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[RP] Château d'Eclaibes - Demeure de Léalie de Clairambault

Duncan.
Duncan sourit à sa mère lorsqu’elle parla de l’adoption de son ami d’enfance, il ne pouvait qu’acquiescer et confirmer que cela ne le dérangerais sûrement pas mais seul l’intéresser pourrait répondre avec exactitude à cette question.
Assez parler des autres, ce que Duncan voulait connaître c’était les détails de son voyage, ce qu’il c’est exactement passé avec son escorte pour qu’elle décide de terminer la route seule, a la merci de n’importe quel brigand. Duncan savait bien que sa mère était tout à fait capable de se défendre en temps normal mais engrossée comme elle l’était, ça aurait été chose bien difficile…

Mais il n’eut le temps de prononcer un mot que sa mère enchaînait en demandant des nouvelles de Nellyne. Duncan était quelque peu mal à l’aise tout à coup, il savait que sa mère avait mal prit ce qu’il c’était passé, presque plus mal que lui d’ailleurs. Ne voulant pas avoir une discussion qui pourrait partir dans un semblant de dispute étant donné le léger désaccord qu’ils avaient sur le sujet, Duncan décida de rester vague et d’enchaîner sur autre chose ensuite.


Nellyne se porte bien, mère, nous vivons l’instant présent avant de pouvoir passer à l’étape suivante.
Mais mère, vous savez que je fus très inquiet du fait que vous n’aviez plus d’escorte depuis le Berry. Même si j’avais eu assurance de la part de nos voisins Artésiens que les routes seraient sûres sur leurs terres, j’étais bien moins confiant pour la Bourgogne et la Champagne.
Vos explications n’étaient que peu détaillées, souhaitez vous m’expliquer ce qu’il c’est passé entre Klesiange, votre escorte, et vous afin que vous preniez une telle décision au risque de votre vie ?

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Zolealie
Léalie blêmit à la mention de Klesiange. Que son fils ne souhaite pas parler de Nellyne et détourne la conversation, soit... Mais avait-il besoin de choisir un sujet si délicat comme diversion ?

Klesiange. Elle ne veut plus y penser, elle ne veut pas en parler...Pas encore. La peur, le dégout, la honte d'avoir pu etre si aveugle et offrir son amitié à un être si vil, sont trop fortes encore. Pourtant il le faut.
Si Klesiange revient... si elle le croise, elle aura besoin de soutien pour supporter sa presence. Comment cacher les horreurs qu'il lui a dites à son fils, dans ces conditions ?

Le regard de son fils se fait de plus en plus inquiet et elle craque. En un long chuchotement, elle deverse l'histoire de l'affrontement. La façon dont Klesiange est passé de courtois et protecteur à vulgaire et machiavélique... Lorsqu'enfin elle lui confie la derniere phrase de l'homme, elle sent les muscles du bras de Duncan, sur lequel elle a posé sa main, se raidir.

Le jeune homme se lève, pâle de rage, poings serrés. Il dit que cet homme doit mourrir, que de telles paroles sont la marque du diable.

Léalie se leve aussi vite qu'elle peut, trébuche. Duncan accourt, la soutien. Elle le supplie de ne point se mettre ainsi hors la loy, plaide que sans lui elle n'aurait plus de raison de vivre. Lui fait jurer de ne rien faire, lui rappelle que le duel est interdit contre la roture...

Le jeune homme sort de la piece et elle l'entend rager quelque peu. Les portes claquent, et au bruit de feraille qu'elle entend, on dirait que son ainé a tiré une des épées du blason familial et se venge sur les meubles. Léalie se laisse tomber dans son fauteuil et soupire. Pour ne pas y penser, pour ne pas pleurer, elle sort son ecritoire et répond aux lettres de Piscalie et d'Aidan, reçues la veille.

Aristote veuille que Louis arrive bientot, et que les retrouvailles distraient son esprit de cette sordide histoire.

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Louis_alexandre
Oooooooooooooooooooooh

Volcane s'arrêta net. Sans bien comprendre pourquoi. Aucun obstacle à signaler, et les paysans à proximité étaient bien trop occupés à travailler leur terre pour se soucier du passage du cadet Clairambault. Quelques mouvement de la tête, histoire de se dégourdir l'encolure. La jument apprécia cette pause de quelques instants. Voilà deux jours qu'elle galopait depuis Bruges.

Valenciennes .....

A quelques lieux, le château de ses parents. Louis-Alexandre ne l'avait encore jamais admirer par lui même. L'émerveillement laissa rapidement place à une certaine appréhension. Il n'avait pas revu sa mère depuis plusieurs mois, et leur dernier entretien aurait pu, aurait du, bien mieux se dérouler.

Coup de talon sur les flancs de Volcane, et Louis-Alexandre repris la direction de Valenciennes. Le temps d'arriver dans la cour du château, il pensa à cette femme qu'il n'avait jamais connu mais dont sa mère pleurait la disparition, et à cet enfant à naître. Dans quelle état d'esprit allait-il trouver sa mère ?

Le jeune homme n'avait toujours pas de réponse tandis qu'il s'avançait désormais vers la grande porte. Un domestique qu'il ne reconnaissait pas s'approcha.

Louis-Alexandre de Clairambault. Va annoncer mon arrivée à ma mère.
Zolealie
[Chateau de Valenciennes. Appartements de la Comtesse, le soir au coin du feu]

Léalie secoue la tete pour chasser les pensées opportunes qui l'assaillent, puis rouvre la première missive, afin de s'en imprégner avant que de répondre.



Comtesse Lealie,

C'est avec surprise que j'ai appris votre retour en notre beau Comté.
Je souhaitais, en toute sympathie, vous souhaiter la bienvenue. J'espère que votre voyage ne fut pas trop éprouvant et que vous retrouverez vite vos marques ici.

Recevez toute ma sympathie par ce pli,
dans l'espoir de vous recroisez un jour en taverne,

Piscalie Breydel.

