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[RP] Nouvelles terres pour de nouvelles vies ?

Enored
Le petit matin avait trouvé une rouquine endormie. Après quelques battements de paupières, elle réussit à ouvrir les yeux. S'asseyant sur le bord du lit elle s'étira. Un rapide coup d'oeil dans la pièce avant de réaliser où elle se trouvait. Aix. Les évènements de la veille revenaient dans son esprit embrumé. La taverne, Caline et ... surtout l'impression d'être observée. Elle n'avait repéré personne de connu dans la taverne mais elle avait eu, tout le temps où elles y étaient, l'impression que quelqu'un avait le regard fixé sur elle.

Haussement d'épaules. La rouquine se décida enfin à se lever. Après une rapide toilette, elle se changea... pantalon noir, chemise rouge... elle n'allait pas changer ses habitudes. Elle attrapa sa cape qu'elle noua autour de ses épaules avant de sortir de la chambre et de descendre vers la salle principale de la taverne. Caline était attablée pour un petit déjeuner. La rouquine la salua et sortit de la taverne. Elle avait besoin de prendre l'air et surtout de prendre des repères dans la ville. Elle ne savait combien de temps elle y resterait, mais ... autant connaitre le coin... A une autre époque, elle serait partie en repérage pour voir si une maison de bourgeois n'était pas accessible pour soulager ses habitants d'une partie de leurs richesses. A présent, elle n'y portait qu'une attention minime. Ce qu'elle voulait c'était découvrir où se trouvait le chateau des Trévières. Une question la hantait, Dahut, enfin Samuel, avait-il tant changé ? Elle le saurait surement bientôt.

Elle était arrivée ici la tête pleine de projet, à présent, elle ne savait plus trop. Que faire ? Rester ? Partir ? Rester un petit moment, la rouquine et ses deux compagnes avaient besoin de repos. Leurs corps méritaient ce repos qu'elle refusait si souvent à donner. Un tour vers l'écurie et la rouquine s'était hissée sur le dos de son cheval. Faisant attention dans les rues encombrées, elle accéléra l'allure vers la sortie de la ville. La journée lui appartenait, leur appartenait ... Le cheval et sa cavalière avaient besoin d'une bonne galopade qui ne s'achèverait qu'à la nuit tombée.

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Cajoline22
Assise à une table, légèrement à l’écart, dans un coin peu éclairé, Cajoline laissait vagabonder ses pensées tout en dégustant sa bière. La journée s’était passée calmement, doucement, comme au ralenti, dans la matinée elle avait avec Edonice cueilli des fruits au verger et après un rapide repas, elles avaient été se promener dans les bois environnants. Une journée calme et ordinaire, comme elles n’en avaient pas eu depuis longtemps, très longtemps, et étrangement elle trouvait cela bizarre, étrange, s’attend presque à ce qu’une chose vienne bouleverser cette apparente quiétude.

La petite était déjà montée se coucher, Enored, qu’elle avait à peine vue de la journée était partie à sa soirée mondaine – un sourire s’étira à cette pensée, à cet instant, elle aurait bien aimé être une petite souris pour voir comment son amie s’en sortait au milieu de tous ces nobles, et de tout le protocole qui devait aller avec. Quant-à elle, elle se retrouvait là, seule à boire sa bière, à observer d’un air absent les habitués du lieu, pour éviter de laisser ses sombres pensées prendre le dessus…mais à voir les regards en coin qu’on lui lançait, personne ne semblait apprécier.

Quelques bières, et sombres regards plus tard, elle était dehors, sous le regard placide de la lune, sa cape sur ses épaules. Ou ses pas allaient l’amener ? Elle verrait bien, tout ce qu’elle savait c’est qu’elle avait besoin de marcher, de s’éreinter pour s’endormir ensuite de fatigue et espérer passer une nuit sans cauchemar. Après une légère hésitation, souvenir douloureux des conséquences que son besoin de prendre l’air avait causé la dernière fois, elle entama son errance à travers les rues, éclairée des pales rayons de l’astre de la nuit…

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Enored
Elle ne savait depuis combien de temps elle marchait à côté de son cheval. Elle n'aurait su le dire. La nuit était bien avancée. Elle se sentait vide de toute émotion, prête à en découvrir ou plutôt à en redécouvrir d'autres. Le projet dont Dahut lui avait parlé venait de prendre toute son ampleur et la pirate n'avait qu'une hate, découvrir son bateau. Celui là, elle n'aurait pas besoin de le voler. Un sourire narquois sur les lèvres, la rouquine imaginait ses coubres, ses voilures, noires comme la tempête.

