Ewaele
[Il était une fois, cest comme ça quune histoire commence
]
Sur les routes Jusqu'à lui.
Le temps s'en allait, il n'avait plus rien à faire dans cette histoire. Il s'en allait sans bruit, pendant qu'ils essayaient de vivre. A plein. A cent, à mille à l'heure, parfois sans bouger ou si peu... En apparence. En vrai, il créait, il soffrait, il prenait, il se nourrissait des uns, des autres, juste omme cela.
La lune était pleine ce soir mais la nuit restait noire de jais. On sy noyait à trop la regarder, leurs yeux se perdaient dans son immensité, leurs regards soubliaient dans linfini qui les contemplait. Dans le marasme sonore, le monde sendormait sous le joug, avec le goût de ces ténèbres enivrantes. Le ciel transpirait et sa sueur coulait le long de sa vie, le long de ses joues. Les branches étoilées séteignaient, sétreignaient, embrassées les unes dans les autres. Son cur lui semblait être comme ses étoiles, il séteignait, sa feue flamme glaçait son sang Et puis la fatigue lenvahissait, elle lassaillait de toute part. Son esprit sobscurcissait, petit à petit il se teintait du lourd voile du sommeil, il se prêtait au jeu des rêves.
Son esprit voyageait, il voguait, évitait les quelques écueils. Douce réminiscence de son enfance. Elle ne le voyait pas ainsi, elle avait donc grandi dans une cage dorée. La beauté du sale, la beauté du mal. Elle aimait caresser ses chimères et celle là comme les autres lattirait. Et, lentement elle la dévorait, comme toujours. Elle se mourrait intérieurement, son souffle se faisait moins régulier, elle ne voyait plus que lui, il la hantait.
Elle mordait, les rabattements de sa mâchoire saccéléraient, elle avait aperçu la lune entre deux cirrus, avalait son reflet, doux chatoiement, amer miroir de sa vie. Et le voilà, là Devant elle, elle renaissait dans son cur. Quelques braises incandescentes étaient donc encore disséminées dans son être. Lune essence de son âme qui s'enflammait, qui brillait de mille feux pour ressusciter. Ils saimaient, doux disque de velours tuant leurs démons. Un nouveau monde sortait du néant, une nouvelle vie pour une nouvelle journée. Les aigles planaient dans le ciel, il vibrerait encore longtemps dans leurs curs, lui avec elle.
Paris.
Petit matin de Septembre. Les premiers signes annonciateurs du jour traversaient les hauts feuillages des chênes, sinfiltraient dans la chambre par linterstice des volets entrouverts. Un rai de clarté, timide intrus, se dessinait en oblique pâle sur le mur, progressait en éclaireur, comme pour prendre ses marques avant larrivée de larmada solaire. Lair, encore moite des douceurs de la nuit, laissait sévanouir des senteurs indéfinies, amalgamées, de végétaux, de sol terreux, humides. Quelques bruits assourdis, espacés, signalaient le proche réveil des êtres et des choses.
Le temps semblait suspendu dans cette frange délicate, ouatée, qui bordait lombre, frôlait la lumière. La conscience, imprégnée de rêve, peu à peu émergeait des profondeurs du sommeil, invitait à prolonger encore un instant cette promenade entre deux rives qui sentait bon lapaisement. Les songes éveillés ramenait les images heureuses du passé ou celles, nées des désirs informulés, qui prenait vie dans lirréalité, avec la force des constructions idéalisées. Confuse sensation de devoir quitter un monde de tiédeur douillette, pour basculer dans un autre, plus rude, trop connu!
Au fil des minutes, laurore prenait possession des lieux, se posait partout jusquaux moindres recoins, forçait le barrage de ses paupières, jusqu'à le faire céder. Sa caresse était si tendre sur ses yeux, que leur faible résistance était vite brisée. Forte envie douvrir grand ceux des fenêtres pour laisser entrer les odeurs, les premiers pépiements doiseaux, mieux respirer la brise matinale dété, faible et frais murmure en frissons sur la peau découverte. Elle laissait son esprit vagabonder, dimages en images, passant de lune à lautre en total illogisme.
Le bien être envahissait son corps engourdi. Comme il serait agréable de goûter plus longtemps au doux baiser de laurore, de retarder la proche percée des rayons du soleil et leur cortège de rumeurs croissantes. Bientôt ils rendraient intenable latmosphère paisible, légère et fraîche de la chambre, envahiraient les murs, projetteraient leurs spots violents sur les niches dombre, violant sans vergogne son espace de repos.
Les retrouvailles.
A lextérieur le grand jour, rayonnant, impatient partenaire ou adversaire de ses joutes quotidiennes, nattendait plus. Il, lui, lattendait. Vite refermer les volets, ses volets, quelques heures, quelques minutes, quelques
Et à ce petit jour sans heure, derrière les persiennes pétrifiées de lumière. Trois lignes dhorizon : ses yeux, sa bouche, leur rêve. Clair obscur aux courbes de son visage tranquille. Et sur les draps en chiffonnade son corps oblong. Comme échoué sur une plage blanche. Sa main reposait doux sur son cur. Il tenait en sa paume la mémoire-caresses, et dun souffle léger Il dormait Trois lignes dhorizons : ses yeux, sa bouche, leur éclat, se pourfendaient et répandaient dans la chambre. Laube deux. Lhymne de leur vie
_________________
Sur les routes Jusqu'à lui.
