[RP] Maisonnée de Linon (et Letiti, mais chuuuuuut...)

--Marko

Marko bougonna que si le vigneron travaillait pour lui, il avait sûrement le droit de le virer quand il voulait.... Mais les gargouillements de son ventre prirent le pas sur ses devoirs d'employeur, et il s'assit vivement devant l'assiette préparée rien que pour lui, pour immédiatement froncer le nez devant le tas de légumes qui gâchait la viande. Et alors qu'il allait répondre qu'il voulait des crêpes pour le dessert, voilà que l'autre type entra comme chez lui .

Marko soutint méchamment son regard en plissant les yeux... Et le type, pas gêné, d'exiger ceci ou cela à manger! Son petit coeur tressaillit de colère en entendant l'intrus suggérer qu'il pourrait pleurer dans les jupes de Linon... Même pas vrai! Il plissa les yeux encore plus fort pour se donner l'air vraiment mauvais et calcula intérieurement la distance nécessaire pour sauter à la gorge du type, quand celui-ci annonça la première bonne nouvelle de la journée : il renonçait à s'incruster!

L'enfant se mit à rayonner de satisfaction, satisfaction redoublée en entendant le majordome le remettre à sa place de plouc. Il trouva judicieux néanmoins d'en rajouter une petite couche, histoire d'être sûr que le type avait bien compris.

Ouais... tirez-vous de ma table, domestique. C'est moi le maître ici ! Et ma mère veut pas de vous non plus.

Letiti

Plus le gamin fronçait les sourcils et plus le sourire du vagabond s'élargissait. Le sourire se transforma bientôt en rire alors que le majordome y allait de son commentaire. C'est qu'il allait finir par lui faire peur au vagabond.
Le rire s'arrêta pour redevenir un sourire moqueur quand le mioche en rajouta une belle couche. Bon se recomposer une mine sérieuse... Arff ca allait être dur. Bon il ferait au mieux le diable, sourire allant vers le majordome tout d'abord:

Voyons mon p'tit Chichi, il ne me semble pas avoir jamais été un domestique dans cette maison. Aucun papier de signé, tu n'as même pas répondu à ma poignée de main quand je te l'ai tendu.
Je me considère donc contrairement à toi comme un invité ici.

Sourire revenant au jeune maitre. Pas question de leur rendre si vite la parole:
Donc toi p'tit maitre, tu ne m'es rien d'autre qu'un sale mioche capricieux.
C'est déjà pas mal j'trouve.

Se penchant vers lui au dessus de la table il rajoute du ton de la confidence:
C'moi l'plus fort, donc c'moi l'maitre...en philosophie en plus.
On peut s'en expliquer si tu veux...
A moins que t'ai la trouille...

Se redressant et portant l'estocade d'une voix claire:
J'ai mangé ici que je sache. On m'a offert à boire et à manger. Me semble que z'êtes tenu aux lois de l'hospitalité.
Ou bien y a que moi qui connaisse ce genre de bienséance môsieur le majordome?
Pis pas besoin de chercher un autre vigneron. M'en occuperai de la vigne. Mais pas comme domestique.

Bras tendu au dessus de la table pour piquer un bout de viande dans l'assiette de Marko. Il n'arrivait pas à s'arrêter le diable quand il était lancé.
Mmm chest pas chi mauvais.
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Shixihann

Décidément, ce vagabond n'avait pas la langue dans sa poche. Voilà maintenant que monsieur se disait "invité". En gardant mon calme, j'essayai de remettre les choses à leur place.

Si mes souvenirs sont bons, c'est vous qui avais refusé de signer le contrat que je vous ai présenté. Et si je vous ai offert à manger, c'était pour que vous ayez du cœur à l'ouvrage. Et voilà maintenant que vous vous désignez comme invité? Un invité, à ce que je sache, n'est pas sensé travailler dans la maison de ses hôtes. Ceci étant, si vous avez faim, je vous demanderai de bien vouloir attendre votre tour.
J'installai une chaise devant un petit coin du plan de travail de la cuisine et y déposais l'assiette du vigneron.

Que vous soyez domestique ou simple employé, vous devez un certain respect envers la personne qui vous a accepté, surtout si elle vous offre le gîte et le couvert sans que vous n'ayez fait la moindre tâche au sein de sa maison. J'ose vous rappeler que si Dame Linon m'a engagé, c'est pour vérifier que vous faites bien votre travail et si vous êtes là pour tourmenter un enfant, vous pouvez faire demi-tour. Il ne sera point difficile de trouver un bien meilleur vigneron que vous.

Aussitôt, je me mis aux fourneaux préparer les crêpes du jeune maître.

Linon

La jument grise réveilla presque sa cavalière en passant d'un pas lassé à un petit trot ragaillardi. Linon ouvrit les yeux qu'elle s'était laissée aller à fermer quelques instants et reconnut immédiatement les environs de Saumur.
Un sourire se dessina sur son visage fatigué. Les voyages vers Paris la barbaient, et seule la fougue des procés et le plaisir de rentrer chez elle lui faisaient oublier l'ennui des trajets.

Mais la morosité qui s'était abattue sur la Cour d'Appel depuis le désaveu royal plombait maintenant l'humeur de l'avocate qui comme certains de ses confrères s'interrogeait sur l'avenir de sa carrière. Non pas qu'elle fut aucunement menacée, mais les officiers royaux avaient été humiliés, et habituée à travailler avec eux, elle en estimait la plupart et souffrait avec eux le camouflet qu'ils avaient injustement subi. Déjà deux juges avaient démissionné, plusieurs procés étaient ajournés, la cour fonctionnait au ralenti et les juges toujours en place étaient d'une humeur massacrante... Enfin, l'avantage de la situation était de lui libérer un peu de temps qu'elle comptait consacrer à son fils.

La jeune femme se pencha en avant et flatta l'encolure de Grison. En se redressant, son regard bleu sombre tomba sur sa parcelle de vigne, toujours abandonnée à elle-même. Elle fronça le nez, l'annonce n'avait visiblement pas provoqué un afflux de candidatures, peut-être devrait-elle augmenter le salaire? Ou songer à la vendre...

Quelques traces de pas enfoncés dans la terre lourde d'humidité montraient que quelqu'un était venu errer là... hum... pour quoi faire?

Secouant la tête, Linon chassa ces pensées grises et reporta son attention sur la ville qui se dressait devant elle. Un nouvel étendard flottait au-dessus des toits. L'annonce d'une fête? Ou d'une mobilisation? Avec inquiétude, elle tendit le cou pour déchiffrer le message, ce qu'elle finit par réussir à faire à son grand regret. De la calomnie anonyme à vocation politique... tsss... ca lui rappelait les pires jours de son mandat de maire en Armagnac. Secouant la tête de consternation, Linon tira légèrement les rênes de la jument pour la faire obliquer

On va faire un petit détour en ville avant de rentrer Grison...

La mairie fut rapidement rejointe, la jeune femme mit pied à terre et s'approcha du panneau des candidatures. Donc Letiti, qui avait affiché un programme, et Joffrey, qui n'avait pas jugé bon de ne mettre ne serait-ce qu'une phrase... Elle traversa ensuite le marché pour juger des changements. Bon, aucun... ou si peu... Un petit groupe parlait du prix de la farine, l'avocate se mêla à eux et on lui fit rapidement part des soupçons à l'égard de la maire sortante, qui aurait fait poser cette honteuse déclaration diffamatoire au lieu de faire campagne.Linon restait dubitative... Elle connaissait un petit peu Joffrey depuis l'Armagnac, et avait un peu de mal à y croire... elle les renseigna néanmoins sur les possibilités d'attaque judiciaire contre l'auteur, puis les quitta rapidement, pressée de rentrer chez elle. Munie d'une poche de marrons chauds pour Marko, elle atteignit enfin sa maison.

Grison mise au repos dans l'écurie, la jeune femme poussa la porte et fut accueillie d'abord par les odeurs alléchantes de cuisine. Aaahhh... ça allait la changer, de se faire servir au lieu de courir tout le temps pour tout faire. La brune en retrouva immédiatement le sourire, sourire qui se figea quand elle fut entièrement entrée. Il y avait bien du monde dans la pièce.

Euh... bonjour..

Marko assit et renfrogné, Shixi cuisinant, des assiettes partout, et un homme brun qui mâchait. Linon mit un petit instant à le reconnaître.

Oh, c'est vous? Que faites-vous ici? Oohhh... vous êtes là pour déposer les témoignages de vos employeurs peut-être... hum... les glisser sous la porte aurait suffit, hein.

La brune esquissa un sourire pour tempérer ses dires, et retira sa cape pour rejoindre l'enfant et déposer devant lui les marrons encore chauds. Sans relever la tête, elle poursuivit sur un ton badin.

Alors comme ça on pille les mairies? Et on s'embête à se faire élire pour ça? Tss, tss, tss... vous n'avez pas l'air fameux comme pilleur, il y a plus simple quand même pour s'en prendre à une mairie. Et faire ça chez soi, quand on est l'un des plus vieux saumurois, c'est un peu benêt... oui, je suis passée en ville avant de rentrer, je me suis renseignée... avant de voter.

Linon releva un visage souriant vers l'homme, lançant au passage un coup d'oeil vers le majordome pour voir comment il s'en sortait et s'il avait prévu une assiette pour elle.
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Letiti

Pas décontenancé pour deux deniers, le diable attrapa son assiette tandis que le majordome lui faisait des remontrances sur son vocabulaire et son attitude. Il se réinstalla face au jeune "maitre" et s'attaqua à son plat à pleine bouchée. Il allait répondre quand la porte s'ouvrit. Tête qui se lève par curiosité.

B'jour.

Froncement de sourcils de réflexion à la mention des témoignages... Yeux qui s'éclairent enfin tandis qu'un grand rire sort de sa bouche.

Les témoignages?! Ah bah ouais!
Pis j'fais bien pénitence comme y faut et tout! montre son assiette pleine de légumes.
Et r'garde donc! Même pas un coup d'rouge pour faire glisser.
C'est Chichi qui m'a invité en récompense de mes bons services à la vigne.
Pas plus sur comme témoignage.

L'allait pas se faire mettre à la porte juste par une remarque bien sentie. Et puis le visage n'était pas si fermé...il devait avoir de la marge de manoeuvre. Mention de la fameuse intox lâchée sur Saumur. Le visage reste souriant, donc en avant mon p'tit diable:

J'fais c'que m'a dis une certaine exquise juge c'est-à-dire un truc pour les saumurois. Alors me v'la présenté. J'suis pas un si mauvais coupable à c'qu'on dirait. P'tet on pourrait faire un p'tet arrangement pour bonne conduite concernant l'alcool.
Chichi pourrait ainsi nous servir à boire pour fêter..euh..ta venue chez toi? mon entretien d'la vigne? la merveilleuse éducation donnée à cet ange de petite fill...garçon.

Sourire moqueur vers Marko. Pas d'raison de changer une habitude alors que la mère est là. Nouvelle cuillerée vers sa bouche. Le vagabond a le sourire aux lèvres. La situation deviens de plus en plus intéressante de son point de vue.
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Shixihann

situation tendue face à moi. Je servis sans attendre Dame Linon et fusillait le vigneron qui s'était tout de même installé à la table du maître et de la Dame.

Je suis navré, Dame Linon. Je ne savais point que vous étiez en litige avec cet homme et si vous le souhaitez, je le congédie sans attendre. Et je tiens à me défendre en vous disant que je n'ai nullement "invité" cette personne. Je lui ai proposé une assiette en échange de son travail à la vigne, car il me disait ne vouloir que cela pour récompense. Cependant, non seulement il a très mal fait son travail, mais en plus il a été désobligeant avec le jeune maître. Je rattraperai mon incompétence en m'occupant de la vigne en attendant que nous vous trouvions un vigneron.
Puis, je m'adressais au vigneron.

Quant à vous, profitez bien de votre assiette chaude, car c'est la dernière chose que vous obtiendrez de Dame Linon. Et votre vin, vous n'irez qu'à le chercher en taverne.
Je retournais ensuite devant les fourneaux, les yeux aux agets.

Linon

Hum... Linon écouta les explications de Letiti, un léger sourire au coin des lèvres. Elle prit le temps d'attaquer l'assiette fumante que son majordome lui servit et d'écouter ses explications, avant de répondre en levant une main en guise d'apaisement.

Ne vous en faites pas Shixihann, je suis sûre que vous avez géré la situation au mieux avec les informations dont vous disposiez. La maison est toujours debout, Marko est toujours vivant et vous avez même préparé un repas et réussi à lui faire manger des légumes... enfin...

Le regard de la brune s'arrêta sur l'assiette de son fils dans laquelle de jolis petits tas de légumes froids entouraient le vide laissé par la viande. L'enfant, bras furieusement croisés était blanc de rage et fusillait du regard Letiti. Le sourire de sa belle-mère se fit amusé et tendre alors qu'elle passait la main dans les boucles brunes emmêlées pour tenter de le dérider.

Enfin... il a mangé, quoi.

Reposant sa cuillère,

Quant à ce sieur... ce n'est pas tellement que nous soyons en litige. Il devait m'apporter des preuves de son travail et de son implication dans la vie de Saumur. Il a préféré venir directement travailler ici. Ma foi... pourquoi pas. Nos champs valent bien ceux des autres.

La jeune femme sourit au dévoué majordome.

Je ne vous fais nul reproche. Et votre place n'est pas à la vigne. Vous n'êtes pas venu chez moi pour cela et je pense que vous n'y connaissez rien, tout comme moi. Et surtout, vous ne pouvez pas être partout. Donc, vous restez à la maison.

Elle prit un gobelet et but une gorgée d'eau en réfléchissant à la situation, puis repoussa son assiette et croisa les bras sur la table pour se pencher un peu vers Letiti.

Ainsi vous êtes vigneron? Hum... ce sont probablement les traces de vos pas que j'ai vues dans la vigne. Bien que je n'ai pu me rendre compte du travail fait aujourd'hui. Mais bon, vous y êtes allé faire je ne sais quoi de viticole, mon majordome a donc bien fait de vous nourrir comme c'était prévu.

Nouvelle gorgée d'eau pour se donner le temps de préciser l'idée qui se faisait jour, et d'échapper au regard du vagabond philosophe qu'elle appréciait bien plus qu'elle ne souhaitait le lui laisser savoir.

Nous n'avons pas encore de rouge ici. Si vous en voulez, il faudra trouver un moyen d'en faire, et c'est là que nous verrons vos réels talents en matière de vin. Mais cela requiert de l'astreinte au travail et de l'abstinence. En êtes-vous capable? Saurez-vous vous passer de taverne en semaine? Dans ce cas, je vous confie ma vigne et la production de vin. En échange, vous aurez le couvert et le gîte si vous en avez le désir. Et pour la boisson, de l'eau bien sûr, et du cidre léger.

Tournant le visage vers Shixihan,

Nous avons quelques bouteilles de cidre dans la petite resserre, pouvez-vous aller en chercher une s'il-vous-plaît? Ce sera excellent avec les crêpes. Et j'espère que ça déridera Marko qui m'a l'air de méchante humeur.

Sourire taquin adressé à son adorable fils qui boudait toujours avant de revenir au vigneron.

Vous avez donc rencontré mon fils adoptif? J'espère que vous vous entendrez bien... il est la prunelle de mes yeux et ma grande fierté. Oh, et pour la mairie... je pense que vous ne serez pas élu, la diffamation est souvent plus efficace qu'une campagne électorale, hélas. Mais vous trouverez un autre moyen d'aider Saumur. Ou je vous en trouverai un.
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Letiti

Vagabond à la mine offusquée alors que Sixhihann l'accablait de tous les maux. Bon il avait pas tout à fait tort, mais il n'était pas prêt à le reconnaitre. C'est qu'il s'y connaissait en mauvaise foi le diable. Il finit donc son assiette jetant un regard moqueur au boudeur en face de lui tandis que la maitresse de maison remerciait son majordome.
L'assiette se terminait quand elle en vint à lui. Terriblement efficace pensait-il d'elle tandis qu'elle faisait son petit argumentaire. Tellement efficace qu'il n'arrivait même plus à la quitter des yeux, et c'est d'une main à mi chemin de l'assiette et de sa bouche entrouverte qu'il cligna et ratterri tandis qu'elle concluait.
Le philosophe plissa quelques instants le front, se remémorant rapidement les sujets qu'elle avait abordés. Un sourire se dessina sur son visage petit à petit pour finir en un franc rire. C'est donc avec son éternel tutoiement effronté qu'il répondit:

Ben y pas d'doutes, t'sais présenter les choses.
Si j'fais pas gaffe, t'm'trouveras en moins de deux un boulot pour que j'aide Saumur sans même que j'ai donné mon avis.
Un cheminement sans faille, parfaitement articulé, des arguments logique... vraiment t'es impressionnante. Et tout cela avec un sourire.
Il s'en ait fallut d'un ch'veu pour que j'accepte le tout sans broncher.

Petite courbette esquissée vers Linon, ainsi qu'un grand sourire pour lui montrer que ses dires étaient bel et bien un compliment. Sans se l'avouer, il aurait détesté voir disparaitre ce délicieux sourire sur son visage.

Bon alors reprenons. Faut être sérieux d'temps en temps.
"travail et abstinence"... deux gros mots dans une même phrase ca se fais pas. Diable qui rigole.
Bon j'veux bien faire des compromis, je promet de ne point aller en taverne en semaine, par contre pas question que je travail.
T'veux vraiment du vin? Alors laisse moi m'y intéresser, je m'occuperai de ta vigne. Fais de cette activité un travail et j'sais même pas si t'auras d'quoi t'faire du vinaigre.

Une petite voix ajoute dans sa tête que l'eau et le cidre léger ne lui suffiront pas, mais qu'il trouverai bien un moyen de palier à ce problème sans passer par la case taverne. Sauçant l'assiette avec le pain frais servit, il termina:

Ouais pour la mairie c'est plutôt compromis, c'pas un drame. J'préfère perdre comme cela, que de gagner grâce à une telle désinformation. mais bon j'suis vagabond, pas politicien.
On verra c'que j'peux faire à la place. pas de quoi s'inquiéter, en tous cas m'inquiéter.
Et bien sur qu'on s'entendra bien ton fils et moi. J'suis sur que je serai très vite un de ses principaux centre d'intérêt...si ca ne l'est pas déjà ajouta-t-il dans un grand sourire innocent vers le mioche.
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Shixihann

J'avais l'impression que quelque chose m'échappais. Cependant, comme c'était Dame Linon qui me le demandais, je la laissais seule avec Monsieur Letiti et allait chercher du cidre dans la réserve. Je ne savais pas très bien quelle place ce dernier voulait occuper au sein de la maison de Dame Linon. Il était d'accord pour s'occuper de la vigne, mais pas en tant qu'employé... quelle personne étrange, vraiment!
Une fois revenu de la réserve avec une bonne bouteille de cidre, je servis un verre à Dame Linon et à Letiti puis, je mis sur la table les crêpes après les avoir légèrement saupoudrées de cannelle.

--Marko

Linon ! Linon était rentrée et allait remettre tout ça en ordre, car elle n'aimait que lui et n'avait besoin de personne d'autre... L'enfant plein d'espoir en la justice maternelle suivit des yeux sa mère qui le rejoignait et déposait un cadeau devant lui. Il se retint de tirer la langue au vagabond qui bien sûr n'avait pas de cadeau, et oublia de râler quand la jeune femme passa les doigts dans ses cheveux. Il attrapa le sachet odorant et découvrit avec ravissement les marrons chauds. Linon avait beau n'être qu'une fille, elle était quand même épatante des fois. Marko entreprit d'éplucher les fruits en se brûlant les doigts, et déposa les deux premiers devant sa mère, pour quand elle aurait fini de causer. En revanche, il lança un regard noir au vagabond, il pouvait se brosser pour en avoir lui !

Tout en mangeant les marrons qui lui brûlaient la langue, il écoutait la conversation des adultes qui lui déplaisait de plus en plus... Que racontait Linon et qu'attendait-elle pour mettre le type dehors ??? Et celui-ci en rajoutait dans la provocation du maître de la maison qui, bras furieusement croisés le fusillait du regard. Le pire advint quand Linon réclama du cidre pour boire avec Letiti, et que Shixihan, traître à l'enfant, obéit sans protester... Rhaaaaaaaa, on ne pouvait compter sur personne, il était seul au monde! Furieux, le gosse quitta brutalement sa chaise , mais sans lâcher pour autant son sac de marrons.

J'veux pas qu'il reste ! Il a rien à faire ici !

Et pour ne pas fondre en larmes devant tout le monde en faisant la joie de l'intrus, il tourna les talons et s'enfuit vers sa chambre.

Shixihann

Je vis le jeune maître s'enfuir dans sa chambre et, sans attendre de permission, je le suivis dans sa chambre avec quelques crêpes dans une assiette.

Jeune maître... je n'aime point vous voir triste ainsi. Sire Letiti est... je dois l'admettre un original et quelque peu agaçant. Je vous rassure, il m'inspire pas plus confiance que vous et je le surveillerai toujours du coin de l'œil. Est-ce que vous vous sentirez soulagé si je vous promets de toujours vous protéger?

Letiti

Des crêpes devant lui, un verre de cidre et une jolie femme à ses côtés, le tableau aurait été parfait s'il n'y avait pas eut le majordome et le gamin. Enfin bon, fallait se contenter de ce qu'on avait. Sourire aux lèvres au vu du regard d'incompréhension du majordome, Titi allait trinquer quand les nerfs du gosse ont vraisemblablement dépassés leurs limites. Du regard assassin, il passa au caprice et s'enfuit en courant, Sixihann aux trousses.
Le diable essai de faire passer l'esclandre par un petit sourire vers Linon.

Arff, j'ai du trop l'embêter. On risque de s'amuser les prochains jours. Le vagabond rit doucement. La maitresse de maison semblait ennuyée. A cause de ce que le gamin avait dit? ou parce que Marko a montré des signes de détresses? Pas du tout à l'aise dans ce genre de situation, le philosophe devenu vigneron tenta une approche.

Chichi lui a déjà courut après. M'est avis que s'il est parti comme ca, c'est pas pour que tout le monde le voit entrain de pleurer.
Tu devrais p'tet ménager sa fierté d'homme pour l'moment et trinquer avec moi.

Le diable lève son verre dans ce qui se veut un gentil sourire. Quelque part derrière sa tête, les rouages lui font voir les futures mauvaises blagues que le petit monstre ne manquerait pas de lui faire. Ces même rouages préparent donc une contre-attaque dans les même termes.
Pour l'instant il ne cherche qu'à profiter du moment d'intimité légèrement gâché par la sortie mais qui n'empêche pas quelques couleurs d'affluer vers son visage tandis qu'il présente son verre.
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Linon

Linon essayait de suivre la logique du vigneron, mais ça semblait un peu tordu... elle chercha du regard ce que pouvait en penser le majordome, mais il semblait aussi perplexe qu'elle.

Euh... donc, vous voulez vous occuper de ma vigne, mais pas travailler? Hum... hésitation songeuse. Vous comprenez bien que si vous refusez tout engagement un peu formel, je ne serai moi-même pas liée par les devoirs habituels d'un employeur ?

Ma foi... si c'est ainsi que vous développerez toutes vos compétences, léger sourire narquois. Allons-y ! vous vous occuperez donc de la vigne quand vous aurez envie de ne pas travailler, et ces jours-là, vous pourrez manger ici, si mon majordome a quelque chose de disponible, il n'est pas tenu de vous servir.

Crêpes et cidre étaient servis, Linon levait son verre pour sceller l'accord quand Marko, piqué par on ne sait quelle mouche, quitta brutalement la table en protestant vivement contre la présence du vigneron. Stupéfaite et le verre toujours en l'air, Linon n'eut pas le temps d'intervenir et resta bêtement bouche bée en voyant le majordome partir derrière l'enfant.

La voix de Letiti la ramena à leur conversation et elle tourna vers lui un regard un peu égaré.

L'embêter? Mais pourquoi? C'est mon fils, vous n'avez pas à l'embêter...

De plus en plus contrariée, Linon reposa son verre et lança un regard moins aimable au vigneron. Qui était pourtant... enfin qui semblait apprécier sa compagnie. Involontairement, ses joues rosirent légèrement en se remémorant les quelques moments passés avec lui en taverne puis dans le tribunal d'exception, mais la pensée de Marko pleurant à cause de ses décisions lui pinça le coeur. Elle se leva.

Je dois aller voir ce qu'il en est. Et... euh... il est fort tard. Nous nous verrons demain je suppose, enfin, si c'est un jour de non-travail pour vous.

