Hans
Ah, ça sent la sentinelle monseigneur!
Ramassis de coupe-jarrets souvent pas bien frais, de gibiers de potence vadrouillant l'épée jamais loin, entre deux tours pendables, ou deux plans foireux, mais avec ce soupçon de classe indéfinissable et de savoir faire qui donne toute la valeur ajoutée à cette bande de drôles, qui entrent du même coup parfaitement dans le genre de gus appréciés du baron, de ceux qu'on aime avoir à ses côtés quand ça ferraille, ou quand il faut mettre un peu d'ambiance dans les tavernes du coin.
Faut dire aussi qu'ils ont du vécu en commun. Souvenirs nostalgiques d'une époque où quelques tourangeaux et quelques auvergnats, un peu frappés, un poil bourrins, s'étaient mis dans l'esprit d'aller apprendre la vie à un voisin commun, à l'aide d'un argumentaire simple, mais suffisamment frappant pour que les idées s'empreignent bien.
Et voilà qu'aujourd'hui, pour leur plus grand bonheur à tous, ce même voisin vient demander la piqure de rappel. Le vaccin doit être périmé après toutes ses années, et puis le crâne d'un poussin, c'est pas bien volumineux, l'effet poisson rouge sans doute, il a fait le tour du bocal et a oublié...
Descendant les larges escaliers en bois, c'est donc un germain ravi d'avoir de la visite, pour une fois, qui découvre le petit groupe déjà attablé. En temps normal, il ne faut pas les inviter, mais pour leur séjour dans cette ville, ils pourront bénéficier d'une hospitalité sans réserve. Ils ont même droit à un fin sourire, plutôt sincère, et presque aimable, le Hoggendaffen spécial numéro trois réservé aux retrouvailles avec de vieux compagnons d'armes, qui s'élargit surtout en songeant à la suite de leur histoire. Car leur venue à Loches est le dernier signe annonciateur. Bientôt il vont pouvoir suivre les oies sauvages, et piquer droit vers le sud-est. Bien sur la migration des portes épées sera moins longue que celle des volatiles précédemment nommés, mais ils ont un oiseau rare à dénicher, et à plumer.
Alors qu'il s'approche, Hans note la présence de la brunette derrière son comptoir, déjà harcelée par l'enturbanné. Le sourire cette fois remonte en coin pour devenir amusé, et le lochois lui envoie un clin d'oeil appuyé et un baiser du bout des lèvres. Inutile de le clamer trop fort, au risque de voir chevilles et caboche de la peste gonfler, mais il a récupéré la meilleure tavernière du royaume. Son seul nom à l'entrée a fait quadrupler le chiffre d'affaire du baron, plus habitué aux pièces désertes, où deux amoureux profitent souvent du manque de fréquentation pour donner le ton de leur prochaine nuitée. Il n'y a pas à dire, pas à tortiller, elle sait pousser à la consommation la soularde. Elle a beau être pénible au possible, si la donzelle souhaite revenir vivre à Loches, elle aura son poste à plein temps.
Sa chère et tendre a même suggéré une autre idée, pour renforcer le lien unissant l'ancienne berrichonne à son idole masculine, mais la chose parait tellement énorme, qu'elle mérite sans doute réflexion, même si l'idée n'a pas été rejetée en bloc, comme la raison l'aurait exigé.
Enfin arrivé au bout de la tablée, alors que ses invités sont déjà diversement occupés, le seigneur de guerre fait raisonner sa voix grave au milieu de la grande salle subitement bien animée.
Salutations Sentinelles!
Soyez les bienvenus à Loches, et dans ma modeste auberge. La Touraine est toujours aussi fière d'accueillir des voyageurs de qualité.
Faites ripaille et profitez des chambres, mais ne prenez pas trop vos aises, on a un boulot qui attend. Gardez votre bardas à portée de main, car nous devons aller porter notre bonjour au Poilu, et ce dans les plus brefs délais!
Pivotant légèrement, il désigne ensuite sa tavernière hautement qualifiée.
Si vous avez besoin de quoi que ce soit, la charmante et très efficace Amberle se fera un devoir, et une joie, de répondre à la moindre de vos attentes.
Petite moue qui se dessine légèrement, sitôt la dernière phrase prononcée.
En espérant quand même qu'ils ne vont pas la lui traumatiser, c'est qu'il vient juste de l'engager, et qu'il y tient un peu, à sa tourmenteuse préférée.
Enfin, elle ne paye pas d'mine comme ça la pauvre choupinette, mais elle devrait savoir se débrouiller...
