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Rouge sang

Sadnezz
[Dans une maison de Saint-Aignan, Berry]

Ses doigts délièrent doucement les liens qui retenaient son capuchon pourpre sur ses épaisses boucles brunes. Le vêtement glissa le long de son dos et tomba en plis désordonnés a ses pieds nus. Tout était calme ce matin dans la maisonnée, L'enfant était au terrain de soule, La Rouge était seule. A pas silencieux sur le sol froid, elle se plaça à la fenêtre quelques instants. Saint-Aignan était déserte à une heure ou elle ne l'était généralement pas. Un signe peut-être. Ses pensées et son regard se perdirent au loin.

La vie n'avait pas fait de cadeaux à la brune, mais à qui en faisait-elle? Même le plus noble des noblion devait avoir son lot de douleurs, du moins c'est ce qu'elle se disait parfois. Des souvenirs heureux avaient tout de même une place dans ce tourbillon de pensées brouillons. Naissance de ses enfants, repos en famille à Mortagne, bal d'Angers... Les seuls vrais moments de pur bonheur, simples et intenses à la fois. L'amour aussi... Mais il vivait d'un subtil équilibre joie/tristesse. En somme, tout cela lui avait construit une personnalité, un caractère et même si la vie est ponctuée d'évènements tragiques elle n'en reste pas moins bien remplie et vaut la peine d'être vécue, jusqu'à la limite. La limite... Elle surgit au détour d'une rue, d'un regard ou d'une parole. Celle de Sadnezz avait été révélée en un murmure, entre les lèvres d'un médecin. Certaines personnes vont au bout de leur limite, prêt à franchir le pas le jour ou leur corps et leur âme avait atteint leur ultime force, leur ultime possibilité, s'accrochant à leur derniers moments. D'autres ne souhaitent pas se battre, prendre les armes et forcer le destin, s'abandonnant à la sombre fatalité qui les guette. La rouge se souvint d'une parole, 'un au revoir n'est pas un adieu', qu'elle avait chuchoté à un homme avant de fuir sa vie, ses envies. Ce n'était pas n'importe quel homme, et quand bien même il fut le premier qu'elle aima; il n'en fut pas moins le premier à qui elle menti. Cet au revoir murmuré dans une taverne un soir, était pourtant presque un adieu, et ça elle le savait. Pourquoi avait elle fuit ensuite...? Par fierté surement, cette fierté qui tant de fois avait écrasée sa franchise. Si le temps lui avait révélé une chose, c'était que les fantômes que l'ont fuit nous rattrapent tôt ou tard si l'on n'a pas pris le temps de les exorciser correctement. Eriadan avait été le premier à mettre son coeur a nu, et c'est peut être ce qui fut sa perte. Sadnezz ne supportait pas d'être percée à jour. Franchir son jardin secret, mettre le doigt sur ses failles et faiblesses telle était sa plus grande peur. Les lieues et les voyages avaient façonnés ses attitudes et ses erreurs de parcours ne lui avaient pas toujours servie de leçon. Une seconde phrase lui vint aussitôt en mémoire, elle amena une larme naissante qui perla vite sur sa joue. Même en pensée elle tût cette phrase, douleureuse, sinueuse. Elle avait aimé, elle avait perdu. C'était assez pour estimer sa vie complète, remplie, accomplie. L'amour était né dans sa folle jeunesse au pied d'un arbre sur une terre maudite, qu'y pouvait-on?

Sadnezz fit volte face et observa les murs de sa maison comme pour la première fois. Dieu que l'on jette un autre regard sur les choses quand on prend le temps de faire le vide et de REGARDER, vraiment. la pièce était rangée impeccablement, en ordre. Elle s'assit sur sa peau de mouton au sol, adossée au mur. Sa main tâtonna le sol et rencontra un objet froid qu'elle saisit. Elle releva une de ses manches et palpa ses veines d'un revers de pouce. Son regard chercha un récipient posé tout prés d'elle, tout était prêt; le garrot fut serré.

