Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Au delà de l'Amour... La Souffrance

Raffaelh
[Xaloztoc, il y a quelques jours]

Voilà déjà plusieurs minutes qu'Elle était sortie de la taverne, mettant ainsi fin à cette discussion que Raffaelh n'aurait préféré jamais avoir.
Assis au sol et appuyé contre le mur, le Guerrier observait la porte fermée avec un regard vide.

Là, c'était... fini.

Comme si ses pensées souhaitaient revenir en arrière pour tout changer, il se souvint de la soirée brièvement...
Son étrange attitude qu'elle avait envers lui...
Sa démonstration d'affection inhabituelle, elle qui se voulait toujours un brin distante avec lui...
Leur isolement dans une autre taverne...
La discussion qui s'amorce...
L'avoeu de ce qu'elle a fait avec le 'Noc et ressent aussi...
Le monde qui semble s'écrouler à l'intérieur de lui...
Cette souffrance qui l'assaille, le lacère, le transperce...
Elle, qui ne comprend pas, ne semble - aux yeux du Raff' en tout cas - pas si atteinte que cela lorsqu'il lui dit qu'il ne supporterait pas de rester avec elle...
Et finalement, cet adieu.

Se remémorer tout ça fit réagir le Raff', qui se leva, et sortit de la taverne, lentement, presque en traînant du pied. Lorsqu'il franchît la porte, il regarda autour, espérant qu'Elle soit restée... Mais non, aucune trace d'Elle dans la nuit lunaire.

Un regard vers le ciel, espérant y trouver un quelconque réconfort, une quelconque réponse... Peu lui importe, mais quelque chose. Quelque chose qui donne un sens à tout cela, un sens à sa vie.
Mais le ciel reste muet, ou peut-être est-il aveugle?
Toujours est-il qu'il ne reste pas là, et s'en va, par delà le clan, loin de la civilisation.

Petit à petit, les dernières faibles lueurs du clan ne sont plus visibles de là où il est. Il ne va pas plus loin.
Une nouvelle fois ses pensées repartent vers Elle. Pourquoi avait-elle fait cela? Pourquoi lui avouer, alors qu'elle, mieux que quiconque, le connaissait et connaissait son histoire...? Cherchait-elle à le briser définitivement en fait? N'avait-il était qu'un jeu, ou un jouet de secours pour s'occuper le temps qu'elle retrouve celui qu'elle aimait bien avant qu'ils se rencontrent eux deux... Celui... Ce Noc...
Un frisson lui parcourut l'échine, et des larmes qu'il retenait avec difficulté s'échappèrent du coin de ses yeux azurs lorsque l'image du Noc et d'Elle ensemble se dessina dans sa tête.

La Douleur se faisait lancinante, prenante, comme un étau, ou plutôt comme les griffes d'un prédateur dont il était la victime.

Il tomba.

Comme si cela ne suffisait pas, le Guerrier venait de trébucher sur un gros rocher. Se relevant avec difficulté, une brûlante rage s'empara de lui contre ses bourreaux, les Dieux qui s'amusait avec le fil de sa vie, pour voir jusqu'à quel point il pouvait souffrir.
Serrant le poing gauche, et sans même le vouloir vraiment, réagissant sous le coup de sa pulsion, il frappa de toutes ses forces le rocher sur lequel il avait trébuché.

Inutile de dire qui du rocher et du poing était le plus solide.

Dans un hurlement de souffrances et de rage, sa main se fracassa sur le roche, brisant os et déchirant les chaires, faisant saigner abondamment sa main. Tout autant qu'était brisé et déchiré qu'était son coeur. Tout autant qu'il saignait.
Pourtant malgré la comparaison, la douleur de sa main semblait futile par rapport à celle de son coeur.

La rage s'en alla aussi rapidement qu'elle était apparue. La résignation prit sa place.
Il s'assit contre le rocher. Sa main ensanglantée était recroquevillée sur son torse, il appuya sa tête contre le rocher. De nouvelles larmes s'échappèrent une fois de plus sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit.