Bien embêtée par cette fin d'entretien un peu abrupte, mais ne sachant comment tourner ça rapidement afin de rejoindre son beau-fils, Linon fit un mi-sourire-mi-grimace d'excuse au vigneron et rejoignit à son tour la chambre de l'enfant, espérant y trouver le majordome et lui dire de fermer la maison car elle irait se coucher directement.
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Letiti

Des devoirs d'un employeurs? Il n'est pas tenu de le servir? Le philosophe ne répondit que par un grand sourire à toutes ces affirmations. Même si elle semblait décontenancée par ses arguments d'une limpidité sans égale pour notre diable, elle a l'intelligence de comprendre ce qu'il a présenté. Le diable était ravi, il n'espérait pas tant.

Après l'esclandre, la nouvelle non-employeuse finit par rouvrir la bouche suites aux explications et aux vagues tentatives de faire de l'humour du vigneron. La teneur des propos n'était pas mais alors pas du tout ce à quoi s'attendait le diable.
C'est donc sur un grimace qu'il sirota un peu son verre sous le regard contrarié de Linon, ne percevant pas les subtils changements sur celui-ci. Ce n'est qu'un homme le bougre.
Bien évidemment par contre, on lui signale de s'en aller en moins de deux et elle coure directement consoler le gamin.
La prunelle de ses yeux qu'elle avait dit...ben elle avait pas menti. Verre vide, le diable se leva en grommelant et se dirigea vers la porte:

J'ai pas à l'embêter...
Pfff. Pis l'es grand! Deux adultes entrain d'éponger ses larmes.
Pov p'tit gars.
Doit pu savoir ou s'mettre

Regard en arrière, il aurait pu lui dire que c'était son mioche qui l'avait provoqué le premier. Il aurait pu l'accuser. Mais et d'un elle ne l'aurait pas accepté au vu de sa réaction, et de deux ce n'était pas son genre au diable. Il règlerait ses comptes avec le mioche. Manquerait plus que la mère lui fasse la leçon.

Bon ben on r'viendra d'main!
J'ai une vigne à entret'nir moi!
A demain Trognon... dit il à la pièce vide, riant tout seul.

Chapeau enfoncé sur la tête, la brise hivernale le cueille après la douce chaleur du foyer. Elle lui a même pas rendu sa cape...pff l'allait se les geler sévères... Sourit en repensant au soir ou il lui a donné. Récupérant son cochon, il s'enfonce dans la nuit retrouver Chasteau-en-Anjou.
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--Marko

Furieux, furibard, fumasse, frustré... L'enfant parti en trombe à le recherche d'un peu de solitude s'était réfugié dans sa chambre. Mais à peine avait-il claqué la porte que Shixihan la rouvrait, crêpes en main et promesses éternelles à la bouche. L'enfant lui lança un regard mauvais comme tout... Qu'est-ce qu'ils avaient tous après lui aujourd'hui, ces nouveaux types qui envahissaient sa maison?

Nan, j'ai besoin de personne ! J'suis grand et j'peux l'tuer tout seul. D'ailleurs si mon père était pas mort, il vous aurait déjà tués tous les deux !!

Et sur ces bonnes paroles, l'enfant se fourra dans son lit et rabattit la couverture pour se couper du monde.

Remâchant sa rancoeur et sa déception, il entendit à peine sa belle-mère échanger quelques mots avec le majordome. Il reniflait ses larmes quand elle écarta un peu la couverture et caressa ses boucles brunes en lui parlant doucement. Il refusa un long moment de lui répondre. Mais elle semblait sincèrement inquiète, et Marko finit par se calmer un peu, et ils parlèrent un long moment. Linon dut lui rappeler qu'elle lui avait juré qu'elle ne l'abandonnerait jamais, Marko admit du bout des lèvres qu'elle ne pouvait pas tout faire toute seule et qu'un peu d'aide ne remettait pas forcément en cause leur lien.

Un peu apaisé, l'enfant s'endormit longtemps après qu'elle soit partie, non sans avoir prévu tout un tas de plans machiavéliques pour dégager les intrus.

Maisonnée de Linon (et Letiti, mais chuuuuuut...)

Liame

Liame entendit donc que l'homme étais un vrais magicien hé bé tous fou dans une ville de fou ces fou sa.!!!

Bon ba sur ceux .... HO défection ont est enfin ces le jour du départ rha je vais me faire ramoner les oreilles.

merci pour le verre au fait ces une bonne vinasse que t'a mon gars mais là l'ost m'attend je vais finir au pilori moi alalalalala

Et puis pour le berceau eu je veut dire le sceau d'eau j'avais grand soif l'eau de ton puits est bonne.

Devient tout rouge et balbutie quelque mots.

Ha du gâteau merci madame ont me nome liane eu.. loane ha non désolé ces Liame mais je dois filer j'emporte du gâteau pour le voyage.

Dans la précipitations prend la compote bise le mage et sert la main des demoiselles présentes et part en courant sont Bardât sur le dot.

Letiti

Le Maje n'allait pas vraiment mieux...ou même franchement moins bien. Il avait encore eut une crise la veille. Bref il se retrouvait pâle, nauséeux au possible et les yeux cernés.
C'était la raison pour laquelle il avait quitté les manoeuvre en armée dans la plaine saumuroise pour rentrer tenter de se remettre chez lui tout en bouclant péniblement les quelques dossiers en tant que procureur...oui ca se résumait à s'endormir ou à dégobiller dessus.
Il avait préféré laissé juste un mot à sa femme et partir. Certains penseront qu'il fut stupide... ce n'est pas totalement faux. Son idée était qu'il ne désirait pas l'inquiéter plus que de raison, et que de toutes façon, à chaque fois qu'une situation similaire se présentait, Linon ralait et argumentait pour faire ce que le duché lui réclamait. Le philosophe avait préféré éviter ces vains échanges.
Erreur!
Il s'en rendit compte en prenant des nouvelles de sa femme qui apparemment lui en voulait...et pas qu'un peu... Elle parlait de soit disant gentils soldat..qui eux étaient présent, elle lui en voulait d'être ainsi parti...
Bref! Non content d'être mal en point et inquiet pour elle, le voila qu'il culpabilisait maintenant.

Keuf...
Miel, écoute...faut qu'on accueil bien maman...
agaahhh
pour nous faire pardonner.
Teuf...
Voyons tu sais ce qu'elle aime?
aheuuuh!
Humm...
Moui à mon avis elle préfère les fleurs.
Gahaaa
Oui pas bête, elle va rentrer fatiguée et sale. On va faire ca.
keuf..teuf..keke..raaaaa.teuf..outch...teuf
gadaaah?
non ..ca va... je survivrai...'fin p'tet...
Bon! Au lit petite fille.

[le lendemain]

WOuinnnnnnnnn!
Miel arrête...s'il..te plait...
wouwouuuuiiiiiiiiinnnnn!

Le Maje s'appuie péniblement à l'embrasure de la porte, tente de stabiliser la pièce qui remue en tous sens, puis va s'occuper de sa fille. Après quoi il mit trois fois le temps normal pour nettoyer la maison qui remuait tel un navire en pleine tempête. Il fallut ensuite compter trois vomis pour collecter suffisamment de fleurs fraiches et les glisser dans un vase sur la table. Il avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et Miel semblait prendre un malin plaisir à salir ses langes deux fois plus que de raison.

Bon...
le ragout mijote... l'eau du bain chauffe a coté... les..les fleurs... MiMiel... va aussi... et le vin est dans une cruche...
froid...

La pièce tourne une fois de plus. Le Maje s'effondre. A peine conscient, un bras s'appuie sur une chaise.
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Lluwella

Après le départ pour le moins précipité de Sandy pour Angers (et surtout pour la guerre, les gens sont vraiment bizarres des fois, même ceux qu’on aime), Lulu s’était retrouvé avec une petite fille adoptive (provisoirement elle l’espérait) sur les bras.

Ce matin là, elle était donc allée chez la nounou de Maïlyne pour récupérer la petite. Sur le chemin du retour, elle passait devant chez Linon et Letiti, la fillette bien calée sur la hanche, quand elle entendit hurler Miel. Pas de doute c’est bien la fille du Titi, mêmes cordes vocales et voix suave.

Comme elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir le bébé (vu que là aussi la guerre, tout ça), elle s’arrêta, frappa à la porte et attendit. Point de réponse.
Elle entrouvrit légèrement l’huis, passa la tête par l’entrebaillement et la retira aussitôt.

La maison était plongée dans un brouillard dense qui, si Lulu avait connu la révolution industrielle lui aurait évoqué Londres, Sherlock Holmes et Jack l’éventreur. Là, la seule chose qui lui traversa l’esprit fut : Mais qu’est qu’IL a encore foutu ?, IL étant bien sûr le plus « grand » maje de Saumur, tout le monde aura deviné.

Titi t’es là ? Linon? Y a quelqu’un ?
Pas de réponse (où alors masquée par les hurlements de Miel).

Lulu posa délicatement Maïlyne dans l’herbe et lui donna son petit cochon en bois pour qu’elle s’occupe.
Tu restes là ma puce. Sois sage.

Puis elle entra (courageusement) dans l’antre du mage. Elle avait eu peur que ça soit de la fumée (ça serait pas la première fois qu’il mettrait le feu chez lui Titi), mais apparemment c’était plutôt de la vapeur d’eau, vu qu’elle n’éprouvait pas l’envie de tousser.

Elle se dirigea à l’oreille vers les braillements du bébé en se cognant partout parce qu’on y voyait goutte là dedans. Arrivée au berceau, elle prit la petite fille dans ses bras et se dirigea vers la sortie pour la déposer à côté de Maïlyne. Heureusement qu’il faisait beau.

Elle rentra à nouveau dans la bâtisse pour voir (ou en tout cas essayer) d’où venait le problème. A priori, on avait dû renverser de l’eau bouillante (et une grosse quantité) quelque part.

Comme elle se dirigeait vers le fond de la pièce, Lulu buta contre quelque chose. En se baissant elle découvrit Titi qui avait l’air plutôt mal en point. Hirsute, cadavérique et à peine conscient. Il fallait qu’elle l’emmène dehors, pour qu’il puisse respirer mieux. Mais elle était pas capable de le porter. En le tirant par les pieds peut être ? Eh oui ça marche.

Une fois dehors (il en avait perdu son inséparable chapeau du coup), comme il ne semblait pas reprendre ses esprits, elle commença à lui donner des petites claques, d’abord doucement puis de plus en plus fort (on s’amuse comme on peut), mais ça ne semblait pas avoir d’effet (ou alors trop ?) sur l’œil hagard du maje.

Oh ! Titi ! T’es avec moi là ?

Un coup de gnôle ou de mirabelle peut être ?
Sauf qu’elle en avait pas sur elle.

Après avoir jeté un œil sur les deux enfants, qui étaient sages comme des images, elle retourna dans la maison ouvrir toutes les fenêtres pour évacuer la vapeur, puis se mit à la recherche d’une boisson reconstituante.

D’accord, ça se fait pas de fouiller chez les gens comme ça, mais y a urgence là non ?

Letiti

Un sursaut....un second.... puis soudain:

BEEEuuuuuaaargggg

Le Maje se plia en deux, puis tourné sur le côté vomit encore une fois. il ne lui restait plus que de la bile, mais les spasmes lui avait causé une douleur suffisante pour le tirer du royaume des rêves.
Une fois le pire passé, il se redressa sur un coude et se toucha les joues. Elle le lancait atrocement. Surement a cause de ces régurgitations répétées se dit il.
Puis enfin la réalité fit jour en son esprit. Il était dehors, de la vapeur s'échappait de sa maison - enfin celle de linon à la base - et non pas un mais deux bébés étaient non loin de lui.

Miel?
Qu'est ce que...
Et qui?
Et quoi?

*Cling*
Le philosophe entendit un bruit de vaisselle brisée dans la maison. Nouveau regard vers Miel. Il se redressa tandis que la vérité faisait jour en son esprit:

Miel faudra que je te donne une bonne lecon!
D'abord te téléporter une amie, puis déclencher un brouillard dans la maison. Enfin t'as réussie à nous téléporter dehors, mais tu semble aussi avoir conjurer un démon!
Ma fille je sais que t'as de grands pouvoirs, mais va falloir penser à controler tout ca!
On en rediscutera quand j'aurais régler cette affaire!

Le Maje n'était pas peu fier des capacités de sa fille malgré les remontrances qu'il lui adressait. Heureusement elle ne s'en était pas rendu complètement compte et boudait à côté de l'autre bébé.

Le petit bonhomme rouge chercha son chapeau sur sa terre, palit un peu plus en ne le sentant pas, puis attrapa la pelle appuyé non loin sesné l'aidé à construire la cave.

Bon à défaut de Majie, un objet contondant fera l'affaire.
Si je pouvais mettre la main sur mon chapeau avant de tomber sur le démon...

Il entra dans la maison, se dirigea vers le bruit et surpris une ombre entre deux volutes. Il voulut asséner un grand coup de pelle, mais l'extrémité rencontrant une poutre, il ne put que sauter sur le monstre, emporté dans son élan:

Vade Retro dans ton plan démon!
Ma fille t'a appelé
Je m'en vais te renvoyer ou t'anéantir
Yehaaaaaa!!!
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Lluwella

Lulu farfouillait à tâtons pour essayer de trouver une bouteille de gnôle pour requinquer Titi, quand tout à coup, elle pensa à Linon.

Si ça se trouve, elle était dans la maison. Après tout, si elle n’avait pas buté dans Titi, elle ne l’aurait pas vu, avec le brouillard qui règne ici.
Sait-on jamais. Ils ont peut être été attaqués par un voleur, ou par quelqu’un qui en voulait à Linon (après tout un juge, ça doit avoir plein d’ennemis. Un procureur aussi d’ailleurs, parce que Titi, il est bien procureur maintenant non ?).

Ce qui expliquerait pourquoi le maje était allongé par terre. Il a peut être été assommé. Ou pire. Elle n’avait pas vu de blessure, mais elle n’avait pas vraiment cherché non plus, vu qu’elle avait d’abord pensé à un malaise. Peut être que la juge aussi était par terre quelque part.
Bon d’accord, tout ça, ça explique pas le brouillard, mais le brouillard ça exacerbe l’imagination et Lulu elle en déjà peut être un peu trop, d’imagination.

A tout hasard, elle fit quand même le tour de la maison en tâtonnant avec le pied pour voir s’il n’y avait pas un autre corps quelque part, mais rien. Par contre elle buta dans un meuble bas et quelque chose se fracassa par terre dans un grand bruit de verre brisé.

En se penchant pour essayer de voir ce qu’elle avait bien pu briser, elle sentit des vapeurs d’alcool. Ben voilà ! J'l'ai trouvé, la réserve de Titi. Sauf qu’elle avait été sérieusement mise à mal. S’il se remettait, elle n’avait pas fini d’en entendre parler. Elle réussit quand même à trouver une bouteille intacte au milieu des débris.

Elle se dirigeait vers la porte pour continuer sa mission de sauvetage quand tout à coup elle fut sauvagement attaquée.

L'individu baraguinait quelque chose, mais sous le choc elle comprit uniquement le mot anéantir. Elle avait raison, il y avait un malfaisant dans la maison. Il avait eu Letiti et peut être Linon et maintenant, c’était son tour à elle.

Elle poussa un hurlement strident, A l’assassiiiiin, tout en tombant par terre sous la poussée de son agresseur.

Tout à coup, elle se souvint des petites filles. Et s’il s’en prenait aux enfants aussi. Elle se mit à ruer dans tous les sens et se débattit tant et si bien, qu’elle réussit à se dégager. Elle se leva d’un bond et courut vers la sortie, avec toujours à la main la bouteille de gnôle, qui avait survécu par miracle à la lutte.

Une fois dehors, elle constata que les deux petites filles étaient toujours là. Par contre, Titi avait disparu. L’agresseur devait avoir achevé sa besogne et s’être débarrassé du corps. Dans le puits peut être.

Tant pis ! Elle n’avait plus le temps de s’enfuir avec les deux enfants. Elle se retourna en brandissant la bouteille à deux mains par le goulot et attendit le monstre de pied ferme, bien disposée à défendre chèrement sa peau.

Letiti

Des coups, des ruades en tous sens. Le démon était plus costaud qu'il n'y paraissait. Heureusement après quelques instants d'intense empoignade celui-ci disparut.
Le maje se redressa faiblement. le monde tournait toujours autant autour de lui. Déjà qu'il avait tendance à voir des choses formidables en temps normal, la poussée de fièvre faisait pétiller ses sens.

Mi chutant, mi marchant, il finit par se trainer vers la porte. S'écroulant à moitié sur un genou il passa la porte.

Lulu?!

Etonné, le Maje se releva péniblement à sa rencontre, manquant s'écrouler à bout de force à ses pieds.

T'peux poser ca.
J'ai mis en fuite le démon avec mes pouvoirs.

Il jeta un regard de reproche à sa fille:

Et recommence pas ca!
J'ai failli y passer.
T'ferais quoi sans ton père?!

Le bébé sentant qu'il s'était fais gronder se mit tout naturellement à verser un torrent de larme.
Esquissant un sourire en coin, le maje se laissa tomber à ses cotés et la prit dans ses bras:

la, la c'était quand même un sort très puissant.
j'suis fier de toi ma fille.

Il leva les yeux vers Lluwella:

Et qu'est ce tu fichais la?
T'voulais t'faire croquer?
On a pas idée d'menacer un démon avec une bouteille d'alcool.
ouvre la plutot triple andouille.
J'ai b'soin de r'prendre des forces.
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Linon

Ah oui.. l'annonce!

La jeune femme détailla l'homme devant elle. Bon, il n'avait pas l'air dangereux, aussi finit-elle par ouvrir la porte pour le laisser passer.

Je vous en prie, entrez...

Alors, je cherche en effet quelqu'un pour m'aider. Une sorte.. d'intendant voyez-vous, assez débrouillard.. J'ai une boulangerie, une vigne et du maïs. Il faut surveiller les cultures, la taille de la vigne, éventuellement embaucher des gens qualifiés pour ça. Faire venir du bois et de la farine, livrer au marché...
Je suis par ailleurs avocate, je passe beaucoup de temps à Paris, à la Cour d'appel, mais parfois je reçois des clients ici qu'il faudrait accueillir.

La brune réfléchit un instant

Bon, ce n'est pas encore très précis... Je fournis le gîte et le couvert, quel salaire espériez-vous? Et de votre côté, que cherchez-vous comme emploi? Quelles sont vos compétences?

Edit : grammaire
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Shixihann

En entrant dans la maison de Dame Linon, je considérai l'ameublement. Simple, mais d'un certain caractère. Debout, les mains dans le dos, j'écoutai avec attention Dame Linon attendait de moi. Je faillis ne point répondre à ses questions tant j'étais absorbé dans ma contemplation.

Pardonnez pour la petite absence, Dame Linon. En fait, je suis majordome depuis mon enfance, j'ai été... formé par mon père qui était lui-même majordome. Je puis effectuer toutes les tâches ménagères que vous voudrez me confier: accueil des visiteurs, préparation d'infusion, de petits fours et même de certains repas si cela est nécessaire. En revanche, je dois vous avouer que je n'ai jamais eus à... auditionner d'autres membres de personnel je souris. Cependant, je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de vos attentes. Pour ce qui est de salaire, je n'en n'ai jamais reçu autrement qu'en nature de part l'obtention du gîte et du couvert en la demeure de mon employeur. En ce qui concerne, mes compétences, j'ai été le majordome d'un Conte et d'un mère de trois enfants de six, trois et un an. Je puis donc gérer les enfants en bas âge et je sais respecter une certaine étiquette avec les invités quand cela est nécessaire.

Linon

Jeune homme qui se présente devant un éventuel employeur... Linon l'écoutait attentivement mais en regardant ailleurs pour ne pas le troubler. Bon, il n'avait pas l'air d'avoir grandi dans une ferme et il ne faudrait probablement pas compter sur lui pour gérer les terres. Enfin.. les champs. Mais il avait l'air droit et de bonne volonté.

L'allusion aux enfants en bas-âge lui vrilla douloureusement le coeur, et un instant ses pensées s'échappèrent vers les Flandres, où était probablement mort le failli-père de son failli-enfant. Elle battit des cils pour empêcher les larmes de monter et se râcla la gorge.

Bien... tout cela m'a l'air très bien. Euh... je vous propose un essai? Je vous embauche pour un mois, et nous ferons alors le point pour voir si nous nous convenons mutuellement. Vous serez donc logé et nourri, vous pouvez vous servir en pain autant que de besoin. Et puisque vous avez des talents en cuisine, eh bien je vous charge des repas en attendant que nous trouvions une cuisinière. Mais avant... j'ai besoin de quelqu'un pour les champs

Elle attrapa un parchemin et rédigea rapidement une nouvelle annonce.

Citation:

Propriétaire de vigne cherche vigneron aguerri capable de faire un raisin digne du fameux vin d'Anjou. Salaire à convenir, pain et gîte assurés si nécessaire. Se présenter chez Linon.

Le tendant à Shinxihann

Tenez, il faudra déposer cela en ville au plus vite. Mais avant, je vais vous montrer votre pièce.

Linon ressortit de la maison par l'arrière et la contourna par le potager.

Et ce serait bien si vous pouviez vous occuper du potager aussi...

Elle ouvrit une petite porte et laissa entrer son nouveau majordome.

Vous aurez chaud ici, cette pièce est accolée au four de la boulangerie.

La pièce n'était pas grande mais propre, et contenait le mobilier nécessaire à une chambre, et même un bureau. Deux murs étaient réchauffés par des tapisseries plus très à la mode mais qui remplissaient leur rôle isolant et quelques coffres vides permettaient de ranger les vêtements.

Hum.. c'est mon vieux bureau, s'il vous dérange, nous lui trouverons une autre place.
Bien, je vous laisse vous installer et déposer l'annonce en ville?
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Letiti

[Dans les rues de Saumur, fin de matinée]

Le diable avançait sur son cochon vers la mairie. Il avait encore ce matin un belle gueule de bois ce qui expliquait l'heure tardive pour chercher du travail. Quelques annonces étaient affichées. Rien de folichon, mais les poches du vagabond étaient encore désespérément vides.

Bordel Truffot! on va devoir encore travailler!
'tain mais si ca continue faudra bosser au moins un jour sur deux. Vivement que cette fichue épaule se rétablisse.
Ah! voila un truc un peu intéressant.

Il décroche l'annonce concernant la vigne. Pas question que quelqu'un d'autre ne lui pique. Le vin il s'y connaissait. Donc fatalement la vigne devrait suivre. Et puis ca changerait des éternels champs de maïs...

En route Truffot!
En plus y a du pain d'prévu. On négociera tout l'repas à la place du gîte.
Ces exploitateurs veulent profiter de vous à tout heure!
Y a pas moyen.

Après quelques demandes trèèèès polies de notre vagabond sur la localité de la maison d'une certaine "Linon", il prit la route. C'est-à-dire que notre philosophe n'avait pas encore fais le lien entre Linon et celle qu'il appelait Trognon... On peut être un génie et se tromper sur quelques détails.

[Devant la maison de Linon]

Descendu de son cochon, il l'attache à un bosquet et le somme de se tenir tranquille s'il ne veut pas devenir le fameux repas. Une fois rassuré sur sa monture, il tambourine à la porte puisque la politesse le veux lui a-t-on dit un jour. Ce qui ne l'empêche pas de brailler juste pour être sur d'être bien entendu. Et puis un message c'est plus clair que quelques toc toc.

*BONG*
OHE! C'EST L'VIGNERON agué..aguér...AGUERRI!
*BONG*
SUIS LA POUR L'VIN!..euh pour LA VIGNE!
*BONG*
L'ANNONCE QUOI!
*BONG*
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--Marko

Rhooo... mais c'était quoi c'bazar dehors? L'enfant était très occupé à battre son propre record d'avalage de crèpes en moins de 5 minutes, mais ça tambourinait trop sévère, il allait finir par attraper le hoquet et ça allait perturber sa digestion, lui donner mal au ventre, le rendre irascible ce qui lui vaudrait sûrement de se faire gronder par sa belle-mère. Et personne n'allait ouvrir !! Où était passé le nouvel esclave de Linon?

Marko avait regardé d'un air tout à fait soupçonneux ce gars qu'elle avait embauché. Il était habitué à voir des hommes tourner autour de Linon, mais d'habitude il arrivait à s'en débarrasser sans trop de problème.. Là.. c'était bien la première fois qu'il en voyait un user d'un tel subterfuge pour s'introduire dans la maison, et il était tout à fait décidé à le tenir à l'oeil. Enfin... dès qu'il aurait fini les crèpes.