La comtesse sourit, puis prend la plume.



Chère Comtesse,

Votre missive me fait grand plaisir. Qu'il est agréable d'être accueillie chez soi, non seulement par sa famille et ses fidèles domestiques, mais aussi par ses amis et connaissances.

Mon voyage s'est passé à merveille malgré mon état. J'eu la chance d'être hébergé quelques jours par sa Grace le Duc du Berry, et d'obtenir mes laisser-passer pour la Bourgogne, la Champagne et L'Artois en un temps fort court.

Quant à retrouver mes marques ici, votre lettre y contribue grandement, et je vous en remercie. J'espère que vous vous portez bien, et que nous aurons bientot l'occasion de nous revoir. Travaillez vous toujours au Parlement ? Y distribuez vous toujours ces délicieux abricots dont je suis friande ?

Vous êtes, evidemment, la bienvenue à Valenciennes quand bon vous semblera.

Léalie de Clairambault.

Le Pigeon parti, ses sombres pensées l'assaillent à nouveau. Plus un bruit venant de la grand salle.. L'enervement de Duncan n'a pas duré longtemps, et la comtesse n'est pas surprise. Son fils s'enerve très rarement, et se maitrise très vite. Quelle chance il a... Il doit certainement parcourir le chateau.. Il reviendra vite, elle l'espère.

Ne pas refléchir à leur conversation, vite, prendre le second pli, y répondre....Mais bon sang que fait Louis... ?




Bonsoir a vous Dame Lealie,

Ce matin, plusieurs membres de la maraichaussée sont venus me voir et m'ont dit que vous etiez enfin rentrée a Tournai aujourd'hui meme. Tout d'abord, je tiens bien evidament a vous souhaiter la bienvenue dans votre ville. En esperant que votre fin de voyage s'est deroulée le mieux possible et que vous n'avez eté derangée en aucune facon et que cela aurai eté agreable, meme si vous etes dans un etat pas commode pour le voyage. En parlant de cela, j'espere que votre futur enfant, tout comme vous bien evidament, vous portez comme un charme. Je ne voudrai, que vous ayez a souffrir de quelques maux que ce soit et si tel et le cas, n'hesitez surtout pas a me faire querir, je viendrai aussi rapidement que je le pourrai.

Sur ces derniers mots, je vais vous laisser a vos affaires.

Bonne fin de soirée a vous, et surtout faite bien attention.

Respectueusement,

Aidan

Ah... son nouveau fils. Quel ange, ce garçon....Elle a décidément bien de la chance, avec Aidan et Duncan. Quant à Louis...

Léalie sourit. Louis est son petit dernier. Un peu trop indépendant à son gout, un peu trop.... comme son père. Mais elle est si fière de lui, de son travail, de sa réussite. La constitution quelque peu fragile dont il a souffert durant sa croissance l'a plus poussé vers les études que les chevaux ou les armes, et cela lui a réussi. Un esprit brillant, une carrière politique fulgurante.

Si seulement il... pouvait cumuler vie de famille et vie politique, contrairement à son père. Avec un soupir, elle se reconcentre sur la lettre d'Aidan, sujet bien plus joyeux.... prend la plume.




Mon fils,

Recevoir une missive de vous dès mon retour me touche infiniment, et j'ai grand hâte à ce que vous me rendiez visite en Valenciennes. J'ai à vous entretenir de

Votre Grandeur !

Léalie lève le nez, surprise de l'irruption d'une jeune servante qu'elle n'a encore jamais vue. Arque un sourcil....Entrer sans frapper, tiens donc....

Le regard a suffi, la jeune fille se courbe, le rouge aux joues.

Pardonnez ma précipitation, mais votre fils est en bas....Euh enfin l'autre fils, euh.. Messire Louis-Alexandre....

Léalie se lève d'un bond, et le regrette aussitot... Ses reins ne sont plus si solides qu'à ses 15 ans.

Courrez le quérir, petite ! Envoyez le moi ici...

La gamine tourne les talons puis est arreté net par la voix de Léalie.

.... et apportez nous une collation, il doit avoir faim !
hoche la tete, tourne les talons, atteint la porte.

.... Et mandez son frère ainé, ou qu'il soit dans la batisse !

Nouveau hochement de tete.... est-ce un petit sourire qu'elle a au visage avant de disparaitre.... ?

Léalie se rassied, mains moites, genou qui saute. Elle ne sait qui elle reçoit. Son enfant chéri ? L'adolescent indifférent, pressé de vivre sa vie, qu'il etait la dernière fois qu'elle l'a vu ? Ou le dirigeant... L'homme qu'il est devenu... ?

Elle ne lache pas la porte des yeux. Elle s'en fiche, c'est son enfant qu'elle veut voir... Et Duncan ? Remontera-t-il ? Comment s'entendent-ils dernièrement, elle n'a pas pensé à demander....

La porte s'ouvre. Et les questions s'envolent. Elle lui sourit et lui tend les bras, la gorge nouée.

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Louis_alexandre
Louis-Alexandre enlaça sa mère, comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Léger sentiment de nostalgie : il se rappela cette époque pourtant pas si ancienne où il profitait et abusait de l'amour inconditionnel de sa mère. Mais il n'était jamais simple d'être le cadet dans une famille noble. Un besoin de reconnaissance, ou un caractère naturellement indépendant, il ne le savait pas lui même.

Toujours est-il que Louis-Alexandre avait décidé plusieurs mois auparavant de quitter Tournai pour vivre et exister par lui même. Et il n'était pas peu fier de son parcours. Hélas, c'était loin d'être suffisant, et même loin d'être nécessaire pour rendre le jeune homme heureux. Les rares moments privilégiés qu'il avait partagé avec son père n'étaient plus que de lointains souvenirs. Les chamailleries fraternelles se faisaient rares, et il lui était impossible de ne pas penser qu'il avait déçu sa mère.