Il l'avait perdue. Il avait perdu celle qui lui donner une raison de vivre. Il avait perdu celle qui le complétait.
Cela lui faisait d'autant plus mal que lui n'était, à ses yeux à elle, qu'un morceau de ce qui la complétait... Tout cela n'était pas partagé, ne l'avait jamais été.
Elle était tout pour lui. Lui, n'était finalement qu'une "partie", pour Elle.

Finalement, il n'était pas aussi indispensable pour elle qu'elle l'était pour lui.
Il n'avait jamais été digne d'Elle... Tout cela n'avait été qu'une illusion. Et pourtant...
Et pourtant, à chaque instant, il croyait sentir sa présence, comme si tout cela n'avait été qu'un cauchemar, et qu'il allait se réveiller auprès d'Elle.

Mais non. Raffaelh l'avait bien perdue. Il avait perdu Kalamite, et avec elle, sa raison de vivre.

Il ferma ses yeux quelques instants, espérant que cela soulagerait sa Souffrance, les pensées toujours tournée vers Elle pourtant...

_________________
Kalamite
Va-t'en!
Les mots résonnaient dans sa tête encore et encore, rythmant sa marche.
Kalamite s'était éloignée du clan sans même y prêter garde, ne faisant pas attention au paysage qui l'entourait.
La gangue de fatigue qui l'avait entourée toute la journée, alors qu'elle répondait aux multiples courriers et sollicitations avait fait place à une gangue de glace qui lui enserrait le cœur, mur protecteur, empêchant la souffrance.
La prêtresse l'avait érigée inconsciemment dès les premiers mots qu'elle avait prononcé. Rien qu'un regard au visage figé de son Autre lui avait fait comprendre qu'il n'accepterait pas la situation. Alors, Kala s'était faite froide et distante, repoussant colère et chagrin loin de là. A lui de s'exprimer, cela elle pouvait au moins lui accorder. Chaque mot prononcé avait semblé agrandir l'incompréhension entre eux. Elle avait préféré se réfugier dans la logique et la coutume, plutôt que de le suivre sur le terrain des sentiments.
Les sentiments, pffff...
Profond soupir de la Petite. Elle s'arrête de marcher et passe une main lasse dans ses cheveux.
Cette situation la dépasse. Déjà peu douée en relations humaines, tout ce qui se passe au niveau des sentiments amoureux ressemble à une terre inconnue pour elle, un écheveau emmêlé dont elle a du mal à saisir les bouts. Jusqu'à il y a peu, elle se refusait même de s'avouer à elle-même qu'elle était capable d'en éprouver. Ce sont des mots, d'ailleurs, qu'elle est incapable de prononcer, tout comme elle se sait incapable de choisir entre les deux. En choisir un, ce serait renier le deuxième et ce qu'elle éprouve pour lui, ce serait se mentir, leur mentir, rabaisser ce qu'elle éprouve et les rabaisser par la même occasion. Même pour épargner son Autre, elle n'en est pas capable.
Cœur qui se serre et poings qui se crispent. Elle reprend sa marche, redescendant vers le clan.
Elle l'a fait souffrir et s'en veut terriblement pour ça. Pourquoi n'a t'elle pas su trouver les mots pour lui expliquer, pour apaiser la douleur, pour transpercer l'espèce d'apathie dans laquelle il se complait?
Ahhh... Elle s'arrête sur cette dernière pensée qui éclaire le reste d'un jour nouveau. A t elle voulu inconsciemment le secouer, le réveiller, le forcer à réagir au lieu de subir?
Grimace de la Petite. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas vraiment une réussite.
Son pas se fait plus lent, Il lui manque déjà. Déjà le monde se fait plus froid, moins chaleureux, maintenant qu'elle sait qu'elle ne pourra plus se réchauffer à la lumière de ses trop rares sourires.

