait attaqué la riche famille qui passait là. L'on pouvait dire que c'était une famille parce que le jeune Dénéré, l'Impudent, comme l'on se plaisait à le dire, avait trouvé des bracelets d'enfants, mais aussi des colliers de dame riche. Il avait même cherché dans des livres des informations sur le blason qu'il avait trouvé, au dos du bijou, mais rien. Il s'en était donc allé, l'argent en poche, mais non point en faisant son intéressant. Il se faisait même petit. Le pays qu'il craignait le plus était le Limousin, car on lui avait conté des histoires sanglantes sur ce comté, ce qui ne le rendait toujours pas très à l'aise. De plus, les seules armes dont il disposait étaient son bouclier, son épée, et sa fronde. Mais, en plus de tout cet équipement matériel, il avait prit, avec lui, sa fidèle chienne, Kakine. Elle lui remontait le moral dans les moments difficiles mais aussi dans les bons moments. Ce n'était qu'un chien, mais bon... nous dirons que c'est mieux que rien.
Une fois le limousin dépassé, il savait qu'il avait quitté le grand sud. Il était arrivé dans le nord. Sa destination finale devait restée secrète, mais il devait y aller le plus vite possible. Alors, après le nord, il aurait du prendre l'est, et passer par la Champagne. Cependant, son amour familial (ou pas) prit le dessus, et il décida de faire une halte. Où ça, me direz vous. Eh bien, alors que sa famille se trouve en Bretagne et en Anjou, il s'en vint sur la route qui menait à la capitale. Il y avait là bas une petite partie de la famille: les Plantagenest. Normalement, un angevin ne prononce même pas ce nom tellement il évoque la souillure, mais comme tout le monde le sait: Maxime n'est pas tout le monde.
Sa lointaine cousine Arielle, si lointaine que l'on se demande s'ils ont du sang en commun, demeurait en son Hôtel Parisien, proche du centre de la ville. Elle lui avait proposé de s'y rendre, mais il avait décliné l'offre, trop peureux de ne pas faire bonne impression, dans le gratin Parisien. Il faut dire que sa cousine avait longtemps travaillé pour le Roi, et qu'elle connaissait beaucoup de monde. Mais bon, maintenant, Maxime avait changé. Il avait grandit, pendant ses longs mois en retraite, pour prier Aristote. Il gardait son âme d'enfant, mais il s'était assagit. Eh puis les différents entre la famille l'avait aussi beaucoup chamboulé, ce qui fait que, tout ça, avait eu un impact sur le jeune Impudent.
Alors il avait prit la direction du Berry, duché de son ami George, le grand et très vieux duc Berrichon. Il faut dire que s'il y avait bien un duc dans ce royaume qui connaissait son duché, c'est bien lui. Maxime s'amusait à compter le nombre de journaux de l'AAP relatant de la nomination au poste de Duc de messire Le poilu. Maintenant, il n'avait plus le temps. Alors, il avait perdu le fil. Il devait en être a environ une dizaine de fois, peut être plus. Enfin bref, il traversé le duché aux milles forets, puis il se rendit en Orléannais. Il était très proche de l'Anjou, mais il n'avait pas le temps, ni les moyens d'y aller. Il avait fait quelques bêtises, étant jeune, en Anjou, et maintenant, il serait puni d'un procès si il y retournait. Et comme il ne roulait pas sur l'or, qui était resté à Toulouse, il ne préféra pas.
Quelques jours plus tard, il était à Paris.
Il passa sa première nuit en la capitale dans une auberge, assez luxueuse, il faut dire. Cependant, le matin, quand il se réveilla, il pleuvait des cordes. Comme vache qui pisse, comme on dit dans le sud. Pour manger quelque chose, il commanda de la saucisse au cuisinier, mais quand on lui dit qu'elle ne venait pas de Toulouse mais de Strasbourg, il préféra décommander. Il se contenta de crêpes épaisses et de pâtes de fruit. Puis il prit sa cape, sa chienne, et il se dirigea vers les écuries où il retrouva son cheval, qui n'avait même pas de nom tellement il était laid, et sa charrette, qui n'avait, elle non plus, pas de nom.
Il se dirigea vers le centre de la ville, sous une pluie torrentielle. Il était glacé jusqu'aux os, par cette matinée de septembre, et mouillé jusqu'à la moelle. Même dans le sud, pendant les hivers rigoureux, il ne faisait pas si mauvais. Ou du moins, c'est ce que Maxime pensait. Il était très attaché à sa montagne, et il ne trouvait rien de mieux. Sous cette pluie, il se souvenait de l'été passé à Ossau, en Béarn. Il se souvenait aussi du petit lac, et des correspondances enfantines qu'il entretenait avec Maève. Ah Maève. Rien que le souvenir de ce nom réchauffa un brin son cœur. Et du réconfort, il en avait besoin.
Tout à coup, il sentit un violent choc sur son épaule. Un choc si violent qu'il tomba a terre, un peu sonné. Il essaya de se relever, mais quelque chose, ou quelqu'un, tenait ses jambes en l'air. Ses pieds étaient frigorifiés, et il ne les sentait presque plus. Heureusement, sa chienne se mit à aboyer. Ses agresseurs se mirent en fuite, mais Maxime ne se releva pas. Il aurait voulu être en l'Hotel de sa cousine. Sa chance, c'est que, sans qu'il s'en soit aperçu, il s'était fait agresser devant.
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