*BONG*
....once... oa !

Rhaaaaaaaa...!

Chichiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Cha frappeuhhhh!

*BONG*

Grommelant intérieurement puisqu'il avait la bouche pleine, Marko fourra la dernière crèpe dans sa bouche en appuyant bien pour que ça rentre et transformé en hamster, se dirigea vers la porte tout en essayant de vite avaler en une seule fois.

Un ... mendiant?... se tenait sur le pas de la porte. Marko le détailla avec suspicion, les frusques délavées, le vieux chapeau, ça sentait pas la fortune... pourtant l'homme ne semblait pas affamé à en croire la légère bedaine qu'on devinait aisément.

Cha va pas de taper comme un chourd? J'allez cacher la porte... Ch'est pour quoi ? On donne pas ichi... faut aller à l'églije... ch'est par là!

Hop, bras tendu vers le clocher de l'église qu'on voyait de tout le village de toute façon. Et voilà comment on éconduit les fâcheux.. déjà les postillons plein de crèpe avaient dû le calmer !

Letiti

La main passe sur la figure pour enlever les bouts de crêpes. Regard jeté sur sa chemise, main qui essai de limiter les dégâts. On reste calme Titi, on reste calme. Et voila que le gredin l'insulte. Mendier?! Comme s'il était un mendiant lui?! Bon pas que ca lui était jamais arrivé...même que ca rapportait pas mal... Mais il a pas à le savoir ni rien!

'tain de p'tit monstre...
Te fous d'ma gueule?! T'as vu l'état d'ma chemise?!

Pied lancé pour coincer la porte quelque fois qu'il voudrait la lui refermer sur le nez. Pas qu'il avait l'habitude le vagabond, mais un peu quand même. C'était fréquent les gens qui ne l'envoyaient pas dire quand il venait répondre à une annonce. On faisait leur boulot, même qu'on se proposait pour une somme modique, et encore ca fait la fine bouche!
Le philosophe lui planta l'annonce arrachée sous le nez.

Ecoute moi bien morveux, que tu sache pas lire j'me les bats bien fort, mais ca c'est une recherche pour un vigneron. J'pense pas qu'tu nomme Linon bien que tu sois très mignone, donc tu m'laisse rentrer, et si tu m'trouve la Linon, je te boufferai pas toutes tes crepes!

Pire qu'un gosse, on fait le coq, il répond de la même manière. Mais il l'aurai cet emploi. Pas question de se refaire un trajet vers la ville pour aller voir un autre terrien.
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Shixihann

Je remercia Dame Linon de cette demeure, certes petite mais douillette. Je n'avais pas besoin d'avoir plus de choses pour me sentir chez moi. Je ne tardai pas à prendre le papier à déposer à la mairie, mais je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit que l'on toqua à la porte. Je n'eus pas le temps d'ouvrir qu'un jeune enfant l'avait déjà fait. Mes oreilles furent agressées par des paroles quelques peu agressives et je considérai le visiteur d'un air mauvais et curieux. Lorsque je vis le papier qu'il avait en main, je décidai de tempérer ma réaction.

Bonjour... monsieur. Bienvenu dans la maisonnée de Dame Linon. Je me nomme Shixihann. Je suis le majordome de madame et si je peux me permettre, je ne suis point sûr que madame apprécie ce genre de langage avec une jeune enfant à la maison. Je vous en prie, entrez monsieur. Nous allons discuter de votre éventuel emploi.

Une fois le visiteur entré, je m'agenouillai devant l'enfant.

Allons, jeune maître, vous voilà tout barbouillé

Je vous propose de finir vos crêpes tranquillement dans la cuisine pendant que je parle à monsieur. Qu'en dites-vous?

--Marko

Estomaqué par la réaction du vilain, Marko en perdit un instant ses réflexes. Le temps de les retrouver pour refermer la porte, il était trop tard, l'homme l'avait ingénieusement bloquée et lui brandissait un parchemin sous le nez. Bon, il avait encore oublié d'apprendre à lire malgré la vague promesse qu'il aurait un vrai cheval pour lui en échange, mais comme il semblait que sa belle-mère avait moins la bougeotte et essayait de rester sur place, il ne voyait plus trop l'urgence de cet apprentissage fastidieux. Alors le gars avec ses trucs écrits pouvait aller se rhabiller !

D'ailleurs il allait lui mettre un coup d'épée dans le ventre pour lui apprendre. Sauf qu'il avait laissé l'épée en bois près des crèpes...
Pas grave, il allait lui dire deux ou trois autres amabilités bien senties, dès qu'il aurait avalé ! Mais le temps qu'il déglutisse laborieusement pour pouvoir parler, voilà que le nouveau domestique rappliquait.

D'un revers de manche furieux, Marko s'essuya plus ou moins la bouche et lança un regard assassin aux deux envahisseurs avant d'exploser de colère.

J'vais l'dire à Linon ! Et vous allez voir, elle a des épées ma mère! elle va vous mettre dehors !

Bon, Linon ne savait pas s'en servir de ses épées sinon comme décoration, mais qui le savait?

Le garçon tourna donc les talons et fila à la recherche de sa salvatrice.

Et j'suis pas une fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilleeeeeeeeeee !!!!

Letiti

Allons bon! V'la un majordome maintenant... Sale trogne et manières sucrées. Sur qu'il va lui taper sur les nerfs celui-la.
Le diable surveille le gamin qui lui a ouvert. Celui-ci tente la menace. Avant de se retourner vers le majordome, il se sent obligé de balancer à l'adresse du moutard:

C'est ca ouais! Va donc t'cacher sous les jupes d'ta mere!
Chialeuse!

Letiti entra en remontant ses braies tel une teigne des cours de récré, fier de lui. C'est qu'il l'avait bien remis à sa place. Bon au tour du majordome maintenant.

Eventuel emploi qu'vous disiez?!
Cherchiez pas un vigneron?!
Z'avez l'meilleur en face de vous!
Y cause p'tet pas comme vous souhaitez.

Prenant une vois ronflante... Quoique je puisse également vous agréer si j'en avais par le plus grand des hasards le moindre désir.

Reprenant une voix provocatrice exprès... Mais c'est qu'bon, c't'une vigne ou d'un mouch'ron qu'vous voulez qu'j'm'occupe?!
Causons plutot d'qu'est ce que j'vais avoir pour ce dur labeur?
Dite moi donc Chipichan. Si c'est pas intéressant j'me casse et vous vous démerdez.
A vot'tete, pas sur que vous obtiendrez ne serait ce qu'une espece de raisin tout acide.
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Shixihann

Je souris.

Il est vrai que votre langage n'améliorera pas le vin de Dame Linon. Je vous propose d'aller dans les vignes et de voir comment vous vous en sortez. Si je vois que vous êtes bon vigneron, je parlerai de vous à Dame Linon et nous verrons si nous pouvons vous garder. Qu'en dites-vous?

Letiti

Le diable flairait le piège. L'amener dans la vigne... Le faire travailler...voir si ca allait..pour enfin discuter de l'embauche?!
Non mais il était fou ce type! Pas moyen qu'il travaille à l'oeil!

Dites donc...Vous pr'enez pour un tourangeau ou quoi?!
J'ai dit qu'j'étais l'meilleur! Vous m'traitez d'menteur?!
Comptez essayez d'abuser d'moi?!
Ca va pas bien s'passer mon gars!
Les vignes, greffe, marcottage, yeux, taille en gobelet... tout ca j'connais sur l'bout des doigts!
Bon j'veux plus avoir affaire à un sous-fifre qui s'fout d'moi.
J'veux voir ta patronne!

Le vagabond avait balancé les quelques mots qu'il avait entendu de ci de la. Un coup de bluff en somme. Il pensait l'avoir bien envoyé. Puis il avait quelques notions. Les plantations il s'en était occupé de nombreuses et il avait discuté en taverne avec des vignerons alcooliques. L'allait pas laisser un majordome l'envoyer bouler.
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Shixihann

Ne vous affolez point ainsi, monsieur.

En souriant, je sortis de ma poche un sac rempli de pièces et le déposai devant lui.

Nous allons faire une journée d'essai mais payée. Si le travail est satisfaisant, nous vous donnerons un contrat en bonne et due forme. Quant à Dame Linon, je crains qu'elle ne soit trop occupée pour s'occuper de nous.

Après avoir un peu fouillé, je trouvai de quoi écrire. Je décidai de formuler un contrat provisoire qui lierai ce nouvel employé à la maison, au moins pour un jour.

Je soussigné Shixihann, Majordome de la maison de Dame Linon, accorde au possesseur dudit contrat le droit de s'occuper des plantations viticoles en ce jour. Ce présent contrat donnera lieu à un renouvellement en cas de satisfaction de l'employé.... cela vous convient-il?

Letiti

Encore un sourire. Mais il allait finir par le faire rentrer de force dans sa figure ce sourire. Il se foutait de lui ma parole. Le diable, maitre zen ouvrit bien grand ses chacras et commença son mantra de relaxation favori afin de se dominer. Il grommela entre ses dents (oui pour ceux qui n'auraient pas saisit, la patience n'est pas son fort):

Bordel à cul!
Gné pas possible cui- la.
C'va partir...en pleine poire...va rien comprendre...

Les écus qui sortent, un bout de papier rédigé, le diable allait devoir décider. Après une grande inspiration il dit:

'tain apparemment z'avez les cordons d'la bourse.
Z'etes que le majordome?!
J'aime pas mais alors pas du tout d'avoir quelqu'un dans mon dos pour m'surveiller. Et d'autant plus un incompétent. J'sais pas ce que vous pourrez bien juger, mais vous n'regarderez que ce soir!

Et j'veux voir la dame aujourd'hui aussi. Pas moyen que je ne connaisse pas mon exploitatrice. Pour la paie ca m'va pas! Pas besoin d'tout ca. En revanche j'veux un bon repas chaud bien consistant.

Si tout ca est OK, topez et montrez moi la vigne. Vos papelards ca vaut que dalle.

Le diable tendit sa main espérant ne pas s'être fais rouler. Chose dont il était loin d'être sur, mais pas question de l'avouer.
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Shixihann

Exploitatrice... je faillis rire en entendant ce mot, mais je me ravisai. Heureusement, j'avais réussi à faire un pot-au-feu avec quelques morceaux de lards avec ce que j'avais trouvé dans les placards de Dame Linon. Je servis l'homme et essayais de repartir sur de bonnes bases.

Ecoutez, à ce que je peux voir vous n'êtes pas si différent de moi. Je suis venu chez Dame Linon pour avoir un toit sur la tête et une assiette chaude. Malheureusement, vu qu'elle est très occupée, Dame Linon ne pourra peut-être pas venir aujourd'hui. En attendant, si vous êtes d'accord, vous vous occupez des vignes et moi je vais essayer de retrouver l'enfant.

Laissé le nouvel employé seul ne m'enchantais guère, mais il fallait bien lui faire confiance. Après avoir cherché dans toute la maison, je trouvai le jeune maître dehors.

Et bien, jeune maître. Vous êtes fâché contre nous?

--Marko

Il l'avait pas trouvée la Linon... Probablement partie à la CA ou on ne sait où en l'abandonnant aux prises avec les deux envahisseurs. Pas grave ! Il était grand et fort maintenant, il allait leur montrer qui était l'homme de la maison! Au passage il récupéra son épée en bois, puis rejoint par Shixihan, il regarda le vagabond qui faisait comme chez lui, installé à sa table, dans sa maison, à manger son souper... Le regard de l'enfant se fit orageux en revenant au majordome.

Pourquoi il mange, lui? Linon s'rait pas contente si elle s'en apercevait... Tu vas voir c'que tu vas prendre quand elle va rentrer, elle va t'virer!

Ce qui lui donna immédiatement une idée machiavélique qu'il tenta de dissimuler derrière un sourire angélique.

J'lui dirai pas si tu veux... Mais faut que tu fiches le clodo dehors avant qu'elle rentre. Il a même pas travaillé en plus... Tu veux que j'te prête mon épée pour le chasser?

Paroles accompagnées du geste, Marko tendit aimablement sa précieuse épée au majordome, tout à fait satisfait de son plan. Shixihann allait virer le type, Linon virerait le majordome, place nette et retour à un ordre des choses normal où il était le seul homme de sa belle-mère.

Letiti

Une écuelle chaude et remplie..le jour qui s'enfuyait à vitesse grand V. Le vagabond était tout à fait satisfait. Les tractations avec l'espèce de majordome s'était finalement bien passée. Lui qui se demandait s'il ne s'était pas fais avoir, le voila au chaud avec un festin pour lui. De surcroit, le gus s'était éclipsé chercher le gamin.

Oui mais un problème d'important ce apparaissait. Rien à boire! Il en fallait plus pour ennuyé un diable entrain de vider des stocks. Il prit sur lui sa timidité et parti à la recherche d'un pichet de vin. Il ne lui fallut guère longtemps pour trouver de la bière à la place. Boh...l'allait pas faire le difficile. Ca ferait bien l'affaire.

Il entendit vaguement que le majordome avait retrouvé le portier mais leur conversation fut masquée par un concert de

Slurp!
GRoamm!
Gloup!
Glouglou!
Burp...

Tout heureux, et ne voulant pas déranger, il entreprit de se servir une deuxième écuelle et de se prendre une belle miche de pain. En cherchant encore un peu il trouva du fromage qu'il posa à coté de l'assiette pour la suite. Encore un p'tit coup d'bière. Faudrait pas voir à manquer.

Ahhh! C'est vraiment un bon boulot ca!
J'pourrais m'y faire m'semble.
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Shixihann

je souris au jeune maître. Sa naïveté touchante et enfantine me rappelais le Conte, mon premier maître. Je pris l'épée en bois du jeune maître et lui dit en souriant:
Dame Linon m'a demandé de trouver quelqu'un pour s'occuper des vignes et il semblerait que ce monsieur s'y connaisse. Je lui ai donné de quoi manger car c'est tout ce qu'il demandait pour commencer à travailler. Dès qu'il aura le ventre plein, il travaillera pour gagner son dîner, comme tout le monde. Quant à moi, je vais devoir faire mon travail, moi aussi alors je te propose un petit marché. Nous allons chercher des légumes dans le jardin pour nous faire un bon repas ce soir et pendant que nous ferons à manger, nous regarderons si cet homme fait bien son travail.

Je caressais tendrement la joue du jeune maître: Ne vous en faites pas, jeune maître. Je saurai vous protéger de tout ceux qui vous veulent du mal en attendant que vous soyiez assez grand pour leur botter vous-même le train.

--Marko

Marko leva des épaules dubitatives à l'explication qui se voulait encourageante de Shixihann. Un coup d'oeil rapide au affreur toujours attablé lui confirma que le coucou qui venait de s'installer n'avait nulle intention d'aller faire quoi que ce soit avant d'avoir vider toutes les réserves... Il ouvrit la bouche pour protester encore, mais son attention fut brusquement détournée par les projets immédiats et alimentaires du majordome.

Euh... Ma mère t'a pas dit? J'ai pas le droit de manger de légumes, c'est mauvais pour moi. J'ai le droit de manger que des crèpes et de la viande pour devenir fort. Les légumes, c'est pour les lapins et j'en suis pas un...

Assertion soulignée d'un petit hochement de tête faussement dépité tout à fait convaincant, suivi d'un sourire de chérubin puisque le nouveau majordome semblait aimer les jeunes enfants à l'air innocent. Pas de problème, Marko maîtrisait à la perfection l'air angélique qui sied aux enfants innocents malheureusement privés de légumes. Il glissa gentiment sa main dans celle de Shixihann pour achever de le convaincre et le suivit vers le potager.

Mais je vais te montrer lesquels c'est, ceux que j'peux pas manger. En gros, tous bien sûr. Et elle veut pas non plus que je travaille, c'est salissant. Cette fois, il leva les yeux au ciel d'un air de dire « ah, les femmes... » sûr qu'avec ça, il se mettait l'homme dans la poche.

Et quand t'auras fini de travailler, on virera le clodo alors...?

Shixihann

Je souris.
Oh je vois... me vois-tu?
Je montrai à l'enfant les muscles que je m'étais fais toutes ses années durant. Je lui fis tâter mon bras et lui expliquai: Voyez-vous, cher maître, je n'ai jamais fais la guerre. J'ai eus ces muscles en faisant les tâches ménagères. Alors, bien que Dame Linon refuse que tu travailles je lui adressai un clin d'œil pour lui faire comprendre que je n'en croyais pas un mot je te demanderai juste de m'aider à arracher quelques légumes.

Arrivé dans le potager, je désignai au jeune maître les légumes qu'il pourrait sortir du sol sans gros effort. Je profitai pour être près de la fenêtre pour lancer à notre vigneron.
Dites, monsieur! Je ne voudrai point être désagréable, mais j'ose espérer que vous n'allez pas rester attablé jusqu'au repas du soir! Si vous n'allez pas faire votre part du travail, je me verrai dans l'obligation de vous priver d'un bon dîner et de vous donnez un bouillon à la place!

Letiti

Le diable finissait son fromage et allait le faire glisser d'une rasade, qu'il se vit interpelé. regard à gauche...à droite.... bordel la fenêtre! Petite réflexion quant à ce que le majordome viens de lui dire.

Hein?! Euh ouais ouais. Z'inquiétez pas. J'y file tout d'suite.
Fallait bien que j'prenne des forces.

Pot de miel débusqué puis ouvert pour se faire une tartine de bonne taille, le diable sorti en croquant à belles dents. Il lui fallait dénicher les vignes. Œil expert en action. Ca c'est le potager... pas ca non plus... ca doit être ce truc la bas un peu plus loin. Le fier vigneron s'y dirigea donc. S'il était resté attablé il aurait quand même eut du bouillon, mais en ménageant un peu le majordome il arriverait surement à bien plus.

La tartine était terminée quand il arriva à la vigne. Bon il devait être expert! D'un regard attentif, il déambula lentement entre les ceps, jetant un oeil de temps à autre à tel ou tel pied.

Mmmm...Mouiii.. Arff pas terrible ca
Ca c'est sain...ca bof bof.

Diable qui se baisse, gratte un peu la terre comme pour vérifier la nature du terrain. Regard en l'air avisant l'ensoleillement de la vigne. Le vagabond continuait sa balade en mimant à la perfection l'expert analysant une parcelle.

Rien de tel qu'une balade au grand air pour s'ouvrir l'appétit. fit il un sourire aux lèvres.
Il huma l'air un grand coup et continua son manège. Le temps qu'il ait fait toute la vigne, la soirée aurait remplacée l'après midi.
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--Marko

Marko tâta le biceps et eut une petite moue réprobatrice en entendant le majordome lui expliquer comment il s'était musclé.

Ouais mais j'suis pas une fille, moi. C'est les filles qui font l'ménage. Mon père aurait jamais touché un balai, c'est Linon qui faisait tout. Et il était très musclé mon père, c'était l'plus fort!

L'enfant continua à ronchonner au sujet de tous les vrais hommes qu'il avait croisés et qui n'auraient jamais touché un balai, tout en tirant mollement sur une carotte. Il lançait de temps en temps des regards noirs au majordome qui discutait à la fenêtre en se demandant quel genre d'homme il était donc pour être si fier de ses muscles ménagers, quand tout à coup, il entendit la porte claquer. Han! Trop fort Shixihann !

Bravo ! Tu l'as mis dehors!! Vite, faut bloquer la porte pour qu'il revienne pas!

Et Marko se précipita dans la pièce et attrapant une chaise au passage, la coinça contre la porte pour en empêcher l'ouverture.

Maint'nant, faut faire chauffer de l'huile pour lui jeter d'ssus s'il revient!

Shixihann

J'enlevai la chaise de devant la porte en expliquant au jeune maître:
Nous ne jèterons de l'huile sur personne, cher maître. Cet homme travaille pour vous, pour le moment. S'il n'est pas à la hauteur, nous mettrons fin à son contrat comme il se doit.
e pris les légumes des mains de l'enfant et commençai à les nettoyer. Je me demandai ce qui poussait un si jeune garçon à tant d'idées macabres. Sans doute simplement la volonté de protéger Dame Linon...
Après avoir mis un filet d'huile d'olive sur une poêle, j'y fis revenir les légumes jusqu'à ce qu'ils soient caramélisés. Je mis ensuite dans la poêle quelques dés de viande, je salai, poivrai et recouvrai le tout. Sans attendre, je mis l'assiette du jeune maître à table et en gardais deux de côté pour moi et le vigneron.
Votre dîner est servi, jeune maître. Que désirerez-vous pour le dessert?

Letiti

Voila que le diable continuait de regarder, observer en se baladant, notant de plus en plus de chose: un champignon par ci, une branche cassée ou bizarrement taillée par la. Il finit même par se mettre à fredonner sans s'en rendre compte:

Bien que ces vaches de bourgeois
Les appell'nt des filles de joie
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Mais qu'arrivait-il à notre vagabond?! Le soleil baissant et le ventre commençant à gargouiller, le diable se remit en route vers la cuisine. Il avait vaguement noté le bordel quand le gamin et le majordome était rentré.
Entrant, il avisa une chaise mal placée, puis un regard vers le mioche. Sans le quitter des yeux il s'avança vers la table et s'adressa au majordome:
Alors fée du logis, tu nous as préparé quoi d'bon?

Regard vers l'assiette déjà servie, le gamin à pas l'air ravis. A cause de lui? A cause de l'assiette? A cause des deux?

Dis donc j'veux bien un coup d'rouge avec! pis pense à rajouter un peu d'trucs qui calent! C'est que j'ai bossé moi.
Même la teigne elle semble pas apprécier ton festin!

S'adressant finalement au gamin il se moque:
T'vas pas hurler dans les jupes de ta mère que Chichi t'fais manger n'importe quoi?
T'va p'tet être content, j'avais quelque chose à dire. Écoutez aussi Chichi.

Je ne souhaite pas être un employé de ta mère!

Il lui fit un grand sourire et se cala sur sa chaise en attendant son assiette.
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Shixihann

Je regardais le vigneron d'un air curieux. J'allais lui dire ma façon de penser lorsqu'il proclama ne pas vouloir travailler pour Dame Linon.

Et bien rien ne vous retient, monsieur. Il me semble que vous connaissez le chemin de la sortie. Je trouverai un autre vigneron pour Dame Linon. Ceci étant , je vous prierai de bien vouloir quitter la table du jeune maître. Les domestiques ne mangent pas à la même table que leur maître... pour le temps qu'il vous reste à être domestique ici.

--Marko

Letiti

Shixihann

Linon

Letiti

Shixihann

Linon

Letiti

Shixihann

--Marko

Shixihann

Letiti

Linon

Letiti

--Marko

Linon

Petit matin gris et glacé, Linon emmitouflée dans ses vêtements les plus chauds griffonnaient quelques mots sur un parchemin qu'elle laissa bien en vue sur la table. Elle rajouta une bûche sur les braises dans l'âtre pour que le feu reprenne et que la pièce soit chaude quand Marko et Shixihan y viendraient, puis ramassa son bâton de marche et sa besace, sortit en frissonnant et referma soigneusement la porte.

En quelques pas, elle rejoignit le vigneron qui l'accompagnait comme garde du corps, et tous les deux se chamaillèrent un long moment pour décider par quel moyen ils voyageraient. Letiti gagna et prit la route d'un bon pas. Linon soupira et après un dernier regard de regret à la porte de l'écurie derrière laquelle Grison continuerait de ne servir à rien, courut pour rattraper son compagnon de voyage.

Citation:

Shixihann,

Je suis requise dans le Poitou pour une affaire d'importance. Je serai absente quelques jours, je vous confie Marko et la maison.

A bientôt

Linon.

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Shixihann

Je me sentis quelque peu mal à l'aise devant ce jeune homme au caractère bien trempé. Heureusement, Dame Linon avait su trouver les mots justes pour le consoler, ne serait-ce qu'un peu. Une fois la cuisine lavée et rangée, je retournai dans mes quartiers pour laisser Dame Linon et son enfant en tête à tête. Lorsque je suis revenu de ma maisonnée, les bras chargés de légumes, je vis le mots de Dame Linon. J'espérais alors pouvoir arrondir les angles avec Marko de sorte que ce petit moment entre nous ne soit pas un cauchemar. En attendant que l'enfant se manifeste, je décidai de lui préparer un petit quelque chose pour le réconforter.