Mère ...


Louis-Alexandre prolongea encore un peu son étreinte, le temps de laisser échapper cette larme qu'il ne pouvait retenir davantage. Attitude peu en adéquation avec l'étiquette suivie par la haute noblesse, mais peu importe. L'espace d'un instant, Louis-Alexandre était revenu 10 ans en arrière, quand ceci ne voulait rien dire pour sa mère et lui. Une femme et son enfant, rien de plus, rien de moins.

Relâchant enfin son étreinte, Louis-Alexandre eut enfin le loisir de contempler ce visage qui lui manquait tant. Un visage légèrement différent de ses souvenirs. Différence subtiles, certes, mais qui trahissaient quelques évolutions profondes dans le caractère de sa mère. Lesquels ? Il n'aurait pu dire. Sa propre nervosité, mêlée à une joie sincère rendaient toute interprétation impossible. Autant donc s'arrêter dans des hypothèses hasardeuses, et poser simplement les questions.


Mère, répéta-t-il. Jamais encore je n'ai connue une telle joie. Il s'est passé tellement de choses depuis votre départ pour rejoindre votre soeur. Instant de silence. Puisse-t-elle avoir rejoint le Soleil, susurra-t-il. Ne voulant s'attarder trop longtemps sur un sujet si triste pour leurs retrouvailles, Louis-Alexandre repris, d'une voix plus enjouée : Racontez moi donc votre voyage. Vous avez du faire la rencontre de personnages fascinants.

Pour le cadet qui n'avait jamais quitter ses Flandres natales, le Limousin était comparable au bout du monde. Il suffisait de voir les différence de coutumes entre les différentes villes flamandes, sans parler de celles de Cambrai - dont il a encore un agréable goût sur ses lèvres - pour comprendre que Louis-Alexandre s'attendait à maintes anecdotes exotiques.
Zolealie
Contre toute attente, mais comblant un espoir qu'elle n'a osé formuler, son cadet la serre dans ses bras longtemps.

Mère ...

Léalie lui rend son etreinte avec force, et quand il s'ecarte enfin, elle essuie instinctivement du pouce la larme solitaire echappée sur sa joue, ne prenant nul garde aux siennes, bien plus nombreuses.

Mon petit....

Elle écoute ses condoléances, puis ses questions le sourire aux lèvres. Louis Alexandre est un homme à présent, et pourtant elle sait qu'elle lui cachera les désagréments du voyage pour ne lui conter que les anecdotes amusantes. Sans même y songer, elle l'a tiré près d'elle sur la causeuse et enlacé comme si elle contait une histoire à un petit garçon.

Fascinants pour certains, amusant pour d'autres... ridicules, parfois.

Elle lui conte comment à Limoges, mais aussi dans le Berry ou encore en Bourgogne, les nobles sont accueillis et respectés en taverne bien plus qu'en Flandres, que le pain est moins cher et les querelles politiques plus douces.
Elle lui conte son séjour chez le Duc du Berry, un personnage aussi impressionnant par sa simplicité que par sa réputation légendaire. Elle lui raconte les expressions berrichonnes, comme "norf" l'equivalent de "pffff...
Parfois son discours accuse des pauses, lorsque la présence d'Alye ou de Klessiange dans ses souvenirs l'attristent, mais elle s'arrange toujours pour trouver autre chose à raconter.

Sa meilleure anecdote s'est passé à Chateauroux, lors de sa visite à Georges, dit le Poilu. Elle lui conte comment, alors qu'elle cherchait une escorte et avait engagé la conversation avec un jeune noble qui s'appretait à partir en voyage, celui-ci lui a tout de go decrété qu'ils leur faudrait en parler plus tard, à l'occasion d'un diner aux chandelles le lendemain soir, par exemple.
Surprise, elle a répondu qu'elle prenait ses diners à la table du Duc, dont elle etait l'invitée. Le jeune noble l'avait alors prise pour la maitresse du Duc....


Rendez vous compte... faire la cour à une femme enceinte puis la prendre pour une fille de joie dans la meme foulée ! Ah ils sont courtois ces jeunes Normands, mais pas bien perspicaces !

Riant encore de la façon dont le jeune homme s'etait empourpré, pour ensuite devenir une jolie teinte cramoisie en prenant conscience de sa seconde bévue, Léalie s'arrête net d'un coup, portant la main à sa bouche.

Mais vous me disiez qu'il s'est passé tant de choses depuis mon départ... Racontez moi donc ! Et j'y pense.... j'oublie de vous féliciter, mon enfant ! Comte de Flandres, si jeune... Je suis si fière de vous.

Embrassant son front, elle lui prend le visage et sourit malicieusement.

Mon petit dernier est un homme à présent. Ne me dites pas que je dois vous appeler Votre Grandeur, mon comte ?
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--Pierrot_le_valet
L’après midi venait de commencer, des pas sourds provenant des forêts voisines raisonnaient de plus en plus fort. L’homme, vêtu de façon modeste, marchait d’un pas déterminé vers le château de Valenciennes. Les ordres de sa maitresse de maison avaient été très clairs et il ne pouvait y déroger. Le chemin lui avait été décrit de façon spartiate, c’était donc sur son seul sens de l’orientation sur lequel il devait compté.

Pourtant, une fois devant, il sut qu’il était bel et bien arrivé. Le château se trouvait à ses pieds, imposant et majestueux. Les descriptions de la veille, par un ami agriculteur, était loin de la vérité et s’avérait plus que vaseuses. Les yeux du valet balayaient les moindres recoins de la bâtisse, comme ci, il dévorait un succulent met de chez Lani.

Toutefois, il ne put rester ainsi très longtemps, un domestique l’interpellait d’un air insistant. Le brave homme détourna son regard et pria le domestique de remettre à la Comtesse de Valenciennes le pli qu’il portait. Il ne voulait pas avoir l’air trop amical avec cette homme, lui aussi, de maison. Ainsi, une fois la lettre remise et avec la certitude qu’elle arrive à bon port, il reprit route vers la Résidence des Breydel.