Un cri qui traverse la nuit la fige un moment.
Cri humain, cri d'homme. Assassinerait-on quelqu'un?
Il lui a semblé reconnaitre la voix.
Son pas se fait rapide. Elle sait les dangers à courir la nuit dans les sentiers escarpées et se retint à grand peine d'allonger le pas plus encore.
Sans autre cri pour la guider, elle finit par ralentir.
Aidé par la lune, son regard glisse de blocs en blocs cherchant l'origine du cri perçu tout à l'heure.
Là, elle l'aperçoit contre un rocher.
Elle s'approche silencieusement, le cœur battant. Son regard s'arrête sur la main recroquevillée sur la poitrine.


Crétin!

L'invective est sortie naturellement, tandis que dans le même mouvement, elle saisit la main et commence à l'examiner, ne laissant à son propriétaire pas le temps de regimber.
Sombre buse!
De la main gauche, elle retient fermement la main qu'il a cherché à lui enlever. La droite s'active déjà à ouvrir le sac qui ne la quitte jamais et où se trouvent quelques remèdes de première nécessité.
_________________

Pas de réponse au HRP dans les sujets RP
Raffaelh
Dans les instants qui précédaient l'arrivée de Kala, le Raff' pensait...

Oui, pensait. Pensait que toute sa vie n'était qu'une immense farce. Car au final, à quoi sert la vie, si on est pas le bienvenu ?
Au final, tout lui est égal. Désintéressé de tout. Désintéressé de sa vie, désintéressé des Dieux, désintéressé de l'avenir de la province, désintéressé de ce qui est bien et mal, désintéressé d'Elle, désintéressé de l'Amour... C'était la seule et unique solution pour ne plus souffrir.

Perdu dans le souffle de la souffrance de ses pensées...

Il y a vingt ans déjà. Aucun souvenir de ce jour-là ni même de cette époque. Et pour cause, c'était le jour de sa naissance. Le premier jour de sa vie, et pourtant déjà maudite, sa vie. Car ce n'était pas le jour d'une seule naissance, mais bien de deux naissances. Deux naissances oui, mais qu'une seule vie qui persiste. Un jumeau sacrifié, une mère qui supplie de laisser en vie l'ainé des deux malgré les coutumes. Quelle erreur avait-elle fait là. Elle pensait bien faire, et pourtant, eut-il préféré ne jamais vivre en fait.

Et depuis ce jour, un vide, le premier. L'absence d'un être qui est soi, qui est nous, une absence que personne ne peut comprendre. L'absence d'un être identique, lié intimement, avec qui il avait vécu le plus précieux et intime des moments au sein du ventre de leur mère... Grandir, devenir le plus pur des êtres, un bébé, un nourrisson.
Si au moins les traditions avaient été respecté, il serait resté avec lui. Dans la mort oui, mais avec lui.

Petit rire amère envers les Dieux.

Il y quinze ans... C'est ce jour là que le guerrier comprit qu'il était maudit. À peine homme, et pourtant il vécut l'une des pires choses qui existe.
Il se souvenait... Oui, et quels souvenirs.
Le pillage de son village par des barbares aztèques, des apatrides en vérité, qui ne respectaient même pas les coutumes de leur peuple et Dieux.
Son père absent, parti faire la guerre à un Clan aztèque avec la majorité des guerriers du Clan.
Sa mère, égorgée devant ses yeux et celui de ses deux soeurs pour avoir tenté de résister.
Ses deux soeurs et lui toujours, qui tentèrent de résister comme ils pouvaient face à ces monstres.
Son ainée, tuée éventrée.
Sa plus jeune soeur, violée, puis poignardée comme un vulgaire bout de viande jusqu'à ce que ses cris de douleur et de supplices cessent.
Et lui... Le même sort que sa soeur, excepté les coups de poignards qu'il reçu en moindre nombre. C'est d'ailleurs de là qu'il eut ses deux cicatrices au visage, celle sur son torse et celle sur une de ses hanches.