Malade. Sadnezz était malade. Elle avait étudié les derniers temps sur ces maladies que l'on tente de guérir, celles du corps comme celle de l'âme , mais la pensée que ce put être elle qui devait un jour être guéri de sombres maux ne l'avait pas effleurée. Pourtant personne n'est infaillible, et si la Rouge se savait souffrante de l'âme depuis le jour ou elle avait fuit une fois de plus, une fois de trop l'amour de sa vie, elle n'aurait pu imaginer se retrouver souffrante de corps, endolorie de jour comme de nuit et empreinte à des tourments qui vont au delà de ceux qui infectent les pensées. La tristesse du corps, c'était un peu cela au fond. Fatigué de subir les assauts de l'âme, le corps avait laissé entrer le poison en son sein, bien décidé a ne plus l'en laisser sortir. Incurable lui avait-on dit. Qu'a cela ne tienne avait elle répondu. Sagesse ou folie, elle seule le savait. Les deux pieds au bord de sa propre limite, il fallait réagir, fatalement ou combativement. Face aux dilemmes, La brune n'avait jamais fait de choix, laissant le temps faire justice, confiante en sa décision. Cette réaction avait entrainé bien des heures sombres qui avaient entachées de blanc ses nuits. Ainsi elle avait laissé son fils partir loin d'elle, déshonorer son nom et s'en choisir un autre, ainsi elle avait accepté de renoncer à son rôle de mère et de laisser son parrain adopter Anto. Le plus bel échec de sa vie. Inexorablement le premier vrai échec cuisant, de ceux qui sont comme une pierre qui se détache du mur, laissant peu a peu les autres se détacher avec; dans une lente dégringolade. Le mur se fragilise et un jour s'effondre, laissant un trou béant qui appelle les autres parois à suivre le même destin, s'écrouler. Elle savait qu'était le début de la fin ce jour où elle a renoncé à sa chair. Elle avait maladroitement tenté de rectifier le tir avec ses deux autres fruits, creusant des fondations qui se voulaient solides pour reconstruire les hautes murailles. Sadnezz se mit à entrevoir leur visages, d'abord poupins puis ceux de la jeunesse intrépide. La douceur et la sagesse d'Emy, l'impétueuse fougue de Yugo. Leur rires emplirent son esprit. Elle avait beaucoup écrit ces derniers jours, à ses proches et à sa famille. Une par une chaque missive annonçait la verité a son destinataire et elle avait reçu des réponses poignantes... Celle de son père la toucha particulièrement, "Il doit y avoir un remède, je payerais ce qu'il faut, je vendrais mes terres si il le faut." . Tout l'argent et la bonne volonté du monde ne pouvaient rien. Celle d'Alphacat aussi...

L'artère ayant accumulé son précieux contenu, il était désormais facile d'inciser en biais. La lancette glissa sur la douce peau avant de laisser place à une petite rigole rouge vif. Quelques secondes et elle se fit rivière, se déversant dans le récipient au sol. Sadnezz s'adossa plus franchement contre le mur, et respira plus calmement. On lui avait apprit à faire des saignées dans les règles de l'art, pour extirper les maux du corps et ses humeurs. Tout se faisant, Sadnezz sentit qu'il était aussi question d'âme, et que l'apaisement était total. La saignée devait être abondante pour être efficace et une règle d'or stipulait qu'il fallait la prolonger jusqu'à l'inconscience. La peau rosée devint alors pâle, les battements de son coeur pulsèrent plus vite à ses tempes , toute la nervosité dissimulée depuis son arrivée à Saint-Aignan derrière des sourires et une volonté de fer laissait la place à un état proche de l'état de choc. Elle ferma les yeux et écouta le silence, laissant le sang chaud et épais s'enfuir. Etrangement ce court instant lui procura une sensation toute nouvelle, proche de l'extase. Pas l'extase charnel non, l'extase spirituel.

Tout n'est qu'apparences... Sa bonne mine quotidienne cachait la maladie qui la rongeait. L'affection qu'elle portait à Lomaxou cachait la hantise de lui faire le mal qu'il ne méritait pas. Sa froideur couchée sur vélin dissimulait l'amour brûlant qu'elle portait à Ricks. Ricks, le seul a qui elle avait accordé ses faveurs, le seul duquel elle porta les fruits de chair et de sang, le seul pour qui mourir était un détail. Tant de mots qui n'avaient jamais franchi le seuil de ses lèvres à son encontre, tant de regrets, si peu de remords. Finalement, Sadnezz avait toujours fuit l'amour. Un mariage qui n'aurait jamais lieu avec son félin, une soirée terrible à Angers, et le secret de celle ci qu'elle emporterait dans sa tombe, soucieuse de ne pas causer du tort à cet homme qu'elle avait passionnément aimé des années durant, et qu'elle aimait toujours autant. Son coeur s'emballait. Etait-ce les effets de la saignée qui trainait dangereusement en longueur ou l'évocation de cet amour qu'elle n'avait jamais su faire s'épanouir comme il se devait..? L'esprit devenait confus, Sadnezz ouvrit les yeux, tout était trouble. Des voix et des visages lui revinrent comme antan, Nanane, sa douce Nané, l'amie qu'elle avait attendue jusqu'au bout, espéré revoir si vite. Travis, ou sa plus belle déception, ironie de l'amour et de l'amitié, douce pensées. Laé, comme la mère dont elle ne put profiter longtemps, sans le coté italien. Julien, amitié et coups de sang, le parrain de la brune qui se mourrait pour Nanane, Elma, l'ami qui savait la faire rire, le III dans toute sa splendeur. Hylenä ou l'amitié devenue inimitié terrible. Eriadan... Tourment du passé, loup ambitieux, amour perdu , la rouge et le noir. Cat, l'ambigüité de l'affection, le petit bâtonnet rouge pour guider la route. Elo, la discrète, la fidèle et sage Elo. Marmi, folie douce d'une louve en vadrouille, Miramaz la bella, simple et attachante complicité, Ephesius, Homme de compagnie d'un jour, homme de compagnie toujours. Raphdel, père protecteur, le "papoule" invétéré marseillais dans l'âme, Giovenne et Big, ses deux frères perdus, pierres manquantes dans le mur. Ricks, la faiblesse de la Rouge, qui savait si bien la tenir et la choyer a la fois.