Perdue dans ses pensées, dans ses projets d'avenir, elle remarqua une ombre qui venait vers elle. Méfiance. Les sens aux aguets, elle arrêta son cheval en tirant légèrement sur la bride. Par réflexe elle chercha la garde de l'épée qu'elle avait laissé et l'auberge et se maudit de ne pas avoir été plus prévenante. Manche d'une dague qui glisse dans la main alors que l'ombre s'approche. Etonnement. Caline ... c'était Caline ... La rouquine laissa la blondinette arriver à sa hauteur, mais celle ci ne fit pas attention à elle, continuant sa marche.

Sourire aux lèvres, Enored glissa sur le côté. Crissement des bottes sur le sol caillouteux. Elle posa une main sur l'épaule de son amie pour l'arrêter.


Petite promenade nocturne Caline ?
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Cajoline22
Errance sans but.

Ombre perdue dans ses pensées, ombre parmi celles de la nuit, marchant dans les rues d’une ville inconnue, une ombre errant sans but, elle n’était qu’une ombre perclus de sombres pensées.
Pied qui tape rageusement dans un caillou, l’envoyant valdinguer au loin, elle avait cette impression d’être tombé au fond d’un puits sans rien ou presque à quoi se raccrocher, sans plus aucun but dans la vie, plus rien ne lui semblait avoir d’intérêt, de goût…et c’était loin d’être une impression, mais plutôt la triste réalité. Comment avancer et remonter en haut du puits, reprendre goût à la vie ?

Soudain, sa main se serre instinctivement sur sa dague, lorsqu’un groupe d’hommes passe dans la rue en braillant des chansons paillardes…souvenirs et sensations désagréables qui remontent de sa dernière sortie nocturne…mâchoire qui se serre, plus jamais elle ne sortira sans arme, plus jamais elle ne se laissera faire ainsi, plus jamais…
Main qui se crispe à nouveau sur sa lame lorsque deux hommes passent près d’elle, puis encore lorsqu’un autre ivre mort sort d’une taverne en riant…

Errance de nouveau avec ses tristes souvenirs…

Et soudain une main sur son épaule. Instinctivement, elle s’écarte brusquement, dégaine sa lame et se retourne pour faire face à son agresseur, que perdue dans ses pensées elle n’avait pas remarqué, prête à se défendre, à faire mal.


Petite promenade nocturne Caline ?

Les mots font peu à peu leur chemin, tandis qu’elle dévisage son amie qui la regarde quelque peu étonnée de sa réaction brutale et qu’elle se fige la lame dirigée vers la rouquine.

Enored ! …je…désolée…

Regard vers son amie, puis sur sa lame, avant de revenir vers la guerrière… main qui se desserre petit à petit du manche de la lame avant de la ranger à sa ceinture… elle n’allait vraiment pas bien depuis Lyon…
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Enored
Lame qui menace, talons qui se tournent pour faire face. L'étonnement passé, un sourire se dessina sur le visage de la rouquine. Son amie était sur ses gardes malgré ses sombres pensées. Point positif pour son 'élève'.

Enored ! …je…désolée…

Les sourcils de la rouquine se froncent. Voilà qu'elle s'excuse ... si Caline avait pu sonder ses pensées, elle ne l'aurait fait. Elle observa son amie ranger sa lame tout en continuant à sourire. Elle sentit plus qu'elle ne vit le malaise qui s'était emparée de la jeune femme. Elle la réprimanda avec une légère touche d'humour, chose qui ne lui était plus arrivée depuis ... longtemps.


Caline ! Caline ! Voyons ! On ne s'excuse pas pour ce genre de choses ! La lune fut témoin du clin d'oeil adressé par la rouquine à son amie Plus sérieusement, tu apprends, tu te méfies, tu commences à avoir de bons réflexes je suis fière de toi. Mais c'est une heure bien avancée dans la nuit ... peut être est-il temps de rentrer se reposer non ?

La rouquine s'étonna de son ton, bien plus léger qu'il ne l'avait été depuis un moment.

