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[RP] L'Artemisium

Asdrubaelvect
Le Duc hochait la tête, amusé, aux paroles d'Ingeburge... Alors ainsi elle ne voulait pas vraiment aller à cette réception ? Cela le faisait d'autant plus rire intérieurement qu'il songeait à la taquiner en mettant en doute son manque d'envie de s'y rendre.

Il marmonnait parfois de légers "oui bien sûr" et malgré son amusement, il ne pouvait s'empêcher de lui être sincèrement reconnaissant d'accompagner Ellesya à ce bal.

Asdru observait Esyllt silencieuse et Miguaël occupé à embêter Inge, cela devait être son activité favorite : embêter les femmes. "Il a de l'avenir" pensait le Duc avant de souffler à son amie :


Si Miguaël t'embête, repose le par terre, il sait marcher.
Et puis sache que si tu le gardes, il a toujours apprécié taquiner les femmes en se posant contre leurs atouts naturels...


Il balaya ses propres paroles d'un revers de main et se prit à rire plus librement cette fois-ci.

Et toi alors, que deviens-tu ? réussis-tu à vivre pour toi un peu ? Je sais ce que c'est d'être à la tête de la Bourgogne, vraiment prenant... Mais j'avais réussi à trouver le temps de me marier... étonnant non ?

Ses derniers mots se perdirent un peu dans l'admiration et l'observation des lieux, ces arbres rougissant et roux... Cela ne pouvait que lui faire penser à feu son épouse, outre la couleur rousse, il y avait également cette saison qu'elle affectionnait particulièrement.
Drôles de pensées pour drôle de personnage, ce Duc.

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Ingeburge
Elle ne reposa pas Miguaël qui était encore l'innocence incarnée et puis, il le resterait certainement toute sa vie sauf s'il écoutait évidemment trop les bêtises de son père, comme celle que ce dernier venait justement de servir.

D'un pas résolu, elle se dirigea vers un banc de pierre avantageusement placé sous un chêne séculaire dont l'ombre protectrice appelait au repos sous son feuillage moiré. Elle s'y assit, gardant Miguaël sur son giron.
Pensive, elle se repassait ce qu'Asdrubaelvect venait de lui demander, regardant en face d'elle, les yeux dans le vague.

Du temps pour elle? Pour quoi faire? Dans quel but? Elle s'était toujours lancée à corps perdu dans tout ce qu'elle entreprenait et n'entendait pas déroger à cette attitude... non surtout pas. Car cela lui évitait de penser, de réfléchir, de songer, de se poser des questions, d'approfondir des états d'âme déjà trop présents à son goût. Son investissement dans l'Eglise, toujours plus important, son irrésistible montée en grade qui avait fait grincé des dents, ses charges toujours plus nombreuses lui avaient permis de tromper l'attente.
Et maintenant la Bourgogne, une certaine lassitude envers Rome lui étant venue. Et ceux qui avaient pâti de ce désintérêt, c'étaient son clergé et ses fidèles. Mais les fonctionnaires et autres gratte-papiers de la cité pontificale l'avaient bien trop blessée pour qu'elle réussisse à faire la part ds choses. Elle ne pensait qu'à se protéger en s'engageant ailleurs, pour ne toujours pas penser, réfléchir, songer, se poser des questions, approfondir des états d'âme déjà trop présents à son goût.

Le mot mariage la fit légèrement grimacer mais elle prit sur elle et répondit :

— Ah, il est vrai que tu avais convolé en justes noces durant ton mandat...
Elle eut une pensée attendrie pour la cérémonie à laquelle elle avait assisté à titre de témoinE, pour poursuivit, un peu amusée, éludant les interrogations de son ami :
— Pour ma part, je me remarierais bien volontiers si je trouvais le parti adéquat. Mais pour l'heure, je ne croise que nigauds, jean-foutre et autres gommeux. Cela me laisse donc toute latitude pour travailler.
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Asdrubaelvect
Et ce qui devait arriver arriva... Miguaël posa sa tête, avec innocence -oui oui-, contre la poitrine d'Ingeburge. Cela paraissait sans doute anodin, car ça l'était, mais assez amusant que pour être signalé.

Asdru s'était assis à côté de la Duchesse sur le banc de pierre et tout comme elle, il regardait devant lui, dans le vide. Les souvenirs de feu son épouse et de leurs mariages lui revinrent en mémoire, il paraissait vraiment prisonnier de toutes ces pensées... et peut-être l'était-il en réalité.