Malgré tout, les guerriers survivants, et parmi eux ne se trouvaient pas son père, qui revinrent le lendemain, le trouvèrent par miracle en vie, et réussirent à le sauver. Mais il ne voulait pas être sauvé. Il ne voulait pas vivre un seul instant de plus, alors qu'il avait vu sa famille subir les pires atrocités, et que lui aussi, il en avait subi. Il avait été dépossédé de son propre corps, il n'était plus lui.

Alors, il ne lui restait plus que son coeur. Son âme avait été réduite à néant dès sa naissance par la mort de son jumeau. Son corps brisé par ces barbares alors qu'il avait quinze ans. Mais il avait un espoir, il avait son coeur.
Mais aujourd'hui, il avait perdu son espoir. Raffaelh n'avait plus de coeur. Kala l'avait consumé.

Alors, pourquoi vivre ?


Crétin!

Le guerrier ouvrit les yeux, l'observant d'un regard vide tandis qu'elle se saisissait de sa main meurtrie.

Sombre buse!

Faiblement, il tente de soustraire sa main mais n'y arrive, cette tentative lui faisant rappeler la douleur qui imprégnait toujours ce fichu membre aux os brisés et qui saigné abondamment.

Mais que faisait-elle ? Etait-elle folle ? Il ne comprenait pas pourquoi elle faisait ça.
Un bref instant, l'azur clair et blessé de ses yeux croisa la prunelle noire et sauvage des siens. Bref instant oui, mais qui lui rappela ce "N'oublie pas que je t'aime" qu'elle lui avait lancé un peu plus tôt. Pourtant cette pensée n'atténua pas la douleur de son coeur, au contraire même.

Puis finalement, quelques mots sortirent de sa bouche. Une évidence pour lui, mais qui ne semblait pas l'être à ses yeux à elle.


Je ne suis pas comme toi, Kala.

Son regard se fit insistant. Pourquoi était-il tombé amoureux d'Elle ? Pourquoi ?
Au tout début, elle le repoussait. Pourquoi n'avait-il pas renoncé ? Pourquoi ? Lui qui d'habitude, renonce toujours, se résigne.

Il ne comprenait pas.

Elle était si différente que lui pour tant de choses, la Grande Prêtresse. Et pourtant...
Des images de leur moment partagé dans la rivière près d'Olintla lui revinrent en tête. Un frisson le parcourut. Un frisson de quoi ? Encore une fois, il l'ignorait.

Il ignorait tant de choses à vrai dire, le Raff'... Puis soudain, une idée, une évidence qui se met en place. De sa main valide, il se saisit du poignard qui ne le quitte jamais, accroché à la bordure de son pagne à la taille par une lanière. Il le présente devant Kala, sans se préoccuper de sa réaction, puis énonce, d'un calme presque inquiétant.


Tue moi. Poignarde moi dans le coeur, comme tu m'as poignardé avec mon amour pour toi ce soir.
_________________
Kalamite
Le peu de luminosité suffit à Kalamite pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Elle ne pourra rien faire ici, à part stopper le sang.Elle serre les lèvres pour ne pas laisser libre cours à sa colère. Colère due en grande partie à la culpabilité, elle le sait. Elle lâche la main, sort un bout de linge du sac et relève la tête pour annoncer son diagnostic à Raff. Leurs regards se croisent. Devant la blessure que reflète les azurs, elle baisse de nouveau les yeux vers sa main.
La douleur qu'elle lui a infligée et celle qu'il vient de s'infliger lui-même viennent alourdir le fardeau de ses responsabilités. C'était à elle de ne pas le blesser, à elle de prendre soin de lui. Elle a failli. Encore une fois. Tout comme elle est en train de faillir à son devoir de Tatloani en refusant de prendre une décision qui peut débloquer la situation en leur faveur, tout comme elle va faillir à son devoir de sœur en prenant cette décision, tout comme elle a failli à certaines de ses amies qui lui reprochent elle n'a pas trop compris quoi, mais leurs doutes la poignardent.
Journée qui n'en finit plus, apportant avec elle à chaque heure une blessure, une culpabilité, une responsabilité, une nouvelle souffrance.
Là, la Petite se sent sur le point de craquer. Ses nerfs tendus au possible par la situation politique n'avaient pas besoin d'un nouveau choc.