Le pli avait été écrit la veille au soir dans la pièce la plus chaleureuse de la résidence familiale. Les enfants ayant été bordés, Piscalie Breydel avait pris le temps de prendre sa plume. On pouvait y lire ceci :





Chère Comtesse de Valenciennes,

C’est avec plaisir que je prends, en cette douce soirée, ma plume afin de vous répondre.

Vous me semblez remise de votre périple et sachez que je m’en réjouis. Puis-je espérer vous revoir au Parlement ? N’ayez garde, je ne vous houspille pas pour que vous reveniez au Parlement… Quoi que ! Nous avons besoin d’âmes volontaires et motivées comme vous. L’institution, aujourd’hui, n’a guère avancé depuis votre départ. Ce qui ne fait qu’encourager la démotivation des plus engoués d’entre nous. Je ne suis plus qu’ombre de moi-même sur les bancs de l’hémicycle. Mais, j’ai foi en Aristote, il saura nous guider vers de nouvelles voies.

Dans votre missive, vous avez fait mention de votre état. Comtesse, attendez vous donc enfançon ? Recevez, par avance, mes sincères félicitations ainsi qu’au père, le Comte, bien évidement. J’attends moi-même un heureux événement et je ne peux que me réjouir d’une telle nouvelle. N’ayez garde, cette information, si elle s’avère exacte, sera bien sûre dignement fêtée.

Par ce pli, j’en profite également pour féliciter votre fils, sa Grandeur Louis Alexandre, de cette élection.

Qu’Aristote le protège ainsi que votre famille,

Piscalie Breydel.
Duncan.
Sa mère lui en avait déjà parlé par missive mais les détails qu’elle venait de lui donner l’avaient mit dans une colère sans précédent. De rage et pour éviter de se donner en spectacle devant celle qui l’avait porté, Duncan prit congé et sortit, tirant son épée de son fourreau et la laissant rencontrer les meubles sur sa route, on pouvait l’entendre hurler. Cet homme est le fils du sans nom ! Il devrait goûter la lame de mon épée !

Petit à petit les mots qui sortaient de sa bouche semblaient s’éloigner, ce qui laissait entendre qu’il était sorti du château.
Le jeune Seigneur avait fait le tour pour rejoindre les jardins, la main serrant son épée, le regard sévère et froid, tel que quiconque de quelque peu réfléchit ne serait venu le voir de peur de se retrouver embrocher.
S’il avait été Seigneur dictateur, il aurait sûrement passé ses nerfs sur un domestique, allant peut être même jusqu'à lui ôter la vie mais son éducation était tout autre et le jeune homme préféra, d’un coup sec et franc, planter la lame de son épée dans le premier arbre venu et la laissa plantée là, continuant son chemin…

On pouvait le voir gesticuler dans tous les sens, les bras brassant l’air autour de lui, et les pauvres plantes qui se trouvaient sur son chemin, malmenées.
Et pourtant, il fallait bien aller le prévenir, son cadet était arrivé et sa mère l’avait fait mander.
Un domestique alla le retrouver, ils avaient dû se concerter et avaient envoyé le plus costaud d’entre eux mais l’homme resta tout de même à bonne distance, il ne voulait pas se prendre un coup par mégarde…


M’Seigneur ?

Sourcils froncés, regard noir de colère, Duncan se retourna, fit un pas en direction du domestique et lui répondit d’une voix grave et sèche.

Qu’y a-t-il ?!

L’homme, malgré sa grande taille et sa carrure, recula d’un pas en voyant le Seigneur s’avancer et continua d’une voix légèrement tremblante.

C’est vot’ frère qui… qui est arrivé et … La Comtesse vous fait d’mander auprès d’eux.

Le regard s’adoucit, comme si la seule évocation de sa mère l’apaisait. Il prit une inspiration visant à le calmer.

Va me préparer une blanche, ça me calmera, j’arrive !

Duncan resta un cours instant à se détendre avant de retourner au château. Lorsqu’il arriva, le domestique l’attendait, une chope de blanche sur un plateau. Duncan la prit, sans même s’arrêter et la bu d’un trait avant de la poser sur un meuble un peu plus loin. Merci mon brave Lança t’il à l’intention du domestique qui devait se sentir soulagé à présent.
Duncan retrouva les appartements de sa mère et, sans s’annoncer, entra.


Louis, mon frère, tu es là. Il l’embrassa Quel plaisir de te voir. Puis se tournant vers sa mère, sourire aux lèvres Mère, vous devez être en joie d’avoir vos fils près de vous ?
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Zenaide
[Chateau de Valenciennes, dépendances]

Zénaïde, qui arborait fraichement ses 17 ans, avait enfin osé pousser les portes de Tournai, ville dont elle arpentait la périphérie à longueur de temps à la recherche d’elle ne savait quoi depuis des années.
Tant de gens y entraient et en sortaient chaque jour, une ville de passage, d’échange, parfois même quelques seigneurs devaient s’y rendre apparemment vue la beauté des carrosses qu’elle voyait passer, cette ville devait avoir quelque chose de magique.
C’est enfin en ce début de mois d’Aout, à l’aube, le jour même de son anniversaire qu’elle se décida enfin à en franchir les portes.