Malgré son état d'occupation certain, les paroles d'Inge ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd, et un sourire marqué apparut et persista sur les lèvres d'Asdru. Et, le regard toujours plongé dans le vide, il songeait, que pouvait-il bien répondre ? comment pouvait-il s'extraire de ses pensées ?

Ce fut Esyllt qui ôta au Duc la possibilité de se réfugier derrière ses hautes réflexions philosophiques en tirant sur les manches de celui-ci pour qu'il la porte dans ses bras.


Nigauds, jean-foutre et gommeux... Dans laquelle de ces catégories me classes-tu ? Lança t-il à son amie.
Cette fois, le sourire du Duc s'était transformé en un léger rire amusé et taquin quoiqu'au fond, largement sérieux.

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Ingeburge
Sa main se porta machinalement sur la joue du petit garçon quand celui-ci se laissa alla contre elle. Etait-il fatigué? Ou était-il lassé par tout ce bavardage d'adultes trop occupés à se lancer des piques et à deviser de choses anodines en apparence... seulement en apparence.

Esyllt réclama à son tour sa part de câlins mais son choix se porta vers les bras de son père. La plus petite des demoiselles de la Louveterie était calme et sage mais sous ses airs tranquilles, elle savait exactement ce qu'elle voulait, en l'occurrence la sécurité et le confort paternels.
C'est ainsi que la duchesse et le duc se trouvaient chacun chargés de leur encombrant mais ô combien précieux colis.

Ce qui n'empêcha ledit duc de rebondir sur ce qu'elle venait de déclarer et de demander, plus ou moins innocemment comment elle le voyait.
Prenant un air éminemment concentré, elle le regarda et répondit, toute sérieuse :

— Gommeux, certainement pas, tu n'es pas prétentieux, j'ai d'ailleurs rencontré très peu de personnes aussi bonnes que toi. Tu as conscience de ton rang, tu te fais un devoir de t'y tenir mais nulle prétention ou vantardise là-dedans, simplement de la lucidité.
Jean-foutre non plus, j'ai toujours pu compter sur toi, dans les bons et les mauvais moments, sans que tu me poses des questions.
Nigaud... hum.

Elle marqua une courte pause, à dessein et expliqua :
— Il me semble parfois que tu fais exprès de ne pas comprendre ce que je dis et que tu cherches à m'incommoder mais de là à affirmer que tu es niais... non, loin de là.

De nouveau, elle reporta son attention sur Miguaël et lâcha finalement :
— Je viens donc te démontrer que tu n'es placé dans aucune de ces catégories. Et puis, elles sont seules réservées à mes soupirants même si je rencontre de telles personnes en dehors de mes prétendants.
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Asdrubaelvect
Le léger sourire demeura sur les lèvres d'Asdru durant toute l'explication d'Inge. Non pas qu'il se moquait d'elle mais plutôt parce qu'il s'amusait un peu des dialogues et sous entendus qu'ils donnaient.
Il câlinait un petit peu Esyllt qui demeurait sage, comme souvent. Il s'attendait à ce que bientôt elle réclame d'aller jouer sur l'herbe avec son frère mais pour l'instant ils restaient calmes tous deux.


Je te remercie pour ces compliments, ils me font chaud au cœur, vraiment.
Je pense que tu le sais mais ce n'est jamais inutile de rappeler que j'ai une aussi haute estime de toi. Même si parfois nos... relations se tendent quelque peu, il n'en demeure pas moins que je t'apprécie vraiment.


Il s'arrêta un peu, ayant l'impression de se perdre dans les banalités qu'elle n'appréciait pas. Après quelques secondes de réflexion, il reprit, plus léger.

J'espère que tu songeras à me trouver une catégorie, ou alors me classer inclassable.

Il avait bien éviter de relever certaines de ses paroles, à dessein.
Puis, sans prévenir, il retomba presque instantanément dans sa contemplation de la nature rougissante, son entendement n'était pas pour autant imperméable et sûrement le sourire affiché pouvait le faire savoir à Inge. Même s'il avait décidé de ne pas la regarder sur l'instant, il l'écoutait.