Je ne suis pas comme toi, Kala.

Rire bref, amer de la Petite qui lève les yeux.
Ca, c'est le moins qu'on puisse dire. Là où elle tempête, il se détourne, là où elle s'acharne, il se résigne. Et alors? Qu'est ce que cela change? C'est comme cela qu'elle l'a accepté.
Elle hésite : une part d'elle-même avivée par la fatigue et la douleur a envie d'être cruelle, d'en rajouter sur sa résignation, l'autre a envie de s'effondrer, de montrer sa vulnérabilité et sa peine, son incompréhension et son chagrin. Ni l'un, ni l'autre finalement, des années passées à contrôler ses émotions les plus puissantes, à ne laisser apparaitre qu'un pale reflet des vagues qui la parcourent.
Silence et visage de marbre pendant qu'elle commence à tamponner le sang sur la main. Kala se concentre sur la plaie, ça au moins elle sait faire.

Couteau qui arrive dans son champ de vision et phrase qui résonne à ses oreilles.Surtension dans le cerveau de la Petite:
Allons bon, manquait plus que ça...
Moi d'abord, ce serait tellement plus simple
Oui, mais t'as pas le droit, toi, t'es obligée de rester
L'est fou lui, proposer des choses pareilles quand on est dans un état comme ça...
On l'embrasse ou on le claque?

Elle prend le couteau presque nonchalamment.

Ça tombe bien, j'en avais besoin.

Et découpe une bande dans l'étoffe de son huipil.
Profitant de la stupeur de Raff, elle fait un pansement sommaire sur la main.


Pas le droit de tuer mes patients, à ce qu'il parait ce n'est pas déontologique. Faudra que tu redemandes quand tu seras guéri.

Pas drôle, hein? Bah, elle pense pareille Kala. Mais arrivée à ce point là, il ne lui reste plus que son humour à quoi se raccrocher.
Elle exhale un profond soupir, essayant de conserver un semblant de raison au milieu de ce tumulte.
Tiens, la colère qui refait surface...


Tu sais très bien que je ne pourrais jamais te tuer.
Son honnêteté naturelle la pousse à rajouter
Enfin, presque...
Et, je ne vois pas pourquoi je devrais bien prendre la polygamie de Monsieur et pourquoi la mienne provoque un tel tapage!
Pas possible, ça! Normal que je me taise et que je partage, mais si c'est moi, ça devient un drame.
Alors, non, je ne comprends pas .

_________________

Pas de réponse au HRP dans les sujets RP
--Raffaelh
Le Raff la regarde faire, incrédule et impuissant. Cet art de détourner les choses, de ne jamais être ce qu'elle est, de fuir elle aussi finalement, à sa manière, sa vie, ses émotions, ses pulsions.
Il la laisse faire, parfaitement pétrifié parce qu'il venait de comprendre. Pourquoi ne l'avait-il pas compris plus tôt ? Ou pourquoi n'avait-il pas voulu le comprendre plus tôt, se cachant tel un gamin esseulé derrière la force qu'elle dégageait. S'avouer cela, c'était s'avouer trop de choses...

Le Guerrier écoute ses mots, sans ciller, sans respirer presque. Ironie et colère, et une animosité bien visible aussi. Une Kala, ça n'est pas commode, c'est le moins qu'on puisse dire.
Alors qu'elle lui assénait ses phrases-piques, il pencha la tête, comme soudain conscient de tant de choses dont il s'était rendu aveugle. Et il ne comprenait même pas d'où venait ce déclic.


