[RP] Maisonnée de Linon (et Letiti, mais chuuuuuut...)

Le Maje n'allait pas vraiment mieux...ou même franchement moins bien. Il avait encore eut une crise la veille. Bref il se retrouvait pâle, nauséeux au possible et les yeux cernés.
C'était la raison pour laquelle il avait quitté les manoeuvre en armée dans la plaine saumuroise pour rentrer tenter de se remettre chez lui tout en bouclant péniblement les quelques dossiers en tant que procureur...oui ca se résumait à s'endormir ou à dégobiller dessus.
Il avait préféré laissé juste un mot à sa femme et partir. Certains penseront qu'il fut stupide... ce n'est pas totalement faux. Son idée était qu'il ne désirait pas l'inquiéter plus que de raison, et que de toutes façon, à chaque fois qu'une situation similaire se présentait, Linon ralait et argumentait pour faire ce que le duché lui réclamait. Le philosophe avait préféré éviter ces vains échanges.
Erreur!
Il s'en rendit compte en prenant des nouvelles de sa femme qui apparemment lui en voulait...et pas qu'un peu... Elle parlait de soit disant gentils soldat..qui eux étaient présent, elle lui en voulait d'être ainsi parti...
Bref! Non content d'être mal en point et inquiet pour elle, le voila qu'il culpabilisait maintenant.

Keuf...
Miel, écoute...faut qu'on accueil bien maman...
agaahhh
pour nous faire pardonner.
Teuf...
Voyons tu sais ce qu'elle aime?
aheuuuh!
Humm...
Moui à mon avis elle préfère les fleurs.
Gahaaa
Oui pas bête, elle va rentrer fatiguée et sale. On va faire ca.
keuf..teuf..keke..raaaaa.teuf..outch...teuf
gadaaah?
non ..ca va... je survivrai...'fin p'tet...
Bon! Au lit petite fille.

[le lendemain]

WOuinnnnnnnnn!
Miel arrête...s'il..te plait...
wouwouuuuiiiiiiiiinnnnn!

Le Maje s'appuie péniblement à l'embrasure de la porte, tente de stabiliser la pièce qui remue en tous sens, puis va s'occuper de sa fille. Après quoi il mit trois fois le temps normal pour nettoyer la maison qui remuait tel un navire en pleine tempête. Il fallut ensuite compter trois vomis pour collecter suffisamment de fleurs fraiches et les glisser dans un vase sur la table. Il avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et Miel semblait prendre un malin plaisir à salir ses langes deux fois plus que de raison.

Bon...
le ragout mijote... l'eau du bain chauffe a coté... les..les fleurs... MiMiel... va aussi... et le vin est dans une cruche...
froid...

La pièce tourne une fois de plus. Le Maje s'effondre. A peine conscient, un bras s'appuie sur une chaise.
_________________

Un sursaut....un second.... puis soudain:

BEEEuuuuuaaargggg

Le Maje se plia en deux, puis tourné sur le côté vomit encore une fois. il ne lui restait plus que de la bile, mais les spasmes lui avait causé une douleur suffisante pour le tirer du royaume des rêves.
Une fois le pire passé, il se redressa sur un coude et se toucha les joues. Elle le lancait atrocement. Surement a cause de ces régurgitations répétées se dit il.
Puis enfin la réalité fit jour en son esprit. Il était dehors, de la vapeur s'échappait de sa maison - enfin celle de linon à la base - et non pas un mais deux bébés étaient non loin de lui.

Miel?
Qu'est ce que...
Et qui?
Et quoi?

*Cling*
Le philosophe entendit un bruit de vaisselle brisée dans la maison. Nouveau regard vers Miel. Il se redressa tandis que la vérité faisait jour en son esprit:

Miel faudra que je te donne une bonne lecon!
D'abord te téléporter une amie, puis déclencher un brouillard dans la maison. Enfin t'as réussie à nous téléporter dehors, mais tu semble aussi avoir conjurer un démon!
Ma fille je sais que t'as de grands pouvoirs, mais va falloir penser à controler tout ca!
On en rediscutera quand j'aurais régler cette affaire!

Le Maje n'était pas peu fier des capacités de sa fille malgré les remontrances qu'il lui adressait. Heureusement elle ne s'en était pas rendu complètement compte et boudait à côté de l'autre bébé.

Le petit bonhomme rouge chercha son chapeau sur sa terre, palit un peu plus en ne le sentant pas, puis attrapa la pelle appuyé non loin sesné l'aidé à construire la cave.

Bon à défaut de Majie, un objet contondant fera l'affaire.
Si je pouvais mettre la main sur mon chapeau avant de tomber sur le démon...

Il entra dans la maison, se dirigea vers le bruit et surpris une ombre entre deux volutes. Il voulut asséner un grand coup de pelle, mais l'extrémité rencontrant une poutre, il ne put que sauter sur le monstre, emporté dans son élan:

Vade Retro dans ton plan démon!
Ma fille t'a appelé
Je m'en vais te renvoyer ou t'anéantir
Yehaaaaaa!!!
_________________

Des coups, des ruades en tous sens. Le démon était plus costaud qu'il n'y paraissait. Heureusement après quelques instants d'intense empoignade celui-ci disparut.
Le maje se redressa faiblement. le monde tournait toujours autant autour de lui. Déjà qu'il avait tendance à voir des choses formidables en temps normal, la poussée de fièvre faisait pétiller ses sens.

Mi chutant, mi marchant, il finit par se trainer vers la porte. S'écroulant à moitié sur un genou il passa la porte.

Lulu?!

Etonné, le Maje se releva péniblement à sa rencontre, manquant s'écrouler à bout de force à ses pieds.

T'peux poser ca.
J'ai mis en fuite le démon avec mes pouvoirs.

Il jeta un regard de reproche à sa fille:

Et recommence pas ca!
J'ai failli y passer.
T'ferais quoi sans ton père?!

Le bébé sentant qu'il s'était fais gronder se mit tout naturellement à verser un torrent de larme.
Esquissant un sourire en coin, le maje se laissa tomber à ses cotés et la prit dans ses bras:

la, la c'était quand même un sort très puissant.
j'suis fier de toi ma fille.

Il leva les yeux vers Lluwella:

Et qu'est ce tu fichais la?
T'voulais t'faire croquer?
On a pas idée d'menacer un démon avec une bouteille d'alcool.
ouvre la plutot triple andouille.
J'ai b'soin de r'prendre des forces.
_________________

En entrant dans la maison de Dame Linon, je considérai l'ameublement. Simple, mais d'un certain caractère. Debout, les mains dans le dos, j'écoutai avec attention Dame Linon attendait de moi. Je faillis ne point répondre à ses questions tant j'étais absorbé dans ma contemplation.

Pardonnez pour la petite absence, Dame Linon. En fait, je suis majordome depuis mon enfance, j'ai été... formé par mon père qui était lui-même majordome. Je puis effectuer toutes les tâches ménagères que vous voudrez me confier: accueil des visiteurs, préparation d'infusion, de petits fours et même de certains repas si cela est nécessaire. En revanche, je dois vous avouer que je n'ai jamais eus à... auditionner d'autres membres de personnel je souris. Cependant, je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de vos attentes. Pour ce qui est de salaire, je n'en n'ai jamais reçu autrement qu'en nature de part l'obtention du gîte et du couvert en la demeure de mon employeur. En ce qui concerne, mes compétences, j'ai été le majordome d'un Conte et d'un mère de trois enfants de six, trois et un an. Je puis donc gérer les enfants en bas âge et je sais respecter une certaine étiquette avec les invités quand cela est nécessaire.

[Dans les rues de Saumur, fin de matinée]

Le diable avançait sur son cochon vers la mairie. Il avait encore ce matin un belle gueule de bois ce qui expliquait l'heure tardive pour chercher du travail. Quelques annonces étaient affichées. Rien de folichon, mais les poches du vagabond étaient encore désespérément vides.

Bordel Truffot! on va devoir encore travailler!
'tain mais si ca continue faudra bosser au moins un jour sur deux. Vivement que cette fichue épaule se rétablisse.
Ah! voila un truc un peu intéressant.

Il décroche l'annonce concernant la vigne. Pas question que quelqu'un d'autre ne lui pique. Le vin il s'y connaissait. Donc fatalement la vigne devrait suivre. Et puis ca changerait des éternels champs de maïs...

En route Truffot!
En plus y a du pain d'prévu. On négociera tout l'repas à la place du gîte.
Ces exploitateurs veulent profiter de vous à tout heure!
Y a pas moyen.

Après quelques demandes trèèèès polies de notre vagabond sur la localité de la maison d'une certaine "Linon", il prit la route. C'est-à-dire que notre philosophe n'avait pas encore fais le lien entre Linon et celle qu'il appelait Trognon... On peut être un génie et se tromper sur quelques détails.

[Devant la maison de Linon]

Descendu de son cochon, il l'attache à un bosquet et le somme de se tenir tranquille s'il ne veut pas devenir le fameux repas. Une fois rassuré sur sa monture, il tambourine à la porte puisque la politesse le veux lui a-t-on dit un jour. Ce qui ne l'empêche pas de brailler juste pour être sur d'être bien entendu. Et puis un message c'est plus clair que quelques toc toc.


*BONG*
OHE! C'EST L'VIGNERON agué..aguér...AGUERRI!
*BONG*
SUIS LA POUR L'VIN!..euh pour LA VIGNE!
*BONG*
L'ANNONCE QUOI!
*BONG*
_________________

La main passe sur la figure pour enlever les bouts de crêpes. Regard jeté sur sa chemise, main qui essai de limiter les dégâts. On reste calme Titi, on reste calme. Et voila que le gredin l'insulte. Mendier?! Comme s'il était un mendiant lui?! Bon pas que ca lui était jamais arrivé...même que ca rapportait pas mal... Mais il a pas à le savoir ni rien!

'tain de p'tit monstre...
Te fous d'ma gueule?! T'as vu l'état d'ma chemise?!

Pied lancé pour coincer la porte quelque fois qu'il voudrait la lui refermer sur le nez. Pas qu'il avait l'habitude le vagabond, mais un peu quand même. C'était fréquent les gens qui ne l'envoyaient pas dire quand il venait répondre à une annonce. On faisait leur boulot, même qu'on se proposait pour une somme modique, et encore ca fait la fine bouche!
Le philosophe lui planta l'annonce arrachée sous le nez.

Ecoute moi bien morveux, que tu sache pas lire j'me les bats bien fort, mais ca c'est une recherche pour un vigneron. J'pense pas qu'tu nomme Linon bien que tu sois très mignone, donc tu m'laisse rentrer, et si tu m'trouve la Linon, je te boufferai pas toutes tes crepes!

Pire qu'un gosse, on fait le coq, il répond de la même manière. Mais il l'aurai cet emploi. Pas question de se refaire un trajet vers la ville pour aller voir un autre terrien.
_________________

Estomaqué par la réaction du vilain, Marko en perdit un instant ses réflexes. Le temps de les retrouver pour refermer la porte, il était trop tard, l'homme l'avait ingénieusement bloquée et lui brandissait un parchemin sous le nez. Bon, il avait encore oublié d'apprendre à lire malgré la vague promesse qu'il aurait un vrai cheval pour lui en échange, mais comme il semblait que sa belle-mère avait moins la bougeotte et essayait de rester sur place, il ne voyait plus trop l'urgence de cet apprentissage fastidieux. Alors le gars avec ses trucs écrits pouvait aller se rhabiller !

D'ailleurs il allait lui mettre un coup d'épée dans le ventre pour lui apprendre. Sauf qu'il avait laissé l'épée en bois près des crèpes...
Pas grave, il allait lui dire deux ou trois autres amabilités bien senties, dès qu'il aurait avalé ! Mais le temps qu'il déglutisse laborieusement pour pouvoir parler, voilà que le nouveau domestique rappliquait.

D'un revers de manche furieux, Marko s'essuya plus ou moins la bouche et lança un regard assassin aux deux envahisseurs avant d'exploser de colère.

J'vais l'dire à Linon ! Et vous allez voir, elle a des épées ma mère! elle va vous mettre dehors !

Bon, Linon ne savait pas s'en servir de ses épées sinon comme décoration, mais qui le savait?

Le garçon tourna donc les talons et fila à la recherche de sa salvatrice.

Et j'suis pas une fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilleeeeeeeeeee !!!!

Je souris.

Il est vrai que votre langage n'améliorera pas le vin de Dame Linon. Je vous propose d'aller dans les vignes et de voir comment vous vous en sortez. Si je vois que vous êtes bon vigneron, je parlerai de vous à Dame Linon et nous verrons si nous pouvons vous garder. Qu'en dites-vous?

Ne vous affolez point ainsi, monsieur.

En souriant, je sortis de ma poche un sac rempli de pièces et le déposai devant lui.