Ses forces s'évanouirent les minutes défilant. La rivière carmin sortait désormais de son lit et la crue colorait petit à petit le blanc autrefois immaculé de sa peau de mouton qui l'avait si souvent accueillie pour se prélasser. Elle comprit que cette saignée était la dernière et la guérirait complètement. La délivrant de toute douleur, de tout ressentiment. L'apaisement était total. Les lèvres charnues de Sadnezz s'entrouvrirent, leur couleur était d'un magnifique bleuté qu'elle aurait aimé étaler et admirer sur l'une de ses toiles. Ses prunelles, bien que fixant un point imaginaire ne percevaient plus son environnement, juste des halos colorés, des ombres et des images embrumées. La vie la fuyait, comme elle avait si bien fuit la vie. Lentement mais surement. Seule et à terre, Sadnezz exprima un dernier soubresaut avant de sombrer dans le noir. Une fine chair de poule se dessina sur ses bras, comme autant d'étoiles parsemées dans un ciel de pleine lune. Aristote donna la vie dans une petite maison en Provence voila quarante années et semblait récupérer son dû aujourd'hui, ici et de cette manière, sans préavis. Si quelqu'un avait été présent à cet instant, il aurait pu entendre les derniers mots de Sadnezz et leur destinataire. La rejoindrait-il en enfer ou au paradis... Seul le Très Haut le savait. Ce qu'elle savait elle; c'est qu'un au revoir n'était pas un adieu.

Dans une maison de Saint-Aignan en Berry, près d'un corps inerte , un vélin attendait de trouver son destinataire. En bas à gauche, la signature du Chaperon Rouge, la Corleone.




Moi, Sadnezz Corleone, déclare par la présente lettre léguer la totalité de mes biens a léati82250 qui se voit remettre la charge de les confier elle même ou par une tierce personne qu'elle aura désignée, aux personne concernées comme ci dit:

Un caillou, 100 écus et de la viande à Emelyne Valmont Corleone
Un caillou 100 écus et de la viande et une hache à Yugo Valmont Corleone
L'auberge et taverne Au Chaperon Rouge à SA à Emelyne et Yugo Valmont Corleone
Mon épée Bloodytiger, un pendentif de pierre rouge, un baquet de chêne et mon chaperon à Ricks Valmont
Mes bijoux à Raphdel
10 sacs de mais à Lomaxou
Mon Palefroi à Julien91
Ma garde robe à Miramaz soit:Chapeau noir,rouge -Braies noires,rouges -Bas rouges,noirs,blancs - Chausses noires,rouges, blanches - Ceinture rouge,noire blanche, marron - Col rouge-Bustier rouge,noir - Poulaines noires, blanches, rouges, marron, beige - Coiffe rouge,noire - Cape rouge - Chemise noire,rouge, marron - Houppelande rouge - Chapeau rouge,noir.
Mes toiles à Nanane
Mon atelier de peinture à SA à Takoda D'Ambrois
Mon bouclier a Eriadan du lac
un jeu de carte à elle même, Laéti

Que ce soit lu et su de tous,

_________________

..........Réclamations, menaces et mots d'amour par MP...........
Marmi
[Dans une taverne de Laval, maine]


Assise dans cette taverne, elle regarde ses verres vides, le visage triste d'avoir appris le départ de son amie. Elle repense aux bons moments qu'elle a passé avec son chaperon tel qu'elle l'appelait. Elle lui disait toujours des compliments et lui montrait son amitié parce qu'elle se disait que c'était important d'en faire aux gens. Une facon de donner un peu de ce qu'elle avait, malgré ses airs heureuses elle n'a jamais avoué ce qu'elle ressentait. Heureuse ou malheureuse, elle porte son fardeau sur elle.

Mais le long voyage de sadnezz, la perte de cette amie si chère à son coeur, ne pouvait pas empecher ses larmes de couler.


Ma Sadi ...

Elle prit dans ses affaires un col rouge, qu'elle avait pris depuis peu, le serrant dans ses mains. Elle se jura à elle même de le porter en la mémoire de Sadnezz. Il y a des personnes qu'on oublie facilement mais pas toi petit chaperon rouge ! Toi qui a été l'idole, une reine, celle qu'elle aime plus que sa propre famille reunie, une amie a qui elle s est confiée quand ca n'allait pas.

Petite brune qui manquera à sa vadrouilleuse mais qui promet de rester toujours là pour aider ou veiller sur les enfants quoi qu'il arrive.

Quelle maladie a bien pu t'emporter petit chaperon? se demandait elle. C'est alors qu'elle se souvint de leur départ ensemble de l'Anjou. C'est vrai qu'elle voyageait déjà bien avant que Sadnezz décide de partir. Mais bien souvent nos chagrins, nos démons du passé nous avons tendance à les fuir. Fuir pour trouver de l'herbe plus verte ailleurs, ou peut être partir pour de meilleurs lendemains, allez savoir.

Elle pousse un soupire, sèche ses larmes et décide d'aller acheter une rose rouge qu'elle jetera à la rivière. Mais avant celà, elle décide d'aller faire une prière pour son amie.
Miramaz
[dans la forêt SAgnanaise]

La mort de Sadou lui avait été annoncée il y a quelques minutes..pour seule réaction la prunette n'avait pu que partir en courant vers la forêt..arrivée sous le couvert des arbres elle avait hurlé son désespoir. Même si tout le monde savait que le chaperon était malade , la bella n'avait pas voulu accepter la mort de son amie tant qu'elle n'était pas arrivée..voilà chose faite..la rouge avait été trouvée morte chez elle ce matin..il n'y aurai pas de guérison miracle..ni les hommes ni le Très Haut ne pouvait plus rien pour la rouge..elle s'en était allé après une longue vie bien remplie..le paradis solaire lui tendait les bras..elle y observerait les gens de là-haut..

