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[RP] - Et elle vit que c'était bien.

Aleanore
Sa chambre à l'Hostel ne vaut pas celle d'Eymoutiers, loin s'en faut, mais elle peut prétendre à plus de confort que celle du couvent, et en soit, c'estt déjà une bonne chose. Si au couvent, on lui avait attribué une servante, à plus proprement parlé, une autre soeur, plus âgée qui se dévouait corps et âme au petit bout de femme en devenir, à l'Hostel, elle retrouve le bonheur de n'avoir rien à faire, puisqu'on le fait pour elle. Mais aujourd'hui est un grand jour, car suite à une conversation en taverne, sa mère avait proposé de lui apprendre à se battre. Oh, évidemment, elle n'apprendrait pas en une séance - Rome ne s'est pas faite en un jour, quoiqu'elle n'en sait rien, elle n'a jamais vu Rome - mais elle restait confiante.

Au couvent, on vous apprend à ne pas se battre, de toute façon, qu'est ce qu'une jeune fille de bonne famille aurait à faire d'une épée ? Alors, on lui avait appris à broder, l'étiquette, la danse, le chant, mais aussi le dessin, art dans lequel plus que tout autre chose, elle espérait exceller, aujourd'hui encore plus suite aux propos de Karyaan concernant un bon dessin. Des bases en matière de monte à cheval, mais du basique, pour qu'elle ne se ridiculise pas si un jour, elle devait monter à cheval en public, elle n'avait pas forcé plus loin, puisqu'elle ne s'imaginait pas en dehors qu'en coche ou bien à pied. Mais les jours funestes à venir ne lui demanderaient pas de savoir broder ni même chanter, le ban avait été levé, et dans le Limousin, on parlait de guerre, de défense.

Expliquer aux servantes qu'aujourd'hui, elle ne passera pas de robes, ni de jupons, pas de basquine, rien de tout ça. Une chemise et des braies voilà tout. Une paire de bottes qu'elle avait néanmoins choisi coquettes, les cheveux tirés et tressés, puis remontés sur le sommet de la tête pour ne pas la déranger. Un coup d'oeil à sa tenue garçonne, un regard amoureux jeté aux petites bottes en cuir de chevreau et fourrure du même acabit.

Sautant à moitié dans les escaliers qui mènent à la cour, la jeune fille s'imagine déjà sur les remparts luttant aux côtés de ses parents, les rendant fiers d'elle. Et puis elle imagine Maeve en prise avec un de ces monstres qui peuplent ses cauchemards, sa Flamme qu'elle sauve de la cruauté des hommes. Elle les dévale à présent les escaliers, au risque de se rompre le cou, tourbillonnant autour des soubrettes qui ça et là, s'extasient sur l'énergie de la jeune fille de 14 ans qu'elles ont connues fillette douce et paisible.

Une arrivée toute en cris et brouhaha puisqu'elle a plaqué dans son élan, un valet qui tenait des victuailles à ramener en cuisine. Adieu Chapons et Brioches tendres, Maman me voilà ! Et dans un effet de style qu'elle veut concluant, elle freine des deux pieds pour finir en révérence avant de se sentir nue .. Une révérence en braies, quoi de plus inconfortable pour la jeune fille aux jupes qu'elle veut assez longues pour cacher jusqu'à la pointe de ses pieds.


Le bon jour Maman.
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Moi à mon bisounours..
Karyaan
Par tous les seins des Saintes, journée maudite !!!

Elle soupira la brindille, elle ronchonna devant l'une de ses trois vaches qui avait eu la bonne idée de passer l'arme à gauche pendant la nuit. A croire qu'elle avait pressentie sa fin arrivée, la carne et qu'elle voulait, dans une crapuleuse vengeance, faire en sorte que sa maitresse ne puisse rien tirer d'elle.
Elle toisait le cadavre maigre de sa ruminante et fixa les deux autres qui n'allaient pas tarder à y passer aussi.
Journée qui commence mal. En plus son tueur de vache s'est fait la malle.
Alors lui... ça va barder.
Et c'est en foret qu'elle alla passer ses nerfs et décharger sa colère sur le destin funeste de l'une de ses vaches qui servira à nourrir les asticots.