Nous allons faire une journée d'essai mais payée. Si le travail est satisfaisant, nous vous donnerons un contrat en bonne et due forme. Quant à Dame Linon, je crains qu'elle ne soit trop occupée pour s'occuper de nous.

Après avoir un peu fouillé, je trouvai de quoi écrire. Je décidai de formuler un contrat provisoire qui lierai ce nouvel employé à la maison, au moins pour un jour.

Je soussigné Shixihann, Majordome de la maison de Dame Linon, accorde au possesseur dudit contrat le droit de s'occuper des plantations viticoles en ce jour. Ce présent contrat donnera lieu à un renouvellement en cas de satisfaction de l'employé.... cela vous convient-il?

Exploitatrice... je faillis rire en entendant ce mot, mais je me ravisai. Heureusement, j'avais réussi à faire un pot-au-feu avec quelques morceaux de lards avec ce que j'avais trouvé dans les placards de Dame Linon. Je servis l'homme et essayais de repartir sur de bonnes bases.

Ecoutez, à ce que je peux voir vous n'êtes pas si différent de moi. Je suis venu chez Dame Linon pour avoir un toit sur la tête et une assiette chaude. Malheureusement, vu qu'elle est très occupée, Dame Linon ne pourra peut-être pas venir aujourd'hui. En attendant, si vous êtes d'accord, vous vous occupez des vignes et moi je vais essayer de retrouver l'enfant.

Laissé le nouvel employé seul ne m'enchantais guère, mais il fallait bien lui faire confiance. Après avoir cherché dans toute la maison, je trouvai le jeune maître dehors.

Et bien, jeune maître. Vous êtes fâché contre nous?

Une écuelle chaude et remplie..le jour qui s'enfuyait à vitesse grand V. Le vagabond était tout à fait satisfait. Les tractations avec l'espèce de majordome s'était finalement bien passée. Lui qui se demandait s'il ne s'était pas fais avoir, le voila au chaud avec un festin pour lui. De surcroit, le gus s'était éclipsé chercher le gamin.

Oui mais un problème d'important ce apparaissait. Rien à boire! Il en fallait plus pour ennuyé un diable entrain de vider des stocks. Il prit sur lui sa timidité et parti à la recherche d'un pichet de vin. Il ne lui fallut guère longtemps pour trouver de la bière à la place. Boh...l'allait pas faire le difficile. Ca ferait bien l'affaire.

Il entendit vaguement que le majordome avait retrouvé le portier mais leur conversation fut masquée par un concert de

Slurp!
GRoamm!
Gloup!
Glouglou!
Burp...

Tout heureux, et ne voulant pas déranger, il entreprit de se servir une deuxième écuelle et de se prendre une belle miche de pain. En cherchant encore un peu il trouva du fromage qu'il posa à coté de l'assiette pour la suite. Encore un p'tit coup d'bière. Faudrait pas voir à manquer.

Ahhh! C'est vraiment un bon boulot ca!
J'pourrais m'y faire m'semble.
_________________

Marko leva des épaules dubitatives à l'explication qui se voulait encourageante de Shixihann. Un coup d'oeil rapide au affreur toujours attablé lui confirma que le coucou qui venait de s'installer n'avait nulle intention d'aller faire quoi que ce soit avant d'avoir vider toutes les réserves... Il ouvrit la bouche pour protester encore, mais son attention fut brusquement détournée par les projets immédiats et alimentaires du majordome.

Euh... Ma mère t'a pas dit? J'ai pas le droit de manger de légumes, c'est mauvais pour moi. J'ai le droit de manger que des crèpes et de la viande pour devenir fort. Les légumes, c'est pour les lapins et j'en suis pas un...

Assertion soulignée d'un petit hochement de tête faussement dépité tout à fait convaincant, suivi d'un sourire de chérubin puisque le nouveau majordome semblait aimer les jeunes enfants à l'air innocent. Pas de problème, Marko maîtrisait à la perfection l'air angélique qui sied aux enfants innocents malheureusement privés de légumes. Il glissa gentiment sa main dans celle de Shixihann pour achever de le convaincre et le suivit vers le potager.

Mais je vais te montrer lesquels c'est, ceux que j'peux pas manger. En gros, tous bien sûr. Et elle veut pas non plus que je travaille, c'est salissant. Cette fois, il leva les yeux au ciel d'un air de dire « ah, les femmes... » sûr qu'avec ça, il se mettait l'homme dans la poche.

Et quand t'auras fini de travailler, on virera le clodo alors...?

Le diable finissait son fromage et allait le faire glisser d'une rasade, qu'il se vit interpelé. regard à gauche...à droite.... bordel la fenêtre! Petite réflexion quant à ce que le majordome viens de lui dire.

Hein?! Euh ouais ouais. Z'inquiétez pas. J'y file tout d'suite.
Fallait bien que j'prenne des forces.

Pot de miel débusqué puis ouvert pour se faire une tartine de bonne taille, le diable sorti en croquant à belles dents. Il lui fallait dénicher les vignes. Œil expert en action. Ca c'est le potager... pas ca non plus... ca doit être ce truc la bas un peu plus loin. Le fier vigneron s'y dirigea donc. S'il était resté attablé il aurait quand même eut du bouillon, mais en ménageant un peu le majordome il arriverait surement à bien plus.

La tartine était terminée quand il arriva à la vigne. Bon il devait être expert! D'un regard attentif, il déambula lentement entre les ceps, jetant un oeil de temps à autre à tel ou tel pied.

Mmmm...Mouiii.. Arff pas terrible ca
Ca c'est sain...ca bof bof.

Diable qui se baisse, gratte un peu la terre comme pour vérifier la nature du terrain. Regard en l'air avisant l'ensoleillement de la vigne. Le vagabond continuait sa balade en mimant à la perfection l'expert analysant une parcelle.

Rien de tel qu'une balade au grand air pour s'ouvrir l'appétit. fit il un sourire aux lèvres.
Il huma l'air un grand coup et continua son manège. Le temps qu'il ait fait toute la vigne, la soirée aurait remplacée l'après midi.
_________________

J'enlevai la chaise de devant la porte en expliquant au jeune maître:
Nous ne jèterons de l'huile sur personne, cher maître. Cet homme travaille pour vous, pour le moment. S'il n'est pas à la hauteur, nous mettrons fin à son contrat comme il se doit.
e pris les légumes des mains de l'enfant et commençai à les nettoyer. Je me demandai ce qui poussait un si jeune garçon à tant d'idées macabres. Sans doute simplement la volonté de protéger Dame Linon...
Après avoir mis un filet d'huile d'olive sur une poêle, j'y fis revenir les légumes jusqu'à ce qu'ils soient caramélisés. Je mis ensuite dans la poêle quelques dés de viande, je salai, poivrai et recouvrai le tout. Sans attendre, je mis l'assiette du jeune maître à table et en gardais deux de côté pour moi et le vigneron.
Votre dîner est servi, jeune maître. Que désirerez-vous pour le dessert?

Je regardais le vigneron d'un air curieux. J'allais lui dire ma façon de penser lorsqu'il proclama ne pas vouloir travailler pour Dame Linon.

Et bien rien ne vous retient, monsieur. Il me semble que vous connaissez le chemin de la sortie. Je trouverai un autre vigneron pour Dame Linon. Ceci étant , je vous prierai de bien vouloir quitter la table du jeune maître. Les domestiques ne mangent pas à la même table que leur maître... pour le temps qu'il vous reste à être domestique ici.

Plus le gamin fronçait les sourcils et plus le sourire du vagabond s'élargissait. Le sourire se transforma bientôt en rire alors que le majordome y allait de son commentaire. C'est qu'il allait finir par lui faire peur au vagabond.
Le rire s'arrêta pour redevenir un sourire moqueur quand le mioche en rajouta une belle couche. Bon se recomposer une mine sérieuse... Arff ca allait être dur. Bon il ferait au mieux le diable, sourire allant vers le majordome tout d'abord:

Voyons mon p'tit Chichi, il ne me semble pas avoir jamais été un domestique dans cette maison. Aucun papier de signé, tu n'as même pas répondu à ma poignée de main quand je te l'ai tendu.
Je me considère donc contrairement à toi comme un invité ici.

Sourire revenant au jeune maitre. Pas question de leur rendre si vite la parole:
Donc toi p'tit maitre, tu ne m'es rien d'autre qu'un sale mioche capricieux.
C'est déjà pas mal j'trouve.

Se penchant vers lui au dessus de la table il rajoute du ton de la confidence:
C'moi l'plus fort, donc c'moi l'maitre...en philosophie en plus.
On peut s'en expliquer si tu veux...
A moins que t'ai la trouille...

Se redressant et portant l'estocade d'une voix claire:
J'ai mangé ici que je sache. On m'a offert à boire et à manger. Me semble que z'êtes tenu aux lois de l'hospitalité.
Ou bien y a que moi qui connaisse ce genre de bienséance môsieur le majordome?
Pis pas besoin de chercher un autre vigneron. M'en occuperai de la vigne. Mais pas comme domestique.

Bras tendu au dessus de la table pour piquer un bout de viande dans l'assiette de Marko. Il n'arrivait pas à s'arrêter le diable quand il était lancé.
Mmm chest pas chi mauvais.
_________________

La jument grise réveilla presque sa cavalière en passant d'un pas lassé à un petit trot ragaillardi. Linon ouvrit les yeux qu'elle s'était laissée aller à fermer quelques instants et reconnut immédiatement les environs de Saumur.
Un sourire se dessina sur son visage fatigué. Les voyages vers Paris la barbaient, et seule la fougue des procés et le plaisir de rentrer chez elle lui faisaient oublier l'ennui des trajets.

Mais la morosité qui s'était abattue sur la Cour d'Appel depuis le désaveu royal plombait maintenant l'humeur de l'avocate qui comme certains de ses confrères s'interrogeait sur l'avenir de sa carrière. Non pas qu'elle fut aucunement menacée, mais les officiers royaux avaient été humiliés, et habituée à travailler avec eux, elle en estimait la plupart et souffrait avec eux le camouflet qu'ils avaient injustement subi. Déjà deux juges avaient démissionné, plusieurs procés étaient ajournés, la cour fonctionnait au ralenti et les juges toujours en place étaient d'une humeur massacrante... Enfin, l'avantage de la situation était de lui libérer un peu de temps qu'elle comptait consacrer à son fils.

La jeune femme se pencha en avant et flatta l'encolure de Grison. En se redressant, son regard bleu sombre tomba sur sa parcelle de vigne, toujours abandonnée à elle-même. Elle fronça le nez, l'annonce n'avait visiblement pas provoqué un afflux de candidatures, peut-être devrait-elle augmenter le salaire? Ou songer à la vendre...

Quelques traces de pas enfoncés dans la terre lourde d'humidité montraient que quelqu'un était venu errer là... hum... pour quoi faire?

Secouant la tête, Linon chassa ces pensées grises et reporta son attention sur la ville qui se dressait devant elle. Un nouvel étendard flottait au-dessus des toits. L'annonce d'une fête? Ou d'une mobilisation? Avec inquiétude, elle tendit le cou pour déchiffrer le message, ce qu'elle finit par réussir à faire à son grand regret. De la calomnie anonyme à vocation politique... tsss... ca lui rappelait les pires jours de son mandat de maire en Armagnac. Secouant la tête de consternation, Linon tira légèrement les rênes de la jument pour la faire obliquer

On va faire un petit détour en ville avant de rentrer Grison...

La mairie fut rapidement rejointe, la jeune femme mit pied à terre et s'approcha du panneau des candidatures. Donc Letiti, qui avait affiché un programme, et Joffrey, qui n'avait pas jugé bon de ne mettre ne serait-ce qu'une phrase... Elle traversa ensuite le marché pour juger des changements. Bon, aucun... ou si peu... Un petit groupe parlait du prix de la farine, l'avocate se mêla à eux et on lui fit rapidement part des soupçons à l'égard de la maire sortante, qui aurait fait poser cette honteuse déclaration diffamatoire au lieu de faire campagne.Linon restait dubitative... Elle connaissait un petit peu Joffrey depuis l'Armagnac, et avait un peu de mal à y croire... elle les renseigna néanmoins sur les possibilités d'attaque judiciaire contre l'auteur, puis les quitta rapidement, pressée de rentrer chez elle. Munie d'une poche de marrons chauds pour Marko, elle atteignit enfin sa maison.

Grison mise au repos dans l'écurie, la jeune femme poussa la porte et fut accueillie d'abord par les odeurs alléchantes de cuisine. Aaahhh... ça allait la changer, de se faire servir au lieu de courir tout le temps pour tout faire. La brune en retrouva immédiatement le sourire, sourire qui se figea quand elle fut entièrement entrée. Il y avait bien du monde dans la pièce.