Ramassis de coupe-jarrets souvent pas bien frais, de gibiers de potence vadrouillant l'épée jamais loin, entre deux tours pendables, ou deux plans foireux, mais avec ce soupçon de classe indéfinissable et de savoir faire qui donne toute la valeur ajoutée à cette bande de drôles, qui entrent du même coup parfaitement dans le genre de gus appréciés du baron, de ceux qu'on aime avoir à ses côtés quand ça ferraille, ou quand il faut mettre un peu d'ambiance dans les tavernes du coin.
Faut dire aussi qu'ils ont du vécu en commun. Souvenirs nostalgiques d'une époque où quelques tourangeaux et quelques auvergnats, un peu frappés, un poil bourrins, s'étaient mis dans l'esprit d'aller apprendre la vie à un voisin commun, à l'aide d'un argumentaire simple, mais suffisamment frappant pour que les idées s'empreignent bien.
Et voilà qu'aujourd'hui, pour leur plus grand bonheur à tous, ce même voisin vient demander la piqure de rappel. Le vaccin doit être périmé après toutes ses années, et puis le crâne d'un poussin, c'est pas bien volumineux, l'effet poisson rouge sans doute, il a fait le tour du bocal et a oublié...
Descendant les larges escaliers en bois, c'est donc un germain ravi d'avoir de la visite, pour une fois, qui découvre le petit groupe déjà attablé. En temps normal, il ne faut pas les inviter, mais pour leur séjour dans cette ville, ils pourront bénéficier d'une hospitalité sans réserve. Ils ont même droit à un fin sourire, plutôt sincère, et presque aimable, le Hoggendaffen spécial numéro trois réservé aux retrouvailles avec de vieux compagnons d'armes, qui s'élargit surtout en songeant à la suite de leur histoire. Car leur venue à Loches est le dernier signe annonciateur. Bientôt il vont pouvoir suivre les oies sauvages, et piquer droit vers le sud-est. Bien sur la migration des portes épées sera moins longue que celle des volatiles précédemment nommés, mais ils ont un oiseau rare à dénicher, et à plumer.
Alors qu'il s'approche, Hans note la présence de la brunette derrière son comptoir, déjà harcelée par l'enturbanné. Le sourire cette fois remonte en coin pour devenir amusé, et le lochois lui envoie un clin d'oeil appuyé et un baiser du bout des lèvres. Inutile de le clamer trop fort, au risque de voir chevilles et caboche de la peste gonfler, mais il a récupéré la meilleure tavernière du royaume. Son seul nom à l'entrée a fait quadrupler le chiffre d'affaire du baron, plus habitué aux pièces désertes, où deux amoureux profitent souvent du manque de fréquentation pour donner le ton de leur prochaine nuitée. Il n'y a pas à dire, pas à tortiller, elle sait pousser à la consommation la soularde. Elle a beau être pénible au possible, si la donzelle souhaite revenir vivre à Loches, elle aura son poste à plein temps.
Sa chère et tendre a même suggéré une autre idée, pour renforcer le lien unissant l'ancienne berrichonne à son idole masculine, mais la chose parait tellement énorme, qu'elle mérite sans doute réflexion, même si l'idée n'a pas été rejetée en bloc, comme la raison l'aurait exigé.
Enfin arrivé au bout de la tablée, alors que ses invités sont déjà diversement occupés, le seigneur de guerre fait raisonner sa voix grave au milieu de la grande salle subitement bien animée.
Salutations Sentinelles!
Soyez les bienvenus à Loches, et dans ma modeste auberge. La Touraine est toujours aussi fière d'accueillir des voyageurs de qualité.
Faites ripaille et profitez des chambres, mais ne prenez pas trop vos aises, on a un boulot qui attend. Gardez votre bardas à portée de main, car nous devons aller porter notre bonjour au Poilu, et ce dans les plus brefs délais!
Pivotant légèrement, il désigne ensuite sa tavernière hautement qualifiée.
Si vous avez besoin de quoi que ce soit, la charmante et très efficace Amberle se fera un devoir, et une joie, de répondre à la moindre de vos attentes.
Petite moue qui se dessine légèrement, sitôt la dernière phrase prononcée.
En espérant quand même qu'ils ne vont pas la lui traumatiser, c'est qu'il vient juste de l'engager, et qu'il y tient un peu, à sa tourmenteuse préférée.
Enfin, elle ne paye pas d'mine comme ça la pauvre choupinette, mais elle devrait savoir se débrouiller...