Mira avait beau se répéter tout cela rien n'y faisait..ses hurlements ne s'arrêtait pas..pourquoi était elle parti maintenant? pourquoi les abandonnait-elle...elle n'avait pas le droit..elle avait même détestée Sad pendant quelques jours mais elle avait fini par comprendre que la belle n'y était pour rien..qu'on ne choisit pas quand on meurt.. tout en hurlant sa peine elle revoyait les instants passés avec la provençale...les fous rires et les idioties en tavernes, les moments de confidences, les soirées de beuveries..tout ce qui avait fait qu'elle considérait Sad comme une amie, une très bonne amie qui n'était plus malheureusement.

Sa joie et sa bonne humeur lui manquerait, elle n’aurait plus personne a qui parler..plus personne a questionner mais tant pis la vie continuerait quand même..il faudrait ranger les souvenirs de la Corleone dans un coin de son cœur et ne plus y penser trop souvent pour pouvoir avancer…Son hurlement s’arrêta brusquement et les larmes se tarirent d’elles-mêmes..la prunette rentra à petits pas vers le village, voulant voir Yugo et Lomaxou pour savoir comment ils allaient.. Ensuite il faudrait tout préparer pour accueillir la famille de Sad..et préparer le banquet d’adieu que la belle avait souhaité, on y boirait beaucoup, on y rirait sans doute aussi, on y penserait énormément à elle..et ensuite..on continuerait a vivre comme avant ou presque..
Julien91
[sur la colline toulousaine]

Julien avait appris quelques jours plus tôt la mort de sa filleule. La seule qui savait réelement ce qu'il endurait. Cette souffrance inimaginable qui dévorait petit a petit le coeur. Ronger de l'intérieur, la mort de sa filleule n'avait fait qu'accentuer ce mal. Ce n'était pas la première ni la dernière à partir dans l'autre monde. Nombreux de ses amis était déjà parti...Rani85 sa meilleure amie, son amie d'enfance avec qui il adorait tant jouer. Titi, sa titi d'amour, sa brunette qu'il adorait embêté en taverne. Titi, cune, Nané, son trio de brunes folles qui comptait dorénaveant une disparu...une folle toujours aussi folle et une absente depuis trop longtemps... Il y avait aussi sebastiane son ami blondinet, propriétaire de la coupe d'or. Mahelya, femme de sebastiane morte pour celui-ci. Caouete31, sa marraine bien aimée, celle avec qui il avait eu tant de mal a communiqué. Une larme perla sur sa joue en repensant a tous ces visages. Il se demanda si c'était sa faute...Avoir abandonner sa filleule alors qu'elle n'était pas mieux que lui question souffrance. N'aurait t'il pas du rester prêt d'elle et vaincre toute cette souffrance à ses coté. Sans doute de sa faute si anto, son fils, avait preferé le suivre plutôt que de rester au coté de sa mère... Il se sentait coupable de tout ça...du non retour de nané, de l'abandon d'anto... En y repensant qu'avait t'il fait pour sa filleule, pas grand-chose... Malgrès tout cela il l'aimait affreusement, c'était comme sa petite soeur. A cette penser son coeur ce serra encore un peu plus. Il froissa la lettre de sa filleule entre ses mains. Il la suivrait probablement si nané ne revenait pas.... Après sa dernière mission il partirait rejoindre ceux qui l'avaient quitter sa filleule compris. C'était nullement de l'égoisme, seulement du désespoire. Sa faisait trop longtemps maintenant qu'il survivait, qu'il luttait contre son désespoire. Cette mission serait la dernière. Pour l'honneur, pour toute les personnes disparu qu'il aimait, pour sa moitié avec qui il avait passé de si doux moments. Il pleura contre le tronc d'un arbre et en pleurant il décida, il se jura que la mort de sa filleule serait la dernière qu'il vivait....
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Lomaxou
[dans sa maison de Saint-Aignan, Berry]

Un simple parchemin. Voilà ce qui lui avait été remis pour apprendre que la personne qui comptait le plus à ses yeux s'était à jamais envolée vers d'autres horizons. Il la savait mal en point ces derniers temps, peut-être même que la Grande Faucheuse viendrait la prendre un jour, mais pas si vite. Non, pas maintenant... pourquoi maintenant ?

Il n'avait pas eu le droit de goûter au bonheur. En l'espace d'à peine un mois, il avait vu ainsi les personnes les plus importantes de sa vie mourir, sans qu'à chaque fois il ne put y faire quelque chose. Rien n'était immuable. Lui qui appréciait tant les roses le savait plus que personne, tant leur beauté perdait de son éclat sans que l'on puisse s'en rendre vraiment compte.

Ainsi, celle pour qui il s'était donné le plus de mal, celle qu'il souhaitait ardemment et entre toutes, s'était fanée à peine cueillie. Était-ce dont son destin à lui, que les femmes qu'il avait aimées succombent tour à tour ? La solution serait simple, jamais plus il ne devrait aimer. De toutes manières, il ne pourrait plus aimer.