Euh... bonjour..

Marko assit et renfrogné, Shixi cuisinant, des assiettes partout, et un homme brun qui mâchait. Linon mit un petit instant à le reconnaître.

Oh, c'est vous? Que faites-vous ici? Oohhh... vous êtes là pour déposer les témoignages de vos employeurs peut-être... hum... les glisser sous la porte aurait suffit, hein.

La brune esquissa un sourire pour tempérer ses dires, et retira sa cape pour rejoindre l'enfant et déposer devant lui les marrons encore chauds. Sans relever la tête, elle poursuivit sur un ton badin.

Alors comme ça on pille les mairies? Et on s'embête à se faire élire pour ça? Tss, tss, tss... vous n'avez pas l'air fameux comme pilleur, il y a plus simple quand même pour s'en prendre à une mairie. Et faire ça chez soi, quand on est l'un des plus vieux saumurois, c'est un peu benêt... oui, je suis passée en ville avant de rentrer, je me suis renseignée... avant de voter.

Linon releva un visage souriant vers l'homme, lançant au passage un coup d'oeil vers le majordome pour voir comment il s'en sortait et s'il avait prévu une assiette pour elle.
_________________

situation tendue face à moi. Je servis sans attendre Dame Linon et fusillait le vigneron qui s'était tout de même installé à la table du maître et de la Dame.

Je suis navré, Dame Linon. Je ne savais point que vous étiez en litige avec cet homme et si vous le souhaitez, je le congédie sans attendre. Et je tiens à me défendre en vous disant que je n'ai nullement "invité" cette personne. Je lui ai proposé une assiette en échange de son travail à la vigne, car il me disait ne vouloir que cela pour récompense. Cependant, non seulement il a très mal fait son travail, mais en plus il a été désobligeant avec le jeune maître. Je rattraperai mon incompétence en m'occupant de la vigne en attendant que nous vous trouvions un vigneron.
Puis, je m'adressais au vigneron.

Quant à vous, profitez bien de votre assiette chaude, car c'est la dernière chose que vous obtiendrez de Dame Linon. Et votre vin, vous n'irez qu'à le chercher en taverne.
Je retournais ensuite devant les fourneaux, les yeux aux agets.

Vagabond à la mine offusquée alors que Sixhihann l'accablait de tous les maux. Bon il avait pas tout à fait tort, mais il n'était pas prêt à le reconnaitre. C'est qu'il s'y connaissait en mauvaise foi le diable. Il finit donc son assiette jetant un regard moqueur au boudeur en face de lui tandis que la maitresse de maison remerciait son majordome.
L'assiette se terminait quand elle en vint à lui. Terriblement efficace pensait-il d'elle tandis qu'elle faisait son petit argumentaire. Tellement efficace qu'il n'arrivait même plus à la quitter des yeux, et c'est d'une main à mi chemin de l'assiette et de sa bouche entrouverte qu'il cligna et ratterri tandis qu'elle concluait.
Le philosophe plissa quelques instants le front, se remémorant rapidement les sujets qu'elle avait abordés. Un sourire se dessina sur son visage petit à petit pour finir en un franc rire. C'est donc avec son éternel tutoiement effronté qu'il répondit:

Ben y pas d'doutes, t'sais présenter les choses.
Si j'fais pas gaffe, t'm'trouveras en moins de deux un boulot pour que j'aide Saumur sans même que j'ai donné mon avis.
Un cheminement sans faille, parfaitement articulé, des arguments logique... vraiment t'es impressionnante. Et tout cela avec un sourire.
Il s'en ait fallut d'un ch'veu pour que j'accepte le tout sans broncher.

Petite courbette esquissée vers Linon, ainsi qu'un grand sourire pour lui montrer que ses dires étaient bel et bien un compliment. Sans se l'avouer, il aurait détesté voir disparaitre ce délicieux sourire sur son visage.

Bon alors reprenons. Faut être sérieux d'temps en temps.
"travail et abstinence"... deux gros mots dans une même phrase ca se fais pas. Diable qui rigole.
Bon j'veux bien faire des compromis, je promet de ne point aller en taverne en semaine, par contre pas question que je travail.
T'veux vraiment du vin? Alors laisse moi m'y intéresser, je m'occuperai de ta vigne. Fais de cette activité un travail et j'sais même pas si t'auras d'quoi t'faire du vinaigre.

Une petite voix ajoute dans sa tête que l'eau et le cidre léger ne lui suffiront pas, mais qu'il trouverai bien un moyen de palier à ce problème sans passer par la case taverne. Sauçant l'assiette avec le pain frais servit, il termina:

Ouais pour la mairie c'est plutôt compromis, c'pas un drame. J'préfère perdre comme cela, que de gagner grâce à une telle désinformation. mais bon j'suis vagabond, pas politicien.
On verra c'que j'peux faire à la place. pas de quoi s'inquiéter, en tous cas m'inquiéter.
Et bien sur qu'on s'entendra bien ton fils et moi. J'suis sur que je serai très vite un de ses principaux centre d'intérêt...si ca ne l'est pas déjà ajouta-t-il dans un grand sourire innocent vers le mioche.
_________________

Linon ! Linon était rentrée et allait remettre tout ça en ordre, car elle n'aimait que lui et n'avait besoin de personne d'autre... L'enfant plein d'espoir en la justice maternelle suivit des yeux sa mère qui le rejoignait et déposait un cadeau devant lui. Il se retint de tirer la langue au vagabond qui bien sûr n'avait pas de cadeau, et oublia de râler quand la jeune femme passa les doigts dans ses cheveux. Il attrapa le sachet odorant et découvrit avec ravissement les marrons chauds. Linon avait beau n'être qu'une fille, elle était quand même épatante des fois. Marko entreprit d'éplucher les fruits en se brûlant les doigts, et déposa les deux premiers devant sa mère, pour quand elle aurait fini de causer. En revanche, il lança un regard noir au vagabond, il pouvait se brosser pour en avoir lui !

Tout en mangeant les marrons qui lui brûlaient la langue, il écoutait la conversation des adultes qui lui déplaisait de plus en plus... Que racontait Linon et qu'attendait-elle pour mettre le type dehors ??? Et celui-ci en rajoutait dans la provocation du maître de la maison qui, bras furieusement croisés le fusillait du regard. Le pire advint quand Linon réclama du cidre pour boire avec Letiti, et que Shixihan, traître à l'enfant, obéit sans protester... Rhaaaaaaaa, on ne pouvait compter sur personne, il était seul au monde! Furieux, le gosse quitta brutalement sa chaise , mais sans lâcher pour autant son sac de marrons.

J'veux pas qu'il reste ! Il a rien à faire ici !

Et pour ne pas fondre en larmes devant tout le monde en faisant la joie de l'intrus, il tourna les talons et s'enfuit vers sa chambre.

Des crêpes devant lui, un verre de cidre et une jolie femme à ses côtés, le tableau aurait été parfait s'il n'y avait pas eut le majordome et le gamin. Enfin bon, fallait se contenter de ce qu'on avait. Sourire aux lèvres au vu du regard d'incompréhension du majordome, Titi allait trinquer quand les nerfs du gosse ont vraisemblablement dépassés leurs limites. Du regard assassin, il passa au caprice et s'enfuit en courant, Sixihann aux trousses.
Le diable essai de faire passer l'esclandre par un petit sourire vers Linon.

Arff, j'ai du trop l'embêter. On risque de s'amuser les prochains jours. Le vagabond rit doucement. La maitresse de maison semblait ennuyée. A cause de ce que le gamin avait dit? ou parce que Marko a montré des signes de détresses? Pas du tout à l'aise dans ce genre de situation, le philosophe devenu vigneron tenta une approche.

Chichi lui a déjà courut après. M'est avis que s'il est parti comme ca, c'est pas pour que tout le monde le voit entrain de pleurer.
Tu devrais p'tet ménager sa fierté d'homme pour l'moment et trinquer avec moi.

Le diable lève son verre dans ce qui se veut un gentil sourire. Quelque part derrière sa tête, les rouages lui font voir les futures mauvaises blagues que le petit monstre ne manquerait pas de lui faire. Ces même rouages préparent donc une contre-attaque dans les même termes.
Pour l'instant il ne cherche qu'à profiter du moment d'intimité légèrement gâché par la sortie mais qui n'empêche pas quelques couleurs d'affluer vers son visage tandis qu'il présente son verre.
_________________

Des devoirs d'un employeurs? Il n'est pas tenu de le servir? Le philosophe ne répondit que par un grand sourire à toutes ces affirmations. Même si elle semblait décontenancée par ses arguments d'une limpidité sans égale pour notre diable, elle a l'intelligence de comprendre ce qu'il a présenté. Le diable était ravi, il n'espérait pas tant.

Après l'esclandre, la nouvelle non-employeuse finit par rouvrir la bouche suites aux explications et aux vagues tentatives de faire de l'humour du vigneron. La teneur des propos n'était pas mais alors pas du tout ce à quoi s'attendait le diable.
C'est donc sur un grimace qu'il sirota un peu son verre sous le regard contrarié de Linon, ne percevant pas les subtils changements sur celui-ci. Ce n'est qu'un homme le bougre.
Bien évidemment par contre, on lui signale de s'en aller en moins de deux et elle coure directement consoler le gamin.
La prunelle de ses yeux qu'elle avait dit...ben elle avait pas menti. Verre vide, le diable se leva en grommelant et se dirigea vers la porte:

J'ai pas à l'embêter...
Pfff. Pis l'es grand! Deux adultes entrain d'éponger ses larmes.
Pov p'tit gars.
Doit pu savoir ou s'mettre

Regard en arrière, il aurait pu lui dire que c'était son mioche qui l'avait provoqué le premier. Il aurait pu l'accuser. Mais et d'un elle ne l'aurait pas accepté au vu de sa réaction, et de deux ce n'était pas son genre au diable. Il règlerait ses comptes avec le mioche. Manquerait plus que la mère lui fasse la leçon.

Bon ben on r'viendra d'main!
J'ai une vigne à entret'nir moi!
A demain Trognon... dit il à la pièce vide, riant tout seul.

Chapeau enfoncé sur la tête, la brise hivernale le cueille après la douce chaleur du foyer. Elle lui a même pas rendu sa cape...pff l'allait se les geler sévères... Sourit en repensant au soir ou il lui a donné. Récupérant son cochon, il s'enfonce dans la nuit retrouver Chasteau-en-Anjou.
_________________

Petit matin gris et glacé, Linon emmitouflée dans ses vêtements les plus chauds griffonnaient quelques mots sur un parchemin qu'elle laissa bien en vue sur la table. Elle rajouta une bûche sur les braises dans l'âtre pour que le feu reprenne et que la pièce soit chaude quand Marko et Shixihan y viendraient, puis ramassa son bâton de marche et sa besace, sortit en frissonnant et referma soigneusement la porte.

En quelques pas, elle rejoignit le vigneron qui l'accompagnait comme garde du corps, et tous les deux se chamaillèrent un long moment pour décider par quel moyen ils voyageraient. Letiti gagna et prit la route d'un bon pas. Linon soupira et après un dernier regard de regret à la porte de l'écurie derrière laquelle Grison continuerait de ne servir à rien, courut pour rattraper son compagnon de voyage.

_________________

Devant le silence du maître, je décidais, malgré tout, de décorer la maison en vue des fêtes de fin d'année. Armé d'une hache, j'allais prendre un jeune sapin dans la forêt, afin qu'il fut assez grand pour rentrer dans la maison et qu'il ne perde pas ses épines trop vite. Pour les décorations, je restais simple en accrochant des pommes bien rouges aux branches, ainsi que des gâteaux à la cannelle et des sucres d'orge. En manque de cadeaux, je mis des chaussettes remplies de sucres d'orge et autres friandises un peu partout dans la maison, ce qui donna une note un peu plus guillerette.
Une fois la maison décorée, je me remis aux fourneaux préparer un jus d'orange chaud à la cannelle ainsi que des gâteaux fourrés à la cerise et au chocolat. Après avoir tout mis sur un plateau, je toquai à la porte du jeune maître en espérant avoir une réponse.

Le jeune maître souhaite-t-il une petite collation de Noël?

Le matin de Noël était arrivé et avec lui, sonna le retour de Dame Linon et de Letiti. Heureusement que la veille, j'avais prévu des cadeaux pour chacun.

Pour le jeune maître,

Pour Dame Linon,

Pour Letiti. Je posai les cadeaux au pied du sapin en espérant qu'ils plairont à chacun.

