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Après Bubulle à la maison, Bubulle dans le coma, Bubulle au dispensaire, Bubulle vole à létalage… Bubulle en vacances ! Retrouvailles avec Della…

[RP] Les nuages voyagent poussés par le vent

Bulle
[Et la Bulle l’est par les effluves corniautesques]

La petite gueuse était fatiguée d’avoir longtemps marché.
Elle avait des ampoules aux pieds à cause des sentiers rocailleux, des ampoules aux mains à force de traîner derrière elle sa baraque, la voix enrouée à force de pester contre la carpette qui lambinait…
Et en plus, elle s’était fait chiper la majeure partie de ses affaires.
Du coup elle s’était arrêtée en Bourgogne. Pour quelques jours, seulement. Joli coin.
Pis fallait bien reposer les pieds et trouver à grailler.

L’estropiée avait garé sa barque pourrie aux abords d’un village et, allongée sur le sol, profitait de ses vacances.
Bon, l’automne n’était peut-être pas le meilleur moment pour partir en vadrouille, mais il faisait quand même un brin plus chaud en Bourgogne que chez elle, en Lorraine.
Bulle regardait les nuages.

Un en forme de vache, un autre en forme de montagne, en forme de machin, en forme de nuage…
Brusque coup de coude au Corniaud qui cuvait à côté de sa maîtresse, allongé de tout son long sur le dos, ses pattes avant maigrelettes recroquevillées contre son poitrail rachitique
.

Hé ! T’as vu, y’r’ssemble à un rat çui-là, comme toi !

Ron… pfiii… *hips* ! Ron… Kreuf ! Kreuf ! Ron… pfiiii…, répondit la carpette sans s’émouvoir.

Bulle se replongea dans la contemplation du ciel, toujours plus agréable que celle de l’intérieur de la gueule de Corniaud en train d’éructer.
Ah, tiens, le nuage avait cessé de ressembler à un rat. Il ressemblait plus à un… à un… à un rien. Marrant, ça.
Tout en cherchant à quoi pouvait bien ressembler le nuage, Bulle se mit à rêvasser.


T’sais, fit-elle d’une voix pensive, y’a un bon bout d’temps, on m’a dit qu’Della était v’nue vivre icite, en Bourgogne… T’crois on la crois’ra ?

Ron… pfiii… Reuuuk ! Reuuuuk ! *hips* Warghl… Burp ! Ron… pfiii…

Mouais t’as raison. Après tout, c’grand icite. On peut pas croiser qui qu’on veut.

Bleuuuuuaaaâârp ! *hips*

Roh ! J’sais qu’t’es content d’avoir l’dernier mot, m’enfin t’es pas obligé d’le faire r’marquer comme ça.

*hip* Atchoum !

C’sert à rien d’excuser, j’te cause pu. On s’repose, on bouffe pis on verra pour la suite…

RP ouvert à ceux qui veulent

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A perdu le pouce gauche en offrant un cadeau. Moralité : soyez égoïstes !
Della
Rhalala...Quelle excitation...quelle joie qui fait frétiller...quelle anxiété aussi...quel heureux mélange que tout cela !
C'est que, dans quelques heures, le carrosse de la Duchesse de Nevers allait se mettre en route et...ô joie sans pareille, je serai dedans, en partance vers la Cour du Roy.
Moi, Della de Volvent, Renarde Noire, fille cadette de cette vieille famille noble bourguignonne, il m'était fait là, un honneur immense dont je goûtais chaque miette avec reconnaissance.


J'avais maintes fois passé mes malles en revue, vérifier encore et encore si je n'oubliais rien, si j'avais pensé à tout : robes, jupons, mantes, châles, coiffes...quelques bijoux, parfums, huiles, peignes et épingles...La liste était longue.
J'avais confié les vignes à notre intendant Marcus, l'assénant de mille recommandations et conseils, mille et une menaces aussi...C'est qu'il était hors de question de gâter les vendanges ou la production de ce délicieux liquide qui enchantaient les gosiers bourguignons.
Maria s'occuperait de Cynil et Elinor, mes trésors, mes chères têtes blondes, les enfants d'Eldwin, mon frère Evêque de Toul depuis peu.
Jullius m'avait promis de veiller sur eux et je lui faisais confiance.
Il se chargerait aussi du chien, éternel compagnon de ma solitude familière, le seul qui fut fidèle.