Chaussant ses bottes, il se décida enfin à sortir de chez lui. Sadnezz, son petit chaperon à qui il allait enfin ressembler, habitait la maison juste derrière la sienne. Aussi le chemin fut court jusqu'à chez elle, mais au combien pénible. Plus il approchait, plus son cœur battait, il lui faisait mal, mal au point qu'il espérât qu'on le lui enlève. Il n'aimait pas ça, mais il devait lui rendre hommage, déjà. Elle ne quittait jamais ses pensées.

Montant les quelques marches qui menaient au seuil de sa porte, il tomba alors à genoux, la tête basse et les larmes coulant chaudement sur ses joues rondelettes et rougies. Il ne voulait pas craquer devant elle. Car bien qu'elle ne soit plus présente, sa demeure la représenterait toujours. Dans un premier temps, il attacha une rose noire, signe de son deuil, dans un anneau qui servait en temps normal à toquer.

Puis il se dévêtit : il retira lentement son mantel rouge, qu'elle aimait tant et dans lequel elle se sentait bien, le plia soigneusement en 4 et le posa sur le seuil. Par dessus, il déposa quantité de fleur sombrement violacées, à n'en pas douter toutes celles qu'il possédait. Il s'agissait de la variété qui portait son nom, la Sadnezz. Il y avait là entre soixante et quatre-vingts de ces fleurs, qu'il appréciait regarder et voir pousser.
Afin que ces roses ne s'envolent pas, il déposa un petit caillou qu'elle lui avait offert récemment, lequel surplombait un parchemin sur lequel on pouvait lire : A toi, à jamais...

Ces mots prévaudraient tant pour le coté matériel du souvenir qu'il laissait ainsi, que pour sa personne. Les raisons de vivre lui manquaient désormais. Il lui avait promis de ne pas la laisser seule affronter la mort, c'est pourtant seule qu'elle fût dans ses derniers instants. Il ne tarderait pas à se rattraper et irait la rejoindre. Ses mots, son sourire, ses rires, tout cela résonnait dans sa tête, rythmé par les battements de son cœur qui se voulaient nombreux, poignants. Jamais une guerre n'avait fait tant de ravage, jamais terre brûlée n'égalerait la noirceur de son cœur et de son âme dès cet instant.

Se voulant digne une dernière fois, il se releva, le regard larmoyant mais dont les perles avaient fini de couler. Lui aussi bientôt ne souffrirait plus. Il esquissa un sourire. Pourquoi ? une simple pensée lui traversa l'esprit. Si durant toute sa vie nous savons que la mort nous rattrapera un jour, l'éternité elle, est par principe infinie. Et désormais seul le bonheur l'attend là-bas.

Car même si aujourd'hui avec elle il meurt, ce n'est pas grave. Demain, il fera jour...
Takoda
[Chaumine de Takoda, Saint Aignan]

La mort trop tôt a soufflé ta flamme...C'était les mots qu'elle avait fait graver sur la pierre tombale de sa soeur... Et plus elle y songeait, plus, la jeune Ambrois, se disait qu'elle les aurait aussi appliqué au Chaperon...

Sadnezz...pourquoi? Pourquoi la maladie avait elle choisit cette femme dont étrangement elle se sentait si proche. Arrivée en même temps qu'elle à Saint Aignan, ayant des passions communes...Ce n'était pas le temps qu'elles avaient passé ensemble qui était relativement court qui avait tissé de liens de la sorte entre les deux femmes, mais ces points de ressemblances...Takoda avait aimé la rouge comme une amie dès le premier jour.

Sad...la rousse avait compris que quelque chose ne tournait pas rond lorsqu'elle lui avait remis les clés de son atelier...Mais la brune avait été d'une discrétion à toute épreuve cachant ce mal qui la rongeait. Une humeur constamment joyeuse, une classe...
Cette femme était un personnage, elle l'avait su, l'avait admiré...

La Corleone...Une artiste, elle aimait observer les pinceaux qui s'animaient entre ses mains...Sa présence dans l'atelier et sa douceur...

Sadnezz Corleone, chaperon rouge...Takoda la regretterait. Les larmes coulaient en rivière...La mort choississait donc bien mal...Encore une amie fauchée avec les blés en pleine jeunesse...
Le mal coincé dans sa gorge ne put que jaillir sur le vélin, elle lui écrivit ces mots, mots que plus tard, elle déposerait sur la tombe de la belle brune...le chaperon...Son amie!




Un au revoir n'est pas un adieu
Même si tu t'en retournes aux cieux
La terre se souviendra longtemps avec passion
De la rouge, son petit chaperon
Qui de par sa joie et son sourire éclairé
Aura illuminé quelques jours notre amitié
Même si j'aurais voulu la découvrir plus avant
La mort en as décidé autrement.
Au revoir ma belle
Je te souhaite un bonheur éternel
Un au revoir n'est pas un adieu
Nous nous retrouverons près de Dieu
Une rousse se souviendra de ton passage ici bas
Et attends de pouvoir à nouveau te serrer dans ses bras
Amicalement
Je t'envoie ces derniers baisers tendrement.