Elle revint alors dans sa modeste demeure. Entrant, furibonde elle jeta un coup d'œil à sa besace et son visage se transforma.
Dans une panique non dissimulée, elle attrapa ses braies, sa chemise et enfila ses bottes encore toutes nouvelles, qu'elle préférait éviter de mettre.
Mais bon là, c'était quand même pas rien...
Sortant de sa maison, comme une belette coursée par un renard, elle se précipita au lieu de rendez-vous donné la veille.

Bordel... journée maudite.
Elle avait oublié...
Raaaaaaaaaaaaaah... ça commence bien tiens...

Elle couru aussi vite qu'elle pu la brindille.
Se rappelant vers quoi elle galopait. Tellement de choses dans sa tête.
Si son père savait, il s'inquièterait pour sur...
Mais si sa mère était encore en vie. Par tous les Dieux, par la Sainte Mère. Elle entrerait dans une colère noire.
Alors que ses pas martelaient le pavé, manquant de se vautrer à chaque virage, elle la revoyait sa mère, elle entendait sa voix.

Ne fais jamais de mal, même pour te défendre. N'entache pas ton âme en devenant comme celui qui t'assaille. La vie est plus importante que toutes les vengeances, même celles qui paraissent être les plus justifiées. Laisse notre Mère décider de ce qui est bien ou mal. Ne prends jamais les armes, n'ai point d'épée ni de lame.

Elle courait la brindille, elle dévalait les ruelles de la ville et ces mots qui claquaient dans sa mémoire. Et les yeux de sa mère qui désapprouverait son choix.

Ne jamais menacer, ne jamais souhaiter du mal à qui que ce soit. N'utilise jamais ton Art contre autrui. N'entache pas ton âme Olea.

Virant à gauche elle percuta un garde en patrouille qui se retrouva plaqué contre le mur, alors qu'elle, déséquilibrée, réussi à se remettre d'aplomb, continuant sa course effrénée.

N'entache pas ton âme...

Ses yeux s'embrumèrent, d'un mouvement de la main, elle essuya ce qui commença à perler sur ses joues.
Elle est déjà entachée mon âme mère...
Et puis c'est pour la bonne cause. Oui voilà, c'est ça qu'il faut se dire.

N'utilise pas ton Art...

Elle ne le fera pas. Elle n'est pas idiote. Elle ne recommencera pas.
Elle ne refera pas la même erreur.
Elle déboula comme une furie dans le parc de la demeure et freina sa course pour arriver en trottinant. S'arrêtant à quelques mètres des deux Alterac, elle posa ses mains sur ses genoux et tenta de reprendre son souffle.

Journée maudite... !
Après un long moment à souffler comme un ours. Elle se redressa.


Je...
Je suis désolée d'être en retard...
Bonjour Marie... Aleanore...

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Je suis...
Mariealice
Deux arrivées presque simultanément.. Ou du moins l'une après l'autre mais presque similaire.

Marie, toujours assise, était parfaitement à hauteur pour regarder les pieds et ne put que grimacer en voyant ceux de sa fille. Elle se redressa, se levant tout à fait et s'approcha des jeunes filles, faisant lentement le tour.


Bonjour damoiselles. Comment vous portez-vous ce matin? En forme? Prête à suer sang et eau?

Petit sourire narquois qui se dessina et étira les lèvres vicomtales.

Aleanore dis-moi... Tu penses aller où avec ces bottes? Au dernier salon de l'échoppe de cuir du mois? Tu crois vraiment que la fourrure est nécessaire? Hum?

Karyaan, nul souci, vous n'êtes point en retard, par contre reprenez votre souffle vous allez en avoir besoin.

Et pour commencer Aleanore tu vas me faire le tour de ce coin du parc en courant, histoire d'échauffer tes muscles. Ensuite on verra pour le haut du corps et on commencera le cours à proprement parler.


Marie se plaça devant elles, tout sourire disparu.