Tu ne pourrais presque pas me tuer alors... Personnellement je suis sûr que tu le pourrais, je n'ai aucun doute là-dessus.

Le message était lancé. Certes, pas clair. Il était même sûr qu'il ne l'aurait pas compris lui-même si l'idée ne venait pas de lui.
Pourtant, il changea de sujet, comme elle, et répondit d'une voix qu'il avait voulu tendre, et qui en fait, se dit dure, comme un reproche.


C'est différent. Tu ne peux pas comparé. Polygamie ou pas, je ne vis pas ces deux histoires en même temps. Tu es mon histoire. Là. Personne d'autre. Toi.

Ces mots n'avaient pas pour but d'obtenir une réponse, ni même d'avoir raison. Ils étaient un simple constat en fait. Le reproche avait fait part à une remarque davantage évasive et honnête en fait.
La tête de Raffaelh se pencha davantage, l'azur fatigué cherchant quelque chose à s'accrocher. Ne serait-ce qu'un bref regard.
Et alors, un geste totalement improbable, qu'il n'envisageait même plus. Pas un geste à elle non. Non, un geste de sa propre initiative. Sa main valide se posa simplement sur une de ses mains qui s'active, et la serre légèrement.


Kala, je...

Les mots se bousculent et se disputent dans son esprit torturé.

Je... J'ai... J'ai besoin de toi pour exister.

Sa phrase maladroite à peine dite qu'un rouge cramoisi lui monta aux joues. Un peu comme un gosse qui vient d'avouer qu'il a fait une bêtise.

Je veux juste... Je veux juste que tu sois vraiment, vraiment toi-même avec moi. Je ne veux plus de cette image que tu te fabriques... Je te veux juste toi. Pas la Grande Prêtresse. Pas la Tlatoani. Juste Kalamite, que tu m'offres si rarement.

Oublié ce qui lui semblait être la cause de sa souffrance première. Oublié. Il venait de comprendre. Raff' pensait l'avoir comprise, enfin, et s'être compris, un peu.
Kalamite
C'est différent. Tu ne peux pas comparé.

Ben voyons... Réponse typiquement masculine, ça.
Arrête de raler , écoute la suite!
Oups....


Comment amadouer un jaguar en trente secondes... Les prunelles rageuses s'adoucissent en croisant l'azur blessé.
Le contact de sa main sur la sienne la fait frissonner. Ses doigts réagissant d'eux-mêmes emprisonnent les doigts musclés du guerrier.
Kala se retrouve désarmée. Les yeux noirs fuient et se posent sur leurs mains entrelacées.
Elle ouvre la bouche une première fois, la referme. Hésitante, elle essaye de trouver les mots justes. Pourquoi est celui qui demande le moins qui se retrouve être le plus exigeant?


Je ne me les fabrique pas, elles sont aussi moi.
Je t'avais prévenu, elles font partie de moi.
Tlatoani, je ne le serais pas toute ma vie, prêtresse, si.
Ce sont mes responsabilités, mes devoirs, je n'ai pas le droit de leur tourner le dos.
Si je les esquivais, alors là, je ne serais plus moi-même.
Et les moments où je ne suis ni l'une, ni l'autre sont rares, très rares.


Un sourire amer traverse fugitivement le visage de Kalamite.

On peut partir du principe que, tant que tu continueras à me traiter simplement comme Kala, ce ne sera ni la tlatoani, ni la prêtresse qui répondront. Et comme tu es un des rares à le faire, ça fait de toi une des rares personnes à la connaitre.

Un haussement d'épaules négligent pour minimiser les paroles suivantes.

Moi aussi, j'ai besoin de toi.
_________________

Pas de réponse au HRP dans les sujets RP
--Raffaelh


___________________


Je ne me les fabrique pas, elles sont aussi moi.
Je t'avais prévenu, elles font partie de moi.
Tlatoani, je ne le serais pas toute ma vie, prêtresse, si.
Ce sont mes responsabilités, mes devoirs, je n'ai pas le droit de leur tourner le dos.
Si je les esquivais, alors là, je ne serais plus moi-même.
Et les moments où je ne suis ni l'une, ni l'autre sont rares, très rares.