Finalement la maison était la juste devant eux. Fichu Zénon ! Lui qui disait que la flèche atteignait jamais la cible il s’était gouré. Manquait plus qu’à réfléchir au pourquoi, mais ce n’était vraiment pas ce qui tracassait l’Titi en ce moment. Il cherchait que dire, ne désirant pas partir, mais ne voulant pas s’imposer et encore moins quémander. C’est Linon qui réagit la première. D’incompréhension il passa à l’amusement. Il se retint néanmoins de rire en voyant ce petit bout de femme trainer une si grosse buche. Elle avait pris les devants, c’est elle qui lui proposait d’entrer.
Bien sur le prétexte était gros, sa proposition un peu maladroite et gênée. Plantée la devant sa buche, l’air embué de sa respiration, son visage empourpré… Le philosophe fondait littéralement. Il la trouvait belle, attendrissante, touchante…
Quelques secondes. Il bloqua quelques secondes la bouche ouverte, puis réalisa qu’on attendait de lui une réponse, une réaction. La radio interne lui envoya les messages suivants :

Bzzz…Bouge toi coco…Qu’est ce tu glande ?!...Youhou…allez remue toi…. Va l’aider…Accepte, refuse…fais quelque chose bougre d’ane…reste pas planté la comme la grosse andouille que tu es…Bzzz

S’empourprant à son tour de sa réaction, il vint vers elle et s’accroupit devant la buche. Il s’adressa d’abord à celle-ci pour répondre à Linon de peur de bafouiller et s’enfoncer un peu plus :

Bien sur je la rentre tout de suite. C’est une sacré buche ca.
C’est… c’est vraiment gentil. Je… enfin si je gêne pas hein…

Il leva enfin son visage et lui sourit cherchant ses yeux d’un bleu si profond :

Je resterai avec plaisir.
Merci.

Une main de chaque côté de la buche, le dos bien droit, il banda ses cuisses et souleva péniblement celle-ci. Marchant en canard, les joues rouges et gonflées par l’effort, il se dirigea vers la maison. Il priait pour ne pas se la laisser tomber sur le pied.

T’pourrais m’ouvrir dit …
_________________

Le coeur de la jeune femme s'emballa alors que Letit plongeait son regard dans le sien. Elle le suivit en se mordillant la lèvre alors qu'il transportait la lourde bûche, attendrie par la démarche en canard... Il était costaud l'air de rien...

Arrivés à la porte, elle se précipita pour l'ouvrir, frôlant involontairement l'homme au passage. Le visage tourné vers lui et lui souriant un peu bêtement, elle tâtonnait dans le vide à la recherche de la poignée quand la porte s'ouvrit, ramenant son attention vers l'intérieur. Le majordome avait du les entendre et se tenait devant eux.

Oups... euh... bonjour Shixihann, comment allez-vous? Tout va bien ici?

Titi portant toujours la lourde bûche, elle entra rapidement et s'écarta pour laisser passer l'homme.
La pièce était chaleureuse, son parfait majordome avait décoré la pièce, placé des présents au pied d'un sapin, et surtout, une délicieuse odeur inhabituelle embaumait l'air. Linon huma l'air pour tenter d'identifier le fumet qui lui rappelait quelque chose.... Et brusquement elle se souvint. De la bigarade ! Shixihann avait trouvé et cuisiné cette orange qu'elle n'avait pas revue depuis son départ du Proche Orient. La jeune femme glissa un regard surpris et ravi à l'étonnant majordome.

Vous avez trouvé des oranges? ... je n'en ai pas mangé depuis des années... et Marko n'y a jamais goûté je pense. Où est-il d'ailleurs? Passons vite à table, je meurs de faim.

Son regard buta sur la bûche.

Oh... merci Titi... Retrouvant une once de gêne, elle sourit au vigneron. Si tu veux bien essayer de lui faire prendre feu, je vais chercher Marko.

Elle resta néanmoins plantée là une seconde, absorbée dans la contemplation de l'homme, puis secouant légèrement la tête, fit quelques pas vers le fond de la maison.

Markooooooo ???? Viens vite !



Edit : pour essayer de faire ça en français....
_________________

Tout à la buche et à la porte, le philosophe avance un pas...puis l'autre... Comment un arbre pouvait donner une buche si lourde sans qu'il ne s'écroule de lui même?!
Un courant d'air, une tresse qui passe, une sensation fugace, il manqua en laisser tomber le poids mort qu'il avait dans les mains, souriant stupidement à Linon qui venait de passer. Mais fort heureusement la gravité ramena bien vite le diable à la réalité évitant de le faire passer trop longtemps pour plus idiot qu'il ne l'était déjà.

Porte ouverte, tiens le majordome? voyons voir, faut la passer cette fichue porte. Vagabond qui se met de côté, la langue passant entre ses dents au risque qu'il la coupe si jamais la gravité s'inversait subitement et qu'il se mange la buche dans le menton. Mais courageux comme pas deux, il n'en a cure et rentre tant bien que mal.

...ardon Chichi...
Gnnnuummm
Hummm
un ... deux...
Ouahhhh

Ouf la buche est dans l'âtre. Le diable se relève, fait jouer un peu ses épaules pour soulager ses muscles endoloris. Il se tourna vers Linon alors qu'elle le remerciait et tenta tant bien que mal d'arrêter le sang qui affluait traitreusement vers ses pommettes. Qu'est ce qu'il faisait la... pour Noel..chez elle...

Euh .. ouais ouais j'm'occupe de ca.
Dans trois minutes il fera plus chaud que dans un four à pain ici.

Grand sourire avant de se retourner vers la buche. Mais pourquoi il causait toujours plus vite qu'il ne réfléchissait?! Bon il restait quelques braises... ca devrait aller. Tisonnant le tout, des morceaux calcinés lors d'un précédent feu sont rassemblés. Le bonhomme ôte son chapeau et se penche sur les braises.

Hannnn
Pfouuu
Hannnn
Pfouuu

Le feu prenait, les joues rosissait à la chaleur..au moins ca ferait une excuse si jamais il se retrouvait encore le regard inextricablement perdu dans les deux lacs dont Linon se servait pour découvrir le monde.
_________________

Pas très surprise par ce que lui disait Shixihann, Linon sourit doucement et lui confia :

Ne vous inquiétez pas... Marko est un peu sauvage, nous avons longtemps vécu seuls lui et moi. C'est dans ses habitudes de disparaître de temps en temps, mais tant que vous voyez les provisions diminuer c'est que tout va bien.
Allons, faisons honneur à ce festin ! C'est jour de fête aujourd'hui, Shixihann, vous mangerez avec nous.

A cet instant, l'enfant surgit, les cheveux plein de paille. Mère et fils échangèrent un sourire heureux de se retrouver, et Marko vint se glisser près d'elle alors qu'elle s'asseyait à table. Linon caressa tendrement la chevelure emmêlée puis revint au vigneron qui s'essoufflait sur la grosse bûche.

Titi? Viens vite manger, Shixihann a trouvé des oranges, y as-tu déjà goûté? Tu vas voir, c'est délicieux.

Marko engloutissait justement le plat plus vite que son ombre, mais s'arrêta pour poser un paquet près de sa main, et réclamer un cadeau. La jeune femme amusée par son impatience, se releva pour prendre sa besace suspendue près de la porte, et en sortit les présents pour l'enfant. Elle posa sur la cape bien pliée, le petit couteau flambant neuf, le pipeau et les gourmandises, et ponctua le tout d'un baiser dans ses cheveux en murmurant « joyeux Noël Marko, et surtout, bonne année ».

Elle fit le tour de la table et déposa devant Shixihann les pots d'épices et quelques pièces d'argent.

Joyeux Noël à vous aussi Shixihann, et merci pour ce succulent repas. Bien sûr, vous pouvez disposer de votre journée si vous souhaitez rendre visite à votre famille.

Ensuite, c'était normalement le tour de Letiti. Mais la jeune femme hésitait, pas très sûre que ça se faisait d'offrir des présents à un homme qui n'était pas de la famille. Elle le regarda en douce, indécise... puis s'esquiva

Je reviens...

A son retour, elle ouvrit encore un placard pour prendre de mystérieux objets puis s'approcha du vigneron.

Titi... c'est pour toi.

Et elle posa devant l'homme la cape qu'il lui avait prêtée lors de leur première rencontre, plusieurs pots et une bouteille. Rose de gêne et souriant timidement, elle expliqua

J'ai fait laver et repasser ta cape, je l'ai reprisée avant notre départ. Et... ce sont des pots de confitures, et rillettes... maison bien sûr. En revanche, je n'ai pas fait le miel, nous n'avons pas de ruche.
Et.. euh.. le vin, c'est pour fêter la fin de ton abstinence, tu te souviens? Voilà... je te souhaite un bon Noël.

Et mue par une pulsion irrépressible, Linon se pencha pour déposer un baiser sur la joue de l'homme et murmurer

Et merci de m'avoir si vaillamment escortée.

En se redressant, son regard croisa celui furibard de son fils. Elle força un sourire gêné. Ca promettait...
_________________

Je remerciais chaleureusement Dame Linon pour les épices qu'elle m'avait apportées, ainsi que Letiti pour ses poissons fumés. Je profitais de l'occasion pour donner le bouclier au jeune maître, les fleurs à Dame Linon et la bouteille de vin à Letiti.

J'accepte avec plaisir votre invitation à manger avec vous mais en ce qui concerne ma famille, je n'en ai hélas plus. Je me retire maintenant, si vous le permettez. Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une merveilleuse année.

Miaou! Miaou!

Je tournai la tête et voyais un chaton tout tigré noir et gris qui me miaulait dessus. Cet adorable greffier me regardait avec ces yeux d'amande et la truffe mouillée en espérant, peut-être, que je lui donne quelque chose à manger. Je fouillais mes poches et lui donnais la croute du lard qu'il mangea à une vitesse folle. Pensant qu'il en aurait assez, je retournai à mes tâches, mais le chaton resta coller à mes talons.

Dis donc, petit greffier... je ne peux te garder, moi! Ce n'est pas ma maison et je ne suis point sûr que Dame Linon aime les chats. Et si elle était allergique, hein? Tu imagines un peu la situation?

Le chaton continua de me regarder et de me suivre, bien que j'utilisais tous les stratagèmes pour le faire fuir. Quand je compris qu'il ne me laisserait plus maintenant que je l'avais nourri, je soupirai et l'emmenait dans mes quartiers.


Bon petit greffier, écoute-moi bien. Tu vas rester tranquillement ici jusqu'à ce que je voie avec Dame Linon si nous pouvons te garder. Sois sage et elle te dira peut-être oui.

Je mis à sa disposition une petite boite avec du sable, ainsi qu'une vieille couverture pour qu'il puisse s'installer confortablement. Après avoir soigneusement fermer la porte de ma chambre, je retournais à mes tâches.

Je lus avec attention le mot de Dame Linon. Devant la mine inquiète du jeune maître, je lui répondis.

Ne vous en faites pas, jeune maître. Votre mère va bien, mais Letiti est blessé. Elle veux que nous les rejoignons à Chasteau-en-Anjou. Nous allons préparer des provisions et partir demain matin.

L’enfant ouvrit de grands yeux en voyant grandir les flammes qui s’échappaient du four qu’il avait chargé de bois une heure plus tôt. Les flammes léchaient déjà la partie supérieure, la chaux qui recouvrait la paroi virait au noir. Il se frotta les yeux qui commençaient à lui piquer et chercha la porte de la boulangerie du regard. Mais la fumée envahissait à toute allure la petite pièce où sa belle-mère faisait le pain, ou plutôt… là où elle faisait travailler son beau-fils et quelques mitrons car elle n’avait plus guère le temps de pétrir elle-même.
L’incendie du four se mit à ronfler, ses parois à craqueler.. toute la maison risquait d’y passer.
Marko réagit enfin et fit quelques pas dans la direction de la porte.

Au s’cours…

L’appel s’étrangla minablement dans sa gorge alors qu’il se mettait à tousser violemment.

Tombé à quatre pattes sous la puissance de la toux qui lui arrachait la gorge, l’enfant n’y voyait plus rien du tout tellement ses yeux lui brûlaient. Toussant et crachant, il avançait à quatre pattes vers l’opposée de l’incendie qui soudainement, redoubla d’intensité grâce à l’appel d’air.

Marko poussa un cri de peur et cette fois affolé mais toujours pleurant et toussant, se pressa vers la porte. Alors c’était ainsi, il allait rejoindre ses parents à cause d’un bête incendie… Comme il n’y voyait rien, il se cogna dans quelque chose d’humide et un peu gluant, et une odeur de vinasse lui frappa les narines malgré l’odeur du bois brûlé. Et ça bougeait... c’était quelqu’un ! L’enfant s’accrocha à la jambe mouillée, tirant sur les vêtements en toussant. Sûrement Shixi venu le sauver…

Traîné par l’homme, Marko se retrouva enfin à l’air libre et tomba à plat ventre dans l’herbe gelée alors que Letiti le lâchait et tombait avec lui.