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Ingeburge
La conversation lui semblait pour le moins irréelle. Elle ne savait toujours pas pourquoi Asdrubael était là, elle ne connaissait pas les motifs de sa venue. Non pas qu'il eût besoin d'une raison pour venir à sa rencontre. Mais l'Artemisium était situé en un endroit plutôt reculé et guère facile d'accès. Il avait bien indiqué que les enfants avaient envie de la voir mais était-ce là la seule raison? Ou plutôt, était-ce là une raison suffisante pour faire prendre la route à deux jeunes enfants?

Et ce badinage toujours qui ne menait à rien de tangible.

D'ailleurs, il poursuivait sur cette voie, déclarant quelques mots qu'elle repoussa d'un léger geste de la main jusqu'à ce recours sur le terrain de sa classification. Elle fronça légèrement le nez, peu satisfaite et affirma un peu froidement :

— Si je te déclare inclassable, il n'y là plus de classement. Mais si tu veux vraiment que je te fasse entrer dans une catégorie et bien, j'examinerai la question.

Le silence se fit, prêt à s'installer car elle, elle ne dirait rien de plus sur ce sujet.
Afin que Miguaël ne perçoive pas les prémisses d'une tension qu'elle sentait monter en elle, elle le berça doucement, les yeux perdus dans le vague.

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Asdrubaelvect
Sûrement avait-il encore dit des bêtises, plus qu'un questionnement il en était presque assuré, mais malgré tout pourquoi pas ?
Ce fut en quelques mots ce qui trottait, derrière les innombrables questions métaphysiques, dans la tête du veuf en perte de vitesse. Tout cela n'avait en soi aucun sens, mais les clefs de l'esprit sont parfois tellement insaisissables et retorses...

De retour vers sa position délicate du présent inébranlable, Asdru demeurait les yeux dans le vide, les lèvres perdues sur la petite tête de sa fille. A vrai dire, après le décès de Morgwen, ses enfants avaient été sa principale source de réconfort, et c'était en partie pour eux qu'il luttait encore. Et là, ses enfants lui sauvaient une nouvelle fois la mise.

Il avait très bien senti que l'atmosphère s'était sensiblement tendu, et il lâcha un laconique :


Désolé...

Avant de poursuivre, après quelques secondes de réflexion.

J'étais venu en premier lieu parce que Miguaël et Esyllt voulaient te revoir mais... je ne sais plus si tu t'en souviens, avant la mort de... la Louve, je t'avais promis de t'offrir un cadeau, et ce tragique événement m'avait empêché de venir te le porter en précipitant ma chute...

Il avait eu quelques hésitations... il espérait que ses enfants ne réagirait pas trop au nom de "la Louve", parler d'Elle devant eux était vraiment difficile pour lui. C'était surtout un exercice très incertain, autant il aimait bien leur en parler pour conter des anecdotes amusantes ou belles, autant lorsqu'il s'agissait de choses "banales", il préférait éviter. Tout cela relevait d'une étrange conception qu'il avait de l'idée que pouvait avoir les deux petits face à la mort de leur mère.

Il poursuivit :


On ne va pas se déplacer si vite mais... et bien, tout à l'heure, je te le donnerai.

Était-ce une porte de secours acceptable ? Il l'espérait vraiment du moins !
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Ingeburge
Un cadeau?

Toute personne un tant soit peu normalement constituée aurait relevé la tête, une lueur dans les yeux, aimablement surpris, marquant un intérêt mi-poli, mi-réjoui. Après tout, recevoir un cadeau, c'était toujours agréable et cela l'était d'autant plus quand il était remis par une personne qui vous est chère. Mais Ingeburge se contenta dans un premier temps de froncer les sourcils et de ne piper mot tant cette annonce lui paraissait incongrue. De plus, elle ne se souvenait pas qu'il lui en avait parlé quelque temps plus tôt. Elle essaya donc de se remémorer ce fait, espérant que son ami prendrait son silence pour de la réflexion et rien de plus.

Elle ne se souvenait pas. Elle avait beau essayer de se rappeler de cette période, tout était encore confus dans sa tête. Et elle n'allait pas poser de question sur une période qui était celle du bonheur total pour Asdru, elle n'allait pas l'interroger. C'est pourquoi, relevant finalement la tête, elle indiqua prudemment :

— Je ne m'en souviens pas.
Pas très malin comme déclaration mais c'était après tout la vérité. Elle ne se voyait pas s'exclamer un " Ah oui, c'est vrai ", cela aurait de toute façon sonné faux dans sa bouche.