Shixihann

Devant le silence du maître, je décidais, malgré tout, de décorer la maison en vue des fêtes de fin d'année. Armé d'une hache, j'allais prendre un jeune sapin dans la forêt, afin qu'il fut assez grand pour rentrer dans la maison et qu'il ne perde pas ses épines trop vite. Pour les décorations, je restais simple en accrochant des pommes bien rouges aux branches, ainsi que des gâteaux à la cannelle et des sucres d'orge. En manque de cadeaux, je mis des chaussettes remplies de sucres d'orge et autres friandises un peu partout dans la maison, ce qui donna une note un peu plus guillerette.
Une fois la maison décorée, je me remis aux fourneaux préparer un jus d'orange chaud à la cannelle ainsi que des gâteaux fourrés à la cerise et au chocolat. Après avoir tout mis sur un plateau, je toquai à la porte du jeune maître en espérant avoir une réponse.

Le jeune maître souhaite-t-il une petite collation de Noël?

Letiti

[Thouars]

Le vagabond devenu protecteur avait accompagné Linon à Thouars. Pas qu'il se plaignait d'avoir un peu de temps avec elle. Les choses évoluant progressivement, il avait appris à l'apprécier voir même plus... Ne se posant pas vraiment ce genre de questionnement intérieur, le diable s'était passablement ennuyé à Thouars. Peu de gens connus, si ce n'est cette horrible maire avec laquelle il grognait régulièrement. L'idée de Noel vint jusqu'à ses oreilles.
Faire un cadeau? A Trognon? L'idée lui plaisait plus qu'il ne se l'avouait. Bon un cadeau à Trognon voulait dire aussi un cadeau à son monstre de fils. L'était pas complètement dépourvu de manière le lutin.
Après réflexion , il s'avéra que pour lui s'était finalement plus simple. Il suffisait de se demander qu'est ce qui pourrait lui faire plaisir. Un beau morceau de cuir, de la ficelle et avec le couteau, le tour était vite joué. Il allait adorer. Ou sinon le diable le garderait avec plaisir.

Mouahhhh!
Trognon va détester, mais le gamin en sera fou!
Héhé.

Vint au tour de ladite Trognon. La ca demandait plus d'effort, de patience et de délicatesse. D'abord il dut aller couper du bois une journée, histoire de récupérer quelques belles buches. Puis il tailla progressivement le bois pour lui donner forme. Il fallait ajouter les ficelles, les articulations.
Cela lui prit du temps et de l'énergie. Il était temps de quitter Thouars pour revenir à Saumur pour Noel.

[Saumur]

Le retour s'était bien passé. Extrêmement bien. Linon était toute heureuse d'enfin revoir son fils, et tous les deux de rentrer chez eux. Le diable avait encore quelque chose qui le chagrinait. Le cadeau ne ressemblait qu'à un amas de bois enchevêtré, taillé grossièrement, mais surtout avec des articulations qui n'en étaient quasiment pas tellement elles coinçaient. Décidément il ne pouvait pas offrir ca. Il laissa échapper un soupir en y repensant.
Saumur approchait. Il allait être temps de clore la virée. Elle voudrait passer Noel avec son fils obligatoirement. Se sentant d'un seul coup terriblement maladroit, le vagabond ne savait pas trop s'il devait quand même donner à sa mère le cadeau pour son fils, ni comment lui dire au revoir alors qu'il n'en avait aucune envie.
Ses pas ralentissait au fur et à mesure qu'il avançait.
Qui a dit que le paradoxe de Zénon en était un?

J'espère qu'il avait raison et qu'on arrivera jamais. murmura-t-il pour lui même.
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Shixihann

Le matin de Noël était arrivé et avec lui, sonna le retour de Dame Linon et de Letiti. Heureusement que la veille, j'avais prévu des cadeaux pour chacun.

Pour le jeune maître,

Pour Dame Linon,

Pour Letiti. Je posai les cadeaux au pied du sapin en espérant qu'ils plairont à chacun.

Linon

La jeune femme pressait le pas pour rentrer à Saumur. Les effets de sa récente sédentarisation probablement... mais elle ne s'était jamais séparée de Marko très longtemps depuis la mort de son père, et bien qu'il soit en âge de rester quelques jours seul, il lui manquait très vite, tout comme à sa grande surprise, la maison chaleureuse qui était devenu à son insu leur foyer.
Elle papotait donc joyeusement avec son vigneron-garde du corps qui l'air de rien, avait peu à peu pris une place grandissante dans sa vie... et dans ses pensées. Ce qu'elle lui cachait bien sûr très très bien.

Les quelques jours à Thouars avaient été bien barbants, l'affaire traînait en longueur, et elle avait coupé court en réalisant que la Noël approchait à grands pas et qu'elle risquait de ne pas la passer avec son fils. Elle avait donc immédiatement oublié le procés pour se concentrer sur les présents qu'elle offrait toujours à l'enfant. Et le garçon grandissant toujours un peu plus, ça devenait délicat. Quand il était plus jeune, elle passait des heures à lui confectionner de petits animaux de ferme en tissu pour lui rappeler la ferme de son père alors qu'ils erraient à sa recherche. Elle lui avait même fabriqué une petite ferme... bon, un peu de guingois mais qui faisait illusion. Mais si l'enfant avait toujours joué avec ces menus objets, aucun n'avaient à ses yeux le prix, ni duré aussi longtemps, que ceux fabriqués et offerts par le père avant sa mort. Rien probablement ne rivaliserait jamais avec cette épée en bois qu'il ne quittait pas...

Alors, que pouvait-elle bien lui offrir? Marko réclamait à cor et à cris un cheval et un bateau pour être pirate. Elle avait presque cédé sur le cheval car l'âne Angou n'en pouvait plus de se faire martyriser dès que le garçon était sur son dos, mais elle avait négocié qu'il n'y aurait cheval que lorsque Marko saurait lire. Et probablement n'y aurait-il pas eu de miracle de ce côté-là en son absence. D'ailleurs... il faudrait songer à trouver un précepteur à l'enfant... ou un curé.. après tout, c'était leur rôle aussi.
Quant au bateau, bah... Linon ne voulait pas le voir partir en mer, donc il n'était pas prêt d'en avoir autrement qu'en modèle réduit. Mais elle n'avait pas eu le temps de commander ce jouet à un ébéniste de Thouars, et malheureusement ils arriveraient trop tard à Saumur pour demander à maître Hernaut d'en faire un.

Elle avait donc erré un long moment sur le marché, et avait finalement acheté un petit couteau de poche, une cape chaude, un gros pain d'épices et des fruits confits. Après une longue négociation, elle avait réussi à convaincre un gamin de lui céder le pipeau avec lequel il animait le petit spectacle que sa famille donnait à l'entrée du marché.

Restait Letiti... Elle le connaissait encore mal, pas facile de savoir ce qui lui ferait plaisir. Mais pour l'avoir vu manger une ou deux fois, son idée s'était fixée sur deux ou trois choses qu'elle avait chez elle. Quant au majordome... gros problème, Linon ignorait si l'on faisait des cadeaux au personnel... Mais il s'occupait très bien de la maison, et elle souhaitait lui témoigner sa reconnaissance. Elle avait donc acheté plusieurs types d'épices rares puisqu'il cuisinait, et comptait y adjoindre une petite somme d'argent en guise d'étrennes.

La maison apparut enfin, élargissant le sourire de la jeune femme. Elle tourna un visage ravi vers son compagnon, mais ne trouva rien à dire, brusquement intimidée pour lui demander d'entrer. Elle se mordilla la lèvre inférieure en réfléchissant pendant les derniers pas qui les séparaient de la porte.

Euh.. j'reviens..

Linon s'esquiva vers l'appentis qui protégeait le bois, et revint au bout de deux minutes en traînant difficilement une grosse bûche. Elle releva un visage un peu rougi par l'effort dans l'air froid et sourit d'un air gêné.

C'est lourd... tu.. tu ne voudrais pas m'aider à la rentrer? et... euh... j'arrive jamais à les allumer ces grosses bûches. Je l'ai gardée pour Noël depuis mon retour. Et puis après, je ferai à manger... si tu veux... tu pourrais rester manger avec nous? Enfin... si t'as rien à faire, quoi... tu es peut-être attendu...

Cette fois elle sentit qu'elle virait pivoine, et tenta d'élargir son sourire d'un air de femme tout à fait habituée à inviter des hommes à partager les repas familiaux.
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Letiti

Finalement la maison était la juste devant eux. Fichu Zénon ! Lui qui disait que la flèche atteignait jamais la cible il s’était gouré. Manquait plus qu’à réfléchir au pourquoi, mais ce n’était vraiment pas ce qui tracassait l’Titi en ce moment. Il cherchait que dire, ne désirant pas partir, mais ne voulant pas s’imposer et encore moins quémander. C’est Linon qui réagit la première. D’incompréhension il passa à l’amusement. Il se retint néanmoins de rire en voyant ce petit bout de femme trainer une si grosse buche. Elle avait pris les devants, c’est elle qui lui proposait d’entrer.
Bien sur le prétexte était gros, sa proposition un peu maladroite et gênée. Plantée la devant sa buche, l’air embué de sa respiration, son visage empourpré… Le philosophe fondait littéralement. Il la trouvait belle, attendrissante, touchante…
Quelques secondes. Il bloqua quelques secondes la bouche ouverte, puis réalisa qu’on attendait de lui une réponse, une réaction. La radio interne lui envoya les messages suivants :

Bzzz…Bouge toi coco…Qu’est ce tu glande ?!...Youhou…allez remue toi…. Va l’aider…Accepte, refuse…fais quelque chose bougre d’ane…reste pas planté la comme la grosse andouille que tu es…Bzzz

S’empourprant à son tour de sa réaction, il vint vers elle et s’accroupit devant la buche. Il s’adressa d’abord à celle-ci pour répondre à Linon de peur de bafouiller et s’enfoncer un peu plus :

Bien sur je la rentre tout de suite. C’est une sacré buche ca.
C’est… c’est vraiment gentil. Je… enfin si je gêne pas hein…

Il leva enfin son visage et lui sourit cherchant ses yeux d’un bleu si profond :

Je resterai avec plaisir.
Merci.

Une main de chaque côté de la buche, le dos bien droit, il banda ses cuisses et souleva péniblement celle-ci. Marchant en canard, les joues rouges et gonflées par l’effort, il se dirigea vers la maison. Il priait pour ne pas se la laisser tomber sur le pied.

T’pourrais m’ouvrir dit …
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Shixihann

Entendant des bruits à l'extérieur, j'ouvris la porte et fus surpris de voir Letiti porter une énorme bûche. Mi étonné mi amusé, je laissai un grand passage à l'homme encombré.

Bienvenue, Letiti. A vous aussi, Dame Linon. Je me suis permis de vous préparer un bon repas de fêtes avec une dinde à l'orange et une bûche pâtissière. Installez-vous donc, je me charge du reste.

Je laissais Letiti déposer la bûche dans l'âtre, ne voulant vexer ni lui ni Madame. Le jeune maitre restait désespérément enfermé dans son mutisme et j'espérais que Dame Linon pourrait arranger cela.

Linon

Le coeur de la jeune femme s'emballa alors que Letit plongeait son regard dans le sien. Elle le suivit en se mordillant la lèvre alors qu'il transportait la lourde bûche, attendrie par la démarche en canard... Il était costaud l'air de rien...

Arrivés à la porte, elle se précipita pour l'ouvrir, frôlant involontairement l'homme au passage. Le visage tourné vers lui et lui souriant un peu bêtement, elle tâtonnait dans le vide à la recherche de la poignée quand la porte s'ouvrit, ramenant son attention vers l'intérieur. Le majordome avait du les entendre et se tenait devant eux.

Oups... euh... bonjour Shixihann, comment allez-vous? Tout va bien ici?

Titi portant toujours la lourde bûche, elle entra rapidement et s'écarta pour laisser passer l'homme.
La pièce était chaleureuse, son parfait majordome avait décoré la pièce, placé des présents au pied d'un sapin, et surtout, une délicieuse odeur inhabituelle embaumait l'air. Linon huma l'air pour tenter d'identifier le fumet qui lui rappelait quelque chose.... Et brusquement elle se souvint. De la bigarade ! Shixihann avait trouvé et cuisiné cette orange qu'elle n'avait pas revue depuis son départ du Proche Orient. La jeune femme glissa un regard surpris et ravi à l'étonnant majordome.

Vous avez trouvé des oranges? ... je n'en ai pas mangé depuis des années... et Marko n'y a jamais goûté je pense. Où est-il d'ailleurs? Passons vite à table, je meurs de faim.

Son regard buta sur la bûche.

Oh... merci Titi... Retrouvant une once de gêne, elle sourit au vigneron. Si tu veux bien essayer de lui faire prendre feu, je vais chercher Marko.

Elle resta néanmoins plantée là une seconde, absorbée dans la contemplation de l'homme, puis secouant légèrement la tête, fit quelques pas vers le fond de la maison.

Markooooooo ???? Viens vite !

Edit : pour essayer de faire ça en français....
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Shixihann

Ravi que la surprise ait plu à Dame Linon, je m'inclinai légèrement et commençais à mettre les plats sur la table. Lorsque Dame Linon appela son fils, je lui glissai à l'oreille:

Il n'a pas dit un mot depuis votre départ. J'ai bien essayé de l'intéresser à la décoration de la maison; mais ce fut en vain. Je me suis dis que vous seriez plus amène à le consoler et le réconforter.

Letiti

Tout à la buche et à la porte, le philosophe avance un pas...puis l'autre... Comment un arbre pouvait donner une buche si lourde sans qu'il ne s'écroule de lui même?!
Un courant d'air, une tresse qui passe, une sensation fugace, il manqua en laisser tomber le poids mort qu'il avait dans les mains, souriant stupidement à Linon qui venait de passer. Mais fort heureusement la gravité ramena bien vite le diable à la réalité évitant de le faire passer trop longtemps pour plus idiot qu'il ne l'était déjà.

Porte ouverte, tiens le majordome? voyons voir, faut la passer cette fichue porte. Vagabond qui se met de côté, la langue passant entre ses dents au risque qu'il la coupe si jamais la gravité s'inversait subitement et qu'il se mange la buche dans le menton. Mais courageux comme pas deux, il n'en a cure et rentre tant bien que mal.

...ardon Chichi...
Gnnnuummm
Hummm
un ... deux...
Ouahhhh

Ouf la buche est dans l'âtre. Le diable se relève, fait jouer un peu ses épaules pour soulager ses muscles endoloris. Il se tourna vers Linon alors qu'elle le remerciait et tenta tant bien que mal d'arrêter le sang qui affluait traitreusement vers ses pommettes. Qu'est ce qu'il faisait la... pour Noel..chez elle...

Euh .. ouais ouais j'm'occupe de ca.
Dans trois minutes il fera plus chaud que dans un four à pain ici.

Grand sourire avant de se retourner vers la buche. Mais pourquoi il causait toujours plus vite qu'il ne réfléchissait?! Bon il restait quelques braises... ca devrait aller. Tisonnant le tout, des morceaux calcinés lors d'un précédent feu sont rassemblés. Le bonhomme ôte son chapeau et se penche sur les braises.

Hannnn
Pfouuu
Hannnn
Pfouuu

Le feu prenait, les joues rosissait à la chaleur..au moins ca ferait une excuse si jamais il se retrouvait encore le regard inextricablement perdu dans les deux lacs dont Linon se servait pour découvrir le monde.
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--Marko

Livré à lui-même à chaque fois que Linon s'absentait, Marko avait l'habitude d'être maître de son destin et de ses journées quand il était seul. Et ce n'était pas la nouvelle présence du majordome qui allait y changer quelque chose. Il disparaissait donc tôt le matin après avoir récupéré de quoi manger et partait vivre sa vie à travers les rues de Saumur, pour ne revenir qu'à la nuit. Et il tenait beaucoup à cette liberté, considérant sa vie avec Linon comme une aimable et volontaire concession de sa part pour que la jeune femme ne soit pas seule. Elle avait besoin de lui, il était l'homme de la maison depuis la mort de son père et se devait de veiller sur elle. Mais dès qu'elle partait, il reprenait sa légitime indépendance et menait sa vie d'homme.

Celle-ci consistait surtout à traîner dans la ville avec les quelques gosses qu'il connaissait, à explorer les différents lieux mystérieux du pays, comme le Dolmen ou les ruines de cabanes de sorcières, à poser des collets et à tanner les peaux de lapins comme sa belle-mère lui avait appris à le faire, à faire rôtir les lapins et surtout, à passer énormément de temps au port à attendre les premiers bateaux...

Car il était fils de marin, sa famille paternelle était l'une des plus puissantes familles marchandes de Raguse la blanche, et même s'ils ne les connaissaient pas et ignorait où ça se trouvait, il était convaincu que sa destinée était sur les mers et que du sang de pirate coulait dans ses veines. Et dès qu'il y aurait un bateau... il s'embarquerait comme mousse-pirate, quoi que dise Linon !

Le jour de Noël, l'appel de cette dernière le trouva dans l'écurie où il aimait se réfugier quand il pleuvait ou faisait froid. L'enfant se redressa dans la paille, l'oreille aux aguets.. un deuxième appel lui confirma que c'était bien sa belle-mère qui était rentrée, et il se dépêcha de secouer la paille de ses vêtements pour rejoindre la salle principale.

Marko fronça le nez de surprise en entrant, cherchant à identifier le parfum peu familier de l'orange, son visage s'illumina en voyant Linon, pour immédiatement se renfrogner en apercevant Letiti. Qu'est-ce qu'il faisait encore là, lui? L'enfant se dépêcha de rejoindre la jeune femme et de se faufiler à ses côtés à table, la collant bien plus que d'ordinaire à la plus grande surprise de Linon, plus très habituée à ces démonstrations d'affection. Elle lui sourit néanmoins avec grand plaisir et caressa ses boucles emmêlées d'où surgissaient encore quelques brins de paille. Marko leva vers elle un visage souriant et angélique, puis attaqua le plat bizarre que probablement Shixihann avait cuisiné lui-même. Il s'interrompit au bout de quelques cuillerées, frappé par le souvenir de Noël... et toujours sans un regard vers le vigneron dont il avait décidé qu'il n'était pas là, sortit de sous sa chemise un paquet enveloppé dans un bout de tissu qu'il posa près de sa belle-mère.

C'est pour toi Linon. Et toi, tu m'as ramené un cadeau?

Linon

Pas très surprise par ce que lui disait Shixihann, Linon sourit doucement et lui confia :

Ne vous inquiétez pas... Marko est un peu sauvage, nous avons longtemps vécu seuls lui et moi. C'est dans ses habitudes de disparaître de temps en temps, mais tant que vous voyez les provisions diminuer c'est que tout va bien.
Allons, faisons honneur à ce festin ! C'est jour de fête aujourd'hui, Shixihann, vous mangerez avec nous.

A cet instant, l'enfant surgit, les cheveux plein de paille. Mère et fils échangèrent un sourire heureux de se retrouver, et Marko vint se glisser près d'elle alors qu'elle s'asseyait à table. Linon caressa tendrement la chevelure emmêlée puis revint au vigneron qui s'essoufflait sur la grosse bûche.

Titi? Viens vite manger, Shixihann a trouvé des oranges, y as-tu déjà goûté? Tu vas voir, c'est délicieux.

Marko engloutissait justement le plat plus vite que son ombre, mais s'arrêta pour poser un paquet près de sa main, et réclamer un cadeau. La jeune femme amusée par son impatience, se releva pour prendre sa besace suspendue près de la porte, et en sortit les présents pour l'enfant. Elle posa sur la cape bien pliée, le petit couteau flambant neuf, le pipeau et les gourmandises, et ponctua le tout d'un baiser dans ses cheveux en murmurant « joyeux Noël Marko, et surtout, bonne année ».

Elle fit le tour de la table et déposa devant Shixihann les pots d'épices et quelques pièces d'argent.

Joyeux Noël à vous aussi Shixihann, et merci pour ce succulent repas. Bien sûr, vous pouvez disposer de votre journée si vous souhaitez rendre visite à votre famille.

Ensuite, c'était normalement le tour de Letiti. Mais la jeune femme hésitait, pas très sûre que ça se faisait d'offrir des présents à un homme qui n'était pas de la famille. Elle le regarda en douce, indécise... puis s'esquiva

Je reviens...

A son retour, elle ouvrit encore un placard pour prendre de mystérieux objets puis s'approcha du vigneron.

Titi... c'est pour toi.

Et elle posa devant l'homme la cape qu'il lui avait prêtée lors de leur première rencontre, plusieurs pots et une bouteille. Rose de gêne et souriant timidement, elle expliqua

J'ai fait laver et repasser ta cape, je l'ai reprisée avant notre départ. Et... ce sont des pots de confitures, et rillettes... maison bien sûr. En revanche, je n'ai pas fait le miel, nous n'avons pas de ruche.
Et.. euh.. le vin, c'est pour fêter la fin de ton abstinence, tu te souviens? Voilà... je te souhaite un bon Noël.

Et mue par une pulsion irrépressible, Linon se pencha pour déposer un baiser sur la joue de l'homme et murmurer

Et merci de m'avoir si vaillamment escortée.

En se redressant, son regard croisa celui furibard de son fils. Elle força un sourire gêné. Ca promettait...
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Letiti

La buche semblait vouloir prendre...c'était pas trop tôt. Encore un peu et il nous faisait un malaise le vagabond. Mais déjà Linon l'appelait pour qu'il vienne manger. Marko les avait rejoins et sans un mot ni un regard s'attelait à monopoliser Linon.

Cet espèce de petit monstre grommela le diable entre ses dents. Puis il jeta un oeil à cet improbable repas, le sourire reprenant place sur son visage.

Des oranges? Des pommes d'or? Ouahhh j'en ai jamais mangé! Ca à l'air fameux Chichi.

Il hume le plat avant de s'y attaquer avec délectation. Pas de répits, Marko a déjà fini son assiette et réclame attention. Le philosophe regarde le manège d'échange de cadeaux. Il n'a pas vécut un semblable noël depuis des années...de trop nombreuses années. Il se surprend même à sourire quand Marko découvre les siens. Puis vint le tour de Shixihann. Le philosophe allait ré-attaquer son assiette quand Linon s'excusa et disparut. Il n'avait osé espérer recevoir quelque chose...quelque chose d'elle. Un air d'ahuri heureux restait fiché sur son visage alors qu'elle lui offrait le tout, allant jusqu'à lui offrir un doux baiser.
Rouge jusqu'à la racine des cheveux, le vagabond n'arriva à sortir que quelques borborygmes en signe de remerciement. Il farfouilla dans son baluchon, pour trouver ses propres cadeaux et se redonner un peu contenance.

Chichi. On s'est un peu tiré dans les pattes, mais je me suis dit que ca pourrait te faire plaisir. Ce sont des poiss'vins -une truite et un brochet- fumés par mes soins. Ils ont naturellement un parfum de vin d'anjou.

Ca allait mieux, il arrivait à aligner deux mots, mais maintenant qu'il tenait celui de Linon dans un grand tissu, il fit une grimace de gêne.

Euhh...Trognon...c'pour toi... c'est euh... enfin c'est quelque chose que j'ai essayé de faire...enfin j'crois que je suis meilleur vigneron qu'ébéniste...
Les pièces de bois peintes reliées entre elle, articulées et pouvant normalement être dirigées par des ficelles sont extraites du tissu.
C'est une marionnette...me suis dit que bon ca pouvait être bien pour toi...elle pouvait te répondre quand tu préparais tes plaidoiries par exemple, être la si tu es seule...enfin c'est pas très réussi... l'moins qu'on puisse dire...

Il ne voulait pas rester sur pareille note désastreuse et s'était dit que faire mariner Marko ne serait peut être pas une mauvaise idée comme vengeance, aussi il sortit le dernier cadeau de sa poche et le posa devant lui.

Je pense que ta mère va me maudire pour ca, mais tiens, c'est une fronde que j'ai faite également... c'était plus dans mes cordes.
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Shixihann

Je remerciais chaleureusement Dame Linon pour les épices qu'elle m'avait apportées, ainsi que Letiti pour ses poissons fumés. Je profitais de l'occasion pour donner le bouclier au jeune maître, les fleurs à Dame Linon et la bouteille de vin à Letiti.

J'accepte avec plaisir votre invitation à manger avec vous mais en ce qui concerne ma famille, je n'en ai hélas plus. Je me retire maintenant, si vous le permettez. Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une merveilleuse année.

Shixihann

Après avoir laissé Dame Linon fêter Noël et Nouvel An, je repris normalement mes tâches habituelles. L'air était froid ce matin, mais cela me faisais du bien, surtout après avoir passé quelques jours à penser à mon ancien Jeune Maître. Ah, cher Conte, c'est vous, je crois, qui me manquez le plus...
Je commençais par raviver un peu le feu dans l'âtre. La grosse bûche de Letiti avait bien consumé et les cendres étouffaient les flammes. Quelques coups de tissons et les flammes reprirent de plus belles. Avant de sortir de mes quartiers, j'avais pris soin d'apporter avec moi un pot de miel. J'avais résolu de faire pour la maisonnée des petites pâtisseries que j'avais appris à faire avec Dame Evea, car elle et ses enfants adoraient cela. J'espère qu'ils vont bien...
Après un petit moment de préparation et de cuisson, je mis sur la table du lait chaud et des pâtisseries au miel.