Toussant et crachant tout ce qu’il pouvait, il lui fallut un petit moment pour se redresser un peu et s’asseoir enfin. La tête lui tournait, ses yeux pleuraient et lui brûlaient toujours, et il se sentait exténué.
Son regard brouillé se porta sur la boulangerie accolée à la maison. L’incendie rugissait maintenant et menaçait de s’attaquer à la maison elle-même.

Linon…

Le mot était prononcé sur un ton incrédule et stupéfait, en même temps que l’enfant réalisait qu’il ignorait où se trouvait sa belle-mère et qu’elle pouvait aussi bien être dans sa chambre. Il tourna la tête vers son sauveur, découvrit sans y prêter attention que ce n’était pas Shixi mais cet affreux bonhomme de vigneron dont s’était entichée Linon. Peu importait…

Linon ! Elle va brûler !!

Marko se releva en titubant, le regard toujours fixé sur l’incendie, fit un ou deux pas lents, puis se rua vers la maison en hurlant le nom du seul parent qu’il lui restait.

Elle chevauchait tranquillement en direction de Saumur, inspirant profondément l’air encore frais et tendant le visage aux premiers rayons de soleil. Qu’il était agréable de sortir enfin… Sa visite du port avec Titi lui avait donné l’envie furieuse de quitter le château et de profiter un peu de ceux qu’elle aimait. Marko grandissait vite, un jour il partirait. Titi se rétablissait, et lui aussi partirait vagabonder… A être toujours trop occupée, elle risquait de se retrouver seule à regretter les moments non partagés.

Titi lui avait fait parvenir un mot pour lui dire qu’il emmenait Marko voir les vignes. C’était l’occasion d’être à nouveau tous réunis. Aussi avait-elle fait seller Grison et abandonnant les accusés, son adjoint, le procureur, et tout le conseil, avait pris la clef des champs avec bonheur.

Le chemin longeait la Loire dont les flots miroitaient doucement entre les bancs de sable qui bientôt disparaîtraient quand le fleuve se grossirait de la fonte des neiges lointaines. Elle s’arrêta sur l’un de ces bancs pour permettre à la jument de boire un peu, puis repartit tranquillement. Elle approchait de la maison et bientôt, allait longer sa vigne. Il faudrait quand même prendre une décision pour le raisin… le vendre à un viticulteur peut-être ? Perdue dans ses pensées, Linon mit un moment à réaliser qu’elle connaissait l’odeur qui lui chatouillait les narines.

Le feu ! Cauchemar de tout habitant normalement constitué, cauchemar personnel de Linon qui avait perdu sa première famille dans un incendie allumé par des soldats fous, l’odeur caractéristique de l’incendie ravageur de vies l’enveloppait et se faisait oppressante. Immédiatement elle comprit que l’histoire se répétait, qu’elle allait encore tout perdre.. La jeune femme poussa un cri désespéré et talonna violemment Grison qui se cabra en hennissant puis partit au grand galop.
Penchée sur l’encolure du cheval, le cœur battant follement, la gorge nouée et les larmes coulant déjà, Linon suppliait Dieu à voix basse


J’vous en prie j’vous en prie j’vous en prie….


Une explosion retentit alors qu’elle déboulait dans la cour comme une folle, faisant se cabrer encore le cheval et qui manqua la faire tomber. Avant même de mettre pied à terre, elle aperçut une forme allongée près d’un nuage de fumée qui se dissipait lentement. Elle se précipita vers elle et se jeta sur l’homme en le reconnaissant.

Titi !!! qu’est-ce qui s’est passé ??? où est Marko ? où est Marko ? qu’est-ce que tu as, tu saignes ? Titi, je t’en supplie… où est Marko ????

Sans s’en rendre compte, Linon au bord de l’hystérie était à moitié couchée sur Letiti et le secouait comme un prunier.


Edit : reformulation et balises
_________________

Entré en courant à la recherche de sa belle-mère, Marko avait visité toutes les pièces. Mais pas plus de Linon que de Shixi… au moins n’avait-elle pas brûlé. Un peu soulagé, il traversait la pièce principale pour ressortir quand une violente explosion retentit, accompagnée d’un tremblement de toute la maison. Il n’eut que le temps de cacher sa tête sous ses bras repliés en poussant un cri d’effroi, croyant que la maison s’effondrait sur lui.
En fait, seul le vaisselier lui tomba dessus… Mais il s’en trouva à moitié étourdi. Quand les murs arrêtèrent de danser, il essaya de se relever au milieu des débris.

Fumée ?

Fumée importante se répandant jusque au-dessus de Saumur ?

Abraxes cherche dans sa tête à quelle signification peut bien renvoyer ce signifiant.

Voyons voir…

Il n'y a pas de fumée sans anguille sous roche ?

Son premier mouvement est de se précipiter vers les bords de Loire… C'est que l'anguille, c'est bon.
_________________

Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Le Salt était rentré à Saumur. L'était content, l'homme !
L'allait pouvoir soigner ses fesses et s'occuper un peu de sa maison.
Ouvrir son atelier...

L'avait faim. Mangerait bien un bout dans une taverne.
Il s'baladait en sifflotant :

L'avait comme des gratouillis à l'endroit du coeur...

- Tiens ça sent le brûlé... y aurait-il des petites demoiselles bien chaudes ?
Non ça sent plutôt le pain brûlé

Il reconnaissait cette voix, reconnaissable entre toutes. Le Titi... Qu'avait-il encore inventé le fumeux philosophe ?
Saltarius se dirigea vers la voix, après tout l'était un branleur de Saumurois.


- Alors mec, comme ça t'as besoin d'un coup de main ?

Il empoigna un seau et courut vers l'incendie
- plitch, platch ...
Ca giclait de partout. Arrivé au feu ... restait plus rien.
Revint en courant le Salt
- Par les nuées de Saint Hyperbarre, ça mouille ! et ça ne sert pas à grand chose contre les incendies ! Eh Bécassine une petite averse pour aider mes copains ?

Reprit un seau et en se retournant, il bouscula Le titi qui tomba à la renverse.
Las, il était trop près du puits et bascula.
Saltarius lacha tout et se jetant en avant l'attrapa par le pied, un pied, puis l'autre.

Ils étaient tous les deux au bord du puits.
Le Titi avait la tête en bas et les murailles répercutaient ses jurons endiablés.
Saltarius tenta de le tirer... mais il se dit qu'il avait très faim. Il faillit oublier le Titi et se diriger vers une taverne.
L'était distrait l'homme, mais bon Le Titi se faisait pas oublier

Remonter le seau, le redescendre, le remonter, le redescendre. Ahh mais voila Saltarius qui avait aperçut le feu et venait les aider. Il n'était pas malin le bonhomme mais costaud. Il leur serait surement d'une bonne aide. Les voila maintenant à trois à faire des allers retours pendant qu'inlassablement le seau descendait et remontait.
Le zigue était beaucoup moins efficace que prévu renversant plus d'eau qu'il n'en versait, mais c'était toujours ca.
Le feu diminuait, il était quasiment maitrisé quand Saltarius ne trouva rien de mieux que de le bousculer dans son virage. Le diable toujours accroché à la corde bascula en arrière dans le puits.

AAAAHHHHH!!!!

Première douleur qui manqua le faire s'évanouir quand le simple le rattrapa par sa jambe blessée, puis enfin l'autre. Fou furieux, le philosophe se démenait inutilement sur la corde tout en lançant des bordées de jurons sur le zigoto maladroit:
Morbleu! Ventrebleu!
Sacrebleus! Cornegidouille!
Parbleu! Jjarnibleu!
Palsambleu!
Cristis! Ventres saint-gris!
Saltarius remonte moi!!!!
Par ma barbe! Nom d'une pipe!
Sapristi!
Sacristi!
Jarnicoton!
Scrogneugneu! Bigre! Bougre!
Saperlotte! Saltariussss! Cré nom de nom!
Pestes! Pouah! Diantre! Fichtre! Foutre!
Bon Dieu!
Vertudieu!
Tonnerr' de Brest! Saperlipopette!
Pardieu! Jarnidieu!
Pasquedieu!*

Se démenant pour remonter, il n'entendit l'aide arriver que lorsque les les mots "lachez le" arrivèrent à ses oreilles. Blanc comme un linge il s'agrippa un peu plus à la corde.
Me lachez pas! Me lachez pas! J'sais pas nager!

Finalement une main secourable lui attrapa le bras, suivis bientôt par une autre et le vigneron fut remonté hors du trou. Ironie de la situation, Marko qu'il avait sauvé des flammes quelques minutes plus tôt venait de le sauver de la noyade. S'écroulant sur le bord du puits il chercha à reprendre ses esprits, se découvrant tout essoufflé avec des sueurs froides. il ne put que bégayer machinalement :

Me...Mer..Merci...

* la ronde des jurons - brassens
_________________

Enfin Titi sortit du puits pour s'écrouler à son pied. Linon se laissa tomber à genoux près de lui, épuisée par l'effort et l'inquiétude. Elle caressa brièvement sa joue puis se concentra sur la jambe qui saignait toujours.

Titi, il faut te soigner... rentrons pour que je puisse le faire.

Tous deux se redressèrent péniblement, Linon faisant de son mieux pour le soutenir su côté blessé en passant le bras derrière de son dos.

Elle lança un regard noir au failli-assassin, ignorant délibérément sa main.

Vous voyez pas qu'il est blessé? Nous n'irons nulle part avant que je ne l'ai soigné. Et je ne suis pas votre belle!

Tournant le dos à l'homme, Linon entraîna Titi clopin-clopant vers la maison et murmura

Un de tes amis?

Elle jeta à peine un regard aux ruines encore fumantes de la boulangerie, mais hésita sur le pas de la porte. Son regard se porta vers le haut des murs et le toit avec inquiétude. Si ils entraient, est-ce que tout allait s'écrouler sur eux?

Elle tourna la tête pour trouver Marko et l'envoya s'occuper de la jument et de l'âne. Au moins l'écurie était-elle un bâtiment attenant à la maison mais aux murs indépendant. Si la maison s'effondrait, l'enfant en réchapperait.

Linon entra à pas prudents dans la maison et tout en aidant Titi à enjamber les débris, le guida vers sa chambre. Une fois installé sur sa couche, elle l'aida à se débarrasser de ses braies en évitant de sembler troublée. La plaie saignait mais n'était pas complètement rouverte. Avec un soupir de soulagement, elle nettoya soigneusement la blessure et refit un bandage assez serré. L'enseignement du Doc, bien que rapide, était décidément un précieux cadeau...

Une fois le pansement achevé, Linon se redressa et ramena la couverture sur Titi.

Tu devrais te reposer mon Titou. Tu as quand même perdu pas mal de sang en éteignant ce maudit incendie. Je me demande ce qui s'est passé... ajouta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Mais la vue de l'homme qui avait réussi à tout éteindre la détendit, et elle lui sourit tendrement.

Tu as été merveilleux, un vrai héros.

Elle se pencha pour déposer un baiser au coin de ses lèvres et murmurer

...le mien...

Un regard tendre et complice s'échangea, et elle se redressa.

Tu dois avoir faim? Je vais te préparer quelque chose à manger? Euh... froid bien sûr... Et apporter un peu d'eau pour nous débarbouiller. Tu as l'air d'un ramoneur, et je ne dois pas être mieux.

En effet, la jolie juge avait les cheveux complètement défaits, le visage plein de suie et ses jupes trempées lui collaient désagréablement aux jambes.
_________________

Il avait retrouvé son souffle et quelques couleurs. Certains sortent quantité de chose d'un puits, peut être même des anguilles, mais ca doit bien être la première fois qu'on en sort un philosophe. Un sourire se dessina sur son visage lorsque la main de Linon vint lui caresser la joue, lui faisant momentanément oublier sa blessure. Pendant ce temps, le Simple tout fier jacquetait. Manquait pas d'air cui-la!
S'appuyant sur sa sauveteuse et poussant de la jambe saine, il se remit debout. Quand elle eût finie de l'apostropher, le diable glissa également quelques mots à Saltarius:

Bougre d'imbécile de simple!
J'irai voir chez toi, entre donc boire un coup bien que t'ai failli avoir ma peau.
J'serai pas foutu d'aller jusque chez toi même pour un banquet!
Triple andouille!

Puis murmurant à son trognon...une espèce d'ami... si on veut... j'sais pas si j'en ai un seul de normal...finit-il en jetant un œil pensif à l'illuminé.