Me restait une chose à faire : une dernière promenade, m'emplir les yeux des couleurs chatoyantes que prenait ma Bourgogne en ce début d'automne, m'emplir les narines des senteurs doucereuses des sentes, donner à ma peau, une dernière caresse du doux vent d'ici.
Large châle de laine enroulé autour des épaules, petite bourse contenant quelques écus destinés aux pauvres attachée à la ceinture, j'appelais le chien et en route...

Nous quittâmes le centre du village, direction les champs alentours.
Au sortir des murailles, je m'arrêtai et profitai pleinement de cette vue, de ce vent et de cette...odeur ?
Pouah ! Qu'est-ce que ça puait ici ! Une odeur de rat crevé ou de cadavre en décomposition...Je grimaçai et portai ma main gantée à mon nez pour me protéger de cette odeur...Cette odeur ? Le sourcil levé, je retirai doucement ma main pour inspirer...Cette odeur me rappelait quelque chose...mais quoi ? Bravement, j'inspirai encore plus profondément et...tilt ! Ca sentait la vieille carpette...ça sentait Corniaud ! Aucune autre bestiole ne pouvait puer autant, c'était certain. Corniaud était unique...mais Corniaud ne pouvait pas être ici puisqu'il était à Nancy avec Bulle...
Je haussai les épaules et avançai sur le petit chemin avant de stopper net !
La barque ! La barque de Bulle était là, un peu plus loin tandis que l'odeur se précisait. Je devais rêver éveillée...J'eus envie de me pincer...Au lieu de ça, je fis encore un puis deux pas avant d'apercevoir les pieds qui dépassaient d'un corps étendu appartenant à...

Buuuuuuuuuuullllllllllllllllllllllle !
J'avais crié, sans doute, ne pouvant contenir le plaisir de revoir cette petite Bulle, sacrée Bulle...
Vite, je vins près d'elle.

Bulle, c'est toi ?
Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

Sans trop d'égard pour ma robe, je me mis à genoux, à côté de Bulle, prête à parler, parler, parler encore...Savourer la joie de revoir une amie...
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En vadrouille...
Bulle
Un cri. Terrifiant. Terriblement proche.
Bulle, saisie, se redressa d’un bond, manquant de percuter du même coup la personne qui se penchait au-dessus d’elle.
La petite gueuse écarquilla les yeux.


Della ! S’exclama-t-elle. Just’ment on parlait d’toi ‘vec Corniaud !

Nouveau coup de coude au clébard pour lui signifier « j’te l’avais bien dit ! », mais la carpette était d’ores et déjà retournée au pays des éléphants roses.
L’estropiée fit un large sourire à Della et s’assit en tailleur, dos appuyé contre la barque.
Pas trop appuyé quand même, de peur que le mobil-home ne cède.


‘Videmment qu’c’est moi ! On s’baladait en Champagne, t’vois, pis on s’est dit – ‘fin me suis dit paskeuh Corniaud il s’dit pas grand-chose – tiens la Bourgogne c’juste en bas. Pis moi j’savais qu’t’étais en Bourgogne, chaipuki m’l’avait dit, t’vois ? Alors on est v’nu t’dire bonjour, mais on savait pas où s’que t’habitais !

La simple d’esprit se tut un instant pour reprendre son souffle.
Pas habituée de parler autant, et aussi vite. Fatiguée, en plus.
Mais tellement contente de voir la blonde !


‘Reus’ment tu nous a trouvé ! Conclut Bulle en passant machinalement sa main gantée cachant son pouce manquant dans ses cheveux emmêlés.

S’ensuivit une légère lutte pour extirper ladite main du nid à nœuds.
La gueuse s’arrêta de parler, louchant sur son amie retrouvée.
Della avait toujours aimé s’habiller avec des belles robes, Bulle s’en souvenait.
Mais là, elle ressemblait vraiment à une grande dame !


Et toi, qu’est-ce tu d’viens ? Ajouta la vagabonde, curieuse.