Il fallait bien pourtant déclarer autre chose, afin de ne pas se replonger dans un passé qui ne ferait qu'aviver les blessures du présent. Elle poursuivit :

— Il ne fallait pas... je ne sais ce qui motive ce geste mais vraiment, je ne mérite pas de présent.

Mouais, pas beaucoup mieux au final.
Vite, trouver autre chose, briser cette atmosphère qui devenait de plus en plus étrange. Elle risqua donc une plaisanterie :

— A moins que tu n'envisages bien sûr de m'offrir des carottes afin de me rendre plus aimable. Mis, entre nous soit dit, c'est là un bien mauvais investissement, je suis incurable!

Bon, pas convaincant pour deux deniers mais cela valait toujours mieux que le silence.
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Asdrubaelvect
Il avait scruté avec une certaine attention les réactions d'Ingeburge, imprévisible, comme à son habitude. Elle semblait osciller entre une pointe de joie exagérée et un sentiment de suspicion intrigant. Était-il si normal qu'il veuille lui offrir un cadeau en guise de remerciement pour toute son œuvre ? Elle était tout de même témoine de son mariage et marraine de son fils, cela n'était pourtant pas anodin...

Je comprends que tu ne t'en souviennes pas, il était sorti de ma propre tête après ce tragique événement... mais... juste avant cela je t'avais fait parvenir une lettre où je t'avais proposé de venir te visiter pour te porter ce cadeau... J'y ai repensé lorsqu'on a retrouvé ce cadeau à Avallon.

Quoiqu'il en soit, je n'offre pas nécessairement mes cadeaux au mérite... Je préfère ceux qui sont offerts sur le coup de l'amitié : simplement sur la volonté de faire plaisir. N'est-ce pas un but louable ? Et même en lui-même bien davantage que celui qui consiste à rendre l'équivalent d'un service ?


Il balaya d'un revers de main ses paroles, il venait de se rendre compte qu'il commençait à s'emporter dans des discutions hautement philo...inutiles !

Asdru lâcha sa fille qui commençait à s'agiter, il semblait qu'elle souhaitait bouger un peu... il la calma l'espace de quelques instants puis répondit à Ingeburge :


Il est certain que j'aurai bien investi pour que tu sois plus... hem... aimable oui -c'est un bon terme- avec moi. Mais si tout investissement est vain, alors je suis condamné à regarder mon fils se débrouiller bien mieux que moi !

Il rit un peu, espérant que ses propos, tout ce qu'il y avait de plus amicaux, seraient bien compris.
Il caressa du bout des doigts le front de Miguaël puis s'adressa à nouveau à son amie :


Souhaites-tu qu'on marche un peu ? Je crois qu'Esyllt en a marre de rester assise...
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Ingeburge
Fouiller encore sa mémoire, la fouiller totalement, désespérément afin de se souvenir de ce fait qui lui échappait totalement. Il avait abordé la question du cadeau. Avant la mort de la Louve. Dans une lettre. A propos d'une visite.
Rien ne lui venait, elle n'arrivait pas à mettre de date sur les événements, elle ne parvenait pas à les placer les unes par rapport aux autres.
Chercher encore, chercher toujours, espérer apercevoir un petit détail qui serait semblable à un bout de ficelle, prendre ce bout et démêler l'écheveau de ses souvenirs. Etait-elle si fatiguée pour ne pas se souvenir des événements heureux, des faits positifs et des petites joies qui parsemaient son existence? Car recevoir un cadeau était sans nulle conteste un élément de réjouissance même si présentement, la chose lui paraissait plus qu'incongrue. Alors, pourquoi? Pourquoi faire l'impasse sur un passé qui n'était pas si lointain?

Elle écoutait à peine Asdru, relevant tout de même quelques mots mais ne parvenant pas à leur donner du sens, pas plus qu'elle ne parvenait à se souvenir. Elle sourit néanmoins machinalement, à moitié consciente que c'était certainement ce qu'il convenait de faire, tâchant de donner le change, d'opposer autre chose que cet incontrôlable mutisme. Et il riait, légèrement, elle avait donc bien fait de sourire.

Il proposa de faire quelques pas dans les jardins et elle accueillit cette proposition comme une salvatrice échappatoire. Elle se leva donc avec précautions, Miguaël trônant toujours dans ses bras. Elle demanda d'ailleurs à la Petite Merveille :

— Et vous Monsieur, voulez-vous également gambader?