Rentrons, j'ai un tas de choses à te raconter ... et surtout un projet à te proposer. Je vais avoir besoin d'une infirmière pour une grande aventure. Serais tu tentée ?

La rouquine reprit la bride de son cheval et passa une main autour des épaule de Caline à qui elle fit faire demi tour vers la ville avec fermeté. Elle la relâcha lorsqu'elle se mit enfin à marcher.
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Cajoline22
Clin d’œil et ton léger de son amie, cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas vu ainsi, quel contraste avec sa propre humeur, avec l’humeur de la rouquine il y a encore quelques jours. Quelque chose avait du se passer aujourd’hui, peut être même ce soir ...

Rentrons, j'ai un tas de choses à te raconter ... et surtout un projet à te proposer. Je vais avoir besoin d'une infirmière pour une grande aventure. Serais tu tentée ?

Elle avait vu juste quelque chose c’était passé aujourd’hui. L’enthousiasme qui transparaissait dans la voix de la guerrière avait quelque chose de contagieux, peut être lui apportait-elle ce qui lui manquait avec cette grande aventure qu’elle lui proposait, ce quelque chose qui la sortirait du puits ou elle était tombé, de ce puits ou elle se débattait pour garder la tête hors de l’eau.
Lueur d’espoir pour l’ancienne tavernière, tandis que son amie d'une main ferme sur son épaule l’oblige à faire demi-tour. Léger sourire à la guerrière tandis qu’elle prend la route vers la ville à ses cotés .


Si je suis tentée ? - ton plein de curiosité – vu ton enthousiasme, oui bien sur ! Mais raconte-moi, de quoi s’agit-il ?

Comme si elle allait répondre non ! Et qu’est ce qu’elle aurait fait après avoir regardé son amie partir vers sa grande aventure ? Elle se serait retrouvée seule, sans rien avoir à faire sinon que replonger dans ses souvenirs, et finir par en crever de chagrin…autant prendre la route seule avec tout son argent et crier à tue tête «v’nez me détroussé, v’nez m’tuez », ou passer une frontière sans laisser-passer et rencontrer une armée très discipliné qui tue tout ce qui n’est pas porteur d’une autorisation…encore qu’avec sa chance, avec tout ça elle serait capable d’être encore en vie ! Léger sourire narquois rien qu’a y pensé. Non elle allait vivre et aller dans cette aventure que la rouquine lui proposait, la vie tranquille dans un village, elle avait connu, elle connaitrait peut être de nouveau un jour, mais pas tout de suite, c’était beaucoup trop tôt.
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Enored
Si je suis tentée ? vu ton enthousiasme, oui bien sur ! Mais raconte-moi, de quoi s’agit-il ?

Petit sourire narquois sur les lèvres de la rouquine alors qu'elles marchent vers la ville. Elle laisse le silence s'installer entre elles un petit moment. Pour parler du fameux projet, il va falloir commencer par le début. L'histoire était longue, mais qu'importe, elles avaient un petit bout de route à faire jusqu'à l'auberge.