Loin au-dessus de leurs têtes, les nuages s’en allaient paresseusement, fuyant peut-être l’odeur de Corniaud. Qui sait ?
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Della
Je m'installai au mieux, assise à présent dans l'herbe, pour écouter babiller Bulle ce qui était assez extraordinaire. Dans mes souvenirs, Tite Bulle parlait peu, elle n'aimait pas ça.
J'étais transportée de joie en la voyant, bonne mine, ainsi sur la terre de Bourgogne.

Le chien, lui, restait à distance respectable, la queue entre les pattes, il finit par se coucher, le nez en terre. Pour filtrer l'odeur du Corniaud, peut-être ?

Je remarquai le gant de Bulle. Il était drôlement enfilé, comme s'il manquait un morceau. Mais je n'y accordai pas plus d'importance, connaissant aussi l'excentricité involontaire de la Bulle.

Ce que je deviens...Hé bien, comme tu vois, je vais plutôt bien.
Heureuse d'avoir retrouvé ma famille et d'avoir pu reprendre ma place.
Même si parfois la Lorraine et Nancy me manquent...


Oui, il m'arrivait de repenser à cette époque, avec un petit pincement au coeur.
Et là, en revoyant Bulle et sa carpette, c'était tout un chapitre qui se réécrivait devant moi avec ces merveilleux souvenirs et ces moins jolis aussi.

Je vois que tu traînes toujours ta barque...Elle ne prend pas encore l'eau ?

La barque de Bulle avait été le lieu de bien des rires. Toujours garée au milieu du chemin, elle abritait des moments inoubliables.
Il faut dire qu'une barque, dans une ville de vergers, ce n'était guère utile...sauf pour s'en faire une coquille comme un escargot.


Et la carpette...Elle a repris son odeur depuis son bain mémorable.

Autre pilier de Nancy, Corniaud.
Autre moment de joie, son bain.


Hé, dis-moi, tu restes un peu en Bourgogne ?
C'était absolument merveilleux...voir des amis Nancéens, ici, en Bourgogne, terre aimée. J'aurais voulu que ça dure. J'en oubliais mon propre départ, ce soir...
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En vadrouille...
Bulle
Tout en écoutant Della parler, Bulle avait attrapé Corniaud sans ménagement et l’avait posé sur ses genoux pour jouer avec ses oreilles croûteuses.
Hop ! Une oreille qui monte, une autre qui descend. Hop ! Le contraire.
Hop ! Oulà, rattrapage de tique voltigeuse avant qu’elle ne vienne s’écraser sur la belle robe à Della.
Imperturbable, la carpette continuait de ronfler.


Ma barque ? Nan l’prend pas l’eau. Y’a trop d’trous pour qu’l’eau elle reste dedans !

Hop ! Les deux oreilles qui remontent.
Comme les vieux souvenirs. Le bain. Oh oui, le bain de printemps du Corniaud…
Oui, oui c’était tellement drôle au début d’endormir le clébard et de l’enfourner dans un sac.
Au début. Parce qu’au final, Bulle avait passé plus de temps dans la flotte gelée que le machin.
La petite gueuse secoua vivement la tête pour chasser cette désagréable réminiscence.


Contente que t’as pu r’trouver ta famille et tout. C’t’un joli coin icite en puce ! A quoi c’que tu passes tes journées ?

Hop ! Hop ! Les oreilles de Corniaud font l’oiseau à présent.
Bulle baissa le nez vers son presque chien.


Nan chuis pas là pour longtemps, juste me r’poser d’mon voyage pis t’faire un p’tit coucou. Toi aussi t’nous as manqué là-bas. Surtout qu’quand t’es partie, moi j’tais pas là.
Même pas eu l’temps d’te dire au r’voir…


Soupçon de regret dans la voix de la petite estropiée.
Peut-être légèrement teinté de reproche.
Mais une Bulle est trop aérienne, trop éphémère pour rester triste bien longtemps.
Sourire en tranche de melon.


C'chouette de d’voir en tout cas !
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Della
Et paf ! Un passage du beau chapitre Lorraine est moins couleur bonbon.
La décision de partir n'est pas venue toute seule, d'un jour à l'autre, évidemment.
Il a fallut quelques déclics et des claques pour prendre la tangente. Et pas très loyalement...

