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Pour la petite histoire, ce sont les retrouvailles de deux amies d'enfance, dont l'une - Kathelle - donzelle solitaire qui ne s'attache pas...ou peut être, mais l'amour est un sentiment indomptable, à découvrir. Encore faut-il ne pas se bruler.

[RP]Quand le vent rattrape le passé....

Kathelle
[QUELQUES SEMAINES AUPARAVANT – UNE BRISE, UNE FRAGRANCE, UN SIGNE]

Cambrai, comté d’Artois…depuis quand vivait-elle dans ce village, elle n’en savait rien. Elle s’était installée quand le clan fut dissous, douloureuse séparation, cruelle déchirure pour l’enfant qu’elle était à l’époque ; elle n’avait rien connu d’autre que l’amour inconditionnel qu’ils se vouaient, rien d’autre que la bulle protectrice des adultes, rien d’autre que la vie au sein d’une famille hors normes. De sa tendre enfance, souvenirs des chemins parcourus au rythme des rires enfantins, libres comme le vent…élément essentiel.

En quoi ce soir était différent des autres, elle n’aurais su le dire et pourtant…D’humeur morose, elle regagnait sa bicoque, envie de rien comme de coutume depuis son arrivée, plongée dans un mutisme dont elle ne sortait que par obligation, lors des embauches principalement et accessoirement lors de rares sorties qu’elle s’imposait. Et pourtant…Une légère brise caressa son visage, apportant avec elle les effluves des différentes échoppes qui se mélangeaient aux fragrances automnales ; une odeur différente, étrangère des émanations cambrésiennes et curieusement si familière à la donzelle, ce parfum qui accompagnait le souffle éphémère était LE signe qu’elle attendait….

[SUR LES CHEMINS DU ROYAUME]

Une page se tournait, nouveau chapitre d’une histoire mal écrite ; elle laissait la solitude qui l’avait habitée dans un comté qui, finalement, n’était pas le sien. Le sourire éclairait de nouveau ce visage terni trop longtemps par l’isolement, l’azur de se prunelles retrouvait son éclat originel, l’espoir renaissait grâce à l’élément qui lui était si cher.

De comtés en comtés, de villes en villes, chaque jour était une nouvelle étape. Le royaume n’était plus comme dans ses rêves d’enfant ; les chemins semés d’embuches qu’elle traversait forte de sa détermination au gré du vent, faisant fi des rackets et autres malveillances jusqu’à la rencontre qui la détourna de son objectif. Elle quitta son itinéraire et le suivi ; un groupe soudé par une profonde amitié, un bienêtre semblable à ce qu’elle ressentait au sein du clan, une émotion, un sentiment…intense bien qu’éphémère puis le retour vers le souffle.

Cet intermède l’avait changée, l’innocence et la naïveté n’étaient plus, comme la chrysalide devenait papillon, le vent pur devenait vapeur des enfers…Kathelle de Niflheim prenait vie !

[EN POITOU…aujourd’hui]

Après qu’elle ait quitté le groupe, elle parcouru la distance qui la séparait de son but ultime sans escale, passant des bonnes aux mauvaises rencontres sans leur porter d’intérêt ; elle approchait de la seule qui comptait vraiment. L'aventure continue...

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Où le vent la mène......
Kathelle
[THOUARS]

Si proche de l’objectif et pourtant si loin…Le vent – toujours lui – de folie semblait souffler sur tout le royaume et le Poitou ne dérogeait pas, nombres de comtés traversés fermaient leurs frontières, nombre de comtés étaient en guerre et maintenant ici, des tensions encore ; elle rattrapait son passé poursuivie par l’enfer. Elle était donc à Thouars, première étape de son périple sur le sol poitevin.

Thouars, première ville poitevine et première halte ; un ami qui n’a pas suivi, resté à Saumur, une journée de perdue pour l’attendre. Elle en profite pour visiter un peu et aller boire un verre en taverne, espérant qu’elles soient plus accueillantes qu’ailleurs.

Qu’en dire, qu’en penser ? C’est calme, trop calme sans doute, quelques rares irréductibles, trop rares indéniablement, presque désertique…bel adverbe que presque, dans la pseudo désertion, une rencontre néanmoins, sympathique et instructive...