Nous sommes là pour apprendre à vous défendre et je ferai en sorte de vous en apprendre le plus possible dans le temps qui nous sera laissé. Je vais peut-être vous paraitre dure, exigeante mais n'oubliez pas que c'est votre vie, celle des gens vous environnant dont il peut s'agir.

Elle ne plaisantait pas et les filles le savaient. Non pas qu'elle voulut qu'elles aillent se battre mais parce que cela pourrait s'avérer nécessaire et qu'elles préféraient qu'elles ne soient pas complètement démunies.
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Karyaan
Elle reprenait son souffle en regardant la môme en chausses de fourrure. Elle reprenait son souffle en écoutant les paroles de celle qui était en face d'elle.
Elle jeta un bref coup d'œil à la paume de sa main droite et fit une moue.
Ça ira... oui, faudra bien que ça aille.
Elle était épuisée.
Bordel, journée maudite !!!!

Elle n'aurait pas du oublier ce rendez vous.
Elle n'aurait pas du aller dans cette forêt.
Raaaaaaaaaah... Suer sang et eau...
Depuis ce matin elle n'arrête pas.

Elle posa ses mains sur ses hanches, inspirant profondément.
Elle sentait son dos la tirailler.
Oh que la journée commence mal et en plus, elle sent bien qu'elle ne va pas s'améliorer.
Elle sent que ça va être drôle quand justement la sueur va se mêler au sang de ses éraflures de son dos.
Elle va devoir serrer les dents la brindille.
Entre sa main tailladée et ça... ça va être folklorique.

Et puis elle se sent lasse. Vidée.
Elle n'aurait pas du... ça lui a bouffé trop d'énergie.
Il faut qu'elle se réveille. Il faut qu'elle montre qu'elle peut tenir.
JOURNÉE MAUDITE !!!

Elle jeta un coup d'œil aux alentours, cherchant ce qui pourrait lui donner un coup de fouet. Rien... même pas de thym.
Décidément, la malchance s'enchainait, se déchainait.
Elle vit alors les deux armes et sourit.
Un bâton... elle y avait pensé.
Elle reporta son attention sur Marie et puis sur sa fille.
Elle attendit alors en silence que la môme fasse son tour du parc.

Elle l'aimait bien cette jeune fille.
Même si un soir il y avait eu quelque chose de cassé.
Pas grave, elle l'aimait bien. Même si à l'avenir elle restera plus à l'écart.
Elle la regarda et s'attendit à une moue boudeuse de la môme.
Oh oui, ça c'est sur, elle ne va pas aimer la remarque de sa mère et encore moins de devoir courir comme ça toute seule.
Elle en sourit d'avance.

Journée maudite... et elle est loin... très loin d'être finie...

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Je suis...
Aleanore
Première arrivée, bon d'accord, ce n'est pas un concours, mais ça lui fait plaisir, oui, elle sait, elle habite juste à côté, mais au moins, elle s'est réveilée. Sourire enthousiaste en direction de Karyaan, elles n'allaient peut être pas s'amuser beaucoup mais au moins, elles sauraient.

Oui, oui, elle est prête, en forme, la pêche, tout ça ! Comment ça, suer sang et eau ? Un regard inquiet à sa mère, enfin quoi, c'est sa mère, elle va pas la faire saigner, si ? Flûte.. Quoi, qu'est ce qu'elles ont ses bottes ? Sont magnifiques ! De la fourrure de chevreau en plus, pensez donc, une adorable petite bête qui s'est offert en sacrifice pour les caprices d'une autre petite bête mais d'un autre genre. Et elle s'apprête à lui dire qu'avec les jours qui se préparent, il ne devrait pas y avoir tant de salons du cuir que ça, enfin, elle s'apprêtait à le dire, avant d'apprendre qu'elle va devoir courir.. Seule en plus.