Et tout en posant cette innocente question, elle eut l'étrange impression de ne pas vouloir entendre le garçonnet accepter d'être reposé sur le sol.
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Asdrubaelvect
Et pourtant, le garçonnet avait bien envie de suivre sa sœur et de courir dans l'herbe fraîche. Il hocha donc la tête à la question de sa marraine et profita de l'attention qu'elle lui portait pour lui poser un gros bisou dont il avait le secret sur la joue de celle-ci.


Asdru se leva et regardait la scène qui se déroulait entre le filleul et sa marraine, se confirmant intérieurement que décidément, son fils était bien meilleur que lui.
Le Duc adressa alors un signe de tête à la nourrice des deux petits qui était restée un peu à l'écart pour qu'elle vienne chapeauter les deux enfants.
Il reporta ensuite son attention vers Inge et lui proposa son bras tout en s'exprimant doucement, cherchant à combler un peu l'espace sonore en exprimant un peu tout ce qui lui passait par la tête.


J'espère que nous ne t'empêchons pas de réaliser ton devoir... je connais tes responsabilités et je ne t'envie pas du tout. Le temps est l'une des rares choses que même avec tout l'or du monde on ne peut racheter.

Il fixa à nouveau son regard vers la palette de couleurs qu'offrait ce début d'automne. C'était la fin de vie de toute la flore et pourtant c'était si beau... le paradoxe était saisissant.
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Ingeburge
Miguaël manifesta le désir de rejoindre sa grande sœur et de s'égayer dans l'herbe. Et avant qu'elle n'eut le temps de réagir, il était déjà par terre non sans l'avoir dûment embrassé sur la joue, en bon petit filleul prévenant qu'il était. L'attention lui arracha un petit sourire et elle resta là quelques instants, les bras ballants, ceux-ci étrangement vides depuis que le petit l'avait quittée.

Mais il n'était pas qu'elle resterait esseulée car Asdru qui venait de se lever à son tour lui offrait son bras. Son regard passa de ce bras tendu vers elle au visage franc de son ami et elle y posa la main, lentement.

Désormais seuls, ils reprirent leur marche et le duc prit sur lui de briser le silence qui s'était de nouveau installé entre eux. Il évoqua à mots couverts ses fonctions et son regard se perdit de nouveau dans le lointain. Elle répondit simplement :

— Ce n'est pas tant le temps qui fait défaut que ce que l'on perd en tranquillité d'esprit et en sérénité... Je suis habituée un certain temps maintenant à être très souvent occupée mais... je ne sais pas, le fait de ne pas maîtriser certaines choses a pour résultat que je me sens moins apaisée...

Elle s'interrompit. Apaisée? A d'autres, elle ne se souvenait plus de cette période où elle avait été insouciante, ce temps était désormais révolu et pour de bon. L'avait-elle déjà été d'ailleurs elle qui avait été arrachée à sa terre natale et avait vécu depuis dans l'annonce de funestes nouvelles?
Vaguement résignée, elle ajouta :

— Etre occupée permet de ne pas trop s'apitoyer sur son sort... ce n'est pas plus mal, on est ainsi moins égoïste.

Elle eut un nouveau sourire mais n'ajouta rien de plus. Non loin, l'on pouvait entendre les cris joyeux et les rires légers d'Esyllt et Miguaël.
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Asdrubaelvect
Apaisée... mhmm...

Il lâcha ce mot accompagné d'une expression sonore de réflexion tout en reposant son regard sur son amie. S'en suivit un doux moment de cogitation sur cette notion. Grâce à son expérience, il savait qu'aucun rebondissement n'était à exclure avant la fin de l'histoire, aucun temps n'était révolu -ne parlons pas de révolution du temps...- par simple décret personnel.
Il laissa à peu près là ses réflexions et prit le parti de ne rien en dire.
Il préféra enchaîner sur des choses plus légères.


Apaisé comme l'inconscience de ces deux enfants ?...
Je suis vraiment heureux de les voir ainsi car la présence que je leur apporte est somme toute limitée. Le fait que tu sois proche de Miguaël me rassure, tu lui apportes cette présence à laquelle jamais je ne pourrai prétendre...