Après quelques pas maladroits au sein de la ville, elle prit soif et entra dans une taverne le lendemain de sa première approche. Elle y rencontra diverses personnes, s’était rapprochée de quelques unes, mais une d’entre elles allait bouleverser de manière significative le cours de son existence : Zoléalie, la Comtesse de Valenciennes.
Zénaïde devisait comme elle le faisait depuis le petit matin avec ses compagnons quand Elle entra.
Zénaïde et d’autres parlaient d’avenir lorsque la prestigieuse Dame s’installa en face d’elle vers le coin opposé de la grande table qui trônait au centre de l’établissement. Tout le monde salua comme il se devait la Comtesse et la conversation suivit son cours. Zénaïde fit part d’une envie parmi d’autre de devenir, un jour, vassale. Ne sachant pas si cela lui serait alors permis à elle, simple roturière qui vagabondait plus qu’elle n’avait de vie sociale. Elle n’avait même pas de ferme à elle, elle arpentait courageusement la mine depuis peu afin de gagner de quoi subsister et ne mangeait pas tous les jours afin d’espérer pouvoir acheter un petit lopin de terre pas trop cher à un paysan compatissant.
A ces mots, la Comtesse lui lança une proposition que Zénaïde prit au début plus pour une plaisanterie mais à en regarder plus longuement l’expression du visage de son interlocutrice, elle se rendit à l’évidence que Dame Zoléalie était on ne pouvait plus sérieuse. La comtesse changea de place afin de s’asseoir près de Zénaïde pour plus de commodité et lui expliqua qu’elle avait besoin d’une Camériste au château qu’elle avait obtenu depuis peu afin d’envoyer Toinette et Saturnin à Valenciennes, enfin c’est ce que cru comprendre Zénaïde, un peu perturbée par ce que lui proposait la Comtesse. La jeune fille, sous ses airs fiers et décidés, était une personne qu’un rien pouvait dérouter sans qu’elle ne le laisse paraitre mais qui faussait assez profondément la perception de ce qui l’entourait.
Elle accepta finalement la proposition et adopta réellement son engagement lorsque la comtesse lui dit qu’elle faisait charité aussi souvent que ses occupations le lui permettait. En effet, Zénaïde était très sensible au fait que l’on s’occupe des gens dans le besoin, elle-même avait soulagé quelques riches seigneurs de passage de menues richesses afin de les distribuer autours d’elle tellement la misère touchait les abords d’une ville comme Tournai, tout le monde n’avait pas la chance d’avoir des parents paysans et d’avoir à manger à peu près chaque jour comme elle.

C’est ainsi qu’en cette douce après-midi du 11 Aout, elle se rendit au château de Dame Zoléalie, l’air n’était pas trop chaud, la fin de l’été commençait à se faire sentir, pas étonnant qu’elle avait froid à dormir dehors.
Elle s’approcha de l’imposante et magnifique demeure, impressionnée malgré que la Comtesse lui ait dit, en toute modestie, qu’elle ne devait pas en avoir peur.
Postée à présent devant la porte, elle prit une profonde respiration, effleurant des doigts sa dague fétiche afin de se donner du courage et sonna à l’entrée du domaine espérant y voir Toinette, celle dont la Comtesse lui avait parlé et qui lui ouvrirait certainement. Dame Zoléalie lui avait dit qu’elle serait certainement indisponible mais qu’elle n’avait qu’à se présenter à la servante qui prendrait les dispositions qu’imposerait son arrivée.
Zénaïde attendit sagement que l’on veuille bien lui ouvrir.

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--Toinette
[Chateau de Valenciennes, dépendances. Le soir, toujours.]

Toinette etait affairée à casser des oeufs pour une tarte quand elle avait entendu son jeune maître pester et vociférer. Elle s'etait arrêtée net, le bras suspendu au dessus du bol, l'oeuf cassé lui dégoulinant entre les doigts. Duncan, toujours si calme et controlé, toujours si charmant...hurler si fort qu'on l'entendait des dépendances ? Elle l'avait vu grandir et jamais, jamais ne l'avait-elle entendu si en colère. Au bruit de ses pas et des portes qui claquaient, elle comprit vite qu'il etait sorti....Une dispute avec la Comtesse ? Impossible, jamais il ne... et puis il avait parlé d'un homme. La vieille femme se mit aussitot à echaffauder milliards d'hypothèses plus farfelues les unes que les autres, inquiete et curieuse à la fois. Mais lorsqu'un garçon d'ecurie arriva en courrant pour demander ce qui prenait au jeune maitre de crier ainsi, son devoir avait repris le dessus sur son imagination.

Quels cris ? Rien entendu. Retourne donc à tes corvées, Anicet, au lieu de fourrer ton nez dans les affaires de tes maitres.

Un bon moment plus tard, l'une des nouvelles servantes, une petite brune potelée, entra dans les cuisines. Comment s'appellait-elle déjà ? FoutreDieu elle en avait la tete qui tournait, de tous ces gens à gérer tout à coup. Plus d'son âge, de changer ainsi ses habitudes ! La fille lui annonça l'arrivée du Cadet des Clairambault et la commande d'un encas pour le jeune maitre, à monter chez la comtesse. Saturnin et les autres etaient, quant à eux, en train de tirer à la courte paille qui irait chercher l'Seigneur Duncan. Toinette sourit et secoua la tete. A part sa mère, la seule personne certaine de ne pas subir ses foudres, c'etait elle. Mais jamais les hommes n'auraient pensé à envoyer une vieille femme au Seigneur furibond.

Heureuse d'apprendre que son petit Louis, comme elle l'appelait encore dans son coeur, etait en visite, elle se hata de préparer une omelette et une choppe de bière. Elle lui monterait elle même. Oui, elle pourrait le saluer et le féliciter... Voir s'il avait changé.... Peut-être même se laisserait-il embrasser comme dans son enfance, si personne d'autre que sa mère n'etait présent....? Duncan l'avait bien envelopée dans une accolade ! Oui mais le petiot l'etait comte, quand meme....La vieille femme s'affairait en souriant, perdue dans son rêve eveillé, et soulevait le plateau plein de victuailles pour le porter à son petit Louis, lorsqu'une autre servante, blonde celle-ci, entra dans les cuisines.


Maitresse Toinette, y a une jeune fille dans la cour qui vous d'mande par vot' nom..