Pour le coup, la mine boudeuse est de sortie. Bon elle est d'accord avec le fait que pour ce qui est de s'échauffer les muscles des jambes, Karyaan a fait sa part mais enfin bon, déjà que courir, c'est pas son truc, si en plus, il faut qu'elle le fasse toute seule, faut dire qu'elle n'a jamais vraiment couru la petite Jagellon Alterac. Un dernier regard à Karyaan qui essaye de reprendre son souffle avant de s'élancer en trottinant. Pourquoi courir hein ? C'est fatiguant.. Oui mais courir, ça permet de fuir, elle pense à sa Flamme qui aurait du courir, et continue à courir de plus belle. Fuir le mal, fuir l'horreur, fuir la Mort. Pourquoi fuir ? Elle ralentit le pas, et respire avec difficulté, andouille pourquoi est-elle partie si vite ? Elle ralentit l'allure en soufflant doucement pour essayer de calmer son coeur, comme la Mère Ortense lui avait conseillée de faire quand elle faisait un cauchemard et qu'il cognait à tout rompre dans sa poitrine.

Au loin, elle regarde sa mère et Karyaan, et courir pour les rejoindre en cas de problème, rejoindre ceux qu'elle aime avant qu'ils ne leur arrivent quoique ce soit. De nouveau la foulée s'allonge, avant de se raccourcir. Et les mettre en danger comme elle avait mis son père en danger en taverne en se mettant entre lui et Jules ? Le point de côté se présente dur, et lui vrille le ventre, et si on arrêtait de faire du yoyo, souvenir de la phrase de la soeur Agathe quand les novices peinaient à travailler aux jardins du couvent. "Faites dans la continuité, ne brusquez pas votre corps, habituez le", si elle arrête d'accélérer et de ralentir, son corps comprendra surement ce qu'elle attend de lui. Elle se prend à penser aux chevaux qui court sans peine, crinière au vent, et en rit, et bien oui, elle aussi, va courir, crinière au vent. Et c'est la ligne droite, elle les voit plus nettement, allonge sa foulée, se concentre sur son souffle, régulier Aléanore, régulier.

Enfin, l'arrivée, elle ralentit pour ne pas percuter Karyaan dans sa lancée, et s'arrête à deux mètres de là, avant de revenir sur ses pas et de les rejoindre en inspirant et expirant profondément, tenant le ventre qui la tenaille moins qu'auparavant mais toujours un peu pour lui rappeler la première leçon : Ecouter son corps et ne pas le brusquer. Sourire plaqué sur les lèvres délicates, une main sur la hanche, la tête fièrement dressée. Bah ouais, parce qu'avec ses bottes fourrées et sa mère pour maistre d'armes, elle n'a pas peur de l'effort qu'elle devra fournir.

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Moi à mon bisounours..
Mariealice
Petit sourire aux lèvres, Marie suivait sa fille des yeux tandis que cette dernière partait à vive allure. Elle aurait pu lui dire que c'était une mauvaise idée et que pour tenir la distance il valait mieux un rythme pas trop soutenu, sur une longue distance on ne restait pas au galop par exemple, mais elle n'en fit rien. Elle apprendrait rapidement que le souffle se maitrisait.

Son regard se reporta sur Karyaan, observation discrète, pleine d'interrogations muettes. Pourquoi ne pouvait-elle point porter de lame? Elle n'était point prêtre la brunette... Ceci dit était-ce ses affaires? Pas vraiment non, voire pas du tout.

Une fois Aleanore revenue vers elle, la licorneuse alla chercher les bâtons, l'épée serait pour plus tard, et les tendit aux jeunes filles.


Bien.. Vous allez commencer par ôter vos bottes et mettre les pieds bien à plat sur l'herbe, sentir vos appuis, le poids de votre corps.

Marie montra l'exemple en ôtant le cuir qui galbait ses jambes, un petit soupir de plaisir à ressentir l'herbe lui chatouiller les pieds. Elle avait toujours aimé s'adosser à un arbre, poser les pieds nus sur le sol, comme si la proximité avec la nature lui donnait des forces. Etrange communion mais commune avec son frère Enguerrand. Comment expliquer cette habitude familiale alors qu'ils n'avaient point été élevés ensemble.

On va commencer par un échauffement et les bases. Prenez votre bâton comme ceci et mettez-vous en garde, comme ceci.

La Vicomtesse aux pieds nus prit le bâton à une extrémité, pied droit en avant, bien campée sur ses jambes.