Bien ... je sais pas trop par où commencer. P't'être par le début, en évitant les tours et les détours hein ... sinon ça va être long. J'ai connu Dahut, y'a ... hum ... des années. A cette époque la troupe des mercenaires de Guillaume venait de se disloquer. Guillaume et Cassandre partis en mer, je brigandais sur les routes avec Jean-jean.
Petit silence. Elle sait ce que le colosse peut évoquer à son amie. Il était différent le colosse à l'époque, nous étions amis ... p't'etre qu'un jour ... mais c'est pas l'sujet. Donc avec Jean-jean on est remonté vers les Flandres dans le but de constituer une nouvelle troupe de mercenaires. Moi ce que je voulais ... Silence qui se prolonge C'était retrouver le capitaine du bateau qui m'avait débarqué dans un port flamand. Bref ... autre longue histoire. En route, nous nous sommes arrêtés à Bayeux. Et c'est là que j'ai rencontré "mon" beau tavernier. Dahut. Léger sourire à l'évocation de ces souvenirs. C'est une des rares personnes avec qui j'ai sympathisé pendant ce voyage là. Le seul avec qui j'ai gardé contact, le seul qui n'a pas eu peur quand je lui ai dit qui j'étais vraiment. Un ami, un vrai. J'ai correspondu longtemps avec lui. Jusqu'à ce que je reparte en mer. La rouquine s'arrêta un instant. La mer ... elle allait y retourner. Rien que d'y penser ... Un bateau ... son bateau sans avoir à se battre pour être capitaine. Juste par amitié. Parce qu'il avait comprit... Revenue à terre avec Cassandre, Guillaume et Henri, j'ai repris ma correspondance. Dahut était arrivé dans le sud, se nommait Samuel de Trévières, d'ailleurs va falloir que je lui demande pourquoi et me parlait d'un grand projet en mer. Que pour ce projet il avait pensé à moi. Je lui avais promis qu'une fois la famille Rastignac reconstituée, je le rejoindrais pour l'aider à concrétiser son projet. Mais je ne m'attendais pas du tout à ce qui s'est passé ce soir. La rouquine s'arrêta, elles n'étaient plus très loin des murs d'Aix. Elle se tourna vers son amie. J'ai mis du temps, beaucoup de temps à me décider à aller à cette réception ce soir. J'y ai croisé un Vicomte qui voulait me confier un bateau sous ses ordres, il n'a pas froid aux yeux lui. J'y ai croisé un tas de monde inconnu. Je ne savais pas vraiment ce que j'y faisait lorsque Dahut, enfin Samuel, a parlé à tous de son projet. Enfin d'une partie. Il a annoncé que son projet de chantier naval était en bonne marche et qu'il m'offrait le premier bateau qui sortirait de ce chantier. Même si je savais, si j'étais au courant du projet ... Je ... ne m'y attendais vraiment pas... enfin pas à cela.

La rouquine se tut. Elle avait encore du mal à y croire. Son bateau ... et tout ce qu'il y avait derrière.

Voilà ... je retrouve un bateau, un équipage et ... je ne peux te parler de tout pour le moment, mais à bord on a toujours besoin d'une infirmière ... puisque ... enfin tu sais. Même si elle avait affronté ses fantômes, la douleur était encore présente... Qu'est ce qu'elle aurait aimé prendre la mer avec Henri. Elle décida de changer de sujet.

Je te laisse le temps de réfléchir. Demain nous prenons la route vers Marseille, la ville est, il parait plus vivante qu'Aix...
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Cajoline22
Silence qui s’installe un peu tandis qu’elles rentrent éclairées par l’astre lunaire, cela ne la dérange pas, elle sait attendre. Elle n’est pas pressée et de toute manière, elles ont un bout de chemin avant d‘arriver, c’est qu’elle a marché loin s’en sans rendre compte, elle avait vraiment été perdue dans ses pensées !

Bien ... je sais pas trop par où commencer. P't'être par le début, en évitant les tours et les détours hein ... sinon ça va être long.

Léger sourire, tandis que son amie poursuit, ça pouvait être long, elle n’en doutait pas, la rouquine avait du en vivre des aventures, et en avoir des choses à raconter…Jean-jean, imperceptiblement elle se crispe à l’évocation du colosse et de tout ce que ça venue à dunkerque à induit.
Elle laisse tout de même son amie continuer, sans rien dire, sans faire aucun commentaire, respectant les silences, les pauses dans le récit.


Voilà ... je retrouve un bateau, un équipage et ... je ne peux te parler de tout pour le moment, mais à bord on a toujours besoin d'une infirmière ... puisque ... enfin tu sais.

Oui je sais Eno, je sais…

Oui elle savait, elle savait même très bien, la rouquine n’avait pas besoin dans dire plus, elle avait appris à la connaître et à l’apprécier la rouquine, elle était même pour elle une amie. Certains en connaissant le passé de la guerrière aurait détourné le regard, aurait pris peur, mais pas elle, voir derrière les apparences, ne pas s’arrêter à celles-ci, c’était comme ça qu’elle était et serait toujours. Et puis, son passé à elle n'était pas des plus glorieux, elle se voyait pas lui jeter la pierre, pas comme toutes ces bigotes qui croient être parfaites sous prétexte d'aller à l'église tous les dimanches !

Je te laisse le temps de réfléchir. Demain nous prenons la route vers Marseille, la ville est, il parait plus vivante qu'Aix...

Le temps d’y réfléchir, elle n’avait pas besoin d’y réfléchir plus, c’était tout vu même, elle était partante, même si la rouquine ne lui avait pas parlé de tout le reste, elle pouvait facilement le deviner et cela ne la dérangeait pas. Elle lui répondrait demain, à tête reposée, même si elle savait qu’elle ne risquait pas de changer d’avis, lorsqu’elle prenait une décision elle s’y tenait.