Une fois cela achevé, la jeune Ambrois, se signa, et s'en alla à l'Atelier où elle apprécierait une dernière fois la présence du chaperon rouge...Son corps quitterais la terre mais son âme toujours resterait, Tak l'enfouirait à jamais près de son coeur...Après tout ce n'était qu'un au revoir...
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Ephesius
[ Dans une taverne de St-Aignan ]

Assit sur un tabouret près du comptoir, le visage livide, il venait d'apprendre la nouvelle... Frottant ses mains contre son visage, il n'y croyait toujours pas. En une fraction de secondes, tout peut s'écrouler. Les railleries et les rigolades de l'autre coté marquaient justement bien la distance entre lui et ce monde. Alors il sorta précipitemment des lieux, préférant marcher comme il savait si bien le faire, le regard vide, en direction d'une petite forêt non loin.

Pourquoi ?.. Pourquoi partir maintenant ? Pourquoi le destin avait t'il frappé aujourd'hui ? Sadnezz nous avait quitté dans la plus grande surprise. Alors que le chaperon rouge, semblait t'il, avait enfin trouvé un endroit où se poser, pourquoi un nouveau départ ? Qui plus est vers l'au delà !

Ephesius n'avait même pas eu le temps de profiter de ces derniers instants. Celle qu'il rencontra un soir à Tours, et qui dégageait une aura unique. Celle qui avait un caractère comme il les aime. Cette femme qui avait su le faire sortir de sa Touraine, lui donner le courage nécesaire pour découvrir ce monde, sans chaînes, libre comme le vent....

En si peu de temps passé à ses cotés, il pourrait parler d'elle pendant de nombreuses heures, et pourtant, il sait qu'il n'avait encore rien découvert de cette femme si mystérieuse, et si charismatique.

Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. On ne le rappellera jamais assez...

Assit sous un arbre, il contenpla le village au loin, tout en se remémorant les derniers souvenirs qu'il avait d'elle...
Yugo
[Dans l'Auberge du Chaperon Rouge de Saint-Aignan, Berry]

Le petit Yugo était prostré, comme sans vie, assis dans un coin de la taverne. Le fils de seulement 12 ans de Sadnezz ne comprenait pas ce qui s'etait passé, ce qui se passait ou ce qui pourrait bien se passer.
Il etait rentré de son entrainement sur le terrain de Soule pour retrouver sa mère qui était... Il ne savait plus.
Sa mère lui en avait parlé pourtant et il en avait pleuré. Mais même alors il n'avait point pu y croire, ou alors il s'imaginait l'evenement comme quelquechose de lointain, auquel il faudrait faire face alors.
Non, il ne comprenait pas. Immobile et silencieux, Yugo restait sans vie et sans reaction dans son petit coin à la taverne.
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Eriadan
[ Béarn ]

Eriadan était assis à sa table, un bouteille de chouchen dans la main, la mine affreuse éclairé par une faible bougie dont la lumière faisait osciller l'ombre de sa barbe de quelques jours contre le mur.
Il relit encore une fois ces mots...




Eri,

ces quelques lignes pour te dire mes derniers mots. a l'heure ou tu les liras, je pense que je ne serais plus. La maladie m'a rongé silencieusement, aujourd'hui je suis fatiguée. Je prend mon traitement comme indiqué pourtant, mais le tres haut m'apelle... Sache que seras toujours quelque part en mon coeur, d'en haut ou en bas. Que tes rêves de gloire se concrétisent, que ta vie soit plus belle que celle que j'ai entrevue.

Sadnezz.


Eriadan se lève furieux, manquant de tomber sous l'effet de l'alcool.

"Rêve de gloire! Jvais t'en mettre des rêves de gloire moi! Tu n'as rien compris rien! Tu ne sais rien de moi!"

Dans un élan colérique, il jette alors la bouteille qui se fracasse contre le mur. Se rasseyant lourdement, coudes sur la table, il mit son visage entre ses mains et se lâcha enfin.
Enfin!
Enfin pour la première fois depuis qu'il avait tué Calicia, Eriadan Wolback pleurait pour de vrai, sans se retenir, lachant tous les masques qu'il arborait.
D'abord Loulianne, maintenant Sadnezz...
Le Loup du Lac perdait ses louves, ses coeurs, ses amours, ses raisons...

Pris d'une pulsion incontrolable il sortit le poignard des Wolback.
Ce même poignard qu'il voulait offrir à Sadnezz avant qu'il ne parte, celui qu'elle avait refusé. Il le planta alors contre la table en bois et vit le reflet de son regard dans la lame.
Ce même regard, alors apaisé, qu'il voyait dans les yeux de son Chaperon Rouge lorsqu'il l'embrassait.

Se redressant alors, il manqua encore de tomber. Plus rien n'avait de logique, plus aucune logique, de la logique plus aucune, rien plus rien, rien de raison que dalle nada, juste...


"Où est le chouchen? A plus de chouchen, chou é che chouchen..."

Titubant il attrapa une autre bouteille qu'il ouvrit et voulant boire il chuta au sol et le liquide se répandit sur le sol y laissant une grande flaque.
Se penchant, il y vit de nouveau son reflet, et l'image qu'il y vit lui flanqua une honte telle que les effets de l'alcool se refoulèrent d'un coup.

Il se releva tant bien que mal, puis il songea, fermant les yeux, appuyé contre la table.