Il évita d'en ajouter davantage à son cas et s'excusa en adressant un sourire oscillant entre amusement et excuse.

J'ai l'impression aussi de m'apitoyer sur mon sort, j'espère que tu me le pardonneras.

Pour appuyer son propos, il déposa doucement sa main sur le bras d'Inge.
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Ingeburge
Elle ignora purement et simplement la réaction de son ami qui semblait avoir tiqué sur cet apaisement dont elle venait de parler. Il n'y avait rien à en dire, pour elle en tout cas et si Asdru voulait y réagir plus avant, il le ferait. Et il n'en fit rien, à son relatif soulagement et elle n'essaya pas de comprendre pourquoi.

Il changea de sujet et pour autant, le nouveau thème de la discussion n'en était pas moins brûlant. Elle pinça les lèvres, elle ne pensait pas que sa proximité avec Miguaël sot une bonne chose d'autant plus qu'elle comprenait où le veuf voulait en venir... Morgwen n'était plus, Ellesya en Touraine, Esyllt trop jeune pour s'occuper de son petit frère... et une nourrice ne remplacerait jamais une mère. Et elle qui avait éloigné sa propre fille était-elle plus à même de ne donner ne serait-ce que le minimum à cet orphelin de mère? Elle en doutait, elle en doutait franchement, après tout, son expérience des enfants se limitait aux enfants de chœur qu'elle avait eus en Provence, Octave et Sylvère, et à leurs oreilles qu'elle tirait régulièrement. Tiens, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait songé à ses deux galopins.

Et voilà qu'il s'excusait sans qu'elle sut bien pourquoi. Elle le regarda franchement, retenant un geste de recul après qu'il eut posé sa main sur son bras et déclara :

— A quoi serviraient les amis si on ne pouvait se confier à eux?

Elle sonda le visage d'Asdru, cherchant à comprendre ce qu'il attendait d'elle ou ce qu'il souhaitait lui dire. Elle ne pensait pas d'être un grand secours, ne s'estimant pas en position de donner des conseils ou d'apaiser les craintes de son compagnon. Et puis... finalement, elle demanda prudemment, interrompant un instant leur déambulation :
— Que se passe-t-il? Que ne me dis-tu pas?
Elle demanda encore :
— Pourquoi es-tu venu?

Puis, souhaitant se donner une contenance et calmer son agitation naissante, elle reprit la marche et fournit quelques explications à toutes ses questions :
— Entendons-nous bien...Je ne te reproche pas d'être venu sans te faire annoncer et tu n'as pas à avoir de raison pour venir jusqu'ici... Là, tu en as, deux, le cadeau et les enfants. Et puis, tu es ici chez toi... tu seras toujours le bienvenu mais enfin...

Elle ponctua ses propos décousus par un nouvel arrêt et plongeant à nouveau ses yeux dans ceux d'Asdru, elle répéta :
— Que ne me dis-tu pas?
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Asdrubaelvect
Asdru était stupéfait. Jusque là, il avait à peu près mené les débats et fait son possible pour arracher quelques mots à son amie, presque de force, mais à présent c'était lui qui se sentait acculé. Il avait l'impression d'être poussé dans ses derniers retranchements et il fit son possible pour masquer sa crainte naissante. Pour ajouter au trouble qu'il cachait tant bien que mal, elle le regardait à présent dans les yeux, comme pour accentuer l'impression de piège.
Cela le préoccupa d'autant plus qu'il n'essayait pas sciemment de cacher, qu'il n'avait rien de concret derrière la tête.

Il feignit un nouveau moment d'égarement pour réfléchir à ce qu'il pourrait bien répondre et surtout à comprendre la raison de sa demande pressante.
Puisqu'il le fallait, Asdru se lança, toujours pas convaincu de ce qu'il allait dire.


Je n'avais aucune raison supplémentaire pour venir, celles-ci me paraissaient suffisantes, comme tu l'as toi-même affirmé.
Et... je me sens bien incapable de te dire ce que je ne te dis pas, c'est... mhmm... un pâle sentiment, une impression impalpable.
Je ne sais pas que te dire... et j'ai bien l'air bête.

Veux-tu qu'on aille chercher ce cadeau que je souhaite t'offrir depuis bien longtemps à présent ?


Cette dernière phrase avait bien évidemment pour objectif de lui rendre un peu de sa contenance, de reprendre un peu la main.
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