Shixihann

Ce matin, je me levai frigorifié. Je m'habillai en vitesse et ravivais mon petit poêle. Je me dépêchais pour rentrer dans la maison de Dame Linon, mais heureusement la grosse buche de Letiti continuait toujours de flamber et la maison était restée bien chaude. Rassuré, je me mis en quête d'un peu de bois pour entretenir les feux de la maison, ainsi que des quelques rares légumes que le gel avait épargné. Autant dire qu'il y en avait peu! Avec un temps pareil, je me disais qu'une bonne soupe serait la bienvenue, mais les légumes étaient rares et la soupe menaçait d"être bien claire. Prenant un panier et un peu d'argent, je partis pour le marché chercher de quoi faire un repas convenable.

Shixihann

Une fois le panier rempli, je rentrais à la maison préparer une bonne soupe au lard. Le dîner avalé, je me retroussais les manches pour faire le ménage. Le sapin,c 'est bien beau, mais cela perds ces épines quand on le coupe! Une fois le petit Sylvestre sorti de la maison, je pus enfin nettoyer la poussière laissée derrière et en dessous depuis la Noël. Puis, je découpais le sapin en prenant bien soin de récupérer la résine et déposait les morceaux sur le tas de bois.

Shixihann

Miaou! Miaou!

Je tournai la tête et voyais un chaton tout tigré noir et gris qui me miaulait dessus. Cet adorable greffier me regardait avec ces yeux d'amande et la truffe mouillée en espérant, peut-être, que je lui donne quelque chose à manger. Je fouillais mes poches et lui donnais la croute du lard qu'il mangea à une vitesse folle. Pensant qu'il en aurait assez, je retournai à mes tâches, mais le chaton resta coller à mes talons.

Dis donc, petit greffier... je ne peux te garder, moi! Ce n'est pas ma maison et je ne suis point sûr que Dame Linon aime les chats. Et si elle était allergique, hein? Tu imagines un peu la situation?

Le chaton continua de me regarder et de me suivre, bien que j'utilisais tous les stratagèmes pour le faire fuir. Quand je compris qu'il ne me laisserait plus maintenant que je l'avais nourri, je soupirai et l'emmenait dans mes quartiers.

Bon petit greffier, écoute-moi bien. Tu vas rester tranquillement ici jusqu'à ce que je voie avec Dame Linon si nous pouvons te garder. Sois sage et elle te dira peut-être oui.

Je mis à sa disposition une petite boite avec du sable, ainsi qu'une vieille couverture pour qu'il puisse s'installer confortablement. Après avoir soigneusement fermer la porte de ma chambre, je retournais à mes tâches.

--Marko

Shixiii !! Shixi !!! Ya une lettre de Linon!!Chais pas liiiiiiiiiiire.... !!!!

Marko braillant à qui mieux entra en coup de vent dans la maison, et brandit un mot sous le nez du majordome

Citation:

Shixi,

Letiti a été gravement blessé. Venez vite avec des provisions, de l'alcool, la marionnette qu'il m'a offert à Noël et tout ce qui pourrait l'aider pendant sa convalescence, si Dieu lui laisse la vie. Amenez Marko avec vous, je crois qu'il s'entend bien avec Letiti. Il est à Chasteau-en-Anjou.

Linon

L'enfant trépignait d'excitation devant l'homme qui lisait. Il ne voyait plus beaucoup sa belle-mère depuis Noël, Linon plus débordée que jamais entrait et sortait en coup de vent. Il avait espéré la retrouver quand elle avait annoncé suspendre sa carrière à la CA pour se consacrer à l'Anjou. Mais hélas, il ne s'appelait pas Anjou et il l'a voyait peut-être encore moins qu'avant. Donc il en voulait beaucoup à Linon et à l'Anjou, mais pour l'instant, le petit mot sentait l'aventure et il ne se tenait plus d'impatience.

Alors, alors? Elle parle de moi?

Shixihann

Je lus avec attention le mot de Dame Linon. Devant la mine inquiète du jeune maître, je lui répondis.

Ne vous en faites pas, jeune maître. Votre mère va bien, mais Letiti est blessé. Elle veux que nous les rejoignons à Chasteau-en-Anjou. Nous allons préparer des provisions et partir demain matin.

Je vais créer un groupe, tu n'auras qu'à t'y intégrer dès que tu peux dans la journée. J'aurai bien aimé partir aujourd'hui, mais je travaille déjà ^^

Letiti

Marre, marre, marre! Ras le bol! il n'en pouvait plus de se trainer au lit attendant que les journées passent les unes plus longues que les autres. Les quelques moment où il pouvait voir son trognon étaient trop rare. Les chamailleries avec Marko ne suffisaient pas non plus à lui changer les idées et Shixi avait beau s'échiner à faire des plats toujours différents chaque jour, l'appétit lui manquait. Pour dire si ca allait mal.

Il prit donc la décision d'aller jusqu'à la vigne voir ce qu'elle devenait. Même pas eut le temps de décemment s'en occuper... Finalement il pris la décision d'aller y passer deux jour. D'abord y aller en charrette, passer la journée, dormir sur place, et revenir en soirée du deuxième jour.
Il embarqua Marko pour guider la mule tandis qu'il s'installait derrière. Étonnamment le gamin ne fit pas trop d'histoire. Peu être voulait il revoir un peu son nouveau chez lui, à moins qu'il ne prépare quelque sale coup vu qu'ils ne seraient qu'en tête à tête.

Ils arrivèrent en fin de matinée, le vigneron descendit en bas de l'attelage et huma l'air frais.

Ahhhh bordel!
Enfin dehors!
Gamin tu m'file un coup d'main, tu vas m'chercher d'quoi tailler dans la remise.
Gamin!
Oh l'mioche!
Héééé!!
Merdaille!

Tu parle que Marko parti en quête de ses affaires et planta la le vigneron. Il clopina donc en jurant contre l'enfant tandis qu'il cherchait les outils.
Finalement il se dirigea vers les plants, prêt... ou presque... à tailler avant que la sève ne remonte. C'est qu'il y avait de la surface, et le diabolo avec sa patte folle et son bras faible n'irait pas bien vite.
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--Marko

L’enfant ouvrit de grands yeux en voyant grandir les flammes qui s’échappaient du four qu’il avait chargé de bois une heure plus tôt. Les flammes léchaient déjà la partie supérieure, la chaux qui recouvrait la paroi virait au noir. Il se frotta les yeux qui commençaient à lui piquer et chercha la porte de la boulangerie du regard. Mais la fumée envahissait à toute allure la petite pièce où sa belle-mère faisait le pain, ou plutôt… là où elle faisait travailler son beau-fils et quelques mitrons car elle n’avait plus guère le temps de pétrir elle-même.
L’incendie du four se mit à ronfler, ses parois à craqueler.. toute la maison risquait d’y passer.
Marko réagit enfin et fit quelques pas dans la direction de la porte.

Au s’cours…

L’appel s’étrangla minablement dans sa gorge alors qu’il se mettait à tousser violemment.

Letiti

Bon fallait garder une bonne branche.. en préparer une pour l'année prochaine..faire attention aux nombre de coursons restant. Pas évident que d'être vigneron. Le diable était passé de la théorie dans les livres de Kilia à la pratique. La journée avançait tranquillement quand une drôle d'odeur l'interpella. Interloqué il se retourna et n'eut pas à chercher bien longtemps l'origine de ladite odeur. Une épaisse fumée noire provenait de la maisonnée.

Morbleu! Crevure! Bordel à cul!
MARKOOOOOO!!!
Markooo viens m'aider bon sang d'bois!
Y a l'feu chiennerie!
Faut l'éteindre!
Markooo!

Il était passé où encore le petit monstre?! Clopinant aussi vite que sa jambe le pouvait il s'approchait de la baraque. Le vagabond braillait encore un certain nombre de noms d'oiseaux avant de réaliser que l'incendie n'avait pas du se déclencher tout seul...

Chiasserie!

C'est Marko. Ca devait être lui qui était à l'origine du brasier. Le lutin accéléra, perdant en route son bâton, il faisait deux pas à cloche pied, posait sa jambe blessée et recommençait. La douleur le lançait à chaque pas. Il tomba presque sur la porte à bout de souffle et l'ouvrit prestement:

Mark keuf ..teuf...reuff

Une grande partie de la fumée était sortie d'un coup à l'ouverture de la porte et le brasier avait redoublé. Il referma rapidement la porte, hésitant:

Sale petit monstre de mioche où t'es donc passé?!
'tain si t'es pas dedans je t'étranglerai de mes propres mains!

Le philosophe qui avait encore miraculeusement sa besace en bandoulière sorti la bouteille de rouge de Kilia qui n'avait pas encore était entamé. Il lui fit un baiser d'excuse et aspergea sa cape et son chapeau. Il s'enroula fermement dedans, prit une grande respiration puis entra dans la boulangerie, refermant vivement la porte derrière lui. A califourchon, trainant toujours la jambe dont la blessure s'était remise à saigner, il parti à la recherche du gamin qui devait probablement être là.
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--Marko

Tombé à quatre pattes sous la puissance de la toux qui lui arrachait la gorge, l’enfant n’y voyait plus rien du tout tellement ses yeux lui brûlaient. Toussant et crachant, il avançait à quatre pattes vers l’opposée de l’incendie qui soudainement, redoubla d’intensité grâce à l’appel d’air.

Marko poussa un cri de peur et cette fois affolé mais toujours pleurant et toussant, se pressa vers la porte. Alors c’était ainsi, il allait rejoindre ses parents à cause d’un bête incendie… Comme il n’y voyait rien, il se cogna dans quelque chose d’humide et un peu gluant, et une odeur de vinasse lui frappa les narines malgré l’odeur du bois brûlé. Et ça bougeait... c’était quelqu’un ! L’enfant s’accrocha à la jambe mouillée, tirant sur les vêtements en toussant. Sûrement Shixi venu le sauver…

Letiti

Le diable avançait en trainant la jambe. Il n'avait jamais autant souhaité que ce surnom ne soit plus vrai. Il devait faire plus chaud qu'en enfer, les vagues de chaleur provenant du foyer lui cuisait le visage. Pas après pas il avançait, cherchant au petit bonheur un potentiel Marko dans une purée de pois.
Quelques toux, le vagabond tandis l'oreille, puis une vive douleur se répandit dans sa cuisse le faisant tomber de tout son poids dans un cri:

AARgghhh...

Le gamin lui avait agrippé sa jambe blessée qui l'avait aussitôt abandonnée. Un flux chaud et humide empoissa rapidement sa cuisse. Le cri lui fit également relâcher sa respiration et l'inspiration qui lui succéda lui brûla littéralement les poumons. La fumée l'étouffa comme elle étouffait l'enfant et il se mit à tousser lui aussi.

La sortie... il ne pensait plus qu'à sortir de cet enfer maintenant qu'il l'avait trouvé...
Il se tourna dans la direction où il était venu, puis essaya de se lever, sans succès. Le gamin ne le lâchait pas complètement paniqué. Lui même n'osait réfléchir à la situation de peur de rendre les armes...
D'abord se tirer vers l'avant, ramper autant que faire se peut, petit à petit, puis attraper le mioche et l'avancer à son tour. L'adrénaline aidant, les quelques pas furent rapidement franchis au vu de la situation. Une fois devant la porte, il agrippa le bouton de celle-ci de la main droite pour s'aider à se lever, tenant toujours Marko par le col de la gauche. Une fois debout, il ouvrit prestement la porte et clopina quelques pas trainant toujours le petit garçon par la chemise avant de s'écrouler une nouvelle fois à quatre pattes à ses côtés.

Keuf teuf reuf
Rhaaaannnnn
teuf keuf

Quelques secondes le temps d'évacuer le plus gros de la fumée de ses poumons puis il releva la tête pour voir si Marko se remettait, serrant les dents devant la douleur qui lui vrillait la cuisse. Il n'était pas très beau à voir, tout couvert de suie et de vin, son chapeau rouge légèrement brûlé par endroit et une partie de ses braies bleues se teignant de son sang.
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--Marko

Traîné par l’homme, Marko se retrouva enfin à l’air libre et tomba à plat ventre dans l’herbe gelée alors que Letiti le lâchait et tombait avec lui.

Toussant et crachant tout ce qu’il pouvait, il lui fallut un petit moment pour se redresser un peu et s’asseoir enfin. La tête lui tournait, ses yeux pleuraient et lui brûlaient toujours, et il se sentait exténué.
Son regard brouillé se porta sur la boulangerie accolée à la maison. L’incendie rugissait maintenant et menaçait de s’attaquer à la maison elle-même.

Linon…

Le mot était prononcé sur un ton incrédule et stupéfait, en même temps que l’enfant réalisait qu’il ignorait où se trouvait sa belle-mère et qu’elle pouvait aussi bien être dans sa chambre. Il tourna la tête vers son sauveur, découvrit sans y prêter attention que ce n’était pas Shixi mais cet affreux bonhomme de vigneron dont s’était entichée Linon. Peu importait…

Linon ! Elle va brûler !!

Marko se releva en titubant, le regard toujours fixé sur l’incendie, fit un ou deux pas lents, puis se rua vers la maison en hurlant le nom du seul parent qu’il lui restait.

Letiti

Mais c'est pas vrai il est intenable ce gamin! Le diable eut à peine le temps de s'exclamer:

Marko! Non! Elle n'est pas...
Merde!

Il était déjà repartie mais dans la maison cette fois. Et il lui avait fichu un odieux doute. Est ce qu'elle pourrait y être?! Non c'était pas possible, elle dormait au chateau et travaillait toute la journée. Et ils l'avaient pas vu depuis qu'ils étaient arrivés. Tel un serpent, le doute s'insinuait de plus en plus tandis qu'il essayait de se convaincre.

Une bonne claque sur le visage! De toutes façons, il y avait Marko maintenant, et pas moyen de le rattraper ainsi. Il sautillait grimaçant toujours de douleur jusqu'au mur ou une fourche était appuyée. Bon il avait une canne de remplacement. Mais le faut prenait toujours de l'ampleur... et pas un saumurois n'était venu prêter main forte. Il tenta vainement en direction du village:

AU FEU!!!!

Il réfléchis quelques secondes, puis vint ramasser sa besace balancée à terre. Soit il rattrapait le mioche, soit il éteignait le feu. Après réflexion, il allait faire un peu des deux. Il récupéra deux petits sacs avec les mèches fabriquées par Lucie et lui pour leurs expériences. Puis il se traina jusqu'au coin de la boulangerie à l'opposée de la maison. A quelques pas d'intervalles, il creusa un petit trou sous le mur et y glissa les deux paquets. Il coupa ensuite la mèche en deux bouts d'égales longueurs et les fixa aux paquets. Ils n'étaient pas bien long mais ca devrait suffire. La boulangerie semblait avoir été bâtie après la maison donc normalement elle ne risquait pas grand chose. Plus le temps de se poser des questions de toute facon.

Il alluma quelques brindilles et s'en servir pour mettre le feu aux mèches, puis il clopina aussi vite qu'il le put en direction opposée. L'idée, pour tous ceux qui ne seraient pas des artificiers avertis tel Titi, était que l'explosion affaiblisse suffisamment les murs porteurs de la boulangerie pour que celle-ci finissent par s'écrouler sur elle même et ainsi étouffer le feu. C'était la première implosion de bâtiment de l'histoire. Le plan comportait bien entendu une belle part de risque...

BOUM!!!

Le diable tomba à terre au moment de l'explosion. Puis quelques instants après se releva sur un coude en croisant les doigts pour que la maison soit encore debout. Il ne se pardonnerait jamais si en se plantant dans ses calculs il avait enterré vivant Marko et Linon.
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Linon

Elle chevauchait tranquillement en direction de Saumur, inspirant profondément l’air encore frais et tendant le visage aux premiers rayons de soleil. Qu’il était agréable de sortir enfin… Sa visite du port avec Titi lui avait donné l’envie furieuse de quitter le château et de profiter un peu de ceux qu’elle aimait. Marko grandissait vite, un jour il partirait. Titi se rétablissait, et lui aussi partirait vagabonder… A être toujours trop occupée, elle risquait de se retrouver seule à regretter les moments non partagés.

Titi lui avait fait parvenir un mot pour lui dire qu’il emmenait Marko voir les vignes. C’était l’occasion d’être à nouveau tous réunis. Aussi avait-elle fait seller Grison et abandonnant les accusés, son adjoint, le procureur, et tout le conseil, avait pris la clef des champs avec bonheur.

Le chemin longeait la Loire dont les flots miroitaient doucement entre les bancs de sable qui bientôt disparaîtraient quand le fleuve se grossirait de la fonte des neiges lointaines. Elle s’arrêta sur l’un de ces bancs pour permettre à la jument de boire un peu, puis repartit tranquillement. Elle approchait de la maison et bientôt, allait longer sa vigne. Il faudrait quand même prendre une décision pour le raisin… le vendre à un viticulteur peut-être ? Perdue dans ses pensées, Linon mit un moment à réaliser qu’elle connaissait l’odeur qui lui chatouillait les narines.

Le feu ! Cauchemar de tout habitant normalement constitué, cauchemar personnel de Linon qui avait perdu sa première famille dans un incendie allumé par des soldats fous, l’odeur caractéristique de l’incendie ravageur de vies l’enveloppait et se faisait oppressante. Immédiatement elle comprit que l’histoire se répétait, qu’elle allait encore tout perdre.. La jeune femme poussa un cri désespéré et talonna violemment Grison qui se cabra en hennissant puis partit au grand galop.
Penchée sur l’encolure du cheval, le cœur battant follement, la gorge nouée et les larmes coulant déjà, Linon suppliait Dieu à voix basse

J’vous en prie j’vous en prie j’vous en prie….

Une explosion retentit alors qu’elle déboulait dans la cour comme une folle, faisant se cabrer encore le cheval et qui manqua la faire tomber. Avant même de mettre pied à terre, elle aperçut une forme allongée près d’un nuage de fumée qui se dissipait lentement. Elle se précipita vers elle et se jeta sur l’homme en le reconnaissant.

Titi !!! qu’est-ce qui s’est passé ??? où est Marko ? où est Marko ? qu’est-ce que tu as, tu saignes ? Titi, je t’en supplie… où est Marko ????

Sans s’en rendre compte, Linon au bord de l’hystérie était à moitié couchée sur Letiti et le secouait comme un prunier.

Edit : reformulation et balises
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Letiti

Un nuage de poussière et de fumée lui obscurcit la maison quelques instants, quand une silhouette se jeta sur lui. Il eût à peine le temps de s'étonner de voir Linon qu'elle l'agrippait et le secouait, lui posant sans cesse les mêmes questions. Les soubresauts réveillèrent la douleur oubliée dans sa jambe. Sa main se crispa sur sa cuisse dans un grognement. Le vigneron glissa sa main libre derrière la nuque de l'hystérique et la força à capter son regard.

Stop!
Linon!
Stop!
Du calme!

Le tremblement de terre provoqué par la femme était enfin fini, il put jeter un œil anxieux à la bâtisse. Soupir de soulagement, la maison était encore debout. Seul 2/3 de la boulangerie s'était effondré, dont la partie du four. Le feu avait diminué mais n'était pas maitrisé, encore moins éteint. Le scientifique lâcha un juron intérieur en se morigénant de n'avoir pas mis assez de poudre par peur de tout faire écrouler. Le regard revint rapidement vers Linon qu'il n'avait pas lâchée:

Marko va bien! petit mensonge, il ne savait pas s'il allait encore bien, mais elle semblait suffisamment paniquée pour passer la dessus.
J'ai besoin de toi Linon!
Il est dans la maison à ta recherche!
Cours le sortir de la.
Je vais essayer de contenir le feu moi.

Une fois qu'elle fut partie à tout allure, il s'appuya sur la fourche tombée non loin de lui et clopina jusqu'au feu. Inutile... il se sentait inutile, incapable de porter quoique ce soit d'un peu lourd, ne pouvant aller chercher de l'aide... ce n'était pas à elle d'aller chercher le mioche. C'était un gros risque si la panique reprenait le dessus. Il s'en voulait de lui imposer ca. La Loire n'était pas loin, mais impossible d'en ramener plus qu'un misérable seau d'eau.

Bordel à cul!
Réfléchis sacrebleu!

Une poutre. Le tiers restant de la boulangerie tenait par une poutre. S'il la faisait tomber, le reste de toit s'écroulerait sur le feu. Regard qui se perd autour de lui. Comment arriver à la faire tomber cette fichue poutre?! Il trouva finalement une corde et un crochet pour aérer la terre. Il se servit du tout pour faire un grappin qu'il lança vers la poutre, visant le V en haut de celle-ci qui tenait le plafond. Quelques essais et bon nombre de juron furent nécessaires à l'accomplissement de la tâche.
Laissant la corde quelques instants il parti chercher le cheval. Il lui fallait de la force, et c'est pas dans cet état qu'il en avait. Encore un temps précieux de perdu à le ramener, et linon qui ne semblait pas vouloir sortir. Le diable se faisait un sang d'encre en attachant la corde au pommeau de la selle. Il claqua le canasson sur sa croupe pour lui donner du coeur:

Sors de la Linon, sortez tous les deux...
Chier! Chier! Chier

Allez toi!
Yahhhh!

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--Marko

Entré en courant à la recherche de sa belle-mère, Marko avait visité toutes les pièces. Mais pas plus de Linon que de Shixi… au moins n’avait-elle pas brûlé. Un peu soulagé, il traversait la pièce principale pour ressortir quand une violente explosion retentit, accompagnée d’un tremblement de toute la maison. Il n’eut que le temps de cacher sa tête sous ses bras repliés en poussant un cri d’effroi, croyant que la maison s’effondrait sur lui.
En fait, seul le vaisselier lui tomba dessus… Mais il s’en trouva à moitié étourdi. Quand les murs arrêtèrent de danser, il essaya de se relever au milieu des débris.

Linon

Agrippée à sa chemise, le cœur palpitant et le souffle court, Linon riva son regard à celui de l’homme qui lui imposait de se calmer. Elle hocha la tête sans un mot, recommença à respirer quand il lui dit que l’enfant allait bien. Acquiesça encore en silence et lâcha enfin Titi pour courir vers la maison. En passant, elle constata que la maison ne semblait pas encore touchée par l’incendie.

Elle se rua à l’intérieur en appelant Marko. Des débris formaient un tas pas très loin d’un mur, et le tas bougeait… Un bout de l’enfant en émergea. Linon se précipita pour aider un Marko à moitié sonné à se relever.

Ça va ? Oh, mon Marko… j'ai eu si peur

Elle le serra dans ses bras, bouleversée par ce qui aurait pu arriver. Puis se recula un peu pour le regarder avec inquiétude

Tu n’as rien ?

L’enfant, oubliant qu’il avait décidé qu’il était trop grand pour ces bêtises l’enlaça en lui racontant sa peur.

Yavait l’feu… j’ai cru que t’étais morte…

Les appels de Letiti firent redresser la tête de Linon. Elle regarda le toit avec inquiétude et se releva, serrant fort la main de son fils.

Je vais bien... mais sortons vite d’ici !

Alors que tous les deux franchissaient le pas de la porte, la jeune femme s’arrêta brusquement.

Mon dieu... Et Shixi ? il est peut-être chez lui…

Elle faisait déjà demi-tour mais Marko lui tira la main vers l’extérieur.

Mais non… j’y suis allé quand je te cherchais… il est pas là. Viens !

Ils se retrouvèrent donc dans la cour et se dépâchèrent de rejoindre l’homme qui les appelait. Linon s’aperçut des grimaces de douleur de Titi, son regard parcourut le corps et s’arrêta sur les braies dont une jambe était rougie de sang. Consternée, elle aurait bien voulu lui dire d’arrêter pour pouvoir le soigner, mais l’urgence restait l’incendie... il faudrait attendre encore un peu.
Marko lâcha sa main et attrapant les rênes du cheval se mit à tirer en l’encourageant de la voix.

Linon ne comprenait pas vraiment ce que son scientifique personnel essayait de faire, mais elle courut au puits pour remplir un seau d’eau. Elle revint en versant une bonne partie de l’eau sur sa jupe, le regard cherchant autour d’eux les villageois. Où étaient-ils tous ? Pourquoi ne les aidait-on pas ? Pourtant, la fumée avait du se voir depuis le village tout proche….
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Abraxes

Fumée ?