Fichtre ! C'etait surement la nouvelle Camériste dont la comtesse lui avait parlé. Quelle idée cette donzelle avait-elle d'arriver juste à ce moment ! Son regard passa de la jeune blonde à l'omelette... ça allait refroidir ! Avec un soupir resigné, elle tendit le plateau à la blondinette et lui dit d'un ton bourru qui cachait mal sa déception...

Porte ça vite à M'sieu not' Comte. Et dis-y bien que c'est la Vieille Toinette qui lui a fait de ses propres mains, t'entends ?

D'un pas lourd, elle sortit à la rencontre de la Camériste. Et comprit très vite en la voyant pourquoi sa comtesse l'avait choisie. Le teint frais et délicat, les joues juste assez rondes, le cou gracieux... Cette petite avait le port de tete d'une vraie Damoiselle. Et si en plus elle parlait gentimment, alors....

Soir, p'tiote, fit-elle d'une voix encore un peu enervée d'avoir manqué une occasion revée de voir son Louis. T'es la nouvelle Camériste de Sa grandeur Léalie, j'me trompe point ?
Sans attendre la réponse, car Toinette se trompait rarement, elle lui tourna le dos et partit d'un pas rapide vers le château.
Suis-moi vite, que je te montre ta chambre.
Ne laissant pas d'autre choix à la jeune fille que de la suivre, elle entra dans la bâtisse principale, et emprunta un escalier de service dérobé.
Tu dormiras juste au dessus de la Chambrée de Dame Léalie. Fait chaud l'eté et froid l'hiver sous les combles, mais Les Clairambault sont de bons maîtres, tu manqueras pas de couvertures, poursuivit-elle d'une voix de plus en plus essoufflée à mesure qu'elle grimpait. Des années qu'elle dormait à côté des cuisines, ces rotules n'etaient plus en état... Elle s'arrêta enfin dans un couloir étroit, éclairés ça et là par les chiens assis ouvrant sur les toits, et ouvrit une petite porte, laissant la jeune fille découvrir une pièce petite mais propre, avec un lit, une commode, une bassine et un pichet.

La Comtesse de lève tous les matins à l'aube, et ne manque jamais une messe. Tu te leveras un peu avant elle, pour faire ta toilette, et tu descendra aux cuisines, je te donnerai à manger. Ensuite tu la reveilles, tu l'habilles et la coiffe... Pour ce qui est de l'accompagner à la messe, La Comtesse décidera. Tu seras libre la plupart du temps, sa grandeur n'est pas coquette, et ne change de toilette et de coiffure que si elle sort ou reçoit après les vespres. Le soir, tu la déshabilles, la décoiffes... 'fin tu verras bien.

Toinette posa ses mains sur ses hanches, jeta un regard autour d'elle pour s'assurer que la jeune fille etait fournie en couvertures et en literie, vérifia que la chandelle posée sur la table etait assez longue, puis se tourna vers Zénaïde.

Bon, j'ai pas qu'ça à faire, moi. Tu ne verras surement la Comtesse que demain, ou tard ce soir... Elle reçoit ses fils, on la dérange pas. Mets-toi à l'aise, défait ton balluchon puis rejoins moi au cuisine, que j'te nourrisse un peu. T'es maigre comme un coucou ma jolie.

Et la vieille femme s'en retourna, laissant la jeune fille dans sa chambre sans lui demander si elle avait des questions. Serait bien temps quand la gamine aurait mangé. On ne pose jamais que des questions idiotes le ventre vide, de cela Toinette etait persuadée.
Zenaide
[Chateau de Valenciennes, dépendances]

Zénaïde attendait sagement debout dans un coin d’ombre à l’abri d’un grand arbre. Au loin, des cris d’homme se faisaient vaguement entendre et un barouf bien plus imposant semblait survenir de la bâtisse principale, l’ambiance semblait électrique chez la Comtesse en ce milieu de soirée. Elle regarda autours d’elle et vit bon nombre de gens, jamais elle n’avait imaginé faire partie d’une maison complexe comme celle là. Une femme assez jeune, blonde et l’air empressé passa devant elle, Zénaïde la héla d’une voix assez mal assurée, un peu déboussolée par tout ce remue-ménage, apparemment, elle tombait à un moment assez mal choisit, c’était tout elle ça..

Le bonjour Dame, puis-je m’entretenir avec Dame Toinette s’il vous plait, Dame la Comtesse Léalie m’a recommandé de me présenter à elle.

La servante hocha la tête et s’en alla sans un mot en direction d’un bâtiment qui ressemblait fort à une cuisine à en juger par les étagères remplies de pots divers et variés qui jonchaient l’étagère visible à travers l’embrasure de la porte grande ouverte. Zénaïde entendit vaguement râler une Dame d’un certain âge, certainement la dite Toinette, se dit-elle. Une silhouette sortie d’un pas assuré et rapide en sa direction. La jeune camériste découvrit lorsque la femme fut non loin d’elle, un visage fermé, des trais fins mais quelque peu usés par les années ; Dame Toinette avait su rester belle malgré l’apparent travail qui lui incombait.
Zénaïde voulu se présenter mais se ravisa rapidement.


Le bonj..

Soir, p'tiote, t'es la nouvelle Camériste de Sa grandeur Léalie, j'me trompe point ?

Oui, je..

Suis-moi vite, que je te montre ta chambre.

Déjà Dame Toinette s’en alla en direction de la bâtisse et Zénaïde, qui pourtant était jeune, du quasiment courir afin de ne pas la perdre de vue. Elles empruntèrent un escalier peu large qui les mena aux chambres du personnel de maison.