Faites attention à bien répartir le poids de votre corps afin de ne pas être déséquilibrée au premier mouvement.

Une fois fait, elle passa derrière les apprenties, redressant le dos de l'une, le bras de l'autre, vérifiant les appuis.

Bien. Baissez vos bâtons et remettez-vous en garde. Faites le 3 fois de suite. Ensuite nous passerons à la position suivante.

[Petit site pour vous aider à visualiser le tout. http://www.rongeurs.net/canne/Position_de_garde.html]
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Aleanore
Récupérant le baton, la jeune fille poussa un soupir, et voilà, elle devait enlever ses bottes, seul détail qu'elle aimait de sa tenue. Avec une petite moue désappointée, elle fit glisser les magnifiques bottes avant de les déposer soigneusement auprès de l'arbre. Pas bouger, on reste sages, on attend que je revienne. De nouveau, elle rejoint sa mère et Karyaan son baton à la main. Alors concentration et écoute, pour bien tout retenir.

Poser ses pieds dans l'herbe, à plat, ressentir le poids du corps. Elle glisse avec précaution ses pieds dans l'herbe baignée de rosée, réprimant un sourire, bah oui, c'est froid, ça chatouille l'herbe entre les orteils. Le poids du corps, alors, ça va pas être dur vu la brioche qu'elle a grignoté avant d'arriver ici, essayant de garder un point d'équilibre, la jeune fille se plante dans l'herbe, ferme les yeux. Trouver les appuis, c'est parti. Ondulation du corps qui tend à chercher une posture qui lui est plus convenable, et elle ouvre les yeux, le baton à la main. Les genoux légèrement fléchis, le baton dans la main gauche, légèrement gênée, elle n'y peut rien, réprime un rougissement.

Elle regarde sa mère faire, copie le geste, la posture, la laisse la reprendre. Se reprend d'elle-même pour se remettre comme sa mère l'avait elle-même disposée à chaque fois que son corps tente une échappée. Elle baisse son baton, souffle un coup. On y retourne..

Pieds campés, elle relève le baton de la main gauche, sourit en imaginant l'allure qu'elle doit avoir, pour sur, vaudrait mieux pas que la Mère Ortense la voit. Par trois fois, elle recommence, elle sent les muscles de son bras tirer sous l'effort, faut dire qu'hormis porter des livres de la bibliothèque à sa chambre, elle en faisait pas grand chose de ses mains. Mais elle continue de sourire, irascible soif d'apprendre.

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Moi à mon bisounours..
Karyaan
Bien.. Vous allez commencer par ôter vos bottes et mettre les pieds bien à plat sur l'herbe, sentir vos appuis, le poids de votre corps.

Un large sourire se peignit sur les lèvres de la brindille. Enlever ses bottes, être pieds nus, sentir l'herbe. Oh oui, l'herbe, la terre, la puissance des choses et des éléments.
Elle avait passée sa vie pieds nus à courir dans la nature. La première fois qu'elle avait eu des chausses, elle avait onze ans. Et c'était parce qu'elle accompagnait son père à Rieux. Vagabonds oui, mais pas non plus mendiants ou pouilleux.
Ça lui avait fait drôle à la brindille de ne plus sentir la terre sous ses pieds, de ne plus la sentir vibrer. Et puis elle s'y était fait. Mais Dieu qu'elle aimait les enlever ces chausses pour pouvoir se lier à elle. Entrer comme en osmose. Petite brindille qui reprend racine.
D'ailleurs, elle ne se fit pas prier pour les enlever ses bottes. Se posant le cul par terre, elle tira dessus comme on se défait de sangsue qui vous bouffent.
Posant ses pieds nus sur l'herbe, elle ferma les yeux et sourit d'extase.
Inspirant profondément, elle balança ses chaussures vers les merveilles d'Aleanore. Comme on jette un truc qui nous révulse. Tas d'ordures dont on voudrait se débarrasser.

Bordel... finalement la journée prend une autre tournure.
Yeux fermés, assise par terre, elle la sentait vibrer et bouillonner.
Elle sentait sa force et son énergie. Et elle y puisait la sienne. Oh il allait lui en falloir oui. Elle inspira profondément et se releva.