Bulle n'était pas là...Mais même ceux qui y étaient n'ont pas pu me dire au revoir. Je suis partie un matin, sans me retourner. Je savais où j'allais.
Mon regard se voile un peu, j'en suis sûre, lorsqu'il se pose sur la Bulle.


Oh, tu sais, les adieux, toussa, c'est pas mon truc.

Mes doigts ont coupé une brindille, jouent avec, histoire de détourner la tension qui voudrait monter.

Ca me fait très plaisir que tu aies pensé à moi...que tu te sois arrêtée un peu, par ici.

Le chien se lève, grogne un chouyat sur la carpette étalée sur les jambes de Bulle.

Chuut, le chien, c'est ton copain, tu l'as oublié ?
Je tends la main vers mon compagnon de galère pour l'inciter à venir chercher une caresse mais il reste là, à bonne distance.
On dirait qu'il a la mémoire courte, lui !

Que dire d'un moment comme celui-là ?
Qu'il est beau.
Qu'il est intense.
Qu'il restera dans la mémoire.
Que ça fait du bien de voir une amie.


Ah, au fait...mon grand frère, il va aller en Lorraine. C'est le nouvel Evêque de Toul.
Voilà un lien avec la Lorraine appréciable !

Un éclair, un souffle, une boule de poils...le chien se lance sur Corniaud, avant que je n'ai pu dire "ouf" ou tenter de le rattraper...Ouille, ça va pas être beau, ça.

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En vadrouille...
--Le_chien_corniaud


[Au pays de sainte Boulasse et des éléphants roses…]

Le Corniaud dort, le Corniaud rêve.
Un rêve très éthylique. Comme tous ses rêves, comme tous ses sommeils.
C’est qu’elle a besoin de sa bibine pour dormir, maintenant, la carpette.
Et quand elle se réveille, elle a les pattes qui tremblent et elle a soif, encore et encore soif !
Mais pour l’instant le machin dort encore, pas même troublé par les tortures amicales de son humaine.

Puis…

Vlarf !

Un poids énorme et soudain, et l’étau soudain des mâchoires du chien.
Corniaud se réveilla brusquement, saisi, tout affolé.


Kaï ! Kaï ! Kaï !

Le petit bâtard roula maladroitement sur le côté, hors des jupes de sa cheffe de meute qui râle.
Il secoua la tête, hébété, et regarda le chien qui s’appelait le chien.
S’en rappellait pu, de celui-là.
Mais il avait l’air sacrément remonté.

Le Corniaud râcla, toussa, cracha des bouts de choses non identifiées qui n’avaient jamais été comestibles, même avant qu’il ne les mange.
Puis l’attitude menaçante du chien en face de lui lui fait se rappeler des bonnes manières.

La honte de la race canine se roula sur le dos, gorge en évidence.
Un geste qui signifie en chien
« pas de mal, pas de mal ! Me tue pas, je suis inoffensif ! »
Et l’odeur écoeurante de la peur s’élève du petit corps, s’ajoutant à toutes les autres de maladies diverses, de mort, de vieux déchet, de moisissure, de furet en rut et bien d’autres encore.

Le ventre de Corniaud gargouillait dangereusement.
Il valait mieux généralement éviter de le secouer après une bonne cuite et un écureuil mort depuis trop longtemps.
Della
Et holà ! Emportée par la bourrasque canine, je me retrouvai sans dessus-dessous, roulant dans l'herbe.

Un instant pour reprendre mes esprits et me rendre compte de ce qui était en train de se jouer, là, devant nos yeux ébahis !

Le chien, babines retroussées, crocs brillants au soleil - genre publicité pour de la poudre à dents -, le dos hérissé et la queue tendue haranguait le pauvre Corniaud tout nigaud de ce retrouver ainsi agressé par un comparse.

Moi, à la place du chien, vu l'odeur, j'aurais plutôt évité. Mais bon, je ne suis de cette race et donc, je ne peux juger.

