[Sur le chemin de la Cathédrale]
Le chemin prit par Duncan ne fût pas difficile à suivre, bon nombre de paysans avait aperçu un jeune homme chevauchant visiblement très affecté et sans se rendre compte de ce qui l'entourait.
Margaux, elle était déterminée, déterminée à rester près de lui quels que soient ses états d'âmes.
Elle aussi fit son entrée à cheval dans Bruges mais plus modérément car elle devait encore demandé son chemin aux passants.
Arrivée devant la Cathédrale, elle sauta à terre ne remarquant même pas que la place était emplie de badauds dont les discussions animées étaient tournées vers la Cathédrale.
La Cathédrale en revanche, était plongée dans le silence, nul sanglot, nul chuchotement qui constituait parfois le bruit de fond des prêches et autres cérémonies, nuls atours choisit et portés avec fierté.
Sur le pas de la porte, silencieuse, elle s'arrêta un instant pour laisser ses yeux s'habituer à la différence de luminosité puis elle le vit. Recroquevillé devant l'autel comme plié sous le poids de la douleur. Elle s'accrocha au chambranle de la porte pour ne pas flancher, non sans sentir les échardes pénétrer dans sa chair. Il semblait si fragile si vulnérable en cet instant.
Oh Aristote, pourquoi a-t-il fallu qu'il supporte cette peine si jeune, murmura-t-elle.
Que s'était-il passé avant son arrivée, elle l'ignorait et ne le saurait probablement jamais.
Sans s'en rendre compte elle s'était approchée de Duncan qui lui n'avait pas bougé. L'avait-il entendu, savait-il qu'elle se trouvait là à ses côtés ?
Elle fit rapidement les quelques pas qui les séparaient de lui, s'agenouilla auprès de lui et l'attira dans ses bras. Elle caressa longuement ses cheveux déterminée à rester ici autant de temps qu'il le faudrait, autant de temps qu'il lui faudrait avant d'être prêt. Prêt à sortir, à affronter la douleur, à vivre comme sa mère aurait voulu qu'il le fasse.
Nulle parole ne fût prononcée. Ce ne fût pas nécessaire car nulle parole, nul mot aurait pu transmettre plus d'amour, d'apaisement et de soutien que les gestes simples qu'elle venait de faire. Elle ferma les yeux et adressa une prière à Aristote, le priant de leur pardonner la colère qu'ils avaient ressentit, pour Duncan ce jour mais pour elle bien plus tôt, et ressentiraient peut être encore à la perte d'être si chers. Elle le pria de protéger les proches de Léalie et Héloïse qui allaient vivre de biens sombres heures...
Elle pria si longuement qu'elle en perdit la notion du temps. Elle n'aurait su dire depuis combien de temps ils étaient là agenouillés devant l'autel.
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