Faisant comme Aleanore, elle prit un bâton dans les mains.
Elle regarda la jeune fille un instant. Immobile, tenant son arme de fortune dans sa main senestre, fermement. Elle la regardait dandiner des hanches et s'appliquer. Elle souriait de la voir si concentrée.
Elle resta figée, penchant la tête de coté quand elle mima sa mère. Petit bout de chose qui veut bien faire sans se rendre compte réellement de ce qu'elle apprend là.
Si seulement elle pouvait prendre conscience de certains de ses actes et choix. Elle reporta son attention sur leur professeur du jour. Et ne pu réfréner un sourire tendre. Mère et fille...
Elle se souvenait de ces moments particuliers avec la sienne de mère. Oh... pour un tout autre art... mais tout aussi passionnée, appliquée, concentrée. Elle voulait tellement qu'elle soit fière d'elle. Elle voulait tellement...

Sa main serra le bâton, faisant crisser le bois sec.
Bon allé la brindille, t'as pas envie mais va bien falloir.
Se posant à coté d'Aleanore, elle prit le bâton dans ses deux mains. La Dextre beaucoup moins assurée que sa jumelle.
Se positionnant comme demandé, elle cherchait à comprendre surtout le pourquoi du comment d'une telle position.
Une chose lui importait... sentir l'herbe sous ses pieds, sentir la terre... sa terre. Se campant comme demandé, elle grimaça légèrement quand son dos se rappela à elle.
Inspirant, elle renouvela l'opération après que Marie l'ait corrigé.
Une nouvelle fois le geste... sa main senestre se crispant sur le bois. Serrant un peu les dents.
Glissant dans l'herbe, s'enracinant, ne faisant qu'un comme elle aimait le faire, elle réitéra pour la troisième fois le mouvement.

Se n'est pas qu'elle avait l'impression d'être ridicule. A vrai dire, ce genre de considération elle s'en foutait. Par contre elle avait vraiment l'impression de ne pas être à sa place. Ça va venir... oui... faudra bien que ça vienne...

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Je suis...
Mariealice
Les noisettes suivaient les mouvements, imaginaient les muscles sous la peau, tendus, travaillant, répétant les mouvements. Demain ils seraient douloureux. Après-demain également. Puis ils s'y feraient. Tout comme petit à petit les gestes ne seraient plus réfléchis mais instinctifs. Comme elles apprendraient à lire en l'autre, à anticiper, à voir venir et donc à parer les coups. Elle était là pour cela, leur apprendre à se défendre.

Attaquer Karyaan ne souhaitait pas se battre, Aleanore... Son coeur de mère préférait ne pas y songer. Mais même la mère savait qu'on avait pas toujours le choix, qu'il fallait savoir se protéger, répliquer... Et parfois attaquer... Tant d'images se surimposaient à elle, tant de bruits, de fureur et de sang. Tant de douleurs, de pertes. Même en gagnant on perdait toujours quelque chose. C'était cela que la vie lui avait appris. Et ce depuis assez longtemps pour que la leçon se soit gravée jusque dans sa chair et son âme en lettres de feu.

Elle revint en position, chassant au loin ce qui la rongeait, ni l'heure ni le lieu, et puis à quoi cela servirait-il? Une mission à remplir, cette dernière se tenait devant elle.


Bien. Dans un combat, l'adversaire cherche à vous toucher et pour ce faire il peut choisir plusieurs parties de votre corps. A chaque partie correspond une attaque. A chaque attaque une parade. Pour bien parer il faut donc connaitre l'attaque, savoir la reconnaitre et alors votre parade sera efficace.

Elle prit un bâton, leva le bras, mettant la main à hauteur de sa tête mais en arrière, le bois au-dessus, se mettant de profil et basculant le poids de son corps.

Ceci est un latéral et on vise soit la tête, soit le flanc, soit les jambes.

Le bras pivota et le bâton vint finir sa course contre l'oreille d'Aleanore, sans la frapper.