Fumée importante se répandant jusque au-dessus de Saumur ?

Abraxes cherche dans sa tête à quelle signification peut bien renvoyer ce signifiant.

Voyons voir…

Il n'y a pas de fumée sans anguille sous roche ?

Son premier mouvement est de se précipiter vers les bords de Loire… C'est que l'anguille, c'est bon.
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Letiti

Enfin! Ils étaient enfin sorti de la maison. Marko vint rapidement l'aider, et alors que Linon allait chercher de l'eau au puits, ils tirèrent sur la corde tendue. La poutre lâcha assez vite. Marko maintint le cheval tandis que le vigneron s'écroulait, sa jambe se dérobant sous lui au moment de faire quelques pas.
La poutre tombant, un nouveau nuage de poussière et de gravats s'éleva quelques instants. Il ne restait pratiquement rien de la boulangerie, mais le feu avait grandement décru d'intensité. Il pouvait désormais être maitrisé.

Linon semblait peiner sous le poids de son seau, et bien peu du précieux liquide risquait d'être utilisable. Le philosophe se releva dans un énième juron, s'aidant de la fourche. Il arrivait à cours d'idées novatrices pour venir à bout du feu. Ne restait plus que la bonne vieille méthode des seaux d'eau. Peut être cela valait il mieux pour le reste de la maison.

Etant incapable de trimballer des seaux d'eau du puits jusqu'à l'incendie, il dut prendre un autre poste. Il s'adressa à Marko tout en gagnant le puits.

Attache le ch'val et trouve quelques seaux supplémentaires.
Bordel, on aurait bien besoin d'un coup d'main...
Foutus branleurs de saumurois

Ses jambes lui faisaient défaut, mais ses bras fonctionnaient toujours. Il s'occupa donc de remonter des seaux d'eau tandis que Marko et Linon s'en serviraient pour éteindre le feu.
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Saltarius

Le Salt était rentré à Saumur. L'était content, l'homme !
L'allait pouvoir soigner ses fesses et s'occuper un peu de sa maison.
Ouvrir son atelier...

L'avait faim. Mangerait bien un bout dans une taverne.
Il s'baladait en sifflotant :

Citation:

Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnu
J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui
N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi
Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser

L'avait comme des gratouillis à l'endroit du coeur...

Citation:

et à l'endroit
que rigoureusement ma mère m'interdit de nommer ici

Citation:

Aux champs Elysées pada pada pam
aux Champs Elysées pada pada pam
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

- Tiens ça sent le brûlé... y aurait-il des petites demoiselles bien chaudes ?
Non ça sent plutôt le pain brûlé

Citation:

Bordel, on aurait bien besoin d'un coup d'main...
Foutus branleurs de saumurois

Il reconnaissait cette voix, reconnaissable entre toutes. Le Titi... Qu'avait-il encore inventé le fumeux philosophe ?
Saltarius se dirigea vers la voix, après tout l'était un branleur de Saumurois.

- Alors mec, comme ça t'as besoin d'un coup de main ?

Il empoigna un seau et courut vers l'incendie
- plitch, platch ...
Ca giclait de partout. Arrivé au feu ... restait plus rien.
Revint en courant le Salt
- Par les nuées de Saint Hyperbarre, ça mouille ! et ça ne sert pas à grand chose contre les incendies ! Eh Bécassine une petite averse pour aider mes copains ?

Reprit un seau et en se retournant, il bouscula Le titi qui tomba à la renverse.
Las, il était trop près du puits et bascula.
Saltarius lacha tout et se jetant en avant l'attrapa par le pied, un pied, puis l'autre.

Ils étaient tous les deux au bord du puits.
Le Titi avait la tête en bas et les murailles répercutaient ses jurons endiablés.
Saltarius tenta de le tirer... mais il se dit qu'il avait très faim. Il faillit oublier le Titi et se diriger vers une taverne.
L'était distrait l'homme, mais bon Le Titi se faisait pas oublier

Linon

Les choses s’organisèrent tant bien que mal, Titi le visage crispé de douleur, remontait les seaux pleins que Linon et Marko emmenaient en courant vers l’incendie déjà très affaibli par l’effondrement. Tous les deux avaient les jambes trempées et s’épuisaient vite. Mais enfin, quelqu’un les rejoignit et commença lui aussi à jeter le fond d’un seau sur les dernières flammèches. Marko finit d’éteindre les dernières braises avec un seau un peu moins vide quand des cris retentirent qui firent tourner la tête vers le puits à l’enfant et à sa belle-mère. Celle-ci poussa un cri d’horreur en découvrant Titi plus ou moins suspendu dans le puits, retenu par l’homme venu les aider. Retenu ou jeté par lui?

Linon se rua sur lui pour le tirer en arrière tout en le frappant

Lâchez-le ! mais lâchez-le !! Au s’cours !! Au fou !!!

Marko qui l’avait suivie rajouta quelques violents coups de pied dans les chevilles du fou, puis le contourna pour attraper un bras de Titi et tirer de toutes ses forces pour l’aider à se rétablir. Linon vint à la rescousse et à eux deux, ils réussirent à faire émerger le haut du corps de Titi.

Letiti

Remonter le seau, le redescendre, le remonter, le redescendre. Ahh mais voila Saltarius qui avait aperçut le feu et venait les aider. Il n'était pas malin le bonhomme mais costaud. Il leur serait surement d'une bonne aide. Les voila maintenant à trois à faire des allers retours pendant qu'inlassablement le seau descendait et remontait.
Le zigue était beaucoup moins efficace que prévu renversant plus d'eau qu'il n'en versait, mais c'était toujours ca.
Le feu diminuait, il était quasiment maitrisé quand Saltarius ne trouva rien de mieux que de le bousculer dans son virage. Le diable toujours accroché à la corde bascula en arrière dans le puits.

AAAAHHHHH!!!!

Première douleur qui manqua le faire s'évanouir quand le simple le rattrapa par sa jambe blessée, puis enfin l'autre. Fou furieux, le philosophe se démenait inutilement sur la corde tout en lançant des bordées de jurons sur le zigoto maladroit:
Morbleu! Ventrebleu!
Sacrebleus! Cornegidouille!
Parbleu! Jjarnibleu!
Palsambleu!
Cristis! Ventres saint-gris!
Saltarius remonte moi!!!!
Par ma barbe! Nom d'une pipe!
Sapristi!
Sacristi!
Jarnicoton!
Scrogneugneu! Bigre! Bougre!
Saperlotte! Saltariussss! Cré nom de nom!
Pestes! Pouah! Diantre! Fichtre! Foutre!
Bon Dieu!
Vertudieu!
Tonnerr' de Brest! Saperlipopette!
Pardieu! Jarnidieu!
Pasquedieu!*

Se démenant pour remonter, il n'entendit l'aide arriver que lorsque les les mots "lachez le" arrivèrent à ses oreilles. Blanc comme un linge il s'agrippa un peu plus à la corde.
Me lachez pas! Me lachez pas! J'sais pas nager!

Finalement une main secourable lui attrapa le bras, suivis bientôt par une autre et le vigneron fut remonté hors du trou. Ironie de la situation, Marko qu'il avait sauvé des flammes quelques minutes plus tôt venait de le sauver de la noyade. S'écroulant sur le bord du puits il chercha à reprendre ses esprits, se découvrant tout essoufflé avec des sueurs froides. il ne put que bégayer machinalement :

Me...Mer..Merci...

* la ronde des jurons - brassens
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Saltarius

Saltarius tirait toujours, écoutant au passage tous les jolis jurons du Titi. Il en apprenait de nouveaux, tiens ...
Et il essayait de les mémoriser. Pas simple, quand on est un Simplet..

Citation:

Pardieu! Jarnidieu!
Pasquedieu!

Ouais pas mal, ça changeait de

Citation:

Foutredieu de la peste de la vérole de mes couilles de satrape

Faudra les replacer.

Salt était donc en train de méditer sur ses futurs discours quand il senti qu'on le rouait de coups et de coup de pieds dans les tibias...
- Aieeeeeeeee, mais vous êtes folle ma belle, je viens de lui sauver la vie à votre philosophe. Pasquedieu ! C'est bien là une bien piètre reconnaissance

C'est vrai quoi autant mettre en pratique tout de suite ce qu'on vient d'apprendre. Sacristi de jarnicoton de Saint Balaise.

Il regarda le Titi et se mit à rire.
- Tu vas attraper la mort qui tue, mon pauv Cornegidouille, va falloir arroser l'intérieur et sècher l'extérieur....

Il regarda la maison
- L'a bien cramé la bicoque ...
J'vous invite chez moi, ya un tonneau de Touraine en perce et vais griller mon premier cochon... Après faudra penser à un architecte. J'attends justement le mien ... Numérobisbis, qu'il s'appelle.... Vient de loin... Pour me construire un palais digne de la Hauteur de ma Simplicité...
Vous venez ?
Tendit la main à la dame, le Saint Plet.
- Sans rancune ? J'me présente : Saltarius de Saint Bitu, je suis Simple et j'imagine que vous êtes le fameux Trognon qu'a croqué le philosophe ?
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Linon

Enfin Titi sortit du puits pour s'écrouler à son pied. Linon se laissa tomber à genoux près de lui, épuisée par l'effort et l'inquiétude. Elle caressa brièvement sa joue puis se concentra sur la jambe qui saignait toujours.

Titi, il faut te soigner... rentrons pour que je puisse le faire.

Tous deux se redressèrent péniblement, Linon faisant de son mieux pour le soutenir su côté blessé en passant le bras derrière de son dos.

Elle lança un regard noir au failli-assassin, ignorant délibérément sa main.

Vous voyez pas qu'il est blessé? Nous n'irons nulle part avant que je ne l'ai soigné. Et je ne suis pas votre belle!

Tournant le dos à l'homme, Linon entraîna Titi clopin-clopant vers la maison et murmura

Un de tes amis?

Elle jeta à peine un regard aux ruines encore fumantes de la boulangerie, mais hésita sur le pas de la porte. Son regard se porta vers le haut des murs et le toit avec inquiétude. Si ils entraient, est-ce que tout allait s'écrouler sur eux?

Elle tourna la tête pour trouver Marko et l'envoya s'occuper de la jument et de l'âne. Au moins l'écurie était-elle un bâtiment attenant à la maison mais aux murs indépendant. Si la maison s'effondrait, l'enfant en réchapperait.

Linon entra à pas prudents dans la maison et tout en aidant Titi à enjamber les débris, le guida vers sa chambre. Une fois installé sur sa couche, elle l'aida à se débarrasser de ses braies en évitant de sembler troublée. La plaie saignait mais n'était pas complètement rouverte. Avec un soupir de soulagement, elle nettoya soigneusement la blessure et refit un bandage assez serré. L'enseignement du Doc, bien que rapide, était décidément un précieux cadeau...

Une fois le pansement achevé, Linon se redressa et ramena la couverture sur Titi.

Tu devrais te reposer mon Titou. Tu as quand même perdu pas mal de sang en éteignant ce maudit incendie. Je me demande ce qui s'est passé... ajouta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Mais la vue de l'homme qui avait réussi à tout éteindre la détendit, et elle lui sourit tendrement.

Tu as été merveilleux, un vrai héros.

Elle se pencha pour déposer un baiser au coin de ses lèvres et murmurer

...le mien...

Un regard tendre et complice s'échangea, et elle se redressa.

Tu dois avoir faim? Je vais te préparer quelque chose à manger? Euh... froid bien sûr... Et apporter un peu d'eau pour nous débarbouiller. Tu as l'air d'un ramoneur, et je ne dois pas être mieux.

En effet, la jolie juge avait les cheveux complètement défaits, le visage plein de suie et ses jupes trempées lui collaient désagréablement aux jambes.
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Abraxes

La pêche à l'anguille sous roche réclame de la concentration, donc du calme.

Non seulement il y avait eu cette fumée, mais ensuite des échos d'agitations importunes, des sortes de cris, des jurons même.

Très mauvais pour l'anguille, tout ça. Dissuasif.

Abraxes se décida à abandonner, bredouille. Décidément les bords de Loire n'étaient plus ce qu'ils avaient été.

Il rentra, grommelant à l'intérieur de son for intérieur, si muettement (néologisme audacieux de poète) qu'on aurait cru Hernaut.
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Letiti

Il avait retrouvé son souffle et quelques couleurs. Certains sortent quantité de chose d'un puits, peut être même des anguilles, mais ca doit bien être la première fois qu'on en sort un philosophe. Un sourire se dessina sur son visage lorsque la main de Linon vint lui caresser la joue, lui faisant momentanément oublier sa blessure. Pendant ce temps, le Simple tout fier jacquetait. Manquait pas d'air cui-la!
S'appuyant sur sa sauveteuse et poussant de la jambe saine, il se remit debout. Quand elle eût finie de l'apostropher, le diable glissa également quelques mots à Saltarius:

Bougre d'imbécile de simple!
J'irai voir chez toi, entre donc boire un coup bien que t'ai failli avoir ma peau.
J'serai pas foutu d'aller jusque chez toi même pour un banquet!
Triple andouille!

Puis murmurant à son trognon...une espèce d'ami... si on veut... j'sais pas si j'en ai un seul de normal...finit-il en jetant un œil pensif à l'illuminé.

Les considérations de solidité de la maison passèrent loin mais alors très loin de l'esprit du vagabond. Seul soucis emplissant toute sa conscience: comment mettre un pied devant l'autre.
Enfin assis... soupir de soulagement, avant que son sang n'afflue jusqu'à son visage quand linon lui fait comprendre qu'il doit retirer ses braies pour qu'elle le soigne. Il aurait pu râler, grogner, protester de partir chercher l'Enflée de Pétard. Il n'en fit rien, enlevant péniblement son vêtement, aidé par son infirmière, ce qui ne fit qu'ajouter à son trouble.
Elle le banda d'une main de quasi experte. Le philosophe ne pensait plus du tout à sa blessure, un sourire fendant son visage de si douce attention, son corps frissonnant à chaque fois qu'une main touchait sa cuisse.

Pas le temps de réagir qu'il fut d'autorité enfourné dans le lit avec obligation de se reposer. Ce qui ne manqua pas d'amener une grimace et un grommellement de sa part:

S'reposer...encore s'reposer.. 'tain j'en ai marre d'me reposer...

Grimace bien vite effacée par le compliment, et surtout, surtout, le chuchotis qui s'ensuivit ainsi que du baiser. Ca se bousculait dans sa tête: que non il n'avait pas vraiment été...que sans la cavalerie, ca aurait pu... qu'il avait faillir démolir toute la maison...meme ensevelir Marko.. que l'arrivée de Salt avait été plus que salvatrice mis à part pour lui..
En réalité il ne fit qu'un grand sourire et se plongea son regard dans le sien.
Le moment était passé, elle voulait déjà s'activer...mpff et dire qu'il était consigné ici! Il la détailla ainsi dépenaillée avant de répondre dans un souffle sincère:

Tu es magnifique mon trognon...
Puis d'un ton plus clair et moqueur, exagérant intentionnelement les mimiques:

Je serais pas contre un petit truc à me mettre sous la dent. Mais débarbouille toi d'abord, je ne voudrais pas être servi par une belle infirmière aussi peu soignée. finit-il dans un rire. S'il lui avait dit qu'elle devait s'occuper d'elle avant de s'occuper de lui elle n'en aurait très certainement rien fait. Peut être que comme ca.... d'ailleurs après réflexion:

Et j'aimerais dire un mot à Marko. Si ca t'embête pas tu pourras me l'envoyer?
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Linon

Piquée au vif, Linon tâta sa tresse pour la découvrir toute défaite. Elle eut une petite moue de dépit et fit demi-tour direction la porte en lançant

J'te l'envoie!

Revenue dans la salle principale, elle buta presque dans l'ami de Titi que celui-ci avait invité. Pourquoi d'ailleurs? Il avait quand même essayé de le tuer ! C'est du moins ce que pensait la brunette en lui lançant un regard à peine aimable. Elle désigna la chambre d'où elle sortait d'un geste de la main.

Il est là-bas si vous voulez le voir. Attendez...

Elle enjamba les débris du vaisselier et ouvrit le garde-manger. Puis elle revint vers Saltarius avec une cruche de cidre et deux verres.

Tenez, emmenez ça. Je crois qu'il a parlé de boire.

Linon sortit de la maison et partit à la recherche de Marko. Celui-ci était toujours avec les équidés qui restaient nerveux.

Marko? Va voir Letiti s'il-te-plaît, il demande après toi. Et amène-lui une bassine d'eau, il a besoin de se débarbouiller.

Tous les deux rejoignirent le puits pour tirer un seau d'eau. La jeune femme en versa une partie dans la bassine que son fils apporta. Quand celui-ci fut reparti vers la maison, Linon entreprit de se débarbouiller comme elle put, recoiffa ses cheveux avec les doigts et refit sa longue tresse. Bon, elle devait avoir l'air un peu moins d'une folle, restait le problème des vêtements trempés... Elle retourna dans la maison, s'approcha de la cheminée dans laquelle des braises couvaient encore. En secouant ses jupes dans la petite chaleur que dégageait encore la cheminée, ça finirait bien par sécher?
C'est qu'elle craignait de raviver le feu... et que ses vêtements secs étaient dans une malle, dans la chambre où tous les hommes étaient maintenant regroupés.
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--Marko

Un peu hébété et dérouté par l'incendie qu'il avait déclenché, l'enfant n'avait plus bronché depuis qu'il avait retrouvé Linon. Il avait suivi le mouvement, transportant les seaux d'eau pour éteindre les flammes pas encore étouffées par l'effondrement provoqué par Letiti et spontanément s'était précipité pour aider sa belle-mère à tirer celui-ci du puits où il était tombé.

Envoyé rassurer les chevaux, ce n'est que dans l'écurie qu'il avait pu reprendre un peu ses esprits et réfléchir à ce qui venait de se passer. Et.. les évènements ne plaidaient pas en sa faveur. Il avait provoqué l'incendie, maintenant, la boulangerie était en ruines. Le gagne-pain de sa belle-mère, donc le sien... Elle ne le savait pas encore, mais finirait bien par le découvrir, et alors... elle le chasserait sûrement.

Les craintes qu'il nourrissait depuis la mort de son père n'avaient jamais complètement disparu malgré les promesses de Linon. Elle n'était que la seconde épouse de son père et s'était retrouvée chargée de lui du jour au lendemain, après un mariage très court et alors qu'il venait juste de revenir du couvent où il avait passé sa petite enfance. Ils se connaissaient à peine et il lui avait mené la vie dure parfois. Au jourd'hui, il était plus grand, il avait 11 ans. Et certainement, il pourrait se débrouiller pour survivre si elle le chassait. Mais malgré toutes ses déclarations sur le fait qu'il était un homme et voulait être pirate et partir sur les mers, son coeur se serrait à l'idée de perdre ce qui ressemblait le plus pour lui à une famille.

Quand Linon le rejoignit dans l'écurie, elle ne se rendit pas compte du trouble de l'enfant et l'envoya vers Letiti.

Marko prit la bassine d'eau et retourna dans la maison en évitant de regarder les ruines. L'homme du puits se tenait là, Marko traversa la pièce sans le regarder et entra dans la chambre.

Letiti était dans le lit de Linon. En temps normal, Marko aurait piqué une crise et essayé de chasser l'homme de la maison et de la vie de la jeune femme. Mais là... ce n'était presque plus sa maison, et presque plus sa vie. Et l'homme l'avait sorti des flammes. Et allez savoir pourquoi, Linoo semblait l'apprécier.

Marko s'approcha et posa la bassine sur un tabouret près du lit.

Tiens, j't'ai apporté d'l'eau...

Letiti

Le rire reste en travers de la gorge pour se transformer en grimace. Elle avait mal pris ses dires. Il voulait seulement qu'elle calme ses esprits et se remette à l'aise avant de courir partout. Bref le diable ruminait lorsque Marko entra une bassine à la main.
Chassant ses pensées, il se tourna vers l'enfant.

Merci.
Faudrait qu'on cause deux minutes tous les deux...
Tu devrais t'assoir.

Le philosophe se débarbouilla calmement avant de poursuivre, réfléchissant à comment il allait tourner les choses. Un faux mouvement lui arracha une grimace. La toilette terminée il regarda l'insupportable gamin.

Bon j'imagine que t'as pas trop eut l'temps d'causer avec Linon, et c'est ce que je voulais.
Tu vois, y faudrait comme qui dirait qu'on accorde nos violons... dans ton intérêt.
Tu as aidé à ce que j'évite d'me noyer et c'est l'occasion pour repartir sur de nouvelles bases.

Il tournait un peu autour du pot le philosophe, mais il voulait toute son attention et l'amener où il voulait avec le point de vue qu'il désirait, mais il était loin de se douter des réflexions de l'enfant.

Tu vois, y a un passage qu'il vaudrait mieux passer sous silence: celui dans lequel tu manque finir en combustible.
Si jamais Trognon euh Linon l'apprends, elle va virer blanche, s'inquiéter encore plus et te privera de bon nombres de libertés.
Tu risque de l'avoir sans arrêt après toi.
Et d'un je ne tiens pas à ce qu'elle s'inquiète encore plus, et de deux chérissant ma liberté, je ne peux pas laisser un gamin se faire voler la sienne, même par soucis de protection... et de trois, si elle est tout le temps après toi, je ne l'aurais quasiment plus jamais pour moi ajouta-t-il pour lui même. Il laissa quelques instants à Marko le temps d'assimiler les paroles, mais pas suffisamment pour répondre.

Je te propose donc qu'on modifie un peu en ceci:
L'incendie débute, tu essai de l'arrêter.
N'y arrivant pas, tu cours chercher du secours, c'est à dire moi.
A partir de la, plus besoin de broder. On repart du moment où je t'ai tiré de là.

L'intérêt du philosophe vis-à-vis du gamin était double: la carotte et le baton. Et d'un le gamin pouvait lui etre reconnaissant de l'aider tandis qu'il omettait le sauvetage, et de deux, ils se liaient par le secret et aurait, si besoin, moyen de pression, grâce à cela. Quoiqu'il arrive, leur liens évoluaient, et pour Linon il essayait de profiter de la situation pour pousser l'évolution. Il espérait juste que la carotte suffirait. Il lui fit un petit sourire.

Alors qu'est ce t'en pense Marko?
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--Marko

A l'invitation de Letiti, Marko s'assit lourdement au bout du lit et la tête basse, attendit le sermon qui n'allait pas manqué. Certainement, l'homme allait lui reprocher le four trop chargé en bois, l'incendie qui en avait résulté... et tirer profit de son avantage pour se moquer, le menacer, voire courir le dénoncer à Linon.

Mais le discours de l'homme ne ressemblait pas du tout à ça... Le premier réflexe de l'enfant fut d'accepter avec soulagement en hochant la tête, mais il s'arrêta juste à temps. Pourquoi Letiti lui proposait-il ça? Quel était son intérêt...? ... avoir barre sur lui certainement...! Marko toujours tête baissée fronça les sourcils à cette idée. Il était le fils de Gila le Magnifique et ne se laisserait pas manipuler si facilement.

Il tourna légèrement la tête pour lancer un regard en coin à Titi

Et... tu me donneras combien pour que j'mente à Linon?

Bon sang ne saurait mentir... le fils de brigand avait parlé. L'enfant qui avait passé quelques années au contact de Libertad puis de la Zoko faillit rajouter la menace d'accuser l'homme de l'incendie, mais élevé par Linon, il renonça.

Letiti

Qu'est ce que j'te donne?!

D'interloqué, le visage du philosophe se rembrunit. Il fronça les sourcils et ajouta d'une voix qu'il tentait de maitriser:

Espèce de petit idiot.
As tu écouté au moins deux mots de ce que je viens de dire?!
J'te propose de mentir pour ton bien, si tu veux dire la vérité, libre à toi.