Les considérations de solidité de la maison passèrent loin mais alors très loin de l'esprit du vagabond. Seul soucis emplissant toute sa conscience: comment mettre un pied devant l'autre.
Enfin assis... soupir de soulagement, avant que son sang n'afflue jusqu'à son visage quand linon lui fait comprendre qu'il doit retirer ses braies pour qu'elle le soigne. Il aurait pu râler, grogner, protester de partir chercher l'Enflée de Pétard. Il n'en fit rien, enlevant péniblement son vêtement, aidé par son infirmière, ce qui ne fit qu'ajouter à son trouble.
Elle le banda d'une main de quasi experte. Le philosophe ne pensait plus du tout à sa blessure, un sourire fendant son visage de si douce attention, son corps frissonnant à chaque fois qu'une main touchait sa cuisse.

Pas le temps de réagir qu'il fut d'autorité enfourné dans le lit avec obligation de se reposer. Ce qui ne manqua pas d'amener une grimace et un grommellement de sa part:

S'reposer...encore s'reposer.. 'tain j'en ai marre d'me reposer...

Grimace bien vite effacée par le compliment, et surtout, surtout, le chuchotis qui s'ensuivit ainsi que du baiser. Ca se bousculait dans sa tête: que non il n'avait pas vraiment été...que sans la cavalerie, ca aurait pu... qu'il avait faillir démolir toute la maison...meme ensevelir Marko.. que l'arrivée de Salt avait été plus que salvatrice mis à part pour lui..
En réalité il ne fit qu'un grand sourire et se plongea son regard dans le sien.
Le moment était passé, elle voulait déjà s'activer...mpff et dire qu'il était consigné ici! Il la détailla ainsi dépenaillée avant de répondre dans un souffle sincère:

Tu es magnifique mon trognon...
Puis d'un ton plus clair et moqueur, exagérant intentionnelement les mimiques:

Je serais pas contre un petit truc à me mettre sous la dent. Mais débarbouille toi d'abord, je ne voudrais pas être servi par une belle infirmière aussi peu soignée. finit-il dans un rire. S'il lui avait dit qu'elle devait s'occuper d'elle avant de s'occuper de lui elle n'en aurait très certainement rien fait. Peut être que comme ca.... d'ailleurs après réflexion:

Et j'aimerais dire un mot à Marko. Si ca t'embête pas tu pourras me l'envoyer?
_________________

Un peu hébété et dérouté par l'incendie qu'il avait déclenché, l'enfant n'avait plus bronché depuis qu'il avait retrouvé Linon. Il avait suivi le mouvement, transportant les seaux d'eau pour éteindre les flammes pas encore étouffées par l'effondrement provoqué par Letiti et spontanément s'était précipité pour aider sa belle-mère à tirer celui-ci du puits où il était tombé.

Envoyé rassurer les chevaux, ce n'est que dans l'écurie qu'il avait pu reprendre un peu ses esprits et réfléchir à ce qui venait de se passer. Et.. les évènements ne plaidaient pas en sa faveur. Il avait provoqué l'incendie, maintenant, la boulangerie était en ruines. Le gagne-pain de sa belle-mère, donc le sien... Elle ne le savait pas encore, mais finirait bien par le découvrir, et alors... elle le chasserait sûrement.

Les craintes qu'il nourrissait depuis la mort de son père n'avaient jamais complètement disparu malgré les promesses de Linon. Elle n'était que la seconde épouse de son père et s'était retrouvée chargée de lui du jour au lendemain, après un mariage très court et alors qu'il venait juste de revenir du couvent où il avait passé sa petite enfance. Ils se connaissaient à peine et il lui avait mené la vie dure parfois. Au jourd'hui, il était plus grand, il avait 11 ans. Et certainement, il pourrait se débrouiller pour survivre si elle le chassait. Mais malgré toutes ses déclarations sur le fait qu'il était un homme et voulait être pirate et partir sur les mers, son coeur se serrait à l'idée de perdre ce qui ressemblait le plus pour lui à une famille.

Quand Linon le rejoignit dans l'écurie, elle ne se rendit pas compte du trouble de l'enfant et l'envoya vers Letiti.

Marko prit la bassine d'eau et retourna dans la maison en évitant de regarder les ruines. L'homme du puits se tenait là, Marko traversa la pièce sans le regarder et entra dans la chambre.

Letiti était dans le lit de Linon. En temps normal, Marko aurait piqué une crise et essayé de chasser l'homme de la maison et de la vie de la jeune femme. Mais là... ce n'était presque plus sa maison, et presque plus sa vie. Et l'homme l'avait sorti des flammes. Et allez savoir pourquoi, Linoo semblait l'apprécier.

Marko s'approcha et posa la bassine sur un tabouret près du lit.

Tiens, j't'ai apporté d'l'eau...

A l'invitation de Letiti, Marko s'assit lourdement au bout du lit et la tête basse, attendit le sermon qui n'allait pas manqué. Certainement, l'homme allait lui reprocher le four trop chargé en bois, l'incendie qui en avait résulté... et tirer profit de son avantage pour se moquer, le menacer, voire courir le dénoncer à Linon.

Mais le discours de l'homme ne ressemblait pas du tout à ça... Le premier réflexe de l'enfant fut d'accepter avec soulagement en hochant la tête, mais il s'arrêta juste à temps. Pourquoi Letiti lui proposait-il ça? Quel était son intérêt...? ... avoir barre sur lui certainement...! Marko toujours tête baissée fronça les sourcils à cette idée. Il était le fils de Gila le Magnifique et ne se laisserait pas manipuler si facilement.

Il tourna légèrement la tête pour lancer un regard en coin à Titi

Et... tu me donneras combien pour que j'mente à Linon?

Bon sang ne saurait mentir... le fils de brigand avait parlé. L'enfant qui avait passé quelques années au contact de Libertad puis de la Zoko faillit rajouter la menace d'accuser l'homme de l'incendie, mais élevé par Linon, il renonça.

L'enfant se mordit la joue en entendant les reproches de Letiti. Il n'avait pas tort... Il esquissa même un geste pour l'aider à se relever mais l'homme semblait furieux et se débrouillait déjà pour regrimper dans le lit. Honteux, Marko baissa les yeux. Cette fois c'était fini, il avait fâché tout le monde contre lui, il ne lui restait plus qu'à partir. Il rassembla son courage et renifla, descendit du lit et s'approcha de Letiti sans oser le regarder. Pour se donner une contenance, il mouilla un linge et le tendit au blessé.

Tiens, t'es tout sale... T'as mal?

Sa voix se fit chevrotante alors que ses yeux se mouillaient malgré ses efforts pour contenir le chagrin qui menaçait à l'idée du départ.

Dis..., si j'étais plus là... Tu... tu t'occuperais de Linon?

Et c'est pas moi qui t'ai poussé dans l'puits...

Ça séchait mal... les jupes toujours collées aux jambes, Linon n'avait pas trouvé de moyen de retrouver un aspect décent sans retourner dans la chambre. Elle finit donc par se décider et tomba en pleine discussion « d'hommes », discussion dont elle n'entendit que « Putain de jambe! »

Consternée, elle regarda Titi qui semblait souffrir terriblement et ouvrait la bouche pour le plaindre quand Marko la bouscula pour sortir sans un mot. Elle n'eut que le temps de voir un visage encore noir de suie mouillée et des yeux trop brillants. Revenant à Titi, elle s'inquiéta doublement.

Mais qu'est-ce qu'il a? Et toi, ça va pas mieux?

Elle se pencha pour vérifier le bandage, ce qui fit descendre le bas de sa jupe mouillée sur ses chevilles, provoquant une grimace d'inconfort.

Euh... avant, faut que j'me change Titi... Tourne-toi s'il-te-plaît... enfin... ne regarde pas, quoi.

Des vêtements secs furent sortis d'une malle en même temps qu'elle le priait de regarder ailleurs. La pudique Linon entreprit de changer jupes et jupons sans retirer ceux qui étaient mouillés. Quelques contorsionnements pénibles plus tard, elle était enfin rhabillée de sec et revenait s'asseoir à côté du lit avec un petit sourire timide.

Tu sais... je crois que ça ne serait pas une bonne idée de reconstruire la boulangerie. La maison a failli y passer, je ne veux plus de feu ici. Il faudrait trouver autre chose...

Sa main se posa doucement près du bandage de la cuisse.

Tu as très mal? Je suis désolée pour ta jambe... veux-tu que je fasse quérir un médicastre?
_________________

[Printemps]

Allongée sur son lit, Linon songeait aux semaines qui s'étaient écoulées depuis l'incendie de la boulangerie.
Titi s'était rapidement rétabli, ils avaient tous deux fait un petit voyage pour qu'elle connaisse mieux le duché. Et les mainois avaient attaqué Craon ! Du coup ils y étaient restés longtemps, assiégeant la ville jusqu'à pouvoir la reprendre, regardant tomber la Duchesse, Isa... avec le désespoir de ne rien pouvoir empêcher. Une période de travail acharné avait succédé pour elle au tribunal , et c'est bien grâce au soutien constant de Titi qu'elle avait tenu jusqu'à la fin du mandat. Et très curieusement, c'est lui qui avait souhaité participer au conseil suivant... Linon avait souri d'épuisement mais vite accepté, emballée par l'idée de ce qu'ils pourraient faire tous les deux en justice. Tous deux cherchaient un moyen de ne plus se quitter et il avait été décidé qu'ils seraient du prochain conseil ensemble ou aucun d'eux n'iraient. Et c'est dans cette période effrénée que Titi avait trouvé le seul moyen réaliste pour qu'ils n'aient plus à se séparer. Il l'avait enlevée et demandée en mariage dans la tour carrée du fief que Kilia voulait lui donner. Une merveilleuse demande illuminée par l'art de Titi.

Le bonheur de la jeune femme aurait été complet si la brutale apparition de Kles n'était venu raviver le chagrin de l'abandon passé. Ils s'étaient longuement expliqués la veille au soir, longuement et douloureusement. Elle avait beaucoup pleuré, il avait violemment brisé une chaise contre un mur... Elle ne pouvait plus qu'espérer que tout se passerait bien au retour de Titi, parti vaillamment en forêt chasser des fraises pour elle. Il lui manquait tant...

Linon se releva pour s'installer à son bureau et entreprit de lui écrire.

La jeune femme sourit en déposant un baiser sur le parchemin et se dépêcha de le confier à l'un des jeunes pigeons qu'ils réservaient à leur correspondance privée et qui saurait trouver Titi où qu'il soit. Elle le regarda s'élever dans le ciel bleu, songeant un bref instant au petit écureuil qui avait servi de messager dans ses échanges avec Kles. L'animal avait depuis longtemps rejoint la forêt et n'en était plus revenu. Peut-être allait-il ressurgir comme le géant blond des Flandres?
_________________

Bon une cave. Fallait faire une cave. Sur le papier ca semble simple une cave. Après tout ce n'est jamais qu'un endroit pour stoker. A peu près quoi.

Hummm pas évident ca.
Ca mérite réflexion.
C'est qu'y faut pas s'y prendre comme un manche.
Autant que mon expérience chez Salt me serve.

Le philosophe se mit en état de méditation avancée. Tel un moine plein de rigueur, l'âme pure et déchargée des contraintes physique, il s'allonge à l'ombre d'un arbre, la légère brise adoucissant l'atmosphère chaude du au soleil brulant de début d'après midi.
Oui c'est ca , il fait une petite sieste.
C'est au réveil, la bouche pâteuse et les yeux endormis que la vérité le saisit.

Boudiou! J'vais avoir besoin d'un coup d'main.
D'abord pour éjecter les gravas, pis aussi un charpentier pour faire la suspente et le pressoir.
Quelqu'un qui fournisse les cuve, et un bon maçon pour monter ce qu'il faut autour tout en garantissant une température constante à l'intérieur.
Ce petit air m'a donné de bonnes idées pour ca d'ailleurs.

Il fila à la mairie poser une annonce tout en réfléchissant à la meilleur méthode pour faire le tout. Devait on mettre les cuve et construire autour, ou construire au risque de ne pouvoir rentrer les cuves...
Dilemme dilemme.
Qui a dit que le rôle de chef de chantier était facile?!

Voila l'affiche placardée, quelques petits mensonges faisaient jamais de mal, et le diable se demandant comment virer les décombres si personne ne venait...
_________________

KSCHHAACKK!!!

AHHHHHhhhh!
Qué ce c'est?!
Les tourangeaux!
A l'assassin!