Tu dormiras juste au dessus de la Chambrée de Dame Léalie. Fait chaud l'eté et froid l'hiver sous les combles, mais Les Clairambault sont de bons maîtres, tu manqueras pas de couvertures

Zénaïde découvrit une petite pièce chichement éclairée mais propre et surtout sèche. Elle eut une pensé pour la petite bicoque qu’elle avait trouvé quelques jours auparavant, sale et humide, avec ce trou béant dans le mur qu’elle avait pris soin de combler provisoirement avec des planches, elle comptait bien utiliser ses jours de repos à finir sa restauration.
Dame Toinette se mit à lui expliquer brièvement ce qu’allait être sa tâche auprès de Dame Léalie.
La camériste, souriante, regarda Dame Toinette scruter avec sérieux la chambrette. Elle avait l’air d’une femme à poigne, assez dure mais une grande gentillesse semblait bien caché au fond de son cœur, Zénaïde le sentait, elle devait être d’une infinie douceur avec ceux qui avaient la joie de profiter de son amour. La servante la sortie de sa rêverie :


Bon, j'ai pas qu'ça à faire, moi. Tu ne verras surement la Comtesse que demain, ou tard ce soir... Elle reçoit ses fils, on la dérange pas. Mets-toi à l'aise, défait ton balluchon puis rejoins moi au cuisine, que j'te nourrisse un peu. T'es maigre comme un coucou ma jolie.

Sur ces quelques mots, elle sortit et descendit les escaliers aussi prestement que son âge le lui permettait. Encore une fois, Zénaïde voulu parler mais trop tard alors elle s’affaira à installer ses quelques habits dans la commode, ce fut vite fait, son sac n’était pas vraiment des plus remplis. Elle se contentait de peu la pauvrette : juste deux ou trois robes un peu recousues à la hâte ça et là mais tout de même assez élégantes pour son statu social et un vieux morceau de drap pour sécher sa peau après la toilette du matin.
Conformément à la demande de Dame Toinette, elle descendit après avoir fermé soigneusement la porte derrière elle et la retrouva en cuisine. Une odeur d’omelette fraichement préparée hantait encore les lieux, le ventre de la jeune fille fit entendre son mécontentement de ne manger qu’un peu de pain tous les deux jours. Elle se réprimanda intérieurement de ce manque de retenue et baissa la tête quelque peu gênée. Elle ne voulait surtout pas qu’on prenne pitié d’elle, elle avait eu une chance insolente que Dame Léalie lui propose cette place et n’avait point besoin de cela pour couronner le tout.

Voyant Toinette s’affairer sans relâche, elle voulu l’aider et s’approcha d’elle mais se fit rabrouer. Elle s’installa donc à la table où trônait un morceau de pain et attendit quelques instants et scruta l’intérieur de la cuisine. C’était une pièce avec pas mal d’espace, Zénaïde fut impressionnée par le nombre d’ustensiles qu’elle contenait, la pièce était décorée par quelques fleurs séchées posées ça et là donnant une note joyeuse et colorée aux murs à l’origine blancs, légèrement grisés par la suie de la grande cheminée qui servait de foyer de cuisson. La pièce semblait pourtant bien entretenue, Dame Toinette était visiblement très soigneuse. La camériste se demandait bien comment elle trouvait le temps de tout entretenir, l’habitude de sa tache quotidienne sans doute lui avait permis de trouver le temps pour chaque chose.


Pardonnez Dame, sauriez vous où je pourrais trouver les commodités, je ne les aient point remarquées en arrivant et..

Zénaïde n’éprouvait point le besoin de plus préciser sa requête, Dame Toinette avait certainement compris. Elle attendit donc sa réponse avec une certaine impatience tout en regardant les mains de la vieille femme. Elles étaient agiles, ses gestes étaient précis, quasi mécaniques. Son allure pourrait-être rendue plus gracieuse sans trop d’effort. La camériste ne put s’empêcher de s’approcher d’elle à nouveau et lui tâta la chevelure. Quel dommage ce chignon, ses cheveux semblaient encore beaux et la matière en bonne santé, ils sentaient bon. Comme elle aurait voulu la coiffer et la rendre plus jolie, libre, joyeuse, elle savait malgré sa courte expérience qu’une simple coiffure pouvait révéler à une femme son côté vivant sans pour autant lui enlever l’autorité naturelle qu’elle avait sur les autres. Un dimanche, elle lui demanderait si elle lui permettait de l’arranger un peu..

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--Toinette
[ Chateau de Valenciennes, Cuisines, le soir.]

La jeune fille ne mit pas bien longtemps à redescendre, et Toinette lui offrit un rapide sourire, satisfaite. Le sentiment fut toutefois de courte durée, car la jeune femme s'approcha des fourneaux pour aider.

Assieds-toi donc et mange, fillette, dit-elle d'un ton bourru en posant un bol de soupe fumant et un gros morceau de pain sur un coin de la grosse table en bois au centre des cuisines.Ton travail, c'est de t'occuper de la Comtesse, le mien est de nourrir et gérer tous ses gens.

D'autres domestiques, leur corvées finies, commencèrent à affluer. Tous s'asseyaient avec un soupir de soulagement, et tous recevaient un bol de soupe dans la seconde.

Pardonnez Dame, sauriez vous où je pourrais trouver les commodités, je ne les aient point remarquées en arrivant et..

Penchée sur l'âtre, Toinette se retourna vivement. Une Dame, ici, à c't'heure ? Et comment la Camériste osait-elle lui poser une telle question ?
Mais une fois retournée, elle se trouva nez à nez avec la jeune fille, qui lui touchait son chignon, et une tablée de domestiques, la plupart regardant Zenaide la bouche ouverte, d'autres riant ouvertement. Comprenant que la jeune fille s'etait adressée à elle, la vielle femme arrêta les rires d'une main prompte et sèche.


Silence ! Le jour ou vous parlerez aussi bien que la p'tiote, vous pourrez vous moquer. Mangez donc, bons à rien.

Une fois les nez replongés vers les bols de soupe, elle se tourna vers la Camériste, décidant de passer sous silence son geste bizarre. Son regard se radoucit. Pauv' petiote, elle devait être terrifiée. Toinette l'avait eté en entrant au service du père de Wuggalix dans son jeune âge... et il n'etait que bourgeois à l'epoque. Prenant la gamine un peu à part, elle lui parla d'une voix plus douce.