Le bonhomme était furieux autant envers l'enfant qu'envers lui même. Il n'avait pas réussi à l'amener sur son terrain et n'avait du tout anticipé la réaction du mioche.
Que je l'achète?! C'est lui qui cherche à me tenir!
D'énervement il ouvre le lit et se lève. D'énervement il en oublie sa blessure et se retrouve à genoux dans un grognement de douleur, le visage tordu et les bras se raccrochant au lit.
A contrecœur il se re-hisse dans le lit, coincé avec le môme. Que faire... le diable est à court de mots pour une fois. Il peste intérieurement pour la millionième fois contre sa blessure et essai de raire refluer la douleur. A voix basse, il grommelle à l'attention du mioche:

Tu as manqué brûler vif, tu as manqué crever écraser sous une pluie de décombres, t'as manqué me faire noyer et t'as manqué faire mourir Linon d'inquiétude et t'es la à... à marchander.
Tu perds pas le nord facilement toi.
Putain de jambe!
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--Marko

L'enfant se mordit la joue en entendant les reproches de Letiti. Il n'avait pas tort... Il esquissa même un geste pour l'aider à se relever mais l'homme semblait furieux et se débrouillait déjà pour regrimper dans le lit. Honteux, Marko baissa les yeux. Cette fois c'était fini, il avait fâché tout le monde contre lui, il ne lui restait plus qu'à partir. Il rassembla son courage et renifla, descendit du lit et s'approcha de Letiti sans oser le regarder. Pour se donner une contenance, il mouilla un linge et le tendit au blessé.

Tiens, t'es tout sale... T'as mal?

Sa voix se fit chevrotante alors que ses yeux se mouillaient malgré ses efforts pour contenir le chagrin qui menaçait à l'idée du départ.

Dis..., si j'étais plus là... Tu... tu t'occuperais de Linon?

Et c'est pas moi qui t'ai poussé dans l'puits...

Letiti

Le gamin fuyait son regard, le diable ne le cherchant guère plus. Il ne savait pas comment s'y prendre avec lui. Étrangement, il lui tendit un linge mouillé pour qu'il se nettoie. Et encore plus bizarrement il lui demandait s'il souffrait. Décontenancé le philosophe jeta un oeil à sa jambe après avoir pris le linge.

Merci...
Oui j'ai mal...et ca me rend inutile...

Il leva le regard vers le gamin dont les yeux brillaient un peu trop. Et chose plus surprenante entre toutes, il semblait lui abandonner sa prérogative de protéger Linon. Un peu perdu, devant retrouver son calme, il se frotta le visage avec le linge.
Bon dieu! Qu'est ce que je vais faire?! Pourquoi il parle de disparaitre?! Et je fais pleurer un mioche bordel! Quel abruti...

Il se frotta ensuite les mains et passa le linge sur sa nuque. Après quelques instants il avait décidé qu'il s'adresserait au gamin comme s'il était un homme et pas un mioche. Il ne voulait pas en plus briser sa fierté.

Écoute je sais pas bien ce que tu me raconte.
Je tiens énormément à Linon, donc que tu sois la ou pas je m'occuperai d'elle.
Maintenant je sais que si tu n'étais plus la elle serait très malheureuse. Et ca je ne peux pas le laisser faire. Je ferais donc tout pour te retrouver et te ramener.
Pendant ce temps la elle serait seule et inquiète tandis que je serais furieux et loin d'elle.
Je ne sais pas trop ce que tu as dans ta tête, mais réfléchis bien. T'as entendu ce que je viens de te dire, en conséquence, je préfèrerais de beaucoup que tu reste la.

Il tripatouilla encore un peu le linge dans ses mains. En fin de compte il ne lui avait dit que des choses assez froides. C'était la règle pour les discussions "entre hommes". Le philosophe se demandait néanmoins s'il avait bien fait. Il lui tendit le linge avec un sourire en coin.

Tiens débarbouille toi. On dirait un ramoneur.
Preuve que t'as sauvé la maison toi aussi.
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Linon

Ça séchait mal... les jupes toujours collées aux jambes, Linon n'avait pas trouvé de moyen de retrouver un aspect décent sans retourner dans la chambre. Elle finit donc par se décider et tomba en pleine discussion « d'hommes », discussion dont elle n'entendit que « Putain de jambe! »

Consternée, elle regarda Titi qui semblait souffrir terriblement et ouvrait la bouche pour le plaindre quand Marko la bouscula pour sortir sans un mot. Elle n'eut que le temps de voir un visage encore noir de suie mouillée et des yeux trop brillants. Revenant à Titi, elle s'inquiéta doublement.

Mais qu'est-ce qu'il a? Et toi, ça va pas mieux?

Elle se pencha pour vérifier le bandage, ce qui fit descendre le bas de sa jupe mouillée sur ses chevilles, provoquant une grimace d'inconfort.

Euh... avant, faut que j'me change Titi... Tourne-toi s'il-te-plaît... enfin... ne regarde pas, quoi.

Des vêtements secs furent sortis d'une malle en même temps qu'elle le priait de regarder ailleurs. La pudique Linon entreprit de changer jupes et jupons sans retirer ceux qui étaient mouillés. Quelques contorsionnements pénibles plus tard, elle était enfin rhabillée de sec et revenait s'asseoir à côté du lit avec un petit sourire timide.

Tu sais... je crois que ça ne serait pas une bonne idée de reconstruire la boulangerie. La maison a failli y passer, je ne veux plus de feu ici. Il faudrait trouver autre chose...

Sa main se posa doucement près du bandage de la cuisse.

Tu as très mal? Je suis désolée pour ta jambe... veux-tu que je fasse quérir un médicastre?
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Letiti

Philosophe qui se tourne vers le gamin espérant y voir une lueur de compréhension, de contact. Il ne vit que Marko se fermer un peu plus puis quitter la pièce tandis que sa mère adoptive entrait, les jupes toujours trempées.
Qu'est ce qu'il a? En voila une bonne question. Voyons...comme un imbécile j'ai déjà remis sur le tapis le fait qu'il a failli mourir bruler...ce qu'il a c'est évident, il a eut une trouille bleue.

Le diable soupira pour toute réponse. Il n'était franchement pas doué pour lire sur le visage des gens. Encore une fois il se fourvoyait complètement, ne se rendant pas compte des démons intérieurs du gamin.
Il leva les yeux quand linon lui signala de les fermer. Voyant ce qu'elle avait sorti, il se mordit la lèvres puis se mit une main sur les yeux.

Je..je regarde pas..promis..

Une promesse bien difficile à tenir pour un Titi. Son trognon se changeant juste devant lui, il ne put s'empêcher de jeter un œil au travers les fentes de ses doigts...n'apercevant malheureusement pour lui rien tellement elle s'était bien contorsionnée.

Autre chose qu'une boulangerie?
On pourrait construire une salle des tortures. Tu pourrais ainsi ramener du travail à la mai...

Elle lui posa une main sur la cuisse, le troublant instantanément. Le sang lui montant au joues il reprit plus bas:

Non..non aucun médicastre ne pourrait mieux me soigner que toi.

Il se pencha lentement en avant, ses lèvres vont à la rencontre des siennes comme pour ponctuer ses paroles. Sa main sur sa cuisse lui donnait toujours des picotements. Puis l'oeil brillant et le sourire à peine retenu il ajoute:

Tu devrais p'tet changer ton haut également...
J'voudrais pas qu'tu prenne froid...
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Linon

[Printemps]

Allongée sur son lit, Linon songeait aux semaines qui s'étaient écoulées depuis l'incendie de la boulangerie.
Titi s'était rapidement rétabli, ils avaient tous deux fait un petit voyage pour qu'elle connaisse mieux le duché. Et les mainois avaient attaqué Craon ! Du coup ils y étaient restés longtemps, assiégeant la ville jusqu'à pouvoir la reprendre, regardant tomber la Duchesse, Isa... avec le désespoir de ne rien pouvoir empêcher. Une période de travail acharné avait succédé pour elle au tribunal , et c'est bien grâce au soutien constant de Titi qu'elle avait tenu jusqu'à la fin du mandat. Et très curieusement, c'est lui qui avait souhaité participer au conseil suivant... Linon avait souri d'épuisement mais vite accepté, emballée par l'idée de ce qu'ils pourraient faire tous les deux en justice. Tous deux cherchaient un moyen de ne plus se quitter et il avait été décidé qu'ils seraient du prochain conseil ensemble ou aucun d'eux n'iraient. Et c'est dans cette période effrénée que Titi avait trouvé le seul moyen réaliste pour qu'ils n'aient plus à se séparer. Il l'avait enlevée et demandée en mariage dans la tour carrée du fief que Kilia voulait lui donner. Une merveilleuse demande illuminée par l'art de Titi.

Le bonheur de la jeune femme aurait été complet si la brutale apparition de Kles n'était venu raviver le chagrin de l'abandon passé. Ils s'étaient longuement expliqués la veille au soir, longuement et douloureusement. Elle avait beaucoup pleuré, il avait violemment brisé une chaise contre un mur... Elle ne pouvait plus qu'espérer que tout se passerait bien au retour de Titi, parti vaillamment en forêt chasser des fraises pour elle. Il lui manquait tant...

Linon se releva pour s'installer à son bureau et entreprit de lui écrire.

Citation:

Mon tendre aimé,
Ton absence me laisse désemparée et inutile. Je me connaissais plus de ressources pour vivre sans toi, et je me découvre pleine de langueur et incapable.

Les élections sont passées, la liste d'Aleanore n'a remporté que deux sièges, nous n'irons donc pas au conseil. J'ai bouclé tous les procés que j'ai pu, quitté mon bureau.. et je tourne un peu en rond. Fitzounette est encore plus déprimée, je m'inquiète pour elle, et redoute parfois le pire.

Au moins vais-je de temps en temps à Paris pour le procés en appel de l'évêque Payns. Heureusement que tu n'es pas là pour voir ça, d'ailleurs. Le procés est en train de partir en quenouille, l'évêque prétendant savoir ce qu'aurait dit la duchesse au conseil à son sujet. Jeanpolc est furieux et a mené une petite enquête. Il semble que Payns ait tenté de monnayer la reprise des pastorales de gens proches du conseil contre des informations. Te rends-tu compte??? Cet homme supposé montrer la voie de Dieu recourt aux plus vils expédients pour arriver à ses fins, allant jusqu'à priver les âmes dont il a la charge des sacrements incontournables de notre religion. C'est inadmissible ! J'ai rencontré plusieurs personnes en attente de baptême et de mariage, obligés de vivre comme des païens et de voir naître leurs enfants hors mariage, alors qu'ils ne demandent qu'à se conformer aux préceptes de Dieu.

En tout cas, il est hors de question que cet homme que je ne reconnais plus comme évêque nous marie. J'ai donc écrit à son éminence le Cardinal Clodeweck pour obtenir l'autorisation de nous marier en l'abbaye de Noirlac. Hélas, je n'ai toujours pas de réponse. Si par malheur il nous refusait cette autorisation, je me rapprocherai de Jeanpolc, lui aussi en attente d'épousailles. Il m'a parlé de la Bretagne, peut-être pourrions-nous organiser un voyage en groupe et emmener tous ceux qui attendent un sacrement se faire baptiser et marier là-bas.

Mais cette affaire ne suffit pas à m'occuper. Je vais peut-être faire un petit voyage en bateau ce samedi, ça me fera passer le temps jusqu'à ton retour. Il paraît qu'il y aura un prince à bord ! Je devrais peut-être me racheter une robe... qu'en penses-tu? En tout cas ne t'inquiète pas, je crois que Kilia sera du voyage. En fait, il me faut vraiment une robe...

Sinon, je songe à ouvrir un cours de droit, beaucoup de gens s'intéressent à la justice.. je pourrais même relancer le barreau d'avocats. Mais je ne ferai rien avant ton retour. Nous avions envisagé un voyage, non?

Oh ! Et une école a ouvert à Saumur. J'y ai envoyé Marko, je suis sûre que ça lui plaît...

Je t'embrasse tendrement mon aimé, reviens-moi très vite, même sans fraise, je me contenterai de framboises.

A toi pour toujours
Ton Trognon.

La jeune femme sourit en déposant un baiser sur le parchemin et se dépêcha de le confier à l'un des jeunes pigeons qu'ils réservaient à leur correspondance privée et qui saurait trouver Titi où qu'il soit. Elle le regarda s'élever dans le ciel bleu, songeant un bref instant au petit écureuil qui avait servi de messager dans ses échanges avec Kles. L'animal avait depuis longtemps rejoint la forêt et n'en était plus revenu. Peut-être allait-il ressurgir comme le géant blond des Flandres?
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Letiti

Des fraises?! Non mais je vous raconte pas la misère pour trouver des fraises en Anjou à la mi-mai. Le diable avait arpenté la foret à côté de saumur pendant deux jours. Ce n'est qu'en fin de journée, alors que de gros nuages d'orage noircissaient le ciel qu'il en trouva enfin. Excité, il les ramassa vitesse grand V, sans même s'apercevoir que la plupart étaient encore bien vertes.

Vouuhhhouuuu
FRrr...ffrrrrr
Hein?!
Quoi?!

Bruit de vent dans les arbres, branches qui s'agitent sombrement. Le philosophe lève la tête quand un bruit un peu plus fort se fait entendre.
Un ours! Ca doit être un ours! L'affronter? Ben euh... y a les fraises! Faut les protéger, ne pas risquer de les abimer! Il peut donc entamer une retraite stratégique en vue de mettre à l'abri les fruits précieux. C'est la bonne solution, il n'est pas un lâche..quelle idée?! Donc tout naturellement rasséréné, il peut fuir ventre à terre loin de la menace.
Hélas au grand hélas, une malheureuse branche viens lui crocheter le pied et la chute l'entraine dans une profonde crevasse. Des jours lui furent nécessaire pour se frayer une sortie à l'aide de sa dague taillant de ridicules encoches.

[De retour à Saumur]

Enfin il avait reçut la lettre, mais Linon n'était pas chez eux...toujours sur le bateau aux dires de Tiss. Comme si sa belle ne lui avait pas suffisamment manqué, le diable entrepris de faire le chemin à travers les lignes tourangelles, qui rappelons le, tentèrent de lui faire la peau leur de ses deux dernières incursions.
Finalement, il passa aisément. Il devait être plus malin sans Réré et toute sa troupaille. Seul, personne ne l'arrêtait, et c'est tout fier qu'il eut une nouvelle déconvenue en arrivant à Blois. Le bateau sur lequel était piégé son Trognon avait suivi le chemin...complètement inverse. Et voila t'y pas qu'il devait une fois encore retraverser la Tourraine au nez et à la barbe de ses armées. Remarque il put ainsi s'assurer que c'était bien Réré qui lui portait une poisse pas permise.

Il avait finalement retrouvé les bras de son aimée, sa douce chaleur, ses baiser amants... et son caractère fluctuant du à sa grossesse... Boudeuse, chaleureuse, grognonne, aimante, le philosophe ne savait plus comment la gérer, surtout depuis le moment où elle lui avait fait avouer que ses nouvelles recettes, pour le moins...originale... n'était pas tout à fait à son gout.
Fort heureusement tout rentrait en ordre puisqu'il faisait désormais la plupart du temps la cuisine et s'en régalait...quand Linon lui laissait une bouchée ou deux du plat durement préparé.
Malgré tout, que vos âmes se rassurent, il restait en adoration devant elle et s'émerveillait toujours autant de la trouver à ses côtés chaque jour que Dieu faisait.

[Quand il faut trouver comment remettre la maison d'aplomb]

Une question les taraudait: que reconstruire à la place de la boulangerie partie en flamme?
Le philosophe bouillait d'excellentes idées telles qu'un laboratoire d'alchimie ou encore une cave piégée ou les aventuriers viendraient tester leurs compétences. Il avait même pensé à brasser eux même leur bière, mais l'esprit pratique et bien moins ouvert à l'émerveillement féminin avait pris le dessus: Linon rebondit sur l'idée de bière pour faire une cave à vin. Après tout ils avaient bien le raisin arguait elle. Il faut reconnaitre ca aux femmes, c'est que des fois, le pratique rejoins l'émerveillement, et notre vigneron était dejà tout près à passer sa tenue de Maitre de Chais.
Manquait plus qu'à la construire... la cave.
Et devinez qui allait devoir jouer au maitre d'oeuvre?
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Letiti

Bon une cave. Fallait faire une cave. Sur le papier ca semble simple une cave. Après tout ce n'est jamais qu'un endroit pour stoker. A peu près quoi.

Hummm pas évident ca.
Ca mérite réflexion.
C'est qu'y faut pas s'y prendre comme un manche.
Autant que mon expérience chez Salt me serve.

Le philosophe se mit en état de méditation avancée. Tel un moine plein de rigueur, l'âme pure et déchargée des contraintes physique, il s'allonge à l'ombre d'un arbre, la légère brise adoucissant l'atmosphère chaude du au soleil brulant de début d'après midi.
Oui c'est ca , il fait une petite sieste.
C'est au réveil, la bouche pâteuse et les yeux endormis que la vérité le saisit.

Boudiou! J'vais avoir besoin d'un coup d'main.
D'abord pour éjecter les gravas, pis aussi un charpentier pour faire la suspente et le pressoir.
Quelqu'un qui fournisse les cuve, et un bon maçon pour monter ce qu'il faut autour tout en garantissant une température constante à l'intérieur.
Ce petit air m'a donné de bonnes idées pour ca d'ailleurs.

Il fila à la mairie poser une annonce tout en réfléchissant à la meilleur méthode pour faire le tout. Devait on mettre les cuve et construire autour, ou construire au risque de ne pouvoir rentrer les cuves...
Dilemme dilemme.
Qui a dit que le rôle de chef de chantier était facile?!

Citation:

Cherchons gars travailleur, bon salaire assuré, chef compatissant et compréhensif.
tache à accomplir: déblayage, démontage, rafistolage, construisage, pressorifabricage, cuve-à-définissage et barbecuetage.

Chef de chantier Letiti, pour la construction d'une cave à vin

Voila l'affiche placardée, quelques petits mensonges faisaient jamais de mal, et le diable se demandant comment virer les décombres si personne ne venait...
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--Marko

Sa mère enceinte ! Sa belle-mère à lui enceinte ! Il avait fini par découvrir le pot-aux-roses en la surveillant de près. C'est vrai qu'à sortir de moins en moins et à toujours se couvrir de châles alors que le printemps était bien installé et était même fort chaud, Linon avait plus réussi à attirer son attention qu'autre chose. Son inquiétude s'était muée en soupçons, et ses soupçons en certitude quand elle avait fini par lui avouer la vérité. Marko était déçu et en colère. Elle était son seul parent et l'avait élevé dans tout un tas de valeurs qu'elle venait de s'empresser de bafouer pour un type qui était à peine plus qu'un clodo. Bon.. un clodo qui lui avait sauvé la vie, mais quand même ! Il n'arrivait pas à la cheville de son père, légitime époux de Linon ... même si un peu mort.

Depuis l'explication orageuse qui avait eu lieu après l'aveu, le jeune garçon refusait de parler à sa belle-mère. Il fuyait de plus en plus la maison sous prétexte d'école, et préparait en secret son départ. Elle lui avait donné de l'argent pour payer le professeur, mais il s'était bien gardé de le donner. Et au lieu d'aller à l'école, il se proposait comme journalier dans les fermes. Son pactole s'arrondissait lentement, bientôt il s'embarquerait comme mousse sur un bateau de pirates et laisserait la place à l'enfant de Titi, puisque Linon ne pouvait s'en passer.

Ce jour-là, il passa à la mairie comme à l'ordinaire pour trouver une embauche. L'employé municipal qui commençait à bien le connaître lui fit part de l'annonce. Très intéressé, Marko demanda chez qui il fallait se présenter. Et s'assombrit en entendant le nom. Ainsi... nouvel homme, nouvel enfant, nouvel atelier... Linon était vraiment en train de tourner la page et de se construire une nouvelle vie. En sortant, l'enfant réfléchissait intensément. Au fond, il aimait bien Letiti qui était sûrement le plus ... masculin des hommes à avoir tourné autour de sa belle-mère ; en tout cas le seul à lui avoir prêté attention, à lui, le fils de plus personne. Et malgré leurs débuts difficiles, l'homme l'avait sorti des flammes de la boulangerie. C'est surtout à Linon qu'il en voulait... autant qu'il l'aimait. Mais peut-être qu'avant de partir définitivement, il pouvait trouver un moyen de remercier Letiti de l'avoir sauvé et en même temps, d'aider sa mère dans ses projets sans qu'elle le sache. Après, il disparaîtrait.

Fort de ces résolutions, Marko rejoignit le chantier en contournant soigneusement la maison, puis chercha un moment le chef de chantier qu'il finit par trouver... occupé à ronfler sous un arbre. Un sourire sarcastique étira un coin des lèvres du jeune garçon. Linon s'était vraiment trouvé là l'homme de la situation... L'enfant parcourut les alentours du regard pour trouver quelque chose pour réveiller le travailleur. Mhh... une hache.. trop tentant ! Marko secoua le manche pour arracher la hache à son billot et revint se planter près du ronfleur. Il leva la hache, suspendit son geste un instant pour regarder une dernière fois l'homme dormir paisiblement... puis lâcha la hache qui s'écrasa sur la vaisselle en grès posée près de lui.

Je cherche un joueur pour reprendre Marko en PJ. Il a un gros background mais l'avenir du perso est ouvert. Coup de pouce IG si nécessaire bien sûr. Envoyez un mp si ça vous intéresse

Letiti

KSCHHAACKK!!!

AHHHHHhhhh!
Qué ce c'est?!
Les tourangeaux!
A l'assassin!

Le philosophe méditant sur le chantier fit un bond d'une bonne trentaine de centimètres lorsque la hache brisa le gré. Affolé, il ôte son chapeau d'une main vive tandis que l'autre cherche à taton son baton.
Après 10 bonne secondes a remuer en tous sens il finit par avoir la vue dégagée et le baton levé sur...Marko.
Soupire de soulagement le temps d'un battement de cœur - faut dire qu'il vient d'en perdre au moins deux pour le coup - puis visage qui s'assombrit:

Ca va pas non?! Triple andouille!
J'ai failli faire une attaque...euh j'veux dire te tuer par réflexes!
T'es pas malade?!
Bordel à cul d'créfieu l'enfant d'sa.....mère...hummm

Reprenant contenance, il s'aperçoit qu'il vient de s'arrêter à temps avant de sortir une énormité. Le Maje s'époussette vivement, se relève histoire de ne pas voir à lever les yeux sur le mioche quand même. Enfin il n'a pas de quoi le regarder de haut non plus. Pas grave.
Il reluque le gamin tenant une hache devant lui. Rajustant son chapeau, il en profite pour réfléchir:
Qu'est ce qu'il veut l'gamin?! Pas souvent qu'il vient m'voir pourtant...
J'pourrai le recruter l'temps que les ouvriers s'pointent...

Les rouages de son cerveau se mettent en place, il tombe bien Marko, mais il faut d'abord qu'il accepte. Le diable se compose sans avoir à trop se forcer, une mine réprobatrice:

Put'borgne!
Pour la peine, t'vas m'filer un coup d'main!
Faut qu'on déblaie tout ca.
Viens la lascar, prend une pelle et une brouette et viens avec moi.

Ignorant la réaction de Marko, il se dirige vers les gravats. Il fallait que le chantier avance, Linon avait déjà voulu venir voir comment ca se passait et Titi ne savait plus quoi inventer pour lui expliquer le retard.

La journée avançait donc sous le soleil quasi-estival. Marko chargeait et déplaçait les petits gravats avec la brouette tandis que le philosophe chef de chantier portait les plus gros morceaux soufflant et hahannant de plus belle. Entre deux allers-retours il se surprit à discuter du chantier à Marko. Il avait bien l'habitude de causer tout seul, tout ce qu'il risquait s'était quelques commentaires.

Trognon... Linon ne veut plus entendre parler de feu.
Terminé la boulangerie. Dommage j'aimais bien l'pain chaud et les pâtisseries.
Ta mère sait y faire en cuisine...enfin un peu moins d'puis quelques temps..mais ca va passer...j'espère..

gnnniii humppfff tudieu qu'c'est lourd...

J'voulais faire une cave au trésor avec des pièges tout ca. Mais ca la rassurait pas plus que ca avec les aventuriers et tout. Elle a pas voulu non plus qu'on brasse de la bière. Par contre elle a reprit l'idée de la cave et de l'alcool. Maligne quand même.
Finis d'manger du raisin...on va boire du vin

Gniiiiii humpf humpf humpf

Ca doit pas être si compliqué surement, un bon pressoir, le champignon qu'il faut et hop.
Par contre ca veut dire retourner à la chasse aux champignons...
Me d'mande si on pourrait pas automatiser le pressoir...
Avec une roue...un arbre tout ca...

humpf gniiii humpf gnniiii

Elle voudra jamais encore.
Pas grave, j'ferai dans un coin, pis quand ca marchera impec elle sera ravie quand meme.
A propos de chasse aux champignons, tu sais monter un cochon?
Ce s'rait plus facile à deux, on pourrait les rabattre vers une clairière...et hop!