Sadnezz... Celle qu'il a aimé dès la première rencontre, allant jusqu'à courir chercher des écus pour lui payer un verre. Celle qu'il a aimé d'un amour maladif, celle pour qui il aurait tout donné, tout fait, tout abandonné, jusqu'à ce que ce soit elle qui l'abandonne.
Eriadan songea qu'il a pu avoir de l'ambition mais que la plupart de ses actes ont été fait par amour.
Par amour de la Justice, de la Vérité, par amour du peuple, par amour de Sadnezz...


Je n'arrive pas à croire qu'elle est morte. Morte. Décédée. Absorbée par les ténèbres. Elle que j'ai déjà tiré des enfers gelés du lac, ce lac qui m'a offert son nom... Je n'arrive pas à croire que plus jamais je ne la lirai, n'entendrai sa voix, ne verrai son sourire, n'entendrai son rire...
Sadnezz de Corleone. Un nom... Des espoirs perdus... Des.. Des...Des...Des...
Désespéré...


Il tomba alors à genoux et des flashs défilaient devant ses yeux, des flashs de la vie qu'ils avaient eu ensemble, des plus heureux aux plus virulents.
Il sentait son coeur frapper sa poitrine comme s'il voulait en sortir. Il attrapa alors vivement le couteau et appliqua la lame contre le torse.
Il souhaitait mettre fin à toute cette souffrance lorsqu'une évidence vint à lui.
Lachant le poignard, il se relève et se saisit de sa lettre.
Il regarde alors sa signature, son prénom.


Sadnezz...

Je serai toujours en ton coeur, et tu es toujours en le mien...

Eriadan se rappella de ce qu'il s'était dit en tuant Calicia. Qu'il porterait le fardeau de son âme sur les épaules de la sienne, lui procurant une douleur incomparable, mais il devait le faire. Ce n'est pas se meurtrir le corps,c'est poignarder son âme pour faire vivre les autres.
Il devait recommencer...

Sadnezz...

Ce nom ressemblait étrangement à Sadness. D'origine anglaise, Eriadan Wolback réalisa la parenté avec le mot "tristesse".
Il devait recommencer.

Sadnezz...

Il se remit à genoux et avec son poignard trancha la paume gauche de sa main et déversa le sang sur le sol pour laisser paraitre une lettre rouge sang.


S


Regardant la lettre, et sentant son sang quitter sa main, il la revit, son visage, son sourire, son regard, son rire.

Sadnezz...

Eriadan qui respirait lentement expira soudainement beaucoup plus fort avant de prendre une inspiration forcée par son coeur.
Alors sortit de sa bouche, de sa gorge, de son coeur un horrible cri, tel un hurlement de loup, un cri de douleur qui résonna jusque dans la forêt éclairée par les rayons argentés de la pleine lune...




SADNEZZ!!!
Emelyne
[LE CHAPERON ROUGE à Angers ]

Emelyne était toute à ses pensées, seule dans cette taverne qu'elle affectionnait tant.... La taverne de sa chère maman Sad, là même où elle avait grandit et tellement appris. Là où sa mère lui avait permise d'être tavernière à ses côtés....

Des souvenirs joyeux lui remplissaient l'esprit et de plus tristes s'immiscaient de temps à autres.... Emy, c'est ainsi que son frère jumeau Anto l'avait baptisé, avait bien grandit maintenant. Elle était devenue une jeune femme que l'on complimentait régulièrement sur sa beauté..."Tu as le charme et la beauté de ta mère", combien de fois l'avait-elle entendu ? (un sourire sur son visage)

Elle s'apprêtait à reprendre la route pour aller visiter sa chère maman et enfin connaitre son petit frère Yugo.... plus que quelques affaires à régler et en route.

Le ciel était à l'orage, les nuages menaçant, le départ serait plutôt pour le lendemain....

Soudain.... Le bruit d'un cheval qui stoppe son galop devant la taverne....(un silence).... Un éclair qui illumine le ciel... La porte qui s'ouvre, le tonnerre qui gronde.
Emy leva la tête, son attention attirée par la présence du nouvel arrivant, un messire inconnu au visage fermé. Elle souria.
- Bonjour Messire et bienvenu dans cette taverne ! Le Chaperon Rouge peut-il vous apporter réconfort ? Une Chope ? Un repas ? Une chambre pour dormir un peu ?
Ses réflexes de tavernière n'avaient pas disparus...

L'inconnu la regarda. Il sembla à Emy qu'il savait qui elle était. Il prit la parole et parla doucement.

- Bonjour Damoiselle, je crains que vous ne soyez la personne que je cherche.... La description de celle qui m'envoie était plus que précise... et elle m'avait dit que je vous trouverai sûrement ici...

Emy sentit un malaise monter en elle. Cet homme était triste, profondément triste.
- Etes-vous bien Emelyne de Valmont Corléone, fille de Sadnezz Corléone ? Excusez ma question, mais je dois savoir...

Loin de la rassurer, la question affola Emy, un présentiment.... mauvaise nouvelle en vue. D'une voix tremblante qui la surpris elle-même :
- Oui ! C'est moi Messire........Vous me cherchez donc ? Mais...

L'homme ne lui laissa pas le temps de finir. Il s'approcha d'elle et la fit s'asseoir.
- C'est votre mère qui m'envoie dans le plus grand secret, je suis un ami... Elle m'a supplié de vous chercher à travers tout le royaume si nécessaire. Par chance, vous êtes au premier endroit qu'elle m'a demandé de visiter.

