Karyaan
Elle la laissa s'approcher, malgré un petit mouvement de recule quand sa main se leva et lui prit le menton. Se laissant faire, se laissant guider, elle regarda ce que la Pivoine voulait lui montrer.
Elle l'écouta en silence, sans quitter l'écu des yeux. Son regard rivé dessus, comme accroché alors que son hôte retourna à sa place.
Tant de choses dites, tant de choses avouées, à moitié révélées. Tant de chose qui se pressentaient sans être réellement claires.
Les êtres qui se ressemblent s'attirent et finissent toujours par se lier d'une manière ou d'une autre.
Ne serait-ce que par ce nom...
Rien arrive sans raison. Tout a une cause et une logique. Tout est fait pour qu'il arrive et advienne. Voilà ce que lui répétait sa mère à longueur de temps.
Elle baissa légèrement la tête, ferma les yeux et sourit. Il faut croire que la brindille avait toujours refusé ça. Vouloir toujours laisser une part de hasard, d'illogisme, d'inconstant.
A reculer quand les choses paraissent claires. A prendre un tout autre chemin quand l'un se dessine des plus serein.
Encore une fois le destin lui fou une claque et des plus belles.
Comment ne pas voir les signes qui sont si éclatants ?
Comment refuser l'évidence de ce chemin qui s'offre ?
Alors pourquoi reculer et chercher à prendre un autre détourné, en parallèle ?
Et puis...
Ne vois pas le monde en blanc et noir, ils n'y a que peu d'âme ou de choses sur cette terre qui soient faites de l'un ou l'autre. Il n'y a que des âmes grises, en nuance entre les deux extrêmes... comme il y a toujours des limites, même si elles ne sont pas tiennes.
Elle releva la tête, arqua un sourcil et reporta son attention sur son hôte. Le visage toujours aussi fermé, froid comme le marbre des caves. Ses yeux gris se plantant dans les émeraudes du Chevalier.
Lentement elle leva sa main senestre et la posa sur le dossier de sa chaise. D'une voix monocorde, mais calme, posée, elle murmura plus qu'elle ne parla.
Vous parlez comme ma mère...
Son autre main se posa alors sur sa poitrine comme pour effleurer ce que sa chemise cachait. Puis inspirant légèrement, elle retira son pendentif, puis posa à plat sur le bois du bureau le médaillon qui y pend.
Voilà le mien de blason, voilà la mienne de cicatrice...
Sur le bureau, un petit médaillon en bois d'amourette sculpté. Rond, représentant un croissant de lune inversé, enchâssé dans un pentacle, un triskel ornant le centre.
Lentement, la brindille se rassit et s'accouda au bureau, fixant la Pivoine, comme pour en lire la moindre réaction.
Parlant toujours sur le même ton détaché, elle poursuivit.
Je suppose que vous savez ce que c'est.
Je n'aurais pas l'arrogance de tenter de vous apprendre ce genre de choses.
Ma...
Ma croyance réfute le postulat Aritstolicien du bien et du mal, du blanc et du noir.
J'ai appris que rien n'est figé, rien n'est tel qu'on l'imagine. Il n'y a pas de certitude car tout est en mouvement perpétuel.
Ça lui faisait bizarre à la brindille de parler de ce genre de choses. Mais si son hôte veut la prendre sous son aile, alors autant qu'elle sache à quoi s'attendre. Autant qu'elle sache quel risque elle prend.
Car même si le passé du Chevalier semble être perclus de camouflet à la Sainte Église, même si elle semble avoir joué avec le feu plus d'une fois en se liant à ceux qui marchent sur d'autres chemins que la masse.
Il ne faut pas qu'elle croit qu'elles se ressemblent.
Ses yeux de brume se noyant dans son regard sinople, un très léger sourire naquit au coin de ses lèvres quand elle continua.
Je ne crois pas en votre religion.
Je ne crois pas au Très Haut, ni aux paroles d'Aristote.
Je ne crois pas aux fables et aux romans de la Sainte Église.
Je suis de celles qu'on brûle, non pas parce qu'elle s'accoquine avec ceux qui marchent à contre courant...
Je marche à contre courant.
Ma mère m'a appris que rien arrive sans raison. Que les Dieux nous offre des opportunités, des ouvertures dans la vie, qui nous permettent d'évoluer et d'avancer.
A nous de les voir et de les suivre. Mais nous sommes libre aussi de prendre un tout autre chemin.