Raffaelh ne quitte pas sa main de la sienne, son regard se fait troublé, interrogatif, alors que Kalamite parle. Est-ce cela qu'il a dû mal a accepté, au final ? Est-ce ce qu'elle est, ce qu'elle sera et restera ? Le regard se perd un instant dans le néant glacial et noir de la nuit qui les couve. Les voies des Dieux sont bien trop compliquées à son goût, et il est sûr qu'il ne les comprendrait jamais, ou si peu. Pourtant, son coeur consumé batpour une Grande Prêtresse.... Il ne comprend pas grand choses aux Destins, mais ce dont il est sûr, c'est que les Divins aime à jouer avec les pantins éphémères qu'ils sont.

Ses yeux quittent la voûte des ténèbres, et tente d'apercevoir avec la faible lueur nocturne le visage de la jeune femme. Les traits sont difficilement visibles, mais le Raff voit assez bien pour entr'apercevoir un sourire amer sur son visage.


On peut partir du principe que, tant que tu continueras à me traiter simplement comme Kala, ce ne sera ni la tlatoani, ni la prêtresse qui répondront. Et comme tu es un des rares à le faire, ça fait de toi une des rares personnes à la connaitre.

Une fois encore, il reste silencieux, comme pour laisser ses mots intégrer le fond de son esprit.

Moi aussi, j'ai besoin de toi.

Le guerrier entend ses paroles, et sourit, légèrement. Les deux se font du mal, souvent, en permanence, se donnant des coups de griffes et de crocs quasi tout le temps lorsqu'ils se parlent... Et pourtant, chacun a besoin de l'autre. Drôle de constat. Une histoire sans fin, qui fait du mal pour rien... Voilà ce que c'est. Voilà le fond du problème.

Le silence s'impose, alors qu'une fine bruine nocturne prend ses quartiers tout autour d'eux. La réponse aurait dû le faire sauter ou hurler de joie, dans la limite des capacités expressives du guerrier bien entendu, mais au lieu de ça, il s'en attriste presque.
Avec elle, il ne montre que son côté faible, impuissant, misérable presque. Il a dû mal à être celui que tout le monde connaît, l'homme au visage impassible, qui n'exprime jamais ses sentiments, qui n'a l'air de n'avoir besoin de rien ni de personne. Et pourtant, elle dit avoir besoin de lui.

Reposant sa tête sur l'énorme rocher contre lequel il est adossé, Raffaelh laisse la bruine le couvrir, comme un manteau de froid qui permet à l'esprit de ne pas s'enfuir, prison glaciale d'une âme torturée. Les paupières sont closes, la douleur de sa main brisée est ignorée, la présence de Kala oubliée. Seuls les mots martèlent son crâne.
Finalement, c'est ce qui semble être une goutte d'eau qui glisse sur son torse et le chatouille qui le fait sortir de ses quelques instants de réflexion. Il rouvre ses paupières, et laisse une nouvelle fois l'azur profond se perdre dans l'éternité de la nuit. Des milliers de questions harcèlent son esprit.


Pourquoi as-tu besoin de moi ? Après tout, qu'est-ce que je peux bien t'apporter ? À part des soucis et une charge supplémentaire...

Toujours rivé aux confins de la nuit, son regard se perd.

Je n'ai pas à t'imposer ma souffrance.


_________________________________

Kalamite
Une inspiration, reprendre son souffle avant de parler.
On est à l'automne, c'est pas l'époque du grand déballage de printemps pourtant. Faut vraiment mettre des mots sur chaque chose?
Une échappatoire, possible? Pa potib, bon ça elle s'en doutait un peu. N'empêche que se mettre à nu (non, pas se mettre nue, ça c'était l'épisode précédent) la dérange profondément.
Un soupir de martyre lui échappe. Ça, elle sait faire, elle le fait même très bien.