Le temps s'en allait, il n'avait plus rien à faire dans cette histoire. Il s'en allait sans bruit, pendant qu'ils essayaient de vivre. A plein. A cent, à mille à l'heure, parfois sans bouger ou si peu... En apparence. En vrai, il créait, il soffrait, il prenait, il se nourrissait des uns, des autres, juste omme cela.
La lune était pleine ce soir mais la nuit restait noire de jais. On sy noyait à trop la regarder, leurs yeux se perdaient dans son immensité, leurs regards soubliaient dans linfini qui les contemplait. Dans le marasme sonore, le monde sendormait sous le joug, avec le goût de ces ténèbres enivrantes. Le ciel transpirait et sa sueur coulait le long de sa vie, le long de ses joues. Les branches étoilées séteignaient, sétreignaient, embrassées les unes dans les autres. Son cur lui semblait être comme ses étoiles, il séteignait, sa feue flamme glaçait son sang Et puis la fatigue lenvahissait, elle lassaillait de toute part. Son esprit sobscurcissait, petit à petit il se teintait du lourd voile du sommeil, il se prêtait au jeu des rêves.
Son esprit voyageait, il voguait, évitait les quelques écueils. Douce réminiscence de son enfance. Elle ne le voyait pas ainsi, elle avait donc grandi dans une cage dorée. La beauté du sale, la beauté du mal. Elle aimait caresser ses chimères et celle là comme les autres lattirait. Et, lentement elle la dévorait, comme toujours. Elle se mourrait intérieurement, son souffle se faisait moins régulier, elle ne voyait plus que lui, il la hantait.
Elle mordait, les rabattements de sa mâchoire saccéléraient, elle avait aperçu la lune entre deux cirrus, avalait son reflet, doux chatoiement, amer miroir de sa vie. Et le voilà, là Devant elle, elle renaissait dans son cur. Quelques braises incandescentes étaient donc encore disséminées dans son être. Lune essence de son âme qui s'enflammait, qui brillait de mille feux pour ressusciter. Ils saimaient, doux disque de velours tuant leurs démons. Un nouveau monde sortait du néant, une nouvelle vie pour une nouvelle journée. Les aigles planaient dans le ciel, il vibrerait encore longtemps dans leurs curs, lui avec elle.
Paris.
Petit matin de Septembre. Les premiers signes annonciateurs du jour traversaient les hauts feuillages des chênes, sinfiltraient dans la chambre par linterstice des volets entrouverts. Un rai de clarté, timide intrus, se dessinait en oblique pâle sur le mur, progressait en éclaireur, comme pour prendre ses marques avant larrivée de larmada solaire. Lair, encore moite des douceurs de la nuit, laissait sévanouir des senteurs indéfinies, amalgamées, de végétaux, de sol terreux, humides. Quelques bruits assourdis, espacés, signalaient le proche réveil des êtres et des choses.
Le temps semblait suspendu dans cette frange délicate, ouatée, qui bordait lombre, frôlait la lumière. La conscience, imprégnée de rêve, peu à peu émergeait des profondeurs du sommeil, invitait à prolonger encore un instant cette promenade entre deux rives qui sentait bon lapaisement. Les songes éveillés ramenait les images heureuses du passé ou celles, nées des désirs informulés, qui prenait vie dans lirréalité, avec la force des constructions idéalisées. Confuse sensation de devoir quitter un monde de tiédeur douillette, pour basculer dans un autre, plus rude, trop connu!
Au fil des minutes, laurore prenait possession des lieux, se posait partout jusquaux moindres recoins, forçait le barrage de ses paupières, jusqu'à le faire céder. Sa caresse était si tendre sur ses yeux, que leur faible résistance était vite brisée. Forte envie douvrir grand ceux des fenêtres pour laisser entrer les odeurs, les premiers pépiements doiseaux, mieux respirer la brise matinale dété, faible et frais murmure en frissons sur la peau découverte. Elle laissait son esprit vagabonder, dimages en images, passant de lune à lautre en total illogisme.
Le bien être envahissait son corps engourdi. Comme il serait agréable de goûter plus longtemps au doux baiser de laurore, de retarder la proche percée des rayons du soleil et leur cortège de rumeurs croissantes. Bientôt ils rendraient intenable latmosphère paisible, légère et fraîche de la chambre, envahiraient les murs, projetteraient leurs spots violents sur les niches dombre, violant sans vergogne son espace de repos.
Les retrouvailles.
A lextérieur le grand jour, rayonnant, impatient partenaire ou adversaire de ses joutes quotidiennes, nattendait plus. Il, lui, lattendait. Vite refermer les volets, ses volets, quelques heures, quelques minutes, quelques
Et à ce petit jour sans heure, derrière les persiennes pétrifiées de lumière. Trois lignes dhorizon : ses yeux, sa bouche, leur rêve. Clair obscur aux courbes de son visage tranquille. Et sur les draps en chiffonnade son corps oblong. Comme échoué sur une plage blanche. Sa main reposait doux sur son cur. Il tenait en sa paume la mémoire-caresses, et dun souffle léger Il dormait Trois lignes dhorizons : ses yeux, sa bouche, leur éclat, se pourfendaient et répandaient dans la chambre. Laube deux. Lhymne de leur vie
_________________