Elle recula alors, s'adossant au dossier de sa chaise. Le ventre noué de parler de tout ça. Sa raison explosant, hurlant dans son esprit de se taire.
Vous portez l'un des noms de la Déesse Mère.
Elle pencha la tête sur le coté avec un petit sourire en coin, ne quittant pas ses yeux.
Je ne suis pas herboriste, je suis ce que vous appelez une sorcière.
Nous, nous parlons de mage plutôt...
Nous n'avons pas de nom. Nous n'appartenons à aucune famille, mais plutôt à des cercles.
Bref...
Voilà... à qui vous vous apprêtez à donner votre nom.
Je ne suis pas quelqu'un de mauvais comme les écrits de l'église le prônent.
Mais je ne suis pas non plus quelqu'un de bon. Car comme vous l'avez dit, il n'existe que des âmes grisent.
Elle s'avança à nouveau, son masque froid se changeant subrepticement en masque d'assurance, presque d'arrogance. Cherchant à voir, à s'assurer que la Pivoine mesure bien les conséquences de sa proposition.
S'approchant alors, s'accoudant au bureau, parlant d'une voix plus basse.
Êtes vous prête à prendre sous votre aile une petite chose qui semble insignifiante mais qui pourtant pourrait vous causer bien plus d'ennui que vous ne l'imaginez ?
Pour ma part j'ai toujours fuis les chemins qu'Ils m'ont tracés.
Et comment ne pas voir que, de part votre nom, votre goût pour les plantes, et votre passé, nous sommes faites pour être liées... ?
Cependant... je refuse que vous ne sachiez pas à qui, à quoi, vous offrez protection.
Vous ne demandez que de la fidélité en contre partie.
Vous l'avez déjà acquise depuis fort longtemps. Et non, je ne suis et ne serais jamais votre chien avec collier et laisse.
J'ai mes croyances, mes codes, mes... obligations.
Si vous les respectez, alors je suis à vous.
Ne me demandez simplement jamais d'aller contre mes préceptes.
Mais je pense que ça ne sera jamais le cas.
Son sourire se fait alors plus franc
Je n'entacherais pas votre nom par mes actes, mais bien tout simplement par ce que je suis. Vous savez... au moins... une partie...
A vous de voir si vous préférez en rester là.
Pour ma part, je ne peux vous en dire plus sans risquer l'opprobre de mes pairs.
_________________
Plume...
Elle l'écouta en silence, sans quitter l'écu des yeux. Son regard rivé dessus, comme accroché alors que son hôte retourna à sa place.
Tant de choses dites, tant de choses avouées, à moitié révélées. Tant de chose qui se pressentaient sans être réellement claires.
Les êtres qui se ressemblent s'attirent et finissent toujours par se lier d'une manière ou d'une autre.
Ne serait-ce que par ce nom...
Rien arrive sans raison. Tout a une cause et une logique. Tout est fait pour qu'il arrive et advienne. Voilà ce que lui répétait sa mère à longueur de temps.
Elle baissa légèrement la tête, ferma les yeux et sourit. Il faut croire que la brindille avait toujours refusé ça. Vouloir toujours laisser une part de hasard, d'illogisme, d'inconstant.
A reculer quand les choses paraissent claires. A prendre un tout autre chemin quand l'un se dessine des plus serein.
Encore une fois le destin lui fou une claque et des plus belles.
Comment ne pas voir les signes qui sont si éclatants ?
Comment refuser l'évidence de ce chemin qui s'offre ?
Alors pourquoi reculer et chercher à prendre un autre détourné, en parallèle ?
Et puis...
Ne vois pas le monde en blanc et noir, ils n'y a que peu d'âme ou de choses sur cette terre qui soient faites de l'un ou l'autre. Il n'y a que des âmes grises, en nuance entre les deux extrêmes... comme il y a toujours des limites, même si elles ne sont pas tiennes.
Elle releva la tête, arqua un sourcil et reporta son attention sur son hôte. Le visage toujours aussi fermé, froid comme le marbre des caves. Ses yeux gris se plantant dans les émeraudes du Chevalier.
Lentement elle leva sa main senestre et la posa sur le dossier de sa chaise. D'une voix monocorde, mais calme, posée, elle murmura plus qu'elle ne parla.
Vous parlez comme ma mère...
Son autre main se posa alors sur sa poitrine comme pour effleurer ce que sa chemise cachait. Puis inspirant légèrement, elle retira son pendentif, puis posa à plat sur le bois du bureau le médaillon qui y pend.