Oui espérons que Marseille soit plus vivante, nous verrons bien demain.

Elles arrivaient à la taverne, il était temps de prendre une nuit de repos avant de prendre la route, elle souhaita une bonne nuit à son amie qui s’occupait de son cheval et monta se coucher. Le lendemain matin, elle se réveilla fraiche et dispo après une nuit pour une fois sans cauchemar, aujourd’hui, elles partaient pour Marseille et la mer, elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle ne l’avait plus vu la mer, depuis leur départ de Dunkerque...
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Enored
[A Marseille le lendemain...]

La mer ! enfin !

Ils avaient chevauché une partie de la nuit. Mais peu lui importait à la rouquine. Elle n'avait qu'une idée en tête : voir la mer. Depuis plusieurs lieues elle se laissait enivrer par les effluves marines, son coeur battait plus vite, plus fort, plus intensément. Si elle revivait depuis l'annonce de Dahut, elle en prenait pleinement la mesure à présent. Elle sentait le sang battre dans ses veines, la vie reprenant pleinement ses droits.

La mer ! enfin !

Alors, à la vue des remparts, elle refusa le repos à l'auberge. Il était hors de question qu'elle se repose sans l'avoir vue. L'aube se levait et Marseille n'avait pas prit vie encore. Se laissant guider par son instinct, par les embruns de plus en plus fort, elle galopait à travers les rues, laissant ses compagnons de route derrière elle.

La mer ! enfin !

Tout d'abord elle l'avait sentie, ses effluves, ses embruns, maintenant venait le tour du ressac. Elle l'entendait. Se laissant guider par les sons et les odeurs, elle savait qu'elle n'était plus très loin. Elle ne la voyait pas encore, mais déjà elle imaginait le Soirmeacha à flot, se laissant porter par les courants, poussé par les vents, le bois du gouvernail sous ses mains ... Ses couleurs hissées haut. Les couleurs des O'Caellaigh hissées pour une dernière fois avec leur dernière héritière. Elle se devait d'être digne d'eux.

La mer ! Enfin !

Souvenirs qui s'entrechoquent, d'un passé lointain, un bateau, cinq frères une soeur unis jusqu'à la fin des temps. Malgré la mort, au delà de la mort. Souvenirs plus proches sur le pont d'un bateau "le doc' " à ses côtés. Tous deux silencieux observant l'horizon avant l'abordage. Instants précieux de calme avant la tempête qu'elle savait si bien déchainer. Souvenirs d'une attaque pas comme les autres et du naufrage qui s'en suit... Souvenirs ...

La mer ! enfin !

Les yeux mis clos, les pensées à mille miles de cette plage que les sabots de son cheval foulaient depuis un petit moment, elle se rendit compte, réalisa et la vit enfin. Alors elle tira sur la bride de son cheval, se laissa glisser sur le sable et le laissa libre d'aller où il veut. Elle ne vit plus qu'une chose : la mer.

Coeur qui bat, sourire qui se dessine. Elle y était enfin ! sans s'en rendre compte elle se mit à fredonner, cette chanson apprise il y a si longtemps. Chanson que sa mère chantait quand, ensembles ils regagnaient la terre, la cale chargée de butin...


Ag amharc trí m'óige,
Is mé 'bhí sámh,
Gan eolas marbh
Bhí mé óg gan am,

Anois, táim buartha,
's fad ar shiúil an lá.
Ochón 's ochón ó...

Les dernières notes se perdirent alors que les premières vagues vinrent lécher le bout de ses bottes. Long silence, les pieds dans l'eau, la rouquine regardait le soleil se lever...