Le philosophe méditant sur le chantier fit un bond d'une bonne trentaine de centimètres lorsque la hache brisa le gré. Affolé, il ôte son chapeau d'une main vive tandis que l'autre cherche à taton son baton.
Après 10 bonne secondes a remuer en tous sens il finit par avoir la vue dégagée et le baton levé sur...Marko.
Soupire de soulagement le temps d'un battement de cœur - faut dire qu'il vient d'en perdre au moins deux pour le coup - puis visage qui s'assombrit:

Ca va pas non?! Triple andouille!
J'ai failli faire une attaque...euh j'veux dire te tuer par réflexes!
T'es pas malade?!
Bordel à cul d'créfieu l'enfant d'sa.....mère...hummm

Reprenant contenance, il s'aperçoit qu'il vient de s'arrêter à temps avant de sortir une énormité. Le Maje s'époussette vivement, se relève histoire de ne pas voir à lever les yeux sur le mioche quand même. Enfin il n'a pas de quoi le regarder de haut non plus. Pas grave.
Il reluque le gamin tenant une hache devant lui. Rajustant son chapeau, il en profite pour réfléchir:
Qu'est ce qu'il veut l'gamin?! Pas souvent qu'il vient m'voir pourtant...
J'pourrai le recruter l'temps que les ouvriers s'pointent...

Les rouages de son cerveau se mettent en place, il tombe bien Marko, mais il faut d'abord qu'il accepte. Le diable se compose sans avoir à trop se forcer, une mine réprobatrice:

Put'borgne!
Pour la peine, t'vas m'filer un coup d'main!
Faut qu'on déblaie tout ca.
Viens la lascar, prend une pelle et une brouette et viens avec moi.

Ignorant la réaction de Marko, il se dirige vers les gravats. Il fallait que le chantier avance, Linon avait déjà voulu venir voir comment ca se passait et Titi ne savait plus quoi inventer pour lui expliquer le retard.

La journée avançait donc sous le soleil quasi-estival. Marko chargeait et déplaçait les petits gravats avec la brouette tandis que le philosophe chef de chantier portait les plus gros morceaux soufflant et hahannant de plus belle. Entre deux allers-retours il se surprit à discuter du chantier à Marko. Il avait bien l'habitude de causer tout seul, tout ce qu'il risquait s'était quelques commentaires.

Trognon... Linon ne veut plus entendre parler de feu.
Terminé la boulangerie. Dommage j'aimais bien l'pain chaud et les pâtisseries.
Ta mère sait y faire en cuisine...enfin un peu moins d'puis quelques temps..mais ca va passer...j'espère..

gnnniii humppfff tudieu qu'c'est lourd...

J'voulais faire une cave au trésor avec des pièges tout ca. Mais ca la rassurait pas plus que ca avec les aventuriers et tout. Elle a pas voulu non plus qu'on brasse de la bière. Par contre elle a reprit l'idée de la cave et de l'alcool. Maligne quand même.
Finis d'manger du raisin...on va boire du vin

Gniiiiii humpf humpf humpf

Ca doit pas être si compliqué surement, un bon pressoir, le champignon qu'il faut et hop.
Par contre ca veut dire retourner à la chasse aux champignons...
Me d'mande si on pourrait pas automatiser le pressoir...
Avec une roue...un arbre tout ca...

humpf gniiii humpf gnniiii

Elle voudra jamais encore.
Pas grave, j'ferai dans un coin, pis quand ca marchera impec elle sera ravie quand meme.
A propos de chasse aux champignons, tu sais monter un cochon?
Ce s'rait plus facile à deux, on pourrait les rabattre vers une clairière...et hop!

Malgré le travail, la journée se passait plutôt bien sans qu'il ne râle de trop le Maje. M'enfin ne comptez quand même pas qu'il se dépense comme ca tous les jours. Faut savoir ménager ses forces. Et se ménager, ca il connait.
_________________

Ils étaient donc de retour. Le voyage avait été fort long et tout à fait pénible, passant de duché fermé en duché interdit. La Normandie les avait même mis en procés, et au grand agacement de l'avocate nouvelle mère, avait jugé leur magnifique enfant ! Agée de quelques semaines à peine et affrontant déjà les tribunaux, la petite Miel s'en était merveilleusement bien sortie, ce qui pour Linon était le signe indiscutable d'une voie toute tracée dans les affaires juridiques. Aussi la rêvait-elle déjà première femme Chancelière.

Le plus gros boulot pour atteindre ce but n'était pas tellement l'apprentissage de la justice dont elle ne doutait pas que Miel ne ferait qu'une bouchée, intelligente comme elle l'était, mais de convaincre son père que c'était bien la destinée de l'enfant. Et ça... c'était pas gagné !

Ils rejoignirent donc leur petite maison, baignant tous les trois dans une félicité idéale que rien ne pouvait perturber. Même pas le coup d'oeil que lança Linon vers la cave pas finie, pour pas dire à peine commencée. Et loin d'en faire reproche à Titi, elle embrassa tendrement et hypocritement son époux si acharné à ne rien faire tout en se disant « attends mon bonhomme... ».

Mais plus urgent que la cave, il fallait trouver sa place au bébé dans la maison du bonheur. La maison était petite, Marko avait récupéré la chambre du majordome disparu, Titi et Linon occupait la seconde... où il n'y avait qu'un lit. Bien sûr, Titi avait juré qu'il s'occuperait du berceau... qui était donc dans le même état d'avancement que la cave.

Qu'à cela ne tienne ! Il en fallait plus à la jeune femme pour la décourager. Sa parfaite enfant dormirait confortablement et au chaud ! Aussi à peine furent-ils rentrés que Linon déposa le bébé sur le lit conjugal, qu'elle poussa ensuite contre le mur. Voilà ! Miel dormirait du côté du mur, séparée de sa mère par quelques traversins, et ne pourrait pas tomber.

Linon la laissa gazouiller dans cet enclos de coussins et retourna dans la pièce principale pour s'acquitter d'une promesse solennelle : faire pour Titi un gâteau aux raisins secs avec les raisins non vendus pendant le voyage et tout racornis.
_________________

Pensée et fabrication du berceau dans la bergerie de Liame un tronc d'arbre entre les moutons.


Liame avait vu débarquer une tornade dans la taverne et c'était retrouvé avec un berceau a faire sur les bras. Il avais déjà fabriquer une mandoline mais rien d'autre que cela ne tienne il es débrouillera[/i]

Petite question défection a quoi sa ressemble un berceau moi je dormais sur la paille quand j'étais gosse. Rholalalala dans quoi je me suis encore fourré.. Ben dans la défection comme toujours.

Décidément moi Liame le grand provençal aurait encore du boulot pendant ma journée de fainéantise quotidienne.

Bon alors un berceau .....

Alors tout a l'heure la donzelle m'a dit que c'était ovale comme un œuf ba je vais en faire un d'œuf tient. Mais défection va se tuer le gamin sa roule un œuf. Bon ont va lui faire un socle... HUM avec des bascule pour le bercer ouai ces bon ca.

Je suis provençal rien de mieux qu'un peu de terroir bien de chez moi, vais lui mettre des santons autour, oui voila devant et dérriére des santon avec des têtes de personnages connus. Mon cousin m'a fais visité la Provence de fond en comble et j'ai croisé la marquise Hersende et la comtesse Led voila je vais les faire a l'avant et a l'arrière du berceau ces bon ça décidément je suis plein d'imagination moi.

Bon ensuite si je faisais les armoiries de chez moi eu nooon je vais passer pour un fanatique hum hum de la couleur peut être ou brut... RHa je me pose trop de questions je vais le faire brut mais va falloir poncer et vernir pour pas que le gamin se retrouve plein d'écharde. Hé bé heureusement que mon cousin charpentier ma expliqué le bé a ba du travail du bois sinon je serais pas dans la bouillasse moi...


Bon ba au boulot mon ptit Liame

Liame se mit alors a tronçonner, couper, poncer, vernir, sculpter, penser, soulever, tondre les moutons, a parler tout seul et à fantasmer sur le berceau qu'il était entrain de fabriquer.

Trois heures plus tard il avait enfin fini et le verni avait sécher ces doigt étais tous plus ou moins bander suite aux coupures ces pieds aussi a cause du nombre incalculable de fois ou le tronc lui étais tombé sur les pieds. De la sciure plein les cheveux et les vêtements a force de poncer il se rendit a l'adresse indiquer par la tornade humaine qui avait donné vit a sont après midi.

L'homme qui dépassait les 2m de quelques centimètres le berceau sur l'épaule frappa comme quatre sourd a la maison indiquée

Liame kidnappé dans la maison a peine entré déjà un vers de vin dans la main le Géant de Deux petit mètres écoutait les nouvelles de titi.

Ouais je dirais rien pas de problème mon gars ces toi qui a fais ce superbe berceau avec la superbe décoration et la conception.

Je ne dirais mots mais maintenant montre moi ce que tu ma promis ou ta belle découvrira qui a fabriquer le berceau.

Et si tu ma berné je serais te montrer que d'essayer de me berner est une très mauvaise idée.

Liame souriait une lueur malsaine brillant au fond de ces yeux

[ Dans le bureau Ducal, un peu plus tôt dans la journée ]

Guerre, menaces, intimidations, Touraine, EA, P3
Hum P3 la régente en rêvait la nuit, oh non pas de ses beaux yeux, mais de sa tête…. Sa tête sur un plateau ! Immonde ce type était immonde, infecte, un Finam en deux fois pire… si si ça existe, suffit d’aller en Touraine pour trouver.
Bref voilà une Vicomtesse bien occupée, voir débordée et qui ne sait plus ou donner de la tête, quand son ami Maje déboule comme une furie dans son bureau en hurlant son nom !

Sursaut, un dossier qui vole, regard noir vers l’intrus qui vient d’entrer dans le bureau ducal.

Tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiisssssssssssssssssss
Moui ????
Tu me rendrais un tout petit minuscule service?
Oula tu me fais peur
Mais non mais non, c'est rien du tout je t'assure, dis oui dis oui
Dis ce que tu veux on verra après
T'es sure qu'on fait dans ce sens la? Tu me fais pas confiance?!
J'ai fait confiance à Aurélien et maintenant, il me laisse seule alors la confiance moi…
Je suis pas Réré quand même * outré *
Bah moi les hommes et la confiance c'est fini !
*soupire * bon bon, j'aurais juste besoin que tu fasse un sourire un donne un baiser, puis une gentille lettre, c'est tout rien de plus, trois fois rien tu vois
* réfléchit * hum, une lettre à qui ? Un sourire et un baiser à qui ?
A la même personne à qui tu donneras le sourire et le baiser. Tout ca c'est au même, je t'assure c'est un homme, et ca t'engage à rien.
Qui ?Et pour quelle raison ?
Pour me rendre service, tu voudrais quelque chose en échange? Je peux p'tet t'aider sur autre chose

A la brune de tilter, là ça devient intéressant, l’aura peut être un service à demander au Maje, mais l’a besoin d’en savoir plus.

Crache le morceau titi *en haussant légèrement la voix*
Comment ca? Quel morceau? C'est un type quelconque
C'est qui ?Dis moi tout Titi !
Euh j'veux dire un brave gars, Liame, il défend Saumur, donc c'est un brave
Et pourquoi je devrais lui donner un baiser ?Si je dois embrasser tous les braves qui défendent l’Anjou, j’ai pas fini. Tu m’en dis plus !
Pour qu'il soit content, allez je coupe la poire en deux, sur la joue le baiser si tu veux, et la lettre c'est moi qui la rédige, ca te va?
J’suis à Angers, je vais avoir du mal à l’embrasser ton Liame !
Tu feras bien le déplacement un jour, qu'au moins que quand je lui donne la lettre il s'étonne pas.
Dis Titi, tu sais qu'on a une guerre à nos portes !? A la brune de s’énerver un peu.
Ou bien c'est lui qui viendra, s'en fout, bon ok, je veux bien t'aider dans cette guerre, si tu fais ca, je serai général à tes cotés, ca te va ? La lettre sera ça promesse

Et la Vicomtesse de plus en plus excédée, puis paniquée parce que Titi, général… c’est pas avec ça que l’Anjou risquait de la gagner cette guerre, mais curieuse de connaitre la suite, mais surtout avec une idée de service en retour continue à écouter le Maje et à rétorquer.

Mais pourquoi la lettre et doit y avoir quoi dedans ?
Pour le faire patienter pardi, ben la promesse pour le baiser et le sourire, t'occupe je la rédigerai si tu veux

Ca sent le roussit, cette histoire…

Euh je veux voir cette lettre, avant Titi !

Et voilà que le Maje se rue sur le bureau de la régente pour lui voler parchemin, plume et encre. Sans mot dire, Tiss le regarde faire.

Ben elle est pas faite encore, tu peux la rédiger si tu préfères…

Voila un truc de ce genre là

*prend la lettre et la lit * du quoi ?
C'est pas ton nom?
De Reikrigen
Ahhh, j'ai toujours cru… Bon pour le reste c'est bon, donc parfait.
Tu le rédiges, tu mets ton sceau, tu me la donnes
Ah non ! je ne suis pas d'accord !
Quoi non? De quoi t'es pas d'accord? Tiss! Qu'est ce tu me fais?!
Mais je le connais pas ce type !
C'est pour ca que c'est un service que je te demande. Tu vois bien que j'invente rien dans la lettre. Je te propose de t'aider ailleurs en échange.
Tu me ramènes des soldats prêts à se battre ?
oui! * implorant * Tisssss...s'il te plaiiiiit
Mais je voudrais bien savoir pourquoi tu fais ça ? T’y gagnes quoi la dedans ?