Voilà le mien de blason, voilà la mienne de cicatrice...
Sur le bureau, un petit médaillon en bois d'amourette sculpté. Rond, représentant un croissant de lune inversé, enchâssé dans un pentacle, un triskel ornant le centre.
Lentement, la brindille se rassit et s'accouda au bureau, fixant la Pivoine, comme pour en lire la moindre réaction.
Parlant toujours sur le même ton détaché, elle poursuivit.
Je suppose que vous savez ce que c'est.
Je n'aurais pas l'arrogance de tenter de vous apprendre ce genre de choses.
Ma...
Ma croyance réfute le postulat Aritstolicien du bien et du mal, du blanc et du noir.
J'ai appris que rien n'est figé, rien n'est tel qu'on l'imagine. Il n'y a pas de certitude car tout est en mouvement perpétuel.
Ça lui faisait bizarre à la brindille de parler de ce genre de choses. Mais si son hôte veut la prendre sous son aile, alors autant qu'elle sache à quoi s'attendre. Autant qu'elle sache quel risque elle prend.
Car même si le passé du Chevalier semble être perclus de camouflet à la Sainte Église, même si elle semble avoir joué avec le feu plus d'une fois en se liant à ceux qui marchent sur d'autres chemins que la masse.
Il ne faut pas qu'elle croit qu'elles se ressemblent.
Ses yeux de brume se noyant dans son regard sinople, un très léger sourire naquit au coin de ses lèvres quand elle continua.
Je ne crois pas en votre religion.
Je ne crois pas au Très Haut, ni aux paroles d'Aristote.
Je ne crois pas aux fables et aux romans de la Sainte Église.
Je suis de celles qu'on brûle, non pas parce qu'elle s'accoquine avec ceux qui marchent à contre courant...
Je marche à contre courant.
Ma mère m'a appris que rien arrive sans raison. Que les Dieux nous offre des opportunités, des ouvertures dans la vie, qui nous permettent d'évoluer et d'avancer.
A nous de les voir et de les suivre. Mais nous sommes libre aussi de prendre un tout autre chemin.
Elle recula alors, s'adossant au dossier de sa chaise. Le ventre noué de parler de tout ça. Sa raison explosant, hurlant dans son esprit de se taire.
Vous portez l'un des noms de la Déesse Mère.
Elle pencha la tête sur le coté avec un petit sourire en coin, ne quittant pas ses yeux.
Je ne suis pas herboriste, je suis ce que vous appelez une sorcière.
Nous, nous parlons de mage plutôt...
Nous n'avons pas de nom. Nous n'appartenons à aucune famille, mais plutôt à des cercles.
Bref...
Voilà... à qui vous vous apprêtez à donner votre nom.
Je ne suis pas quelqu'un de mauvais comme les écrits de l'église le prônent.
Mais je ne suis pas non plus quelqu'un de bon. Car comme vous l'avez dit, il n'existe que des âmes grisent.
Elle s'avança à nouveau, son masque froid se changeant subrepticement en masque d'assurance, presque d'arrogance. Cherchant à voir, à s'assurer que la Pivoine mesure bien les conséquences de sa proposition.
S'approchant alors, s'accoudant au bureau, parlant d'une voix plus basse.
Êtes vous prête à prendre sous votre aile une petite chose qui semble insignifiante mais qui pourtant pourrait vous causer bien plus d'ennui que vous ne l'imaginez ?
Pour ma part j'ai toujours fuis les chemins qu'Ils m'ont tracés.
Et comment ne pas voir que, de part votre nom, votre goût pour les plantes, et votre passé, nous sommes faites pour être liées... ?
Cependant... je refuse que vous ne sachiez pas à qui, à quoi, vous offrez protection.
Vous ne demandez que de la fidélité en contre partie.
Vous l'avez déjà acquise depuis fort longtemps. Et non, je ne suis et ne serais jamais votre chien avec collier et laisse.
J'ai mes croyances, mes codes, mes... obligations.
Si vous les respectez, alors je suis à vous.
Ne me demandez simplement jamais d'aller contre mes préceptes.
Mais je pense que ça ne sera jamais le cas.
Son sourire se fait alors plus franc
Je n'entacherais pas votre nom par mes actes, mais bien tout simplement par ce que je suis. Vous savez... au moins... une partie...
A vous de voir si vous préférez en rester là.
Pour ma part, je ne peux vous en dire plus sans risquer l'opprobre de mes pairs.
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Plume...