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Cajoline22
[A Marseille, sur la plage]

La bretonne qu’elle était, avait résisté pendant un temps, un temps très court avant de diriger ses pas vers la mer, vers cette étendue d’eau à perte de vue, cette immensité aux couleurs changeantes, aussi changeante que les multiples sentiments qu’elle lui inspirait.
Et voilà, elle se retrouvait là sur le sable, face à cette mer qu’elle n’avait pas vu depuis une éternité, qu’elle s’était efforcée en fait de ne plus aller voir…trop de mauvais souvenirs qu’elle avait bien du mal à oublier : ceux liés à son enfance en Bretagne, puis tout ceux liés à Dunkerque…

Et pourtant là devant cette étendue, les pieds dans le sable, elle réalisait combien la mer avait pu lui manquer, elle se souvenait maintenant de la sensation de l’eau l’enveloppant lorsqu’elle plongeait, se coupant du monde pour se retrouver dans sa bulle d’eau, seule avec elle-même, avec cette sensation de faire un avec l’élément…un sourire involontaire se dessina sur son visage, c’était les rares moments de bonheur de son enfance.

Faire un…il lui manquait atrocement, avec lui elle avait perdu cette étincelle, cette joie de vivre, cette volonté d’aller toujours de l’avant…la douleur, la douleur ne partirait-elle donc jamais ? Comme il lui manquait, elle essayait d’aller mieux, de plaisanter à nouveau, de rire, mais derrière cette façade…le vide atroce, le chagrin, la douleur…

Un pas, puis un autre, elle s’avançait telle une somnambule vers la mer, l’idée de s’y jeter, lui traversa un court instant l’esprit avant de s’envoler en apercevant son amie, la rouquine, assise sur le sable….sans elle, ou serait-elle aujourd’hui ? Surement pas là, et pour être honnête avec elle même surement plus de ce monde en fait. La rouquine ne le savait pas mais lorsqu’elle lui avait fait la proposition de l’accompagner jusqu’ici elle avait sauté dessus et fuit. S’occuper le corps, l’esprit pour ne plus penser, de plus ressentir cette détresse, ce sentiment de mort qui l’habitait, c’était ce qui lui fallait, c’était ce qu’elle faisait toujours, et la proposition que la rouquine lui faisait de faire partie de son équipage, était là encore la bienvenue.

Doucement, elle s’était avancée vers Enored, jusqu’à se retrouver juste derrière elle, l’avait-elle entendu venir, elle ne savait pas, son amie restait là sans bouger, le regard tourné vers la mer.


J’avais oublié qu’elle pouvait être aussi belle…- elle avait parlé doucement, sa voix n’était presqu’un murmure, après une légère pause admirative, elle continua – Eno, je ferrais parti de ton équipage.

Voilà, son amie savait qu’elle pourrait compter sur elle, dans cette nouvelle aventure.
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Enored
Une présence non loin d'elle et des pas légers sur le sable tirèrent l'Irlandaise de ses pensées. A force, elle avait appris à les connaitre : Cajoline s'approchait. La jeune femme s'arrêta juste derrière elle.

J’avais oublié qu’elle pouvait être aussi belle…
Le murmure dessina un sourire sur le visage de la rouquine. Ainsi, la Bretonne, l'ancienne tavernière avait succombé elle aussi à l'appel de la mer.

Eno, je ferrais parti de ton équipage.
Bien ! elle annonçait sa décision, car la pirate en était sure, la juene femme avait prit sa décision la veille, au moment même où elle lui en avait parlé. Elle avait vu, l'espace d'un instant, grâce à l'éclat de la lune, une légère flamme s'animer l'espace d'un instant.

Elle l'avait vu, mais lui avait laissé le temps de réfléchir au cas ou ... Ce n'était pas rien ce qu'elle lui proposait d'autant plus qu'elle ignorait une grande partie du projet, la plus grande, la plus importante, la plus risquée aussi.

Depuis le départ de Lyon, la rouquine avait comprit, que, comme elle, la Bretonne était devenue une risque tout. Plus grand chose lui importait, alors qu'importait le risque. Peut-être avait-elle toujours été ainsi. Mais a présent elle laissait une large part à ce que certains nommeraient de l'inconscience.


Oui, elle est belle, mystérieuse, changeante, dangereuse. Tout à la fois et tellement fascinante.

Un nouveau silence le temps de se demander ce qu'elle va dire à Caline. Lui parler des risques, des dangers, des difficultés de .... non elle aurait le temps de le découvrir et s'en moquait surement. Son amie avait besoin d'action, pour oublier, pas de grands discours.

Je suis contente que tu acceptes. Je sais que je peux compter sur toi quoiqu'il advienne, j'espère juste que tu ne regretteras pas en pleine tempête.

La rouquine avait tourné le regard vers son amie en prononçant les derniers mots et lui fit un clin d'oeil. Elle savait qu'elle avait peur d'avoir le mal de mer.