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Kathelle
[POITIERS]

Capitale poitevine ralliée à vive allure, bien qu’elle ne soit pas admiratrice des grandes cités, mais la patience dont elle faisait preuve jusqu’alors s’évaporait à mesure qu’elle avançait ; celle là n’échappait aux principes interdisant le vagabondage aussi, sa monture laissée aux bons soins d’un palefrenier, elle réserva une chambre d’hôtel - nulle envie de passer une nuit en prison – et pris connaissance des différents décrets régissant la ville…tache mal aisée aux vues des derniers évènements, la mairie disputant sa popularité au château !

Les informations prises, elle regagna le bouge faisant office d’auberge, ultime pension encore disponible, située dans les bas fonds ; le tenancier, homme affable bien que peu ragoutant, lui fit monter le nécessaire à une toilette. La jeune femme se plongea dans l’eau chaude, les muscles, tendus par les nombreuses chevauchées, se décontractaient lentement et elle sombra doucement…

L’onde devenue fraiche par la durée du bain, la sortie de sa torpeur ; frissonnant, elle quitta le baquet et se sécha rapidement. Déjà, les voix des piliers de comptoirs montaient des ruelles alentours; elle s’habilla à la hâte, bien décidée à découvrir les Pictaves…Contre toute attente, les tavernes étaient bondées, une capitale qui vivait ; Aussi surprenant que certains habitants rencontrés ce soir là.

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Kathelle
[LA TREMOUILLE]

Les chemins sortaient doucement de la pénombre, timidement éclairés par les premiers rayons solaires de l’aube ; au loin, elle aperçu les portes de la ville, le but ultime de ce périple…Alors qu’elle talonnait sa monture, franchissant la distance qui les séparaient telle une tornade, un seul mot passa ses lèvres : enfin !

Elle mit pieds à terre, se présenta au poste de garde et pénétra dans la ville tant convoitée ; La Trémouille, épilogue d’une cavalcade dont les stigmates resteraient ancrés au plus profond de son être, invisibles aux autres. Amalgames de sentiments, abondances de questions…elle céda l’équidé à un gamin qui, pour quelques piécettes, s’en occuperait le temps du séjour.

C’était tradition depuis la source, priorité à l’affichage municipale afin de s’informer des décrets mais que faire après ? Suivre ce que lui dictait sa tête ou écouter son cœur ? Cruel dilemme…Toute à ses pensées, elle flâna dans la cité, humant les senteurs qui émanaient des échoppes ; un bruit de chaines lui fit lever les yeux, une enseigne malmenée par le vent, un dernier signe de l’élément et le regard d’azur se posa sur un nom : De Lizaran ! Elle poussa la porte de l’auberge avec anxiété, une nouvelle page à écrire…

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Kathelle
[EPILOGUE – PASSE, PRESENT, FUTUR]

Une rencontre…deux femmes…deux époques et pourtant….

Du passé, souvenirs d’un groupe d’enfants au sein d’une famille hors du commun ; deux sœurs qui protégeaient les plus jeunes contre les villageois en culottes courtes. Accueils méprisants, souvent violents et les frangines de filer des raclées aux garnements querelleurs. Elles avaient autorité au sein des leurs, et la sage gamine qu’elle était, ne rêvait que de leur ressembler.

Aujourd’hui, la délicate n’était plus ; tout semblait inversé et si la jeune femme n’était si frêle, sans doute aurait-elle botté le fondement de nombreuses rencontres. Après quelques années, elles se faisaient de nouveau face, changées physiquement mais la même lueur familière dans le regard, les mêmes sourires, les mêmes attitudes qui ne trompaient pas. Des retrouvailles à la hauteur de ses espérances, la surprise, la joie, les larmes…
Tant à se dire, il en était passé de l’eau…Tant de questions qui trouvaient réponses, tant d’inquiétudes effacées par la poitevine…Mais un lourd constat néanmoins, le temps perdu ne se rattrape plus et malgré l’enchantement qui résultait de leurs échanges, elle restait étrangère à la vie bien orchestrée de son amie. L’ennui guettait…

Quel avenir…prendre la route de nouveau, parcourir le royaume, se laisser porter, éviter les pièges et vivre, simplement. Dangereusement libre, partagée entre le vent et la flamme, le ciel et l’enfer, le besoin et l’envie… singularité d’une jeune femme qui devra se protéger d’elle-même…

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