Chuis point noble, petite. Moi c'est Maitresse Toinette, pour tout le monde ici.

Puis haussant la voix, et désignant la tablée d'un geste large.

Les autres, tu les appelles par leurs prénoms, ou par leur fonction si tu les connais pas. Pas vrai, Cocher ?

Un homme d'un certain âge, bedonnant et l'air bonhomme, grogna son assentiment. Toinette indiqua des latrines à la jeune fille - au fond de la cour à droite- précisant bien que les chaises percées du Chateau n'etaient reservées qu'aux maîtres. Bientot, les uns après les autres, tous etaient partis se coucher. Avec un soupir de soulagement, la vieille femme s'en fut au chateau. Ne restait plus qu'à s'assurer que la Comtesse n'avait besoin de rien, puis elle pourrait rejoindre Saturnin. L'arrivée de cette petite Zenaide tombait à point nommé. Dès demain, Toinette se coucherait plus tot, laissant lealie aux bons soins de sa camériste....
Zolealie
[Chateau de Valenciennes. Appartements de la Comtesse, le soir au coin du feu]

Alors qu'elle félicitait son cadet, la porte s'ouvrit et Léalie fut ravie de voir son aîné entrer, et surtout sourire. Elle le regarda embrasser son frère et sourit, soulagée. Voilà une question qu'elle n'aurait pas à poser.

Mère, vous devez être en joie d’avoir vos fils près de vous ?

Rien ne pourrait me faire plus plaisir, en effet, sourit-elle en faisant signe à son aîné de prendre un siège. Elle fit entrer la servante qui toquait à la porte, et sourit lorsque celle-ci annona méthodiquement que Maitresse Toinette avait fait l'omelette spécialement pour m'sieu l'comte. Pauvre vieille femme, elle ne voyait presque plus jamais ses "garçons" à présent. Elle mordit dans une cuisse de poulet froid avec appétit, non sans avoir encouragé ses fils à faire de même, toujours persuadée qu'elle etait qu'ils ne se nourrissaient point assez.

J'etais en train de féliciter votre petit frère pour sa récente election.

Elle verifia d'un coup d'oeil que la servant etait loin avant d'ajouter, une etincelle amusée dans les yeux...

Alors, comment dois-je vous appeler ? Votre Grandeur, ou Mon petit Louis ?
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Louis_alexandre
Je vous saurais gré, Mère, de ne point m'appeler "mon petit Louis" devant autrui, répondit-il avec un sourire malicieux. Ou tout autre sobriquet rappelant au peuple qu'il n'a jamais eu si jeune comte.

Louis-Alexandre regarda tendrement sa mère. Il savait qu'il serait toujours son petit Louis. Privilège de ne point être l'aîné. Aîné qu'il n'avait pas revu depuis trop longtemps d'ailleurs. Ah qu'il est bon de revoir ainsi sa famille ! Juste un léger pincement au coeur devant l'absence du Patriarche. Le jeune comte se fit le serment de venir régulièrement a Valenciennes. En plus, les omelettes de Toinette étaient si bonnes !

Pas peu fier de lui, Louis-Alexandre raconta à sa mère et à son frère ses mois en temps que conseiller, le travail accompli et comment il avait accédé au trône comtal. Et aussi à quel point le regard des brugeois avait changé depuis.


Je suis étonné devant le respect que me montrent les habitants de notre capitale. Respect spontané et souvent sincère. Certains vont même jusqu'à reprendre ceux qui osent utiliser un vocabulaire inadapté. J'ai l'impression qu'ils me reconnaissent vraiment en temps que Comte des Flandres. J'espère que tout se passera aussi bien dans les autres villes lors du Tour de Flandres.

Puis, d'une voix plus fuyante, il ajouta :

J'espère aussi m'en montrer digne
Zolealie
Léalie rit de bon coeur à la réponse de son cadet. L'ambiance etait visiblement détendue, Louis Alexandre bien dans ses chaussettes, Duncan de meilleure humeur. Une main sur son ventre quelque peu rebondit, la Comtesse se dit que malgré les absences répétées de son epoux elle n'etait point si mal lottie, au final. Le regard tendre de Louis-Alexandre, et son autorisation tacite à lui montrer de l'affection en privé lui confirmèrent que son cadet ne l'avait point totalement ecartée de sa vie. Elle n'avait pas du être une si mauvaise mère pour lui, après tout...

Ah mais Vostre Gandeur mon petit Louis, il n'y a ici que votre aîné ! repondit-elle en riant.

Elle écouta son récit avec attention, souriant par moments à son fils aîné avec lequel, elle n'en doutait pas, elle partageait la joie de voir Louis si fier et si heureux.


La valeur n'attend pas le nombre des années, dit-elle lorsque son cadet mentionna les Brugeois et leur regard sur lui. Je suis bien aise que vous ayez su vous faire aimer et respecter de vos concitoyens, et je ne doute point qu'il en sera de meme pour tous vos sujets à travers les Flandres.

Elle eut presque du mal à entendre sa dernière phrase, et se contenta de poser une main rassurante sur son bras. Elle ne doutait point qu'il se montre digne de sa charge, le tout etait de jongler le peu d'heures libres qu'il avait pour en consacrer au peuple lors de son voyage. Elle se rappelait trop bien le premier tour de Wuggalix, et combien il s'etait reposé sur elle pour faire acte de présence lorsqu'il etait retenu au conseil... Louis n'etant point marié, il devrait compter sur ses conseillers pour cela.

Je vous accompagnerais bien, mon fils... Mais ma charge de maire va me retenir ici un moment, sans compter que voyager dans mon état serait risqué...

Elle se tourna alors vers Duncan avec un faux air de reproche, mais son regard restait malicieux.

D'ailleurs, aucun de vous deux ne semble très curieux de savoir quel nom je compte donner au prochain Clairambault....
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