La rouquine se leva et se campa face à son amie.


Si nous allions boire pour fêter cela avant de prendre la route pour Toulon ? J'suis impatiente d'y arriver ... je t'expliquerai là bas.
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Cajoline22
Sourire rendue au clin d’œil d’Enored. Et oui, elle avait peur d’être malade en pleine mer, de rendre tripe et boyaux par-dessus le bastingage. Elle n’aimait pas être malade, elle détestait ça à vrai dire….et puis fallait dire que cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas mis le pied sur quelque engins de navigation que ce soit, le dernier en date était sa petite barque qu’elle utilisait pour pêcher rien à voir avec ce sur quoi elle allait bientôt mettre les pieds et prendre la mer, alors oui, elle avait un peu peur d’être malade.

Je ne regretterais pas voyons…par contre toi peu être, surtout si je décore le pont en pleine tempête… - clin d’œil à la jeune femme qui s’était levée et lui proposait d’aller boire un verre – oui allons fêter ça.

Sur le chemin qui les menait vers le lieu propice ou elles fêteraient ça, Caline se demandait si elle voulait vraiment avoir les détails de ce dans quoi elle s'était engagée, elle savait le plus important sans qu'Enored ne lui ai dit, l'avait deviné : elle risquerait sa vie dans cette aventure et s'en moquait complètement.
C'est un bon moment plus tard et quelques bières qui réveillèrent sa curiosité, peut être que finalement savoir ce qui allait suivre, connaître les détails de l'aventure réveilleraient une petite flamme en elle...
Il lui faudra attendre Toulon, la rouquine avait dit Toulon et elle ne saurait rien avant. Elle l'a connaissait à force, quand elle disait une chose, elle s'y tenait, ne prenait pas de détour, ne revenait pas en arrière, et elle aimait ce genre de caractère entier, fort.

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Enored
Les deux jeunes femmes regagnèrent une taverne passant près du port et la rouquine fronça les sourcils un instant. Un fantôme du passé ressurgissait. sur un des pontons, une silhouette regardait dans sa direction. Elle voulu arrêter Caline pour aller le saluer, mais son instinct l'en empêcha. Une sensation sourde de danger s'insinua en elle. Elle secoua la tête, détourna le regard et accompagna son amie jusqu'à la taverne.

Bière après bière, la rouquine restait plongée dans ses pensées. Pourquoi le vieux Jack était il un danger pour elle ? Etrange... Déjà qu'est ce qu'il faisait là, elle n'avait repéré aucun autre membre de son ancien équipage. Auraient-ils débarqué le vieux pirate ? Lorsque Caline parti se coucher, la rouquine n'avait pas vraiment desserré les dents. Elle aurait voulu lui parler de son projet mais son esprit était loin. Elle réfléchissait. Elle sentait ses compagnes de voyage en danger à cause du vieux Jack et cela ne lui plaisait pas.

Elle se rapprocha du comptoir déposa un écu et posa sa question au tavernier.

Un autre si vous me répondez. Z'avez déjà vu par ici un homme avec une jambe de bois et un bandeau sur l'oeil ?

La rouquine sortit un écu de sa poche, le montrant au tavernier qui ne pu s'empêcher de le lorgner.

Oui dame. Il vient souvent ici. Il est arrivé un jour ou deux après vous.

Grimace de la rouquine, est ce que le vieux Jack la suivait ?

Et comment il se fait appeler ?

La pirate posa la pièce sur le comptoir laissant ses doigts dessus, attendant la réponse pour la lâcher.

Le vieux corsaire qu'on l'appelle dame.


LA rouquine hocha la tête, un pirate qui se reniait ce n'était jamais bon. Sur la route, elle parlerait à Caline, il était hors de question que la petite soit en danger... Elle allait accepté le pied à terre du fond du parc proposé par Dahut. Là bas, Edonice serait à l'abri le temps que le projet se concrétise.
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--Le.vieux.corsaire


(suite du Vieux Port à Marseille)

Etonnement, oui c'est bien l'étonnement et l'incompréhension qui marquèrent le vieux Jack. Il était certain que son capitaine l'avait vu. Il en aurait mit sa deuxième jambe à couper.