Malgré le travail, la journée se passait plutôt bien sans qu'il ne râle de trop le Maje. M'enfin ne comptez quand même pas qu'il se dépense comme ca tous les jours. Faut savoir ménager ses forces. Et se ménager, ca il connait.
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Letiti

Vous parlez d'une virée.
Des semaines que Linon et Titi étaient parti. Et il s'en était passé des choses. Mais les voila enfin tous les trois de retour dans leur si chère et douc...
- Trois?! Comment ca trois?!
Croyez pas qu'il manque un p'tit bout à cette histoire?!
- Hummm vous pensez?
- Evidemment bougre d'ane!
- Eh oh! pas la peine d'être agressif. Qu'ai je bien pu donc omettre??
- Et si vous réfléchissiez à ma première réaction..ca vous aiguillerai p'tet non?!
- Ah? P'tet ben..voyons... trois..c'était trois qui vous chagrinait. Hannnn ca y est j'ai compris. Reprenons!

Donc les trois revenaient à leur chère cahute. La belle et glorifiante linon, son puissant Maje à ses côtés, dardant tous les deux des regards protecteur sur la plus merveilleuse puce au mond - vigoureuse taloche asséné brutalement.
QUOI ENCORE?!
- C'pas un peu fini non?! Les mièvreries c'est bien joli mais faudrait p'tet commencer par le commencement avant de faire des rodomontades!
- Comment ca?! Quel commencement?! Quelles mièvreries?! Je ne vous permet aucunement!
- J'me permet tout seul la guimauve. On les avait quitté quand la greluche était grosse de l'autre inutile de rasemotte.
- Ah...oh... ah oui forcément ca complique... Mais je ne vous permet aucunement de les citer en ces qualificatifs!
- J'vous ai dit j'fais c'qui m'chante! Cause grosse tantouse.

Drapé dans sa dignité offusqué l'auteur continuons donc en remontant le temps:

Voici quelques semaines donc que la douce Linon et son promis Titi était parti pour Noirlac s'épousailler. Tout se passa si bien que Le Seigneur du utiliser son influence divine, puisque seulement quelques jours après le mariage, les deux être purs furent comblés par la naissance d'une fille en échange des quelques kilos superflues de la jeune mariée (certaines mauvaises langues à qui il ne faut prêter nulle attention vous jureront qu'elle était enceinte avant le mariage). Enfant qu'ils nommèrent fort heureusement Miel, ayant buté sur Venin.
Revenu de ce long périple, les trois réinvestissent la maisonnée de Linon gardée par son fils adoptif Marko.

Bon je crois qu'on tirera rien de moins nase de toi, et au moins ca clarifiera deux ou trois petites choses aux chanceux qui n'ont pas tout suivi à l'histoire.
*soupire à fendre l'âme* toujours à se plaindre celui-la.
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Linon

Ils étaient donc de retour. Le voyage avait été fort long et tout à fait pénible, passant de duché fermé en duché interdit. La Normandie les avait même mis en procés, et au grand agacement de l'avocate nouvelle mère, avait jugé leur magnifique enfant ! Agée de quelques semaines à peine et affrontant déjà les tribunaux, la petite Miel s'en était merveilleusement bien sortie, ce qui pour Linon était le signe indiscutable d'une voie toute tracée dans les affaires juridiques. Aussi la rêvait-elle déjà première femme Chancelière.

Le plus gros boulot pour atteindre ce but n'était pas tellement l'apprentissage de la justice dont elle ne doutait pas que Miel ne ferait qu'une bouchée, intelligente comme elle l'était, mais de convaincre son père que c'était bien la destinée de l'enfant. Et ça... c'était pas gagné !

Ils rejoignirent donc leur petite maison, baignant tous les trois dans une félicité idéale que rien ne pouvait perturber. Même pas le coup d'oeil que lança Linon vers la cave pas finie, pour pas dire à peine commencée. Et loin d'en faire reproche à Titi, elle embrassa tendrement et hypocritement son époux si acharné à ne rien faire tout en se disant « attends mon bonhomme... ».

Mais plus urgent que la cave, il fallait trouver sa place au bébé dans la maison du bonheur. La maison était petite, Marko avait récupéré la chambre du majordome disparu, Titi et Linon occupait la seconde... où il n'y avait qu'un lit. Bien sûr, Titi avait juré qu'il s'occuperait du berceau... qui était donc dans le même état d'avancement que la cave.

Qu'à cela ne tienne ! Il en fallait plus à la jeune femme pour la décourager. Sa parfaite enfant dormirait confortablement et au chaud ! Aussi à peine furent-ils rentrés que Linon déposa le bébé sur le lit conjugal, qu'elle poussa ensuite contre le mur. Voilà ! Miel dormirait du côté du mur, séparée de sa mère par quelques traversins, et ne pourrait pas tomber.

Linon la laissa gazouiller dans cet enclos de coussins et retourna dans la pièce principale pour s'acquitter d'une promesse solennelle : faire pour Titi un gâteau aux raisins secs avec les raisins non vendus pendant le voyage et tout racornis.
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Letiti

Le Maje était d'une humeur massacrante. A peine rentré, le lit conjugal était déjà squatté par leur mioche. Soit disant qu'elle pouvait pas faire autrement tant que le berceau ne serait pas fait.
Restait donc plus qu'à la faire ce fichu berceau. Elle avait encore réussie à le coincer. Si ca continuait il deviendrai bourreau de travail.

C'est donc grommelant qu'il se dirigea vers une taverne histoire de prendre des forces avant de se mettre à la tâche.

B'jour. Une bière.

Il avisa alors un gars au comptoir qui faisait parti de leur lance de défense. Une idée germa dans sa tête de paresseux.

Dis donc vous travaillerez pas le bois des fois vous?
J'aurais besoin d'un p'tit service.
Une p'tite bière ca vous dirait?

L'autre lui jeta un oeil d'incompréhension et lui demande de plus ample informations:

J'ai b'soin d'un berceau. Je vous engage donc pour en faire un.
Comment? un berceau? Mais j'suis pas charpentier.
S'en fout. Sauriez en faire un ou non? Me faut un truc pour faire dormir un mioche.
Quoi?! vous voulez voler un gamin?!
Mais non! L'gamin j'l'ai. C'est son lit que j'ai pas! Du coup mon Trognon a rien trouvé de mieux que de le mettre dans NOTRE lit.
Ohhhh... Ok je m'en occupe... contre un sourire
Un sourire?! De qui?!
Bon bon, faites le berceau et j'vous trouve une donzelle.
Oh et le berceau, c'est à moi qui faut que vous le donniez hein... Voyez..faudrait pas que Linon soit trop au courant de l'histoire...

L'accord passé, le premier se mit au travail sur le berceau promit tandis que le second parti en quête d'une donzelle pour le fabriquant. Qui a dit que c'était de tout repos d'être feignant?!
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Liame

Pensée et fabrication du berceau dans la bergerie de Liame un tronc d'arbre entre les moutons.

Liame avait vu débarquer une tornade dans la taverne et c'était retrouvé avec un berceau a faire sur les bras. Il avais déjà fabriquer une mandoline mais rien d'autre que cela ne tienne il es débrouillera[/i]

Petite question défection a quoi sa ressemble un berceau moi je dormais sur la paille quand j'étais gosse. Rholalalala dans quoi je me suis encore fourré.. Ben dans la défection comme toujours.

Décidément moi Liame le grand provençal aurait encore du boulot pendant ma journée de fainéantise quotidienne.

Bon alors un berceau .....

Alors tout a l'heure la donzelle m'a dit que c'était ovale comme un œuf ba je vais en faire un d'œuf tient. Mais défection va se tuer le gamin sa roule un œuf. Bon ont va lui faire un socle... HUM avec des bascule pour le bercer ouai ces bon ca.

Je suis provençal rien de mieux qu'un peu de terroir bien de chez moi, vais lui mettre des santons autour, oui voila devant et dérriére des santon avec des têtes de personnages connus. Mon cousin m'a fais visité la Provence de fond en comble et j'ai croisé la marquise Hersende et la comtesse Led voila je vais les faire a l'avant et a l'arrière du berceau ces bon ça décidément je suis plein d'imagination moi.

Bon ensuite si je faisais les armoiries de chez moi eu nooon je vais passer pour un fanatique hum hum de la couleur peut être ou brut... RHa je me pose trop de questions je vais le faire brut mais va falloir poncer et vernir pour pas que le gamin se retrouve plein d'écharde. Hé bé heureusement que mon cousin charpentier ma expliqué le bé a ba du travail du bois sinon je serais pas dans la bouillasse moi...

Bon ba au boulot mon ptit Liame

Liame se mit alors a tronçonner, couper, poncer, vernir, sculpter, penser, soulever, tondre les moutons, a parler tout seul et à fantasmer sur le berceau qu'il était entrain de fabriquer.

Trois heures plus tard il avait enfin fini et le verni avait sécher ces doigt étais tous plus ou moins bander suite aux coupures ces pieds aussi a cause du nombre incalculable de fois ou le tronc lui étais tombé sur les pieds. De la sciure plein les cheveux et les vêtements a force de poncer il se rendit a l'adresse indiquer par la tornade humaine qui avait donné vit a sont après midi.

L'homme qui dépassait les 2m de quelques centimètres le berceau sur l'épaule frappa comme quatre sourd a la maison indiquée

Letiti

Corneguidouille!
Mais qui est-ce qui me fout un foutoir pareil?!

Le petit bonhomme haut comme trois pommes et au chapeau rouge informe ouvrit la porte en pestant. Il fronca les sourcils...puis leva les yeux. Le berceau!
Affolé il fit rentrer prestement le grand bonhomme avec son paquetage:

Rentre vite et pose ca la... Ouais dans l'coin.
Bordel! J't'avais demandé d'être discret.
Ah les grandes gigues...rien dans l'crane, tout est passé dans les jambes!

Une fois le berceau posé, le philosophe commença à se calmer. C'est qu'il ne tenait pas du tout à dire à linon que ce n'était pas lui qui l'avait fabriqué, bien au contraire. Y jetant à peine un regard il revint vers Liame:

Super! Je suis sauvé.
Assis toi donc que j'te serve un verre d'vin.
J'ai ton truc mais faut que j't'explique.

Il s'installa avec deux gobelets et une bouteille. Il les servit puis commença:

Qu'est ce t'as foutu à tes mains?! t'es battu avec un porc-épic?!
Bon bref j'ai trouvé quelqu'un pour toi, mais timide comme elle est j'ai qu'une lettre pour le moment. Je te la file et m'occupe de la suite mais..

Il se pencha en avant et lui glissa dans le creux de l'oreille du ton de la confidence:

mais t'oublie pas que le berceau..personne doit être au courant, c'est entre toi et moi.
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Liame

Liame kidnappé dans la maison a peine entré déjà un vers de vin dans la main le Géant de Deux petit mètres écoutait les nouvelles de titi.

Ouais je dirais rien pas de problème mon gars ces toi qui a fais ce superbe berceau avec la superbe décoration et la conception.

Je ne dirais mots mais maintenant montre moi ce que tu ma promis ou ta belle découvrira qui a fabriquer le berceau.

Et si tu ma berné je serais te montrer que d'essayer de me berner est une très mauvaise idée.

Liame souriait une lueur malsaine brillant au fond de ces yeux

Ozane

Ozane entra et salua les deux alcolos , puis elle fit un rapide tour autour du berceau ayant entendu liame parler de santons avec des têtes de personnages connus , elle fut fortement véxée de ne pas s'y reconnaitre et se tourna vers lui

Heyyy taurais pu faire un effort , jespère au moins que pour laver cet affront tu va me filer ton verre!!!
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--Otissette_de_reikrigen

[ Dans le bureau Ducal, un peu plus tôt dans la journée ]

Guerre, menaces, intimidations, Touraine, EA, P3
Hum P3 la régente en rêvait la nuit, oh non pas de ses beaux yeux, mais de sa tête…. Sa tête sur un plateau ! Immonde ce type était immonde, infecte, un Finam en deux fois pire… si si ça existe, suffit d’aller en Touraine pour trouver.
Bref voilà une Vicomtesse bien occupée, voir débordée et qui ne sait plus ou donner de la tête, quand son ami Maje déboule comme une furie dans son bureau en hurlant son nom !

Sursaut, un dossier qui vole, regard noir vers l’intrus qui vient d’entrer dans le bureau ducal.

Tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiisssssssssssssssssss
Moui ????
Tu me rendrais un tout petit minuscule service?
Oula tu me fais peur
Mais non mais non, c'est rien du tout je t'assure, dis oui dis oui
Dis ce que tu veux on verra après
T'es sure qu'on fait dans ce sens la? Tu me fais pas confiance?!
J'ai fait confiance à Aurélien et maintenant, il me laisse seule alors la confiance moi…
Je suis pas Réré quand même * outré *
Bah moi les hommes et la confiance c'est fini !
*soupire * bon bon, j'aurais juste besoin que tu fasse un sourire un donne un baiser, puis une gentille lettre, c'est tout rien de plus, trois fois rien tu vois
* réfléchit * hum, une lettre à qui ? Un sourire et un baiser à qui ?
A la même personne à qui tu donneras le sourire et le baiser. Tout ca c'est au même, je t'assure c'est un homme, et ca t'engage à rien.
Qui ?Et pour quelle raison ?
Pour me rendre service, tu voudrais quelque chose en échange? Je peux p'tet t'aider sur autre chose

A la brune de tilter, là ça devient intéressant, l’aura peut être un service à demander au Maje, mais l’a besoin d’en savoir plus.

Crache le morceau titi *en haussant légèrement la voix*
Comment ca? Quel morceau? C'est un type quelconque
C'est qui ?Dis moi tout Titi !
Euh j'veux dire un brave gars, Liame, il défend Saumur, donc c'est un brave
Et pourquoi je devrais lui donner un baiser ?Si je dois embrasser tous les braves qui défendent l’Anjou, j’ai pas fini. Tu m’en dis plus !
Pour qu'il soit content, allez je coupe la poire en deux, sur la joue le baiser si tu veux, et la lettre c'est moi qui la rédige, ca te va?
J’suis à Angers, je vais avoir du mal à l’embrasser ton Liame !
Tu feras bien le déplacement un jour, qu'au moins que quand je lui donne la lettre il s'étonne pas.
Dis Titi, tu sais qu'on a une guerre à nos portes !? A la brune de s’énerver un peu.
Ou bien c'est lui qui viendra, s'en fout, bon ok, je veux bien t'aider dans cette guerre, si tu fais ca, je serai général à tes cotés, ca te va ? La lettre sera ça promesse

Et la Vicomtesse de plus en plus excédée, puis paniquée parce que Titi, général… c’est pas avec ça que l’Anjou risquait de la gagner cette guerre, mais curieuse de connaitre la suite, mais surtout avec une idée de service en retour continue à écouter le Maje et à rétorquer.

Mais pourquoi la lettre et doit y avoir quoi dedans ?
Pour le faire patienter pardi, ben la promesse pour le baiser et le sourire, t'occupe je la rédigerai si tu veux

Ca sent le roussit, cette histoire…

Euh je veux voir cette lettre, avant Titi !

Et voilà que le Maje se rue sur le bureau de la régente pour lui voler parchemin, plume et encre. Sans mot dire, Tiss le regarde faire.

Ben elle est pas faite encore, tu peux la rédiger si tu préfères…

Citation:

Messire liame,
Le grand et puissant maje Titi m'ayant tant compter vos exploits et parlé de vous, je tiens..j'en rougis... je tiens à vous adresser mon plus beau sourire et à vous délivrer un chaste baiser sitot que nous nous rencontrerons.
le plus tôt sera le mieux, j'ai mes obligations à Angers.

Otissette du varech

Voila un truc de ce genre là

*prend la lettre et la lit * du quoi ?
C'est pas ton nom?
De Reikrigen
Ahhh, j'ai toujours cru… Bon pour le reste c'est bon, donc parfait.
Tu le rédiges, tu mets ton sceau, tu me la donnes
Ah non ! je ne suis pas d'accord !
Quoi non? De quoi t'es pas d'accord? Tiss! Qu'est ce tu me fais?!
Mais je le connais pas ce type !
C'est pour ca que c'est un service que je te demande. Tu vois bien que j'invente rien dans la lettre. Je te propose de t'aider ailleurs en échange.
Tu me ramènes des soldats prêts à se battre ?
oui! * implorant * Tisssss...s'il te plaiiiiit
Mais je voudrais bien savoir pourquoi tu fais ça ? T’y gagnes quoi la dedans ?

Et au maje de partir dans un long monologue, et la brune ne va pas en croire un traitre mot.

Liame sera content, tu sais bien que j'ai le coeur sur la main, je l'ai croisé en taverne, il déprimait car il n'avait jamais le moindre sourire de la part de la gente féminine, je me suis proposé pour l'aider. En plus c'est un soldat, il n'en sera que meilleur sur les remparts. C'est à tout ca que j'ai pensé, alors je me suis dit une femme merveilleuse, ayant le coeur sur la main, et qui a besoin d'excellents soldats. Ben j'ai pensé à toi, c'est pas plus compliqué* air saint *
* le regarde de travers* La vérité c'est quoi ?
Mais c'est ca voyons, quoi d'autres?!
C'est trop louche je te connais
*soupire * t'es trop dure avec moi, bon… la vérité, c'est qu'il m'a aidé, et que je dois l'aider à mon tour.
Il t'a aidé à quoi ? Et en quoi une lettre de moi va l'aider ?
Ben..j'avais soif… mais trognon voulait pas que je boive trop, il m'a...fourni en douce, tu diras rien à trognon hein, c'est un sourire et un baiser qu'il veut, la lettre c'est pour qu'il ait la garantie. Allez Tiss. Cette fois c'est la vérité vraie
Il me connait même pas
Pas forcément de toi, mais je croise personne à Saumur, et j'connais pu personne, y’a qu'a toi que j'ai pensé à demander, parce que t'es mon amie
*déballe tout ses bons sentiments pour la faire craquer*
Et j'ai quoi moi en échange ?
Ce que tu veux, dis moi
Réré !
Heu, tu veux que je te ramène Réré?
Oui *larmes qui montent aux yeux de la Vicomtesse
Il est ou au fait?
j'en sais rien * larmes qui perlent sur ses joues
Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ca Tiss, je le ramènerai de la lune s'il le faut
C'est vrai ?
Je te le promet
Alors ok pour la lettre
Super, merci Tiss, je vais le trouver Réré
Il faut !
Fais moi confiance, j'ai deja quelques idées pour ca fais moi ta lettre
Ah dis moi ?
Et je lui donnerai à Liame, oui?
Si ça peut me ramener Réré
C’est une grande possibilité
Tu vas faire comment ?
Hummm, je peux pas te dire tous les secrets de maje, mais ce que je peux te dire c'est qu'il a rarement pu s'empêcher de résister à une provocation de ma part, c'est une bonne piste j'crois bien
Tu veux le provoquer comment ?
Je vais commencer par afficher sur la grand place son mantel que j'ai repeint à mes couleurs il y a un bail, il devient toujours furax quand il le voit
Hum , il est pas en Anjou, je crois bien…
Hummm, je connais des gens dans tout le royaume Tiss, je trouverai bien une solution
Je sais même pas ou il est Titi * larmes qui continuent de couler sur les joues de la brune
Du calme Tiss, du calme, ça sert à rien de s'énerver, on va lui mettre la patte dessus.
J'espère Titi, j'espère vraiment
Laisse moi le temps de réfléchir un peu à la question
Moui, réfléchit !

A la Vicomtesse de prendre la plume et de recopier selon le modèle Majesque, la lettre, à quelques détails près… et d’y apposer son scel.

Citation:

Messire liame,

Le grand et puissant maje Titi m'ayant tant compté vos exploits et parlé de vous, je tiens... je tiens à vous adresser mon plus beau sourire et à vous délivrer un chaste baiser sitôt que nous nous rencontrerons.
Le plus tôt sera le mieux, cependant j'ai des obligations à Angers.

Otissette de Reikrigen
Régente d’Anjou
Vicomtesse de Blou et d’Andigné
Baronne de Coron
Dame de Boumois.

Tiens la voilà ta lettre ! Mais n’oublie pas ta promesse Titi, tu me ramènes mon Aurélien. J’ai besoin de lui ! Je veux mon Réré !

Ainsi la régente Angevine regarda le Maje s’enfuir lettre en main aussi rapidement qu’il était arrivé.

Régente d'Anjou

Liame

Liame venait de tomber de sa chaise ou plutôt de fracasser la chaise dans sa chute et oui forcément une carcasse comme sa sa fais des dégâts.
Tout ceci résultant de la lecture de la lettre envoyé par la régente a notre géant de Liame.

Dit moi feu follet Si ces encore une noble coincée du *** je te jure que ....

L'homme réfréna ces pensées meurtrière.

Non rien si mon lieutenant veut bien j'irai défendre les remparts du château.

Puis le géant beau gosse s'attarde sur le maire

Ha Oz depuis quand tu est un personnage connu.
Depuis quand je paye des bières au donzelle aussi farouche que toi ha nonnononon je te paye rien.

Puis liame redemande un coup a boire au gars habillé de rouge.

Mais dit moi comment ta fais pour la convaincre???

Tu a des vrais pouvoir de Mage ??

Linon

Un boucan de tous les diables provenait de la salle principale. Un peu inquiète, Linon se dépêcha de finir d'habiller Miel et l'installant sur sa hanche, rejoignit la salle où elle s'attendait à trouver les restes d'une expérience de son majique époux.

En fait, des étrangers se trouvaient là... Enfin étrangers... Elle reconnut rapidement la bourgmestre du village qu'elle salua poliment d'un geste de la tête. Mais l'homme au sol, non, ça ne lui disait rien... encore un très grand en tout cas. Sûrement un ami bizarre de Titi qui affectionnait particulièrement les très grands. D'ailleurs, il faudrait un jour qu'elle lui en parle.

Ne sachant trop quelle contenance prendre face à tout ça, elle se contenta de les saluer aimablement

Euh... bonjour... Soyez les bienvenus, je suis Linon... la femme du Maje.

Bon voilà, elle avait été polie... que faire ensuite? Elle devrait peut-être se précipiter pour aider le grand à se relever, mais elle avait le bébé sur la hanche, et elle ne connaissait pas cet homme. Quelques verres et une bouteille sur la table lui indiquaient que les ... convives, étaient en train de partager un grand moment d'amitié. Alors autant être raccord.
Elle sortit du garde-manger le reste de gâteau aux raisins et le posa sur la table, puis fit de même avec un bol de compote. Eh oui, c'est qu'avec l'enfant dans un bras, elle n'avait qu'une main pour tout faire.

Elle lança un petit sourire intrigué à Titi, puis s'installa aussi à la table et entreprit de donner des cuillerées de compote à Miel qui adorait ce jeu lui permettant de barbouiller tout son environnement immédiat.
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Letiti

Le Maje eut les épaules qui s'affaissèrent en voyant le chaise pulvérisée. Il s'était donné tant de mal pour le berceau, combien vous pariez que linon le chargera bien vite de la réparation de la chaise. Il était si dépité qu'il ne réagit pas tout de suite à l'arrivée impromptue de la maire. Il commença par répondre au géant:

Évidemment que j'ai de vrais pouvoir puisque je suis un Maje!
Par contre j'te paie à boire et tu m'fracasse une chaise?!
Et tu m'prenais pour qui?! J'honore toujours mes promesses!

Puis il tourna un regard incendiaire vers Ozane:

Alors comme ca depuis qu'on est bourgmestre, on s'invite chez les gens, on quémande à boire, et on oublie les civilités les plus élémentaires?!
Ta fonction te serait elle montée à la tête comme un mauvais vin?! Gaffe que ca te laisse pas mal au crane pareil...

Sur ces entrefaites, sa merveilleuse femme entra les régalant de sa présence. Des parts du fameux gateau au raisin furent distribuées.

Oui oui goute dont ce gateau. Tu m'en diras des nouvelles.. surtout après être resté trois heures aux latrines...
Torgnon est bien plus que ma femme. Elle a été fière juge d'Anjou. C'est un dragon hors pair!
Raclement de gorge... Mon Trognon, voici.. euh un gars.. gentil...grand surtout.. que j'ai rencontré autour d'une chope... il s'est amouraché de Tiss alors.. tu m'connais.. le coeur sur la main, j'ai un peu aidé. Il est venu chercher une des lettres de celle-ci.
Et tu connais la bourgmestre... elle a entendu du bruit semble-t-il et elle est entrée.

Vous avez vu notre adorable fifille fit le Maje, une mine dépitée en voyant la compote voler en divers endroits de la pièce.
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Liame

Letiti

Lluwella

Letiti

Lluwella

Letiti

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[RP] Maisonnée de Linon (et Letiti, mais chuuuuuut...)