D'abord, tu ne me l'imposes pas. Et, c'est nettement moins dur à gérer que certaines autres choses que l'on m'a imposé, elles.
D'ailleurs, en parlant de ça, faut qu'on redescende au clan. On doit absolument soigner ta main.


Elle le tire doucement pour qu'il se relève et commence à avancer.
Elle poursuit en bougonnant:


Pourquoi, pourquoi....
Pasque c'est comme ça épicétou!


Elle lui jette un regard oblique. Pas besoin de lui faire un dessin, va falloir qu'elle développe.


Tu m'apportes du calme et de la sérénité, tu t'intéresses à moi et pas à ce que je dois faire ou ce que je devrais faire. Avec toi, je peux me détendre et ne pas être sur la défensive tout le temps. Je peux même me montrer vulnérable.
Tu arrives à me supporter même quand je me comporte comme une gamine capricieuse, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Quand aux soucis, je me demande lequel des deux en apporte le plus à l'autre...
Et si tu te laisse soigner, je devrais pouvoir développer et trouver encore quelques arguments, si tu y tiens absolument.

Mais là, je te rappelle que j'ai une gueule de bois carabinée, que ça fait cinq jours que je me démène dans tous les sens, que j'ai encore une douzaine de courriers à traiter avant de reprendre la route, et que ce serait pas mal que j'arrive à dormir deux, trois heures avant.
Donc, si on pouvait redescendre vers ce fichu clan avant d'attraper un rhume, ça m'arrangerait.

_________________

Pas de réponse au HRP dans les sujets RP
Raffaelh
Le guerrier écoute la Prêtresse le regard un peu perdu, hésitant entre la croire et succomber à la douce voix à son oreille qui lui murmure de la fuir, encore, pour éviter de souffrir.
Le choix à faire est cruel pour lui, il le sait. Dans tous les cas, il n'évitera pas la souffrance. Son absence à elle le fait autant souffrir que de la savoir partagée avec un autre.

Décidément, les Dieux sont joueurs. On lui propose juste deux manières différentes de déchiqueter son coeur. L'une tout autant douloureuse que l'autre, il n'y a pas d'intermédiaire possible.

Les oreilles écoutent, l'esprit essaie de trier les pensées et les paroles emmêlées, les jambes se déplient puis se lèvent.

Que choisir ? Le regard se pose sur elle, qui parle. Il l'observe, d'un azur flâneur mais observateur. Elle n'est pas vraiment belle, il le sait. Mais pourtant, il lui trouve une irrésistible attirance qui à ses yeux, la rend belle. À penser cela Raffaelh se trouve niais, mais c'est plus fort que lui. Tout comme c'est plus fort que lui, cet irrévocable besoin d'être près d'elle, de la frôler et de la toucher quand elle est là, et de se sentir vide quand elle ne l'est pas.

L'amour est une chose étrange. Insondable. Différente du plaisir, mais souvent liée. Pourtant il le sait, s'il n'apprend pas à séparer les deux, à comprendre Kala telle qu'elle ressent les choses, il la perdrait. Pourtant, ne serait-ce pas le choix le plus judicieux de la perdre, justement ?

Elle termine de parler, le Guerrier laisse émerger un maigre sourire amusé. Toujours à saupoudrer d'ironie et d'humour ce qu'elle dit. L'originalité qui fait tout. Levé, les pas s'entament. Il hésite, puis finalement, il glisse sa main valide dans la sienne, puis finit par se tourner vers elle, les yeux dans les yeux.

Il est l'heure de faire un choix.


Kala...

À quoi bon les paroles en fait ? Dans un mouvement presque furtif, il scelle ses lèvres aux siennes, juste quelques instants.
Le Guerrier blessé se recule, puis l'observe à nouveau.


Et si on rentrait, maintenant ? J'ai pas envie que tu trouves une excuse pour me râler après, encore une fois.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)