Jaugeant la délicate situation, n'ayant pas trop envie que cela se termine par un bain de sang, je me remis sur mes pattes...euh, mes jambes et en deux pas, attrapai le collier de cuir du chien et le tirai en arrière en le grondant :

Vilain chien ! T'as pas honte ? T'en prendre comme ça à cette pauvre carp...enfin à Corniaud ?
Je soupirai, tentant un regard vers Bulle...espérant qu'elle ne soit pas trop fâchée...
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En vadrouille...
Bulle
Vlarf !

La Bulle s’était prise de plein fouet le chien qui n’était pas un chat – un peu plus gros qu’un greffier quand même.
La carpette cuvant sur ses genoux se changea brusquement en carpette volante.


Cornebistouille ! C’pas possib’ ça ! S’exclama-t-elle.

Elle récupéra le petit bâtard par la peau du cou tandis que Della rattrapait son chien.

T’as pas honte Corniaud, de t’faire mal voir quand on est pas à la maison ! Et…oh nan…

Le machin est vivement écarté des jupes, juste à temps.
Le «
bleuuuâââp ! » désormais coutumier ne se fait pas attendre.
Hé oui, c‘est ça l’écureuil. C’est plutôt rapide comme bestiole, même trop mort.
Bulle n’eut pas la présence d’esprit d’être gênée ; Della connaissait Corniaud, après tout.


Et toi, c’vilain d’taper sur tes p’tits camarades, ajouta-t-elle en agitant un index autoritaire sous la truffe du chien. Pas parce l’est un peu différent que… hum… Quoique…

La petite gueuse se redressa et fit face à Della.

Ton frère va être Evêque ?! Ben dis donc ! (tentative de sifflement admiratif) T’en a une belle famille ! En Lorraine en puce, ç’va êt’chouette !

Coup d’œil au ciel cette fois-ci.
Les nuages sont partis, et le soleil change de position dans les cieux.
Il n’est pas temps de s’attarder longtemps.

Bulle sourit à la grande dame blonde.


Va pas trop tarder, moi… Pis t’as sûr’ment mieux à faire que d’causer ‘vec moi ! Les gens 'vec des beaux habits ont t'jours un tas d'trucs à faire !
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Della
Le Corniaud n'avait pas changé d'un poil rasé.
Comme la petite Bulle...enfin, je veux dire qu'elle non plus n'avait pas changé, pas qu'elle ressemble à Corniaud.
Bulle était légère, Bulle était une paillette de bonheur, un rayon de soleil...Bulle était Bulle, incomparable.

Les chiens se regardaient en chien de faïence...

J'acquiesçai aux paroles de Bulle, un petit hochement de tête accompagné d'un sourire.

Oui...Y a rien de mieux de bavarder avec une amie, Bulle.
Mais...Je vais te laisser aller. Tu as encore sans doute beaucoup de chemin à faire.


Tenant toujours le chien, je fis la bise à Bulle.
Prends bien soin de toi. Et sois prudente, il y a des brigands un peu partout, en Bourgogne.
Pas plus ici qu'ailleurs, en fait, mais les adieux, c'était pas mon truc, je n'avais jamais su quoi dire dans ces moments-là.
Puis, si tu repasses...tu sais où je vis, maintenant.
Un dernier sourire...un petit geste de la main, maladroit...
'Voir Bulle !
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En vadrouille...
Bulle
Bulle se recula juste à temps, la force de l’habitude oblige, avant la fatale bise qui se changea de par le fait en bise à distance.
Les gens pouvaient passer leur vie à se biser. L’être humain était semble-t-il un animal bien affectueux.

La simple d’esprit sourit aux recommandations de Della.
La gueuse n’a plus grand-chose à craindre des brigands, qui avaient déjà tout pris à son premier passage.


J’trouv’rai ta maison plu facil’ment, la prochaine fois que j’voudrais t’voir ! Lança-t-elle.

La blonde Della s’éloignait déjà.
Bulle agita la main en de grands gestes gauches.
Elle n’ajouta rien. Quand Bulle ne savait pas quoi dire, elle ne disait rien.
Puis, après une petite réflexion :


R’voir Della !

Au moins, cette fois-ci, il y avait eu des au revoir.
Bulle secoua Corniaud du pied.


‘Rête de bouffer c’t’écureuil, tu l’as d’jà bouffé trois fois. Viens, on va grailler au village.
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