Et au maje de partir dans un long monologue, et la brune ne va pas en croire un traitre mot.

Liame sera content, tu sais bien que j'ai le coeur sur la main, je l'ai croisé en taverne, il déprimait car il n'avait jamais le moindre sourire de la part de la gente féminine, je me suis proposé pour l'aider. En plus c'est un soldat, il n'en sera que meilleur sur les remparts. C'est à tout ca que j'ai pensé, alors je me suis dit une femme merveilleuse, ayant le coeur sur la main, et qui a besoin d'excellents soldats. Ben j'ai pensé à toi, c'est pas plus compliqué* air saint *
* le regarde de travers* La vérité c'est quoi ?
Mais c'est ca voyons, quoi d'autres?!
C'est trop louche je te connais
*soupire * t'es trop dure avec moi, bon… la vérité, c'est qu'il m'a aidé, et que je dois l'aider à mon tour.
Il t'a aidé à quoi ? Et en quoi une lettre de moi va l'aider ?
Ben..j'avais soif… mais trognon voulait pas que je boive trop, il m'a...fourni en douce, tu diras rien à trognon hein, c'est un sourire et un baiser qu'il veut, la lettre c'est pour qu'il ait la garantie. Allez Tiss. Cette fois c'est la vérité vraie
Il me connait même pas
Pas forcément de toi, mais je croise personne à Saumur, et j'connais pu personne, y’a qu'a toi que j'ai pensé à demander, parce que t'es mon amie
*déballe tout ses bons sentiments pour la faire craquer*
Et j'ai quoi moi en échange ?
Ce que tu veux, dis moi
Réré !
Heu, tu veux que je te ramène Réré?
Oui *larmes qui montent aux yeux de la Vicomtesse
Il est ou au fait?
j'en sais rien * larmes qui perlent sur ses joues
Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ca Tiss, je le ramènerai de la lune s'il le faut
C'est vrai ?
Je te le promet
Alors ok pour la lettre
Super, merci Tiss, je vais le trouver Réré
Il faut !
Fais moi confiance, j'ai deja quelques idées pour ca fais moi ta lettre
Ah dis moi ?
Et je lui donnerai à Liame, oui?
Si ça peut me ramener Réré
C’est une grande possibilité
Tu vas faire comment ?
Hummm, je peux pas te dire tous les secrets de maje, mais ce que je peux te dire c'est qu'il a rarement pu s'empêcher de résister à une provocation de ma part, c'est une bonne piste j'crois bien
Tu veux le provoquer comment ?
Je vais commencer par afficher sur la grand place son mantel que j'ai repeint à mes couleurs il y a un bail, il devient toujours furax quand il le voit
Hum , il est pas en Anjou, je crois bien…
Hummm, je connais des gens dans tout le royaume Tiss, je trouverai bien une solution
Je sais même pas ou il est Titi * larmes qui continuent de couler sur les joues de la brune
Du calme Tiss, du calme, ça sert à rien de s'énerver, on va lui mettre la patte dessus.
J'espère Titi, j'espère vraiment
Laisse moi le temps de réfléchir un peu à la question
Moui, réfléchit !

A la Vicomtesse de prendre la plume et de recopier selon le modèle Majesque, la lettre, à quelques détails près… et d’y apposer son scel.

Tiens la voilà ta lettre ! Mais n’oublie pas ta promesse Titi, tu me ramènes mon Aurélien. J’ai besoin de lui ! Je veux mon Réré !

Ainsi la régente Angevine regarda le Maje s’enfuir lettre en main aussi rapidement qu’il était arrivé.

Régente d'Anjou

Un boucan de tous les diables provenait de la salle principale. Un peu inquiète, Linon se dépêcha de finir d'habiller Miel et l'installant sur sa hanche, rejoignit la salle où elle s'attendait à trouver les restes d'une expérience de son majique époux.

En fait, des étrangers se trouvaient là... Enfin étrangers... Elle reconnut rapidement la bourgmestre du village qu'elle salua poliment d'un geste de la tête. Mais l'homme au sol, non, ça ne lui disait rien... encore un très grand en tout cas. Sûrement un ami bizarre de Titi qui affectionnait particulièrement les très grands. D'ailleurs, il faudrait un jour qu'elle lui en parle.

Ne sachant trop quelle contenance prendre face à tout ça, elle se contenta de les saluer aimablement

Euh... bonjour... Soyez les bienvenus, je suis Linon... la femme du Maje.

Bon voilà, elle avait été polie... que faire ensuite? Elle devrait peut-être se précipiter pour aider le grand à se relever, mais elle avait le bébé sur la hanche, et elle ne connaissait pas cet homme. Quelques verres et une bouteille sur la table lui indiquaient que les ... convives, étaient en train de partager un grand moment d'amitié. Alors autant être raccord.
Elle sortit du garde-manger le reste de gâteau aux raisins et le posa sur la table, puis fit de même avec un bol de compote. Eh oui, c'est qu'avec l'enfant dans un bras, elle n'avait qu'une main pour tout faire.

Elle lança un petit sourire intrigué à Titi, puis s'installa aussi à la table et entreprit de donner des cuillerées de compote à Miel qui adorait ce jeu lui permettant de barbouiller tout son environnement immédiat.
_________________

Liame entendit donc que l'homme étais un vrais magicien hé bé tous fou dans une ville de fou ces fou sa.!!!

Bon ba sur ceux .... HO défection ont est enfin ces le jour du départ rha je vais me faire ramoner les oreilles.

merci pour le verre au fait ces une bonne vinasse que t'a mon gars mais là l'ost m'attend je vais finir au pilori moi alalalalala

Et puis pour le berceau eu je veut dire le sceau d'eau j'avais grand soif l'eau de ton puits est bonne.

Devient tout rouge et balbutie quelque mots.

Ha du gâteau merci madame ont me nome liane eu.. loane ha non désolé ces Liame mais je dois filer j'emporte du gâteau pour le voyage.

Dans la précipitations prend la compote bise le mage et sert la main des demoiselles présentes et part en courant sont Bardât sur le dot.

Après le départ pour le moins précipité de Sandy pour Angers (et surtout pour la guerre, les gens sont vraiment bizarres des fois, même ceux qu’on aime), Lulu s’était retrouvé avec une petite fille adoptive (provisoirement elle l’espérait) sur les bras.

Ce matin là, elle était donc allée chez la nounou de Maïlyne pour récupérer la petite. Sur le chemin du retour, elle passait devant chez Linon et Letiti, la fillette bien calée sur la hanche, quand elle entendit hurler Miel. Pas de doute c’est bien la fille du Titi, mêmes cordes vocales et voix suave.

Comme elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir le bébé (vu que là aussi la guerre, tout ça), elle s’arrêta, frappa à la porte et attendit. Point de réponse.
Elle entrouvrit légèrement l’huis, passa la tête par l’entrebaillement et la retira aussitôt.

La maison était plongée dans un brouillard dense qui, si Lulu avait connu la révolution industrielle lui aurait évoqué Londres, Sherlock Holmes et Jack l’éventreur. Là, la seule chose qui lui traversa l’esprit fut : Mais qu’est qu’IL a encore foutu ?, IL étant bien sûr le plus « grand » maje de Saumur, tout le monde aura deviné.

Titi t’es là ? Linon? Y a quelqu’un ?
Pas de réponse (où alors masquée par les hurlements de Miel).

Lulu posa délicatement Maïlyne dans l’herbe et lui donna son petit cochon en bois pour qu’elle s’occupe.
Tu restes là ma puce. Sois sage.

Puis elle entra (courageusement) dans l’antre du mage. Elle avait eu peur que ça soit de la fumée (ça serait pas la première fois qu’il mettrait le feu chez lui Titi), mais apparemment c’était plutôt de la vapeur d’eau, vu qu’elle n’éprouvait pas l’envie de tousser.

Elle se dirigea à l’oreille vers les braillements du bébé en se cognant partout parce qu’on y voyait goutte là dedans. Arrivée au berceau, elle prit la petite fille dans ses bras et se dirigea vers la sortie pour la déposer à côté de Maïlyne. Heureusement qu’il faisait beau.

Elle rentra à nouveau dans la bâtisse pour voir (ou en tout cas essayer) d’où venait le problème. A priori, on avait dû renverser de l’eau bouillante (et une grosse quantité) quelque part.

Comme elle se dirigeait vers le fond de la pièce, Lulu buta contre quelque chose. En se baissant elle découvrit Titi qui avait l’air plutôt mal en point. Hirsute, cadavérique et à peine conscient. Il fallait qu’elle l’emmène dehors, pour qu’il puisse respirer mieux. Mais elle était pas capable de le porter. En le tirant par les pieds peut être ? Eh oui ça marche.

Une fois dehors (il en avait perdu son inséparable chapeau du coup), comme il ne semblait pas reprendre ses esprits, elle commença à lui donner des petites claques, d’abord doucement puis de plus en plus fort (on s’amuse comme on peut), mais ça ne semblait pas avoir d’effet (ou alors trop ?) sur l’œil hagard du maje.

Oh ! Titi ! T’es avec moi là ?

Un coup de gnôle ou de mirabelle peut être ?
Sauf qu’elle en avait pas sur elle.

Après avoir jeté un œil sur les deux enfants, qui étaient sages comme des images, elle retourna dans la maison ouvrir toutes les fenêtres pour évacuer la vapeur, puis se mit à la recherche d’une boisson reconstituante.

D’accord, ça se fait pas de fouiller chez les gens comme ça, mais y a urgence là non ?

Lulu farfouillait à tâtons pour essayer de trouver une bouteille de gnôle pour requinquer Titi, quand tout à coup, elle pensa à Linon.

Si ça se trouve, elle était dans la maison. Après tout, si elle n’avait pas buté dans Titi, elle ne l’aurait pas vu, avec le brouillard qui règne ici.
Sait-on jamais. Ils ont peut être été attaqués par un voleur, ou par quelqu’un qui en voulait à Linon (après tout un juge, ça doit avoir plein d’ennemis. Un procureur aussi d’ailleurs, parce que Titi, il est bien procureur maintenant non ?).

Ce qui expliquerait pourquoi le maje était allongé par terre. Il a peut être été assommé. Ou pire. Elle n’avait pas vu de blessure, mais elle n’avait pas vraiment cherché non plus, vu qu’elle avait d’abord pensé à un malaise. Peut être que la juge aussi était par terre quelque part.
Bon d’accord, tout ça, ça explique pas le brouillard, mais le brouillard ça exacerbe l’imagination et Lulu elle en déjà peut être un peu trop, d’imagination.

A tout hasard, elle fit quand même le tour de la maison en tâtonnant avec le pied pour voir s’il n’y avait pas un autre corps quelque part, mais rien. Par contre elle buta dans un meuble bas et quelque chose se fracassa par terre dans un grand bruit de verre brisé.

En se penchant pour essayer de voir ce qu’elle avait bien pu briser, elle sentit des vapeurs d’alcool. Ben voilà ! J'l'ai trouvé, la réserve de Titi. Sauf qu’elle avait été sérieusement mise à mal. S’il se remettait, elle n’avait pas fini d’en entendre parler. Elle réussit quand même à trouver une bouteille intacte au milieu des débris.

Elle se dirigeait vers la porte pour continuer sa mission de sauvetage quand tout à coup elle fut sauvagement attaquée.

L'individu baraguinait quelque chose, mais sous le choc elle comprit uniquement le mot anéantir. Elle avait raison, il y avait un malfaisant dans la maison. Il avait eu Letiti et peut être Linon et maintenant, c’était son tour à elle.

Elle poussa un hurlement strident, A l’assassiiiiin, tout en tombant par terre sous la poussée de son agresseur.

Tout à coup, elle se souvint des petites filles. Et s’il s’en prenait aux enfants aussi. Elle se mit à ruer dans tous les sens et se débattit tant et si bien, qu’elle réussit à se dégager. Elle se leva d’un bond et courut vers la sortie, avec toujours à la main la bouteille de gnôle, qui avait survécu par miracle à la lutte.

Une fois dehors, elle constata que les deux petites filles étaient toujours là. Par contre, Titi avait disparu. L’agresseur devait avoir achevé sa besogne et s’être débarrassé du corps. Dans le puits peut être.

Tant pis ! Elle n’avait plus le temps de s’enfuir avec les deux enfants. Elle se retourna en brandissant la bouteille à deux mains par le goulot et attendit le monstre de pied ferme, bien disposée à défendre chèrement sa peau.