J'ai bien évidemment retenu mon coup. La parade est simplement de mettre son bâton sur la route de celui de l'adversaire et donc de faire ceci.

Elle se remit en garde et d'un coup de poignet bascula son arme suffisamment pour arrêter le coup qu'elle venait de présenter.

A vous, ensuite ce sera l'une contre l'autre pour attaquer et parer tour à tour.
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Karyaan
Arrêtant les exercices demandés, elle écouta Marie attentivement.
Parade...
Penchant la tête sur le coté, elle saisissait mal ce qu'elle voulait dire par là.
Pour elle se défendre c'est attaquer aussi.
C'est devenir l'autre, c'est se rabaisser à ce qu'il est.
Parade, à chaque attaque, une parade.
Elle serra son bâton quand Marie prit le sien. Puis elle la regarda faire, analysant chacun de ses gestes.
Fonçant les sourcils quand le bois effleura l'oreille d'Aleanore, elle continua de fixer Marie dans ses moindres mouvements.


La parade est simplement de mettre son bâton sur la route de celui de l'adversaire

Elle arqua un sourcil et pencha la tête sur le coté. D'une voix calme, sereine, posée.

Est-ce à dire qu'on peut se défendre que en faisant des parades ?
En gros qu'on n'ait pas besoin d'attaquer, de frapper, pour se défendre ?
Juste par des parades...
Déstabiliser l'autre et l'arrêter ?


Elle entre apercevait une possible ouverture. Apprendre à combattre sans vraiment se battre. Se défendre sans fuir. Se défendre sans frapper.
Ne pas entacher son âme à devenir comme celui qui l'assaille.
Contourner, dévier, se jouer de ses attaques peut-être, pour les retourner contre lui pour le mettre à terre. Le désarmer.
Elle commençait vraiment à se détendre et à apprécier de porter ce bâton.
Elle en fera un bâton de marche... oui... pourquoi pas.
Et puis elle apprendra et s'entrainera... oui... voilà. Comme ça elle sera moins exposée et surtout elle n'aura plus besoin d'être protégée.

Quand Marie eut fini sa démonstration, elle commença à imiter ses mouvements. Campée sur ses appuis dans l'herbe, assurée, plus volontaire.

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Je suis...
Aleanore
Comme un sifflement à son oreille lorsque le baton vient tout près, elle imagine à peine la douleur que cela doit produire quand l'arme percute le pavillon fragile. Comme une des soeurs du couvent qui était restée trop près du cloche et qui en était devenue sourde. Un regard en coin à sa mère, la tête penchée sur le côté.

Ecouter, comprendre, appliquer, c'est simple et pourtant l'idée de se battre la répugne, évidemment, elle doit savoir se défendre, surtout alors qu'autour d'eux, tout devient chaos. Elle soupire en observant chacun des gestes, non, elle ne veut plus s'émerveiller, elle ne veut plus envier les adultes, elle se sent seule dans sa génération désenchantée. L'avait-on prévenue ? Lui avait-on dit que le monde au dehors serait si dur et si froid ? Qu'importe, elle en fera Son monde, elle en fera un monde meilleur où les hommes comprendront enfin que nul n'est besoin de se battre, que les péchés n'ont pas leur place sur la terre que le Très-haut a créé. Les hommes reviendront aux anciennes valeurs offertes par Oane. L'Amour. Et puis c'est tout !

Arrachée à son monde d'enfant, ouaté par un mur de pierre monastique, Aleanore ouvre enfin les yeux et comprend. Ainsi c'est ça, être adulte. Alors faisons ça avec classe. Baton fermement tenu dans la main sénestre, la jeune novice s'imagine déjà assommant le Sans-Nom, les sifflements du bout de bois lui paraissent aussi mélodieux que les choeurs des anges. Attaque, parade, attaque, parade.. Ballet exécuté avec la souplesse de son âge mais le manque de pratique caractéristique d'une novice en la matière.

Un regard en coin à Karyaan, constatation désastreuse, elle n'utilise pas la même main. Intéressant pour la suite, impatiente de savoir si cette tare comme la considérait la Mère supérieure, en est vraiment une.

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Moi à mon bisounours..
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