D'abord il voulu la suivre, une rousse comme ça y'en avait pas deux. C'était bien elle qu'il avait vue à Joinville, c'était bien elle sur cette plage ! Mais avait-elle changé au point de l'ignorer alors qu'il s'était battu pour elle ? alors qu'il s'était laissé débarquer par loyauté ?

Ah ça oui il comprenait pas le vieux Jack, son capitaine préférait une donzelle à un de ses anciens hommes d'équipage. Elle préférait rester assise sur la plage plutôt que de gagner les flots ! Ce n'était pas normal ! Il fallait qu'il lui rafraichisse la mémoire, qu'il lui rappelle qui elle était.

Le vieux corsaire suivit son capitaine de loin. Il voulait en avoir le coeur net. Du tavernier, il apprit qu'elle irait à Toulon le lendemain, il prit la route immédiatement.
Enored
[ Toulon]

Elles étaient arrivées à Toulon à la fin de la nuit. La route avait été calme, silencieuse. Deux autres jeunes femmes les avaient rejointes pour le temps de la route. Pour rassurer Samuel. La rouquine sentait le danger, elle était à fleur de peau et avait préféré se taire le temps de trajet.

Les remparts passés, elles avaient cherché une taverne alors que le groupe se divisait. Comme à son habitude, c'est une Edonice ensommeillée qui avait grimpé les marches qui menaient à sa chambre. Enored la regarda fermer sa porte derrière elle et retint Caline par le bras lorsque celle ci voulu faire pareil.


Viens, il faut que je te parle.

Ton sans appel, un peu brusque peut être ... surement. Sans lacher son amie, sans s'en rendre compte non plus, elle l'entrainait vers une table un peu à l'écart des autres, un peu à l'abri des regards, un peu loin des lumières.

Caline écoute ... hier à Marseille, quand on a quitté la plage j'ai vu un ... fantôme ... pas un vrai ... un fantôme d'mon passé. De quand j'étais capitaine. Un des anciens membres d'mon ancien équipage. J'ai d'abord cru que l'bateau ... mon bateau ... mouillait au port mais ... non. Aucun autre d'ces traitres n'était présent. Cela n'pouvait dire qu'une chose. Ils l'ont débarqué. C'qui pour moi pouvait être bon signe mais ... non. J'ai voulu aller vers lui et mon instinct m'a soufflé danger. Et j'ai peur pas pour moi, il ne me fera rien, mais pour vous, toi, Edo ...

La pirate se tut, avouer qu'elle avait peur ne lui ressemblait pas mais elle voulait marquer l'esprit de Caline, lui faire comprendre sa décision.

J'ai prit une décision, vous mettre à l'abri, nous mettre à l'abri l'temps de nous reconstruire, l'temps de mener à bien mon projet et ... de voir s'il est ami et tout ira bien, ou ennemi et là ... j'prendrai les m'sures qui s'imposent.

La rouquine avait plongé son regard dans celui de Caline.

Dès que vous serez reposée Edo et toi, on ira se mettre à l'abri au château. Dahut m'y a promis un pied à terre, dans le parc. Pas dans le château, mais ce sera mieux qu'une taverne surtout pour la p'tite.

La rouquine se tut, elle tentait de se justifier. Elle haussa les épaules, se leva et sortit de la taverne. Sa décision était sans appel. Caline comprendrait surement. Elle se dirigea vers l'écurie grimpa sur le dos de son cheval et parti pour la journée. Elle avait besoin d'être seule, besoin de faire le point. En fin d'après midi, elle revint pour chercher Edo et Caline. Toutes deux l'attendaient. Elles firent route et s'installèrent dans la maison du fond du parc. La rouquine sentant un poids se lever en profita pour partir prendre l'air au près de la mer.

A son retour un messager l'attendait avec un pli. Pli qui fit cogner son coeur un peu plus fort, un peu plus vite lorsqu'elle reconnut le seau. Dans 'sa' chambre, elle laissa le pli lui délivrer son message et sourit ... le lendemain ... le lendemain son rêve, leur rêve prendrait forme. Elle le glissa dans sa besace et sortit de la pièce. Les filles avaient investi le lieu. La rouquine pouvait se détendre enfin. Elle les rejoignit le sourire aux lèvres.


On est bien ici non ? En plus, aucune ville n'est loin, vous pourrez visiter Toulon dès d'main, moi ... on m'attend sur les pontons de l'Etang de Berre.
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