(un blanc)...silence d'éternité....une peur terrible...
- Votre Maman.... Il va falloir être forte.... Elle est malade, très malade.... Son traitement lui fait multiplier les saignées et l'évolution n'est pas rassurante..... Elle se meurt et vous réclame à ses côtés....

Emy sentit la plus grande vague de tristesse de sa vie la submerger.... Non, pas Sad, pas elle... Sad si forte, si vivante... C'était impossible, l'homme devait se tromper. Elle leva la tête pour fixer son regard. Les larmes emplirent alors les yeux de la brunette... L'homme ne se trompait pas, elle l'avait vu... Sa mère allait mourrir. Elle sentit ses forces l'abandonner. Un brouillard entrait partout dans sa vie.
D'un coup, ses muscles se tendirent, elle se releva. Vite, elle attrapa son balluchon, y jetta à la hâte quelques affaires puis, sans dire un mot (elle en était bien incapable), elle chargea son cheval. L'orage était de plus en plus menaçant mais peu importait... La vie à Angers était désormais en suspent, il fallait se hâter de rejoindre Saint Aignan.

[SUR LES ROUTES]

Les larmes qui coulaient sur ses joues la trempaient bien plus que la pluie battante qui tombait. Les larmes la noyaient de l'intérieur.
Jamais Emy n'avait demandé autant d'efforts à sa monture.

Saumur à peine vue, juste une petite pause pour se restaurer.
Une nuit sur la route, ne s'arrêtant que le stricte nécessaire pour ménager le cheval.
Le lendemain, sous un ciel gris qui semblait déjà porter le deuil, les lieues défilèrent pour arriver à Loches après avoir traversé Chinon au galop.
Le troisième jour, les traits d'Emy étaient tirés, son corps meurtri par la fatigue et le désespoir. Elle espérait arriver à temps... Elle espérait tout court. Depuis son départ d'Angers, elle avait à peine mangé, passant son temps à prier pour qu'Aristote épargne Sad et que tout ceci ne soit qu'un mauvais cauchemar...
Enfin, elle arriva à destination...

[SAINT AIGNAN]

A l'aube, exténuée, Emy passa les portes de Saint Aignan. Deux enfants jouaient et s'enfuirent en la voyant. Elle pensa qu'elle devait faire peur, une tête de fantôme sans doute... Elle ne put s'empêcher de constater que l'un des garçons pouvait être son petit frère Yugo, elle ne le connaissait même pas.

Au détour d'une rue, elle aperçut une vieille femme. Emy se recoiffa un peu et ajusta sa tenue. Elle descendit de son cheval et fébrilement s'approcha de la vieille dame.

- Bonjour ! ... Je cherche la maison de... (un sanglot) Sadnezz Corléone, Sad la Rouge. Vous connaissez ?

Après un léger sourire emplit de compassion, elle expliqua le chemin à suivre, la maison était proche.
Emy se remit donc en route, aux côtés de son destrier. Son coeur se brisa lorsqu'elle entendit la femme dire tout bas "Pauvre petite...."

[LA MAISON DE SAD à Saint Aignan]

La maison parut triste à Emelyne,vide de vie. Cela lui sembla tellement étrange... Une maison de Sad sans cris, sans rires, sans bruits, sans bonnes odeurs.... impossible.

Elle y pénétra pour constater qu'elle arrivait manifestement trop tard. sa mère était bien là, allongée, mais la vie l'avait quitté. Ignorant les personnes présentes, elle se dirigea vers le corps apaisé et pris sa maman dans ses bras en pleurant longuement.

Plusieurs personnes étaient là, accompagnant Sad dans son dernier voyage. Emy les avait complètement ignorées mais se tourna lentement vers eux et , relevant la tête, séchant ses larmes, elle réussit seulement à prononcer quelques mots.
- Je suis Emelyne de Valmont Corléone, fille de Sadnezz la Rouge.... Je veux voir Yugo... YUGO... mon petit frère.... Où est Yugo ???? S'il vous plait... Il doit avoir besoin de moi.

Puis elle se retourna vers Sad et pleura ce qui lui sembla être une éternité. Sa mère lui avait tellement apporté et elle, sa fille, n'avait pas été là pour l'aider... Elle jura de s'occuper de Yugo comme une mère et de veiller sur lui.
Elle se promit que personne ne salirait jamais le nom de Sadnezz Corléone... Emelyne s'agenouilla près d'elle et pria...

- Je t'aime Maman, repose en Paix Maman...
Alphacat
[Angers, bureau du tribun]

Cat recu la nouvelle comme un coup de poignard.

La charmante Sad n'était plus.

Les animations d'Angers n'auraient plus le meme goût.

il repensa aux élections de miss et mister Angers, la robe déchirée, la gifle magistrale...
L'ouverture du chaperon rouge, les soirées sans fin, les expositions de ses créations.
Les thermes, qui vivent encore et toujours...

Leurs crises de rire, de larmes, leurs caprices allaient lui manquer, il restera comme un gout d'inachevé...

Leur première rencontre, un bâton rouge, et des heures à se raconter leurs vies...

Cat se sentait orphelin, sa soeur de coeur n'était plus.

Sad tu me manques.
reposes en paix.



[Mode modo Pluie ON]

Verrouillé à la demande de LJD Sadnezz

[Mode modo OFF]
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